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 Mithril, quand tu nous tiens !

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Hadhod Croix-de-Fer
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Mithril, quand tu nous tiens ! EmptyVen 25 Sep 2015 - 17:09
Mithril, quand tu nous tiens ! Gamil-11


- C'est encore loin ?

Le vieux Gamil commençait à perdre patience. Malgré la douceur de la température, sentir la pluie ruisseler sur le rebord de son capuchon bleu et s'immiscer dans ses vêtements était une sensation peu agréable. Cela faisait depuis la veille à l'aube qu'ils étaient sortis par la Porte de l'Est. L'après-midi touchait maintenant à sa fin et le petit groupe remontait toujours cette vallée étroite et encaissée du Caradhras. L'interminable sentier de fond de vallée s'était à présent transformé en une trace granitique et piégeuse qui escaladait le flanc de la montagne.  

Le Nain qui marchait à côté de lui, les poings liés dans le dos, fit semblant de n'avoir rien entendu. Il ne portait plus son armure d'antan mais les simples vêtements de voyage qu'on avait bien voulu lui donner. Seule la boucle en or de sa ceinture laissait soupçonner le prestige de son ancien rang. Derrière eux, les deux arbalétriers de la dix-huitième compagnie relevèrent la tête. L'un d'eux héla le prisonnier :

- Quand Gamil-aznân vous pose une question, vous répondez !

- Un ton en-dessous, jeune arrogant ! répliqua sauvagement le Nain ligoté. Montre un peu plus de respect envers un noble.

- Un ancien noble, vous voulez dire... ça fait un bon petit moment qu'on ne vous appelle plus Seigneur, à ce qu'il me semble. Et même si l'Intendant Bahin a promis de vous rendre votre titre en échange de ce que vous allez nous révéler, pour moi vous ne valez plus rien maintenant. Vendre les siens pour s'enrichir, traiter avec les humains, leur fournir armes et armures pour essayer d'usurper Hadhod Croix-de-Fer...

Gamil se retourna et un éclair sembla sortir de ses yeux. Tout le monde s'arrêta.

- Pardon monsieur, fit l'arbalétrier, je ne voulais pas vous offenser. Vous, vous êtes un Homme que j'estime, et la plupart des Hommes sont comme vous. Mais ces Hommes-là, ces agents de la Couronne de Fer étaient pires que de la vermine...

- Ce n'est pas cela, coupa sèchement Gamil. Cessez vos provocations, je n'ai pas envie que ça finisse mal. Ce qui est fait est fait, et je vous rappelle qu'il est le seul à accepter de nous donner l'information.

Il se tourna vers le prisonnier, respira profondément et répéta sa question :

- Alors, c'est encore loin ?

- Non, nous y sommes presque. Deux jours de marche, c'est ce que j'avais dit.

- Dans ce cas hâtons-nous, messieurs.

L'ancien seigneur n'avait pas menti : un quart d'heure après leur halte, le sentier s'arrêta net devant leurs pieds. Ils étaient arrivés devant une profonde crevasse, apparemment formée par un éboulement qui datait de quelques années. Gamil se pencha en avant avec précaution. Malgré les gouttes qui lui cinglaient le visage, il put discerner en contrebas des installations minières abandonnées, ainsi que de nombreux outils laissés sur place. Un petit wagonnet servant à l'extraction de la roche était renversé devant ce qui semblait être l'entrée d'un tunnel. Gamil hocha la tête.

- Ainsi le vrai-argent provenait de cet endroit reculé... Vos informations étaient donc exactes, je le ferai savoir à l'Intendant : il vous restituera votre titre de noblesse, et avec un peu de chance vous trouvera une cellule un peu moins spartiate.

Le Nain prisonnier planta ses yeux dans ceux du vieux sage.

- J'ai retrouvé ma noblesse dès l'instant où vous avez posé les yeux sur ce gisement. Me voici soulagé d'un grand poids. Mais vous vous trompez, vieil homme, je ne passerai pas le restant de mes jours au Khazad-dûm derrière des barreaux, fussent-ils faits tout en mithril ! Je n'attends qu'une seule chose maintenant... Ulgan ! Ulgan ! Ulgan !1

E
t avant que personne eut pu faire quoi que ce soit, il sauta tête la première dans la crevasse.



1. Ulgan = la mort (khuzdûl).


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Mithril, quand tu nous tiens ! EmptyJeu 1 Oct 2015 - 17:20
Il y eu un long moment de silence. Nos trois protagonistes regardaient avec des yeux emplis de dégoût et d'horreur le corps sans vie du Seigneur Nain, qui gisait face contre terre en contrebas. Son sang commençait à se répandre autour de sa tête et à suivre le goulet pierreux de la faille, ruissellement vermeil que les gouttes de pluie peinaient à diluer. Combien de temps restèrent-ils ainsi ? Nul n'aurait su le dire. Plusieurs minutes, au moins. Même l'arbalétrier qui, tout à l'heure, n'affichait que du mépris pour le prisonnier, ne pouvait repousser la pointe d'horreur provoquée par cette mort si brutale. Ce fut Gamil qui, le premier, revint à la réalité...

– Je me serais bien passé de ça. Hadhod sera très mécontent de toute cette affaire, quand il viendra à l'apprendre : maintenant le peuple va penser qu'il fait disparaître ses détenus, ou pire, qu'il les fait exécuter. C'était votre boulot de surveiller notre prisonnier.

– Notre boulot, répliqua le second arbalétrier, plus jeune que son acolyte et qui portait un cache-œil, c'était de l'empêcher de s'enfuir et de l'empêcher d'attenter à votre vie. On était loin d'imaginer qu'il allait mettre un terme à la sienne !

– Et pourtant il l'a fait, renchérit le vieil homme, et il est hélas impossible de faire machine arrière. On ne peut pas rapporter sa dépouille au Khazad-dûm, les chemins sont par trop escarpés, cela prendrait des siècles. On ne peut pas le brûler, il n'y a pas assez de bois dans ces escarpements granitiques, rien que des arbustes rabougris qui ne suffiraient même pas à allumer un petit feu de camp. Et puis les seuls Nains Brûlés de l'Histoire sont ceux qui ont péri glorieusement dans les grandes guerres, ce qui est loin d'être le cas ici. Le mieux, c'est d'élever un cairn au-dessus de lui...

L'idée n'était pas du tout du goût des deux soldats, qui le firent bruyamment savoir. Eux auraient bien laissé pourrir le cadavre à ciel ouvert, pour le bonheur des oiseaux charognards, mais Gamil était intransigeant.

À leurs pieds, les marches d'un escalier taillé grossièrement dans la paroi, leur permirent de descendre (avec grande précaution) jusqu'au fond de la crevasse. Les deux compères posèrent leurs arbalètes et commencèrent à chercher des pierres (ce qui était aisé vu la nature du terrain) et à les empiller sur le corps. Heureusement, Gamil n'avait pas exigé que l'on retourne le maccabée : patauger dans le sang était déjà assez désagréable. Le vieux sage les aida un peu, amassant quelques cailloux d'un air absent et méditatif : de temps à autre, il jetait un coup d'oeil au trou à moitié masqué par le wagonnet, qui semblait s'enfoncer dans la montagne à quelques dizaines de mètres d'eux.

– Vous pensez qu'il y a encore de quoi faire là-dedans ? demanda le borgne.

Tiré brusquement de ses pensées, Gamil mit quelques instant avant de répondre...

– Selon les rares témoignages qu'on a pu tirer, ce gisement n'aurait été exploité que peu de temps. Il aurait été mis en activité pas bien longtemps avant les grands troubles qui nous ont secoués dernièrement. On peut dire qu’il a failli causer notre perte. Hélas, nos ennemis avaient vu juste : c'est dans le mithril que se trouvait la seule clef capable d'ouvrir le tiroir de la traîtrise dans le coeur des Khazâd. Même maintenant que toute cette histoire est derrière nous, je me demande, au fond de moi, si c'est une bonne chose d'aller jouer à nouveau de la pioche en ce triste lieu. Mais Hadhod, ou tout du moins Bahin, ne peut pas non plus le laisser à l'abandon, ce qui attirerait tous les brigands et mécréants des Terres du Milieu. La réhabilitation semble être la décision la moins mauvaise.

Sur ces paroles peu optimistes, les trois compagnons finirent de poser les dernières pierres sur le cairn du seigneur renégat.

– On devrait l'appeler Hundanud A'lâju, le Tertre-de-la-Honte, et ce serait même un nom trop indulgent pour...

Mais l'arbalétrier fut stoppé net dans ses médisances. Du trou béant venait de résonner un écho métallique, comme d'un outil qui tomberait sur une dalle rocheuse...


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Mithril, quand tu nous tiens ! EmptyMer 27 Jan 2016 - 19:05
Huit jours plus tard, à l'intérieur du Khazad-dûm...

Mithril, quand tu nous tiens ! Ghaal12

Ghaal n'était point né ici mais dans les lointains Monts du fer, Zirinhanâd comme on les nomme dans le langage des Nains. Mineur de son état, il avait intégré les équipes de la célèbre Coopérative du Fer, et avait pendant des années extrait l'argent et le topaze, le fer et l’améthyste, l'étain et le béryl, et bien d'autres minéraux. La-haut, il n'y avait pas de mithril, bien que d'aucuns en aient entendu parler, cela va de soi. C'est pourquoi il demanda à être envoyé en Moria lors de la vague de migration de l'année 296, durant laquelle fut inauguré le siège social de la coopérative à Khazad-dûm.

Bien qu'il fût encore jeune, les années de travail dans les profondeurs, à la pioche comme à la pelle, lui avaient donné un physique robuste. Son nom extérieur, Ghaal, était d'ailleurs une « nanisation » du mot dalien gal, lui-même dérivé du vieux dalien galti, qui signifiait sanglier. Et tout comme cet animal, Ghaal ne s'emportait que lorsqu'il était mis en difficulté ou en danger : sa réaction pouvait alors, dans ces cas-là, être démesurée. Le reste du temps, il était d'un naturel calme et réservé.

L'épaule appuyée contre le chambranle de la porte, il guettait l'arrivée de celui avec qui il avait rendez-vous. On disait qu'il venait des colonies de l'ouest, qu'il s'agissait d'un Torse-Large, et qu'il était ingénieur. Trois raisons qui auraient pu le mettre un brin mal à l'aise. Mais ce n'était pas le moment de se laisser aller à la crainte de l'étranger, non plus qu'au complexe d'infériorité. Ah tiens, le voilà !

– Medenor, je présume ? Oui, c'est bien ici le siège de la Coopérative du Fer. Suivez-moi, le directeur vous attend.

Il mena l'ingénieur jusqu'à un escalier à demi-tours, et ils commencèrent à arpenter les centaines de marches qui montaient au sommet de la tour. Ils appelaient ça une tour, bien qu'en vérité elle fut intégrée sur deux niveaux des mines : elle émergeait du sol de la Première Profondeur, et traversait celui du Niveau Zéro, à hauteur de son cinquième étage, pour faire pointer son faîte à quelques mètres du plafond de ce même Niveau Zéro, neuf étages plus haut que sa porte d'entrée. On comprend leur essoufflement en arrivant en haut.

Ghaal frappa à la porte qui leur faisait face, et ils entrèrent dans une petite salle carrée, dont pratiquement toute la superficie était occupée par une table nappée aux couleurs et aux symboles de la coopérative. A l'autre bout, il y avait Flosi. Le Flosi. Le légendaire chef de la société, que bien peu à Khazad-dûm n'avaient eu la chance de voir ces derniers temps, cloîtré qu'il était dans sa tour.

– Ah, monsieur Khazadrir, prenez place je vous prie. Ghaal, restez aussi. Je l'avoue, quand j'ai reçu votre demande, je n'ai pu m'empêcher de me croire sous la providence de Mahal. Mes ingénieurs et concepteurs sont tous occupés sur divers chantiers. Et vous savez ce que c'est, quand un projet est entamé par untel, il est peu commode de le refiler à quelqu'un d'autre. J'ai donc besoin d'un nouvel ingénieur, pour un tout nouveau projet : on peut dire que vous tombez à pic !

Le volume de sa voix baissa imperceptiblement.

– Puisque vous nous venez de loin, vous l'ignorez peut-être. Je serai bref et concis. J'ai reçu une information selon laquelle un gisement de vrai-argent encore peu exploité aurait été découvert, à quelques jours de marche de la Porte Est, sur les contreforts du Barazinbar. Toujours selon cet informateur, il pourrait avoir été investi par quelque brigand, peut-être un petit groupe de gobelins, je n'ai pas plus de précisions. L'Intendant Bahin aurait étouffé l'affaire pour éviter d'agiter la cité en l'absence de Hadhod. Étant en théorie à l'extérieur du Khazad-dûm, ce puits ne tombe pas sous la juridiction des autorités, et est donc, par là même, libre à exploiter. Le gouvernement ne tardera pas à mettre discrètement la Compagnie Minière sur de coup, si ce n'est déjà fait. C'est elle qui a réalisé la plupart des nouvelles mines de Cavenain ces dernières décennies. Mais... je compte prendre le contrôle de ce puits avant elle, et l'exploiter au nom de la Coopérative. C'est parfaitement légal.

Flosi laissa le temps à son auditeur de digérer toutes ces informations. Ce que ce dernier ignorait, c'est qu'il avait été suivi ces derniers jours. On avait vérifié quels lieux il fréquentait,  qui il allait voir, quel était son comportement, bref on avait vérifié si Medenor était fiable. Le directeur ne voulait prendre aucun risque, surtout sur un projet de cette importance.

– Je suis en train d'équiper un groupe de mineurs pour qu'ils puissent se défendre, dans le cas où les occupants actuels, qui sont sûrement des gens peu recommandables, ne voudraient obtempérer. C'est Ghaal ici présent qui prendra la tête de cette expédition. Je veux qu'un ingénieur les accompagne pour imaginer la conception des installations minières. Quand je dis que vous tombez à pic, cela ne veut toutefois pas dire que je compte prendre le premier candidat venu. Je préfère de loin ne rien tenter du tout plutôt que de voir ce projet se transformer en fiasco, avec les conséquences financières qui vont avec. Donc, monsieur Khazadrir, premièrement, dites-moi si vous pensez être à la hauteur de la tâche, et deuxièmement, si oui, dites-moi pourquoi vous pensez être à la hauteur de la tâche.


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Dernière édition par Hadhod Croix-de-Fer le Sam 12 Mar 2016 - 14:05, édité 2 fois
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Medenor Kazadrir
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Mithril, quand tu nous tiens ! EmptyDim 31 Jan 2016 - 19:22
Les premiers jours, Medenor déambula dans Khazad-dûm empreint d'admiration. Certes, Tronjheim était déjà un très bel accomplissement d'ingénieur et d'architecture, mais Khazad-dûm la surpassait et de loin : la cité naine était d'une complexité remarquable, tout en tunnels, en niveaux, s'étendant dans toutes les directions de l'espace et si loin dans le sol ! Il ne pouvait que saluer le travail accompli par les générations naniques antérieures, et plus particulièrement à ses pairs d'autrefois, ces ingénieurs qui avaient rivalisé d'ingéniosité et de l'hardiesse technique dont ils avaient fait preuve.

Néanmoins, l'admiration qu'il ressentait ne put occulter complètement la raison de sa venue à Cavenain : la Confrérie des Ingénieurs l'avait mandé en ces lieux afin de participer aux travaux d'ingénierie et à la prospection minière du mithril, et c'était précisément pour cela qu'il avait décidé de prendre contact avec l'antenne local de la Coopérative du Fer, qui lui semblait être à même de lui proposer de bonnes perspectives de travail et des projets intéressants. Il avait rapidement reçu une réponse favorable à sa demande d'entrevue avec la tête pensante de l'organisation, un certain Flosi, dont il n'avait néanmoins jamais entendu parler. Sa personne de contact, quant à elle, se nommait Ghaal et devait l'attendre au lieu de rencontre, devant les bâtiments de la Coopérative. Et c'est en effet là qu'il le trouva.

– Medenor, je présume ? Oui, c'est bien ici le siège de la Coopérative du Fer. Suivez-moi, le directeur vous attend.

C'est moi, en effet. Et vous devez être Ghaal. Après vous !

Medenor fut ainsi introduit dans la tour de la Coopérative, aux proportions importantes à première vue. Ils aboutirent finalement dans une salle faisant office de bureau pour Flosi. Ce dernier lui expliqua bien rapidement les projets de la Coopérative à propos d'un gisement de vrai-argent récemment découvert près du Barazinbar, et de la course à son exploitation entre la Coopérative du Fer et la Compagnie Minière. Medenor commençait à comprendre les tenants et aboutissants de cette "course au mithril", ainsi que son rôle à jouer dans cette entreprise : superviser la conception et le développement des installations minières au niveau du filon. Un projet des plus alléchants pour un jeune ingénieur tel que lui !

– Donc, monsieur Khazadrir, premièrement, dites-moi si vous pensez être à la hauteur de la tâche, et deuxièmement, si oui, dites-moi pourquoi vous pensez être à la hauteur de la tâche.

L'ampleur de la tâche semble grande, et je comprends tout à fait votre question quant à la force de mon profil dans l'accomplissement de cette entreprise. Néanmoins, sachez que je relèverai le défi avec joie, tant le projet à porter me paraît des plus intéressants. D'autant que le contexte d'émulation entre la Coopérative et la Compagnie me parait à même de stimuler ce projet, de le mener à termes.

Ce faisant, je me considère à même de remplir cette tâche de par mes capacités intellectuelles à même de remplir les besoins technologiques qu'impliquent votre projet. Mes années d'apprentissage au sein de la Confrérie des Ingénieurs sont la meilleure preuve que je puisse vous fournir quant à la force de mon profil. C'est d'ailleurs cette dernière qui m'a recommandé de me rendre à Khazad-dûm, afin d'amener mon savoir et mon expertise en ingénierie. J'avais diverses opportunités et c'est sans hésitation que j'ai choisi votre Coopérative ; et me voilà. Libre à vous d'accepter ou non ma candidature en votre sein, mais sachez que vous ne serez pas déçu !


Medenor croisa ensuite les bras, laissant Flosi digérer sa réponse, et prendre une décision.
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Mithril, quand tu nous tiens ! EmptyMer 3 Fév 2016 - 18:55
– Bien !

Flosi hocha la tête en signe d'approbation. Son candidat avait les capacités adéquates à cette mission, cela se sentait dans l'assurance de son argumentation. Qui plus est, la Confrérie des Ingénieurs était réputée jusqu'ici, et plus loin encore, pour son niveau d'excellence, et attestait de la fiabilité de ses membres. Il n'était pas impossible, en effet, que Medenor ait d'autres opportunités ailleurs qu'à la Coopérative, bien qu'il put également s'agir d'un coup de bluff de sa part.

– Vous êtes engagé,
 lança-t-il sans préavis. Votre contrat vous parviendra dans la journée. L'expédition part demain au point du jour. En attendant, suivez Ghaal, ce sera votre supérieur hiérarchique pendant toute la mission.

T
andis qu'ils redescendaient bruyamment les volées d'escalier, celui qui était désormais le chef de cette expédition se laissa aller à quelques confidences pour briser la glace. Il n'était pas quelqu'un de particulièrement loquace, mais avait une grande sincérité.

– Je dois l'avouer, je ne suis pas totalement serein quand je pense à ce travail. C'est la première fois que je suis investi d'une telle responsabilité, moi qui jusqu'à présent n'était qu'un simple mineur jouant de la pioche. Je suis très heureux de faire mes preuves, bien entendu, mais je ressens une certaine appréhension à l'idée de devoir gérer toute une équipe, pour une mission aussi cruciale. En plus, quand j'y pense, vous êtes sans doute, et de loin, plus intelligent que moi, ça me met un peu mal à l'aise de devoir vous commander... Mais rassurez-vous, je ne suis pas trop pénible !

Un étage plus bas, Ghaal fit signe à Medenor de stopper sa descente et de le suivre. L'écho de rires et de discussions bruyantes emplissait tout cet étage.

– Venez par ici, je vais vous présenter à nos hommes, et ensuite nous irons à l'armurerie chercher l'équipement nécessaire pour... pour dissuader ceux qui se trouvent dans ce trou de faire trop de résistance.

Bien que l'heure du repas de midi eut passé depuis un bon moment déjà, le réfectoire était occupé par une bonne dizaine de nains, d'âges disparates mais qui avaient en commun leur physique robuste et leurs doigts noueux, bien qu'ils ne fussent en aucun cas de la branche des Torses-Larges, mais de celle, la plus répandue à Khazad-dûm, des Longues-Barbes. C'étaient à présent les subalternes de Ghaal, bien que quelques jours plus tôt ils aient été ses collègues...

– Ah, voilà le petit chef d'un jour ! ricana un individu jovial au visage rond.
– Alors, on vient se mélanger à la populace ? railla un autre.
– Et voilà donc l'intellectuel, je présume ? reprit le premier. Voilà qui fait monter en flèche l'intelligence du groupe...

De braves gens.

– Un peu de tenue, vous autres. Medenor, je vous présente les mineurs que vous aurez le malheur de côtoyer dans les jours et semaines à venir ! N'ayez crainte, ils sont doux comme des agneaux ; ils ont juste la parole facile. Camarades, voici monsieur Medenor Khazadrir, qui nous vient des lointaines Montagnes Bleues.

Il y eut un silence soudain. Ghaal regretta d'avoir laissé échappé ce dernier détail aussi rapidement : il existe une petite rivalité entre les seigneurs de Cavenain et de Tronjheim, entre Hadhod Croix-de-Fer et Toner Ghomenar, rivalité qui transparaît parfois parmi leurs peuples respectifs, bien qu'elle soit souvent tournée en rigolade.

– J'imagine qu'y en a quand même des bons ! lança enfin l'un des travailleurs avec une pointe de malice dans le regard.

♦ ♦ ♦

L'après-midi passait...

Ghaal, après s'être absenté un moment, envoya chacun d'entre eux à l'armurerie, mais un par un, pour que leur manœuvre n'éveille pas la curiosité des passants : il aurait en effet été de très mauvais ton de faire marcher un groupe de presque quinze nains dans les couloirs, avec le vacarme de leurs bottes tapant sur la pierre, de les faire entrer tous ensemble chez l'armurier et de les en faire ressortir armés de pied en cape comme une petite armée de conscrits. Non, ils y iraient chacun leur tour, et ne se verraient octroyer que des armures de cuir et des casques qu'ils mettraient sous leurs capuchons. Pour le reste, ils auraient leurs habituelles pioches, bien plus discrètes que des haches et presque aussi utiles. Car ils ne partaient pas pour mener une guerre, mais pour se défendre en cas de nécessité.

– Souhaitez-vous vous munir d'une arme et d'une protection ? demanda-t-il à l'ingénieur. Rassurez-vous, je ne vous demanderai pas d'aller explorer en première ligne. Mais ce serait peut-être prudent, néanmoins... C'est vous qui voyez. Oh, et pendant que j'y pense : j'ai été récupérer votre contrat, tout à l'heure.

Il sortit une petite pochette en cuir, dans laquelle se trouvaient deux feuilles de papier quasiment identiques.

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Medenor Kazadrir
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Mithril, quand tu nous tiens ! EmptySam 6 Fév 2016 - 15:40
Medenor accueillit avec satisfaction la réaction de Flosi. Sa réponse avait semble-t-il convenu à son désormais nouvel employeur qui, contrairement à son discours d'introduction, fut des plus brefs et concis dans sa réponse. Sans plus de cérémonies, Medenor salua Flosi et s'engagea donc à la suite de la personne désormais responsable de sa personne, Ghaal, qui, au contraire de Flosi, entama un monologue teinté d'appréhension quant à sa nouvelle situation personnelle et aux événements futurs.

Rassurez-vous. Tout nain a son rôle à jouer dans une telle entreprise, et je ne doute pas que vous trouverez la meilleure façon de mettre à profit vos compétences et aptitudes au service du bien commun. C'est en forgeant qu'on devient forgeron, c'est en minant qu'on devient mineur ; pareillement, c'est en supervisant qu'on devient un bon superviseur. Je ne pense pas que Flosi ou le reste de l'équipe attende de vous que vous excelliez de but en blanc dans votre nouvelle fonction. En tout cas, ce n'est pas mon cas, si cela peut vous aider à avoir l'esprit plus apaisé. Nous verrons bi...

– Ah, voilà le petit chef d'un jour !

Medenor fut interrompu par un autre nain, alors qu'ils pénétraient dans ce qui devait être un réfectoire. Ainsi donc, voilà le reste de l'équipe. Il savait comment se comporter avec ce genre d'individus.

Et voilà donc l'intellectuel, je présume ? Voilà qui fait monter en flèche l'intelligence du groupe...

Il était donc grand temps que j'arrive, n'est-ce pas ? Sans rancunes, j'espère ? La tâche qui s'annonce peut paraître ardue, mais je vois là une bande de nains des plus aptes à l'accomplir. Pas vrai ?

Camarades, voici monsieur Medenor Khazadrir, qui nous vient des lointaines Montagnes Bleues.

– J'imagine qu'y en a quand même des bons !

Et même plus que bon, si j'ose dire. Vous verrez bien ce que les Tronjheimer sont capables de faire quand on sera sur place !

Medenor espéra avoir trouvé les mots justes pour briser la glace, tout en évitant de se montrer intimidé ou quoi que ce soit d'autres. Il arrivait seul dans un nouveau groupe, et c'était à ce moment précis qu'il devait imprimer sa place au sein de ce dernier, en définissant directement qui il était sur le plan social, et comment les autres devraient le percevoir lui. Ne pas se montrer faible ou inférieur. Être fier de son héritage. Fier des Montagnes Bleues.

♦ ♦ ♦

Vint enfin le moment d'aller s'équiper à l'armurerie. Medenor possédait déjà quelques possessions personnelles, notamment sa précieuse sacoche à outils d'ingénieur. Il observa néanmoins ce qui l'armurier lui proposait : si c'était offert dans le cadre de l'expédition, il n'allait pas chipoter !

– Souhaitez-vous vous munir d'une arme et d'une protection ? Rassurez-vous, je ne vous demanderai pas d'aller explorer en première ligne. Mais ce serait peut-être prudent, néanmoins...

Sur ce point, le bougre marquait un point, et non des moindres : sans savoir ce qui occupait actuellement les environs du gisement, mieux valait prévenir que guérir. Il accepta donc volontiers une pioche d'appoint, assez maniable à une main et pas trop encombrante. Elle pourrait même lui être utile, sur place, pour prélever des échantillons de roche ou de minerai. Il accepta également un casque, qui pourrait lui éviter de se blesser à la tête une fois dans les tunnels ; sans savoir les dimensions de ces derniers ...

Oh, et pendant que j'y pense : j'ai été récupérer votre contrat, tout à l'heure.

Medenor remercia l'armurier et récupéra les 2 papiers. Il lut attentivement le document, puis signa là où il était censée parapher son approbation pour lesdites conditions du contrat. Il rendit un exemplaire à l'armurier, qui devrait sans doute le renvoyer à son employeur.

On est d'accord que la pioche et le casque entrent dans le matériel spécifique ?

Il préférait être sûr !
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Mithril, quand tu nous tiens ! EmptyMar 9 Fév 2016 - 19:11
– Au vu de ce à quoi cette pioche et ce casque pourraient servir, oui, je crois qu'ils entrent pleinement dans le matériel spécifique.

Ce qui les attendait était tout sauf une banale expédition de prospection minière. D'habitude, les pionniers envoyés à la découverte de nouveaux gisements étaient exposés à des risques matériels : il s'agissait, la plupart du temps, d'effondrements causés par une exploitation par trop aventureuse. Là, ce serait différent, ils auraient peut-être à faire face à l'animosité d'inconnus qui pourraient ne pas apprécier leur venue. Certes, le danger n'aurait rien à voir avec celui qu'avaient connu ces mines voilà plus de treize siècles, lorsque la recherche de mithril avait déchaîné sur les Nains du Khazad-dûm un mal que nul, pas même leur roi, n'avait pu tenir en échec. Non, le danger des jours à venir n'était pas aussi terrible. Mais il n'était pas négligeable non plus.

Le regard rivé sur le plafond de pierre, Ghaal n'arrivait pas à fermer l’œil. Autour de lui, les ronflements étaient sporadiques, ce qui lui faisait dire que, pour les mineurs aussi, le sommeil était agité, voire inexistant. Ce ne sont pas des guerriers, pensa-t-il en lui-même. Et moi non plus. Nous sommes des travailleurs, de simples travailleurs, et nous voici à l'approche d'une situation que nous n'avons pas l'habitude d'affronter. Ce qui ne serait qu'une broutille pour une section de Gardes du Khazad, ou même pour de simples soldats en armes, nous apparaît comme une montagne. J'espère seulement qu'il ne vont pas rebrousser chemin, une fois au pied du mur... ou refuser de partir demain matin...

Il se rassura en se rappelant que tous s'étaient portés volontaires pour ce travail en pleine conscience des risques. Certes, la prime exceptionnelle qui leur avait été promise avait incité les plus réticents, mais aucun n'avait été forcé à prendre part à ce projet.

L'heure du lever arriva enfin, bien que dans les mines on ne pût jamais deviner avec précision le moment de l'aube. Seules les pièces situées en bordure des niveaux supérieurs recevaient la lumière du jour, et encore, seulement celles qui étaient dotées d'une ouverture ; et elles étaient peu nombreuses. La tour de la Coopérative n'en faisait pas partie. Dans les rangs des mineurs, excitation et crainte allaient de paire, formant un mélange particulièrement étrange.

– En route, mes camarades. Restez discrets tant que nous serons à l'intérieur de la cité. Inutile de leur donner du grain à moudre. Ce sera déjà assez difficile avec les gardes à la porte.

Ils cheminèrent donc aussi sobrement que possible, remontant les escaliers ancestraux qui menaient au Niveau Zéro, le niveau le plus étendu de Cavenain, le niveau originel excavé par Durin l'Immortel dans les années, les décennies, les siècles qui avaient suivi son arrivé ici, en des temps si anciens que même les plus vieux manuscrits de Mazarbul n'en comportaient aucune preuve. À cette heure matinale, bien peu d'habitants croisèrent leur chemin, et ceux qui le firent ne leur posèrent pas de question, dieu merci. Après bien des détours, ils passèrent le pont étroit en file indienne. Peu après, Ghaal s'arrêta et se tourna vers l'ingénieur.

– C'est à vous de jouer, maintenant, fit-il en posant le main sur l'épaule de Medenor.

Remarquant le regard perplexe de son vis-à-vis, il sentit une bouffée de chaleur monter en lui comme il se rendait compte de son oubli : il avait eu tellement de préparatifs à régler hier au soir qu'il avait tout bonnement omis de le mettre au courant !

– Hm... oui pardonnez-moi, ça m'est... sorti de la tête, balbutia-il. Notre expédition est légale, comme vous le savez, mais si nous pouvions passer la Porte Est sans être vus des gardes, ça permettrait de ne pas mettre la puce à l'oreille des autorités, et ainsi d'éviter que la Compagnie Minière ne hâte sa propre expédition. Bref ça peut nous faire gagner quelques précieux jours. Nous autres mineurs, nous sommes trop reconnaissables. Les gardes pourraient identifier l'un d'entre nous, et tout révéler. Mais vous, ils ne vous ont jamais vus, ils ne vous connaissent pas. L'idée est que vous partiez devant nous, et que vous tâchiez d'éloigner les gardes de la porte pendant assez longtemps pour que nous puissions sortir hors des mines. Ensuite, vous n'aurez plus qu'à sortir vous-même. Allez-y, nous attendrons un quart d'heure ici avant de vous suivre. Ça devrait vous laisser le temps de trouver un stratagème. Après tout, vous êtes la tête pensante du groupe, Medenor.

Le sourire gêné qu'il lui adressa n'avait rien de très rassurant.


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Medenor Kazadrir
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Mithril, quand tu nous tiens ! EmptyDim 14 Fév 2016 - 11:56
– Au vu de ce à quoi cette pioche et ce casque pourraient servir, oui, je crois qu'ils entrent pleinement dans le matériel spécifique.

Et c'est pas plus mal ! Je la prend aussi alors, on sait jamais ce qu'on pourrait trouver une fois sur place, n'est-ce pas ?

Il emmena donc tout son équipement de mission fraîchement acquis jusqu'à la loge qu'on lui avait attribué pour la nuit. Une unique pièce, spartiate et dénuée de luxes autres que les commodités de base, mais qui faisait son office : permettre à quelque visiteur ou invité de passage de passer une nuit tranquille et réparatrice, aux frais de la Coopérative (bien que lesdits frais ne dussent pas être très élevés). Il profita des quelques heures au calme avant le coucher pour rédiger quelques pages dans son livre. Ce dernier lui servait de recueil : il y couchait sur papier ses idées, ses aventures et mésaventures ainsi que tout ce qu'il jugeait digne d'être écrit et gardé en mémoire.

Quoi qu'il en fut, c'est frais et dispo que Medenor se réveilla le lendemain matin, extrait d'un sommeil de plomb par Ghaal qui rassemblaient les différents membres de l'expédition. Il fut prêt en une vingtaine de minutes, vérifiant qu'il avait bien toutes ses affaires et s'équipant de la meilleure façon possible, afin que rien ne puisse entraver ses mouvements et que sa démarche resta souple.

– En route, mes camarades. Restez discrets tant que nous serons à l'intérieur de la cité. Inutile de leur donner du grain à moudre. Ce sera déjà assez difficile avec les gardes à la porte.

Il ne pensait pas si bien dire ! Medenor tomba des nues lorsqu'on lui expliqua que c'était à lui de les faire sortir. Il devait.. faire une diversion, s'il comprenait bien. Faire en sorte que les gardes soient distraits d'une quelconque manière que ce soit, laissant ainsi le champ libre au groupe pour quitter la citadelle.

Après tout, vous êtes la tête pensante du groupe, Medenor.

Et bien et bien, soit ! Je vais tâcher de trouver quelque chose, rapidement au vu des maigres 15 minutes qui me sont offertes..

Medenor se mit à cogiter aussi vite qu'il le pouvait. Il vérifia ce qu'il avait sous la main, notamment les outils dans sa sacoche. Ces derniers étaient en bon acier, et les entrechoquer pouvait faire pas mal de boucan.

Hum. Oui, c'est une idée. À tenter !

Medenor se mit en marche, d'un pas léger et décontracté ; il ne voulait pas attirer l'attention. Il les salua au passage, ne s'arrêtant pas. Une fois la Porte Est passée, Medenor continua d'avancer une cinquantaine de mètres (il ne devait pas trop s'éloigner, rester à porter d'oreilles), puis chercha un quelconque endroit où il pourrait se mettre à l'abri des regards. Puis, il sortit son marteau et saisit sa pioche. Il posa cette dernière à plat, et fit teinter légèrement le marteau sur cette dernière une première fois. Le bruit fut clair, métallique. Il pria Aulë, espérant que son plan marcherait.

Medenor se mit alors à taper de manière chaotique la pioche avec le marteau. La cacophonie des deux objets métalliques s'entrechoquant aurait pu faire croire à une rixe ou un combat armé. Ce à quoi Medenor crut utile d'ajouter de la voix.

Argh ! Non ! Mécréant ! Tu vas voir ! Je vais t'en donner moi de la pioche !
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Hadhod Croix-de-Fer
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Mithril, quand tu nous tiens ! EmptyJeu 18 Fév 2016 - 21:47
Mithril, quand tu nous tiens ! Ghaal12

Après avoir attendu ce qui lui sembla être un quart d'heure, Ghaal fit signe aux mineurs de reprendre leur progression. Prudemment, silencieusement, le groupe arpenta les couloirs et les escaliers qui séparaient le Pont de la Porte Est, et qui étaient les moins fréquentés : en effet rares étaient les habitants qui logeaient de manière permanente dans cette partie des mines, jugée trop exposée, bien qu'il n'y eu plus eu d'attaque depuis un bon bout de temps. Par tradition, la population se concentrait à l'ouest du Pont, qui faisait office d'obstacle pour tout ennemi qui aurait pu forcer l'entrée.

Aujourd'hui, l'expédition ne voulait pas forcer l'entrée, mais bel et bien sortir le plus discrètement possible.

Ils étaient arrivés en vue de la porte, enfin. Une lumière grise inondait l'espace qui les séparait d'elle. S'approchant à pas de loups, ou tout au moins avec autant de silence que le peuvent des nains bottés et équipés, ils virent bientôt nettement le ciel matinal apparaître devant eux et sentirent le souffle de l'air frais sur leurs visages. Un des battants était entrouvert, ce qui était inhabituel, car en temps normal l'entrée était soit ouverte en grand pour laisser entrer ou sortir des individus, soit fermée complètement. Le signe était de bon augure. En tendant l'oreille, Ghaal crut entendre l'écho de vives paroles à l'extérieur, mais elles semblaient provenir d'une certaine distance. Le chef de la mission se risqua à passer la tête par l’entrebâillement, et à son grand soulagement vit que le seuil de l'entrée était déserté.

Tous les mineurs sortirent et contemplèrent les contreforts pierreux, qui semblaient briller avec une teinte presque trop claire pour leurs yeux habitués à l'obscurité. La vallée d'Azanulbizar s'étendait à leurs pieds, mais ils n'eurent pas le loisir d'admirer l'herbe onduler sous la brise, non plus que de s'amuser à conjecturer sur la position exacte du Kheled-zâram... Ghaal pointa son doigt vers un amas de gros rochers sur leur gauche, de derrière lequel semblaient venir les voix qu'ils venaient d'entendre. Il ne lui fallut pas plus longtemps pour comprendre où étaient passés les gardes, encore qu'il ignorât comment Medenor avait pu les attirer là-bas. Utilisant des rudiments d'iglishmêk, le langage gestuel des Nains, Ghaal signifia à ses hommes qu'ils devaient le suivre dans la direction opposée, c'est-à-dire vers le sud, jusqu'à ce qu'ils soient eux-même hors de vue, et de continuer encore pour plus de sécurité. Ce qu'ils firent.

Après quoi ils s'assirent les uns à côté des autres, laissant reposer leurs séants sur des pierres plates et pendre leurs jambes le long de la pente. Certains se permirent même le luxe d'étendre leur dos contre le sol et, mains derrière la tête, de regarder le gris du ciel devenir de plus en plus clair, ce qui provoqua un froncement de sourcils chez Ghaal.

Tout soudain, une silhouette apparut au-dessus d'eux.

– Medenor ! fit Ghaal dans un chuchotement exclamatif. Ça par exemple, j'ai bien cru que ma bourde allait compromettre notre sortie. Je suis heureux de vous revoir, et encore plus heureux que vous n'ayez pas été suivi... Rassurez-moi, vous n'êtes pas suivi ?

L'ingénieur fit signe que non.

– Vous me raconterez comment vous avez accompli ce prodige, mais pas tout de suite. Ne traînons pas ici. Suivez-moi, vous tous ! Flosi m'a longuement expliqué comment trouver le gisement, et comme la mémoire n'est pas mon meilleur allié, je me suis fait un petit pense-bête qui nous permettra, j'espère, de ne pas finir au fond d'un éboulis.

Il sortit de son sac de voyage un petit morceau de parchemin plié à de multiples reprises, qu'il déploya. C'était là une carte des environs, assez peu esthétique mais assez précise : on y voyait notamment des courbes de niveaux, chose plutôt rare sur les cartes de cette époque. En rouge, la ligne du chemin à parcourir serpentait, reliant deux pictogrammes, le premier étant un rectangle divisé en deux par une ligne verticale, qui représentait les portes qu'ils venaient de passer, et le deuxième un rond noir accompagné d'une rune M.

– M pour Magot, ricana l'un des mineurs.

C'est ainsi que le groupe se mit en route, laissant derrière lui les confortables demeures du Khazad-dûm pour risquer l'aventure en-dehors des mines. Ils marchaient la plupart du temps en file indienne sur les sentes étroites et pierreuses. Ghaal avait donné la carte à Medenor et lui avait demandé de marcher en tête, et il s'était placé juste derrière lui pour pouvoir discuter et faire davantage connaissance. Il n'avait jamais eu l'occasion de visiter les Montagnes Bleues, et se délectait de chaque détail que l'ingénieur voulait bien lui donner. Les moqueries des gars envers ce dernier avaient cessé, tant ils avaient été surpris de sa faculté à se jouer des gardes.

Le soleil se leva, rouge, à l'est dans leur dos et coloria les pierres froides d'une teinte un peu plus chaleureuse. Un mineur entama un chant de marche bien connu en Moria, auquel répondit un autre, et un autre encore, et bientôt tout le groupe entonna les paroles. Même Ghaal laissa aller sa voix...


" Relève la tête, ô artisan,
Toi qui te languit des statues
Aux traits sévères et vénérables
Des souverains du temps jadis.

Reprend espoir, ô forgeron,
Toi qui regrette ton foyer
Et la chaleur si bénéfique
De ses rouges et ardentes braises.

Réjouis-toi, ô architecte,
Toi qui empli de nostalgie
Ferme les yeux pour voir en songe
Les dômes altiers du Khazad-dûm.

Toi qui voyage aux quatre vents,
C'est le roc brut que tu côtoie,
C'est le soleil qui te réchauffe,
C'est le ciel bleu qui te regarde.

De loin plus grandioses et sacrées
Que toutes les oeuvres des khazad  
Sont les créations de Mahal

Toujours en sera-t-il ainsi. "


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Mithril, quand tu nous tiens ! EmptyMar 23 Fév 2016 - 20:43
Comme sur des roulettes de chariot de mine. Son plan marcha à merveille, et il dût lui-même admettre que, sur le moment, il n'y croyait qu'à moitié. Mais force fut de constater que les gardes vinrent s'enquérir de la situation, par professionnalisme et vu la proximité des bruits. Ils ne tombèrent finalement que sur Medenor aux prises avec ses outils. L'ingénieur, jouant le niais, arbora son plus beau sourire à l'adresse des deux gardes.

Foutus outils! Cette pioche refuse de tenir dans mon sac, j'ai beau taper du marteau, elle résiste, la fourbe ! Pardon de vous demander ça mais, qu'est-ce que vous faites ici ? C'est quand même pas mon raffut qui vous a fait venir, si ? Si c'est le cas, je m'en excuse et vous souhaite une bonne journée !

Et Medenor planta les deux gardes sur place, remballant son fourbis et se remettant en route, à la recherche du reste de la compagnie. Il espérait que sa diversion, ayant eu l'effet escompté, avait permis aux autres de passer incognito. Il fut soulagé de constater que c'était le cas. Il fut d'ailleurs accueilli par un Ghaal à l'air plus que satisfait.

Medenor ! Ça par exemple, j'ai bien cru que ma bourde allait compromettre notre sortie. Je suis heureux de vous revoir, et encore plus heureux que vous n'ayez pas été suivi... Rassurez-moi, vous n'êtes pas suivi ?

Pas le moins du monde. La ruse était grossière, mais efficace !

L'ingénieur eut alors l'occasion de jeter un œil à la carte de leur périple. Une carte des plus intéressantes et de qualité qui plus est. Tout en marchant, carte en main, Medenor discutait avec Ghaal de tout et de rien.

Vous savez, les Montagnes Bleues sont magnifiques. Et que dire de Tronjheim. Le cœur de la montagne abritant la citadelle est particulièrement riche en minéraux et pierres précieuses. Mais ce qui frappe le plus les visiteurs des autres royaumes nains, c'est bien la mer. Nous n'en sommes pas loin, depuis Tronjheim : le sel est exporté à des prix que vous n'imaginez même pas. Ah, le sel de Tronjheim.. Parfait sur une bonne pièce de viande ! Ah, la mer. J'en garde un très bon souvenir. C'est à voir au moins une fois dans votre vie. Cette vaste étendue d'eau qui s'étend à perte de ...

Medenor fut interrompu par le chant des mineurs. Une litanie à priori locale aux lyriques classiques, destinée à entretenir le moral durant la marche, tout en apportant la chance sur l'expédition. Medenor se surprit lui-même à taper dans ses mains au rythme de la musique, à défaut d'en connaître les paroles.

Un bien beau chant que vous avez là. C'est d'ici ?
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Hadhod Croix-de-Fer
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Mithril, quand tu nous tiens ! EmptySam 27 Fév 2016 - 11:05
Mithril, quand tu nous tiens ! Ghaal12

– Pour dire vrai, ce chant n'appartenait pas à ce pays à l'origine, il a été composé en des régions bien plus nordiques. Par qui exactement, je l'ignore car il s'agit plutôt là d'un chant populaire que d'une œuvre poétique à part entière. Ce qui est certain, c'est qu'il a été repris par la plupart des voyageurs au long cours qui quittaient Erebor et les Monts du Fer, pour aller vendre leurs créations ou leur savoir-faire dans le vaste monde, et notamment dans la Cité Blanche du pays de Gondor. Les paroles rendent hommage à la beauté des grandes étendues, que nous oublions trop souvent, nous qui creusons la pierre et vivons sous terre, afin de consoler le voyageur qui erre loin de son logis. Les gars et moi avons opéré un ou deux changements dans les vers pour la mettre à la mode locale.

Ah, la nostalgie commençait à poindre dans les paroles du brave Ghaal. Il était loin du lieu qui l'avait vu naître et, bien qu'il se trouvât heureux à Khazad-dûm, il regrettait parfois ses montagnes natales, où était restée sa famille. Il se dit que Medenor pouvait comprendre cela mieux que personne, et qu'il ressentirait tôt ou tard ce sentiment. Après tout, l'ingénieur n'était arrivé que depuis peu.

– Vous connaîtrez ce refrain maintenant. J'imagine qu'il vous aurait bien servi dans les longues lieues qui séparent les Montagnes Bleues de la Moria. Pour ma part, je n'ai jamais vu la mer, pas même en songe, et je dois dire que l'idée d'une étendue d'eau à perte du vue m'angoisse presque. L'eau est tout le contraire de la pierre : le roc est solide et sûr, l'eau est mouvante et impalpable. Pourtant, je comprends que vous y soyez attaché, car vous êtes né à son contact, pourrait-on dire, et y avez vécu longtemps, et je présume qu'à la longue je m'y ferais, si jamais j'étais amené à vivre là-bas dans l'ouest. Mais pour l'instant, ce n'est pas à l'ordre du jour. D'ailleurs, la Coopérative du Fer n'existe pas à Tronjheim, bien que certains de nos marchands aillent parfois y faire commerce et en ramener le précieux sel dont vous parlez. Nous autres mineurs n'avons pas souvent le privilège de nous en payer, et devons nous contenter du sel au goût moindre qui vient d'on ne sait où, pour conserver nos viandes.

Ghaal se tut un instant, se demandant s'il pouvait se permettre de poser la question qui le titillait. Il ne résista finalement pas :

– Je... euh... en avez-vous sur vous, par hasard ? Pardonnez ma hardiesse... mais je... je serais curieux de voir quel goût il a. Enfin, quand l'heure du casse-croûte sera là.

♦ ♦ ♦

Il n'est guère besoin de conter le long cheminement du groupe à travers les sentes piégeuses du Caradhras, qui dura une journée et demie. Malgré la précision de la carte et la vigilance de Ghaal et de Medenor, ils perdirent plusieurs fois leur chemin, les paysages montagneux étant trompeurs et induisant facilement à la fausse-route. Ces erreurs n'eurent toutefois pas de conséquence plus fâcheuse que de les obliger à passer une nuit dans les montagnes austères. Fort heureusement, l'hiver était passé depuis quelques mois déjà, et l'altitude du gisement n'était pas trop élevée ; aussi n'avaient-ils pas eu à souffrir de la neige, ce qui aurait été bien plus pénible.

Enfin, peu après midi le deuxième jour, ils trouvèrent le fameux sentier granitique, et après quelques caracolades où leurs jambes furent mises à rude épreuves, arrivèrent à l'endroit tant attendu où la trace s'arrêtait net, coupée par une grande faille qui semblait avoir été infligée au rocher par la hache gigantesque de quelque géant.

Grand fut leur émerveillement à la vue de l'orifice noir et mystérieux qu'ils distinguaient en contrebas. Il n'y avait aucun doute possible, la description du lieu correspondait parfaitement aux descriptions que Flosi avait réussi à obtenir. Ils en avaient tant rêvé, maintenant ils y étaient. Pourtant, Ghaal demeurait dubitatif... Ce n'était pas a proprement parler un détail géologique qui le chagrinait... Le directeur lui avait certifié qu'un tumulus de pierre gardait à présent l'entrée de la mine, dernière demeure du Seigneur Nain renégat qui avait révélé la localisation aux autorités avant de mettre fin à ses jours en sautant dans cette crevasse. Or il y avait bien des pierres, mais toutes éparpillées.

– Le cairn était bien là, murmura-t-il, mais de toute évidence il n'y est plus.

La chose pouvait paraître anodine, pourtant un mauvais pressentiment s'abattit sur lui. Profaner un monument funéraire était l'apanage des gens irrespectueux, des gens cruels, des mauvaises gens. Les mineurs tendirent l'oreille, à l'affût d'un quelconque bruit qui aurait pu trahir une présence. Rien, pas un son sinon celui du vent sifflant sur les aspérités de la roche. Ils n'en réajustèrent pas moins leurs armures en cuir et leurs casques sur leurs têtes pour parer à toute éventualité. Ghaal essaya de garder la tête froide et l'esprit cartésien...

– Nous avons trois options messieurs. Soit prendre la poudre d'escampette et repartir d'où nous venons, auquel cas nous subirons le courroux de notre directeur et les sarcasmes de nos pairs. Cette options n'en est pas vraiment une, elle n'est en aucun cas envisageable. Soit, nous entrons dans cette mine de jour. Soit, nous attendons la nuit pour agir.

Ghaal, peu habitué à ses prérogatives, hésitait à prendre la responsabilité d'une telle décision. Un débat s'installa. Certains préféraient aller voir tout de suite, car ils disaient qu'ainsi les gobelins ne pourraient appeler d'éventuels renforts, si bien sûr il s'agissait effectivement des peaux-vertes. D'autres soutenaient l'idée d'une expédition nocturne, car ils croyaient plus plausible la présence de brigands opportunistes, peut-être des humains, et espéraient les surprendre ainsi dans leur sommeil et les contraindre à la reddition. On finit par avoir recours à un vote pour trancher. Sur les treize nains présents, six avaient levé la main en faveur de l'expédition nocturne, et six autres, dont Ghaal, s'étaient prononcés en faveur de l'expédition diurne. Seul Medenor ne s'était pas encore exprimé...


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Dernière édition par Hadhod Croix-de-Fer le Sam 12 Mar 2016 - 14:04, édité 3 fois
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Mithril, quand tu nous tiens ! EmptyDim 6 Mar 2016 - 19:09
– Je... euh... en avez-vous sur vous, par hasard ? Pardonnez ma hardiesse... mais je... je serais curieux de voir quel goût il a. Enfin, quand l'heure du casse-croûte sera là.

Medenor ne put réprimer un petit rire à la question de Ghaal. S'il avait pensé prendre du sel de Tronjheim ? Maudit soit Medenor car ce n'était pas le cas. Et pourtant, il était sûr, à ce moment précis, que le bon goût dudit sel allait, tôt ou tard, finir par lui manquer.

Haha, hélas non mon ami. Hélas non. Mais si d'aventure j'en viens à repasser à Tronjheim et à revenir à Khazad-dûm, soyez assuré que je ne manquerai pas de vous en rapporter quelques pincées ! Pour peu qu'on revienne vivant de notre aventure, hein ? Non pas que je m'inquiète, non, mais bon. On ne sait jamais ce qui peut encore traîner ici et là des âges précédents. Les Gobelins ou les bandits, c'est encore le moindre des maux, je pense.. Bah, qui vivra verra ! Et goûtera de ce sel si je peux dire, haha !

♦ ♦ ♦

Alors c'était ça.

Le "M pour Magot" de la carte s'avérait être peu rassurant, en réalité. Une balafre énorme, à même la roche, où la lumière extérieure éclairait quelques mètres à peine avant de devenir aussi noire que le charbon. Il eut un frisson. Maintenant qu'il se trouvait là, devant l'inconnu caché au sein de cette noirceur, Medenor se demandait si tout allait se passer aussi simplement qu'ils l'avaient pensé. Non pas qu'il eut peur ; il avait affronté la mort par le passé, n'échappant à cette dernière que de justesse, contrairement à certains de ses compagnons d'apprentissage. Mais Medenor restait malgré tout dubitatif, ne sachant pas trop expliquer ce pressentiment qui l'envahissait en observant la bouche rocheuse béante qui s'ouvrait devant eux.

Il n'était à priori pas le seul nain à être soucieux, bien qu'il s'avéra que Ghaal était préoccupé par une toute autre chose : le cairn censé abriter les restes du Seigneur Nain renégat n'était plus. Et, ce qu'il en voyait, ce n'était pas par le hasard des choses ou à cause du temps qui avait passé. Non, le cairn semblait délibérément détruit ; qui plus est, aucune trace de corps. Quelqu'un, ou quelque chose, avait saccagé le cairn, sacrilège d'importance dans la culture naine et du respect envers les défunts (fussent-ils des renégats de la pire espèce).

– Nous avons trois options messieurs. Soit prendre la poudre d'escampette et repartir d'où nous venons, auquel cas nous subirons le courroux de notre directeur et les sarcasmes de nos pairs. Cette options n'en est pas vraiment une, elle n'est en aucun cas envisageable. Soit, nous entrons dans cette mine de jour. Soit, nous attendons la nuit pour agir.

Je serai d'avis d'attendre. Campons en amont, non loin de l'entrée, et observons la à distance. Si quelque chose doit sortir de ce tunnel, nous devrions le voir. Et ainsi, nous saurons à quoi, ou à qui, nous avons affaire. Ensuite, nous déciderons de la marche à suivre. Voilà mon avis. Je ne suis pas très friand de l'idée de me jeter corps et âme dans quelque chose sans avoir pris le temps d'analyser, de réfléchir, d'évaluer et d'anticiper.


Dernière édition par Medenor Kazadrir le Sam 19 Mar 2016 - 10:33, édité 1 fois
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Mithril, quand tu nous tiens ! EmptySam 12 Mar 2016 - 12:59
Mithril, quand tu nous tiens ! Ghaal12

Attendre, et voir venir... Voilà qui n'était guère en accord avec la façon de faire habituelle des nains. Ghaal se demanda un instant si les ressortissants des Montagnes Bleues n'étaient pas, au fil du temps, devenus moins hardis que les autres. Les anciennes légendes mentionnaient pourtant le courage du fameux Azaghâl, qui avait péri lors d'une bataille dont il avait oublié le nom. Ce personnage était le roi de Belegost ou de Nogrod, il ne savait plus exactement. Ce qu'il savait, c'était que ces deux cités jadis resplendissantes étaient aujourd'hui en ruines et occupés par les ennemis héréditaires des Nains, et ce alors même qu'elles se situaient à deux pas de Tronjheim.

Mais peut-être que cela n'avait rien à voir avec le peuple des Torses-Larges, ou des Barbes-de-Feu. Peut-être que Medenor était un individu à ce point atypique qu'il ne réfléchissait pas comme la majorité des khazad. Il semblait réfléchir autrement, et laisser de côté le panache et l’opiniâtreté pour un pragmatisme et une prudence qui, s'ils étaient moins flamboyants, avaient le mérite de tirer le meilleur parti d'une situation et de prévenir toute action irréfléchie.

Ghaal passa un moment la main dans sa barbe, jeta un regard en direction du seuil de la galerie, puis à l'armement sommaire de ses hommes, et enfin aux pierres funéraires qui gisaient, désordonnées, un peu plus bas.

- Hm, voter n'était peut-être pas la meilleure façon de décider, tout compte fait. Vous êtes le seul à proposer d'attendre, et pourtant ça ne me paraît pas être une si mauvaise idée. Il y a juste une chose qui me chagrine, c'est le temps qu'on pourrait perdre par rapport à nos concurrents : de toute évidence la Compagnie Minière n'est pas encore venue jusqu'ici, sans quoi ils auraient affiché leurs couleurs et laissé une garde en faction devant l'entrée. À moins qu'il leur soit arrivé malheur, ce que je n'espère sincèrement pas. Nous sommes tous des Nains, et malgré les enjeux financiers nous ne devons pas l'oublier. Non, je crois plutôt qu'ils sont derrière nous. Peut-être n'ont-ils même pas quitté Khazad-dûm. Mais la réussite de notre projet peut tenir à peu...

Il passa encore une fois la main dans sa barbe fournie.

- Un jour, finit-il par dire. Je nous accorde un jour, c'est-à-dire jusqu'à demain midi, pour tâcher d'en savoir plus. Si personne ne sort, c'est nous qui irons les chercher !

Tandis que les mineurs se ménageaient un petit espace en surplomb de la caverne, tâchaient de confectionner des tentes de fortune avec les couvertures emmenés dans leur paquetage, et se demandaient s'ils arriveraient à trouver du bois mort dans cet endroit granitique, Ghaal réfléchissait. Avait-il pris la bonne décision ? Il avait choisi d'écouter Medenor et espérait que cela n'allait pas créer des tensions dans le groupe.

L'après-midi passa sans qu'aucun occupant illégitime ne se manifeste, et un clair de lune voilé de nuages remplaça bientôt l'astre solaire dans le ciel au-dessus de leurs têtes. Ghaal instaura un tour de garde de deux personnes à la fois, avant de s'emmitoufler dans ses propres fourrures pour se protéger du froid nocturne. Ils avaient renoncé au feu, pour ne pas révéler leur présence, mais aussi par manque de combustible.

- C'est tout de même bizarre, murmura Ghaal à l'ingénieur qui était couché à quelques pas de lui. Pas un coup de pioche, pas un écho de voix, pas un bruit de tout l'après-midi. C'est comme si personne n'exploitait cette mine. J'en viens à me demander si les renseignements de Flosi étaient tous exacts.

Pourtant, le cairn éventré passait et repassait derrière les paupières closes du chef de l'expédition. Il sombra dans un sommeil agité, emplis de songes disparates succédant les uns aux autres... il y avait des pépites de mithril teintées de carmin, des profanateurs de tombes, des têtes roulant sur le sol de sinistres galeries, le regard autoritaire du directeur... tout ça se mêlant en une suite cauchemardesque et dépourvue de sens.

Il fut réveillé en sursaut par l'un des veilleurs. Des voix s'étaient faites entendre en bas, dans la crevasse. Des voix chuintantes et grinçantes. De vilaines voix.

- Rukhsit, articula Ghaal dans un chuchotement inaudible.

Oui, ce semblait bien être l'intonation des voix gobelines. Mais, qu'ils parlassent leur propre langage ou une version trop dégradée du Parler Commun, il ne pouvait en saisir les paroles. L'odieux dialogue dura encore une minute ou deux, puis cessa. Ils virent alors deux silhouettes noires et courbées surgir du souterrain, suivre le fond de la crevasse sous les faibles rayons lunaires, puis disparaître dans l'éboulis qui dévalait le flanc de la montagne, là où aucun nain n'aurait pu les suivre, l'eût-il osé.

Et le silence de la nuit reprit son droit.


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Mithril, quand tu nous tiens ! EmptySam 19 Mar 2016 - 16:28
Les considérations de Ghaal se valaient. Certes, attendre risquait de leur faire perdre un temps précieux, qui pourrait être mis à bénéfice par un quelconque concurrent. Cependant, Medenor fit remarquer que, jusqu'à preuve du contraire, la Compagnie Minière ne semblait pas être visiblement présente. Et il doutait sincèrement que des nains, fussent-ils mû par un quelconque motif économique de prime importance, auraient démantelé un cairn nanique. Cela n'avait aucun sens.

- Un jour. Je nous accorde un jour, c'est-à-dire jusqu'à demain midi, pour tâcher d'en savoir plus. Si personne ne sort, c'est nous qui irons les chercher !

Certes, je comprends. J'espère ne pas m'être trompé dans mon jugement, mais par ma barbe, je ne sais pas, je sens quelque chose de.. pas net...

Le nain douta à maintes reprises durant le reste du jour, vu l'absence de mouvements ou de sons. Après tout, peut-être avait-il vu le mal là où il n'était finalement pas ?

Plus tard, Medenor se demanda intérieurement s'il avait s'agit d'une intuition ou bien si tout avait été fortuit. En effet, il savait qu'il avait pu paraître quelque peu original dans son choix d'attendre et d'observer. Néanmoins, comme la nuit avançait, ils durent se rendre à l'évidence : l'ingénieur avait eu le nez fin. Il y avait donc des gobelins à l'endroit pile où la compagnie allait devoir travailler. Hasard ou malchance, chacun voyait la chose et l’interprétait à sa manière. Pour sa part, Medenor se dit que les gobelins avaient du être attiré par quelque chose d'utile, d'intéressant pour eux. Si ces porcs pensaient pouvoir miner et utiliser le possible mithril présent sur place, ils faisaient là une grossière erreur d'appréciation. Aucun gobelin, à sa connaissance, n'aurait la dextérité ni la technique pour faire autre chose que gaspiller le précieux minerai. Quoi qu'il en fut, ceci compliquait sensiblement les projets miniers de la Coopérative. Mais cela avait un avantage : ils savaient désormais que la Compagnie Minière ne les avait pas devancé (ou, si tel était le cas, les nains à sa solde ne devait plus être en très bon état).

Mais Medenor ne pouvait s'empêcher de s'imaginer les raisons qui avaient amenés ces créatures du mal en ces lieux. Il se remémora le jour où lui et ses compagnons furent pris en embuscade par les gobelins du roi Gorth. Il revit leurs visages, toutes dents dehors, leurs yeux mauvais aux couleurs inhumaines. Il revit Bromüre transpercé par une lance souillée de déjections, censée empoisonnée tout nain qui n'aurait pas succombé à la prime blessure. Il revit les yeux de son compagnons, terrifiés et transformés par la douleur, alors que la lueur de bon vivant caractéristique de son regard s'éteignait au fil des secondes.

Damnaz...

Les nains communiquèrent entre eux en Iglishmêk alors que les deux vermines, en bas, faisaient de même de vive voix, à priori insouciante du fait d'être observées.

Attendre mieux qu'agir, parfois. Pas honteux. Savons maintenant. Nous premiers, Compagnie pas là. Deux gobelins, sûrement plus dedans. Prudence !

Dans le même temps, la nuit redevint calme, les deux gobelins ayant quitté les lieux proches de l'ouverture. Laissant cette dernière libre, tentatrice. Medenor, regardant Ghaal, leva légèrement l'index de la main droite, puis celui de la main gauche.

J'écoute.
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Hadhod Croix-de-Fer
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Mithril, quand tu nous tiens ! EmptyDim 20 Mar 2016 - 18:26
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Index droit courbé. Poing droit serré. Pouce et index en demi-cercle. Index pointé vers la barbe. Moulinet de la main index tendu. Pouce et index en cercle.

- Gobelins forts la nuit. Nains attendre le soleil.

Index et majeur agités au niveau des yeux. Index droit courbé. Main grande ouverte pouce vers le bas. Lever successif du pouce, de l'index, du majeur. Puits formé par la main gauche, pouce droit pénétrant à l'intérieur. Volte-face de la main à plat.

- Éclaireurs gobelins. Pas grand nombre dedans.

Index chevauchant le majeur. Index pointé vers l'entrée. Tour complet du poignet index levé.

- Demain, mine à nous.

Ghaal et Medenor restèrent éveillés un bon moment avec ceux dont s'était le tour de garde, scrutant de leurs yeux écarquillés la faille en contrebas, s'attendant à voir un ou deux autres gobelins suivre leurs congénères. Mais aucun autre peau-verte ne se fit voir. Ils retournèrent se coucher dans leurs couvertures au bout d'une bonne demi-heure. Rien d'autre ne se fit entendre cette nuit-là, hors mis le lointain bruit trébuchant d'un rocher dévalant une pente, de l'autre côté de la crevasse, et le ronflement gras des mineurs.

Ceux-ci furent réveillés sans grand ménagement par Ghaal lui-même le lendemain à l'aube. Il s'enfilèrent un copieux petit déjeuner – pain de voyage, porc salé, fromage et pommes – pour prendre des forces, à la suite de quoi leur chef les fit placer en cercle tout autour de lui et les briefa longuement à voix basse. Il n'était plus besoin d'user de l'iglishmêk lorsque les rayons du soleil baignaient le monde de leur lumière : si gobelins il y avait, ils devaient se terrer loin dans les profondeurs souterraines et leurs ténèbres rassurantes.

- Quoi qu'il se passe, et à moins que je donne l'ordre contraire, restez groupés. Foki, tu peux faire un feu et y allumer les torches. Ces torches seront nos seuls espoirs si d'aventure nous tombons sur des créatures là-dedans, car ils ont une très bonne vision dans le noir, contrairement à nous.

Le dénommé Foki sortit son briquet à amadou, un peu de foin et, après quelques tentative, les quelques branches sèches qu'ils avaient pu trouver se mirent à flamber en un petit feu, qui aurait été à peine suffisant pour faire cuire un œuf mais qui leur permit de faire crépiter les torches. Tous ajustèrent une dernière fois leurs armures, enfoncèrent leurs casques sur leurs têtes, et, les deux mains sur leurs pioches, empruntèrent l'étroit escalier qui descendait au fond de la crevasse. Ils marchèrent avec dégoût sur le sol pierreux maculé de sang séché, grimpèrent jusqu'au seuil du tunnel, et y entrèrent à la queue leu leu, les muscles crispés, les yeux grands ouverts, le cœur battant fort.

La mine venait de les engloutir goulûment.

Ce n'étaient pas les couloirs rectilignes et décorés du Khazad-dûm, mais la confection du tunnel n'était pas aussi rebutante que ce à quoi ils s'étaient attendus. C'était de toute évidence du travail de nains, quoique effectué à la hâte, semblait-il. Ghaal se retourna. La faible lueur de l'entrée n'était presque plus visible. Un peu plus loin, ils tombèrent sur une première bifurcation sur leur droite, qui n'était sans doute pas la dernière. Sûrement un passage menant à une veine de mithril, pensa-t-il. Tout droit, l'artère principale continuait de descendre dans les profondeurs.

Index pointé droit devant.

- On continue.

Ils continuèrent. Combien de temps, ils l'ignoraient. Une heure ? Deux heures ? Les bifurcations se multipliaient. Toujours tout droit. Ils arrivèrent dans une sorte de chambre, ou plutôt à un brusque élargissement du tunnel, qui se resserrait à nouveau une quinzaine de mètres plus loin. Ghaal sentit soudain son sang devenir glace dans ses veines. Au centre de la pièce se dressait une espèce de potence en bois et en fer ; une très haute potence à laquelle était attachée une corde par l'intermédiaire d'une poulie. Au bout de cette corde, pendu par les pieds, tête en bas, face tournée vers l'entée, un cadavre nu qui commençait à se décomposer, et qui semblait regarder les nouveaux venus de ses yeux révulsés. Un cadavre de forte corpulence.

La présente sépulture était bien moins décente que n'importe quel cairn.


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Mithril, quand tu nous tiens ! EmptySam 2 Avr 2016 - 13:22
Les ordres, claires, avaient été donnés. Les Nains allaient aller de front dans le boyau, armés de torches comme simple défense face à l'obscurité. Contre les Gobelins, ils auraient leurs armes, leurs protections et leur détermination comme rempart face à la perfidie de l'ennemi. Medenor n'était pas un combattant. Il n'avait jamais été très porté sur le combat: ce qui le motivait, le poussait vers l'avant, c'était l’intellectualité des choses, les défis de l'esprit. Hélas, il comprit, au vu du reste du groupe s'affairant à la hâte et se munissant de torches, qu'il n'aurait pas le loisir d'échapper à cette facette de la vie. Il espérait simplement qu'il pourrait, plus tard, en rire. Avoir l'occasion d'y repenser, la tête sur les épaules, le cœur battant, les poumons inspirant et expirant. Bref, Medenor espérait qu'ils en sortiraient vivants.

Medenor se saisit d'une torche dans la main droite, et prit sa pioche dans la main gauche, sa bonne main. Il inspira un grand coup, puis partit à la suite des autres nains vers le tunnel. Il jeta un coup d’œil rapide au cairn dévasté, et constata que les Gobelins n'y avaient pas été de main morte. Pourquoi un tel acharnement ? Impossible de le dire. Certes, les Gobelins du monde souterrain étaient les ennemis séculaires des Nains, mais il semblait que ces immondes créatures s'étaient livrée à une débauche de violence sur la sépulture. Ils ne le paieraient que plus âprement.

Medenor ramena son esprit sur des considérations un peu plus tangibles : le tunnel. Il observa les dimensions du boyau, toucha la pierre, préleva un morceau de roche dont il testa rapidement la solidité, en silence. Rien n'était structuré, ici. Il avait plutôt l'impression de se trouver dans une galerie naturelle. La roche n'était pas friable, mais il avait connu des granites plus compacts, plus résistants. Cela ne le rassurait pas, et il observa du coin de l'oeil le plafond du tunnel avec circonspection. S'ils devaient exploiter les lieux, la première chose à faire allait être de s'occuper de cette entrée, de la rendre conforme. Sûre. Stable. Ordonnée.

Quoi qu'il en fut, Medenor continua à suivre la bande de Nains, toujours plus loin, toujours plus profond. Et ils atteignirent l’innommable. Ils avaient retrouvé le seigneur Nain, dans une position et un état indigne d'un défunt Nain, fusse-t-il un traître. Medenor réprima un haut-le-cœur, son nez se fronçant à l'odeur de putréfaction dont l'origine était évidente.

Maudits soient ces infâmes bâtards.

Il balaya les alentours au moyen de sa torche, observant tout détail indicateur d'une quelconque embûche ou de tout piège à proximité. Il avait un mauvais pressentiment.

Méfiance.
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Mithril, quand tu nous tiens ! EmptyVen 8 Avr 2016 - 18:12
Mithril, quand tu nous tiens ! Ghaal12

Méfiance, oui, le mot était juste. Méfiance et même crainte, c'est ce que ressentait Ghaal à la vue de cette scène macabre et de la situation dans laquelle ils se trouvaient. Car ceux qui avaient fait ça – et selon toute probabilité il s'agissait des gobelins qu'ils avaient vu quitter la mine dans la nuit, ou quelques-uns de leurs comparses – l'avaient sans doute fait pour une bonne raison. Certes les rukhsit sont cruels par nature et auraient très bien pu préparer ce sordide spectacle par simple plaisir... Mais ils étaient aussi rusés, et Ghaal se demanda si ça n'était pas fait pour capter leur attention et mieux les surprendre. Il imagina des formes mouvantes cachées dans les boyaux rocheux qu'ils avaient laissé à droite et à gauche, et maintenant en train de les épier. Levant bien haut sa pioche, prêt à défendre chèrement sa peau, il observa également, avec appréhension, la galerie noire et mystérieuse qui descendait vers il ne savait quel endroit, dans les profondeurs devant eux.

- Faites cercle dos au défunt, vite, et brandissez vos haches !

Les torches furent posées sur le sol où elles continuèrent de flamber, et les treize nains se regroupèrent au centre de la pièce en essayant de faire abstraction du cadavre qui pendait, flasque et silencieux, dans leur dos. Ils restèrent ainsi de longues minutes, le souffle court, les yeux scrutant les ténèbres des couloirs, l'oreille aux aguets. Ghaal croyait voir des ombres mouvantes qui n'étaient autres que les oscillations de la lumière des torches. Une fois même, il crut entendre de légers battements de tambour comme les gobelins ont l'habitude d'en jouer lorsqu'ils marchent vers l'ennemi, et il lui fallu quelques longues secondes d'angoisse avant de réaliser que ce n'était que son propre cœur qui battait la chamade, et sa propre peur qui lui faisait croire à des chimères.

Peu à peu, les pioches s'abaissèrent. On commença à se jeter des coups d’œil les uns aux autres, comme pour regarder le comportement de ses voisins. Si c'était un traquenard, les peaux-vertes auraient déjà surgi. Ghaal regarda le sol avec précaution pour s'assurer qu'aucune ficelle n'ait pu trahir la présence d'un piège quelconque. Les gobelins de ces régions avaient beau être moins avancés sur le plan artisanal que leurs congénères du Nord, ils n'en restaient pas moins d'habiles confectionneurs. Mais non, il ne semblait pas y avoir de danger, finalement.

- Foki, Nali, postez-vous en surveillance à l'entrée. Anakh et Flói, occupez-vous de cette ouverture – il désigna le tunnel en face d'eux. Les autres, décrochons le corps.

La vue de l'ancien seigneur dans cette position l'emplissait de dégoût, encore qu'il ne pût ressentir la moindre pitié à son égard, sachant les trahisons qui avaient été siennes et les braves nains loyaux qui avaient péri par sa faute. Il se trouvait – mais l'équipe ici présente était à mille lieues de le deviner – que sa sépulture avait été profanée et sa dépouille exposée ainsi pour aiguiser le courroux des nains du Khazad-dûm, et déclencher un conflit sur ou sous le Caradhras pour faire diversion et priver l'armée naine du Nord de renforts éventuels. Un coup de ceux de Gobelinville. Oh, cela aurait pu fonctionner s'il s'était agi d'un naugrim vénérable, méritant ou même juste honnête, mais pas de chance pour eux, ils étaient tombés sur l'un des pires scélérats que la Moria ait connu, aussi la manœuvre n'avait-elle que peu de chance de succès. Mais comme il a été dit, Ghaal ignorait bien tout cela...

L'échafaud grossièrement fabriqué fut jeté à bas, et le macchabée fut recouvert d'une couverture, à défaut d'un nouveau cairn. Pendant ce temps, Flói avait avancé de quelque bas vers l'inconnu, sa torche à la main, puis était revenu en arrière.

- Ça ne continue pas, Ghaal ! On dirait que c'est le début d'un prolongement, mais qui n'a jamais pu être mené à bien.

- Eh ben, c'est pas plus mal comme ça, plusieurs endroits à surveiller ça me rendait nerveux. Bon, il semble donc que nous soyons arrivés au bout du tunnel, comme dirait l'autre. Je ne sais pas trop quelle distance il y a entre ici et là-haut, mais à mon avis il n'y a pas des miles et des miles : on a pas mal tergiversé et notre progression a été lente. C'est un petit gisement, ou du moins il est resté petit car les maudits nains qui l'ont ouvert n'ont pas pu continuer comme ils l'auraient voulu, avec la chute de l'Ordre de la Couronne de Fer et les arrestations qui ont suivi. J'ai vu du matériel minier laissé en plan à droite et à gauche quand nous sommes descendus, ils ont dû quitter le lieu en hâte il y a des mois, à mon avis. Je serais quand même curieux de visiter les galeries latérales : c'est souvent celles-ci qui suivent les veines de minerai.

L'excitation remplaçait peu à peu la peur.

- Bien, restons tout de même prudents. Venez les gars, et gardez l’œil ouvert. J'aimerais bien faire une cartographie de ces mines ; approximative, bien sûre. Quant à vous, Menedor, je pense que vous allez enfin pourvoir exprimer votre science.



[HRP : à part les descriptions qui se trouvent dans mes posts (artère principale qui mène jusqu'à la salle, galeries secondaires sur les côtés de l'artère) je n'ai pas défini de manière exacte la géographie des mines (et notamment la longueur et la forme des galeries secondaires) donc n'hésite pas à prendre des libertés là-dessus si t'en as envie. Wink]


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Mithril, quand tu nous tiens ! EmptyDim 10 Avr 2016 - 14:44
Les minutes s’égrainèrent, longues et pesantes. La main de Medenor finit par s'endormir tant la crispation de cette dernière sur la pioche était forte, trahissant allègrement l'anxiété de l'ingénieur face à la situation. Ce ne fut que lorsque la tension retomba et que le groupe se remit à respirer que Medenor se laissa glisser contre une pierre, essuyant son front dégoulinant de sueur. Il était content d'avoir eu tort, cette fois, quant à l'éventualité d'un piège directement tendu à leur encontre, le cadavre du nain comme appât/distraction. Reprenant ses esprits, Medenor se mit à réfléchir, le meilleur moyen qu'il connaissait pour éliminer de son esprit une appréhension ou une pensée obsédante. Mais l'attention de l'ingénieur était définitivement troublée, il n'arrivait pas à se calmer.

- Bien, restons tout de même prudents. Venez les gars, et gardez l’œil ouvert. J'aimerais bien faire une cartographie de ces mines ; approximative, bien sûre. Quant à vous, Menedor, je pense que vous allez enfin pourvoir exprimer votre science.

Certes, certes.

Il but quelques gorgées d'eau à son outre, et la sensation du liquide descendant vers son gosier lui fit du bien. Rafraîchi par cette rasade, Medenor se remit sur pieds et observa les alentours immédiats. La salle était profondément enfouie dans le sol, et les indices laissés ici et là indiquaient que les précédents occupants nains n'avaient pas eu l'occasion d'aller plus loin. Néanmoins, il restait sur sa première idée qu'il avait eue en descendant le boyau, quelques instants plus tôt : la première étape consistait à renforcer le tunnel d'arrivée principal qui les avait conduit jusqu'ici. Ensuite, il pourrait mettre au point les premières lignes de transport de chariots, dans un premier temps de l'entrée de la mine vers cette salle principale, puis vers les tunnels secondaires une fois ces derniers explorés et sécurisés. L'heure était au dressage de plan, se dit-il en sortant son nécessaire de calligraphie et son livre..

Mithril, quand tu nous tiens ! 847431map31x29

Il dut raccourcir la longueur de l'artère principale, faute d'avoir le temps d'en estimer la longueur réelle. Mais l'idée était plutôt de dresser une première ébauche des lieux. Il représenta donc le boyau principal et ses tunnels secondaires, ainsi que la salle principale où était indiqué le défunt, représenté par une couverture grossière. Il nota la présence d'un trou en apparence profond à proximité du tunnel inachevé censé être la continuité de l'excavation. Il envisagea de jeter une pierre dans le trou pour en estimer la profondeur, puis se remémora certaines histoires racontant, dans les tréfonds du monde, le réveil d'anciennes menaces par des bruits aussi anodins qu'une pierre dégringolant un escalier naturel, à cause de quelque prospecteur imprudent. Il se ravisa.

Medenor remonta à la surface, prenant soin de rester dans la pénombre de l'entrée du boyau, pour éviter tout exposition à quelques yeux un peu trop curieux. Il observa les alentours à la recherche d'arbres à bois dur à couper, idéalement du chêne mais il doutait d'en trouver dans les montagnes. Les pins et les sapins, des arbres à bois tendre, abondaient naturellement en milieu montagnard mais, compte tenus de leurs propriétés mécaniques, leur utilisation était proscrite dans le cadre de travaux d'étayage. Il chercha l'écorce blanchâtre caractéristique du bouleau...

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Mithril, quand tu nous tiens ! EmptyJeu 21 Avr 2016 - 22:18
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Ghaal, Medenor et tous les braves mineurs de l'équipe se mirent à visiter les lieux, se séparant en petits groupes pour aller explorer les tunnels secondaires et ainsi, normalement, gagner du temps. Mais, mus par une curiosité qui était en train de surpasser leur crainte – mais pas leur prudence – chaque groupe ne put s'empêcher d'aller mettre ensuite son nez dans les galeries des autres, tant et si bien que tous les nains eurent bientôt foulé l'ensemble des ramifications. De toute façon, Medenor avait besoin de tout visiter lui-même pour dessiner sa carte ; il aurait été pour le moins hasardeux de se fier à la description de ses comparses, descriptions qui étaient exagérées par l'excitation et l'émerveillement. Malgré la taille modeste de leur groupe, on aurait dit une véritable fourmilière tant les allers-retours étaient nombreux.

Le fer de sa pioche reposant sur son épaule, Ghaal se contenta de suivre Medenor pour bénéficier de ses avis et de ses remarques. Ceux-ci étaient délivrés avec parcimonie, mais Ghaal le savait, malgré le caractère quelque peu taciturne de son ingénieur, sa grande expertise n'en était pas moins là. Cachés sous le crâne de ce dernier, les rouages de son intellect constataient, analysaient, concevaient, et chaque phrase courte et concise qu'il voulait bien lui transmettre était sensée. Et son chef n'en perdait pas une miette.

Bientôt une carte rudimentaire fut tracée. Le lieu, couché sur papier, perdait tout à coup de son mystère pour n'être plus qu'une mine naine parmi d'autres. Tel était à la fois l'avantage et l'inconvénient des cartes : elles ne laissaient plus de place pour le doute. Mais en l’occurrence, les travailleurs ici présent n'étaient nullement de ces romantiques qui préfèrent l'imagination au concret. Non, ils étaient venus avec une mission et un but bien précis. Ils n'étaient pas comme ces fantasques explorateurs humains. Ils étaient des Nains, et ils avaient des préoccupations de Nains.

Le seul mystère qui subsistait concernait ce fameux trou qui semblait s'enfoncer dans les profondeurs.

– Je me demande à quoi il sert. Apparemment il a été au moins élargi avec des outils. Mais quant à savoir s'il s'agit d'un puits très rudimentaire, ou d'une cavité naturelle à l'origine, voilà que je ne saurais dire. Et vous avez raison, mieux vaut ne pas prendre de risque quand on n'est pas sûr. Nous avons eu notre lot d'effroi, inutile de chercher les problèmes. Mettons-y quelque chose pour l'obturer.

Aussitôt dit aussitôt fait : les travailleurs récupérèrent deux ou trois madriers de tailles diverses sur le sinistre échafaud tombé à terre, et les posèrent en travers du « puits ».

L'ingénieur parla alors de ce qu'ils devaient effectuer en premier, c'est-à-dire la pose de renforts pour éviter l'écroulement de ces galeries creusées à la hâte. Visiblement, les anciens occupants n'avaient pas pris la peine de le faire. Ces considérations amenèrent Ghaal à envisager la suite du projet. À vrai dire, Flosi n'avait pas vraiment précisé si la réalisation des travaux devait être faite par les treize nains ici présents avec les moyens du bord, ou s'ils devaient envoyer un messager pour faire acheminer de la matière d’œuvre directement du Khazad-dûm. Ghaal passa la main dans sa barbe. Oui. Oui, il semblait judicieux de commencer le travail tout de suite, ne serait-ce que pour s'approprier les lieux et d'en devenir ainsi les occupants légitimes, les propriétaires pour ainsi dire. Néanmoins, il décida d'envoyer également un messager pour donner des nouvelles au Directeur. Ce fut Nali qui fut désigné pour s'en charger, à son grand regret. Il partirait le soir même.

Le reste du groupe serait scindé en deux. La première moitié resterait dans le gisement, tels des chiens de garde ; l'autre moitié partirait crapahuter sur les sentes montagneuses à la recherche des arbres adéquats, ces fameux bouleaux si reconnaissables.

– Nous avons quelques outils rudimentaires pour le travail du bois. Quelques haches et scies de taille modeste, alors qu'un passe-partout et du matériel de charpentier aurait été plus commode. Pensez-vous que nous pourrons réaliser un ouvrage qui soit tout de même assez solide ? Nali reviendra avec d'autres ouvriers et un chargement de gros matériel. Je serais d'avis de faire simplement le repérage des arbres, dans un premier temps.

Ghaal passa précautionneusement la tête par l'ouverture de la mine. Rien d'anormal n'était visible, ni audible à l'extérieur.

– Je vais sortir discrètement avec quatre d'entre vous. Souhaitez-vous venir avec nous, Medenor, ou préférez-vous continuer votre étude à l'intérieur ?


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Mithril, quand tu nous tiens ! EmptyDim 1 Mai 2016 - 16:58
Medenor salua les prises de décision de Ghaal. Ils ne devaient en effet pas tarder à remonter les derniers événements jusqu'à la Coopérative, ne fusse que pour les mettre au courant de la macabre découverte faite sur les lieux de la future exploitation. Et, comme le souligna le chef de l'expédition, cette dernière était plutôt constituée pour l'exploration et la reconnaissance des lieux ; le matériel et la main d'oeuvre n'étaient pas du tout adaptés pour le travail d'exploitation et de minage.

– Nous avons quelques outils rudimentaires pour le travail du bois. Quelques haches et scies de taille modeste, alors qu'un passe-partout et du matériel de charpentier aurait été plus commode. Pensez-vous que nous pourrons réaliser un ouvrage qui soit tout de même assez solide ? Nali reviendra avec d'autres ouvriers et un chargement de gros matériel. Je serais d'avis de faire simplement le repérage des arbres, dans un premier temps.

Je pense qu'il serait malgré tout plus sûr de réaliser quelques étayages bien positionnés, ne fussent qu'aux niveaux des endroits qui me semblent les plus fragiles. Autrement, nous ne sommes à l'abri de rien, et il serait regrettable qu'un éboulis nous barre le chemin jusqu'à la salle, en bas. D'autant plus si certains des nôtres restent sur place: ce seraient les coincer sous terre sans aucun moyen de les aider, du moins le temps de déblayer l'hypothétique éboulis. Comprenez-moi bien : j'ai pleinement conscience que nous ne sommes pas équipés pour la tâche d'exploitation. Mais si on m'a bien appris quelque chose dans mes premiers mois d'apprentissage, c'est que la sécurité passe avant tout. Hors, le boyau est, structurellement parlant, instable. Je n'ai aucune confiance en lui.

– Je vais sortir discrètement avec quatre d'entre vous. Souhaitez-vous venir avec nous, Medenor, ou préférez-vous continuer votre étude à l'intérieur ?

Considérant la situation actuelle, Medenor opta pour la première option. Il pourrait ainsi estimer les ressources boisées alentours et, suivant la quantité d'essences à disposition, il pourrait décider quoi en faire, à quelle moment.

Je vais venir avec vous. Si le bon bois abonde, nous pourrons opter pour en récupérer un peu, quitte à le gâcher fautes d'outils pleinement adaptés. Pour réaliser les premiers étayages au plus tôt.

Il n'en oubliait cependant pas les deux gobelins aperçus précédemment. Ils allaient devoir se méfier de l'évolution de la journée, et de l'arrivée de la nuit, à un moment ou à un autre...
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Hadhod Croix-de-Fer
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Hadhod Croix-de-Fer

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Mithril, quand tu nous tiens ! EmptyJeu 12 Mai 2016 - 19:46
Mithril, quand tu nous tiens ! Ghaal12

Le groupe de cinq sortit donc à l'extérieur de la mine, laissant cette dernière à la garde de leurs huit comparses. Ces huit-là avaient une lourde responsabilité, celle de garder le « territoire » dont ils venaient de se rendre maîtres, contres d'éventuels rivaux, qu'ils soient gobelins, voyageurs humains, ou de n'importe quelle autre race. Lorsque Ghaal se retourna une dernière fois en direction de l'entrée du souterrain, il put voir les nains tendre une pièce de tissu d'assez grande taille entre quatre cordes reliées à des piquets trouvés sur place : il s'agissait là d'une bannière aux couleurs de la Coopérative, arborant en son centre un minerai de fer aux traits simplifiés, noir sur fond clair. Une manière de dire à quiconque passerait par ici, cette caverne est notre propriété !

Avec un sentiment de satisfaction, Ghaal monta les marches rudimentaires et émergea de la crevasse, suivi du reste du petit groupe. Il comptait bien suivre les avis de son ingénieur, qui préconisait l'usage du bois de bouleau à tout autre, du moins parmi les essences montagnardes. On disait bien que le bouleau recolonisait souvent rapidement les milieux défrichés, ce qui faisait de cette espèce ce qu'on appelait un arbre pionnier, et donc assez facilement repérable. Ici cependant, l'endroit n'était que peu propice à la pousse des arbres, car non seulement le climat était rude, mais le sol était largement granitique.

Ils marchèrent pendant un moment en suivant des sentiers à peine décelables qui menaient à des vallées étroites et profondément encaissées, un peu au sud du gisement ; des vallées qui étaient restées cachées à leur yeux précédemment, car elles se trouvaient de l'autre côté d'une crête. Ghaal sourit. Certes, le val qui s'étendait devant eux n'était pas tapissé de forêts impénétrables, ça non, mais il discernait ça et là des tâches de différentes nuances de vert qui se détachaient sur l'uniformité grisâtre des flancs rocheux. De la vie végétale poussait obstinément dans un habitat qui aurait découragé même les trappeurs les plus coriaces.

Comme l'avait prévu Medenor, il y avait là de nombreuses tâches vert sombre, bosquets de sapins ou d'épicéas qui ne pourraient pas leur servir à grand-chose hors mis de combustible pour le feu, et encore. On voyait aussi le vert anisé des mélèzes dont les épines commençaient à repousser après un hiver mémorable, ainsi que le vert bleuté de quelques pins sylvestres qui dressaient fièrement leurs majestueuses silhouettes. Et puis, ça et là, il y avait ce qu'ils espéraient tous trouver : le vert tendre des feuilles de bouleau, et les troncs blancs qui leur servaient de support.

Ils descendirent dans cette vallée, et commencèrent bientôt à agiter joyeusement leurs outils de coupe...

♦ ♦ ♦

La journée touchait à sa fin, et la nuit n'allait pas tarder à tomber.

« Allez les gars, un dernier effort, je serai plus rassuré de retrouver notre nouvelle mine avant la nuit. »

Les portions de troncs qu'ils portaient sur les épaules, même si elles n'avaient pas la circonférence de ceux des chênes, étaient tout sauf légères et les avaient grandement retardé dans leur remontée de la vallée. Ils soufflaient tous comme des bœufs, transpiraient tous comme des porcs, et bougonnaient tous comme des nains ! Le soleil était presque couché lorsqu'ils aperçurent enfin la crevasse si caractéristique. Leurs amis les étendaient sur le seuil : il y avait tout le groupe serrés les uns contre les autres, ainsi qu'un nain un peu à l'écart, sans doute Nali qui s'apprêtait à partir donner des nouvelles à Khazad-dûm.

Ghaal avait l'épaule droite en compote, mais se força néanmoins, grimaçant, à tenir bon et à accomplir les quelques dizaines de mètres qui les séparaient de la crevasse et des escaliers abrupts. Soudain, il lâcha le tronc, obligeant Medenor – qui portait l'autre extrémité sur sa propre épaule – à lâcher également. Ce n'était pas la souffrance qui avait fait céder Ghaal, mais la surprise et l'effarement. La personne qui se tenait à part les autres était bien un nain, mais ce n'était pas Nali. Il ne reconnaissait que trop bien l'un des messagers officiels des autorités !


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Medenor Kazadrir
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Mithril, quand tu nous tiens ! EmptyDim 5 Juin 2016 - 12:31
Medenor fut soulagé à la vue des premiers troncs blanchâtres. Certes, ils étaient peu nombreux, mais les bouleaux étaient là. Il sourit et tapa amicalement l'épaule de Ghaal.

Du bon bois et de bons étayages seront le gages d'une bonne exploitation, mon ami. Haut les coeurs, frères Nains. Sortez vos haches et débitez ce bois. Faites attention à ne pas endommager la fibre, autrement les propriétés mécaniques du bois ne seront plus adéquates pour nos besoins.

Joignant les gestes à la parole, Medenor se saisit d'une hache et s'attaque au bouleau le plus proche. Il fit bien attention à la manière dont il attaquait le bois avec son outil. Le bois étant idéal, une essence se situant à la limite inférieure des bois dur. La fibre, tendre, cédait peu à peu sous les assauts de la lame acérée de la hache. Après plusieurs minutes, l'arbre s'écroula dans un craquement au son net et propre. Une fois le tronc au sol, il commença à le débiter en portions transportables, l'élaguant dans la foulée.

Les Nains firent tous de même jusqu'à obtenir un nombre acceptable de pièces de bois utilisables pour leurs besoins, dans la limite de leurs capacités de transport. Quand ce fut fait, ils se remirent en route, vers la mine et une surprise assez singulière. En effet, quelle ne fut pas leur étonnement quand ils découvrirent un Nain inconnu à l'entrée de leur mine. Au vu de la mine déconfite de Ghaal, ce dernier semblait reconnaître de qui il s'agissait. Medenor, quant à lui, n'en savait absolument rien. Il ne pipa mot ni ne fit aucun geste ; ce n'était pas son rôle. Il laissa donc Ghaal prendre les choses en main, en bon chef d'expédition qu'il était.
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Hadhod Croix-de-Fer
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Mithril, quand tu nous tiens ! EmptyMar 14 Juin 2016 - 18:25
Mithril, quand tu nous tiens ! Ghaal12

Le plastron finement damasquiné et la cape à capuchon vert-de-gris ne laissaient guère de place au doute : oui, il s'agissait bien là d'un des messagers du royaume. Tous les ressortissants de la Moria l'avaient remarqué, et l'inquiétude grandissait dans leurs coeurs. Sans doute venait-il leur enjoindre de cesser leur prospection, malgré son caractère légal. Sans doute venait-il les menacer de sanctions pour avoir osé s'accaparer le gisement du mithril, métal qui faisait tourner la tête de plus d'un nain, mais parmi les plus sages et les plus modérés.

La respiration de Ghaal s'accéléra. Pour une première mission avec la casquette de chef, elle n'était pas sans tumulte, oh que non ! Il jeta un coup d’œil à son ingénieur pour s'assurer qu'il ne s'était pas blessé en lâchant leur fardeau, et fut surpris de voir son visage perplexe. Alors il comprit : le pauvre Medenor, tout juste arrivé au Khazad-dûm, n'avait pas reconnu l'uniforme du messager officiel, et ne pouvait donc pas savoir qu'il s'agissait là d'une très, très mauvaise nouvelle, à coup sûr.

- C'est pas bon pour nous ça, lui glissa simplement son supérieur.

Ghaal s'avança alors, seul tandis que le reste de l'équipe s'évertuait à déposer tant bien que mal les énormes rondins de bois qu'ils portaient. Il s'avança seul donc, et son vis-à-vis le messager fit de même, et ils s'approchèrent l'un de l'autre à pas lents sans se quitter des yeux, comme deux généraux ennemis pour des pourparlers symboliques avant une inévitable bataille. Oh, ils n'en viendraient pas aux armes, ni même aux mains, ça non, les deux ambassadeurs étaient du même peuple, de la même lignée, du même sang pourrait-on dire. Mais il y aurait certainement des mots vifs et cinglants, à n'en point douter...


Mithril, quand tu nous tiens ! Messag10

- Vous êtes certainement Ghaal. Vous savez qui je suis.

Le messager avait parlé sur un ton neutre mais ferme, comme s'il savait qu'il n'avait nullement besoin d'élever la voix ou de se montrer agressif pour se faire respecter. Étaient-ce des questions ou des affirmations, d'ailleurs ? Ghaal n'en savait trop rien, mais puisque le messager semblait guetter sa réaction, il se décida à lui répondre.

- Je le sais, en effet. C'est certainement l'Intendant Bahin qui vous envoie me parler.

Ghaal venait de lui renvoyer gentiment la balle avec une nouvelle affirmation qui faisait figure de question.

- Oui, fit l'interlocuteur après quelques secondes de silence. C'est notre Intendant qui m'envoie dans ces montagnes, et il a une excellente raison de le faire, une raison qui vaut bien les difficultés que j'ai eu à vous trouver. Mais vous vous trompez, ce n'est pas à vous qu'il veut que je m'adresse.

Le messager fit un pas de côté pour avoir en ligne de mire le petit groupe qui revenait du bûcheronnage.

- Je cherche un dénommé Medenor Khazadrir, est-il ici ? Il doit me suivre sur-le-champ jusqu'au Khazad-dûm, où l'Intendant l'attend pour une entrevue privée.


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