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Une couronne s'hérite, un royaume se mérite | |
| Forlong Tribun Militaire d'Arnor
Nombre de messages : 3430 Age : 33 Localisation : En Arnor Rôle : Vieux loup au service du Royaume du Nord
~ GRIMOIRE ~ -: Dunadan d'Arnor -: Quarante Ans -:
| Sam 15 Aoû 2015 - 15:45 | | Le nain allongé sur le magnifique lit éclairé par une fenêtre taillée dans la roche n'était qu'une ombre du puissant souverain guerrier qui régnait jadis sur les royaumes nains. Des longues années étaient passées depuis que la maladie mystérieuse s'abattit impitoyablement sur le roi Krohr, le rendant incapable de diriger son peuple, ni même de tenir sur ses jambes sans l’aide de son fidèle serviteur. Des longues années pendant lesquelles la puissance et la splendeur des cités naines s’effaça peu à peu, laissant place aux querelles et l’isolation…
Certes, il y avait encore des seigneurs naugrims qui brillaient parmi leur peuple comme des diamants au milieu du charbon. Hadhod Croix-de-Fer, fils de Trehod et Dris, descendant de Gûrbor Croix-de-Fer, Seigneur du Khazad-Dûm et détenteur de Barazanthatûl, était de ceux-là. Guerrier redoutable, dirigeant charismatique et personnage influent parmi les grands de la Terre du Milieu, sous sa régence le mithril remplit à nouveau les coffres de la Moria, et le battement des marteaux contre les enclumes se faisait entendre jour et nuit dans les grandes galeries du royaume sous la montagne.
Et pourtant le Rude Hiver avait laissé des cicatrices sur le peuple de Khazad-Dûm, comme sur le reste d’Arda. Les routes commerciales recommençaient seulement à être réutilisables depuis quelques lunes, et certaines grandes familles se regardaient encore avec méfiance après les intrigues fratricides propagées par la Couronne de Fer. Le seigneur Hadhod se retrouva incapable d’envoyer ses guerriers à l’aide de ses cousins des Monts du Fer ; une fois de plus, les cités naines ne pouvaient compter sur aucun allié dans leurs guerres contre les gobelins. Unis, les Naugrims étaient capables de faire trembler n’importe quel adversaire ; vêtus d’acier de la barbe aux pieds, endurcis, infatigables et puissants, les guerriers nains ne reculaient jamais. Mais aucune armée fédérée naine n’était sortie des montagnes depuis le jour où Krohr de la Lignée de Durin succomba à la malédiction.
...Mon Roi…
…Mon Roi…
…Seigneur !...
Krohr ouvrit les yeux lentement, comme s’il revenait de très loin. Le visage flou au-dessus de lui se clarifia peu à peu, et il reconnut les traits de son plus fidèle ami et serviteur, Thasgrik, le seul à être resté à ses côtés pendant toutes ces années de maladie.
-Mon Seigneur, trois jeunes nains sont arrivés dans la cité, ils disent qu’ils ont voyagé en provenance de Tronjheim. Deux portent des capuches vertes, et le troisième une capuche bleue avec un gland d’argent. Mon Roi…ce dernier a dit de vous annoncer que Thorik est de retour au Khazad-Dûm. Le roi, immobile pendant la plupart du monologue de Thasgrik, se releva à moitié en entendant ses dernières paroles. D’une voix vibrante qui rappelait à son serviteur les jours de gloire de son souverain, il dit : -Thorik…faites venir ces jeunes Naugrims ici. Et convoquez le seigneur Hadhod Croix-de-Fer !
Lorsque l’ami du roi regarda dans ses yeux, il y vit une flamme brûlante comme les forges de Belegost. Thasgrik se releva, et sortit de la chambre, presque en courant. #Hadhod #Krohr #ThorikMembre des Orange Brothers aka The Good Cop |
| | | Hadhod Croix-de-Fer Ancien seigneur de la Moria
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~ GRIMOIRE ~ -: Nain de la Maison des Longues-Barbes. -: 190 ans. -:
| Dim 16 Aoû 2015 - 13:52 | | « Seigneur Croix-de-Fer. »
Quand ces mots résonnèrent en échos dans le couloir sombre des geôles, Hadhod ne put réprimer un léger sursaut. Le nouvel arrivant le trouva, les mains agrippées aux barreaux, le regard plongé dans la cellule de sa maléfique maman, de Drís l'abhorrée. Il essayait de comprendre. Comprendre pourquoi des nains de la Maison de Durin avaient pu être enrôlés de la sorte... Comprendre comment une mère avait osé trahir ainsi son seigneur de fils. Hélas aujourd'hui n'apporterait pas plus de réponses qu'hier... Il avait demandé à ce qu'ils soient laissés seuls pendant une heure ; et à n'être dérangé qu'en cas d'urgence. À l'évidence une heure était un luxe qu'un dirigeant des mines ne pouvait se payer.
Ses yeux s'arrachèrent au visage renfrogné de Drís. Il se retourna. Thasgrik, le serviteur dévoué, le fidèle confident, le conseiller patient, l'éternel bras droit du Roi Krohr, se tenait à présent devant lui. Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier ?
« Seigneur Croix-de-Fer, répéta-t-il, votre Haut Roi vous fait quérir. »
L'instant d'après le seigneur et le messager gravissaient les escaliers sans dire un mot, remontant un à un les niveaux qui séparaient les prisons des quartiers du suzerain. Hadhod le sentait dans les silences prolongés et dans le pas hâtif de Thasgrik : le moment était important, la tension, palpable.
Arrivés devant le seuil de la chambre royale, les deux gardes du Khazad postés à l'entrée décroisèrent leurs hallebardes. Thasgrik ouvrit un battant de la porte en noyer, magnifiquement sculptée et lustrée, et alla annoncer le visiteur. Hadhod entra et avança à mi-chemin du Lit Royal. Krohr paraissait avoir encore maigri depuis sa dernière visite ; pourtant, une lueur vive semblait habiter ses yeux, comme celle de braises rougeoyantes qui résistent obstinément au milieu d'un parterre de cendres. Quelque chose semblait aviver momentanément son esprit.
Le fils de Trehod posa un genou à terre et parla d'une voix claire mais mesurée, pleine de révérence :
« Je vous salue, Krohr, Haut Roi de tous les Nains. Vous m'avez fait l'honneur de solliciter ma présence. Me voici. »
À chaque fois que Hadhod s'adressait à son roi – ce qui était de plus en plus rare vu son état – la même crainte respectueuse le gagnait immanquablement. Car, tout alité et souffrant qu'il était, Krohr ne descendait-il pas en ligne directe de Durin VII, dernière réincarnation de Durin l'Immortel, à qui Mahal lui-même insuffla la vie au temps des Jours Anciens d'avant le soleil et la lune ? Devant un tel personnage, le titre de seigneur de Moria paraissait bien dérisoire. The Half Cop |
| | | Forlong Tribun Militaire d'Arnor
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~ GRIMOIRE ~ -: Dunadan d'Arnor -: Quarante Ans -:
| Lun 17 Aoû 2015 - 1:01 | | Le roi Krohr tourna son regard vers le seigneur Hadhod Croix-de-Fer qui, comme toujours, se montrait respectueux et modeste face à son souverain, malgré l'état misérable de ce dernier. Il leva une main légèrement tremblante, et fit un signe secret de bénédiction naine ancestrale au-dessus de la tête du Naugrim agenouillé. -Comme toujours tu réponds à l'appel sans hésitation, Hadhod. Le peuple de Khazad-Dûm est chanceux d'avoir un seigneur pour le diriger, car moi je n'en suis plus capable...
La porte en noyer s'ouvrit à nouveau, cette fois laissant entrer trois Naugrims qui, dans une démonstration impressionnante de chorégraphie naine, s'inclinèrent simultanément devant Hadhod en retirant leurs capuches, puis s'agenouillèrent devant leur souverain. Hadhod put alors voir de près leurs barbes qui indiquaient leur âge assez jeune pour des nains. Un d'eux avait une chevelure rousse qui l'identifiait immédiatement en tant que fier représentant de la famille des Barbes-de-Feu, tandis que l'autre était vêtu d'une cotte de maille et faisait clairement partie de la caste guerrière. Pourtant c'est le troisième Naugrim, celui à la capuche bleue, qui attira immédiatement l'attention du seigneur de la Moria. Car il le connaissait, même s'il ne l'avait pas vu depuis six longues années...Thorik, Maître des Runes, sage Naugrim qui prit part au Conseil de Cavenain et aux combats contre les gobelins qui s'ensuivirent. -Thorik...tu es de retour...qu'as-tu appris lors de tes voyages..?-Mon Roi...j'ai suivi vos sages conseils et instructions, et pendant six ans j'ai traversé la Terre du Milieu en découvrant les cités et colonies de nos confrères nains...Je passai une année à Erebor, à apprendre les secrets des meilleurs tailleurs des pierres précieuses...une autre parmi les fiers Naugrims des Monts du Fer, dans la forteresse de Zulg-ai-Gathol, où le fer est plus précieux que l'or. Je me suis aventuré à l'Est lointain, à la recherche des descendants des Poings-de-Fer, des Barbes-Raides, des Boucles-Noirs et des Pieds-de-Pierre, mais ceci est une histoire pour une autre fois...
Thorik prit une inspiration, regardant pendant un moment les flammes danser dans la grande cheminée qui chauffait la chambre royale, pensif. -J'ai admiré les créations de nos maçons, forgerons et ingénieurs parmi les autres Peuples Libres, le respect avec lequel notre art est traité partout en Terre du Milieu. J'ai voyagé enfin jusqu'à l'Ered Luin, ces grandes montagnes se dressant au-dessus de l'océan infini. J'y portai le masque d'Id-Ursu Gabilgathol, inspirant la terreur parmi les guerriers gobelins du roi Gorth. Je me suis aventuré dans les ruines de l'ancien royaume perdu de Belegost, afin de ressentir la gloire de nos ancêtres...Aujourd'hui, je suis de retour dans les grandes galeries de Cavenain, là où je suis né, pour me mettre au service de mon Roi.
Le roi Krohr semblait satisfait du discours de Thorik, et il répondit: Tu as donc appris les secrets et coutumes des peuples naugrims. Un exploit dont peu de nains peuvent se vanter de nos jours... Krohr sourit faiblement. Mais tu as tort sur un point, Thorik...tu n'es pas revenu pour servir ton Roi...mais pour servir ton Peuple. Le souverain tourna la tête vers Hadhod, et dit lentement, chaque mot comme le battement d'un marteau sur l'enclume. Hadhod...Thorik est mon fils. Mon sang, et le sang du Père des Longues-Barbes coule dans ses veines... il sera mon héritier. L'héritier de la couronne des royaumes nains du Quatrième Age. Seigneur Hadhod Croix-de-Fer, feras-tu serment d'allégeance à Thorik de la Lignée de Durin? Promets-tu de le protéger, l'épauler dans sa tâche difficile et le conseiller afin qu'il ne dévie pas du juste chemin..? Le regard royal était perçant. Krohr attendait la réponse du Seigneur de la Moria, une réponse dont le sort du peuple nain dépendait... Membre des Orange Brothers aka The Good Cop |
| | | Hadhod Croix-de-Fer Ancien seigneur de la Moria
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| Mer 19 Aoû 2015 - 19:38 | | On dit que les songes des nains sont tournés vers des éléments récurrents. Quand ils dorment, les nains rêvent de montagnes d'or, de combats glorieux contre les dragons, de mines profondes à exploiter, de pintes de ale ou de vengeance contre les outrage du passé. Entre les quatre murs de cette chambre, ne se trouvait ni magot, ni créature fabuleuse, ni gisement de minerai, ni un quelconque ennemi, et encore moins, vu l'état du roi, de boisson fermentée ! Pourtant Hadhod avait du mal à se convaincre qu'il n'était pas en train de nager en plein rêve : les surprises succédaient les unes aux autres à un cadence à peine croyable...
Il avait fallu à Hadhod quelques secondes avant de reconnaître son ancien Maître des Runes. Thorik venait d'apparaître soudain devant ses yeux ébahis, et pourtant ce n'était plus tout à fait le Thorik qu'il avait connu six années auparavant. Sa sagesse précoce, son calme, son caractère réfléchi, avaient persisté, toutefois il y avait quelque chose de nouveau chez lui. Un regard à la fois plus vif et plus profond, comme si en une demi-douzaine d'années il avait traversé maints et maints siècles de bonheurs et de peines, de satisfactions et de désastres, tout en conservant la vivacité d'esprit des jeunes gens. Le fils de Trehod aurait volontiers sauté de joie, mais il eut été malvenu de faire preuve d'autant de légèreté dans un lieu aussi prestigieux et en présence du Roi. Cela aurait même été impensable, inconvenant, irrespectueux. Aussi se contenta-t-il d'écouter avec attention le compte-rendu des pérégrination de son ami.
Thorik parla. Un récit saisissant bien que très synthétique, qui soulevait mille-et-une questions dans l'esprit du seigneur de Cavenain. En six ans, son ancien conseiller avait vu des choses que peu de nains durant les quatre Âges de ce monde auraient pu se targuer d'avoir vu dans leur vie tout entière. Mais Hadhod avait beau faire tourner à plein régime les rouages de sa pensée, il ne pouvait saisir le but de tous ces voyages.
Ce furent les paroles de Krohr qui firent la lumière sur tout cela. Alors tout devint limpide. Le père. Le fils. La cape bleue à gland d'argent. Une monarchie en héritage. Et un serment à faire, ou à ne pas faire. Telle était la question. Hadhod resta silencieux quelques instants pour bien peser l'importance de cet instant, sous les regards braqués sur lui de Thasgrik, de Thorik et de ses de acolytes, et de Krohr. Un tel serment n'était pas à prendre à la légère. Mais Hadhod savait en son cœur qu'il avait pris sa décision. Comme si son subconscient avait toujours su qu'un tel moment arriverait.
« Thorik, dit-il. Je me souviens d'un jour il y a six ans de cela. Un matin aux aurores tu es venu frappé à la porte de mes quartiers privés. Tu m'annonçai alors ta démission et ton départ immédiat. Tu refusai de me révéler ta destination, ni tes desseins, ni la durée de ton absence car, me dis-tu, tu n'avais été autorisé à me prévenir qu'au prix de tant de mystère. Mais tu ajoutai 'La raison de ce choix, tu l'apprendras un jour, et tu comprendras. Car je reviendrai'. Ces derniers mots, je les entend encore résonner à mes oreilles comme si c'était hier. A présent je comprends enfin. »
Il se tourna alors vers le Roi Krohr.
« Votre altesse, votre fils m'a servi fidèlement lorsque j'ai investi le trône de Khazad-dûm. Sa sagacité, sa droiture et son dévouement à la cause des Idrafangs ne sont plus à prouver. Et quel genre de seigneur serais-je si je ne reconnaissais pas l'autorité de mon Haut Roi et n'acceptait pas le choix de son légitime héritier. Si je refusais ce choix, par orgueil ou par jalousie, je ne vaudrais pas mieux que ces nains des pays lointains qui, à ce que racontent nos légendes, n'ont ni foi, ni loi, ni honneur. »
Hadhod se tourna à nouveau vers Thorik, et leurs regards se croisèrent et ne se lâchèrent point. Il prit une profonde inspiration et prononça ces mots, qui devaient rester longtemps dans les mémoires des Nains :
« Prince Thorik de la lignée du Durin l'Immortel. Moi Hadhod fils de Trehod fils de Thór, Seigneur de la Moria, je te jure allégeance, et promets de te protéger, de t'épauler, et de te conseiller dans la tâche qui t'attend. Durs seront tes labeurs, grande seront les attentes de ton peuple, et lourde la responsabilité qui pèsera sur toi, mais sache que je répondrai toujours à ton appel, dut-ce cela me coûter la vie. Que Mahal soit témoin de ce serment et envoie mon esprit dans le Vide Éternel si je manque à ma parole. »
Le silence retomba, lourd. L'air même de la pièce semblait pesant. Pourtant, au bout de quelques instants, un rai de soleil traversa la fenêtre et sembla dissiper toute oppression. Tous ceux présents dans la chambre ressentirent une sorte d'allégresse fugace, comme si les cieux saluaient cet instant mémorable. The Half Cop |
| | | Forlong Tribun Militaire d'Arnor
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~ GRIMOIRE ~ -: Dunadan d'Arnor -: Quarante Ans -:
| Jeu 20 Aoû 2015 - 13:27 | | Thorik tourna son regard vers Hadhod Croix-de-Fer, son ancien seigneur; la reconnaissance et le soulagement se mêlaient dans les yeux de l'ancien Maître des Runes, lorsqu'il s'aperçut que le fils de Trehod n'avait pas renoncé aux liens d'amitié qui les avaient jadis liés. Pourtant ce furent les paroles suivantes du seigneur de la Moria qui s'avérèrent être non seulement les plus émouvantes, mais aussi d'une importance capitale pour le futur du peuple nain. Car un serment invoquant le nom du Créateur était l'acte le plus sacré parmi les Naugrims, et même les plus avides, avares et corrompus d'entre eux n'oseraient le briser... Le prince, clairement touché, posa une main sur l'épaule de Hadhod et s'exclama: -L'on devrait me surnommer Thorik le Fortuné, car même si l'on m'offrait l'Arkenstone et les sept anneaux de nos ancêtres, je ne renoncerais pas au don de l'amitié du plus noble et juste de tous les seigneurs! Le roi Krohr, son visage illuminé par les rayons du soleil, semblait s'être débarrassé d'un énorme fardeau qui pesait sur ses épaules. Les paroles de Hadhod confirmaient qu’il avait fait le bon choix d’héritier, mais surtout que le roi pouvait compter sur le seigneur de la Moria. Après tout, si Hadhod Croix-de-Fer avait voulu jeter Thorik et ses compagnons dans les cachots de Khazad-Dûm et garder le pouvoir entre ses mains, qui pourrait l’en empêcher ? Certainement pas un roi malade incapable de quitter sa chambre. Avec un sourire, il dit à son tour: En effet, mon fils, moi et tous les Naugrims sommes chanceux de pouvoir compter sur la fidélité et le soutien de Hadhod Croix-de-Fer. Avec un tel allié, je sais que mon fils pourra réunir une fois de plus les tribus naines et redonner à notre peuple sa gloire de jadis. Thasgrik…Il appela son fidèle serviteur d’un geste de la main. Ce dernier s’approcha, un long document et une plume en main. Le peuple des nains maitrisait à merveille l’art des contrats et autres accords légalement contraignants. Dans ce cas, il s’agissait d’un document dans lequel le roi Krohr déclarait Thorik en tant que son fils et unique héritier du trône. Le roi signa la lettre avec de l’encre rouge, et d’une main légèrement tremblante y apposa le sceau royal avec son anneau plongé dans la cire fondue. Il invita ensuite quatre témoins, Hadhod, Thasgrik et les deux compagnons de Thorik, à laisser à leur tour leurs signatures en bas du parchemin. Le jeune prince nain fut le dernier à signer le document, son expression faciale indiquant qu’il ressentait tout le poids de responsabilité de cet acte. A présent, plus personne ne pourrait prétendre que sa future accession au trône sera illégale. Un document, signé par le roi et son héritier en présence de témoins et d’un des plus respectables Naugrims de tous les royaumes nains, était une preuve irréfutable. Thasgrik…Tu as été le plus fidèle des amis et serviteurs depuis des années, et tu me donnais la force de survivre afin de pouvoir accomplir ce que nous avons accompli aujourd’hui. Merci, mon ami…je te libère à présent de ton service. Hadhod, toi qui as su mener mon peuple en mon absence, que Mahal t’accorde encore des longues années sur cette terre afin que tu puisses être le témoin de la gloire rétablie de notre peuple. Bien que je ne peux prétendre d’avoir été comme un père pour toi, je suis fier que le même sang coule dans nos veines, et que tu es comme un frère pour mon fils.La voix du roi se faisait de plus en plus faible, et il fit signe à Thorik de s’approcher. Personne ne put entendre les paroles qu’ils échangèrent, mais le souverain serra longuement la main de son fils dans la sienne. Un sourire apparut sur le visage pâle de Krohr, et il soupira… Je suis prêt. Puis rendit l’âme, sous les derniers rayons du soleil. Des larmes coulèrent sur les joues de son fils, tandis que Thasgrik fut secoué par des sanglots silencieux face à la mort de son ami. Maîtrisant à peine ses émotions, le fidèle serviteur s’agenouilla devant Thorik et dit : -Le Roi est mort…Vive le Roi.
Ce fut le compagnon roux de Thorik, silencieux jusqu’à là, qui se mit soudainement à chanter la première note grave d’un chant funèbre ancestral, le même qui accompagna jadis les funérailles du grand roi Azaghâl de Belegost. La note fut reprise par le jeune guerrier, puis par Thorik et Thasgrik…Entendant ceci, les deux gardes du Khazad postés de l’autre côté de la grande porte en noyer se mirent à chanter à leur tour. La mélodie superbe, remplie de tristesse et de dignité, vibrait dans les galeries de Khazad-Dûm. Un artisan s’arrêta dans sa marche, et rejoignit le chœur. Le requiem traversa la montagne, et bientôt les mineurs chantaient eux-aussi au rythme des pioches frappant contre la roche. Le peuple de Durin était en deuil… Membre des Orange Brothers aka The Good Cop |
| | | Hadhod Croix-de-Fer Ancien seigneur de la Moria
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| Dim 23 Aoû 2015 - 11:10 | | Bien que leur relation eut toujours été de nature politique et professionnelle, Hadhod fut fort éprouvé de voir son roi trépasser sous ses yeux. Une grande tristesse le gagna. Une grande tristesse, mais pas de désespoir, car il voyait bien que Krohr était parti soulagé, paisible, heureux d'avoir accompli son dernier devoir et assuré un avenir au Peuple Nain.
Le chant qui s'élevait à présent dans tout le Khazad-dûm était connu de l'ensemble des naugrims de la Terre du Milieu, qu'ils soient de l'ouest, du nord, ou de Moria... aussi Hadhod se mit à entonner les mêmes paroles que les centaines et les centaines de ses sujets. Un chant lent et guttural qui devait faire trembler les gobelins et leur glacer le sang, recroquevillés d'épouvante au fin fond de leurs sinistres tanières. Et tandis qu'il chantait, Hadhod sentit les larmes lui monter aux yeux. Longtemps les cinq nains donnèrent de la voix, puis ils se recueillirent en silence devant la dépouille de leur ancien roi, qui semblait dormir d'un sommeil très profond. Peut-être son esprit avait-il déjà atteint les lointains halls de Mandos et retrouvé ses illustres ancêtres. Partout ailleurs dans le Khazad-dûm, le chant funèbre continuait inlassablement.
La porte ouvragée s'ouvrit alors lentement, et entrèrent sept nains, portant chacun un cierge dans ses deux mains jointes ; ils étaient si vieux que leurs barbes blanches auraient touché terre si elles n'avaient pas été aussi impeccablement tressées. Chacun déposa sa bougie au pied du lit funèbre puis, en silence, ils se firent remettre le précieux document qui venait d'être signé, se le passèrent de l'un à l'autre et, quand ils eurent tous lu, le rendirent à son propriétaire. Celui qui était entré le premier prit alors la parole :
« Nous sommes les Sept Représentants de Krohr. Siégeant dans la salle du Conseil en lieu et place de celui qui fut le Haut Roi, nous avons tâché pendant ces longues années d'être Sa voix et de le suppléer de notre mieux. Thasgrik nous rapportait les rares paroles et volontés du roi, et nous les transmettions aux autorités de Khazad-dûm. »
Puis le deuxième parla :
« Grand est celui qui est mort. Il fut autrefois un chef de guerre et un puissant meneur d'hommes, aimé de son peuple. Je me rappelle l'éclat de son armure et la peur qu'inspirait son heaume. Jusqu'à ce que ce terrible mal le prenne et l’empêche de continuer son œuvre. »
Le troisième représentant fit un pas en avant...
« Krohr va maintenant reposer au côté de ses prédécesseurs, perpétuant la longue rangée des sarcophages de pierre dans le Couloir des Rois. Dans douze jours aura lieu la cérémonie d'empierrement. Pendant ces douze jours, son peuple, jusqu'au plus humble mineur, pourra se recueillir ici même devant son corps. »
Vint ensuite le quatrième représentant, qui s'exprima en ces termes :
« Hadhod Croix-de-Fer, j'ai vu ta signature sur l'acte de succession. C'est une excellente chose pour les nains que tu ais accepté le légitime héritier de bon gré ; il en ressortira un grand Bien. Cela prouve que nous ne nous sommes pas trompés à l'époque où nous t'avons nommé Seigneur de la Moria. »
Le cinquième vénérable sage se tourna vers Thorik...
« C'est un grand jour pour vous, Ô mon Roi. La responsabilité qui vous échoie vous permettra de perpétuer les travaux de votre illustre père. Mais surtout d'apporter un souffle nouveau et inattendu. Ne vous réfugiez pas dans les choses acquises. »
Ce fut au tour du sixième de prendre la parole :
« Haut Roi, dit-il, le Grand Trône des Nains vous attend dans la salle du trône. Vous pouvez aller y prendre place quand vous le souhaiterez, et sentir le poids de tous ceux qui vous ont précédé. »
Enfin, le septième et dernier représentant lentement s'avança, et son visage était d'une gravité et d'une sévérité sans pareille.
« Nous étions les Sept Représentants de Krohr. Nous rendons en ce jour les pouvoirs qui nous ont été conférés et qui sont maintenant inutiles. »
Chacun des sept sages sortit de sous sa tunique un parchemin enroulé autour d'un cylindre de bois et, sans même le déplier, ils s'approchèrent tous ensemble du foyer de la cheminée et les laissèrent tomber en même temps dans les flammes dévorantes. Ils redevenaient des citoyens ordinaires. The Half Cop |
| | | Forlong Tribun Militaire d'Arnor
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| Lun 24 Aoû 2015 - 2:09 | | Thorik était plongé dans une prière silencieuse en Khuzdul lorsque les sept nains pénétrèrent dans chambre royale. Il ne se mit pas à genoux devant eux, car un roi nain, aussi modeste soit-il, ne s'agenouillait pas devant ses sujets. Ceci dit il s'inclina profondément jusqu'à ce que sa barbe effleure le sol de pierre, car il éprouvait un profond respect envers ces sept sages vénérables qui avaient servi le royaume de son père pendant tant d'années. Alors qu'il écoutait les paroles des Sept, il commençait peu à peu à se rendre compte de la réalité de son nouveau rang. Cela faisait au moins six ans qu'il se préparait pour ce moment, mais être appelé 'Haut Roi' par les représentants de Krohr le prit au dépourvu. Thorik cacha néanmoins habilement sa surprise, et resta silencieux jusqu'à ce que le dernier des Sept finisse de parler, et que le dernier des parchemins s'embrase dans dans la cheminée. Lorsque les nains se tournèrent à nouveau vers lui, il prit la parole: Dans votre sagesse vous avez su veiller sur le royaume pendant ces longues années, et sachez que je vous en suis reconnaissant, tout comme tout le peuple de Durin. Il est à présent temps pour moi de prendre cette responsabilité sur mes épaules, et pour vous de prendre votre repos bien mérité. J'espère cependant que vous continuerez à me conseiller, car un long chemin m'attend avant de redonner la gloire d'antan au royaume des Khazad. Thorik étudia les sept nains du regard, pensif. Les paroles du cinquième représentant le surprirent, car il s'attendait à ce que ces anciens vénérables soient des gardiens de la tradition, conservateurs et opposés à tout changement. Il prit une longue inspiration, puis dit: -Qu'il en soit ainsi. Pendant douze jours le royaume sera en deuil. Et lorsque le dernier de ceux-ci s'écoulera, j'enfermerai la tristesse dans la caverne de mon coeur, car la tâche qui m'attend est difficile et le repos ne fait pas partie des privilèges du roi. Quant au Grand Trône cependant, je n'y siégerai point.Le roi laissa le sens de ses paroles parvenir à son public avant de continuer. -Pendant six ans j'ai traversé les territoires habités par les Khazad afin de mieux connaitre et comprendre mon futur peuple...Durant les années de maladie de mon père les cités naines ont regagné beaucoup de leur autonomie, et ceux qui jadis furent frères se regardent aujourd'hui avec méfiance. Si moi, originaire de Khazad-Dûm prends place sur le Grand Trône des Nains, épaulé par le Seigneur de la Moria, nos cousins des Tronjheim, d'Erebor et de Zulg Ai Gathol seront réticents à reconnaître mon autorité. Nombreux sont ceux parmi notre peuple qui pensent que Cavenain ne mérite pas le titre de capitale du royaume. Et bien que je ne partage pas cet avis, ma seule et unique priorité est d'unifier mon peuple, et non de le diviser. Ainsi, lorsque les douze jours de deuil s'écouleront, et lorsque la cérémonie d'empierrement aura eu lieu, je partirai vers Erebor afin d'y être couronné et siéger sous le Mont Solitaire, là où plusieurs de mes illustres ancêtres ont siégé avant moi.Thorik regarda autour de lui. Il était tendu, bien qu'il paraissait calme. Une chose était certaine, il était loin de se réfugier dans les choses acquises...sa décision allait secouer l'ordre établi, et il n'était pas certain de la réaction des sept représentants, ni même de celle de Hadhod Croix-de-Fer. Ce dernier était après tout Seigneur de la Moria. Comment réagirait-il face à une nouvelle pareille? Assurément, il souhaitera demeurer à Khazad-Dûm plutôt que suivre son nouveau souverain vers la cité d'Erebor? Membre des Orange Brothers aka The Good Cop |
| | | Hadhod Croix-de-Fer Ancien seigneur de la Moria
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~ GRIMOIRE ~ -: Nain de la Maison des Longues-Barbes. -: 190 ans. -:
| Lun 24 Aoû 2015 - 19:33 | | N'eut été le chant solennel du peuple qui parvenait encore à leurs oreilles, on aurait pu dire qu'un lourd silence était tombé dans la chambre après les derniers mots du nouveau Roi. Jamais encore, depuis que Durin Septième et Dernier du Nom avait reconquis la Moria et empli à nouveau ses halls de lumière et de musique, l'un de ses descendants n'avait songé à délocaliser la Royauté. Les anciens délégués de Krohr regardèrent longuement Thorik sans rien dire, comme plongés dans une profonde réflexion ; et leurs visages étaient insondables, austères, durs comme la pierre. Sauf pour celui qui s'était exprimé en cinquième : celui-ci fixait le Roi avec un imperceptible sourire, et ses yeux semblaient bienveillants, et il hochait très légèrement de la tête comme par satisfaction. 1 Le septième conseiller, le plus sévère et le plus craint, tourna alors son regard à gauche, puis à droite, comme pour observer la réaction de ses acolytes, puis ses yeux aux sourcils broussailleux fixèrent une fois de plus le Roi Thorik et il s'adressa à lui en ces termes : « Mon Roi, votre décision semble être le fruit d'une longue et mûre réflexion, payée au prix de grands efforts lors de ces six années passées à étudier nos cousins disséminés ça et là dans le vaste monde. Grande est l'adresse des descendants d'Azaghâl, grandes la majesté d'Erebor et la bravoure des colons des Monts du Fer. Pourtant la Moria me semble renfermer autre chose, une chose qu'on ne trouve point ailleurs. Peut-être mon sentiment peut-il paraître étrange, mais il me semble que l'esprit de Durin le Père de notre Lignée, premier des Pères des Nains, votre aïeul, y est encore présent. Moria ! Moria ! Merveille du monde septentrional, comme disent nos chants. Mon cœur restera pour toujours accroché à tes halls plusieurs fois millénaires... »« Comme le mien, intervint Hadhod, qui reparlait pour la première fois depuis l'énonciation de son serment. Et comme celui de tous ceux qui ont passé ses portes et contemplé sa cité, fleuron de la grandeur des Nains. »Le fils de Trehod tourna son visage vers son ancien maître des runes... « Longtemps ai-je rêvé en secret de voir à nouveau un Roi siéger sur le Grand Trône, à mes côtés. Je sais à présent que cela ne se produira pas. Je comprends les raisons qui te poussent à bousculer la vieille tradition, ô Roi. Et bien que mes idées puissent diverger des tiennes, si tu choisis la Montagne Solitaire pour ton couronnement et ton règne, alors je te suivrai et t'épaulerai, comme toi-même tu m'as suivi et épaulé à l'époque, alors même que tu n'étais pas toujours d'accord avec moi. Je ne pourrai laisser le Khazad-dûm indéfiniment, comme tu le sais, car de lourdes responsabilités se trouvent également sur mes épaules, quoique moins lourdes que celles qui viennent de se poser sur les tiennes, je le devine. Et c'est aussi respecter mon serment envers toi que de continuer à faire prospérer ma Cité, qui représente maintenant l'une des nombreuses possessions de ton Royaume. Mais je viendrai avec toi au Nord, jusqu'à ce que tu me donnes congé. »« Et moi de même. » déclara le premier des sept sages. « Moi aussi. » « Moi aussi. » « Moi également. »« Je vous suivrai aussi, Sire ! » dit avec entrain le cinquième conseiller. « Ma décision est la même que mes semblables. »Tous attendirent alors la décision du septième et dernier vénérable sage. Il prit quelques secondes avant d'ouvrir la bouche, soit qu'il hésitât soit qu'il voulût ménager ses effets. « Très bien, fit-il enfin. Qu'il en soit ainsi, nous prendrons donc tous le chemin du Nord et contemplerons Erebor, la lointaine Montagne Solitaire. » 1. Lorsque Krohr se trouva dans l'impossibilité d'assumer son rang et qu'on décida de faire siéger des Représentants royaux au Conseil, ils étaient au nombre de six. Comme il est dit ailleurs, l'autorité de ces sages ne surpassait pas celle du dirigeant de la Moria pour les affaires courantes de Khazad-dûm, car ils n'étaient pas liés à la cité mais à la royauté. Mais ils avaient un droit de véto lors des décisions de grande importance, comme le déclenchement d'une guerre ou la nomination d'un nouveau seigneur, par exemple : ils votaient alors à main levée pour rendre leur décision. Quand il prit les commandes de la Moria, Hadhod fit passer le nombre des Représentants du Roi de six à sept. La possibilité d'une égalité lors de ces votes à main levée, et donc d'une non-décision qui pourrait semer la zizanie, horripilaient son esprit maniaque et cartésien, bien que le cas ne ce fut jamais présenté. Or il s'avère que le Nain qui fut choisi, bien qu'aussi sage et aussi vénérable que ses pairs, avait une tendance nettement moins conservatrice. cf Au sujet des Nains et du grand Royaume, rubrique 'Le Conseil de Cavenain'. The Half Cop |
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