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[Event Special] Une soirée pas comme les autres | |
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Qu'avez vous pensé de la soirée spéciale Jeu de Rôle? | -J'ai participé et j'ai adoré | | 13% | [ 4 ] | -J'ai participé et il y a certains points à améliorer | | 7% | [ 2 ] | -J'ai lu et adoré les aventures racontées chapitre par chapitre | | 30% | [ 9 ] | -J'ai lu mais il y a des aspects de l'aventure que j'ai pas trop apprécié | | 0% | [ 0 ] | -C'est à refaire | | 20% | [ 6 ] | -J'ai pas participé mais la prochaine fois je le ferai | | 3% | [ 1 ] | -J'ai pas participé et je me sens exclu | | 0% | [ 0 ] | -Je trouve qu'on devrait éviter ce genre d'event et se concentrer sur le RP 'normal' | | 0% | [ 0 ] | -C'est une bonne façon d'ouvrir la nouvelle trame | | 20% | [ 6 ] | -Ce format ne devrait pas être utilisé pour des RPs liés à la trame | | 3% | [ 1 ] | -Autres commentaires | | 3% | [ 1 ] |
| Total des votes : 30 | | |
| Ryad Assad Espion de Rhûn - Vicieux à ses heures perdues
Nombre de messages : 2511 Age : 32 Localisation : Pelargir Rôle : Humaniste
~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 36 ans -:
| Mar 21 Juil 2015 - 12:25 | | Avec beaucoup de retard, voici le premier chapitre de cette soirée vraiment pas comme les autres que nous avons eu l'occasion de vivre. Merci d'ailleurs à Forlong pour avoir organisé cet événement particulier, ce qui était un gros travail ! Merci aussi à Nathanael, qui a incarné avec moi les concurrents de nos quatre aventuriers courageux. Pour rappel, voici la liste des protagonistes dont vous allez suivre les aventures : Girion Veron, aux surnoms innombrables, incarné par l'implacable Evart Praven, marchand Gondorien. Carl Bolger, dont la taille ne reflète pas le courage, incarné par l'audacieuse Aelyn, guérisseuse du Rohan. Thrôran, un Nain... pire que les autres, incarné par le stupéfiant Dwolin, combattant de la Moria. Celian, une Elfe à la sagesse infinie, incarnée par la lumineuse Qewiel, mystérieuse voyageuse. En chemin, ils affronteront maints dangers et maints obstacles, tous plus retors les uns que les autres. Mais je vous propose sans attendre de plonger dans le premier volet d'une très (trop ? ^^) longue série consacrée à leur quête, leurs victoires et surtout leurs déboires. N'hésitez pas à laisser vos commentaires ci-après . _ _ _ _ _ Toc...Toc…To..AAAH COQUEFREDOUILLE DE FOT-EN-CUL ! Toc…
L’aubergiste descendit de l’échelle en suçant son pouce qu’il venait de frapper avec le marteau. Cependant lorsqu’il regarda vers le haut il soupira avec contentement, oubliant pendant un instant la douleur. Une enseigne toute fraîche était cloutée au-dessus de la porte, représentant un coffre fermé accompagné de lettres dorées qui formaient les mots suivants : ‘Auberge Sous la Montagne Au Trésor’ Eh oui monsieur. Ce changement de nom de son établissement vieillissant allait être la source d’un véritable trésor aussi…qui irait tout droit dans sa bourse ! Il le sentait dans ses os. Et dans son pouce aussi d’ailleurs… * * * * L'Auberge Sous la Montagne au Trésor n'avait jamais été aussi remplie, et le propriétaire des lieux savourait par avance les incroyables bénéfices qu'il allait pouvoir réaliser, après l'hiver difficile qui s'était abattu sur la Terre du Milieu. Son commerce avait durement souffert, et il comptait sur cette histoire de trésor et ces aventuriers audacieux pour venir lui apporter l'argent dont il avait cruellement besoin pour repartir. En réalité, il ignorait lui-même si les racontars étaient vrais, s'il y avait une seule chance pour que quelqu'un trouvât ledit trésor, mais il était le premier à inviter les passants et les hommes qui avaient l'air costauds et robustes à venir tenter l'aventure. L'Auberge Sous la Montagne au Trésor étant naturellement l'endroit où ils devaient séjourner pour obtenir les précieux renseignements qui les mèneraient sur les traces d'un trésor mirifique. En théorie. Les lieux étaient spacieux et agréables, réchauffés davantage par l'atmosphère festive que par le feu qui brûlait joyeusement dans un coin de la pièce, lequel réchauffait une marmite brûlante dans laquelle cuisait un ragoût, spécialité de la maison. Le propriétaire travaillait dur, récupérant les commandes qui affluaient avec une régularité effrayante, sans toutefois menacer l'incroyable stock de bière dont il avait fait l'acquisition récente. Sa femme travaillait à ses côtés, passant entre les tables en mémorisant tant bien que mal ce que désirait chacun, revenant quelques minutes après avec ici une chope d'hydromel, là une assiette du jour, un ragoût accompagné d'un morceau de pain et d'un peu de fromage. Personne ne se plaignait de la qualité tout à fait relative du festin, et chacun écoutait la musique jouée par un barde qui espérait bien récolter quelques piécettes pour ses talents de violoniste. - Henri, j'ai besoin de toi ! Je ne m'en sors plus toute seule !Le patron leva la tête vers sa femme, qui effectivement peinait à faire tenir en équilibre les cinq assiettes et les deux pichets qu'elle portait. Il la débarrassa rapidement, et s'empressa de servir la table qu'elle lui indiquait, avant de prendre la commande d'un groupe tout à fait étonnant qui se trouvait dans un coin de la pièce. Ceux-là, se dit Henri, c'étaient forcément des aventuriers. Pourquoi pouvait-il être si catégorique ? Parce qu'il n'avait jamais vu compagnie aussi hétéroclite. Le premier était un Homme, la seconde une Elfe, et il y avait aussi un Nain et un drôle de petit homme aux oreilles pointues qui devait être un Hobbit. Mais surtout, ils étaient habillés de manière absolument horrible. Leurs vêtements bariolés et le chapeau du seul humain de ce quatuor étaient parfaitement ridicules, et nul autre qu'un groupe d'aventuriers émérites aurait accepté de rentrer dans une auberge avec une tenue aussi grotesque. Ce devaient être de puissants guerriers qui n'avaient pas peur des moqueries, et qui savaient faire taire ceux qui leur faisaient la moindre remarque à ce sujet. Henri ravala le sourire qui menaçait de s'installer sur son visage, et il vint prendre leur commande : - Alors, messieurs, madame, que puis-je vous servir ?Les quatre invités se regardèrent avec des yeux étonnés, comme s'ils ne s'étaient jamais trouvé dans cette situation auparavant. Aurait-il été difficile de dire « quatre bière et des renseignements ? ». Assurément non. Toutefois, ils commencèrent à se chamailler, occultant tout à fait la présence de l'aubergiste à leurs côtés. Deux d'entre eux voulaient des renseignements, tandis que le Nain tempêtait pour qu'on lui servît une bière en premier lieu : - Une bière naine, je veux une bière naine ! Criait-il en tapant du poing. Il se penchait en avant, sa barbe traînant largement sur la table, tandis que les autres faisaient de même. Le Hobbit se leva sur son siège pour être au même niveau que les autres, et ils continuèrent d'argumenter si longtemps et si inutilement que l'aubergiste finit par s'éclipser pour aller s'occuper de clients qui, eux, savaient passer une commande dignement. Alors qu'il s'éloignait, les membres du groupe se rendirent compte qu'ils avaient perdu l'opportunité d'être servis rapidement, et ils se décidèrent enfin – trop tard cela étant – à boire quelque chose pour désaltérer leurs gosiers bien secs d'avoir tant parlé. Girion, l'humain, se leva pour aller au comptoir essayer d'interroger la serveuse qui travaillait là, et il traversa la pièce avec une grande dignité, sans se soucier des regards stupéfaits qu'on lançait à son chapeau fantasque. De toute évidence, il aimait être vu. Il marcha en droite ligne vers la serveuse – qui n'était autre que la fille de l'aubergiste – et commença de lui faire la conversation en lui lançant son sourire le plus charmant : - Alors ma belle, vous travaillez là depuis longtemps ? Je suis à la recherche d'informations… particulières...Satisfait de l'originalité de son approche, il ne comprit pas vraiment lorsqu'elle lui répondit : - Je suis déjà promise à quelqu'un. Un… un chapelier !Elle se mordit la lèvre en regardant son couvre-chef, et s'empressa de s'esquiver derrière le comptoir pour, comme pour se protéger de lui : - Je cherche des informations sur le trésor, mademoiselle.Elle lui jeta un regard suspicieux, et lui indiqua du doigt un Hobbit qui se trouvait de l'autre côté de la pièce, attablé seul face à un repas conséquent qu'il paraissait savourer sans se soucier du reste des clients. - On dit qu'il sait des choses. Allez lui demander.- Merci bien, ma belle. Oh… est-ce que c'est sérieux entre vous et ce chapelier, ou est-ce que vous et moi… Je veux dire, j'ai toute une collection de chapeaux chez-moi si vous…- C'est très sérieux, oui. Très très sérieux.Elle tourna les talons pour aller vers un habitué des lieux, terrifiée par ce client étrange. Girion, lui, paraissait ne pas se soucier de ce premier refus, reluquant sans vergogne une prostituée qui se trouvait de l'autre côté de la salle, et qui lui lançait en retour des regards flambants. De toute évidence, elle se disait que pour oser porter un tel accoutrement, il fallait être prodigieusement riche, et elle entendait bien gagner sa nuit sur ce seul client en lui faisant payer plein tarif. Elle eut une moue désolée en voyant qu'il préférait aller avec ses compagnons, qui de toute évidence étaient en pleine discussion. Elle nota qu'il s'asseyait non loin de l'Elfe, et elle détourna le regard, jalouse. Girion garderait son épée au fourreau ce soir. En s'asseyant, l'homme au chapeau s'attira les sourires de ses compagnons, qui l'indifféraient, et il préféra se concentrer sur la suite : essayer d'en savoir davantage sur ce fameux trésor. Car c'était bien pour cela qu'ils étaient là. Ils avaient tous leurs raisons de se trouver ici, de s'être constitué en une compagnie, et ils avaient bien l'intention de mettre la main sur le pactole, quels que fussent les risques. Pour l'heure, ils avaient conservé le secret sur leurs motivations, sauf le Hobbit naturellement qui avait pris sur lui de raconter l'entièreté de sa vie à ses compagnons de route. Avec maints détails, le doux Carl Bolger leur avait conté comment il était tombé amoureux, et comment sa promise lui demeurerait inaccessible tant qu'il n'aurait pas accompli quelque chose de suffisamment impressionnant pour son père. Plus amoureux que courageux, il s'était embarqué dans cette aventure avec l'espoir de revenir suffisamment riche pour payer la dot, et prendre enfin la main de sa chère et tendre devant le maire. Il n'avait que cela en tête, et on pouvait même dire qu'il ne parlait que de ça. De ça, et du prochain repas, naturellement. Girion revint à la table de ses compagnons, en leur portant les nouvelles de ce qu'il avait entendu. Le Hobbit solitaire semblait être l'individu à qui s'adresser pour avoir des renseignements, et tout le monde se décida à aller lui poser quelques questions. Tout le monde, sauf le Nain, naturellement, qui n'avait toujours pas eu sa bière. Bougonnant pour lui-même sur le sens des priorités des grandes gens, un peu déçu de ne pas être suivi par le Hobbit, il fendit la foule, poussant de l'épaule et du coude les hanches et les cuisses qui lui barraient le passage, pour finir par approcher du comptoir. Trop petit, il fut contraint de taper dessus avec son casque pour attirer l'attention du patron qui arriva rapidement : - Oui, Maître Nain ? Vous avez enfin choisi ?- Je voudrais une bière, une bière Naine si vous avez. Une bière forte. Une bière qui cogne, une bière qui…- J'ai compris, j'ai compris. Je reviens de suite.S'exécutant, l'aubergiste en vint à se demander si cette histoire de trésor ne risquait pas d'attirer les types les plus bizarres et les plus dérangés de la Terre du Milieu. Il avait déjà une belle brochette avec ceux-là, qui lui paraissaient sévèrement atteints mentalement. Mais bon, tant qu'ils payaient en espèces sonnantes et trébuchantes, et qu'ils ne cassaient rien, il était satisfait. Quelques pièces furent rapidement échangées contre le précieux breuvage, mais alors qu'Henri s'apprêtait à repartir, le Naugrim qui répondait au nom de Thrôran le héla : - Il me faudrait autre chose. Que savez-vous du trésor ?- Pas grand-chose, hélas. On dit que c'est un trésor magnifique, enterré sous la montagne. Le Hobbit là-bas en sait davantage : il a découvert le trésor, mais personne ne l'a encore convaincu de céder sa carte au trésor.- Vous n'auriez pas une idée, par hasard ?Henri réfléchit, avant de souffler : - Pourquoi ne commenceriez-vous pas par lui offrir une bière hobbite ? Je suis certain que cela le mettrait dans les meilleures dispositions pour vous écouter.Il se retint d'ajouter que cela faisait toujours une bière de plus consommée ce soir. Le Nain n'hésita pas un instant – ce qui était bizarre pour un Nain, eux qui d'ordinaire étaient toujours réticents à dépenser quoi que ce fût pour quelqu'un d'autre – et acheta la fameuse bière hobbite qu'il alla joyeusement porter à ses compagnons qui se trouvaient déjà avec leur homme. L'Elfe, qui s'était présentée comme étant Celian, paraissait lasse de tout ceci. Cette petite compagnie sans ordre et sans discipline n'irait jamais très loin, selon ses critères. Elle n'avait pas particulièrement confiance dans le Nain, qui comme tous les représentants de sa race était avide et cupide. Le semi-homme lui paraissait honnête, mais trop chétif et trop fragile pour aller au bout de cette aventure. Il succomberait le premier. Cela augmenterait sa part du trésor à la fin. Quant à l'Homme, elle le trouvait plutôt sympathique. Peut-être était-ce parce qu'ils parce qu'ils avaient tous deux les mêmes goûts vestimentaires, et que sa tenue d'un joli bleu clair trouvait un écho dans le chapeau qu'elle trouvait splendide de Girion. Ces deux-là étaient faits pour s'entendre. Assise face au reste de la salle, Celian suivait à la fois la conversation autour du Hobbit, et ce qu'il se passait chez les autres clients. Elle repéra un individu étrange qui s'était levé, et qui s'était rapproché de leur table. Il paraissait les écouter, et de temps en temps, il jetait un regard dans leur direction. Au départ, elle crut qu'il était tombé sous le charme du bleu de sa tunique, mais elle supposa rapidement que quelque chose d'autre l'intéressait… - Ma carte contre la bière ?Le Hobbit partit d'un rire léger, et la proposition du Nain tomba immédiatement à l'eau, sans mauvais jeu de mot. De toute évidence, le semi-homme n'était pas du genre à se laisser avoir si facilement, même s'il avait derrière lui plusieurs chopes vides qui auraient pu brouiller son jugement. Peut-être fallait-il attendre qu'il eût descendu une chope supplémentaire pour le laisser s'endormir et lui dérober subrepticement la carte, mais les aventuriers étaient pressés et pas particulièrement diplomates. Alors que le Hobbit leur offrait une opportunité unique de récupérer la carte s'ils arrivaient à le battre aux cartes, Girion décida de se pencher en avant pour le convaincre par les mots : - Ecoutez, ami Hobbit. Regardez notre fière compagnie, regardez votre compatriote Hobbit ici présent. Nous sommes vos amis, et si vous acceptez de nous faire confiance, nous partagerons notre butin avec vous.L'intéressé fixa d'abord son regard sur les yeux de Girion, qui était envoûtant, captivant. Il parlait avec une telle éloquence, un tel charisme qu'il était difficile de lui résister, difficile de ne pas succomber à ses belles paroles. Le Hobbit essaya de résister, toutefois, mais l'alcool engourdissait ses sens, et il ne se sentait pas en mesure de trouver quoi que ce fût à redire. Après tout, oui, ce groupe paraissait honnête et sympathique, et on ne pouvait que leur faire confiance. Il leva les yeux au ciel, presque résigné, et posa le regard sur le chapeau de l'humain. Cette vision d'horreur rompit la magie presque instantanément, et ce style… flamboyant… fit froncer les sourcils du semi-homme qui secoua légèrement la tête comme s'il revenait à lui. Girion prit cela pour un refus, et il se pencha encore un peu plus en avant, accentuant sa pression, sans se rendre compte que son bras s'était dangereusement rapproché d'un verre de vin qui traînait là. Ce qui devait arriver arriva, et dans une nouvelle envolée presque convaincante, le liquide couleur sang vint se renverser sur la tunique du Hobbit qui couina de surprise et de frustration. C'était sa chemise préférée. Outré, il adressa une gifle humiliante à Girion, qui resta sans réponse, pétrifié. Thrôran prit alors la parole, plein de tendresse et de poésie : - Mec, t'as chié là… Bouge tes fesses loin d'ici, laisse-nous régler ça…Honteux, l'Homme se leva et traversa la pièce, essayant de reconquérir la prostituée qui entre temps avait jeté son dévolu sur quelqu'un d'autre. Pendant ce temps, les trois compagnons s'excusèrent auprès du Hobbit, et acceptèrent de jouer aux cartes avec lui. Cette promesse le rendit un peu moins bougon, et il sortit un paquet de cartes qui fort heureusement avait échappé au vin assassin qui donnait l'impression qu'il était couvert de sang. Carl, qui était lui-aussi un Hobbit et qui connaissait les règles du jeu, accepta de s'installer en face de son concurrent qui lui proposa un jeu de hasard, comme s'il laissait le destin décider de qui aurait le privilège d'emporter cette carte. Carl piocha deux cartes, et vérifia si elles correspondaient à une des trois qui étaient étalées sur la table. Malheureusement pour lui, ce n'était pas le cas. Il laissa son adversaire piocher deux cartes à son tour, et celui-ci leva les bras triomphalement, avant de révéler sa main. Il avait gagné, indubitablement, avec une paire de dix. - Hahaha, le destin n'est pas avec vous, vous n'êtes pas ceux qui méritez d'avoir cette carte, désolé. Mais vous êtes sympathiques, et vous êtes venus m'offrir une bière. Si vous voulez trouver le trésor, vous devrez trouver l'entrée qui se trouve à flanc de montagne, et éviter les nombreux pièges qui se trouvent dans la grotte. Si vous y arrivez, alors vous pourrez mettre la main sur le trésor. Bon courage !Les aventuriers retournèrent à leur table, quelque peu dépités. Au moins ils ne repartaient pas les mains vides, mais ils n'avaient pas la carte qui leur aurait évité bien des difficultés. Ils songèrent un instant à la récupérer de force, mais ils n'avaient aucun moyen d'y parvenir discrètement, et de toute façon leur temps était compté. Chaque heure qu'ils perdaient à attendre et à concevoir un nouveau plan donnait plus de chances à un autre groupe de récupérer la carte et de trouver le magot avant eux. Non, ils devaient faire vite. Ils s'empressèrent de rejoindre leurs chambres, de rassembler leur matériel, et de se mettre en route pour partir. Cette fois, ils n'avaient plus le choix : en dépit des informations lacunaires à leur disposition, ils devaient se mettre en route, et surtout faire confiance à leurs talents. Un Elfe, un Homme, un Nain et un Hobbit : rien ne pouvait les arrêter… To be continued... #Girion #Celian #Carl #ThrôranMembre des Orange Brothers aka The Bad Cop"Il n'y a pas pire tyrannie que celle qui se cache sous l'étendard de la Justice"- Spoiler:
Bourse : 3.500£ - Salaire : 3.000£
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| | | Evart Praven Trésorier Royal du Gondor
Nombre de messages : 335 Age : 32 Localisation : Minas Tirith Rôle : Trésorier Royal du Gondor
~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 21 ans -:
| Mar 21 Juil 2015 - 13:31 | | Merci Ryad, j'adore ton RP et je précise que mon perso n'a sauté personne au cours de cette soirée ! |
| | | Learamn Agent de Rhûn - Banni du Rohan
Nombre de messages : 1079 Age : 25 Localisation : Temple Sharaman, Albyor Rôle : Esclave au Temple Sharaman, Agent de la Reine Lyra, Ex-Capitaine du Rohan
~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 25 ans -:
| Mar 21 Juil 2015 - 14:11 | | Aaaaaaaaaah! Mais j'a-dore , c'est magnifique,neuf , rafraîchissant , dynamique , hilarant à souhait et super entraînant. C'est drôle mais comme ça j'ai un peu l'impression de lire une BD "Le Donjon de Naheulbeuk" et croyez moi c'est un vrai compliment que je vous fais là.
Hâte de lire la suite! The Young Cop |
| | | Mardil Espion de Rhûn - Grand Guru du Culte Nathanaïque
Nombre de messages : 468 Age : 35 Localisation : dans sa tombe... ou à Vieille-Tombe Rôle : Espion de Rhûn
~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 24 ans -:
| Mar 21 Juil 2015 - 21:11 | | Et bien, ça c'est ce que j'appelle une sacrée entrée en matière. J'ai particulièrement hâte de lire la suite. Et je n'aurais qu'une chose à ajouter : Evart, tu te défends bien vite |
| | | Lithildren Valbeön Exilée
Nombre de messages : 366 Age : 26 Localisation : Les Terres Sauvages Rôle : Exilée, Gardienne d'Ost-in-Edhil involontaire
~ GRIMOIRE ~ -: Elfe Noldo -: ~ 400 ans -:
| Mar 21 Juil 2015 - 23:44 | | C'est une pure petite pépite. C'est la seule chose à dire, à mon sens. Je rejoins Learamn sur le fait qu'on se croirait dans le Donjon de Naheulbeuk ! J'attends la suite avec impatience. |
| | | Ryad Assad Espion de Rhûn - Vicieux à ses heures perdues
Nombre de messages : 2511 Age : 32 Localisation : Pelargir Rôle : Humaniste
~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 36 ans -:
| Mer 29 Juil 2015 - 10:47 | | Haha, merci à tous pour vos retours nombreux ! J'espère que la suite des péripéties de nos aventuriers vous donnera autant de plaisir . Je poste avec un peu de retard ce nouvel épisode, qui nous amènera cela étant à découvrir deux nouveaux personnages : Belsar Usur, assassin Haradrim au style impeccable, incarné par votre serviteur Ryad Assad, espion de Rhûn. Hefor Angueul, un malandrin au QI limité, incarné par votre inimitable Nathanael, espion du Gondor. Sans plus attendre, la suite ! _ _ _ _ _ Il faisait encore jour au dehors quand les quatre compagnons sortirent, armés et protégés de pied en cap. Chacun portait sur le dos un sac qui contenait leurs effets personnels, des rations et du matériel qui, pensaient-ils, leur serait utile lors de leur exploration des grottes et des sombres cavernes. Surtout, ils conservaient sur eux leurs armes qui, pour dérisoires qu'elles pouvaient apparaître – particulièrement dans le cas du Hobbit – n'en demeuraient pas moins nécessaires. S'ils devaient affronter une créature maléfique sortie des contes et des légendes, ils ne feraient pas long feu, mais ils n'avaient pas prévu d'en rencontrer tout de suite. Épée, hache et arc, voilà de quoi ils auraient besoin pour écarter de leur chemin les menaces qu'ils risquaient de rencontrer. Quelques rats affamés, une ou deux bestioles qui traînaient dans les galeries des Montagnes Blanches… rien de plus. Alors qu'ils s'apprêtaient à se mettre en route, suivant d'abord le long chemin qui s'élevait paresseusement dans la montagne, avant de disparaître, avalé par la neige, ils se rendirent compte qu'ils n'étaient pas seuls. Quatre individus s'approchèrent d'eux, venant de toutes les directions, dont le personnage bizarre que Celian avait repéré une heure auparavant : celui qui les observait d'une drôle de manière. Il avait clairement l'air louche, avec son capuchon d'assassin, mais surtout elle comprit qu'il n'était pas intéressé par elle, mais bien par leur quête. Cachant sa déception derrière un masque hautain, elle s'empara de son arc et encocha une flèche sans viser personne en particulier. Elle souhaitait simplement être prête, car elle sentait que la situation risquait de dégénérer. L'homme qui ressemblait à un assassin, un certain Belsar Usur, barra le passage du groupe en souriant de toutes ses dents : - Alors mes poulets, où est-ce que vous croyez aller comme ça ? Retournez chez-vous, et n'espérez pas trouver le trésor. Nous avons récupéré la carte à ce Hobbit, alors pas la peine d'y croire.Il respirait la confiance en lui, et son acolyte Hefor Angueul avait pour l'instant rangé sa stupidité derrière un air triomphal qu'il paraissait avoir soigneusement travaillé. Il ne disait rien, mais ses poings placés sur ses hanches et son menton relevé en disaient long sur sa conviction qu'ils allaient arriver au bout de cette aventure. Qu'ils allaient arriver les premiers, surtout. Girion s'avança : - Allons, mes amis, restons calmes. Il n'est pas besoin de se battre…Belsar jeta un regard à son chapeau étrange, puis revint à son propriétaire qui avait perdu toute crédibilité à ses yeux. Décidément, cet accessoire risquait bien de se révéler être un prodigieux handicap à chaque fois qu'il essaierait de négocier. Particulièrement contre l'assassin du Harad, qui paraissait avoir un sens du style aigu, et qui ne pouvait qu'éprouver un profond mépris pour cet agencement de couleurs, cette coupe passée de mode, et ces matières tout sauf « magnifaïques » ! - Silence ! Ce n'était pas une demande, petits poulets, mais bien un ordre. Tirez-vous, avant que ça tourne mal.Le Hobbit essaya à son tour de raisonner son interlocuteur, désireux de parlementer. Le pauvre semi-homme semblait désespéré, et il prit son air le plus pitoyable pour essayer de convaincre ces bandits de les laisser passer, et de ne pas leur faire de mal. Les yeux larmoyants, il se lança dans un plaidoyer pathétique : - Comprenez-moi, je ne suis qu'un pauvre Hobbit, et je souhaite trouver ce trésor pour pouvoir épouser la femme que j'aime. Sans cet or, son père n'acceptera jamais de bénir nos épousailles, et je ne peux souffrir de voir ma chère et tendre Camellia au bras d'un autre… Je vous en prie, laissez-nous passer. De grâce !Son récit, étonnamment, sut toucher le cœur de Grogororo, le guerrier Nain qui accompagnait Belsar. Celui que tout le monde surnommait « Gros », pour plus de commodité, était un combattant brutal et sauvage, mais il semblait bien qu'il se cachait un peu de bonté derrière ce bouclier jaune qu'il emportait partout. Belsar, toutefois, ne paraissait pas convaincu, et il gronda : - C'était mon dernier avertissement…Avant que quiconque trouvât le temps de faire un geste, Gros les interrompit tous en lançant : - Chef, nous sommes dans le village ! Si nous sortons nos armes ici, nous terminerons en prison, et aucun de nous ne trouvera le trésor.- Certes…Aussi vicieux qu'un espion de Rhûn, Belsar se retourna et lança un redoutable coup de poing à Girion. Celui-ci aurait sans doute été étalé net, la mâchoire déboîtée, le nez de travers, les yeux révulsés, si le crochet n'avait pas échoué à quelques centimètres de son visage, fendant l'air avec un sifflement aigu. L'homme au chapeau haussa les sourcils et recula d'un pas, tout en se moquant : - Ce n'est pas avec des coups de poing comme ça que vous trouverez les trésor, haha !Ces paroles signèrent le début des hostilités, et chacun rentra dans la bagarre furieusement, conscient qu'il faudrait rendre coup pour coup, et qu'il n'était pas temps d'économiser ses forces. Chacun ? Non, car le Hobbit continuait de plaider la cause d'une solution pacifique. Il s'attira la bienveillance de Gros, qui le tira loin des combats en le saisissant par le bras : - Pas besoin de se battre, t'as raison. « Faites l'amour, pas la guerre ». On m'a toujours dit ça.- Tout à fait ! On peut toujours discuter ! Lança joyeusement Carl, heureux d'avoir trouvé une âme qui comprît son point de vue. Le Nain hocha la tête, et jeta un regard par-dessus son épaule, où la bagarre faisait rage. - On devrait aller « discuter » dans un endroit tranquille. Derrière l'auberge, personne viendra nous trouver. Après toi.Le Hobbit ne se méfiait pas le moins du monde de cette proposition, et il suivit le bras que tendait le Nain, sans apercevoir la lueur concupiscente dans le regard de ce dernier. Non assurément, personne ne viendrait les trouver là-bas… Pendant que Carl Bolger batifolait avec le Naugrim, les autres continuaient à s'affronter avec une férocité incroyable. Thrôran, que ceux qui ne l'avaient jamais connu qualifiaient de diplomate et de plein de tact, lança sans sommation un redoutable coup de sa tête casquée dans l'entrejambe du pauvre Minzie. Ce dernier était un colosse de plus de deux mètres, large comme une armoire de belle taille, et certainement pas moins lourd. Toutefois, touché à son point faible, il se courba en deux en grognant. Son regard embué de larmes exprimait toute sa stupeur. « Mais pourquoi ? » semblait-il demander. Hefor Angueul, comprenant qu'il allait falloir sortir les poings pour régler cette affaire, décida de charger comme un taureau dans la direction de l'Elfe qui, stoïque, regardait ses compagnons en train d'entrer dans la mêlée sans réfléchir. Ces mortels lui paraissaient bien idiots de se frapper ainsi, comme si quelques bleus et quelques ecchymoses allaient les ralentir. Elle tourna la tête avec un flegme redoutable vers l'homme qui courait dans sa direction. Celui-ci était immense, il avait pris de l'élan, et il aurait probablement catapulté le corps fragile de la jeune femme à plusieurs mètres de là, s'il n'avait pas stupidement trébuché sur un pavé mal agencé. Un tout petit pavé. Si minuscule qu'il était presque invisible. Le bout de sa botte se coinça dans ce ridicule obstacle, mais Hefor Angueul n'était pas des plus malins : lancé à pleine vitesse, il ne sut qu'agiter les mains dans l'air, avant que son corps plongeât de lui-même. Il se retrouva face contre terre, dérapant sur plusieurs mètres, achevant sa course les bras écartés comme un naufragé rejeté sur la berge par une vague clémente. Il avait l'air particulièrement stupide. Celian soupira… Encore un qui tombait en pâmoison devant son charme si particulier que les autres Elfes trouvaient amusant de qualifier de « nanesque ». Ah, les hommes… Alors que les autres continuaient de s'empoigner virilement en essayant désespérément de trouver une ouverture pour ajuster un coup de poing, Gros revint en courant et en bouclant sa ceinture, rajustant son pantalon, tout en criant : - Arrêtez ! Arrêtez ! Chef, laissons-les ! On a la carte de toute façon, on trouvera le trésor avant eux.Belsar rompit le combat et remit de l'ordre dans sa tunique. Après tout, quand on voulait être un chef crédible, il fallait toujours être impeccable, propre sur soi. Il échangea un regard noir avec Girion, qui quant à lui remettait son chapeau droit sur sa tête. Les deux hommes avaient des comptes à régler, c'était certain. Le Haradrim lança : - Allez les gars, on se casse ! Vous avez de la chance qu'on vous abîme pas plus !- C'est ça, ouais, tirez-vous !Belsar et ses hommes quittèrent prestement le village, essayant d'oublier que dans cette affaire, ils n'avaient pas vraiment été à la hauteur de leur réputation. Minzie avait toujours la main refermée sur sa virilité rudement malmenée, et Belsar cherchait toujours à comprendre comment il avait pu rater ce coup de poing pourtant facile. C'était sans doute une poussière dans l'œil, ou bien il avait été aveuglé par le soleil couchant. C'était sûrement ça. Les quatre aventuriers, eux, reprenaient leurs esprits. Ils avaient réussi à se débarrasser des bandits, mais malheureusement ils n'avaient pas pu profiter de la confusion pour récupérer la carte. Ils s'étaient simplement contentés de faire fuir leurs agresseurs, ce qui n'était pas un mince exploit. Le Nain, l'Elfe et l'Homme se tournèrent en un bel ensemble dans la direction du Hobbit, qui revenait en boitant quelque peu et en se massant le bas du dos. Il avait l'air un peu pâle, mais quand ils lui demandèrent ce qu'il s'était passé, comment il se trouvait que le Nain au bouclier jaune avait été convaincu de les laisser partir, il se contenta de répondre d'une voix évasive : - Je lui ai parlé de ma vie, de ma promise. Je crois qu'il était un peu déçu de savoir que j'étais fiancé.- Comment ça ?Le Hobbit refusa d'en dire plus, et, incapable de s'asseoir pour l'instant, il exhorta ses compagnons à reprendre leur marche. Belsar et ses hommes avaient pris un peu d'avance, mais ils pourraient les rattraper s'ils se débrouillaient bien. Sans la carte, il leur faudrait compter sur leur ingéniosité et leur courage… qualités qu'ils devaient bien avoir. Quelque part. Oui, forcément. A bien chercher… Ils attaquèrent donc leur aventure à proprement parler, conscients qu'ils retrouveraient bien à un moment donné ces bandits, et qu'il faudrait leur faire payer leur sournoiserie. Leur progression se révéla facile au début, alors qu'ils suivaient un sentier qui s'élevait en pente douce au milieu des rochers, leur fournissant un abri contre le vent qui soufflait contre les parois de la montagne. De petits murets de pierre, construits pour baliser la route, leur permettaient de ne pas se perdre, et régulièrement ils trouvaient les vestiges de marches ancestrales qui avaient été englouties par la montagne avec le temps. Ils s'élevaient progressivement, profitant à chaque fois qu'ils tournaient la tête vers là d'où ils venaient d'une vue superbe sur l'auberge. Celle-ci était désormais minuscule, trop loin pour faire demi-tour et aller récupérer son mouchoir, certainement. Toutefois, à mesure qu'ils s'élevèrent au-dessus du village, ils se retrouvèrent de plus en plus en difficulté. Le chemin finit par disparaître sous leurs pas, et les températures chutèrent peu à peu, alors que le jour commençait de décliner. Les ombres s'étirèrent progressivement, jusqu'à devenir menaçantes et inquiétantes autour d'eux. Le vent se leva et, pouvant enfin les atteindre maintenant qu'ils n'étaient plus protégés, les frappa de plein fouet en essayant de les geler sur place. Ils n'avaient pas prévu cela, et ils se retrouvaient dans une situation compliquée. Trouver une entrée pour rentrer dans la montagne ne serait pas une mince affaire sans lumière. Ils continuèrent donc d'avancer, faisant confiance aux yeux de l'Elfe, qui menait leur petite compagnie et guettait le moindre interstice, la moindre irrégularité dans les flancs de la montagne, sans rien voir pour le moment. En fait, ce fut une autre partie de son corps qui leur sauva la vie. Elle n'eut même pas besoin d'ôter ses vêtements pour s'en servir, puisqu'il s'agissait de ses oreilles, qui s'agitèrent légèrement lorsqu'elle entendit, par-dessus le vent, des cris inquiétants venant de derrière eux. Elle s'immobilisa, observant la zone, tandis que ses compagnons qui s'enfonçaient profondément dans la poudreuse, essayaient de faire de même. D'étranges silhouettes apparurent une à une dans leur champ de vision, surgissant de la brume comme des spectres dégingandés et malingres. Ces choses avaient l'air humanoïdes, mais il n'était pas possible de comprendre ce qu'elles disaient, à cause du vent et de la distance, mais également parce qu'elles communiquaient dans un dialecte curieux, rude et incompréhensible. Pourtant, elles paraissaient agressives, et elles avaient l'air bien décidées à les attraper. Pourquoi ? Qui étaient ces monstres ? Sur les terres du Gondor, il n'y avait pourtant pas de zones particulièrement sauvages, et si les Montagnes Blanches étaient peu connues et encore assez rustiques, tout le monde savait que les histoires étranges qui circulaient étaient le fruit des superstitions des hommes des montagnes, rien de plus. Rien de plus ? Quand les monstres les repérèrent, et décidèrent de les prendre en chasse, personne ne vota pour vérifier à quoi ils ressemblaient. Les créatures paraissaient être au moins une vingtaine, ce qui était bien trop pour un groupe d'aventuriers en terrain défavorable. Fuir semblait être la meilleure option, pour ne pas dire la seule, mais ils n'étaient pas tous de cet avis, curieusement. Le Nain, peut-être encore sous le coup de la bière qu'il avait bue dans l'auberge, leva les bras et stoppa ses compagnons : - Attendez ! J'ai une idée. On pourrait, pourquoi pas, construire une… une catapulte ! Avec quelques branches, un peu de corde, et un contrepoids suffisant, on pourrait se projeter loiiiin en avant. Ils n'auraient aucune chance de nous rattraper, comme ça !Il avait l'air parfaitement sérieux, en plus. Ses compagnons froncèrent leurs sourcils en constatant qu'il était prêt à se mettre à l'ouvrage sur le champ, et qu'il était déjà en train de regarder autour de lui, hache brandie, où il pouvait trouver du bois pour construire son arme de siège censée les mettre à l'abri du danger pourtant imminent qui courait derrière eux. Il était bien connu que la bière naine dépassait allègrement les 60°, mais tout de même… Une seule petite chope était capable de le rendre rond comme une queue de pelle ? Ce Nain était bien décevant. Girion écarta cette idée d'un geste, et proposa à la place de creuser un tunnel : - Mais si, c'est une bonne idée ! On creuse, on creuse, on creuse, ils ne peuvent plus nous trouver : on pourrait jeter de la caillasse de l'autre côté, pour brouiller les pistes !L'Elfe, incarnation de la sagesse et de l'intelligence en Terre du Milieu se frappa le menton avec la paume, et intervint pour calmer le délire : - Non, non, non ! Arrêtez avec vos idées stupides. Vous allez nous faire tuer. Des tunnels ou des catapultes, allons bon… Je suggère plutôt de déclencher une petite avalanche, qui les emporterait eux, et pas nous.Le Nain eut un rire sec et sans joie, le genre de rire irritant et profondément moqueur que Celian parut ne pas trop apprécier. Devant le regard furieux de cette dernière, il lui demanda, narquois : - Et tu comptes la déclencher avec toi ton avalanche, poupée ?Elle accueillit assez mal la question, et répondit fièrement, en reniflant de dédain : - Euh… A… Avec des flèches !- Et pourquoi pas avec ma grosse… ?Carl coupa court à la conversation avec un cri strident, qui poussa ses compagnons à cesser leur conciliabule pour se concentrer sur leur fuite. Ils se mirent à courir aussi vite que le leur permettait le terrain particulièrement difficile sur lequel ils évoluaient. Girion trébucha malencontreusement, et tomba en arrière, emporté dans une chute effrénée qui couvrit de neige sa tenue, et surtout menaçait de le lancer droit sur leurs mystérieux poursuivants. NDLR : Girion Veron, auteur d'un superbe échec critique à flanc de montagne Fort heureusement pour lui, Thrôran réussit à le rattraper au passage, et à le remettre dans le bon sens. Les deux compagnons échangèrent un regard qui signifiait d'un côté « merci infiniment » et de l'autre « tu me dois un pourcentage sur ta part ». Il n'avait pas rattrapé Girion par bonté d'âme, ça non. Carl Bolger, quant à lui, paraissait avoir des ailes tant il courait vite. A croire qu'il avait bu un peu de Taureau Rouge avant de prendre la route. On entendait ses harangues criées d'une petite voix aiguë, alors qu'il encourageait ses compagnons à continuer, à tout donner pour se sortir de là : - Courez ! Ne vous arrêtez pas, allez !Décidément, ce semi-homme était plein de ressources, et ses cris redonnèrent du courage à ses compagnons qui, n'acceptant pas d'être distancés par une créature si chétive, ou bien désireux de se laisser inspirer par son exemple, trouvèrent un second souffle pour creuser l'écart entre eux et les monstres qui continuaient de les talonner. Carl, rapide comme l'éclair, dépassa sans peine le Nain et l'Homme, et il s'en fallut de peu qu'il dépassât également l'Elfe qui pourtant courait sur la neige sans s'enfoncer dedans. Heureusement, d'ailleurs, qu'il se trouvait derrière elle, car elle fut soufflée par une bourrasque de vent particulièrement violente qui l'emporta dans une chute délicate. NDLR : Celian décida d'imiter Girion et nous gratifia d'un échec critique. La fine équipe ! Avec une force surprenante, probablement due à la peur qui le tenaillait sans pour autant le paralyser, Carl réussit à la rattraper et à la pousser en avant. Le Hobbit, contre toute attente, venait de sauver l'Eldar. La vie était pleine de surprises. Celian, qui était toujours en tête du groupe, finit par repérer leur seule chance de s'en sortir. Ses yeux surhumains avaient repéré une fissure dans la montagne, à peine assez large pour faire passer un individu qui devrait se contorsionner un peu pour se glisser à l'intérieur. Elle les héla : - Ici ! Je vois une entrée ! Suivez-moi !Elle s'empressa de se couler à l'intérieur, avec une souplesse toute Elfique, tandis que ses compagnons franchissaient l'obstacle avec plus ou moins de grâce. Une fois qu'ils furent tous à l'intérieur, ils se dissimulèrent et attendirent dans la pénombre que les créatures eussent dépassé leur position, avant de recommencer à respirer normalement. Sitôt que la panique fut passée, et qu'ils comprirent qu'ils étaient en sécurité, ils regardèrent autour d'eux : ils étaient enfin dans la montagne… #Belsar #HeforMembre des Orange Brothers aka The Bad Cop"Il n'y a pas pire tyrannie que celle qui se cache sous l'étendard de la Justice"- Spoiler:
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| | | Mardil Espion de Rhûn - Grand Guru du Culte Nathanaïque
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~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 24 ans -:
| Mer 29 Juil 2015 - 22:07 | | J'ai toujours été pour le sexe interracial chez Tolkien, vous pensez donc comme j'ai adoré cette suite Bon, ok c'était facile mais si j'avais rien dit, vous auriez été déçus^^ Sinon, j'adore vraiment et de plus en plus. C'est totalement décalé et vraiment à mourir de rire et je suis de plus en plus impatient de connaître la suite. Par contre, étant donné les jeux de mots pourris pour les noms (j'adore aussi d'ailleurs), Ryad tu es sûr de ne pas t'être trompé? Ton perso ne devrait pas plutôt s'appeler Belsal Isur que Belsar Usur? |
| | | Learamn Agent de Rhûn - Banni du Rohan
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| Mer 29 Juil 2015 - 22:20 | | Ça y est je suis tombée sous le charme , c'est vraiment magnifique a lire .
Délirant a souhait , superbement bien écrit et des personnages un peu caricaturaux mais surtout attachants . Et franchement ça me fait vraiment de plus en plus penser au Donjon de Naheulbeuk , je sais pas pour vous. The Young Cop |
| | | Ryad Assad Espion de Rhûn - Vicieux à ses heures perdues
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| Mer 29 Juil 2015 - 23:41 | | Haha, belle salissure, très bien trouvé ! En fait, Belsar Usur est la déformation du nom d'un personnage historique, qui est un peu un raté on va dire . La rime avec "usure" a achevé de me convaincre ^^. Merci à tous pour vos commentaires, ça me fait vraiment plaisir, d'autant que ce n'est pas tellement le style dans lequel j'ai l'habitude d'écrire (vous vous en étiez rendus compte, j'imagine ). Il y a sans doute beaucoup du Donjon de Naheulbeuk, et pas seulement parce que je me suis chargé de retranscrire cette soirée. Je pense qu'on a tous été un peu influencés par leur humour, et pour le coup j'essaie vraiment de retraduire l'ambiance de ce JdR ^^. Je précise que les idées épiques pour échapper aux créatures mystérieuses sont totalement véridiques, je n'ai rien inventé . Membre des Orange Brothers aka The Bad Cop"Il n'y a pas pire tyrannie que celle qui se cache sous l'étendard de la Justice"- Spoiler:
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| | | Ryad Assad Espion de Rhûn - Vicieux à ses heures perdues
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| Dim 2 Aoû 2015 - 23:45 | | Double post, mais c'est pour la bonne cause . Cette fois, nos aventuriers sont aux prises avec une nouvelle menace. Mais je crois bien que le plus gros danger, c'est quand même leurs idées farfelues ! Des tranches de rire énormes pendant cet épisode durant la soirée JdR : je souris rien que d'y repenser xD. Bonne lecture ! _ _ _ _ _ - Spoiler:
L'intérieur de la caverne était assez sec, et ils quittaient enfin le vent, le froid, et l'humidité qui avaient été leur quotidien lors de la dernière partie de leur escalade. Les sommets perpétuellement enneigés des Montagnes Blanches n'avaient pas été cléments avec eux, on pouvait le dire, et ils avaient eu de la chance de trouver cette ouverture, sans quoi ils auraient dû livrer un combat désespéré contre ces créatures inconnues, et plus certainement contre les glaces qui se seraient refermées lentement autour de leurs corps transis. En parlant de ces monstres, qui étaient-ils ? Ou plutôt qu'étaient-ils ? La question était dans tous les esprits, mais ils n'avaient ni le temps ni l'envie de se renseigner davantage à leur sujet. Surtout si cela impliquait de ressortir pour leur poser la question. Cependant, ils se promirent de jeter un œil à la bibliothèque de Minas Tirith lorsqu'ils reviendraient, riches et bien portants, de leur périple. Il y avait forcément une mention de ces choses quelque part. Peut-être même existait-il, quelque part, un ouvrage ou un article qui mettait l'accent sur les Montagnes Blanches, sa géographie et les mystères qui l'entouraient. Ils regrettèrent quelque peu de ne pas l'avoir consulté auparavant. En effet, ne disait-on pas toujours aux apprentis aventuriers qu'il fallait se renseigner sur sa mission ? Lire, lire encore, tout connaître pour tout comprendre, et avoir de meilleures chances de voir venir le danger. Mais maintenant qu'ils étaient dans l'inconnu, il était trop tard pour éprouver des regrets, et se dire « si j'avais su... ». Ils devaient continuer, avancer, et surtout ne pas se laisser abattre par la première difficulté. Ils étaient tous en vie, c'était bien là l'essentiel. Grâce aux rayons du soleil déclinant qui s'infiltrait encore pour quelques minutes dans la faille qu'ils avaient empruntée, ils pouvaient voir autour d'eux sans avoir à faire appel aux yeux de Celian, et ils repérèrent la carcasse d'un animal. On aurait dit un âne, mais il était difficile d'en être absolument certain. Thrôran, qui était d'un naturel courageux – pas plus ou moins courageux que les autres, à dire vrai, mais surtout beaucoup plus vénal, conséquence de la génétique naine –, décida de fouiller la bête devant le regard moqueur de ses compagnons qui, eux, reprenaient leur souffle et cherchaient par où continuer. Ils n'escomptaient pas le voir trouver grand-chose, sans doute par jalousie, et leurs regards se firent mauvais quand ils le virent dénicher avec un sourire satisfait une gourde qui contenait un liquide inconnu : - Regardez ! Regardez ce que je viens de trouver ! S'écria-t-il comme un enfant. Il en avait la taille, mais n'insultons pas l'enfant en prétendant qu'il en avait l'intellect. Sans vraiment se soucier de savoir quel âge pouvait bien avoir la bouteille – son raisonnement devait sans doute considérer que plus elle était ancienne, plus ce qui se trouvait à l'intérieur devait être bon –, il ouvrit le bouchon, et reconnut immédiatement l'odeur d'un breuvage unique et précieux : le Miruvor. Cette boisson extraordinaire était particulièrement rare, et elle avait pour propriété de redonner de la vigueur à ceux qui en buvaient. Quelques gorgées pouvaient tout simplement transformer la fatigue en un pâle souvenir, et réduire l'accablement en poussière. On racontait aussi qu'elle avait le goût de la gnôle de Khazad-Dûm, raison pour laquelle le Nain glissa la gourde dans une de ses poches. Au fond de lui-même, cependant, il se demandait par quelle chance il avait réussi à mettre la main sur un tel trésor. Comment une telle boisson avait-elle pu se retrouver ici, sur un âne mort au fin fond d'une caverne abandonnée depuis des années ? Seul un Loup Blanc pouvait le savoir. Thrôran, encouragé par sa chance, continua son inspection, et découvrit trois flèches qui avaient dû servir à mettre à mort l'animal qui s'était probablement retrouvé piégé ici. - Je me demande bien qui a pu lui tirer dessus…Nul ne pouvait répondre à cette question… Peut-être les choses qui avaient couru après eux dans la montagne, ou bien – et c'était moins rassurant – quelque chose qui se trouvait dans la montagne. Ils n'avaient qu'un seul moyen de le découvrir. Après avoir repris leurs esprits, retrouvé leur souffle et rassemblé leur courage – ce qui ne prit pas longtemps, ils avaient fort heureusement peu de tout cela –, les quatre compagnons se rassemblèrent et réfléchirent à la suite. Ils tombèrent d'accord sur le fait qu'ils ne pouvaient pas faire demi-tour. Ils avaient trouvé un passage pour entrer dans la montagne, et si ce n'était pas le bon, c'était toujours mieux que rien. Peut-être que les bandits avec la carte étaient eux-mêmes passés par ici, qui pouvait le dire ? - Déjà, je vais nous faire un peu de lumière !Le Nain ouvrit son sac, et en sortit une torche qu'il alluma. Elle leur procura un peu de réconfort, et surtout une aide précieuse alors qu'ils décidaient d'explorer les entrailles de la montagne. - Quelle riche idée mon ami ! Laissa échapper Girion. Voilà qui va nous réchauffer.Les oreilles de Thrôran s'agitèrent un instant, en entendant le mot « riche », mais son fol espoir retomba, et il se renfrogna. Tout ce qui lui importait pour l'heure, c'était d'avancer, et surtout de ne pas se laisser détourner de sa préoccupation principale, qui était de ramasser de l'or, et de mettre des bâtons dans les roues de l'Elfe tant que possible. Le reste, c'était secondaire. Cette dernière lui jeta un coup d'œil acide, et l'invita à passer le premier. - Vous qui êtes habitué aux mines et aux grottes, vous devriez ouvrir la voie.Il faillit rétorquer quelque chose de particulièrement bien senti, mais il se retint. Après tout, elle avait raison. Ce n'était pas plus qu'une grotte misérable, et il était de toute évidence plus à l'aise que le Hobbit dont les plus hauts faits d'armes consistaient à pourfendre un jambon sec d'un habile coup de couteau, et à planter un pieu affûté dans l'arrière-train d'un goret mort pour le faire rôtir. On ne pouvait pas dire qu'ils avaient tiré un numéro extraordinaire, même s'il avait su montrer de belles qualités. Mais bon, s'il lui arrivait un accident de parcours, ça ne ferait qu'augmenter substantiellement la part du trésor pour les autres, et personne n'était prêt à cracher sur quelques pièces supplémentaires. Laissant les autres le suivre, sans trop s'éloigner de la source de lumière qu'il tenait baissée pour scruter le sol à la recherche d'éventuels pièges ou irrégularités dans le sol, Thrôran entama donc cette nouvelle étape de leur voyage en gardant l'œil ouvert. Et le bon. Il n'était pas question pour lui de tomber dans une crevasse, car il n'y avait pas l'ombre d'un magicien pour lui refaire deux chevilles neuves s'il s'en cassait une. Ils progressèrent donc lentement, prudemment, précautionneusement, avec circonspection, toujours aux aguets, à l'affût d'un piège, d'un traquenard, d'un chausse-trappe, d'un nid de poule, que dis-je d'un nid de guêpes, suivant le chemin qui s'ouvrait devant eux, et qui descendait perceptiblement. Tout ça sans même se rendre compte qu'ils le faisaient si bien. Ils n'avaient pas de risque de glisser, mais ils sentaient tout de même le dénivelé sous leurs pas. L'air était lourd et irrespirable, non pas à cause d'une quelconque chaleur, mais bien à cause de l'obscurité qui les entourait et qui tendait ses griffes dans leur direction. La nuit les entourait, et leur perception du temps en était bouleversée. Ils ne pouvaient dire avec certitude depuis combien de temps ils étaient là, en train de s'enfoncer dans les entrailles de la montagne. Les quatre aventuriers se serraient autour de la torche comme si laisser traîner un orteil dans l'ombre risquait de les voir être happés par une créature de cauchemar venue se saisir d'eux. Ils étaient tendus comme la corde d'un arc, sursautant au moindre bruit. Leur respiration était saccadée, rapide. Ils commençaient à sentir un danger se rapprocher d'eux. Un danger qu'ils ne pouvaient pas voir, mais qui les voyait peut-être, lui. Thrôran craqua le premier, à la surprise générale. Un cri strident retentit au loin, auquel il répondit par un hurlement particulièrement efféminé qui ne ressemblait pas un cri de Nain. Celian pouffa nerveusement, tandis que les deux autres se demandaient comment il était même possible qu'un mâle fût capable de produire un son si aigu. - Pouffe, pouffe, si ça te chante ! Siffla le Naugrim en portant tout de même la main à son cœur affolé. Carl, pendant ce temps, se pencha pour ramasser la torche que le Nain avait négligemment laissé tomber, et la leva au-dessus de sa tête en croyant apercevoir des choses qui bougeaient dans l'obscurité. Sous leurs yeux, ils découvrirent qu'ils n'étaient pas seuls dans cette caverne… loin de là. Tout autour d'eux, accrochées au plafond de la caverne, des chauve-souris géantes reposaient, endormies. Leurs yeux s'agrandirent d'effroi, et ils se turent tous immédiatement, retenant leur souffle. Elles étaient aussi grandes que le Hobbit, à peu de choses près, et elles s'agitaient dans leur sommeil, comme si la présence de quatre aventuriers fort peu discrets menaçait de les réveiller à tout moment. Plus exactement, certaines étaient déjà réveillées, et l'une d'entre elles fondit sur Celian par surprise, en s'accrochant à ses cheveux d'Elfes, ruinant son brushing impeccable en y emmêlant ses griffes acérées. Elle paraissait furieuse, et si un zoologiste s'était tenu parmi eux, ils auraient su à l'avance qu'il est bien connu que les chauve-souris géantes des Montagnes Blanches ont horreur de la couleur bleue. La tunique de l'Elfe avait enragé la créature volante, qui semblait vouloir la soulever du sol par ses extrémités capillaires. Alors que la guerrière essayait de se défendre en retenant péniblement ses cris qui auraient pu alerter toutes les autres, la créature se pencha et lui mordit férocement la main gauche, plantant ses dents profondément dans la chair. La première dépense que Celian ferait si elle sortait vivante de ces cavernes serait probablement chez un apothicaire, ou dans les Maisons de Guérison, pour guérir les infections horribles qu'elle avait probablement contractées. Il était notoire à tous les zoologistes que les chauve-souris géantes des Montagnes Blanches qui avaient horreur du bleu ne se lavaient pas les crocs avec un dentifrice recommandé par l'Observatoire d'Études Dentaire. ObsÉD pour les intimes. Réagissant avec la promptitude d'un gentilhomme s'empressant de sauver une demoiselle en détresse, Girion s'empara de sa dague : - Ne bougez pas, je vais poignarder cette chose !- Non, non, non ! Souffla Celian en essayant de faire le moins de bruit possible. Sa confiance en Girion valait ce qu'elle valait, mais l'humain ne tint pas compte de ses réticences, et il lança son bras avec une précision stupéfiante. Miraculeusement, il réussit à ne pas toucher la tête de la jeune femme, et poignarda insidieusement la chauve-souris. Celle-ci s'écroula, libérant les cheveux de Celian qu'elle avait agrippés si longtemps. L'Elfe fit la grimace, et jeta un œil à sa main abîmée. Elle saignait, même s'il n'y avait rien de trop grave : - Quelle saleté, lança-t-elle. - Vous allez bien, très chère ?Celian leva les yeux dans sa direction, et avisa le sourire de Girion. Un sourire impeccable. Des dents d'un blanc immaculé. Elle recula d'un pas. A tous les coups, il travaillait pour l'Observatoire. Carl, qui observait toujours les chauve-souris et qui faisait l'effort de réfléchir à un plan, se rendit compte qu'ils avaient principalement trois options : ils pouvaient décider de continuer dans le noir, en essayant de faire confiance à la chance pour se repérer. Certains avaient des cordes, et il était possible de s'encorder pour ne pas se perdre. Il était également possible de les attaquer, en espérant qu'elles étaient faciles à tuer, et qu'ils pourraient s'en débarrasser rapidement et sans trop de risque. Ou alors, ils pouvaient tenter de les effrayer pour les faire déguerpir, et ainsi continuer librement. Ces trois propositions furent débattues rapidement par les quatre membres de la compagnie, Celian la première : - S'encorder ? Quelle bonne idée ! Comme ça, si une crevasse s'ouvre devant nous, et que l'un d'entre nous tombe, tous les autres le suivront.- Pas si c'est moi qui tombe, avança le Hobbit. - Et si c'est le Nain ? Sans son armure, ses armes et son ego, on aurait déjà bien du mal à le remonter. Alors avec ?Effectivement, cette option semblait dangereuse et inutilement risquée. L'idée de continuer dans le noir n'était pas pour leur plaire véritablement, de toute façon, car dans ces conditions, même l'Elfe serait incapable d'y voir. La seconde possibilité fut abordée par Girion, qui semblait être un des plus raisonnables du groupe – c'était dire les autres. A l'exception de son idée de creuser un tunnel, il n'avait jusqu'à présent pas dit trop de bêtises. Peut-être parce qu'il était trop occupé à essayer vainement de séduire les femmes qui croisaient son chemin : - Je ne pense pas qu'on devrait les attaquer. On risquerait d'être submergés, et je ne pense pas qu'on s'en sortirait contre autant de créatures. Qui sait combien d'autres se cachent dans les ombres ?- Alors effrayons-les ! Lança Thrôran avec énergie. Girion agite cette putain de torche, moi je donne des coups de marteau sur les murs. Le Hobbit et Jean-Louis David, vous restez baissés et vous nous couvrez. Ca vous va ?Celian passa une main dans ses cheveux, outrée. En fait, elle craignait surtout qu'un autre de ces monstres eût la même idée que son congénère, et vint s'en prendre à sa superbe coiffure. Elle n'était pas trop d'accord avec l'idée du Nain, et elle le fit savoir avec délicatesse : - C'est une idée bien pourrie qui va merder méchamment.Et c'était peu dire… Mais les trois autres n'étaient pas de son avis, et elle dut se ranger derrière eux pour se lancer dans cette entreprise de folie. Ils se concertèrent du regard, et soudainement se lancèrent dans leur numéro comique. Thrôran, le Nain puissant et redoutable, dont la musculature impressionnante lui permettait de manier sans la moindre difficulté ses armes lourdes alors qu'il portait une armure complète, lança son marteau de toutes ses forces contre la paroi de la caverne. Inexplicablement, il rata son coup, et ne parvint qu'à produire un « pom » très léger, qui n'aurait pas réveillé un enfant endormi. Quel spectacle affligeant. Pendant ce temps, Girion agitait sa torche comme un dément, essayant d'effrayer des monstres endormis, qui ne paraissaient pas réagir vraiment à ses provocations. Les seuls qui étaient passablement terrifiés étaient en réalité ses compagnons, qui s'étaient reculés d'un pas, conscients que ses moulinets allaient finir par enflammer quelqu'un. Ils n'escomptaient pas, toutefois, voir le chapeau de l'humain prendre feu sous leurs yeux. Il ne s'en rendit pas compte immédiatement, mais quand il devint lui-même une bougie humaine, il cessa de gesticuler, et essaya de maîtriser l'incendie dont il était à la fois l'auteur et le principal combustible. La bouche des trois autres s'arrondit et forma un « oh » muet. Que dire ? Sa technique était particulière, car il se mit à agiter sa torche encore plus fort pour éteindre les flammes, combattant le mal par le mal, le feu par le feu. Cela fonctionna miraculeusement, lui laissant un reste de chapeau noirci et brûlé sur le chef. Très seyant. NDLR : Ou comment plomber son équipe avec un échec critique au pire moment ! Terrifié par cette danse proche de la transe extatique, cette danse du feu digne des tribus sauvages du Sud lointain, Carl hurla de terreur si fort et si longtemps que sa voix se brisa net, comme si on lui avait soudainement mis un chiffon dans la bouche. L'Elfe à ses côtés, qui devait s'y connaître prodigieusement en médecine, décida de traiter son extinction de voix en lui donnant une bonne claque dans le dos. Mais qui sommes-nous pour critiquer la médecine elfique ? Pendant ce temps, réveillées par le cri du Hobbit davantage que par le swing du Nain et le déhanché torride de Girion, les chauve-souris s'ébranlèrent peu à peu, se mettant à pousser des cris terrifiants. Elles cherchaient à localiser ceux qui avaient eu le malheur de les tirer de leur paisible sommeil, et elles n'étaient pas bien disposées à l'égard de ces malapris. Elles se laissèrent tomber de leurs perchoirs, et se mirent soudainement à voler en cercles dans la caverne qui était bien plus haute qu'il semblait auparavant. On aurait dit qu'elles étaient animées par une conscience de ruche, par un esprit commun qui les commandait et les rendait prodigieusement effrayantes. Celian, qui était plus sensible que ses compagnons, pouvait même sentir une sorte de magie inquiétante émaner d'eux : - Nous devrions fuir, vraiment ! Lâcha cette dernière. Girion, qui paraissait moins enflammé que tout à l'heure, suggéra que l'Elfe prît la tête. Grâce à sa meilleure vue, elle serait plus à même de les guider dans l'obscurité, d'autant plus que sa tenue bleue lui permettait d'être plus discrète – ou d'attirer plus de chauve-souris, mais il valait mieux ne pas le lui dire. Si quelqu'un ou quelque chose les attendait, tapi dans l'ombre, il aurait plus de difficulté à surprendre une Eldar aux oreilles attentives qu'un Nain en armure lourde. Alors qu'ils se pressaient pour échapper aux monstres volants, une des créatures se jeta sur l'humain, attirée par son style vestimentaire tapageur. Girion se retourna et se raidit sur ses appuis pour chasser la créature à l'aide de sa torche et de son style pimpant. L'animal, effrayé par les flammes et l'accoutrement de son adversaire, battit en retraite précipitamment. Thrôran était beaucoup moins délicat, et il chargea en droite ligne sur une des chauve-souris à sa portée – une des rares à voler assez bas pour qu'il pût la frapper avec sa hache, donc. La créature, agile et rapide, l'attaqua en retour, et le percuta de toutes ses forces, plantant ses dents dans ce qu'elle croyait être sa gorge. En réalité, elle avait refermé les crocs autour de la barbe du Nain, avant de tirer sauvagement pour l'arracher. Thrôran lâcha un hurlement déchirant, comme si quelqu'un était en train de le torturer, alors que la chauve-souris repartait avec son trophée : - NOOOOOOOON !Le cri du Naugrim mourut dans sa gorge, le laissant profondément abattu, à genoux, incapable de réagir. Son sex appeal en avait pris un sacré coup, pour sûr, et s'il revenait vivant de cette aventure, tout riche qu'il fût, il lui faudrait des années avant qu'on cessât de se moquer de sa barbe de jeunot. « Ce n'est pas la taille qui compte ! » lui diraient ses amis, mais il savait bien qu'au fond, si. C'était tout ce que regardaient les femmes, et si elle ne faisait pas au moins vingt centimètres, ce n'était même pas la peine de rêver à épouser quelqu'un. Ils n'avaient pas encore posé les yeux sur le trésor qu'ils devaient déjà payer un immense tribut pour l'avoir. Quelle tragédie… L'agitation de la bataille poussait toujours plus de ces créatures à attaquer, et la situation devenait de plus en plus critique. Ils fuyaient désespérément, et couraient avec l'énergie du désespoir. Toutefois, comment parviendraient-ils à traverser une telle nuée d'ennemis ? Ils étaient sur le point d'abandonner, de se laisser dévorer vivants par ces monstres impies, mais soudain Girion, Seigneur de Dale Chevalier du Chapeau Flamboyant, se redressa soudainement, investi d'une force dont il ne soupçonnait pas l'existence. NDLR : Un coup critique qui devait en annoncer d'autres pour Girion... Ils les attend encore ! Tandis que le Carl fuyait devant ces créatures, que Celian menait la voie et que le Thrôran pleurait sur sa virilité perdue, lui seul se dressa face à ces créatures de l'ombre. Brandissant sa torche et son épée tel Aragorn lui-même face aux Nazgûl lors de l'épisode épique du Mont Venteux, il s'élança, découpant et brûlant toute chose ailée qui avait le malheur de se trouver sur sa route, aveuglé par la rage de vaincre et de survivre à cet enfer. Thrôran, dans un éclair de lucidité, trouva la force de s'accrocher à Girion qui le tira en avant, tournant sur lui-même pour occire les monstres qui les poursuivaient aussi bien que ceux qui leur barraient le passage. Son chemin frayé au travers des ailes et des crocs, il s'arrêta devant l'Elfe, et lança : - Si vous voulez faire un barbeuc' de chauve-souris, c'est le moment !Celian haussa les sourcils, surprise, incapable de savoir s'il était uniquement emporté par l'euphorie du moment et la chance inouïe qui lui avait permis de traverser indemne, ou s'il était simplement en train de se rabattre sur elle après avoir échoué à séduire la fille de l'aubergiste et la prostituée qui se trouvaient en ville. Décidant qu'il était plus prudent de remettre ces considérations à plus tard, elle secoua la tête, et leur expliqua la situation : - Nous arrivons à un embranchement, le couloir se divise en deux et…- Nous allons tout droit ! Tonna Girion, déjà prêt à s'élancer. Celian leva la main, en se demandant comment leur compagnie allait arriver au bout de cette aventure avec de tels génies : - Il n'y a pas de « tout droit ». Nous devons aller soit à gauche, soit à droite. Regardez ici, il y a un pictogramme sur le mur.En effet, sur le mur on voyait des dessins étranges qui paraissaient donner des indications sur ce qui attendait les aventuriers par la suite. Le premier, assorti d'une flèche allant vers la droite, représentait un homme assis en tailleur. Le second, assorti d'une flèche pointant vers la gauche, représentait quant à lui un cercle percé et un pont. Face à ce dilemme terrible, les aventuriers parurent hésiter. - On dirait un pont… Et ce cercle, là, ça pourrait être une scie !- Non, non… c'est un gouffre, un trou ! Il faut aller à droite ! L'homme en tailleurs me paraît moins dangereux.- Vous en êtes certain ?Ils se concertèrent rapidement pour décider de quelle direction prendre, mais finirent par opter pour l'homme en tailleur, qui offrait une vision moins menaçante, ils s'enfoncèrent tous les quatre vers la droite, laissant les chauve-souris et leur esprit de ruche derrière eux… Seule l'Elfe avait émis des doutes quant à la dangerosité supposée de ce personnage, mais nul n'avait pris la peine d'écouter ses avertissements… encore une fois… Membre des Orange Brothers aka The Bad Cop"Il n'y a pas pire tyrannie que celle qui se cache sous l'étendard de la Justice"- Spoiler:
Bourse : 3.500£ - Salaire : 3.000£
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| | | Mardil Espion de Rhûn - Grand Guru du Culte Nathanaïque
Nombre de messages : 468 Age : 35 Localisation : dans sa tombe... ou à Vieille-Tombe Rôle : Espion de Rhûn
~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 24 ans -:
| Lun 3 Aoû 2015 - 7:56 | | ça fait plaisir de se marrer comme ça le matin avant d'aller au bout. Mention spéciale pour le zoom sur les montagnes blanches (et oui ça aurait pu servir) et surtout pour l'ObséD (j'en suis membre, comme vous vous en doutez^^). Enfin je finirai là dessus : si pour les nains, la virilité se trouve au niveau de la barbe, ça doit amener des positions un peu particulières |
| | | Learamn Agent de Rhûn - Banni du Rohan
Nombre de messages : 1079 Age : 25 Localisation : Temple Sharaman, Albyor Rôle : Esclave au Temple Sharaman, Agent de la Reine Lyra, Ex-Capitaine du Rohan
~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 25 ans -:
| Lun 3 Aoû 2015 - 10:56 | | Haha l'Event spécial de MT ou comment me faire rire aux éclats à deux heures du matin Un humour toujours aussi percutant , pouvant être très fin mais aussi un peu moins ( l'ambiguïté du discours du Nain concernant la virilité et euh la taille de la barbe est très bien vu ! ) . C''est vraiment une super aventure à suivre , continuez comme ça et ne changez rien ! The Young Cop |
| | | Lithildren Valbeön Exilée
Nombre de messages : 366 Age : 26 Localisation : Les Terres Sauvages Rôle : Exilée, Gardienne d'Ost-in-Edhil involontaire
~ GRIMOIRE ~ -: Elfe Noldo -: ~ 400 ans -:
| Lun 3 Aoû 2015 - 15:00 | | La petite pépite qui attire à la lecture ne change point. C'est toujours aussi drôle et agréable à lire !
J'ai hâte que la suite arrive ! |
| | | Dwolin Capitaine Nain
Nombre de messages : 163 Age : 26 Localisation : Terkâ Nalâ Rôle : Capitaine nain
~ GRIMOIRE ~ -: Nain guerrier -: 83 ans -:
| Lun 3 Aoû 2015 - 23:26 | | Ah! On est bon, on est bon ! (et accessoirement Ryad est excellent ! ) Toujours génial de se souvenir de cette soirée ! Dire que le soir même en relisant tes notes c'était hilarant, que dire de ce résumé encore plus délirant ? J'attends vivement la suite où mon personnage quoi que diminué devrait briller par...euh... sa voix grave et suave ? |
| | | Qewiel Vagabonde
Nombre de messages : 98 Age : 32
~ GRIMOIRE ~ -: Elfe -: 89 -:
| Dim 9 Aoû 2015 - 0:29 | | Haha j'adore, la touche d'humour, cela donne de bons souvenirs ! (Et vous ne vous imaginez pas à quel point on s'est retrouvés avec des persos de Naheulbeuk... vous comprendrez lorsqu'on arrivera à une série d'actions particulière ) @Ryry > "en s'accrochant à ses cheveux d'Elfes, ruinant son brushing impeccable en y emmêlant ses griffes acérées" D'accord, Celian a inventé le brushing "cheveux emmêlés depuis des semaines voire années" ! Vous verrez, ça donnera une super mode sur MT ! @Le nain > PAS MA BAAAAAAAAAARBE !!! Continue comme ça Ryad, c'est vraiment plaisant à lire ! Forlong, pour le prochain event de ce type, rappelle-moi de ne pas sortir de GN et donc d'être plus en forme (pour profiter encore plus des échecs critiques^^) |
| | | Ryad Assad Espion de Rhûn - Vicieux à ses heures perdues
Nombre de messages : 2511 Age : 32 Localisation : Pelargir Rôle : Humaniste
~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 36 ans -:
| Mar 18 Aoû 2015 - 15:07 | | Vacances obligent, j'ai eu un peu moins de temps pour me consacrer à l'écriture, mais voici la suite des aventures de nos quatre fous furieux ^^. Nous venons normalement de dépasser la moitié de la quête, et voici que se présente un nouveau danger pour les aventuriers, qui retrouvent de vieux ennemis . Bonne lecture ! ---- Les compagnons arrivèrent dans une nouvelle salle, essoufflés d'avoir tant couru et tant combattu. Ils souffraient de blessures légères, pas assez graves pour justifier d'abandonner leur quête, mais suffisantes pour les gêner quelque peu pour la suite. Thrôran paraissait obnubilé par sa barbe perdue et sa virilité envolée, tandis que Celian avait trouvé un moyen de bander sa main sommairement. Pour l'instant, cela paraissait faire l'affaire. Le chapeau de Girion n'avait pas vraiment fière allure, mais son propriétaire continuait de l'arborer fièrement, apparemment sans se soucier de son style. Seul le Hobbit semblait s'en sortir convenablement : il fallait dire qu'il était le dernier menacé par les attaques aériennes, et que sa propension à fuir les combats en hurlant lui assurait d'éviter les principaux ennuis. Dans cette nouvelle salle, la nuit était totale, et même les yeux de Celian peinaient à percer le mur de ténèbres qui se dressait devant eux. La torche était toujours dans la main de Girion, qui la leva pour essayer d'y voir plus clair. Ils n'avaient pour l'instant aucune idée de la direction où aller, et ils avançaient au hasard, veillant à ne pas tomber dans un piège. Ils entendirent tout à coup des voix qui leur parvenaient depuis une direction globalement en face d'eux, des voix qu'ils ne pouvaient pas ne pas reconnaître. Hefor s'exclama : - P-p-p-p-erdu ?Belsar lui répondit : - Pas encore. Mais la carte ne donne pas de renseignements ici. Soit c'est facile à trouver, soit ce petit poulet nous a roulé dans la farine avec une carte incomplète. Ca valait bien la peine d'arriver si loin, et… c'est quoi cette lumière ?Les deux groupes arrivèrent à quelques mètres l'un de l'autre, et cette fois, nulle autorité, nulle milice pour les empêcher de dégainer leurs armes. Ils se dévisagèrent, à la lueur de la torche que tenait toujours Girion. Belsar paraissait furieux de voir que ses concurrents étaient arrivés si loin, alors qu'ils n'avaient pas obtenu la carte. Leur chance était insolente. Sans attendre, l'assassin se jeta sur Celian, l'attaquant traîtreusement en profitant de ce qu'elle vérifiait qu'ils n'avaient pas été suivis par les chauve-souris. L'Elfe, dont la qualité première était bien davantage la paresse que l'envie de survivre, ne daigna pas vraiment se défendre, sans doute convaincue que son vis-à-vis n'oserait pas frapper une femme, encore moins par surprise. Elle se trompait lourdement. L'assassin lui enfonça violemment sa lame dans le flanc, tirant un cri de souffrance à sa pauvre victime qui s'écroula sur le sol, à quatre pattes, en pressant contre elle le trou béant dans sa chair. Cette fois, le combat était bel et bien engagé, et il n'y aurait pas de pitié pour les faibles. NDLR : Un échec critique magistral, imputé à une trop grande flemme d'éviter un coup, il fallait le faire ! Carl avait déjà sorti son petit arc de Hobbit, et il décocha une flèche qui rata misérablement sa cible. Il n'était pas un archer émérite, et l'obscurité ne rendait pas ce genre de tirs évidents. Il faudrait donc bien en passer par un corps à corps terrible pour se sortir de cette mauvaise passe. Minzie, le géant, chargea sans se soucier de son propre sort, sans même penser à dégainer une arme. Aveuglé par la colère et l'humiliation de s'être fait plier en deux par un Nain, d'avoir failli perdre ses précieux bijoux de famille, il était déterminé à prendre sa revanche. Son coup de poing percuta Girion comme si un Troll l'avait frappé. Un morceau de mur, qui devait avoir fait partie d'une construction située au cœur de la montagne, fut ébranlé par l'impact et se déplaça curieusement de plusieurs mètres, comme si une force surnaturelle aux cheveux blancs avait déplacé cet obstacle. Soit Minzie était un monstre doté d'une force inhumaine, soit la construction était prodigieusement souple. Qui pouvait le dire ? Pendant ce temps, et afin de protéger Celian qu'il n'appréciait pourtant pas trop, Thrôran chargea Belsar, en balançant sa hache avec l'intention de séparer sa tête de ses épaules. Le guerrier Haradrim, agile, esquiva cette attaque pourtant dangereuse, et lança sur un ton malicieux : - Ca va petit bras, on fatigue ?- La ferme, répondit Throran et se préparant à repartir au combat, maintenant qu'il s'était interposé entre l'assassin et Celian. Pendant que le combat faisait rage, un des bandits restait curieusement en retrait. Il s'agissait de Hefor Angueul. L'idiot du groupe – il disputait ce titre à Minzie, et il n'était pas toujours facile de les départager, mais le bégaiement du premier avait tendance à faire pencher la balance de son côté – avait reçu des consignes très strictes : il devait faire semblant d'avoir la carte avec lui pour inciter les aventuriers à le suivre si d'aventure combat il devait y avoir. Hefor était si stupide qu'il n'aurait aucun mal à convaincre quelqu'un qu'il était sincère, et qu'il avait réellement la carte. Cela diviserait leurs adversaires, les forcerait à se séparer, ce qui rendrait leur élimination plus rapide. Alors que tout le monde luttait férocement, il était donc le seul hors de la mêlée, occupé à faire des doigts d'honneur au groupe des quatre aventuriers, tout en leur lançant des quolibets : - A-a-a-allez v-v-v-vous f-f-f-fair-r-r-re f-f-f-foutre ! Hahaha… ha !Belsar se demandait pourquoi cet idiot prenait la peine de faire semblant qu'il avait la carte, alors qu'ils étaient en supériorité numérique, maintenant que l'Elfe était à terre. A quatre contre trois, une telle précaution n'était pas nécessaire, et Hefor aurait tout aussi bien pu venir les aider à se débarrasser de ces misérables. Mais il était trop loin, et le chef était trop occupé pour pouvoir lui dire de les aider à combattre. Quel crétin. Heureusement que le Nain relevait le niveau. Alors qu'il disait ça, Belsar vit arriver Grogororo, qui balançait sa masse en chargeant Thrôran. Il était si enthousiaste à l'idée d'affronter un de ses compères Naugrim qu'il se laissa emporter par l'excitation, et qu'il se colla lui-même la massue dans le casque, s'assommant tout seul. Comme un idiot. Belsar ouvrit des yeux ronds en voyant son plus fidèle et moins stupide compagnon se mettre hors-jeu de la sorte… Etait-il donc condamné à devoir s'entourer d'idiots toute sa vie ? - Tu rigoles, là ? Lança-t-il dans l'espoir vain de voir son compagnon se relever. Profitant de cet équilibrage inattendu des forces, Carl se précipita vers Celian qui perdait toujours du sang. La pauvre guerrière était faible, mais elle trouva tout de même la force de dégainer son épée, et de se préparer à défendre chèrement sa vie. Cela ne la sauva hélas pas de la maladresse de son allié, qui lui écrasa involontairement la main, comme si elle n'avait pas déjà suffisamment souffert. Elle jura dans toutes les langues connues, et menaça de lui envoyer un coup de poing en plein visage. En la voyant faire, le Hobbit ne put s'empêcher de parler pour la rassurer : - C'est moi, Celian. Carl Bolger. Je suis là pour vous aider, restez calme.Elle le laissa approcher, et il examina sa plaie pour constater qu'elle était relativement grave, mais que la jeune femme y survivrait avec un traitement approprié. Toutefois, ils n'étaient pas en mesure de lui fournir les soins dont elle avait désespérément besoin, et elle devrait continuer en serrant les dents jusqu'à ce qu'ils puissent trouver un endroit décent où l'installer, et un docteur capable de la remettre sur pied. Fort heureusement, les Elfes étaient plus solides que les humains, et elle tiendrait le choc beaucoup mieux que ses alter ego mortels. Surpris par la charge de Thrôran, Belsar avait reculé quelque peu pour se placer hors de portée du Nain furieux. Il comprit rapidement que la situation ne tournait pas à son avantage, à cause de Hefor qui avait refusé de prendre part aux combats, et Gros qui s'était assommé tout seul – il n'en revenait toujours pas ! Cela le contraignait à devoir battre en retraite, une seconde fois, alors qu'il n'était pas possible d'imaginer perdre ce duel qui s'annonçait pourtant si bien. Il avait poignardé l'Elfe, une des menaces les plus dangereuses avec le Nain. La situation commençait à sentir le roussi, et il devait rapidement trouver une manière de se sortir de là, sinon il risquait vraiment de se faire avoir par ces quatre idiots, cette compagnie hétéroclite qui avait miraculeusement réussi à se frayer un passage dans la montagne. - Hefor, arrête de courir et viens nous aider, crétin fini !Avisant Girion qui gisait toujours sur le sol, essayant de remettre de l'ordre dans ses idées sévèrement bousculées par la force titanesque de Minzie, il reporta son attention sur lui, son rival de style, cet homme au couvre-chef insultant qui ne s'était pas amélioré depuis la dernière fois. Alors qu'il s'employait à retrouver son équilibre, Belsar lui lança un coup de pied vicieux que le guerrier au chapeau flamboyant reçut dans les côtes en grognant. Il avait eu le temps de déplacer son épée, toutefois, et de blesser légèrement l'assassin Haradrim, qui grogna de colère davantage que de douleur, jurant dans sa rude langue natale. Alors que les deux hommes continuaient de se battre, un autre duel s'était engagé entre le géant Minzie qui balançait ses poings comme s'il agitait deux grosses massues, et Thrôran le Nain qui continuait de lutter inlassablement. De toute évidence, son armure ne l'empêchait pas de se révéler souple, car il esquivait habilement les coups du mastodonte qui lui faisait face. Il fallait dire que ce dernier était aveuglé par la rage, et qu'il frappait aussi fort que loin de sa cible. Ses bras immenses fendaient l'air avec un grand « Wooof » qui attestait de la furie qu'il mettait dans chacune de ses attaques. Thrôran, en face, se montrait prodigieusement patient pour un Naugrim. Il attendit la bonne ouverture, et quand il le jugea opportun, il se faufila sous la garde de son adversaire qui, il était vrai, commençait à se fatiguer. Il brandit bien haut son marteau, et visa encore une fois les parties génitales de son adversaire, qui cette fois avait vu le coup venir. Il fallait dire que ce n'était pas le genre de douleur qu'on oubliait facilement. On racontait que certains chevaliers avaient perdu la moitié de leur descendance avec un coup vicieux, et certaines rumeurs disaient que le Maître des Semi-Eunuques avait été contraint de s'éloigner pour un temps des champs de bataille à cause d'une terrible blessure qui lui avait valu son surnom de Monocou*lle. Minzie, qui connaissait bien la légende, esquiva l'attaque du Nain, sauvant ce qui pouvait l'être de ses biens les plus précieux. Pendant que tout le monde était en train de livrer bataille, Hefor Angueul continuait son manège, espérant détourner l'attention de ses adversaires. Il n'avait pas l'air de se rendre compte qu'il était véritablement en train de compromettre les chances de survie de ses compagnons, et que ses invectives et ses insultes n'avaient plus lieu d'être maintenant que Gros était assommé, Belsar légèrement blessé, et Minzie aux prises avec Thrôran le Briseur de Boules. Mais lui, convaincu d'être en train d'accomplir la partie la plus délicate du plan, mettait tout son cœur à l'ouvrage. Il roula la carte en boule, et la lança entre ses dents, mâchant ostensiblement en levant le majeur pour faire comprendre à ses ennemis qu'ils l'avaient bien profond. Il était si fier de lui, si heureux d'avoir réalisé sa mission avec brio… pourtant sa mère avait essayé de le tuer à son troisième anniversaire, pressentant déjà ce qu'il allait devenir. C'était un drame qu'elle n'eût pas réussi à épargner à la famille Angueul la honte d'un tel héritier. Thrôran, qui observait le manège de Hefor depuis un moment, rugit de rage en voyant que leur seule chance de trouver le trésor venait de disparaître entre les dents d'un idiot fini. Minzie, suivant son regard, eut un sourire niais. Il avait l'impression que les choses s'arrangeaient. Cela aurait pu être le cas, si une lame n'avait pas entaillé sévèrement son pied à travers sa botte de cuir. Un Hobbit déchaîné venait de se jeter sur lui, frappant… frappant là où il pouvait, le reste étant trop haut à atteindre. Minzie, terrassé par la douleur, aurait dû tomber de tout son poids sur un Hobbit qui aurait rampé pour esquiver in extremis la chute du monstre. Cela aurait sonné la fin du combat, et aurait forcé Belsar et son acolyte à prendre la fuite, réduits à deux contre trois. Ils auraient été contraints de les guider jusqu'au trésor, puisqu'ils connaissaient eux-mêmes le contenu de la carte que leur cher Hefor avait eu la bonne idée d'avaler. Ligotés et tenus sous la menace d'une arme, ils n'auraient pas été un véritable danger, et ils se seraient tenus bien sages, laissant leurs quatre compagnons profiter du trésor. C'était ce qui aurait dû se passer. Mais les choses ne se passent jamais comme prévu, quand on est un Hobbit armé d'un couteau à beurre. Au lieu de succomber à la souffrance terrible qui lui déchirait le pied, Minzie poussa un hurlement de rage, et devint rouge de colère. Il se retourna vers Carl, essayant de l'écraser, mais le semi-homme était déjà parti. Déchaîné, il pivota et frappa la première silhouette qui croisa son chemin. Thrôran ? Non, le Nain avait reculé précautionneusement pour se mettre hors de portée. Carl ? Non, le Hobbit s'était jeté au sol pour esquiver la riposte du géant. Mais alors qui ? Un bouclier jaune vola dans les airs, alors que Grogororo, le Nain qui était l'allié de Minzie, partait décrire une courbe intéressante dans les airs. Le malheureux, après s'être assommé tout seul, venait à peine de trouver la force de se relever. Le géant lui avait fait passer l'envie de se trouver à moins de trois mètres de lui, et lui avait fait payer son manque de discernement. Il était bien connu qu'il ne fallait pas se tenir auprès d'un Berserk. Achevant sa course à l'autre bout de la pièce, plongée dans l'obscurité, Gros resta étendu sur le sol, sans qu'il fût possible de dire s'il était vivant ou mort. Quelle importance, de toute façon : cela faisait une part du trésor en moins ! Belsar, qui avait assisté à toute la scène, pâlit devant la tournure que prenaient les événements. Pourtant, tout avait si bien commencé. Il était si sûr de son plan ! Minzie rugit à nouveau, cherchant une nouvelle cible à matraquer de ses deux poings immenses, ce qui donna une opportunité au chef des bandits de s'enfuir. Il se releva, et fila dans la direction de Hefor en se tenant la jambe blessée. Ce faisant, il lui cria : - On se casse, crétin ! On se casse !Il espérait sincèrement que l'idiot ne comprendrait pas la consigne de travers cette fois, et qu'il ne l'abandonnerait pas pour aller combattre les autres aventuriers, qui paraissaient bien plus coriaces que leurs tenues de mauvais goût le laissaient présager. Au même moment, et alors que Minzie continuait de s'agiter, Celian retrouvait quelques forces grâce au traitement de choc du Hobbit qui lui avait redonné un sursaut d'énergie. Sa condition d'Elfe l'aidait à surmonter la douleur, et elle se releva, chargeant le géant qui lui tournait le dos en espérant l'embrocher de son épée. Son erreur fut peut-être viser au-dessus de la ceinture, mais elle était bien plus fair-play que son compagnon Nain. Sa lame siffla dans l'air, mais la coupure qu'elle infligea à Minzie était superficielle pour ce Berserk qui paraissait ne plus rien ressentir d'autre qu'une immense envie de détruire et de frapper. Elle recula précipitamment pour esquiver ses bras gigantesques, et cria au Nain qui s'apprêtait à venir la seconder : - Je me charge de lui, rattrapez leur chef ! Trouvez la carte !Elle s'adressait aussi bien au Nain qu'à l'humain, Girion, qui se relevait péniblement des coups qu'il avait reçus, et qui n'avaient toujours pas réussi à faire tomber les restes de son couvre-chef. Sa fierté, cependant, en avait pris pour son grade, et il jeta un regard incendiaire aux fuyards. Non, c'était décidé, il ne les laisserait pas s'échapper aussi facilement. Il n'était pas Girion la Torche pour rien ! Il n'avait pas traversé une nuée de chauve-souris diaboliques pour laisser filer deux adversaires en plein milieu du duel le plus épique de sa vie : - Alors mon mignon, on veut pas finir de se faire latter ? Siffla-t-il entre ses dents. Gonflé d'orgueil et galvanisé par sa précédente charge héroïque, le guerrier fonça droit vers Belsar qui avait le dos tourné. Il se précipita tant et si bien qu'il percuta de plein fouet le mur qui se trouvait en face de lui dans un grand « bam ! » de toute évidence douloureux : - Aïe ! Grogna-t-il en chutant au sol, temporairement hors-jeu. NDLR : Echec critique improbable, au moment de poursuivre ses ennemis. C'était pas la soirée de notre ami Evart qui a réussi à rendre complexe les actions les plus simples ! Thrôran était le seul à pouvoir interrompre la fuite des deux hommes désormais. Lui qui n'aimait certainement pas obéir à une sale bouffeuse de salade, à une anorexique aux oreilles pointues, à… bref… à une Elfe, décida de mettre de côté sa fierté de Naugrim pour écouter cette guerrière qui, il fallait bien l'avouer, n'avait pas fait que dire des conneries depuis le début de cette aventure. Sans doute qu'avec ses oreilles, elle captait des trucs qu'il ne captait pas, des messages de l'au-delà ou des choses comme ça. Hochant la tête sous son casque d'acier, le Nain se mit donc à courir de toutes ses forces, poussant sur ses jambes comme si sa vie en dépendait. Heureusement, Belsar n'était pas loin, et sa race était connue pour former de très bons sprinteurs, redoutables sur les courtes distances. Comme les créatures volantes lui avaient arraché un morceau de barbe, il pouvait en plus laisser libre court à toutes les folies car il ne risquait plus de marcher dessus. Cette pensée, associée à l'amertume d'avoir perdu sa virilité, le poussa à accélérer encore, et il finit par plonger sur le Haradrim qui se retrouva au sol, renversé par un taureau cuirassé : - Ha ha ! Tu croyais t'enfuir, longue-jambe !?NDLR : Succès critique de Thrôran, qui a piqué un sprint digne d'un Mearas pour plaquer Belsar le fuyard. Quelle classe ! Belsar jura et se redressa, tandis qu'Hefor venait lui prêter main-forte en hurlant : - Pr-pr-prends ç-ç-ça !Thrôran, plus rapide que ne le laissait présager son armure de plusieurs dizaines de kilos, contra l'assaut et repoussa Angueul qui trébucha et se retrouva au sol. Le Nain se redressa, et alors que le Haradrim essayait de s'éloigner, il balança son marteau dans sa direction, le percutant sauvagement au niveau de l'épaule. Belsar poussa un cri de douleur, alors que, repoussé sur le côté, il s'écroulait au sol misérablement. Profitant de la faiblesse passagère de son adversaire, Thrôran se jeta sur lui avec un sourire suspect sur le visage : - C'est l'heure de la fouille, lâcha-t-il en riant sous cape, et en tendant ses mains vers le pantalon du bandit. Alors que Thrôran faisait la démonstration de ses capacités martiales, Celian et Carl étaient un peu en difficulté contre un Minzie toujours déchaîné. Le géant continuait de s'acharner sur eux, peinant toutefois à les toucher. La petite taille du Hobbit et l'agilité surhumaine de l'Elfe leur permettaient de rester hors de portée, et de continuer à asticoter leur adversaire sans trop prendre de risques. Il était évident que le titan commençait à s'épuiser à force de frapper dans le vide, et sa colère retombait peu à peu, le laissant de plus en plus lent et vulnérable. Carl savait que l'Elfe pourrait bientôt porter un coup décisif, et en dépit de la peur qui lui tenaillait l'estomac, il murmurait inlassablement le nom de sa promise pour se donner du courage et continuer de gesticuler pour attirer l'attention du mastodonte. Celui-ci se tourna dans sa direction, et avança vers lui, mais il s'immobilisa bientôt, et revint à la réalité : - Oh oh…Il tourna les talons, et s'enfuit à toutes jambes en couinant, sous le regard médusé de Celian et Carl, qui n'avaient pas compris la raison de sa panique. En regardant ce qui avait pu l'effrayer ainsi, ils se rendirent compte très rapidement que la situation avait changé, et qu'ils devaient fuir absolument. Très vite. Et très loin, aussi. Les chauve-souris avaient trouvé comment les suivre, et elles s'engouffraient dans la pièce en lançant leurs cris stridents. Elles étaient innombrables, et elles fondaient sur eux à toute vitesse. L'Elfe réfléchit à une solution, car elle savait devoir protéger son groupe qui continuait à se battre pour cette maudite carte. Elle ne les appréciait pas davantage qu'au début, et elle les trouvait même plus stupides qu'au moment de leur rencontre, mais ce n'était pas important. Ils étaient dans son équipe, et elle savait qu'elle avait besoin d'eux pour arriver au bout de cette aventure. Déterminée à les impressionner, elle inspira profondément. Elle était persuadée d'être capable de produire un sifflement si aigu et si puissant que les chauve-souris en seraient déstabilisées, désorientées, peut-être même terrorisées. Cela valait le coup d'essayer. Gonflant ses poumons, elle se mit à siffler, d'abord doucement, puis de plus en plus fort, cherchant à atteindre une fréquence qui repousserait les monstres. Elle hoqueta en plein milieu de sa tentative, produisant un gargouillis ridicule qui faisait vaguement penser à un ivrogne régurgitant sa bière, au lieu du sifflement de Gandalf qu'elle avait escompté produire. Se penchant en avant, elle cracha du sang qui venait de lui remonter dans la bouche. Ses forces faiblissaient, et elle devait fuir comme les autres, sinon plus pitoyablement que les autres. - Celian ! Je vous tiens !C'était Carl, qui était là pour la guerrière Eldar. Il la laissa s'appuyer sur lui tant bien que mal, et ensemble ils s'enfuirent devant la progression inexorable des chauve-souris, toujours plus nombreuses. Ils avaient un peu d'avance, car les créatures se rassemblaient d'abord en volant toujours plus haut, avant de fondre sur eux pour une attaque décisive. C'était leur seule chance de s'en sortir : - Girion, cria Celian. Relevez-vous, ne restez pas là !L'homme émergea de son état de somnolence – car il est bien connu que flirter avec un mur entraîne une légère envie de dormir –, et se frotta les yeux. La vision des chauve-souris s'imposa à lui, et il eut un moment d'effroi. Ces créatures terribles, ici ! C'était peut-être la fin, car elles étaient si nombreuses que le bruit de leurs seules ailes paraissait assourdissant. Toutefois, il avait déjà réussi à traverser leurs rangs une fois, et il savait pouvoir le refaire. S'emparant de son épée, il rampa jusqu'à la torche, qu'il brandit de nouveau, comme pour rappeler à ses monstres que l'homme au chapeau incandescent était toujours là, prêt à leur infliger une seconde défaite. Couvrant la retraite de l'Elfe et du Hobbit, il se plaça derrière eux pour les protéger. Belsar, toujours sonné, sentit des mains bien impudiques fouiller méthodiquement son anatomie à la recherche d'objets précieux. De toute évidence les bijoux intéressaient beaucoup le Nain, qui mit la main sur un service trois pièces que le Haradrim ne faisait voir qu'à ses femmes et ses docteurs. Cela le réveilla brutalement, et lui tira un cri d'effroi : - Lâche-moi, sale monstre !Il tenta de donner un coup de pied vicieux au Nain, mais celui-ci s'était relevé assez vite pour réussir à l'éviter. L'assassin, débarrassé de ce fardeau, remonta son pantalon, boucla sa ceinture, et se fendit d'un rire maléfique sonore. Celui-ci s'acheva rapidement, quand il remarqua les créatures volantes qui menaçaient de leur fondre dessus. Poussant Hefor qui n'en demandait pas tant, pour ne pas être écrasé par la fuite de Minzie, les trois comparses réussisrent à quitter la pièce, abandonnant déjà un des leurs. Grogororo au bouclier jaune, s'il n'avait pas succombé à la brutalité du géant, finirait dévoré par les chauve-souris qui avaient investi la pièce. Il fallait espérer que les aventuriers subiraient le même sort… Membre des Orange Brothers aka The Bad Cop"Il n'y a pas pire tyrannie que celle qui se cache sous l'étendard de la Justice"- Spoiler:
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| | | Mardil Espion de Rhûn - Grand Guru du Culte Nathanaïque
Nombre de messages : 468 Age : 35 Localisation : dans sa tombe... ou à Vieille-Tombe Rôle : Espion de Rhûn
~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 24 ans -:
| Mer 19 Aoû 2015 - 8:33 | | C'est toujours aussi formidablement drôle. Des bras cassés qui combattent d'autres bras cassés. Je ne crois pas avoir déjà lu aventure si palpitante^^ Merci Ryad, ça illumine ma journée à chaque fois |
| | | Learamn Agent de Rhûn - Banni du Rohan
Nombre de messages : 1079 Age : 25 Localisation : Temple Sharaman, Albyor Rôle : Esclave au Temple Sharaman, Agent de la Reine Lyra, Ex-Capitaine du Rohan
~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 25 ans -:
| Jeu 20 Aoû 2015 - 0:08 | | Haha toujours aussi excellent et justement drôle Ryad et les autres.
Franchement bravo et merci pour cette franche tranche de rigolade en ce retour . The Young Cop |
| | | Ryad Assad Espion de Rhûn - Vicieux à ses heures perdues
Nombre de messages : 2511 Age : 32 Localisation : Pelargir Rôle : Humaniste
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| Ven 21 Aoû 2015 - 13:14 | | Dans une aventure, il y a toujours des passages difficiles, et d'autres un peu plus simples. Mais quand les dés en décident autrement, ça peut donner des résultats assez exceptionnels ! J'ai cru qu'ils n'allaient jamais réussir à franchir cette épreuve, haha . ---- - On est foutus ! Gémit Carl en s'abandonnant au désespoir. - Pas tant que je serai vivant ! Répondit Girion en levant sa torche. - Elle dort la brunasse, ou quoi ? Intervint Thrôran. - Non, le casse-burnes, mais j'aimerais bien… Soupira Celian. Cet échange à lui seul pouvait assez bien résumer l'esprit de coopération magnifique, la complémentarité sublime et l'incroyable efficacité de ce groupe si parfait et si soudé qu'il avait su passer presque sans difficulté à travers toutes les épreuves qui s'étaient imposées à lui. Hélas, l'arrivée des chauve-souris et la disparition de Belsar et Hefor avaient considérablement réduit leurs chances de s'en sortir. Ils ne savaient ni par où aller, ni comment échapper aux monstres volants qui fondaient déjà sur eux. Le Nain, qui était tout en délicatesse et en bienveillance, se pencha doucement vers l'Elfe et glissa une main galante sous sa nuque, pour lui relever la tête. Leurs regards se perdirent l'un dans l'autre un bref instant, et il lui souffla affectueusement : - Ouvre ta grande gueule, ma jolie, c'est l'heure du biberon !Sans lui demander son avis – pourquoi faire ? –, il plongea la fiole de Miruvor dans la bouche de l'Elfe, et l'étouffa à moitié avec le liquide précieux dont seulement quelques gouttes auraient suffi à la revigorer. Mais les Nains n'étaient pas des êtres de mesure, et il fallut qu'elle repoussât son bras pour qu'il cessât de la droguer. Elle toussa violemment, et lui jeta un regard noir quand elle eût enfin retrouvé ses esprits. Pas un « merci » ne sortit de sa bouche, mais pour peu académique qu'elle fût, la technique de Thrôran avait au moins le mérite de produire des résultats. L'Elfe était de nouveau opérationnelle, plus en forme qu'il était possible de l'espérer. Toutefois, il était certain qu'elle ne tiendrait pas éternellement de la sorte, et ils devaient fuir rapidement pour panser leurs plaies efficacement. - Approchez ! Approchez ! Criait Girion pendant ce temps, en essayant de chasser les créatures avec son épée et sa torche brandie. Debout, campé sur ses jambes, il espérait sans doute effrayer les monstres volants en leur rappelant qu'il était la Torche, le Fléau des Chauve-Souris, Terreur des Filles en Fleur ! S'attendait-il à les voir décamper devant lui ? Il se produisit l'exact inverse, naturellement. Ce fut ce cri qui les décida à passer à l'offensive, et elles se jetèrent cruellement sur Thrôran, leurs griffes et leurs crocs ripant sur son armure d'acier qui garderait les stigmates de cet affrontement. Toutefois, la créature qui se trouvait sur son dos était incapable de pénétrer sa protection d'acier, et il la délogea d'un redoutable coup de coude qui fit piailler la bête. Girion, Seigneur des Flammes, esquiva quant à lui un des monstres qui plongeait dans sa direction, en le frappant de son épée. Il se sentait invincible, incroyablement talentueux, et il ne voyait plus la réalité telle qu'elle se présentait à lui. Alors qu'il aurait été préférable de fuir, il se sentait prêt à affronter l'ensemble de ces créatures, sans ciller, sûr de sa force. Il revint à lui lorsqu'il entendit le cri perçant de Carl, le Hobbit qui se tenait à ses côtés. Le pauvre venait d'être pris pour cible par une des chauve-souris, qui lui avait lancé un vil coup de griffe dans l'œil gauche. Le sang s'était mis à couler, lui bouchant la vue, et il était certain qu'il garderait une belle cicatrice de tout ceci… s'il s'en sortait en vie. Blessé mais pas abattu, il repoussa le monstre du bras, et commença de reculer. Les autres lui emboîtèrent le pas, luttant comme ils le pouvaient pour repousser ces bêtes horribles : - Celian, par où ? Demanda Carl, paniqué et presque aveugle. - Par ici, je vois un passage !La guerrière les entraîna tous à sa suite, sans leur laisser le temps de réaliser où ils se trouvaient. Ils prirent un long couloir de pierre, bien assez large pour que les créatures pussent les suivre. En rangs serrés, ils couraient pour leur vie, persuadés que seule la vitesse et la chance leur parviendraient d'échapper à ce piège mortel. Toutefois, les monstres semblaient ne pas avoir envie de les pourchasser là-dedans. Si le Nain, l'Homme et le Hobbit ne comprenaient pas pourquoi, Celian avait sa petite idée sur la question. Elle ressentait comme une pulsation étrange, mystérieuse et certainement non naturelle. Une force curieuse, qui avait fait fuir les chauve-souris, et qui ne la rassurait guère. Ils ralentirent l'allure, et continuèrent de marcher relativement prudemment, pour finir par arriver devant une immense statue de pierre qui leur barrait la route. Elle avait grossièrement la forme d'un homme, ou à tout le moins d'une créature humanoïde qui les regardait de ses yeux morts. Thrôran l'observa, en demandant : - Qu'est-ce que c'est que cette merde ?- Vous n'avez pas écouté ce qu'il se disait sur ces montagnes ? Répondit Carl, qui pressait sa main contre son œil. Les gens racontaient qu'elles avaient été habitées par d'anciens peuples, qui vivaient dans les Montagnes Blanches. Des gens qui étaient là bien avant l'arrivée des Hommes de l'Ouest.- Et qu'est-ce qu'ils disaient au sujet de cette merde ? Relança le Nain. Ils disaient comment la fracturer ?- Euh… Je crois que mon repas est arrivé à ce moment-là, je me suis désintéressé de la conversation.Celian fronça les sourcils : - Votre repas ? Mais vous avez mangé avec nous, pourtant. Et si une telle histoire avait été racontée près de moi, je m'en souviendrais.- Oh non, pas ce repas-là. Un autre. Vous savez, nous les Hobbits, nous mangeons deux petits-déjeuners, et aussi…On fit rapidement taire Carl, qui était intarissable lorsqu'il s'agissait de raconter les traditions culinaires de son peuple. Il valait mieux l'interrompre avant qu'il ne fût lancé, sans quoi il était probable qu'il en vînt à parler pendant des heures et des heures, décrivant avec moult détails les festins les plus fameux auxquels il avait participé. Il n'avait qu'à participer à un concours, si c'était ce qui lui plaisait tant. Mais il y avait pire, car dès qu'on le laissait aborder sa Comté natale, il arrivait en fin de compte à mentionner la femme qu'il aimait, et il dériverait immanquablement sur les déceptions de sa vie. Un récit long et ennuyeux dont aucun des aventuriers n'avait envie d'entendre le moindre petit début. Retirant leur main de sa bouche, en s'assurant qu'il garderait bien le silence, ils revinrent à leur problème du moment : la statue. Elle ressemblait quelque peu, dans sa forme, aux hommes étranges qui les avaient pourchassés dans les montagnes, ceux qui les avaient forcé à s'abriter dans ce tunnel étrange où le Nain avait trouvé le Miruvor. La coïncidence était trop belle… Girion s'avança le premier, et approcha ses doigts de la statue. Il sentit lui-même la force curieuse qui en émanait, et préféra ne pas la toucher directement, de crainte d'être victime d'un maléfice ou d'un quelconque envoûtement. Toutefois, là où il se trouvait, il sentait clairement un filet d'air qui provenait de derrière la statue, signifiant qu'il y avait bien un passage. Toutefois, aucune prise ne permettait de tenter de soulever ou de faire basculer l'obstacle qui, de toute façon, était probablement trop lourd pour trois aventuriers et demi : - Peut-être peut-on la pousser ? Suggéra Girion. - Je ne la toucherais pas, à votre place, répondit Celian. L'Elfe percevait plus que quiconque la force mystérieuse qui s'échappait de cette pierre non naturelle, et elle était de toute évidence très mal à l'aise. Mais ils n'avaient pas le choix que de continuer à avancer. En effet, déjà, la pression retombait dans leur groupe, et l'abattement commençait à les saisir. Ils ne pouvaient reculer, car ils savaient ce qu'ils allaient trouver derrière eux, mais avancer paraissait impossible. Etait-ce donc ainsi ? Ainsi que devait se terminer leur belle aventure ? Coincés dans un sombre couloir, avec pour seuls choix mourir d'inanition ou mourir dévorés par les chauve-souris ? Des sanglots éclatèrent. NDLR : Un échec critique au jet de mental, et un Hobbit qui part en vrille ! C'était Carl, le jeune Hobbit, qui réalisait qu'il ne verrait peut-être plus jamais sa promise. Inconsolable, il tomba assis par terre, au comble du désespoir. - Noooon… C'est horrible, je ne veux pas mourir comme ça ! Et vous avez vu mon œil ? Comment le père de Camellia voudra-t-il m'accorder la main de sa fille, s'il me voit revenir comme cela ? Celian, Celian, savez-vous ce que l'on dit des Hobbits tels que moi ?Elle avait sa petite idée, mais répondit : - Non, Carl, je l'ignore.Il ne saisit même pas l'ironie : - On dit que nous sommes des aventuriers ! Des aventuriers ! Oh, par le jambon du vieux Ben, par l'herbe à pipe du vieux Tobby, quel malheur…Celian tenta bien de le raisonner, mais que pouvait-elle faire face à tant de désespoir ? - Allons, Carl, regardez la vérité en face. Vous êtes dans une aventure, aujourd'hui. Vous êtes donc bien un aventurier. C'est positif, non ?- Nooooon … Dit-il avant de s'effondrer de nouveau en sanglots. Girion s'approcha de lui, conscient qu'il était peut-être plus doué que l'Elfe pour gérer la psychologie hobbite. Après tout, il était un héros, un homme qui goûtait au succès, et qui avait pourfendu plusieurs chauve-souris à lui seul. Fort de cette aura de champion, il le prit à part et lui souffla pour lui redonner du courage et la volonté de se battre : - Ne vous inquiétez pas, Carl. Tout ira bien. Nous allons trouver une solution. Ensemble. Vous et moi.Les talents de menteur de Girion étaient très impressionnants, car le Hobbit se sentit curieusement réconforté par ces mots, alors même qu'il ne voyait pas la lueur salace parcourir le regard de l'homme au chapeau de braise. Décidément, n'y avait-il pas de limite à son audace ? Il était plus prudent pour le Hobbit de surveiller ses arrières, et de ne pas laisser Girion dans son angle mort, pour l'instant. Pendant que l'Homme et le Hobbit conversaient, Thrôran se laissa à son tour aller aux larmes et aux cris. La belle affaire : NDLR : Quand toute l'équipe part en échec critique sur un test anodin, c'est beau ! - Je suis claustrophobe ! Je suis claustrophobe !Celian leva les yeux au ciel : - Vous ne pouvez pas être claustrophobe, allons. Vous êtes un Nain, vous devez aimer ça, non ? Les grottes, les cavernes, ce genre de choses.Il enfouit sa tête dans ses mains : - Mais vous ne comprenez rien, vous ! Vous avez un début de barbe, vous ressemblez à ma cousine Ingrid, et vous croyez que ça suffit pour comprendre les Nains ? Nous aussi nous sommes des êtres sensibles ! Si vous nous piquez, ne vous claquerons-nous pas ? Si vous nous insultez, ne vous cognerons-nous pas ? Si vous nous traitez de « petits », ne vous casserons-nous pas une jambe ? Nous aussi nous avons un cœur !L'Elfe, abasourdie, leva les main pour apaiser le Nain : - Du calme, du calme, tout va bien. Il suffit qu'on trouve comment bouger cette statue sans l'approcher…Sa tentative pour prendre le même ton rassérénant que Girion échoua lamentablement, et produisit pour ainsi dire l'effet inverse. Thrôran laissa sa fureur éclater : - Une équipe de bras cassés, même pas de tripes ! Si cette merde nous bloque le passage, pourquoi on n'aurait pas le droit de la toucher ? Qu'est-ce qui peut être pire que de mourir dévoré par des chauve-souris géantes, hein ?Sans attendre de réponse de la part de Celian, qui pourtant aurait pu lui faire une liste si longue et si détaillée qu'il aurait gardé ses mains dans ses poches pour le restant de ses jours, le Nain posa la main sur la pierre, en s'attendant presque à être foudroyé sur place. Mais il ne sentit rien de tel. En fait, il ne sentit rien du tout. Pas au début en tout cas. Car peu à peu, quelque chose sembla vibrer sous ses doigts, comme si la pierre prenait vie progressivement. Alors qu'il commençait à se dire qu'il avait peut-être fait une bêtise, une voix caverneuse s'éleva de nulle part, et les enveloppa, venue de nulle part et de partout à la fois. Elle était grave et puissante, mais surtout incompréhensible à leurs oreilles : « ogirf nu snad sfueo xued ed eriotsihl tsec… »Tous se tournèrent vers l'Elfe, qui maîtrisait plusieurs langues et qui avait plusieurs siècles d'expérience. Brusquée par la puissance de cette énergie, elle rassembla ses forces et tendit l'oreille pour essayer de déchiffrer le message sibyllin qui leur était adressé. C'était sans aucun doute profond et particulièrement important pour la poursuite de leur mission. « sliop sed ceva trev tuot se ut iouqruop dnoces ua ednamed reimerp el »- Je ne comprends pas ce ça signifie, cria Celian. Elle était obligée de hausser le ton car les paroles paraissaient de plus en plus énervées. La statue semblait perdre patience. Girion, qui avait gardé le silence un moment, finit par lever la tête avec dans les yeux une lueur de défi : - J'ai une idée !NDLR : Quand les choses ne peuvent pas être pires, comptez sur un échec critique au bon moment ! Il rassembla toute son énergie, et cria : - Je suis Girion Veron, Terreur des Chauve-Souris ! Je te somme de… euh… de parler une langue compréhensible, histoire qu'on puisse euh… comprendre ce que tu racontes !La voix s'interrompit un instant, avant de reprendre de plus belle : « drannoc iwik nu sius ej euq ecrap dnoper dnoces el ; niderg rinif ressial em sav ut »La vague de colère atteignit son paroxysme, et fit tomber les aventuriers à genoux. Ce n'était de toute évidence pas une excellente idée de que provoquer la statue qui paraissait s'adresser à eux. Ils sentaient peser sur leurs épaules un poids terrible, comme s'ils avaient soudainement contrarié une créature ancestrale, pleine de sagesse, et dotée d'une connaissance perdue depuis longtemps. Une créature millénaire et terrible dont les mots n'étaient que pouvoir et puissance. Des mots capables de les jeter à terre sans la moindre difficulté. Alors qu'ils se sentaient sur le point de craquer mentalement, et de voir leur tête exploser, Thrôran sentit soudainement qu'il connaissait cette langue. Intimement. Elle résonnait en lui comme un écho à un passé oublié depuis longtemps. La pierre parlait à la pierre. Il s'écria : - Je crois… Je crois que je peux comprendre cette statue ! Qu'elle parle à nouveau !« Tot port sap tsec nifne ha… Je suis le gardien de ces lieux : qui êtes vous, et que venez-vous faire ici ? »Thrôran traduisit globalement à ses compagnons, et répondit d'une voix claire, en sentant la pression se relâcher autour de lui : - Nous sommes de braves aventuriers ! Nous… Oui, c'est ça, nous sommes de braves aventuriers. Nous ne sommes pas là pour faire de mal à quiconque.Le Nain, prudent, avait préféré ne pas dire qu'il convoitait un trésor. Son intellect lui disait qu'il n'était pas bon de parler de ce genre de choses devant une entité qui se présentait comme le « gardien des lieux », et qu'il valait mieux ne pas trop s'attirer les foudres d'une créature qui était capable de les terrasser d'une simple incantion. Son instinct de Nain, qui complétait plutôt bien son intellect, lui disait surtout que si la statue n'était pas au courant qu'il existait un trésor et qu'elle en réclamait une part, ils auraient l'air malins à devoir partager en cinq. Mieux valait ne pas trop l'ouvrir à ce sujet : - Qui êtes-vous, vous ? Demanda le Nain en retour. « Je suis le gardien de ces lieux… Je viens de vous le dire… Enfin… Je ne vous crois pas, vous ne m'avez pas prouvé que vous êtes digne de passer. Vous allez devoir répondre à mes énigmes, sinon vous serez écrasés par mon courroux : Si cela cache, ce n'est que pour mieux révéler. Cela bloque autant que cela permet de passer. La réponse est dans la question ».Les aventuriers se regardèrent un bref instant, avant de plonger dans leurs pensées pour trouver la réponse. Celian marmonnait pour elle-même, comme si elle était sur le point de trouver. Elle finit par frapper dans ses mains, et par annoncer fièrement : - C'est l'énigme ! La réponse, c'est l'énigme !La statue s'apaisa, et se déplaça légèrement, révélant un passage secret inaccessible sans le consentement du gardien. L'Elfe s'y engouffra, mais au moment où les autres voulurent lui emboîter le pas, le gardien retrouva sa position, et leur lança : « L'immortelle a réussi à passer, mais vous, non. Réussissez cette énigme, et prouvez-moi que, sans elle, vous êtes aussi valeureux : Celui qui le fabrique le vend. Celui qui l'achète ne s'en sert pas. Celui qui s'en sert ne le sait pas. De quoi s'agit-il ? »Tous méditèrent longuement sur ces trois propositions qui devaient faire sens d'une manière ou d'une autre. Ce fut Girion, dont l'étincelle de génie n'embrasa heureusement pas ce qu'il restait de son couvre-chef, qui trouva la réponse : - C'est le cercueil, gardien. Nous avons gagné, laissez-nous passer !La statue pivota de nouveau, révélant Celian qui attendait ses compagnons. Elle hocha la tête, comme pour les féliciter d'avoir réussi cette nouvelle épreuve, et leur indiqua ce qui se trouvait au devant : - Je ne vois rien d'autre qu'un long couloir, je ne sais pas où il débouche, mais au moins nous avançons. Les affaires reprennent, allons trouver ce trésor !- On ne pourrait pas s'arrêter et manger quelque chose avant ?Membre des Orange Brothers aka The Bad Cop"Il n'y a pas pire tyrannie que celle qui se cache sous l'étendard de la Justice"- Spoiler:
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Dernière édition par Ryad Assad le Ven 21 Aoû 2015 - 15:32, édité 1 fois |
| | | Learamn Agent de Rhûn - Banni du Rohan
Nombre de messages : 1079 Age : 25 Localisation : Temple Sharaman, Albyor Rôle : Esclave au Temple Sharaman, Agent de la Reine Lyra, Ex-Capitaine du Rohan
~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 25 ans -:
| Ven 21 Aoû 2015 - 14:55 | | Toujours aussi drôle avec ce ton ironique et burlesque . Peut être la meilleure aventure a ce jour avec l'évocation d indices,sur la trame principale du forum "all is connected"
Par contre je,crois que par deux,fois tu as confondu le j'ai, throrân avec son homologue Dwolin. The Young Cop |
| | | Mardil Espion de Rhûn - Grand Guru du Culte Nathanaïque
Nombre de messages : 468 Age : 35 Localisation : dans sa tombe... ou à Vieille-Tombe Rôle : Espion de Rhûn
~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 24 ans -:
| Ven 21 Aoû 2015 - 15:14 | | Mille bravos pour cette suite tant attendue.
Je retiens surtout cette formidable parodie du marchand de Venise de Shakespeare, j'ai mis au moins 5 minutes à m'en remettre^^
Ainsi que cette très bonne allusion à un certain concours. Si d'ailleurs c'était trop subtile pour vous, chers lecteurs, je relance : n'oubliez pas de participer au concours estival en cours en ce moment même! |
| | | Ryad Assad Espion de Rhûn - Vicieux à ses heures perdues
Nombre de messages : 2511 Age : 32 Localisation : Pelargir Rôle : Humaniste
~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 36 ans -:
| Ven 21 Aoû 2015 - 15:37 | | Très bien vu Learamn ^^. Parfois c'est dur de faire la différence, les souvenirs l'emportent de temps en temps sur le récit, haha ! Et effectivement, plus on va aller vers la fin de cette aventure, plus on va toucher à des informations importantes pour la suite . J'espère que vous gardez l'œil ouvert, et le bon ! Quoi qu'il en soit, content que cette petite référence t'ait plu. Rien que d'imaginer la scène dans ma tête me fait sourire . Sinon, comme l'as très bien noté Mardil, n'hésitez pas à participer au concours sur la boustifaille étrangère, dont le lien se trouve ici. Participez nombreux . Membre des Orange Brothers aka The Bad Cop"Il n'y a pas pire tyrannie que celle qui se cache sous l'étendard de la Justice"- Spoiler:
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| | | Ryad Assad Espion de Rhûn - Vicieux à ses heures perdues
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~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 36 ans -:
| Lun 31 Aoû 2015 - 18:37 | | Nous voilà déjà enfin à l'avant-dernier chapitre des aventures de Carl, Celian, Girion et Thrôran ! Après les distractions, les mises en bouches et les défis facile, voilà un challenge à la hauteur de leurs talents. En théorie... L'aventure s'assombrit, et il n'est plus temps de rire désormais. Enfin... Quand même un peu. Parce qu'avec des dés animés d'une volonté propre, et un Forlong aussi impitoyable que retors en tant que MJ, il n'est pas certain qu'ils réchappent tous de cette expédition. Sans plus attendre, la suite . ---- Après avoir affronté maints dangers et s'être extirpés de situations impossibles, les quatre aventuriers décidèrent d'un commun accord de suivre l'avis du Hobbit. Se reposer, prendre des forces, et manger quelque chose pour se préparer à continuer du mieux possible. Ils ne savaient pas encore combien de pièges et de créatures maléfiques ils devraient affronter avant d'arriver au bout de leur épopée – s'ils y parvenaient – mais il leur paraissait plus prudent d'entamer leurs rations, plutôt que de les garder indéfiniment. Ils ne pouvaient pas prédire leur survie, et puis s'ils continuaient à courir comme ça, la bière que transportait Thrôran risquait de mousser et de perdre toute sa saveur. C'était un affront qu'il n'aurait pas supporté. S'asseyant lourdement par terre, il sortit le précieux breuvage de son sac, et commença de le boire dans son coin. L'idée même de partager ne lui traversa pas l'esprit, et aucun de ses compagnons ne songea à lui faire la demande. Chacun comprenait… Il noyait son chagrin et le souvenir de sa barbe perdue dans l'alcool, pour oublier, pleurant en silence sur ce que lui avait coûté cette expédition dans la montagne. Pendant ce temps, Carl prenait soin de Celian. Ses mains agiles de Hobbit déchirèrent un pan de tissu, et l'enroulèrent tant bien que mal autour de la plaie de l'Elfe, qui essayait de contenir ses gémissements. Heureusement qu'elle était résistante, sans quoi elle aurait sans doute succombé à ses blessures, ce qui n'aurait pas été pour déplaire au Nain. Ce dernier, même s'il était toujours affligé, savait encore compter, et il comprenait bien qu'un membre en moins dans leur compagnie signifiait plus d'or pour ceux qui restaient. Mais la seule femme de leur groupe s'accrochait à la vie comme un Hobbit à son mouchoir, comme un Troll à sa bêtise, comme un Roi du Gondor à sa « serviteuse », et refusait de passer de vie à trépas. Soit. Tant que c'était au semi-homme de s'en occuper, cela lui convenait très bien. Il n'allait pas non plus la porter sur son dos, la brunasse… Restait enfin Girion, qui quant à lui avait puisé dans ses maigres rations de voyage pour se redonner quelques forces, et trouver l'énergie de reprendre la route. Tout en mangeant, il s'approcha des trois autres, et leur lança : - Je crois qu'il nous faudrait rallumer une torche, celle-ci risque de s'éteindre bientôt. Thrôran, vous avez ce qu'il faut ?- Forcément, fallait que j'sois le seul à avoir pensé à amener une torche… Grommela le Nain dans son moignon de barbe. Et c'était vrai, en plus, ce qui ne risquait pas de rendre le Nain plus amical, loin de là. Carl secoua la tête, sans écouter vraiment ce dont parlaient ces grandes gens, et il continua de vérifier que l'Elfe allait bien. Il avait réussi à arrêter le saignement, et le Miruvor semblait avoir redonné des forces à la blessée pour continuer l'aventure, mais elle n'en demeurait pas moins affaiblie. S'ils devaient faire face à une nouvelle menace, elle risquait de ne pas pouvoir l'affronter. Tout du moins, c'était la crainte du Hobbit qui essayait d'essuyer ses mains couvertes de sang, pour attaquer le repas qu'il avait soigneusement empaqueté avant le départ. Mais où trouver de l'eau pour gratter ces tâches rouges et collantes ? Alors qu'il s'employait à en trouver, fouillant dans ses affaires, les autres se préparaient déjà au départ : - Prenez la torche, chère Celian, souffla Girion en la lui tendant. Elle écarta son bras, et se remit sur ses pieds en grimaçant : - Pas besoin, je vois dans l'obscurité, et je...- Oh, mais elle va pas nous gonfler la bouffeuse de salade ! Tu fais ce qu'on t'dit et tu nous casse pas les…L'humain du groupe intervint pour stopper le Nain dans son élan, et réussit à préserver la chasteté des oreilles elfiques qui n'auraient sans doute pas supporté d'être ainsi agressées. Il s'empara lui-même de la torche, et remit tout le monde dans le sens de la marche, bien décidé à ne pas ralentir outre mesure. Dès qu'ils s'arrêtaient pour réfléchir, ils se retrouvaient immanquablement à se bagarrer et à se chamailler, si bien qu'il était préférable d'avancer et d'espérer que les choses iraient mieux. Carl protesta de sa petite voix, mais personne ne prêta attention : - Attendez ! Attendez, je n'ai pas eu le temps de manger, moi !Triste sort qu'on réserva au Hobbit, que l'on tança d'un regard noir qui lui fit comprendre qu'il n'était pas bon de protester, et qu'il valait mieux se mettre en marche. Leur aventure venait de prendre un nouveau tournant, et ils devaient poursuivre en se serrant la ceinture, en serrant les dents, en serrant tout ce qui pouvait l'être, en fait. Ils se mirent donc à progresser dans les ombres, éclairés seulement par la lueur blafarde de la torche autour de laquelle ils se rassemblaient tous, brandissant leurs armes pour éviter d'être surpris par une quelconque créature tapie sur leur passage. A mesure qu'ils avançaient, le chemin paraissait se réduire autour d'eux, et ils commençaient à se sentir étouffés, oppressés par la montagne qui refermait sur eux son estomac, dans lequel ils semblaient progresser. Ils avaient littéralement l'impression d'être digérés par la pierre, poussés en avant par une force qu'ils ne pouvaient pas expliquer. Etait-ce l'appel de l'or ? Etait-ce l'espoir de trouver une sortie ? Comment savoir ce qui motivait encore ce quatuor pas banal à aller de l'avant, à continuer à marcher alors qu'ils auraient pu aussi bien s'asseoir et se laisser mourir, comme d'autres avaient dû le faire avant eux ? Impossible de le dire avec certitude. A mesure qu'ils s'enfonçaient dans la montagne, le plafond semblait se rapprocher d'eux, et seuls le Hobbit et le Nain pouvaient avancer confortablement, les deux autres étant contraints de se pencher pour ne pas se cogner la tête sur les aspérités rocheuses qui auraient pu leur ouvrir le crâne. Cela aurait été une fin bien tragique pour de si courageux aventuriers dont un seul avait eu l'idée de s'équiper d'un casque. Le Nain, bien évidemment, qui était quelque part l'intellectuel du groupe. Hélas... Comptant sans doute sur son chapeau à moitié brûlé pour le protéger des éventuelles chutes de pierres, Girion marchait donc en tête, l'œil aux aguets. Derrière lui venait l'Elfe, qui voyait loin, secondée par le Hobbit. Le Nain fermait la marche, pour s'assurer que rien ne les poursuivrait, mais le tunnel était assez large pour qu'il rejoignît rapidement l'avant du groupe si besoin. Il avançait toujours quand Carl l'arrêta, lui indiquant de ne plus faire un seul bruit. Celian avait entendu quelque chose, grâce à ses sens surhumains : - Quoi, quoi ? Demanda le Naugrim, déjà prêt à en découdre. - Taisez-vous… Siffla l'Elfe en retour, avant de fermer les yeux pour mieux écouter. Ce sont des voix, plusieurs voix. Je crois que nous approchons d'un nouveau danger.Girion hocha la tête, et raffermit sa prise sur son épée. Il pouvait faire confiance à l'Elfe, qui les avait plusieurs fois prévenus d'un danger imminent. Oh bien entendu, ils n'avaient pas toujours écouté, mais maintenant qu'ils avaient l'estomac un peu moins vide, ils réfléchissaient mieux, et la pertinence de ses réflexions remonta jusqu'à leur esprit : - Celian, ma douce, prenez donc cette torche.Celle-ci haussa un sourcil : - « Ma douce » ? Et puis je n'ai pas besoin de torche, je vois dans l'obscurité, je vous l'ai déjà…- Mais tu vas la prendre, pour l'amour d'Aulë !? Tonna Thrôran au bord de l'explosion. Sinon je te jure que je vais t'arracher les...- Taisez-vous, et regardez de plus près ! Intervint Carl, qui s'était avancé de quelques mètres. Et en effet, il y avait matière à regarder. Ils firent tous silence, même si l'Elfe et le Nain paraissaient toujours embrouillés, et s'approchèrent. L'extrémité du couloir dans lequel ils se trouvaient s'achevait par une grille rouillée, qui débouchait sur une vaste salle, chichement éclairée par quelques torches qui diffusaient une faible lumière. Cette dernière, toutefois, était suffisante pour permettre aux quatre aventuriers de juger la situation, qui leur tira à tous une moue surprise. Tout près d'eux, se trouvait une cage en bois, dans laquelle se trouvaient trois silhouettes familières, qu'ils n'auraient pas pu oublier. Minzie, Belsar et Hefor se tenaient là, ligotés et désarmés, de toute évidence retenus prisonniers. L'identité de leurs geôliers ne tarda pas à apparaître, quand une voix nasillarde s'éleva au loin, grognant quelque chose d'incompréhensible avec un accent grinçant. C'était un Orc. Il avait les jambes arquées, courtes mais puissantes. S'il se déplaçait maladroitement, il ne fallait certainement pas le sous-estimer, et encore moins le cimeterre qu'il tenait en main, et qui paraissait avoir déjà goûté au sang. Les quatre aventuriers ravalèrent leurs commentaires, et se concertèrent à voix basse, pour ne pas être entendus. Girion prit la parole le premier : - On n'a pas le choix, il faut absolument qu'on avance.- Non, non, rétorqua Carl sans cacher l'horreur que lui inspiraient les créatures. Vous êtes fous ! Ils vont nous tuer !Celian, qui observait la situation de ses yeux acérés, abonda dans son sens : - Le Hobbit a raison. Si nous attaquons, nous prenons de gros risques. Je vois au moins trois orcs, dont un qui a l'air allongé… On dirait qu'il est mort. A trois contre quatre, on risque gros… Nous devrions plutôt tirer nos flèches à travers les barreaux, et les éliminer à distance.Elle était une archère talentueuse, et elle savait pouvoir faire mouche malgré les obstacles qui risquaient de compliquer son tir. Dans le chaos de la bataille, toutefois, son arme se révélerait bien moins efficace, et ils devraient en appeler à leurs talents de bretteurs qui, jusqu'à présent, n'avaient pas été très concluants. En revanche, cela signifiait devoir compter sur deux arcs plutôt que quatre lames, et Thrôran ne paraissait pas satisfait à l'idée de rester en arrière, et de laisser l'Elfe et le Hobbit gérer la situation. Il grogna : - Les barreaux sont rouillés. Si je peux les briser, les Orcs aussi. Il vaudrait mieux ne pas être coincés dans ce couloir, et les attaquer. Il faudrait demander à ces types d'attirer un des Orcs, comme ça on pourrait le défoncer. Et ensuite… on les défonce tous.Le plan avait le mérite d'être simple à comprendre. D'un commun accord, ce fut au Hobbit qu'on alloua la tâche de convaincre un des bandits de se rallier à leur plan. Après tout, il avait réussi à convaincre le Nain au bouclier jaune de faire une trêve, et ils avaient toute confiance dans ses capacités de négociateur. Carl, conscient de l'importance de sa mission, boucla fermement sa ceinture pour s'éviter d'autres mésaventures, et s'approcha des barreaux, essayant d'attirer l'attention des prisonniers sans faire de bruit. Sa discrétion de Hobbit le sauva, et Hefor leva bientôt la tête vers lui, poussant les autres du coude pour les prévenir. Minzie resta à les cacher de son corps imposant, pour éviter qu'ils ne fussent repérés par leurs gardiens, tandis que Belsar et Hefor s'approchaient. Les deux avaient l'air entiers, quoique mal en point. Sans leurs armes, pris au piège, ils faisaient moins les malins, et ils étaient clairement dans une position très délicate. Carl prit la parole en chuchotant : - Messieurs, je constate que vous êtes dans une situation fort inconfortable, et je vous offre notre aide. Nous pouvons vous faire sortir de là, si vous nous aidez à nous débarrasser de ces créatures.Belsar, qui était le moins stupide de son groupe, jeta un regard derrière lui. Les Orcs paraissaient menaçants, et il ne lui plaisait pas trop de se lancer dans une bagarre contre ces créatures sans armes, et en comptant seulement sur la bienveillance d'alliés de circonstance qu'il avait passé les dernières heures à essayer de tuer. Hefor, qui se trouvait à l'autre extrémité du spectre de l'intelligence, tout en bas de l'échelle, s'empressa d'accepter la proposition. Il avait sans doute été séduit par le charisme inné du Hobbit, et surtout par une alternative intéressante à la fin tragique qui lui était promise si les quatre aventuriers passaient leur chemin : - S-s-s-s-si on-on-on a la v-v-v-vie s-s-s-s-sauve, je m-m-m-marche !Carl opina du chef, et se tourna vers Belsar, qui paraissait réfléchir intensément à la question : - Et vous, acceptez-vous notre offre ?- J'accepte, j'accepte. Dépêchez-vous de nous sortir de là…Le Hobbit ne put s'empêcher de trouver le ton de l'assassin très étrange, mais il ne pouvait pas espérer mieux. Ils allaient devoir se faire confiance car ils n'étaient pas en position de faire vaciller leur alliance. Les Orcs n'avaient d'autres amis que la mort et la destruction, et ils ne révéraient que le chaos et le sang. Même si leurs intérêts divergeaient, ces représentants de races civilisées devaient faire front commun s'ils voulaient espérer s'en sortir. Carl leva le pouce vers ses compagnons, qui pendant ce temps-là avaient réfléchi à un plan d'action qui promettait d'être implacable. Leur confiance en eux était inébranlable… hélas. - Eh oui, Snaga, lança le chef Orc de l'autre côté de la pièce, au même moment. Nous nous sommes retrouvés ici depuis que les Rangers en Ithilien ont tué le reste de notre bande. Les rats, les rats ! On pourrait descendre dans le village, celui en bas de la montagne. On ferait du butin, on massacrerait des gens… Oui, Snaga, c'est ce que nous allons faire.Ces paroles, annonciatrices de ténèbres et de sang, glacèrent le sang des aventuriers. Oui, ils aimaient l'or, mais ils n'étaient pas cupides au point d'oublier la menace terrible que représentaient les Orcs. Encore que le cas du Nain était entre deux. Ils n'étaient pas plus courageux que les autres - doux euphémisme -, mais si leur action hardie leur permettait de sauver quelques vies en plus de s'enrichir, ils pourraient revenir de cette aventure doublement riches. Oh bien sûr, un seul type de richesse les contenterait amplement, et Girion avait déjà prévu de prendre la poudre d'escampette si le combat tournait mal. Après tout, mourir pour les autres n'était pas un commerce très rentable, et il préférait de loin mettre la main sur un trésor ancestral. C'était bien plus intéressant et pérenne. Il se concentra donc sur le combat à venir, rassemblant ses pensées, et essayant de ne pas faire de bruit tandis que Hefor faisait de son mieux pour attirer un des gardiens à l'écart. - Eh ! Eh ! Cria-t-il en s'approchant des barreaux de bois qui le tenaient en cage. L'Orc s'avança, et lui lança un coup de poing vicieux en plein visage, souriant de ses dents jaunâtres et défoncées. Sa gueule ressemblait davantage à celle d'un Warg qu'à celle d'un quelconque bipède, et il paraissait sauvage et stupide. Un mélange dangereux : - Silence, ver ! Reste tranquille, ou je t'arrache la gorge !Il cracha par terre, et s'apprêta à repartir, quand soudainement il sentit qu'il avait toutes les peines du monde à respirer. Et pour cause, une flèche elfique venait de lui transpercer la gorge. Celian renifla de dédain en voyant son corps s'effondrer, satisfaite de son tir. La créature était morte sans un bruit. Carl, qui était un peu tremblant à cause de la pression, laissa partir sa flèche sans vraiment ajuster sa visée. Le trait fila et passa à côté de sa cible, renseignant immédiatement les Orcs restants sur la provenance d'une nouvelle menace. De là où ils se trouvaient, les quatre aventuriers ne pouvaient pas vraiment voir combien de ces monstres leur fonçaient dessus, mais ils devinèrent à leurs cris de guerre qu'il y en avait un certain nombre, et qu'ils auraient fort à faire. Thrôran écarta sans ménagement l'Elfe et le Hobbit, un sourire assuré sur le visage : - Poussez-vous les filles, j'vais faire sauter cette grille !Le poète romantique du groupe leva son marteau bien haut, et frappa de toutes ses forces sur le fer rouillé. Il y eut un bruit métallique sonore, suivi d'un juron encore plus sonore, alors que le Nain reculait en secouant sa main. Il y avait une dizaine de barreaux qui leur obstruaient le passage, et Thrôran s'était débrouillé pour frapper sur le mauvais, sur le seul encore assez solide pour lui renvoyer l'onde de choc. Les autres le regardèrent avec des yeux interdits, se demandant si leur compagnon était réellement malchanceux ou s'il y avait quelque chose de plus. Ou de moins, pour être exact. Celian ne put s'empêcher de rire, tandis qu'elle encochait une nouvelle flèche : - Quoi, longues-oreilles, tu as un commentaire ?- Contente-toi de casser ces barreaux avant l'année prochaine, petit Nain.Elle laissa partir sa flèche, qui alla toucher un des Orcs portant un arc. Il représentait la plus grande menace, et il s'écroula par terre. Il n'était pas encore mort, en attestaient ses hurlements déchirants, mais pour l'heure il n'était plus une menace. Les autres créatures, enragées, les chargèrent sans la moindre pitié, insensibles à la menace des traits qui avaient volé au-dessus de leurs têtes et qui avaient déjà jetés à terre deux des leurs. Girion, quant à lui, pressait le Nain de retrouver ses esprits : - Allez, Thrôran, dépêchez-vous donc casser ce maudit barreau !- Oui, oui ! Ne soyez pas si hâtif !Le Nain, piqué au vif et furieux d'avoir été traité de « petit », frappa un autre barreau qui se brisa net sous l'impact, ouvrant enfin un passage aux aventuriers. Girion le premier, couvert par les archers, descendit dans l'arène, et s'empressa de s'attaquer à la clôture qui retenait les trois bandits prisonniers. Il savait qu'il prenait un gros risque en libérant ainsi d'anciens adversaires, mais il voulait croire qu'ils se montreraient honorables, et qu'ils oublieraient leurs différends afin de se battre côte à côte. D'un coup d'épée, Girion fit éclater le loquet, et il ouvrit la porte d'un viril coup de pied. Sa lame sectionna les liens qui retenaient Hefor Angueul, à qui il tendit sa précieuse dague : - Et tu me la rends, lança-t-il sur un ton menaçant. - On verra, répondit Hefor, sans bégailler. Carl, quant à lui, était descendu à la suite de l'humain, et s'était également jeté dans la cage. Belsar s'était avancé vers lui, tendant ses poignets entravés, mais le Hobbit avait toutes les peines du monde à trancher les cordes. Son couteau n'était de toute évidence pas conçu pour couper autre chose que des saucisses, et ces liens épais et solides étaient un obstacle redoutable. Le Haradrim trépignait d'impatience, pressant le Hobbit de se dépêcher : - Je fais ce que je peux ! Cria celui-ci, cédant un instant à la panique. - Il t'a fallu moins longtemps pour défaire ta ceinture, la dernière fois ! Fais vite !Pendant ce temps, Thrôran avait rejoint la mêlée, brandissant son marteau à deux mains, accueillant le premier Orc comme un vieil ennemi. La haine entre les deux races était millénaire, et les combattants ne se firent pas face très longtemps, préférant se charger frontalement. De la finesse, toujours. Ce fut l'Orc qui prit le dessus, profitant de sa taille pour bousculer sévèrement le Nain, dont le réflexe fut de bloquer maladroitement avec son arme. Hefor, qui venait d'être libéré, entra dans la bataille à son tour et poignarda la créature au bras. Cela ne faisait pas beaucoup de différence, cependant, car le monstre paraissait combattre sans se soucier de ses blessures, concentré sur son objectif : tuer le Nain. Celian, quoique blessée, jaillit hors du boyau en dégainant son épée elfique. Elle ne pouvait pas se servir de son arc, et elle s'engagea dans le duel le plus proche, aux côtés du Nain, frappant l'Orc pour le forcer à reculer et donner du temps à ses compagnons. La créature, bien que stupide, savait que trois contre un était un rapport défavorable, et elle commença à envisager une meilleure tactique. Belsar, lui, était toujours entravé et il voyait ses compagnons d'infortune se battre furieusement sans rien pouvoir faire. Il écarta le Hobbit, agacé par ses hésitations, et joua des poignets pour réussir finalement à se libérer. Carl le regarda, hébété, et recula d'un pas en craignant presque de recevoir un coup. Méprisant, le Haradrim le toisa et lança : - Merci pour ton aide, gnome…Il aurait sans doute voulu ajouter quelque chose de plus, mais le hurlement enragé du chef Orc les força tous deux à lever la tête. Ce n'était pas un Orc de taille normale. C'était plutôt un Uruk Noir du Mordor, une créature intelligente et particulièrement résistante, difficile à tuer et presque impossible à affronter. Ces monstres comptaient parmi les plus puissants serviteurs de Sauron, du temps de la Guerre de l'Anneau, et en affronter aujourd'hui était un très mauvais signe pour les aventuriers chasseurs de trésor. Il brandissait une gigantesque hache à double tranchant, qu'il balançait dans les airs comme s'il s'agissait d'un immense hochet. Thrôran, philosophe, se fendit d'un commentaire laconique : - Il a l'air brutal…- Par la couille perdue de Gebir ! Laissa échapper Celian, cédant à la surprise. Il chargea le Nain en droite ligne, et frappa de taille avec l'espoir de décapiter le Naugrim. Celui-ci, conscient du danger, plongea dans les jambes de la créature pour esquiver cette attaque. La hache fendit les airs, mais ce fut le genou de l'Uruk qui vint cueillir Thrôran au casque, l'envoyant rouler par terre. Heureusement qu'il avait la tête dure. L'autre Orc s'était écarté du chemin de son chef, conscient qu'il risquait bien d'être décapité par erreur s'il restait en place, et incidemment il avait baissé sa garde. Hefor se jeta sur lui en criant : - J-j-j-je vais te d-d-d-d-défoncer ta m-m-m-ère !Sa dague se planta dans un défaut de l'armure, et l'Orc surpris s'effondra sur le côté, grièvement blessé. De toute évidence, son chef ne s'était même pas rendu compte de ce qu'il venait de se produire, car il continuait de regarder autour de lui, hésitant sur sa prochaine victime, indécis entre le Nain et l'Elfe. Au même moment, Girion avait pris conscience de l'urgence de la situation, et il avait fait son choix. Il n'irait pas prêter main-forte à ses compagnons… du moins pas tout de suite. Il savait qu'il était préférable de libérer le géant Minzie, dont la force physique impressionnante pouvait largement contrebalancer la furie du chef Orc. Il courut donc vers lui, pour remarquer que celui-ci était menacé par un ennemi qui essayait de défoncer la clôture pour pénétrer dans la cage. Surpris par l'arrivée de Girion, le géant frappa sans réfléchir, et envoya rouler par terre l'humain venu le sauver : - Oh, pardon ! S'excusa-t-il d'une voix penaude. - T'es vraiment très con, toi... Grommela Girion entre ses dents. Carl, qui se trouvait non loin, courut de toutes ses forces vers le géant, en criant pour attirer son attention. Il voulait s'assurer de ne pas subir le même sort que Girion, qui se relevait péniblement, en essayant de remettre son chapeau à l'endroit. Un peu plus expérimenté depuis qu'il avait tenté de trancher les liens de Belsar, le Hobbit réussit à sectionner les cordes qui retenaient le géant, libérant cette formidable machine de guerre de plus de deux mètres, un véritable titan qui pourrait faire pencher la balance de leur côté. Même désarmé, il restait un adversaire aussi spectaculaire que terrifiant, et les Orcs risquaient d'être en difficulté face à lui. Carl se résolut à reculer prudemment pendant que le mastodonte manœuvrait avec la grâce d'un Mûmak aveugle, à la recherche de sa prochaine cible. Il s'écarta prestement pour ne pas être bousculé par Belsar Usur, qui courait à toute vitesse… dans la direction opposée des combats. L'assassin Haradrim adressa une tape sur l'épaule de Minzie au passage, et cria : - Allez, mes poulets, on ne lâche rien ! Battez-vous !On aurait pu croire qu'il était en train de quitter le champ de bataille, mais sa harangue poussa Carl à mieux observer sa direction. En réalité, il mettait le cap vers un coffre qui se trouvait un peu plus loin, isolé, et qui contenait les effets des trois hommes. S'il était assez rapide, il pourrait mettre la main sur ses armes, et revenir encore plus fort dans la bataille. Du moins fallait-il l'espérer… Le regard du Hobbit revint à ses compagnons, qui continuaient de lutter férocement. Ils avaient fait reculer le chef Orc en combinant leurs efforts, et Celian avait profité de l'ouverture pour achever promptement la créature blessée par Hefor. D'un revers impitoyable, elle lui trancha la gorge, et mit fin à ses jours. Ils n'étaient cependant pas au bout de leurs peines, car d'autres créatures arrivaient pour les submerger. Leurs lames avaient fort à faire pour les maintenir en vie, et les coups pleuvaient des deux côtés, échangés avec une brutalité sans nom. Thrôran, plus léger sans sa barbe, esquiva avec une grâce toute nanesque l'estocade de son adversaire qui s'écroula devant lui, emporté par son élan et surpris par cette légèreté de ballerine. Hefor en profita pour charger la bête, qui le cueillit d'un redoutable coup de bouclier. NDLR : Avant d'ouvrir la bouche, il avait déjà l'air idiot. Les échecs critiques n'arrangent hélas pas les choses ! Le bandit repartit en arrière, oubliant ses dents au passage, qui restèrent plantées dans la targe de son adversaire. Le Nain et l'Elfe, côte à côte, resserrèrent les rangs bien malgré eux, déterminés à mettre de côté leurs différences pour s'en sorti. Cette fois seulement. D'un revers de son marteau, Thrôran écrasa la clavicule de son adversaire, qui poussa un long cri de douleur. Celian, s'approcha à son tour de l'Orc à genoux, et brandit son épée, s'apprêtant à l'expédier ad patres comme les autres. Superbe et terrifiante, elle poussa un long cri qui glaça le sang de la créature ténébreuse, qui ferma les yeux en attendant l'heure de sa fin. L'acier se planta dans la chair, le sang coula, et une plainte déchira les airs... NDLR : Forcément que ça va mal finir... Forcément ! Et un échec critique pour la route ! Celian s'était plantée l'épée dans le pied. En s'apprêtant à porter le coup fatal, elle avait trop forcé, et ses blessures s'étaient rouvertes soudainement. De douleur, elle avait lâché son arme, qui avait décrit un angle improbable dans les airs, et était venue transpercer sa botte. Etait-il possible d'être plus malchanceux ? - Quelle galère… Gronda Thrôran, tandis que l'Eldar s'écroulait au sol. - Baaaah ! Cria Hefor non loin, en se redressant. Ses dents arrachées rendaient incompréhensibles ses paroles, et il se mit à baver une insulte particulièrement imagée, avant de foncer sur l'Orc affaibli qu'il renversa sans pitié. La dague qu'il tenait en main se planta encore et encore dans la chair de la créature, jusqu'à ce qu'elle rendît l'âme et cessât de se débattre pour de bon. Parallèlement, le chef des Orcs avait reporté son attention sur ce qu'il identifiait comme la principale menace de ce duel : le géant Minzie. Faisant virevolter sa hache, il fondit sur ce dernier, et frappa de toutes ses forces sans réfléchir. L'acier manqua de peu de couper en deux le bandit, mais détruisit purement et simplement les barreaux de bois qui volèrent en tous sens. Girion, épée en main, chargea l'Uruk Noir et tenta de lui porter une attaque surprise, mais les mouvements erratiques de la hache à double tranchant étaient si dangereux qu'il dut battre en retraite pour ne pas perdre un bras dans son entreprise. Cela donna le temps à Carl, plus petit, de se faufiler pour frapper de sa petite lame. Le monstre grogna de douleur, et tendit sa main vers le Hobbit pour se saisir de lui, le manquant d'un cheveu. Minzie, rassemblant alors tout son courage, se lança alors sur son adversaire en droite ligne, comptant sur son impressionnante carcasse pour le renverser. L'Uruk ne fit pas un pas pour l'éviter, et d'un mouvement foudroyant il fit décrire à sa hache un arc de cercle dans les airs, lequel s'acheva dans une gerbe de sang. La tête du géant roula sur le sol, séparée de son corps sans autre forme de procès. Il y eut un craquement sinistre lorsque le corps décapité s'écroula comme un arbre gigantesque jeté à terre. Les aventuriers déglutirent, en se rendant compte qu'ils étaient les prochains sur la liste. De l'autre côté de la pièce, Belsar courait toujours, et il finit par arriver au coffre qui contenait ses armes. Il l'ouvrit, et attacha la ceinture à laquelle pendaient sa dague et son épée, ses armes fétiches. Toutefois, deux Orcs se trouvaient sur ses talons, et il esquiva habilement la première lame qui alla se planter dans le bois du coffre. La créature tira de toutes ses forces, mais de toute évidence l'acier était coincé, ce qui donna le temps au Haradrim de se débarrasser de son second adversaire. En effet, en dépit de son raté extraordinaire sur Girion à la sortie de l'auberge, l'homme du Sud était un adversaire redoutable au corps à corps, et il réussit à éliminer prestement le second Orc qui le chargeait en lui brisant purement et simplement la nuque. Il aurait pu se débarrasser du second, qui cherchait à déloger son arme, mais il avisa le chef de leurs ennemis, qui abattait son arme en essayant de se débarrasser du Hobbit qui courait de droite à gauche en esquivant les allers et retours de la hache qui le traquait. Pas par bonté d'âme, il courut en direction de l'Uruk et se jeta sur lui. La bête le vit venir, et le repoussa d'un coup de son avant-bras, stoppant net l'élan du Haradrim. Toutefois, la créature était bien isolée, encerclée par Belsar, Girion, Thrôran, Carl et Hefor. Ce dernier attaqua et planta sa lame dans le bras de l'Uruk. Carl, qui avait dégainé rapidement son arc, se rendit compte que l'Orc que Belsar avait laissé en vie avait dégagé son arme, et il lui décocha un trait, le blessant à l'épaule. Thrôran s'interposa pour arrêter l'avancée du chef qui s'attaqua alors à lui. Probablement épuisé, terrassé par ses blessures, l'Uruk laissa échapper sa hache, se retrouvant seul et désarmé face à tant d'ennemis. Ce fut Belsar qui mit fin à son existence, en lançant son épée et sa dague dans les yeux du monstre, qui s'écroula dans un râle. Leur formidable adversaire n'était plus. NDLR : Personnellement, je n'aurais pas aimé être sauvé par mon ennemi, mais quel coup critique ! #NoRespect Hélas pour Thrôran, le monstre trouva le moyen de tomber sur lui, et de le coincer sous son poids conséquent. Le Nain, à demi étouffé, essaya d'appeler ses compagnons à l'aide, mais il leur restait encore un adversaire à affronter : - Hey ! Sérieusement, aidez-moi ! Me laissez pas comme ça ! Il pue en plus, cet Orc !Pendant qu'il s'époumonait, il céda tout de même à réflexe bien particulier, qui consistait à laisser courir ses mains bien impudiquement sur le corps d'autrui. Sans doute une coutume propre à son peuple étrange. Fouillant consciencieusement le cadavre, sans avoir peur de se salir les mains pour cela, il finit par dénicher une clé dorée à la forme particulière. Cependant, il trouva quelque chose d'encore plus important : une flasque d'alcool orc, qui devait avoir un goût infâme, mais dont les effets devaient être prodigieux. Celian, qui se trouvait non loin, et qui était dans un sale état, essaya de se rapprocher du Nain qui continuait d'appeler à l'aide. Elle serrait les dents pour endiguer la douleur, et essayait de se traîner en avant, rampant sans grâce. NDLR : Mais si, ça peut être pire. Je vous jure ! Il suffit de faire un nouvel échec critique, admirez la dame. Inattentive aux dangers qui pouvaient la menacer, trop concentrée sur ses efforts pour faire attention à ce qui se trouvait autour d'elle, elle se coupa la main sur une épée orc tombée par terre, qui lui ouvrit sévèrement la paume. Le sang coula entre ses doigts, et les microbes commencèrent à se répandre peu à peu dans son organisme. Il fallait dire qu'une épée orc était tout sauf hygiénique, tous les aventuriers vous le diront. Décidément, les dieux ne souhaitaient pas la laisser partir en vie de cette aventure ! - Mais qui laisse traîner des épées, bordel ! Cria-t-elle en désespoir de cause. Girion, qui avait entendu sa plainte et son appel déchirant, se porta galamment à son secours. Courant avec l'élégance d'un bouquetin des Montagnes Blanches dans le soleil couchant, il posa un genou à terre et glissa délicatement sa main sous la nuque de l'Elfe, plongeant son regard dans le sien, se penchant sur elle, protecteur. Au moins, ce n'était pas le Nain et ses méthodes indélicates, songea-t-elle : - Ne vous inquiétez pas, Celian… Je vais vous soigner, grâce à mon odeur agréable…- Hein ? Fit l'intéressée en fronçant les sourcils. Il était vrai qu'elle avait remarqué qu'il était propre sur lui, et que son parfum sentait bon. C'était sans doute Acqua di Isen, de Giorgio Arnori, et elle était quelque part sensible à ce parfum viril et musqué qui, il fallait bien l'avouer, ajoutait au charme de l'humain. Cependant, comment comptait-il la soigner ? Elle n'eût pas le temps de formuler sa réponse qu'il prenait précautionneusement sa main blessée, pour mieux y appliquer sans ménagement aucun le contenu de son flacon de parfum. Celian poussa un hurlement de pure souffrance, et rua pour se dégager, en criant : - Mais vous êtes complètement cinglé ! Oh par les Valar, restez loin de moi ! Ne vous approchez pas, psychopathe !- Mais, ma douce, je…- Et ne m'appelez plus « ma douce » !Carl, un peu perdu au milieu de la cohue, s'approcha de Thrôran, et l'aida à se dégager de dessous le cadavre. Ce dernier se remit sur ses pieds en soupirant, et récupéra son marteau qui s'était échappé de ses doigts, avant de s'approcher de l'Elfe. Il posa une main sur l'épaule de l'Homme qui essayait de la soigner, et grogna : - Si elle gueule, c'est qu'elle a mal. Si elle a mal, il faut l'anesthésier. Moi je propose de la cogner en pleine poire.- Recule, sale Nain ! Siffla la pauvre Eldar. - Elle a raison, Thrôran... Vous ne sentez pas très bon... N'auriez-vous pas quelque boisson forte à lui faire boire, plutôt ?Le sourire de l'intéressé découvrit ses dents qui ressemblaient à des pierres tombales, alors qu'il repensait à sa nouvelle trouvaille : - Il se trouve que j'ai bien quelque chose… Allez, ouvre la bouche, miss anorexique !Pendant que Girion suspendait son traitement odoriférant au profit d'une anesthésie locale un peu musclée – Carl et Girion furent mis à contribution pour retenir l'Elfe et l'empêcher de se débattre –, Belsar et Hefor avaient pris la décision de s'attaquer au dernier Orc, qui ne représentait plus vraiment une menace. Il parvint tout de même à entailler le bras du Haradrim involontairement, en essayant de se défendre, avant que l'édenté ne trouvât l'ouverture pour lui enfoncer sa dague dans la gorge. Le combat fini, les deux bandits restants se rendirent compte que la blessure de l'Elfe leur donnait une ouverture pour prendre une avance considérable, et filer en quête du trésor : - Sayonara, bitches ! Cria Belsar, en les saluant dans un mélange curieux de Westron et d'une langue oubliée de l'Est lointain. - Weeeee ! Renchérit Hefor, en essuyant la bave qui lui coulait sur le menton. Et ils prirent la fuite, en direction d'une porte qui se trouvait au fond de la pièce, à l'opposé des quatre aventuriers. Girion leva le poing, et se fendit d'une réplique odieusement impolie : - Le traître !Carl renchérit avec une audace pleine de fougue : - Oui, les traîtres !Celian, ronde comme une queue de pelle, blessée et tabassée presque autant par ses compagnons que par ses ennemis, se fendit d'un commentaire plein de sagesse et de profondeur : - Ouais !Enfin, ce fut Thrôran qui parla avec le ton docte de celui qui sait, celui qui a vu l'avenir et qui par là jouit d'une sérénité absolue face aux aléas du destin : - Haha, les couillons, ils vont vite fermer leur gueule, c'est moi qu'ai la clé !Ils arrivaient enfin au bout de leurs péripéties, et c'était bien eux qui avaient le sésame pour pénétrer dans la salle au trésor. Mais quel ultime épreuve les attendait, après les Orcs, les statues gardiennes, les chauve-souris géantes et les monstres des montagnes ? Sans doute quelque chose de pas très catholique… Membre des Orange Brothers aka The Bad Cop"Il n'y a pas pire tyrannie que celle qui se cache sous l'étendard de la Justice"- Spoiler:
Bourse : 3.500£ - Salaire : 3.000£
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| | | Mardil Espion de Rhûn - Grand Guru du Culte Nathanaïque
Nombre de messages : 468 Age : 35 Localisation : dans sa tombe... ou à Vieille-Tombe Rôle : Espion de Rhûn
~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 24 ans -:
| Lun 31 Aoû 2015 - 21:54 | | Je me suis bien marré une fois de plus. Mais ce que je retiens surtout, outre les échecs critiques de Qewiel, tous plus improbables les uns que les autres, c'est cette exclamation qui va certainement devenir la nouvelle devise de MT :
"Par la couille perdue de Gebir"
Mes voisins ont dû se demander ce qui a bien pu me faire éclater de rire comme ça^^ |
| | | Learamn Agent de Rhûn - Banni du Rohan
Nombre de messages : 1079 Age : 25 Localisation : Temple Sharaman, Albyor Rôle : Esclave au Temple Sharaman, Agent de la Reine Lyra, Ex-Capitaine du Rohan
~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 25 ans -:
| Lun 31 Aoû 2015 - 22:03 | | Toujours autant de plaisir a lire ce résumé parfaitement réalisé a partir des actions du jdr . Sûrement l'un des plus haletants et des plus droles , Qewiel n a décidément pas de chance mais moi je note surtout que notre ami se relance après les déceptions des précédents épisodes. Pour moi en plus d être le philosophe c est aussi la figure de proue du groupe même si Girion me fait bien marrer avec son caractère singulier et que Carl dont on sent qu'il n est pas là où il devrait être est très amusant également. Quoiqu'il en soit une réussite , on attend la fin avec une patience toute relative The Young Cop |
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