Vengeance à coeur brisé . [ PV Lithildren ]

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Learamn
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Vengeance à coeur brisé . [ PV Lithildren ] EmptyJeu 28 Avr 2016 - 14:56

Le soleil entamait sa lente ascension matinale tandis que derrière eux la cité de Fondcombe n’était plus qu’un petit point à l’horizon. Oropher affichait un léger sourire en coin depuis leur fuite de la ville elfique ; l’ancien membre de l’Ordre était parvenu à se sortir d’un très mauvais pas ; les traîtres étaient rarement traités avec tendresse dans les geôles d’Imlardis surtout en ces temps troubles. Son regard se porta sur celle qui lui avait permis de s'enfuir.

Oropher était parvenu  à cacher sa surprise quand il avait découvert que l’elfe qu’il poursuivait s’agissait de Lithildren , lui qui l’avait bien connu des décennies voire des siècles auparavant.

Jeunes ils s’étaient longtemps apprécié et il n’avait pas vraiment compris la raison du départ précipité de Lithildren même si à ce moment là il n’était déjà plus un de ses confidents et qu’ils étaient déjà  beaucoup moins proche qu’auparavant. Plus tard  lui aussi avait choisi de suivre son chemin , lassé de la vie monocorde et routinière à Fondcombe. En quête d’aventure il était parti  avec son frère Elrohir dans des contrées sauvages , louant occasionnellement leurs qualités de guerriers au plus offrant jusqu’au jour où un membre de l’Ordre de la Couronne de Fer leur avait proposés de rejoindre leurs rangs. Les deux frères avait d’abord accepté par souci financier ; l’Ordre payait bien les pies et la promesse de nombreux butins avait été très tentante. Puis Oropher s’était peu à peu laissé convaincre par l’idéologie de l’Ordre allant même jusqu’à devenir l’un de leur membre fidèle tandis qu’Elrohir était resté plus pragmatique et était surtout resté dans les rangs pour veiller sur son frère dont le fanatisme devenait de plus en plus prégnant.

Mais comme bon nombre de ces âmes perdues qui avaient crus en l’Ordre tout son bon monde s’était écroulé avec la chute de l’Ordre et la reconquête de Fondcombe par les armées de Gar Thulion où son frère Elrohir avait trouvé la mort.

Il avait erré pendant de longs mois avant de retrouver certains autres membres vagabonds de l’Ordre qui s’était rallié à l’elfe , voyant en cet être immortel un rassurant protecteur alors qu’il était plutôt un pauvre hère condamner à s’égarer pendant l’éternité.

Quand son espion Norfal l’avait informé qu’une elfe voyageait sur une route non loin de leur position , Oropher y avait d’abord vue un moyen de se faire un peu d’argent en la prenant comme otage et en réclamant une rançon dans sa cité d’origine puis il avait vu l’elfe en question : Lithildren. Son attitude avait alors changé sans qu’il ne prit la peine d’en informer ses hommes ; il continua a la poursuivre avec acharnement mais plus pour la kidnapper , il voulait tout simplement la rattraper coûte que  coûte sans qu’il ne put dire vraiment pourquoi ; il sentait qu’il le devait.  D’ailleurs il ne l’aurait certainement pas pisté avec autant d’obstination si près de Fondcombe si c’était seulement une question d’or.

Une fois emprisonné il avait immédiatement senti que l’elfe dont les cheveux viraient progressivement de l’argent au noir de jais représentait son dernier espoir ; et il avait vu juste.

A présent il était l’heure pour elle de venger la mort de ses proches avec lui-même qui voyait en cette quête un nouvel objectif qui animait et excitait tout son être comme cela n’avait pas été le cas depuis longtemps , depuis la mort de son frère.

“Arrêtons nous près de ce ruisseau un moment Lithildren ; à priori ils ne nous ont pas poursuivi. Les chevaux n’en peuvent plus et cela pourra nous permettre à nous aussi de nous désaltérer.”


Dans la précipitation de leur évasion , les deux nouveaux acolytes n’avaient pas vraiment eu le temps de prendre avec eux des vivres en quantité suffisante. Ils disposaient de quelques plaques de lembas rangées dans les selles des chevaux ainsi que des outres vides.

Les deux elfes mirent pied à terre , se désaltérèrent au ruisseau avant de s’asseoir sur d’immenses pierres. Oropher plongea alors son regard dans celui de Lithildren avant de répondre à la question silencieuse de l’elfe amnésique.

“Je connaissais bien l’assassin de Geraïnh : c’était un homme du Nord  , un Lossoth comme on les appelle. Ce peuple mystérieux et rugueux mais à vrai dire je ne sais pas grand chose de son passé si ce n’est qu’il a quitté très tôt la Baie de Forochel. C’est un combattant puissant et rusé qui est capable de vaincre des elfes pourtant meilleurs bretteurs ; il est aussi imprévisible que dangereux : c’est lui qui est à l’origine de l’incendie des écuries de Fondcombe durant la bataille et si Valdol n’est plus qu’un tas de ruines c’est aussi grâce à son oeuvre.”

Oropher omettait bien de dire qu’il avait lui même participé au massacre de Valdol sous les ordres du Bras de Fer puis de Lammâth au cours d’une sombre et sanglante nuit.

“ Il a perdu un bras durant la prise d’Imlardis ; lors d’un duel avec Sombre-Chêne qu’il avait naïvement cru pouvoir vaincre. Depuis il porte une prothèse métallique qu’il utilise à souhait comme une arme meurtrière. Il se faisait appeler depuis ce jour le Bras de Fer.
La dernière fois que j’ai  entendu parler de lui c’était dans la bouche d’un voyageur qu’il l’aurait vu traiter puis se disputer avec un autre homme dans une taverne des bas-quartiers de Minas Tirith.  Nous devrions commencer par là…



Lthildren acquiesca mais resta silencieuse dans un premier temps ; Oropher sentait qu’elle n’était pas à l’aise. La présence à ses côtés de celui qui l’avait pourchassé avait de quoi la troubler.

Oropher s’efforça de lui sourire .

“Lithildren , je te promets que tu n’as rien à craindre de moi. Nous sommes du même côté à présent et je t’aiderai à te venger ; j’en ai fais le serment.”


Il saisit délicatement une mèche obscure qui barrait le visage de Lithildren avant de la frotter doucement entre ses doigts.

“Qu’est-il arrivé à ta chevelure argentée? Pourquoi ce noir de jais?”
lui demanda-t-il.

Oropher cachait peut-être des secrets mais visiblement il n’était pas le seul à en avoir.


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Vengeance à coeur brisé . [ PV Lithildren ] EmptyJeu 28 Avr 2016 - 19:28
Un soleil nouveau, plus sombre, plus triste, se levait à l'horizon. Lithildren fixait le lointain d'un air vide, le regard perdu dans le vague, laissant son corps se balancer au rythme des pas du cheval bai brun foncé sous la selle. La fuite avait duré le reste de la nuit, mais la patrouille n'avait pas réussit à suivre. La peur des deux elfes renégats avaient surpassé l'entendement, et ils avaient disparu dans un bois voisin avant même que les autres elfes les traquaient. Pauvres fous. Nul ne peut battre deux traqueurs aguerris, expérimentés par le contact de la misère, le toucher de la mort, se cachant pour éviter la potence et autres sentences. Et des citadins pensaient les battre au jeu du Chat et de la Souris ? Inconscients.

Mais l'esprit de l'elfe n'était point à la réjouissance de la fuite, mais obscurcit par ses propres faits. Elle avait trahit son peuple, sa cité, ses amis, tout cela pour venger son amant. Mais impossible de faire demi-tour. Se retourner signerait sa mort, mais continuer signifiait s'engager sur un chemin chaque fois plus sombre, plus incertain. Cela rappelait à l'elfe sa fuite avec Aldranys, sa traversée du Rohan. Le visage décomposé par la surprise et la haine d'Erennel avaient suffit pour la faire pleurer. Et elle imaginait la colère d'Eugénion, peut-être sa détresse, en lisant le message lissé sur le bureau. Les traques se poursuivraient peut-être, mais en ces terres solitaires, aucun des deux fuyards ne risquait d'être reconnut. Mais dans les villes et villages, faire profil bas serait de mise malgré tout. Après tout, tout deux étaient des assassins, des renégats... Et tous pourraient croire qu'elle avait rejoint les rangs de l'Ordre de la Couronne de Fer.

- Arrêtons nous près de ce ruisseau un moment Lithildren ; à priori ils ne nous ont pas poursuivi. Les chevaux n’en peuvent plus et cela pourra nous permettre à nous aussi de nous désaltérer.

Elle sursauta sur sa selle et regarda Oropher un instant avant d'acquiescer. Pas de vivres dans les sacs à part des lembas empaquetés trouvés par miracle. J'aurais dû emporter plus... se dit-elle, mais elle n'avait qu'une robe de soirée et sa dague. Elle n'avait que son pantalon de cuir sous sa robe. Peu importait. Elle ne voulait plus porter cette robe, elle devenait comme une insulte à son ancienne elle. Lithildren n'était plus une elfe coquette citadine, voulant plaire à son amant, se battant pour protéger sa cité ; elle était désormais une guerrière excellente, dont la rage faisait vibrer les lames et le coeur, et parfois parlait à sa place.

Elle descendit de cheval en pensant à tout cela, puis s'agenouilla près de cheval pendant que celui-ci se désaltérait. Elle remplit sa gourde et versa de l'eau sur chaque membre de son cheval, puis sur son encolure trempée. Elle desserra la selle et la posa sur un roc à côté. L'elfe brune prit sa dague et déchira sa robe par à-coups. Si seulement elle avait prit la lame que Nunne lui avait offerte... Elle regrettait de ne pas avoir prit plus avec elle. Lithildren coupa ensuite la robe un peu au-dessus du nombril, laissant apparaître un ventre plat mais portant des traces d'abdominaux, signes d'un entraînements intensifs et aussi de quelques combats musclés. Elle enterra le jupon de la robe sous un buisson, puis défit sa coiffure assez sèchement. Elle se sentit mieux, une fois fait. Elle ferma les yeux un instant, et laissa les flots de la guerrière monter en elle.

Oropher la regardait lorsqu'elle tourna les yeux vers lui. Un regard implorant parvint à lui, et ils s'assirent sur des pierres pendant que les chevaux broutaient.

- Je connaissais bien l’assassin de Geraïnh : c’était un homme du Nord  , un Lossoth comme on les appelle. Ce peuple mystérieux et rugueux mais à vrai dire je ne sais pas grand chose de son passé si ce n’est qu’il a quitté très tôt la Baie de Forochel. C’est un combattant puissant et rusé qui est capable de vaincre des elfes pourtant meilleurs bretteurs ; il est aussi imprévisible que dangereux : c’est lui qui est à l’origine de l’incendie des écuries de Fondcombe durant la bataille et si Valdol n’est plus qu’un tas de ruines c’est aussi grâce à son oeuvre. Un court silence s'installa. Il a perdu un bras durant la prise d’Imlardis ; lors d’un duel avec Sombre-Chêne qu’il avait naïvement cru pouvoir vaincre. Depuis il porte une prothèse métallique qu’il utilise à souhait comme une arme meurtrière. Il se faisait appeler depuis ce jour le Bras de Fer.
La dernière fois que j’ai  entendu parler de lui c’était dans la bouche d’un voyageur qu’il l’aurait vu traiter puis se disputer avec un autre homme dans une taverne des bas-quartiers de Minas Tirith.  Nous devrions commencer par là…


Lithildren acquiesça, doucement, sans un mot. Elle ne se sentait pas à l'aise près de lui. Cette soudaine détente entre eux ne semblait rien augurer de bon selon elle : et s'il la manipulait ? Et s'il se jouait d'elle ? Elle ferma les yeux en soupirant. Quand elle les rouvrit, une légère brise se leva et fit onduler sa longue chevelure brune, en réalité aussi brune que celle de son nouvel acolyte.

- Lithildren , je te promets que tu n’as rien à craindre de moi. Nous sommes du même côté à présent et je t’aiderai à te venger ; j’en ai fais le serment.

Il prit une mèche entre ses doigts, délicatement, et la frotta de la même façon entre ses doigts. Il semblait surprit, étonné de ce changement de couleur.

- Qu’est-il arrivé à ta chevelure argentée ? Pourquoi ce noir de jais ?
- Ce n'est pas la seule chose qui a changé de couleur. Elle s'approcha de lui. Te souviens-tu avoir déjà croisé un regard blanc de ma part ? Non, bien évidemment.

Elle se recula, et son ton devint sec, bien qu'il l'était déjà un peu à ses précédentes paroles.

- Je ne me souviens pas depuis quand ni où exactement j'ai changé de couleur d'yeux. Mais je sais que c'est au Rhûn. Je me souviens d'avoir été retenue prisonnière pendant des jours, affamée pour le plaisir des yeux des nobles orientaux. Je me souviens des gardes que j'ai tué, des coups que j'ai pris, de la nourriture infecte donnée dans des cachots aussi froids que la mort. Et je sais que depuis, ma mémoire s'efface, de plus en plus loin. J'ai peine à me souvenir du visage de Geraïnh, de sa voix, de la raison de mon départ d'Imladris. Mais cette fléchette qu'un de tes hommes m'a lancée m'a plongée dans un état tel que mes cheveux ont changé de couleur. J'imagine que je ne supporte plus la torture, les poisons ou autres choses de la sorte.

Elle se tut ensuite et se leva agilement, sa main fermement fermée sur le pommeau de dague.

- J'ai oublié la lame d'un homme que tu dois connaître, Oropher. Le nom de Nunne te dit-il quelque chose ? Il m'a offert une lame elfique venant d'Imladris, une lame obtenue lors de son invasion j'imagine. Au moins, elle y est retournée.

Lithildren se mua ensuite dans un profond silence. Elle prit le côté non-aiguisé de sa dague et l'utilisa pour râcler prudemment la robe trempée de son cheval, afin d'enlever la transpiration tout en s'appliquant pour ne pas le blesser. Un flot de pensées la traversait, et celle de retourner à Bree réclamer son dû la traversa aussi.

#Lithildren
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Vengeance à coeur brisé . [ PV Lithildren ] EmptyJeu 23 Juin 2016 - 12:11
[HRP]: Je me remets au rp après une longue période de disette donc la qualité est pas encore vraiment au rendez-vous mais bon ça reviendra Smile



Sans laisser transparaître aucun émotion sur son beau visage quoique pâle et fatigué , Oropher écouta attentivement Lithildren.

“La vengeance apaisera ton esprit Lithildren , la vengeance calme toutes les âmes tourmentées.”

La vengeance...Combien de fois avait-elle déjà motivé l’elfe à agir? D’ailleurs ne continuait-elle pas à le consumer?  Mais Oropher avait commis des erreurs : au lieu de se mettre en quête de l’assassin de son frère Elrohir durant la reprise de Valdol par les forces de Gar Thulion , il s’était retranché loin de tous , désertant dès le début des affrontements à Fondcombe . Désespéré  il en avait conclu que jamais il ne pourrait retrouver le tueur de son  frère alors il s’était entouré de quelques hommes moins intelligents que son cheval et avait commencé à faire diverses petites activités de trafic et contrebande certes fructueuses mais bien indigne de son noble rang.

Dans sa cellule de Fondcombe il avait toutefois eu le temps de réfléchir à sa situation ; il avait tiré le bilan de ses erreurs et était parvenu à la conclusion que seule la vengeance l’assouvirait.  Il était pourtant à peu près certain qu’il ne trouverait jamais celui qui avait tiré cette flèche , d’ailleurs l’archer lui-même ignorait sûrement s’il avait fait mouche ou non .  Oropher avait alors rejeté la faute à d’autres personnes qu’ils voyaient comme fautives…
Validna et sa condescendance à l’égard du cadavre de son frère , Ald’ar et son ego démesuré et tous  les autres dont les actions avaient entraîné le désastre d’Imladris.

Et pour parvenir à ses fins il disposait à présent d’une arme de poids ; il connaissait Lithildren et il savait que c’était une véritable bombe à retardement. Ald’ar avait tué Geraïnh et nul doute qu’elle désirait la mort du Lossoth autant que lui , si ce n’est même plus.  Oropher avait conscience qu’il avait usé de ses talents de manipulateur pour la convaincre de le sortir de sa cellule et de s’enfuir avec lui mais pour autant était-elle seulement un outil à ses yeux? Il n’aurait jamais pu être aussi convaincant si ce qu’il avait dit à Lithildren ne comprenait pas une grande part de vérité . Il sentait un lien qui les unissait presque malgré eux  : ils avaient tous deux décidé de quitter leur ville natale en quête d’une vie plus aventureuses et grisante ; mais tous deux avaient échoué dans leur quête inespérée d’émancipation et de surcroît ils avaient chacun perdu des êtres chers. Les ressemblances étaient nombreuses et Oropher sentait que le destin les amènerait à faire un long chemin ensemble.

“Nunne...Le déserteur… Oui je le connais , c’était un soldat de l’Ordre qui a fui durant une mission après que la femme pour qui il s’est épris ne lui monte la tête . Ce n’est pas forcément le pire du lot mais un couard qui a profité de la première occasion pour filer .”



Oropher suivit Lithildren du regard , elle s’était levée  et s’appliquait à lustrer la robe de sa monture.

“C’est un superbe cheval que tu as.
fit alors Oropher sur un ton plus léger . Et il n’a vraiment pas peur de te voir utiliser une lame sur lui ; il te fait confiance … Après tout qu’y a-t-il de plus fidèle qu’un cheval? Aucun elfe , aucun humain , aucun nain n’est rééllement digne de confiance car chacun d’entre eux finira tôt ou tard par vous décevoir, mais un cheval jamais.
Si je suis tombé aussi bas aujourd’hui c’est certainement car j’ai donné trop de ma confiance aux autres.”


Oropher se redressa à son tour et d’un pas lent se dirigea vers sa compagne de route; ses yeux verts se posèrent un moment sur le destrier de Lithildren , c’était assurément une bête d’exception .  On pouvait même lire une certain admiration sur ces traits d’ordinaire si fermés ; finalement il y avait bien certaines choses qui permettaient d’entrevoir ce qu’il se trouvait derrière la carapace qu’Oropher s’était formé.  


“Je sais que tu ne me fais pas entièrement confiance et je ne peux pas vraiment t’en vouloir ; après tout ne t’ai je pas poursuivi avec violence durant de longs jours?  Et pour être franc avec toi je ne peux pas non plus t’accorder toute ma confiance ; je sais que tu éprouves encore de la rancoeur à mon égard et que je ne suis pas à l’abri d’un potentiel coup de poignard . J’ai conscience de tout ça mais pour autant je ne t’abandonnerai pas car que nul ne pourra nier que dorénavant nous sommes indéfectiblement liés : nous avons un passé semblable , nous avons été trahi par les gens de notre ville et nous poursuivons le même objectif : trouver notre place dans ce monde qui n’est pas nôtre.”

Il saisit alors le poignet de Lithildren qui tenait la dague et avisa la lame suintante de  sueur chevaline.

“N’émousse pas ta lame et ne prends pas le risque de l’oxyder , si tu as oublié ton épée cette dague te sera plus que précieuse pour survivre , donc prends en soin.”

Les dangers seraient nombreux et ils auront à se battre , Oropher le savait , pour atteindre le Bras de Fer ils devront batailler avant mais rien ne pouvait les arrêter.

“Es-tu prête à rechercher cette place ensemble avec moi Lith’? “


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Vengeance à coeur brisé . [ PV Lithildren ] EmptyJeu 23 Juin 2016 - 13:40
- La vengeance apaisera ton esprit Lithildren , la vengeance calme toutes les âmes tourmentées.

Etait-ce certain ? Serait-elle réellement apaisée comme il l'entendait si elle parvenait à trouver l'auteur de l'acte qu'elle qualifiait du plus odieux qui puisse exister, à savoir la mort de son amant ? Mais cette vengeance pouvait-elle avoir une quelconque utilité puisqu'elle ne se souvenait même pas du visage de l'être dont elle souhaitait vengé la mort soudaine ? Elle tremblait des mains, incertaine, mais en même temps déterminée. Oui, il n'y avait pas de doute, elle serait apaisée si cet infâme être que la Terre acceptait encore de porter en son sein mourait sous sa lame vengeresse, sous sa colère impitoyable. Elle devait accomplir sa vengeance, quel qu'en soit le prix.

Aider Oropher à s'échapper n'était pas un simple acte irréfléchi, et elle en prenait conscience depuis peu. S'il pensait pouvoir manipuler l'elfe brune, il se trompait, et s'il pensait la connaître, il se trompait doublement. Elle-même ne se connaissait plus, elle recevait parfois des fragments de souvenirs douloureux, qui lui donnaient des maux de tête et de ventre, parfois le tournis ; elle refusait parfois de se souvenir. Valait-il mieux qu'elle se souvienne d'une vie de tourments ou qu'elle oublie et recommence une vie nouvelle ? Elle ne savait pas, mais elle ne pourrait renaître que si le tueur de son amant mourait dans la même souffrance qu'il avait plongé Lithildren. Il n'était pas seulement question de Geraïnh, mais aussi d'elle, et si sa vengeance paraissait impulsive, elle était égoïste et avait pour but de montrer à ce tueur combien elle souffrait de cette absence en elle, de ce vide qu'elle avait au final elle-même creusé en partant mais elle se refusait à porter la faute sur elle. Car après tout, si elle était restée à Imladris, Geraïnh aurait été sauf, et elle aurait tué son assassin, voire Oropher. Mais si elle avait tué son ancien ami d'enfance, aurait-elle été heureuse ? Elle tremblait légèrement des jambes à cette pensée qui lui faisait froid dans le dos. En même temps, elle pouvait refaire sa vie avec des "si", mais cela ne changerait en rien son présent, et sa situation délicate, mais aussi grisante. Elle ignorait les dangers, les conséquences, agissait au risque de mourir par la justice, afin de venger son amant. Aurait-il voulu cela ? Les morts ont toujours tort, de toute façon.

- Nunne...Le déserteur… Oui je le connais , c’était un soldat de l’Ordre qui a fui durant une mission après que la femme pour qui il s’est épris ne lui monte la tête . Ce n’est pas forcément le pire du lot mais un couard qui a profité de la première occasion pour filer .

Certes, mais son coeur est-il plus ou moins noble ? Mais Lithildren était d'accord sur un point : fuir quand on sait qu'on va perdre, c'est oublier d'assumer les conséquences de ses choix. Oropher au moins les assumait, et Lithildren pourrait presque faire partie de l'Ordre après cette trahison. Mais le voulait-elle ? Non, elle répugnait ces hommes ayant détruit sa vie, sa famille. Elle leur en voulait si fort qu'elle pourrait gravir des montagnes avec pour seul but de traquer les derniers membres encore en vie et de les jeter sur les murs de Minas Tirith en preuve de leur décès et de l'extinction de l'Ordre. Elle soupira et racla prudemment la robe de son cheval.

- C’est un superbe cheval que tu as. Et il n’a vraiment pas peur de te voir utiliser une lame sur lui ; il te fait confiance … Après tout qu’y a-t-il de plus fidèle qu’un cheval? Aucun elfe , aucun humain , aucun nain n’est réellement digne de confiance car chacun d’entre eux finira tôt ou tard par vous décevoir, mais un cheval jamais. Si je suis tombé aussi bas aujourd’hui c’est certainement car j’ai donné trop de ma confiance aux autres.

Elle se murait dans ce silence, ne voulant pas répondre. C'est vrai, ce cheval était une belle bête. Elle se plaisait à penser qu'il était un ami, car aucun autre être ne pouvait avoir une telle fidélité. La confiance... Elle nuit à bien des choses. Lithildren avait ruiné sa vie en accordant sa confiance, et sa mémoire envolée lui permettait de s'éloigner. Mais elle avait pourtant fait confiance à Eugénion et Erennel après un moment, mais ce n'est pas eux qui l'ont trahie, c'est elle qui les a trahit. Elle s'en voulait, et elle eut une vague de regrets qui monta en elle et la submergea. Elle voulait retourner là-bas et s'expliquer, donner des raisons à sa trahison, s'excuser. Mais ni Eugénion ni Erennel ne voudraient la revoir, lui pardonner, ou entendre son nom. Et si elle y retournait, elle passerait le reste de sa vie en prison sans jamais revoir quiconque, accomplir sa vengeance ou juste vivre. Oh, vivre. Etait-ce bien la peine ? Oui, certainement, désormais, si elle ne faisait plus route seule.

Elle perçut un mouvement et entendit Oropher se diriger vers elle, et elle aperçut un semblant d'admiration pour le cheval.

- Je sais que tu ne me fais pas entièrement confiance et je ne peux pas vraiment t’en vouloir ; après tout ne t’ai je pas poursuivi avec violence durant de longs jours?  Et pour être franc avec toi je ne peux pas non plus t’accorder toute ma confiance ; je sais que tu éprouves encore de la rancoeur à mon égard et que je ne suis pas à l’abri d’un potentiel coup de poignard . J’ai conscience de tout ça mais pour autant je ne t’abandonnerai pas car que nul ne pourra nier que dorénavant nous sommes indéfectiblement liés : nous avons un passé semblable , nous avons été trahi par les gens de notre ville et nous poursuivons le même objectif : trouver notre place dans ce monde qui n’est pas nôtre. Il saisit le poignet de l'elfe, et tourna celle-ci vers lui. N’émousse pas ta lame et ne prends pas le risque de l’oxyder , si tu as oublié ton épée cette dague te sera plus que précieuse pour survivre , donc prends en soin. Es-tu prête à rechercher cette place ensemble avec moi Lith’?

Elle prit très calmement sa dague de l'autre main et la pointa vers la gorge de l'elfe. Son regard était froid et dur, tel un roc gelé par une tempête de neige.

- Laisse-moi clarifier quelques détails. Elle dégagea d'un geste rapide son poignet en attrapant celui d'Oropher et lui mit la main dans le dos en une clé de bras tout en le retournant, la lame sous sa gorge. Si je t'ai sorti de prison, c'est uniquement pour que tu me guides vers l'assassin de Geraïnh. Ne te fais pas d'illusions sur mon but. Nous avons été amis il y a bien longtemps, mais entre ton rôle dans l'Ordre, ta contribution à la destruction d'Imladris, ma poursuite et tes tentatives de ma manipuler, je ne te fais pas aussi confiance que ce que tu espères. Et je te ferais remarquer que NOUS avons trahit notre propre cité, notre peuple pour suivre des desseins certes plus vivants, mais aussi qui nous éloignent de nos origines. Je ne suis pas plus proche d'eux que tu ne l'ais, mais je garde un respect pour ma famille, respect que tu sembles avoir oublié sur le champ de bataille. J'ai trahit la confiance d'amis, et je n'accepterais en aucune sorte que tu oses dire que nous sommes semblables. Tu agis pour te venger de ce que tu penses être une trahison, alors que tu as contribué à la destruction de la cité où NOUS sommes nés, qui nous a portés en son sein au début de nos vies. Mais moi j'ai oublié, contrairement à toi.

Elle le lâche soudainement en le poussant devant elle. Il se tourna vers elle, bien plus fermé qu'auparavant, et certainement surprit qu'elle réagisse ainsi. Mais elle pointait la dague vers lui, en arme défensive, et semblait prête à en découdre si cela était nécessaire.

- Je ne suis pas comme toi, Oropher. Nous avons été proches autrefois, mais je me suis éloignée, même si je n'aurais peut-être pas dû. Elle baissa son arme et la rangea dans son fourreau, s'adoucissant aussi brusquement qu'elle s'était énervée. Nous collaborons pour le moment. J'ai besoin de temps pour pardonner tes propres torts envers moi. Je ne te veux aucun mal, foncièrement, et je n'aurais aucune utilité à te tuer dans ton sommeil, mais si j'en suis contrainte, je n'hésiterais pas à user de ce que j'ai appris contre toi. Et si tu tiens à garder tes mains, ne pose plus jamais la main sur moi.

Elle refusa d'écouter un seul mot qu'il pourrait dire, et s'éloigna de nouveau, fuyant la confrontation avec lui. Il n'avait jamais accepté Geraïnh, il étaient en confrontation autrefois. Et elle avait abandonné son propre ami, son ami le plus proche, pour un homme qu'elle avait rencontré par hasard. Avait-il sombré à cause d'elle, de cette abandon ? Si Geraïnh et elle n'avaient jamais eu cette aventure, que se serait-il passé ? Serait-elle partie, aurait-il sombré, en seraient-ils là aujourd'hui ? Elle s'en voulait, mais sa détermination parvenaient pourtant à dominer sa culpabilité. Elle s'isola pour réfléchir, fermé à toute discussion. Elle s'en voulait d'avoir réagit comme ça, mais elle pensait ce qu'elle disait, même si lui n'accepterait pas cela. Il pensait qu'ils se ressemblaient, mais il se trompait : Lithildren agissait sans avoir conscience du reste, parce que son passé est envolé ; mais lui agit en pleine connaissance de cause, avec ses souvenirs. Si Lithildren s'était souvenue de sa promesse, elle serait retournée à Imladris et ne serait pas partie au nord au lieu de rester en Lothlorien, qu'elle avait déserté par oubli de sa présence là. Puis elle avait été prise loin, et là elle n'avait que des bribes floues de souvenirs, certains plus forts que d'autres. Mais Lithildren n'était en rien semblable à Oropher : elle avait trahit sa cité, ses amis, et peut-être que si sa famille était en vie elle les aurait trahit aussi.
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Vengeance à coeur brisé . [ PV Lithildren ] EmptyVen 8 Juil 2016 - 11:55


Quand Lithildren pointa sa dague sur la gorge d’Oropher , celui-ci haussa des sourcils étonnés mais ne broncha et ne fit aucun geste. Il ne s’était certes pas attendue à une réaction aussi impulsive de la part de l’elfe aux cheveux de jais mais il ne craignait nullement pour sa sécurité.

Elle avait beau prétendre ne pas avoir confiance en lui, la vérité était que sans lui elle serait à nouveau seule et perdue. Après avoir trahi les siens elle ne disposait plus d’aucun soutien tangible , même ses amis avec qui elle avait tant partagé durant son périple lui tournait  à présent le dos ce qui était plutôt normal après qu’elle eut attaquée Erennel et abusé de la confiance d’Eugénion.

Oropher en avait conscience et il savait qu’il pourrait jouer là-dessus même si dans l’immédiat il jugea préférable de ne pas répliquer à Lithildren qui semblait avoir vraiment été mise hors d’elle. Il se contenta de continuer à la fixer intensément , ne se résignant pas à baisser le regard sous les menaces de sa nouvelle “ alliée”. Non il n’avait pas peur d’elle et il comptait bien le lui faire comprendre.

Elle se voyait différente de lui qu’elle considérait comme un monstre sanguinaire, leurs trajectoires respectives avaient certes été sensiblement différentes mais tant de choses les reliaient et les liaient à présent et que cela lui plaise ou non ils seraient amené à faire un bon bout de route ensemble.

Après une heure où l’elfe amnésique s’était retranchée dans son coin et murée dans son silence, Oropher l’invita à remonter en selle pour poursuivre leur avancée.

Durant les jours qui suivirent, Oropher et Lithildren ne se parlaient occasionnellement tout en prenant soin d’éviter les sujets qui fâchent même si tout cela ne semblait qu’être partie remise.
Ils refirent leurs provisions dans un petit hameau qui se trouvait près de la route qui devenait de plus en plus empruntés par marchands et voyageurs.

Le commerce triangulaire entre le Rohan , l’Arnor et le Gondor reprentait progressivement vie après le gel qu’il avait connu durant le Rude Hiver mais le soleil et la paix revenus ; les commerçants n’hésitaient plus à voyager sur des routes dorénavant beaucoup plus sûrs.

Oropher se tourna vers Lithildren :

“ Il commence à vraiment y avoir trop de monde ici et je ne tiens pas à ce que la rumeur court que deux elfes à cheval se dirigent vers la Cité Blanche. Coupons à travers champs. “

Sans attendre une quelconque approbation ou réfutation de sa partenaire, l’elfe fit changer de cap à sa monture et la fit partir au triple galop  à travers les longues étendues vertes de plaines chatoyantes . Lithildren n’avait pas vraiment d’autre choix que de le suivre.

Jusqu’à la nuit ils galopèrent ainsi à travers les champs où ils ne croisaient que quelques animaux sauvages ou paysans qui prenaient soin de leur parcelle de terre cultivée. Le soir venu et la visibilité étant réduite même pour les deux elfes aux  capacités nyctalopes plus élevé que celles des humains ; Oropher fit signe à Lithildren d’arrêter sa monture.

“Nous dormirons ici pour quelques heures , on reprend la route à l’aube.”

L’elfe n’avait pas vraiment peur d’évoluer de nuit mais il devait reconnaître qu’il éprouvait un sentiment fort de fatigue et le besoin impérieux de se reposer quelque peu au plus vite. Il n’avait pas bénéficié d’un traitement de faveur dans les géôles de Fondcombe et ne s’était pas reposé depuis son évasion.

Serein et apaisé , il s’assoupit à même le sol se demandant si li’dée de l’égorger pendant son sommeil passerait ou non dans la tête de Lithildren. Et même si cette pulsion meurtrière venait à passer dans son esprit , elle ne le ferait sans doute pas , ce serait si dommage pour elle.

Quand Oropher se réveilla , Lithildren se tenait debout auprès de son destrier. Elle s’était donc éveillée avant lui après s’être couché après … mais avait-elle seulement dormi ou ses rêves étaient-ils trop hantés pour qu’elle ne puisse profiter d’une nuit de sommeil?

Il grignota un morceau de lembas et envoya un autre vers Lithildren puis il se leva:

“Tu sais on n’arriveras pas au bout avec une simple dague pour nous deux; il nous faut des armes dignes de ce nom et vite car les dangers peuvent vite arriver. Dès que nous arriverons à Minas Tirith il nous faudra en trouver malgré leurs nouvelles réglementations sur le port d’arme. A part les voler à deux soldats isolés patrouillant dans de petites ruelles je ne vois pas de solution. Qu’en penses tu Lith’?”


Encore une fois Oropher désirait afficher une certaine proximité en appelant son ancienne amie comme par le passé ( des siècles auparavant lorsqu'ils avaient réellement étaient proches ) : “Lith’”... Décidément il ne lâchait pas l’affaire.


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Vengeance à coeur brisé . [ PV Lithildren ] EmptyVen 8 Juil 2016 - 13:57
Il la perturbait. Elle ne s'expliquait pas autrement ses regards, ses manières et la façon dont elle réagissait. Elle semblait plus sensible à ce qu'il faisait, plus susceptible face à lui. Il craignait qu'elle n'ait un accès de colère tel qu'elle le tuerait, mais en même temps, il était certain que jamais elle ne lui ferait du mal. Il était trop utile à l'elfe pour qu'elle ne tente quoi que ce soit, et elle le savait. Car indéfectiblement, qu'elle le veuille ou non, ils étaient bien plus liés qu'elle ne le souhaitait. Leur amitié, leur vengeance commune, leurs chemins, bien des choses reliaient les deux elfes bruns, et ce, elle refusait de l'admettre. Il avaient des différences – comme le fait qu'elle n'ait pas tenté de détruire sa propre cité – mais au final elle avait commit pire : une trahison de la plus haute importance. Sans qu'ils le veuillent, le destin finissait par jouer avec eux pour les relier, et au final, qu'ils soient dans le même bain tout les deux. Lithildren refusait d'admettre que leurs destins étaient liés au-delà de cette histoire de vengeance, et cela l'effrayait. Il avait été plus qu'un ami, et maintenant, il était comme un étranger pour elle, mais peut-être que c'est ce qu'elle voulait voir. Il restait, et restera, un ami d'enfance, un compagnon d'entraînement, un cavalier hors pair, et un confident avec lequel elle avait partagé tant de choses. Ils avaient grandi ensemble, et son égoïsme avait conduit l'elfe à renier son propre ami, son seul et précieux ami. Elle s'était retrouvée ensuite bien seule, à parler avec l'obscurité, à n'avoir pour compagnons de route que le vent, la terre, l'eau et son cheval. Cheval qu'elle avait lâchement abandonné à Imladris à cause de sa couleur blanche, pour avoir un cheval bai à la place. L'elfe aux cheveux de jais eut alors une idée passagère qui capta néanmoins son attention, et cela la figea complètement, la désorienta. Elle qui pensait avoir la main mise sur la situation ! Mais en fait... Oropher contrôlait Lithildren avec un brio qu'elle-même n'avait pas vu. Elle était trop faible, trop facilement manipulable, et trop animée par la rage et le désespoir. Il s'était servi de ses faiblesses, frappant là où ça fait mal, et retournant la situation à son avantage. Il s'était lâchement servit d'elle pour sortir de prison, pour fuir, et maintenant, il utilisait les mains sales et tremblantes d'une elfe amnésique pour accomplir des desseins bien plus sombres qu'un simple meurtre ou une simple vengeance. Alors voilà. Elle n'était qu'un pantin, une marionnette, une poupée de chiffon que l'on jette quand on en a plus besoin. Etait-ce donc là sa seule utilité ? Etait-ce donc là la seule raison pour laquelle Oropher restait en sa compagnie ? Elle qui pensait qu'elle pouvait le contrôler, mais elle se faisait mener par le bout du nez depuis le début, et elle était trop crédule pour le voir. Mais maintenant, ses yeux étaient ouverts, et elle voyait au grand jour les vrais desseins d'Oropher : utiliser Lithildren pour accomplir sa propre vengeance. Il avait besoin d'elle pour sortir de prison, et l'aider à se venger n'était qu'un masque. En réalité, il se fichait bien d'elle, de Geraïhn ou de sa vengeance : il n'était intéressé que par sa personne, et elle ne l'avait même pas remarqué. Il s'était joué d'elle, et elle avait suivit comme une idiote. Elle regarda ses mains poussiéreuses et une larme de désespoir roula sur ses joues de porcelaine. Elle ne serait jamais plus qu'un outil, dans ce cas... Elle redressa la tête quand Oropher la somma de remonter en selle pour se remettre en route. Tête basse, le regard vide et perdu dans le vague, elle obéit.

Les jours suivants, ils échangèrent à peine. Elle gardait sans cesse le visage baissé, ou évitant une confrontation visuelle et verbale avec lui. Lithildren s'était résignée à son sort de poupée, de pantin, de marionnette. Cela la désolait, mais elle n'avait que cette utilité depuis le début, et elle se résignait à suivre Oropher dans ce rôle. Il avait beau être devenu un homme attirant, il portait un masque figé qu'elle ne parvenait pas à percer. Il portait une armure autour de son esprit, de son coeur et de son corps, armure qu'elle abandonnait à vouloir ôter pour comprendre. Il avait percé le coeur de Lithildren, et en prétextant de la guérir, il l'utilisait pour attirer les prédateurs et les abattaient dans le dos. Et le moment venu, elle-même périrait de la main de son ami d'antan. Il avait changé. En bien physiquement, en mal psychologiquement. Elle n'aurait jamais cru ou pensé qu'il puisse lui faire ça. A elle. Elle gardait le visage baissé, légèrement caché par ses cheveux, et bientôt par sa capuche. Son désespoir, sa tristesse, et sa résignation se lisaient à livre ouvert sur son visage. Sa faiblesse d'esprit avait conduit Lithildren à sa perte, à sa fin, et elle imaginait Oropher abattant l'elfe aux cheveux de jais après avoir abattu l'objet de leur vengeance commune. Elle se préparait à cette finalité fatidique, et s'y résignait. Au fond, n'était-ce pas là le destin de tout les faibles ? Elle qui pensait pouvoir jouer la Némésis et pourfendre les coupables de ses lames, elle servait en fait les desseins des coupables, plus sombres que l'obscurité elle-même.

- Il commence à vraiment y avoir trop de monde ici et je ne tiens pas à ce que la rumeur court que deux elfes à cheval se dirigent vers la Cité Blanche. Coupons à travers champs.

Il fit pivoter son cheval brusquement et elle arrêta le sien un court instant avant de le suivre. Elle rattrapa mais resta à une certaine distance derrière lui. Elle savait qu'il entendait le galop du cheval bai derrière lui, nul besoin de montrer qu'elle était sur le cheval en question. Ils chevauchèrent toute la journée à cette allure folle à travers champs, sans aucune halte. Jusqu'à la nuit. Ils stoppèrent les chevaux dans un coin tranquille, dans le but de se reposer quelques heures et de repartir à l'aube.

Il ne mit pas longtemps à descendre de cheval, trouver une place où dormir, et sombrer dans le sommeil. Lithildren était debout près du cheval quand il se laissa bercer par Orphée. Elle l'observa un long moment, désharnacha les deux chevaux, prenant tout son temps. Elle n'avait aucune envie de dormir, se reposant parfois pendant de courtes heures en selle pendant leurs folles chevauchées. Lithildren ne cessait de tourner et de retourner la situation dans sa tête. Manipulée, utilisée, comme autrefois en Rhûn... Quand elle en eût finit avec les chevaux, elle resta debout à observer Oropher. Elle regarda ses propres mains, et sentit une vague de désespoir la traverser. Elle leva les yeux au ciel et pour la première fois depuis des siècles, elle se mit à prier des divinités aux noms oubliés pour l'aider à rester en vie ou la faire mourir au plus vite. Les deux lui convenaient plus ou moins. Lithildren avait changé deurant ce court voyage. Elle passait de l'elfe amnésique cherchant à tout prix vengeance à une elfe résignée face à son destin. Devrait-elle agir comme une soumise à Oropher, ne disant rien et obéissant comme un chien, aveuglemént et sans poser de questions ? Ou devait-elle s'interposer face à lui chaque fois qu'il ouvrirait la bouche pour parler ? Elle soupira, observant toujours l'elfe dormir. Aurait-elle succombé à son charisme évident, alors qu'il était en prison, jouant à la fois la victime et le bourreau ? Aurait-elle commencé à renier son amant, à force de questionnements incensés emplis de "Et si..?" où elle imaginait tout les scénariis possibles et imaginables afin de voir si c'était la faute était sienne quant au changement d'Oropher ? Elle ne savait plus où se placer. Elle prit la dague et fut tentée de se la planter en plein coeur, pour abréger bien des souffrances, mais se contenta de fixer la lame et de s'éloigner. Elle n'avait que cette lame, mais elle comptait s'en servir. Lithildren s'éloigna et retira sa cape, ses bottes et laissa le vent frais de la nuit caresser son ventre et ses bras nus. Elle prit une inspiration, ferma les yeux, et fit tourner la lame et son poignet. Elle enchaîna les gestes fluides et les mouvements de jambes, de hanches et de bustes. Elle imaginait un combat entre elle et un adversaire invisible, faisant tourner la lame avec souplesse, bougeant comme si elle dansait et frappant avec vigueur. Elle se remémora les danses que les femmes rhûniennes exerçaient pour amuser les nobles chez qui elle était enfermée. Ces danses... elle les utilisait maintenant pour améliorer sa vivacité, assouplir ses mouvements, ouvrir de nouvelles voies d'esquive et aussi rendre ses coups plus puissants, ses bras plus endurants. Elle mélangeait ce qu'elle avait apprit avec Oropher étant enfant et les danses ou mouvements de combats qu'elle voyait au cours de ses voyages. Elle transformait ainsi sa violence en endurance, et privilégiait désormais un style de combat plus souple que de coutume, utilisant les failles adverses, les faiblesses et multipliant les plaies superficielles qui fatiguent et affaiblissent.

Minuit venait de passer quand elle rouvrit les yeux. Elle rangea la lame dans son fourreau et sentit ses muscles supplier qu'elle se repose. Elle s'allongea sur sa cape, recroquevillée comme une enfant, et laissa la nuit lui apporter du réconfort. C'est son cheval qui la réveilla en tentant de brouter ses cheveux. Elle sentait qu'on les lui tirait, et le cheval sursauta quand elle se tourna. Elle hésita à rire, se contenta de sourire d'amusement. Elle se releva et nettoya sa cape des brins d'herbe, de la poussière, avant de la remettre à sa place. Elle retrouva une de ses bottes un peu plus loin, certainement emmenée par un des chevaux. Elle harnacha les deux destriers en attendant qu'Oropher ne se réveille. Quand ce fût le cas, elle était debout près de son cheval, et ne portait aucun signe de fatigue. Pas même un sourire pour égayer son visage caressé par les rayons du soleil, sa peau de porcelaine éclairée d'une lueur rouge-orangée, et un léger vent faisant onduler sa longue chevelure noire ainsi que sa cape. Il se râcla la gorge et elle se tourna, aussi neutre que d'accoutumée, vers lui. Ils prirent une collation, du lembas.

- Tu sais on n’arriveras pas au bout avec une simple dague pour nous deux; il nous faut des armes dignes de ce nom et vite car les dangers peuvent vite arriver. Dès que nous arriverons à Minas Tirith il nous faudra en trouver malgré leurs nouvelles réglementations sur le port d’arme. A part les voler à deux soldats isolés patrouillant dans de petites ruelles je ne vois pas de solution. Qu’en penses tu Lith’?

Elle se tourna vers lui, alors qu'elle mâchait son lembas. Il avait raison. Ils avaient besoin d'armes, et une dague pour deux ne ferait pas l'affaire. Elle se leva, détacha la ceinture où pendait le fourreau de la dague, puis la regarda. Elle avait cette dague depuis des années, et des années. Mais elle n'avait pas le choix, actuellement. Ils étaient désarmés, littéralement, et il n'y avait pas vraiment d'autre alternative pour le moment. Oropher était plus habitué aux dangers des Terres Sauvages que Lithildren qui voyageait sur les routes d'habitude. Il avait un autre sens pour sentir le danger, et s'y adapter aussitôt. Elle s'avança vers lui, en tirant la dague du fourreau. Oropher se redressa, avalant sa bouchée. Elle avait un visage où rien ne pouvait se lire, pas l'ombre d'une émotion quelconque, rien. Les sourcils d'Oropher se froncèrent légèrement devant ce masque plus rigide que le sien, et devant cette lame qui se présentait sous ses yeux. Il savait qu'elle n'attaquerait pas, mais serait-elle prête à le faire ? Elle savait maintenant où aller, et elle n'avait plus vraiment besoin de lui, en réalité. Mais au lieu de l'attaquer comme elle semblait prête à le faire, elle rangea la dague dans le fourreau et le lui tendit.

- Je n'en ai cure d'avoir une arme ou pas. Prends ma dague, je nous trouverais des armes une fois à Minas Tirith ou dans un village si besoin est. Ce ne sont pas les forgerons qui manquent.

Le surnom qu'il employait ne la fit pas broncher. Enfin, en façade. Mais il cherchait la petite bâte avec elle, il cherchait à la provoquer pour qu'elle réagisse. Mais elle ne lui donnerait pas ce plaisir. Elle se contenta ensuite de retourner à son cheval sans reprendre la dague et fut rapidement en selle.

- L'aube est largement dépassée depuis un moment. Mettons-nous en route au plus vite.
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Vengeance à coeur brisé . [ PV Lithildren ] EmptyJeu 14 Juil 2016 - 17:29

"Tu nous trouveras des armes ? "

Oropher émit un petit rire ironique tout en récupérant la dague qu’il accrocha à sa ceinture.  Elle était clairement perturbée depuis sa fuite avec un traître notoire de la cité et finalement ce dernier était peut-être plus à même de savoir quand sortir l’arme et quand il valait mieux la garder cachée.

“As-tu donc si peur que je le fasse moi-même? “

Sûrement craignait elle qu’il en vienne à tuer des personnes pour les déposséder de leurs armes. De toute manière ils seraient amenés à tuer tôt ou tard pour ne pas compromettre la réussite de leur périple et pas seulement des ennemis menaçants qui attaqueraient les premiers ; mieux valait il qu’elle s’habitue à ôter la vie au plus tôt. Elle avait fait déjà fait le pas et franchi la ligne rouge en tuant de sang-froid le géôlier à Fondcombe;  elle était à présent engagée dans un chemin sinueux dont elle ne pouvait plus sortir même si elle essaierait dans un premier temps.


- L'aube est largement dépassée depuis un moment. Mettons-nous en route au plus vite.

Oropher regarda un soleil et ajouta avec un sourire railleu.

“Perspicace... Il fallait me réveiller à l’aube puisque tu est  si lève-tôt.”

Ils se remirent donc en selle mais ne firent cette fois pas partir leur monture au triple galop; Oropher faisait avancer son cheval au pas et Lithildren se retrouvait bien obligé d’en faire de même. Le renégat jetait régulièrement des coups d’oeil vers l’elfe aux cheveux de jais: ils avaient été si proches par le passé mais le destin les avaient séparés avant de les réunir à nouveau au moment où ni lui ni elle ne s’y attendait pas.  La vie était ainsi faite de rencontre , séparation et retrouvailles inattendues ; un cycle qui ne prenait fin qu’avec une mort qui n’arrivait jamais pour les elfes , du moins de manière naturelle.

Aujourd’hui elle se méfiait de lui ; comment lui en vouloir? Oropher était si différent de l’elfe qu’elle avait quitté en même temps que sa famille plusieurs siècles auparavant et l’inconnu qu’il était devenu inspirait toujours la crainte.

“Je sais que tu  me vois comme un monstre…” déclara-t-il d’un ton neutre mettant ainsi fin à plusieurs heures d’un silence glacial.

“Après tout j’ai trahi ma cité , rejoins un Ordre que tu honnis et attaqué les miens. J’ai tué et encore tué ; je n’ai pas cessé de le faire depuis si longtemps. Cela fait il de moi un monstre? Tu te demandes sûrement où est passé ton ancien ami poète et rêveur ; tu te demandes sûrement ce qui a bien pu se passer en moi pour que je change tellement , tu te demandes sûrement si je suis seulement le même que tu as connu. Laisse- moi te dire oui.“

Alors qu’ils avançaient toujours  à une très lente cadence , Oropher se tourna vers Lithildren et la fixa intensément. Il n’y avait toujours pas la trace d’un moindre sourire censé la rassurer sur le visage du renégat mais pourtant quelque chose dans son expression paraissait changé. Ses traits étaient tirés , ses lèvres pincées et sa voix moins assurées ; elle était bien incapable de déterminer le sentiment de son ancien ami. Ce changement d’expression traduisait-il de la rage, de l’émotion, de la colère ou de l’amour ? Peut être même  aucun de ceux là  ou alors tous à la fois?

“Toutefois il faut que tu aie conscience que si tu penses que je suis réellement un monstre alors tu devrais en faire de même en te regardant. Après tout tu viens de tahir aussi , de tuer et de t’engager sur la voie tortueuse de la vengeance . Personnellement je ne peux pas croire que tu en es un. Après tout je n’ai jamais vu de monstre aussi gracieux , beau et délicat. Alors peut-être sommes nous des monstres , peut-être que non ; peu importe car à présent rien ni personne ne pourra changer ce que nous sommes devenus.“


Il marqua une pause à priori inexplicable , ce n’était pas scruter les alentours ou alors pour introduire un peu de théâtralité dans ses dires. Les mots semblaient réellement être  de plus en plus réticents à sortir de la bouche du renégat.

“Oui j’ai fais d’horribles choses mais j’ai toujours eu mes raisons comme toi qui a les tiennes. Peut-être ces “raisons “ ne sont pas valables et sont juste là pour me donner bonne conscience mais je n’en ai cure ; je sais juste qu’elles existent et c’est la seule chose qui importe.  Nous avons été rejeté du système et de la société de notre ville simplement car ce qu’il y avait ailleurs attisait notre curiosité , seulement car nous nous sommes dis qu’il y avait du bon  à prendre ailleurs et que l’ivraie se trouvait dans chaque cité et civilisation. Pour ça nous avons été bannis de peur que nous bousculions l’ordre établi. Peut-on en vouloir aux bannis et rejetés de devenir des monstres?  “

Il laissa ces derniers mots en suspens et attendit la réaction de Lithildren tout en se saisissant de l’outre d’eau qui se vidait dangereusement. Il allait bientôt falloir refaire le plein.


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Vengeance à coeur brisé . [ PV Lithildren ] EmptyJeu 14 Juil 2016 - 19:42
- Tu nous trouveras des armes ? As-tu donc si peur que je le fasse moi-même ?

Elle sentit la colère et l'indignation monter en elle. Comment osait-il la sous-estimer ? Ils avaient une force et une agilité égales, ainsi qu'un avantage chacun. Oropher avait développé un esprit tactique et rusé, Lithildren usait de la vitesse et de la surprise pour frapper, mélangeant rapidité et puissance. Mais en combat, Oropher avait toujours dépassé Lithildren. Alors qu'ils se mettaient en route au pas, Lithildren eut un souvenir qui remonta brusquement.

- Et alors Lith' ? Tu t'es rouillée ou quoi ? Je t'ai battue deux fois de suite !

Oropher s'approcha de Lithildren. Il était torse nu sous la chaleur ardente d'un soleil estival, avec un pantalon de cuir et des bottes, ainsi que ses protections à l'avant bras. Il planta sa lame dans le sol et tendit la main vers Lithildren, dans une tenue similaire mais avec un débardeur en plus, allongée au sol, haletante et épuisée.

- Tu es trop rapide pour moi...
- Tu veux à tout prix me battre, et tu y vas trop fort, c'est ça le problème. Arrête de foncer tête baissée, et analyse plus la tactique de ton adversaire. Les mouvements les plus légers sont des indices de combat, tu dois t'en souvenir.

Lithildren soupira et leva ses yeux bleus sur lui. Elle lui prit la main qu'il tendait et elle tira un coup sec en basculant sur le dos, remontant les jambes pour appuyer contre ses reins et l'envoyer à quelques mètres derrière elle. Il atterrit sur le dos, dans un bruit sourd et le souffle de l'elfe brun fut coupé un instant. Lithildren resta allongée, vidée de ses forces, et se mit à rire. Ils se regardaient l'un l'autre, allongés au sol, fatigués, riant de bon coeur. Il se levèrent après quelques instants, et rangèrent leurs armes. Ces séances d'entraînement les rapprochaient, et Oropher bafouillait toujours quand ils se voyaient. Il lui arrivait de tourner le regard ailleurs, de se râcler la gorge et de changer de sujet. Lithildren s'amusait à ces réactions, mais au début, elle ignorait pourquoi il agissait ainsi. Elle avait ensuite supposé qu'elle était un peu trop aguicheuse ou que ses vêtements étaient trop sujets à détourner un regard. Puis elle avait compris qu'il y avait peut-être plus que de l'amitié entre eux. Mais elle ne savait pas, la concernant. Elle connaissait Oropher depuis qu'ils étaient de très jeunes enfants, ils avaient grandit et évolué ensemble. Il était devenu un bel elfe, et elle aussi, tout deux rayonnaient de cette jeunesse qu'ils garderaient éternellement. Ils étaient innocents, à la recherche de nouvelles choses, curieux de tout sa voir et d'apprendre.

La nuit venue, ils sortirent discrètement de la ville et allèrent sur une colline voisine regarder l'horizon et le ciel. Lithildren affectionnait ces moments de calme, de sérénité, qui installait une intimité étrange entre eux. Ils étaient assis l'un à côté de l'autre, les yeux vers les étoiles.

- Si je le pouvais, je voudrais partir, loin. Vers la Lorien.
- Tu vas me laisser seul ?
- Mais non ! Mais j'ai envie d'autre chose, quelque chose de plus palpitant ! Quelque chose qui fasse vibrer mon coeur, chaque fibre de mon être, jusqu'à faire frémir mon âme. Quelque chose qui prenne le temps d'être savouré, loin d'une vie tranquille et standard.
- Lith'... Regarde les étoiles, ma chère Lith'. Elles brillent du même éclat chaque soir, et pourtant elles ne bougent pas. Elles sont fixées dans le ciel, comme des diamants dans un onyx. Et pourtant, parfois, certaines décident de changer des autres étoiles, et elles traversent le ciel en laissant derrière elles une traînée de poudre. Nous sommes comme ces étoiles qui divisent le ciel en deux, libres et indépendants. Je n'ai qu'une chose à te dire : suis toujours tes rêves, et ne laisse pas la tradition te les ôter ou te restreindre. Tu te souviens de notre promesse ?
- Oui. Tu m'avais promis de m'emmener loin d'Imladris quand nous aurions l'âge, pour nous installer ailleurs après un long voyage.
- Et tu m'avais promis de rester à mes côtés pour m'accompagner et me donner la force de suivre mes rêves.

Ils se donnèrent la main puis posèrent chacun une main sur le coeur de l'autre. C'était leur signe d'amitié et de respect de leur promesse commune. Ils levèrent ensuite les yeux, et comme pour répondre à leurs rêves, à leur promesse et pour sceller leurs destins, deux étoiles filèrent l'une après l'autre.


- Je sais que tu me vois comme un monstre…

Lithildren sursauta et le regarda. Son masque s'était mué en une expression de surprise et d'attention. Alors ils...? Elle ne s'était jamais souvenue avant de ces moments avec son ancien ami. Ils s'étaient promis une vie à deux vers l'aventure, loin des traditions et des murs de leur cité natale.

- Après tout j’ai trahi ma cité , rejoins un Ordre que tu honnis et attaqué les miens. J’ai tué et encore tué ; je n’ai pas cessé de le faire depuis si longtemps. Cela fait il de moi un monstre? Tu te demandes sûrement où est passé ton ancien ami poète et rêveur ; tu te demandes sûrement ce qui a bien pu se passer en moi pour que je change tellement , tu te demandes sûrement si je suis seulement le même que tu as connu. Laisse-moi te dire oui.

Il tourna le regard vers elle, la fixant aussi intensément qu'il le faisait depuis leur évasion. Elle tenta de traduire son visage, mais ne put y parvenir. Le ton était moins sec, moins catégorique, et plus hésitant. Cette hésitation d'antan lui revint en tête, et elle crut qu'il ressentait peut-être encore les mêmes sentiments qu'avant. Etait-il en colère contre elle ? Avait-il de la haine en lui ? Ou bien son expression reflétait cet amour qu'il ressentait jadis pour elle ? Elle n'aurait su le dire, et tourna la regard avant de voulait traduire, gênée et sentant ses joues rosir. Ses souvenirs changeaient sa vision des jours précédents.

- Toutefois il faut que tu aie conscience que si tu penses que je suis réellement un monstre alors tu devrais en faire de même en te regardant. Après tout tu viens de trahir aussi , de tuer et de t’engager sur la voie tortueuse de la vengeance . Personnellement je ne peux pas croire que tu en es un. Après tout je n’ai jamais vu de monstre aussi gracieux , beau et délicat. Alors peut-être sommes nous des monstres , peut-être que non ; peu importe car à présent rien ni personne ne pourra changer ce que nous sommes devenus. Elle tourna la tête vers lui, ne sachant que dire. Elle lâcha un souffle en disant "Oropher..." comme si elle voulait dire quelque chose, mais il la coupa, lancé sur son monologue. Oui j’ai fais d’horribles choses mais j’ai toujours eu mes raisons comme toi qui a les tiennes. Peut-être ces “raisons “ ne sont pas valables et sont juste là pour me donner bonne conscience mais je n’en ai cure ; je sais juste qu’elles existent et c’est la seule chose qui importe. Nous avons été rejeté du système et de la société de notre ville simplement car ce qu’il y avait ailleurs attisait notre curiosité , seulement car nous nous sommes dis qu’il y avait du bon à prendre ailleurs et que l’ivraie se trouvait dans chaque cité et civilisation. Pour ça nous avons été bannis de peur que nous bousculions l’ordre établi. Peut-on en vouloir aux bannis et rejetés de devenir des monstres ?

Elle ne put soutenir plus longtemps son regard. Si hier elle pensait qu'il était le monstre et qu'elle était son pantin, son changement d'attitude lui faisait avoir des doutes, de même que ce souvenir. Et si ils avaient scellé leurs destins étant jeunes, et qu'en voulant passer au-dessus des lois divines, ils avaient provoqué leur rencontre et les derniers évènements ? Finalement, leur promesse se réalisait, bien que dans un contexte et pour des raisons différentes. Se souvenait-il seulement de ce que cela signifiait pour lui, pour eux ? Qu'est-ce qu'Oropher pouvait bien penser ? Ce qu'il disait trahissait du remords, des regrets, mais une résignation à son sort. Il avait peut-être raison. Ils devenaient des traîtres en voulant suivre leur voie. Les histoires disent que Tauriel, au temps de la reconquête d'Erebor par Thorïn Ecu-de-Chêne, s'était faite bannir pour avoir choisit de les suivre au lieu de rester confinée dans sa cité, par amour pour l'un des Nains. Et Legolas, par amour pour Tauriel, aurait choisit l'exil avec elle plutôt que vivre sans elle. L'amour avait-il un tel pouvoir ? Après tout, elle-même désirait se venger par amour, et Oropher aurait fait le tour de la Terre du Milieu pour elle, et il l'avait traquée durant des jours et des jours pour la retrouver quand elle était avec Eugénion.

Lithildren se mit une main sur le front en fermant les yeux et lâchant un soupir, puis passa sa main sur son visage. Elle souffla ensuite un grand coup, et ne leva pas les yeux qu'elle gardait baissés.

- Te souviens-tu de ce soir où tu m'avais comparée à une étoile ? Tu disais que je devais suivre mes rêves et mes souhaits quite à trahir la tradition, comme les étoiles filantes qui sont différentes des autres étoiles. Elle regarda sa main droite et la posa sur son coeur. Tu te rappelles de notre promesse d'antan ? Je viens de m'en rappeler. Tout comme de ce soir-là.

Elle releva les yeux vers lui, et plongea son regard blanc qui avait prit une lueur plus... brillante qu'avant. Elle venait de changer du tout au tout, passant de la résignation et la colère à la prise de conscience. Elle se rendait compte que ce qui liait les êtres les uns aux autres, et les faisait agir par haine ou colère, c'était l'amour. Un sentiment qui faisait qu'elle se vengeait, qu'Oropher avait quitté la cité. Et s'il avait participé à sa destruction par rancoeur et par colère, et que la mort de Geraïhn était une satisfaction pour lui ? Après tout, Lithildren et lui étaient fiancés, et si elle était revenue, ils auraient été unis par un lien bien plus fort. Se serait-il alors engagé pour détruire ce qu'elle chérissait, comme elle avait détruit leur promesse et tout ce que lui chérissait ? La question resterait sans réponse. Lithildren doutait.

- Je ne t'en veux pas, Oropher. Nous faisons tous des choix, parfois que nous comprenons, parfois dont le sens nous échappe. Et... tu as raison. Je t'ai traité de monstre sans même réfléchir au pourquoi, au comment, ou même au reste. Nous sommes des renégats, des elfes qui dévient des routes que nos ancêtres ont bâtit pour nous, et cela nous vaut le mépris des autres, de notre propre peuple. Ils se complaisent dans une vie monotone où rien ne trouble la paix, et quand un trouble survient, ils y remédient en le chassant. Mais nous les avons devancé : nous avons fait des choix. Les miens m'échappent car j'oublie, mais les tiens sont conscients, ou animés par des raisons qui me semblent mystiques et si... inaccessibles. Mais comment qualifient-ils les monstres ? Ceux qui ne suivent pas l'exemple. Alors les Hommes sont-ils pour autant des monstres ? Tu as autant de mort derrière toi que les généraux ou les rois. Cet amas de cadavres fait leur fierté, leur sagesse et leur respect, mais faut-il donc avoir le sang noble ou le sang humain pour que des monts morbides fassent l'honneur, la bravoure et le courage ? Nous avons tous du sang sur les mains, volontairement ou pas. Nos raisons nous permettent de laver notre conscience et de nous dédouaner - comme en temps de guerre - ou nous font plonger dans ce qu'on appelle le crime, et l'on devient un monstre aux yeux des autres. Mais le départ est le même : commettre un crime. Ma vengeance peut ne pas être tortueuse : je peux me dédouaner en me disant que j'annihile une partie de l'Ordre, ou je peux plonger dans le crime en me disant que je suis un assassin.

Elle regarda droit devant elle, et parut soudainement différente. Elle retrouvait un peu de sa lumière d'antan, de sa sagesse elfique perdue avec le temps et la noirceur de son âme. Lithildren prit sa gourde et but quelques gorgées, remarquant que leurs gourdes étaient bientôt vides, et qu'ils devraient bientôt faire le plein de provisions.
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Learamn
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Vengeance à coeur brisé . [ PV Lithildren ] EmptyMer 20 Juil 2016 - 13:18

L’attitude de Lithildren avait  changé du tout au tout  suite aux paroles d’Oropher qui paraissaient sincères. Pour la première fois elle évoquait avec nostalgie leur amitié d’antan à travers le souvenir de cette ancienne promesse  faite lors de cette fameuse nuit étoilée

“Oui je m’en souviens Lith’...”
lui répondit-il simplement dans un premier temps.

Peu à peu elle semblait retrouver certaines bribes de sa mémoires, des souvenirs comme celui-ci surgissaient d’un coup et peu à peu elle pouvait reconstruire son passé à l’aide des pièces qui se révélaient devant elle.

L’elfe aux cheveux de jais se lança à son tour dans un long monologue où elle y acceptait et assumait son nouveau statut de renégat avant de s’interroger sur le sens du meurtre, de ceux que l’on assimile à des monstres  et de se demander quel était au fond le sens véritable de sa quête.

“Peu importe que tu te dédouanes ou non par ce geste , que tu te perçoives ou non comme un assassin. La seule chose que tu dois garder à l’esprit c’est ton désir de vengeance.
La vengeance n’est jamais salvatrice en soi, elle ne te fera pas découvrir un nouveau sens à ton existence mais elle procure un plaisir intense et a le mérite de nous libérer de nos anciens fardeaux. Elle permet de tourner la page, d’en finir avec tout ces souvenirs douloureux ; elle est le pont de départ pour pouvoir à nouveau aller de l’avant. Nous sommes en route pour te venger, mets tes tourments de côté et focalise toi sur cela. “

Elle ne le voyait plus comme un monstre sanguinaire et leur relation, si elle n’était pas encore basée sur une totale confiance, semblait déjà moins électrique et tendue.

“Allons jusqu’à ce village , nous y trouverons bien quelques vivres.”
fit-il en désignant un petit hameau qui se dessinait au loin dans l’horizon.

Alors qu’ils faisaient avancer au petit trot leurs montures , Oropher lui aussi se chargeait de faire le tri de sa mémoire pour en extraire ses souvenirs les plus prégnants.


------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

L’aube venait tout juste d’apparaître mais déjà la ville de Fondcombe était éveillée et plusieurs dizaines de ses habitants s’étaient regroupés aux portes de la ville pour assister au départ de l’un des enfants de la cité. Les jeunes elfes qui faisaient le choix de quitter le cocon familial et leur cité  pour explorer d’autres contrées et voguer vers de nouveaux horizons étaient assez rares et chacun de ces départs était vécu comme une déchirure par la communauté  , comme si celle-ci n’avait pas assez bien fait son devoir puisque ces jeunes décidaient de s’en aller.
Ce matin là c’était une jeune elfe à la splendide crinière argentée qui s’apprêtait à quitter les siens et tout ce qu’elle avait connu depuis sa naissance : Lithildren.

Oropher avait appris de la principale intéressée elle-même son intention et la date du départ. Il savait depuis longtemps qu’elle désirait partir voir le monde extérieur, y vivre même et cela ne l’avait pas étonné mais il ne pouvait s’empêcher  de ressentir une certaine tristesse envahir son coeur.  Amis d’enfance , les deux elfes avaient été très proches pendant longtemps même si leur relation n’avait officiellement jamais franchi le cap d’une profonde amitié. Mais ces dernières années Oropher et Lithildren se voyaient de moins en moins souvent, elle s’était fiancé avec Geraïnh , un elfe noble et  respecté à Fondcombe   ; tandis que lui se contentait d’un monotone quotidien à la forge familiale où il travaillait avec son frère.

Lors du départ, Oropher était là, caché dans la foule il ne sut même pas si sa vieille ami l’avait aperçue. Il fit bien un petit signe de la main mais celui-ci était sûrement bien trop discret et même fade pour la jeune elfe qui étreignait ses parents et échangeait un dernier baiser avec son fiancé. Et ce fut tout , elle fit partir son cheval au galop et bientôt elle ne fut plus qu’un petit point à l’horizon.  Lithildren avait pris son envol , pendant que lui croupissait encore ici.
Une page se tournait et pour la première fois depuis bien des années, une larme coula le long de la joue d’Oropher.

-----------------------------------------------------------------------------------

La bourgade où ils s’arrêtèrent n’était pas bien grande; elle ne devait pas compter plus d’une ou deux centaines d’habitants et les commerces étaient peu nombreux.   Les villageois qu’ils croisaient regardaient les deux voyageurs avec de grands yeux ronds, pour l’écrasante majorité d’entre eux c’était la première ( et sûrement la dernière ) fois qu’il croisait des elfes. Ces créatures de légendes dont ils avaient entendu parler dan les histoires féériques de leurs grands-parents et parents ou alors de la bouche des quelques rôdeurs , conteurs et colporteurs qui faisaient parfois halte dans la région.

Ils achetèrent de l’eau et de la nourriture végétale, l’épicier qui tenait la boutique où ils s’étaient rendu en premier lieu leur conseilla de passer par la boucherie pour y trouver un peu de viande séchée pour le périple.  Ils s’y rendirent donc, un homme d’âge mur , l’air aigri les accueillit avec un grognement peu accueillant.

“Bonjour monsieur “
fit poliment Oropher avec un sourire dans une attitude qui tranchait avec celle froide et dure qu’il adoptait d’ordinaire.
“Auriez-vous de la viande séchée s’il vous plaît? C’est pour un long voyage.”

Le boucher ne bougea pas d’un iota, il se contentait d’analyser ses nouveaux clients avec un regard suspect tout en se grattant nerveusement son menton mal rasé.  Au bout de quelques secondes un sourire goguenard se dessina sur son visage, laissant apparaître sa dentition effroyablement abîmée.

“Ah des elfes..Dites moi que font deux elfes dans ce trou perdu? “

A l’inverse des autres villageois , celui-ci paraissait avoir déjà eu affaire avec des Eldars et ne semblait nullement intimidé.

“ Nos affaires ne vous regardent pas mon cher monsieur”
lui rétorqua  l’ex-agent de l’Ordre.

Le boucher émit un petit rire sardonique; à priori il n’appréciait guère les représentants de leur “race” .

“Les affaires des mes clients sont aussi miennes quand on est entre ces murs. J’veux pas d’problèmes par ici moi. Les problèmes ça fait fuir les clients.”


Oropher soutint le regard narquois de son interlocuteur qui se moquait ouvertement d’eux mais ne montra aucun signe qui trahissait ses émotions ou ses pensées. A nouveau un voile opaque s’était fixé sur son visage rendant celui-ci vide de toute émotion. Il répliqua sur le même ton neutre qu’il avait utilisé pour demander de la viande quelques instants plus tôt.

“Je pourrai perdre patience mon cher monsieur.”

Devant ce qui ressemblait fort à une menace la face du commerçant s’empourpra et il haussa d’un ton.

-Faites attention ! C’est moi qui pourrai perdre patience et vous foutre dehors ni une ni deux avec un coup de balai dans le fion!”


Là encore il n’y eut encore aucune réaction immédiate et impulsive de l’elfe qui parvenait à contenir sa colère. Seule une veine qui palpitait sur sa temps indiquait son agacement , mais cela seule Lihildren put le voir. D’un revers de main , Oropher dévoila alors sa dague :

“Je vais être clair mon cher monsieur. Si vous continuez à m’irriter je pourrai vous couper la langue pour vous faire taire avant de la faire griller pour le souper. Je pourrai aussi vous couper le bout des doigts et enlever les quelques dents qui vous restent encore pour que vous ne puissiez plus mâcher votre précieuse marchandise. Ou alors si je suis vraiment très en colère je pourrai aussi vous ouvrir le crâne , en extraire la cervelle que je présenterai au comptoir comme un met de choix avant d’exposer votre corps atrocement mutilé sur ce crochet de boucher et le tout sans le moindre état d’âme. Donc contentez nous de nous vendre cette viande sans un mot de plus et tout se passera pour le mieux.”

Une lueur d’effroi traversa le regard auparavant hautain du  négociant,  les menaces de l’elfe ,sans avoir levé la voix , n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd ; il paraissait vraiment dangereux avec cette lueur meurtrière qui brillait dans ses yeux . Il s’empressa de se rendre à l’arrière boutique et empaqueta de la viande sèche.

Oropher paya et sortit de la boucherie,son précieux paquet sous le bras.

“Il faut parfois se montrer ferme avec ceux qui vous prennent de haut.”
commenta-t-il.

Il ne précisa toutefois pas si cela avait été des menaces en l’air pour intimider son interlocuteur ou s’il aurait été capable de les mettre en application.

“Et toi Lith’ , que réserves-tu à l’assassin de Geraïnh? “


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Vengeance à coeur brisé . [ PV Lithildren ] EmptyJeu 21 Juil 2016 - 23:57
- Peu importe que tu te dédouanes ou non par ce geste , que tu te perçoives ou non comme un assassin. La seule chose que tu dois garder à l’esprit c’est ton désir de vengeance.
La vengeance n’est jamais salvatrice en soi, elle ne te fera pas découvrir un nouveau sens à ton existence mais elle procure un plaisir intense et a le mérite de nous libérer de nos anciens fardeaux. Elle permet de tourner la page, d’en finir avec tout ces souvenirs douloureux ; elle est le pont de départ pour pouvoir à nouveau aller de l’avant. Nous sommes en route pour te venger, mets tes tourments de côté et focalise toi sur cela.


Elle ne dit rien et regarda le sol. Oui, c'est vrai. Elle devait se venger. Elle le voulait, aussi. N'était-ce pas plutôt l'inverse ? Peu importait, le résultat serait le même. Geraïhn aurait-il voulu ça ? Elle ne savait pas. Elle ne savait même pas s'il l'aimait encore, sachant qu'elle n'était pas revenue comme promis, pour leur mariage. A cause de cela, il avait périt. Mais si elle était revenue, peut-être serait-elle morte, elle aussi ? Qu'aurait fait Oropher ? Aurait-il pleuré son amie d'enfance, ou aurait-il simplement regretté ? Elle se posait la question, maintenant, et sérieusement. Si c'était elle qui était morte, est-ce qu'Oropher et Geraïhn se seraient alliés pour tuer le responsable ? Geraïhn serait-il mort de chagrin comme dans les plus beaux poèmes elfiques, et Oropher ? Lithildren se pinça la cuisse pour ne plus y penser. Geraïhn était son fiancée, et elle se devait de venger son meurtre. Mais chacun avait quelqu'un à venger, mais elle seule partait à la recherche du responsable. Trop de morts à pleurer, trop de sang à nettoyer. Tellement de regrets à laver, de meurtres à se dédouaner. Les autres elfes sont faibles, faibles par leurs traditions stupides dans lesquelles ils s'enferment en pensant que rien ne va leur arriver, que rester chacun dans son coin va les sauver. Mais cette guerre contre l'Ordre aurait dû pourtant leur montrer que l'écart ne change rien. Leur existence était juste devenue mythe ou légende, et les Hommes aiment les mythes et cherchent à prouver leur existence. Voilà où les elfes en étaient.

- Allons jusqu’à ce village, nous y trouverons bien quelques vivres.

Alors qu'ils continuaient jusqu'au village, Lithildren remarqua que lui aussi plongeait dans ses souvenirs. Lequel voulait-il faire remonter ? Ses baisers désirés mais qu'elle avait rejeté ? Ses regards qu'elle avait détourné ? Leurs séances d'entraînement où ils étaient si proches ? Ou leur éloignement progressif ? Peut-être rien de tout ça. L'elfe aux cheveux de jais se surprit à regretter son ancienne attitude envers lui. Il avait vécut cette injustice seul, alors qu'ils s'étaient promis tellement de choses... Tellement de moments intenses, renforçant une amitié infantile, mais qui jamais n'avait franchit l'étape au-delà. Peut-être l'avait-il voulu, et qu'elle était trop timide ou trop idiote pour le voir ou l'accepter. Il était trop tard maintenant, le coeur de Lithildren appartenait à un mort qu'elle se donnait la mission de venger. Un Homme aurait dit qu'un coeur peut changer de choix, mais les elfes se lient à vie à une âme, enfin de ce que Lithildren voulait bien croire. Enfant, elle croyait en la perfection de toutes choses, que son monde et sa vie seraient parfaits. Mais elle avait vite changé d'avis. En y repensant, il avait tellement de fois essayé d'aller de l'avant, mais elle avait toujours fuit ce moment fatidique, pour finalement l'enterrer avec des promesses faites à un autre. L'elfe se pinça de nouveau la cuisse, et soupira. Elle pensait trop au passé, et se laisser immerger de regrets inutiles. Tout est fait et scellé par le temps, et désormais, le retour en arrière est impossible.

Alors qu'ils entraient dans le village, Lithildren remonta la capuche sur son visage qui se retrouva en partie camouflée. Elle sentait les regards incessants, entendait les murmures, et ne supportait rien. Elle se tassait sur elle-même, honteuse d'exister et d'être une elfe. Elle aurait voulu être comme tout le monde, une humaine sans soucis, avec un mari aimant et un enfant, voire deux, en ville ou ailleurs. Pourquoi n'avait-elle pas droit à ce bonheur ? Pourquoi lui arrachait-on tout ce qu'elle méritait ? Non, c'est elle qui abandonnait ce pour quoi elle s'était battue : l'amour, l'amitié, une vie rêvée. Si seulement...

Il arrêtèrent les chevaux devant l'épicerie du coin. Oropher descendait, donnait les rênes à Lithildren et procédait aux achats conséquents. Eau, végétaux, puis la viande. Il mit plus de temps pour la viande, et Lithildren était restée visage baissé et encapuchonné.

- Eh m'dame, pourquoi vous vous cachez ? Parce que vous êtes trop laide ?

Elle ne répondit rien et baissa un peu plus la tête. Le gamin donna une tape sur la jambe de l'elfe, et lui et ses copains braillards se mirent à rire et lancer des railleries. Elle écoutait, et se mit à croire ces inepties sans justification, ni même fondement. Oropher finit enfin par sortir avec la viande, et les gamins prirent la fuite en apercevant l'éclat de la dague cachée sous son manteau, lorsqu'un coup de vent fit onduler cheveus et habits.

- Il faut parfois se montrer ferme avec ceux qui vous prennent de haut. Et toi Lith’ , que réserves-tu à l’assassin de Geraïnh ?

Encore une fois, Lithildren resta muette et lui jeta les rênes à la figure. Elle tourna sèchement la bride de son cheval, et sortit du village aussi vite qu'elle le pût. Une fois fait, elle se lança sur la route au galop et ne s'arrêta que quand Oropher lui-même la rattrapa et se plaça devant elle. En voulant tirer trop sèchement, son cheval fit un bond de côté et elle se retrouva au sol aux pieds d'Oropher, souffle coupé et maintenant couverte de terre et de boue. Elle se releva en titubant, et manquait à nouveau de tomber si son ancien ami ne l'avait pas rattrapée avant. Elle se dégagea de son emprise, mais il tenta de l'empoigner à nouveau. Lithildren se dégagea encore, et il la laissa remonter en selle.

- On a assez perdu de temps, en route.

Sèche, sans émotion. Elle remit sa capuche et attendit qu'il remonte aussi en selle pour lancer son cheval au galop. Et si elle s'éloignait de son but ? Lithildren s'était attendrie, mais Oropher avait raison : elle ne devait pas perdre de vue sa vengeance. Voilà son but, son ultime épreuve salvatrice. Ensuite, elle pourrait mourir en paix, voire se donner la mort. Mais pas avant. Jusque là, elle ne devait plus se laisser attendrir par Oropher. Il la distrayait par ces souvenirs d'un bonheur passé et ancien, révolu. Plus rien ne devait compter à part venger son fiancé. Lithildren versa une larme dans l'ombre, alors qu'elle cherchait à mettre de la distance entre eux.
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Vengeance à coeur brisé . [ PV Lithildren ] EmptyMer 10 Aoû 2016 - 0:03

L’humeur de Lithildren était pour le moins changeante : elle était tantôt plutôt ouverte avec son compagnon de route qui pouvait enfin entrevoir une amélioration dans leur relation et tantôt elle se refermait complètement , refusant tout contact physique et verbale et rebutant un Oropher décontenancé.  Celui-ci ne pouvait pas vraiment lui en vouloir , il voyait bien qu’elle était complètement perdue , en pleine crise identitaire. Il était logique qu’on évite de chercher à savoir qui sont les autres quand on ignore sa propre personne.

Sans prendre la peine de répondre à la macabre question d’Oropher-l’avait-elle seulement entendue? - l’elfe aux cheveux de jais avaient violemment jeté les rênes du cheval du renégat vers sa figure avant d’enfourcher sa monture et de partir seule au double galop vers la sortie du virage. Surpris, Oropher ne réagit pas tout de suite et mit quelques fractions de secondes à comprendre ce qu’il venait de se passer ; il lâcha un juron et se lança à sa poursuite ; à pied.
Ces quelques instants avaient permis à Lithildren et à son destrier de prendre quelques mètres d’avance mais à terme Oropher les rattraperait : il le savaît. L’elfe félon avait suivi plusieurs siècles d’entraînement visant à améliorer sa vitesse et lorsqu’il était lancé nul adversaire ou proie ne pouvait lui échapper. Tel un félin il s’élança sur le sentier, ses foulées étaient longues, aériennes et gracieuses et petit à petit il gagnait du terrain sur une Lithildren bien trop perturbée pour conduire son cheval.   Oropher revint rapidement à sa hauteur et la devança en se plaçant sur sa route; les bras écartés comme pour faire barrière. Elle tira brusquement sur la bride et chuta au sol aux pieds du renégat. Celui-ci lui tendit une main à priori amicale pour l’aider à se relever mais elle voulut le faire seule et manqua de chuter une nouvelle fois; Oropher la rattrapa in extremis mais elle se dégagea aussitôt avec vigueur.

“Eh!”
fit-il en essayant de lui agripper le poignet.

Mais encore une fois elle s’éloigna en lui demandant de continuer à avancer vers leur objectif. Il ne broncha pas , elle était fermé à toutes sortes de dialogues et l’elfe avait assez d’expérience pour savoir qu’il valait mieux attendre avant de parler à quelqu’un dans un tel état de rancoeur.  Il ne put cependant s’empêcher de dire de sa voix suave :

“Tu n’y arriveras pas toute seule Lith’ ; si tu dois être avec moi autant rendre le voyage agréable…”

Elle ne répondit pas , peut-être ne l’avait-elle même pas entendu….Et puis bien sûr c’était lui qui allait devoir porter toutes les provisions; il n’allait certainement pas se risquer à demander à Lithildren de porter sa part , il ne tenait pas vraiment à finir avec un nez cassé.

“Attends moi ici…”


Sans se presser Oropher retourna là où il avait laissé le cheval et les vivres fraîchement acquises et monta en selle. Il retourna au petit trot sur le sentier; si elle décidait de l’ignorer totalement alors lui n’avait aucune envie de se presser…


Les heures passaient , ils avançaient à un rythme modéré et n’échangèrent pas un mot. Lithildren ne se retourna même pas une fois vers son ancien ami pour lui demander un peu d’eau ou de nourriture, Oropher ne le lui en proposa pas non plus. Tout deux ils semblaient perdus dans les limbes de leur esprit où souvenirs, fantasmes, espoirs et rêves se croisent et s’entremêlent.


---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
CLING! CLING!

Le fracas du marteau qui percutait de plein fouet le métal chaud posé sur une large enclume résonnait dans toute la forge familiale des Elanessë. Forts d’une tradition de plusieurs siècles, les deux frères Elrohir et Oropher tenaient cet établissement dont ils avaient pris les rênes suite à la disparition de leur père.

Oropher avisa la lame encore chaude et écarlate qu’il était en train de travailler et estima qu’elle était achevée; il la plongea dans un grand bac d’eau d’où s’échappèrent instantanément des volutes de fumée.

A quelques mètres de là; Elrohir examinait le matériel déjà forgé par son cadet depuis le début de la semaine : il y avait tous types d’armes mais aussi des casques , jambières et plastrons , toute la panoplie militaire d’un guerrier d’Imladris digne de ce nom.

“C’est du beau travail
, commenta-t-il , tu t’améliores de jour en jour.
-Peut-être mais j’espère bien ne pas passer toute ma vie dans une forge…”

Oropher continuait à marteler le métal et ce de plus en plus fort; des étincelles commençaient à voler à travers la pièce. Elrohir s’approcha et saisit fermement le poignet de son frère qui fut stoppé net dans sa tâche. Il essaya de se dégager mais la prise était trop forte.

“Lâche-moi!
-Pas avant que tu ne me dis ce qui te lèse ainsi.”

Oropher lâcha un soupir. Evidemment qu’il avait remarqué son changement d’attitude; il avait grandi avec Elrohir et n’avaient jamais été séparé plus de quelques jours; comment avait il pu espérer pouvoir lui cacher quelque chose?  Il déposa le marteau et s’assit sur le tabourer en bois le plus proche.

“Tu te souviens de Lithildren?
-Oui...ton amie non? “


Elrohir esquissa un sourire avant de poser sa main sur l’épaule de son benjamin.

“Ton coeur serait-il en train d’embrumer ton esprit. Les sirènes irrationnelles de l’amour te feraient elles perdre tes moyens?
-Non...non ce n’est pas ça. Tu sais elle est partie il y a quelques jours ; comme ça…. Elle n’a pas hésité à laisser sa famille, son fiancé pour voguer vers de nouveaux horizons; vers des contrées encore inconnues. En quête de je ne sais quoi mais en quête de quelque chose alors que moi je reste là , dans ma forge à attendre que les années passent en sachant qu’elle passeront éternellement.
-Ah ...les velléités aventureuses de la jeunesse. Moi aussi je m’étais posé la question il y a plusieurs années.
-Et pourquoi n’es tu pas parti?”


Il n’y eut pas de réponse.

“Quoiqu’il en soit je partirai demain à l’aube; ma décision est prise et il est inutile de me retenir.” reprit Oropher d’une voix ferme.

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La nuit fut courte; Oropher avait passé plusieurs heures à empaqueter ses affaires les plus précieuses avec minutie. La décision de choisir tel ou tel objet était plutôt compliqué quand on savait qu’il fallait voyager le plus léger possible. Il ne pouvait pas se permettre de trop se lester : son épée, des provisions pour quelques jours, quelques un de ses effets personnels, quelques vêtements et le bracelet de sa défunte mère dont il prenait soin depuis la mort de celle-ci.  
Sur sa couche il avait eu du mal à trouver le sommeil, agité par l’excitation de son prochain départ mais aussi une part d’appréhension de l’inconnu. Il mit plusieurs heures à trouver le sommeil.

Quand il s’éveilla le Soleil était déjà haut dans le ciel, il avait raté l’aube. Il n’y avait plus une minute à perdre, Oropher bondit et s’habilla prestement. Il s’empara des paquetages et appela son frère qui ne répondit d’abord pas. Il devait sûrement déjà se trouver à la forge; il essaierait d’y passer pour lui faire ses adieux. Oropher poussa alors la porte de la maison et se dirigea vers l’endroit où son cheval l’attendait. Mais là-bas il ne trouva pas que son fidèle destrier ; Elrohir se tenait également là en tenant les rênes d’une autre monture ; un large sourire était dessiné sur son visage.

“Elrohir ! Que fais-tu là?
-Je pars avec toi Oropher ; il faut bien quelqu’un pour te surveiller et éviter que tu fasses trop de bêtises.”

Oropher se mit aussi à son sourire et tomba dans les bras de son frère.

“Alors allons-y mon frère!
-Allons-y.”


Côte-à-côte les deux derniers membres de la famille Elannessë partirent de leur ville natale au petit trot sans savoir que la prochaine fois qu’ils y viendraient ce sera pour la mettre à feu et à sang.

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Oropher fut tiré de ses pensées par une douleur au poignet , il baissa le regard et se rendit compte qu’il serrait si fort le poing que par endroit le sang s’était mis à couler. Ses souvenirs étaient toujours aussi douloureux à revivre. Elrohir… Son visage le hantait à nouveau à présent ; ce frère aîné , aimant et protecteur qui avait toujours veillé sur lui et l’avait guidé depuis la mort de leur parent. Lui Oropher avait été incapable de lui rendre la pareille quand il l’avait vu tomber de sa monture, transpercé par un trait mortel.  Il n’avait pu que regarder son cadavre disparaître à mesure qu’il battait en retraite. Son frère était mort comme un chien, sans aucune sépulture ni cérémonie funéraire ; peut-être aurait-il survécu si Oropher était venu l’aider à temps mais lui s’était plié aux ordres autoritaires de Validna qui lui avait enjoint de ne pas revenir sur ses pas.  Ce jour-là Oropher avait failli; il aurait dû désobéir aux ordres, voler au secours de son frère comme Elrohir l’aurait assurément fait. Mais lui ne l’avait pas fait et il portait à présent tout le poids de sa culpabilité.

Presque instinctivement il plongea la main dans la poche de son vêtement et en sortit le fameux bracelet. Un magnifique bijou forgé par son plus lointain aïeul il y avait de cela plusieurs millénaires; ce bijou s’était transmis de génération en génération à mesure que le fatal destin s’abattait sur leur famille. A présent il était le dernier des Elannessë; tous les autres étaient morts. Leur goût prononcé pour le risque et leur attirance vers l’aventure avaient eu raison des autres malgré leur immortalité naturelle.  Il observa pendant plusieurs longues secondes cette petite merveille dont il avait à présent la charge.

Quelques mètres plus loin Lithildren était toujours murée dans son silence; ne se retournant presque jamais vers le renégat.  Ils chevauchèrent ainsi jusqu’au crépuscule et alors que le soleil disparaissait à l’horizon.  

Toujours aussi fatalement silencieuse, Lithildren prit un peu de lembas et alla s’endormir un peu plus loin ; assez loin de l’elfe félon pour ne pas ressentir sa présence. Oropher ne protesta pas et se contenta de contempler longuement le panorama qui s’offrait à sa vue. A l’Est , tout près d’eux se dressaient les Monts Brumeux dont la cime transperçait les cieux et où l’on pouvait trouver les dernières neiges dans la région depuis la fin du Rude Hiver. Il avait l’intenton de longer l’imposante chaîne de montagne jusqu’à la Trouée du Rohan ; leur point de passage vers l’est. La traversée du Col de Caradhras était bien trop périlleuse et inutile d’attendre un accueil chaleureux de la part des naugrims de la Moria. Les plaines de l’Eregion , région que certains appelaient aussi Houssaye, s’étendaient à l’Ouest et les meilleurs vue pouvaient apercevoir le Bruinen au loin, le fleuve qui coulait jusqu’à Imladris.
C’est donc dans ce cadre magnifique que Oropher finit par trouver le sommeil. Un sommeil qui fut malheureusement de courte durée; il fut réveillé par un formidable fracas qui avait résonné dans tout le petit camp qu’ils avaient très sommairement installé avec Lithildren.  Il fit un bond de félin pour se redresser et saisit sa dague à la volée; grâce à sa nyctalopie il ne mit pas longtemps à identifier la source du danger. Des agresseurs, des bandits, des voyous ; appelez les comme vous le voulez; les attaquaient et ils étaient nombreux. Sans hésiter Oropher plongea la dague dans la gorge du premier qu’il croisa avant d’en pourfendre un second au niveau de la cage thoracique. Lent et peu rompu aux arts de la guerre, ces intrus ne faisaient pas le poids face à l’Eldat en face-à-face  mais ils étaient nombreux et surtout bien mieux armé.

Alors qu’Oropher s’apprêtait à lancer une nouvelle offensive , une voix un peu moqueuse et clairement provocatrice s’éleva.

“Hep hep hep Oreilles Pointues. Arrête toi un instant et regarde nous.”

L’elfe fit volte-face, quelqu’un avait allumé une torche et tous pouvaient distinguer la silhouette féminine de Lithildren agenouillée , la tête rabattue en arrière et un couteau sur la gorge.  L’homme qui la tenait par les cheveux portait une barbe hirsute et un bandeau noir qui cachait un oeil qu’il avait sûrement dû perdre. Il affichait un sourire mauvais qui révélait sa bouche où l’alignement des dents était pour le moins approximatif.

“Magnifique créature que voilà n’est-ce-pas?”
susurra le bandit avant de lécher de manière très peu subtile la joue de l’elfe aux cheveux de jais.
Il continua :

“Ce serait tellement dommage de lui trancher la gorge…”

Oropher serra le poing et fit un pas en direction du barbu, révolté par ce spectacle il se sentait prêt à se jeter sur ce bandit et lui faire ravaler chacun de ses mots un par un.

“Tsss...voyons mon bon ami… Tu veux la sauver? Pose ton arme et rends toi.”

Oropher tressaillit et hésita quelques secondes, dans son esprit une petite voix s’éleva “ Ne l’écoute pas...Laisse Lith’ à son sort…. Enfuis toi….Sois Libre...Reconstruis ta vie”. Oropher savait qu’au fond cette petite voix avait raison, c’était le meilleur choix qu’il avait fait; il pouvait leur échapper il le savait et cette Lithildren n’était plus vraiment celle qu’il avait connu.

“Allez!”
s’impatienta le vaurien qui accentua sa prise sur sa captive; déjà un filet de sang suintait sur le cou délicat de Lithildren.

Fuis...Fuis...mais Fuis! Voilà ce qu’il se disait dans sa tête mais ses jambes ne répondirent pas ; pire encore : il planta sa dague, sa seule défense, dans le sol se livrant par la même occasion à ses agresseurs.

“Bien ligotez-les et allons-y.”

Lithildren et Oropher échangèrent un regard avant qu’un coup de pommeau d’épée n’assome le félon.


-----------------------
Pour la seconde fois de la journée Oropher se réveilla mais cette fois avec un mal de crâne presque insoutenable. Il observa l’endroit il se trouvait : vraisemblablement l’arrière d’un chariot qui évoluait sur un terrain irrégulier au vu des nombreuses secousses. A côté de lui se trouvait Lithildren mais autour d’eux se trouvaient d’autres individus, ligotés également.

Deux colosses à la peau sombre, une jeune femme aux formes généreuses et même un nain à la longue barbe tressée.  Pour l’instant ils étaient tous inconscients. Grâce à son ouïe exceptionnellement  fine Oropher put entendre une conversation qui se tenait à l’avant du véhicule. Sa mâchoire se crispa quand il reconnut la voix du barbu qui avait menacé Lith’.

“Une prise imprévue mais une très belle prise. T’imagines deux elfes en pleine forme dont une magnifique femelle ; ils valent le double de tout les reste de la marchandise réuni. “


“La marchandise”...
ainsi ils étaient tombaient sur des marchands d’esclaves ou du moins sur des crapules qui travaillaient avec ce genre de personne.
-C’est où déjà le rendez-vous?
-Sous une arche dans une ruelle des bas-fonds de Minas Tirith; j’en sais pas plus. Ces gars-là sont super discret. Je connais aucun nom , aucun lieu où les trouver etc. C’est eux qui viennent vers moi quand ils ont besoin de mes services , moi je peux toujours crever si j’ai besoin d’eux ; par contre ils paient plutôt bien.
-Des esclavagistes en pleine capitale?
-Mouais...le Gondor c’est plus ce que c’était. Dis...tu t’es assuré que la marchandise est bien dans les vapes.
-Avec les coups qu’on a mis aux Oreilles Pointues , ils doivent encore être sonnés quant aux autres, eh bien la drogue incorporée dans la nourriture fait bien son effet. ”



C’est quelques phrases échangées illuminèrent alors la matinée bien terne des deux elfes; ces vandales allaient les conduire pile là où ils le voulaient. Oropher secoua alors Lithildren par l’épaule pour la tirer de sa torpeur .

“Lith’ Lith’ ces bandits se rendent à Minas Tirith. On y va tout droit et c’est la promesse d’un voyage sans encombre. Une fois qu’on sera là-bas on aura plus qu’à s’échapper et trouver des armes et des informations.”

Un plan commençait à germer dans l’esprit d’Oropher même si la question du “Comment?” restait un souci majeur.  Ils étaient ligotés et désarmés face à une horde d’esclavagistes suréquipés: mais il fallait bien commencer par quelque part.


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Vengeance à coeur brisé . [ PV Lithildren ] Learam12


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Vengeance à coeur brisé . [ PV Lithildren ] EmptyMer 10 Aoû 2016 - 1:41
Le silence dans lequel Lithildren s'était muré n'avait rien de volontaire. Enfin, seulement en apparences, et à moitié le cas. Lithildren doutait, et cela lui faisait peur. Elle ne savait plus où se mettre, ni quoi faire, et autant son esprit que son coeur prenaient des chemins si opposés qu'elle ne savait plus lequel écouter. Depuis qu'elle avait retrouvé Oropher, elle revivait sans cesse ces moments intimes entre eux, ces moments où leur amitié avait frôlé l'amour, ces moments où tout aurait pu basculer, mais dont elle n'avait rien fait par timidité, par amitié ou par peur. Mais Oropher semblait lui aussi revivre certains moments, mais peut-être pas tout à fait les mêmes qu'elle. L'elfe aux cheveux de jais se souvenait du plus beau morceau par morceau, avec difficulté et douleur, mais lui se souvenait de tout et la seule douleur était celle de la culpabilité ou la tristesse voire la haine. Il n'aurait peut-être pas si mal tourné si elle avait été plus entreprenante avec lui. Il avait toujours été un peu sombre et mystérieux, mais dans sa jeunesse, cela lui plaisait. Elle aimait voir cet elfe différent, qui se détachait toujours du lot par son apparence et son esprit, à la fois poétique et guerrier. Il maniait aussi bien la plume que l'épée, et Lithildren aurait été envoûtée si son coeur n'avait déjà été pris par d'autres choses. Elle s'en voulait, désormais, de ne pas s'être ouverte plus à cet elfe qui l'avait peut-être aimée jadis. Cela n'avait plus d'importance désormais. Elle tenta alors de se souvenir des moments passés avec Geraïhn, son véritable amant et fiancé. Mais le visage de l'elfe décédé avait disparu de sa mémoire, et celui d'Oropher prenait sa place. Elle manipula ses souvenirs pour fuir Oropher, mais elle tomba dans d'autres rêves éveillés incontrôlables.

La lune arborait le ciel royalement, entourée de son halo d'argent. Lithildren regardait le ciel depuis la corniche, à une petite distance en hauteur de la ville d'Imladris. Les lueurs du soir montaient depuis la ville, l'éclairant avec douceur, mais ce n'étaient point des torches ou d'autres lumières, les lueurs étaient en fait les derniers elfes se promenant dans la cité. Lithildren jalousait leur aura si belle, si brillante. Ce soir, elle était seule, sur la corniche. Geraïhn avait dû s'absenter et ne reviendrait que quelques jours plus tard. Quant à Oropher, elle ne lui avait pas parlé depuis quelques temps, et elle n'osait plus l'approcher. Il était devenu plus sensible à l'approche de la jeune elfe, plus susceptible. Elle pensait qu'il lui en voulait de l'avoir abandonné, mais elle pensait aussi qu'autre chose se cachait dessous, mais elle ignorait quoi.

----------
Toc toc toc.

Oropher releva la tête, alors qu'il allait abattre son marteau sur une lame embrasée posé sur une enclume. Elrohir fut le premier à s'approcher et saluer la belle Lithildren.

- Je vais vous laisser, Oropher et vous, Dame Valbeön.
- Trop de flatteries, mon cher Elrohir.

Avec un rire, le frère aîné d'Oropher s'éloigna alors que le benjamin abattait son marteau sur la lame. Elle s'approcha silencieusement, caressant du bout des doigts les oeuvres déjà accomplies.

- Tu es vraiment doué, Oropher. Comme dans tout ce que tu as entrepris avant. La plume, l'épée, la forge... Tes talents sont précieux, et à ne pas gâcher.
- Tu veux quoi ? Me parler du bonheur fou que tu partages avec cet imbécile de Geraïhn ? Très peu pour moi, merci, j'ai autre chose à faire qu'entendre tes épanchements amoureux.
- Oropher, je quitte la cité dans quatre jours.

Il se stoppa net, en pleine action. Il manqua de laisser tomber le marteau et dû faire un effort pour bouger. Il vint la prendre par les épaules et manqua de la gifler. Il semblait hors de lui quand il la secoue deux fois en répétant un "Pourquoi ?!" presque craché entre ses mâchoires serrées. Il la lâcha, se retournant, et tapa une poutre en bois du poing, alors que Lithildren massait ses épaules encore un peu délicates à l'époque.

- J'en ai assez de vivre ici, Oropher ! Je pensais que... J'aimerais que tu m'accompagnes, comme nous nous l'étions promis il y a longtemps !
- Les temps ont changé, Lith'. Tu n'es plus la même depuis ce... depuis Geraïhn. Cela fait des mois que je te regarde passer avec lui, éblouissante de ce bonheur, mais jamais je ne peux t'atteindre. Tu es si... lointaine, à présent.

Elle avait baissé les yeux sur les armures. Le forgeron s'était approché, l'avait soudainement prise par la taille pour coller l'elfe contre lui, lui tournant le visage en même temps et avait posé un baiser sur les lèvres de Lithildren, à la fois remplit de cet amour enfin libéré et de cette colère de la voir avec un autre, et maintenant de la voir partir. Il s'était reculé et l'avait presque mise dehors, ne voulant plus avoir à tourner cette situation dans la tête.


----------

- Lith', on va camper ici.

Elle sursauta et arrêta le cheval. Ils firent un camp rapide, et mangèrent des lembas. Elle regardait le lointain, pensive, et n'avait pas regardé une seule fois l'Eldat depuis l'arrêt au village. Quand le repas fut achevé, elle fit mine d'aller dormir plus loin. Malheureusement, son repos fut court. N'étant pas tout à fait endormie et habituée aux bruits d'armures et d'armes malgré le silence relatif des Hommes, elle entendit arriver un groupe d'hommes qui tentait une attaque surprise. Elle était trop loin de son ami pour prendre la dague, et elle ne fut pas assez rapide. Elle manqua de se faire tuer dans son "sommeil", mais son geste fut plus rapide. En un battement de cil, elle était debout et dague en main, un cadavre égorgé allongé à ses pieds. Elle lança la dague dans le cou d'un autre et plongea en avant pour esquiver une attaque, attrapant la dague en se redressant pour la tirer et tuer un autre homme juste ensuite. Elle reçut un de pieds dans le dos, puis en se retournant un coup de poing vint s'écraser sur sa tempe. Elle ne perdit pas connaissance, mais le coup la sonna assez pour qu'elle ne puisse pas se défendre quand l'on agrippa ses cheveux d'une forte poigne et qu'une dague vint s'appuyer sur sa gorge. Si elle se défendait, elle mourrait. Mais Oropher, qu'elle voyait maintenant, se défendait avec la dague, ce qui l'effraya et la réjouit en même temps.

- Hep hep hep Oreilles Pointues. Arrête toi un instant et regarde nous.

Oropher se tourna vers le "geôlier" de Lithildren, qui appuyait un peu plus la dague et raffermissait sa prise sur Lithildren. Au regard haineux et effrayé de son ami, elle comprit qu'il hésitait, qu'il la voulait libre et qu'il ne supportait pas de la voir ainsi.

- Magnifique créature que voilà n’est-ce-pas? dit-il avant de lécher la joue de Lithildren. Elle en fut répugnée, mais ne pouvait pas bouger. Néanmoins, la haine qui commençait à couver en elle ne la quitterait plus jamais jusqu'à la mort de cet homme répugnant. Ce serait tellement dommage de lui trancher la gorge… Tsss...voyons mon bon ami… Tu veux la sauver ? Pose ton arme et rends toi.
- Va-t'en ! Fuis ! se mit-elle à gémir le plus fort qu'elle le pouvait.
- Allez ! s'impatienta Répugnant - le nouveau surnom de cet homme ignoble.
- Non, fuis ! Pars !

Oropher hésitait depuis quelques minutes maintenant, et il finit par planter sa dague au sol.

- Bien ligotez-les et allons-y.

Lithildren échangea un regard inquiet, paniqué et bien plus émotif que depuis leurs retrouvailles, puis il se fit assommer d'un coup de pommeau d'épée. Lithildren hurla un "NON !!" avant de mordre Répugnant, de se relever en le faisant trébucher, et de le frapper au visage. Elle se releva et tenta de se battre, mais rapidement elle croula sous le nombre et en se faisant tenir les poignets, elle reçut un coup de genou juste sous les côtes et un coup de pommeau dans la tempe.

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Lithildren ouvrit les yeux lentement, la tête très douloureuse. Elle gémit doucement en tentant de bouger, mais ses bras endoloris étaient attachés, tout comme ses chevilles. Elle se sentait secouée, et mit un moment avant de comprendre qu'elle se trouvait dans un chariot. Oropher était juste à côté d'elle, et il la secouait pour la réveiller. Elle se sentait mal, et sentait son oeil au beurre noir, même léger, qui l'empêchait de fermer son oeil gauche. Elle ne comprenait pas tout ce qu'il disait, juste qu'il avait un plan de secours. Elle ne capta que "Tirith", "voyage", "s'échapper" et "informations". Le reste n'était que des syllabes qu'elle ne parvint pas à décrypter. Sa tête lui faisait horriblement mal, surtout qu'Oropher venait de la réveiller. Elle dû attendre de longues minutes avant d'être opérationnelles. Elle vit enfin les autres détenus avec eux : deux hommes, une femme sublime et un nain. Mais elle ne s'intéressait qu'à Oropher et l'écorchure près de la tempe dû au coup de pommeau.

- Pourquoi n'as-tu pas fuis ? Tu ne me dois rien, tu aurais pu être sain et sauf, et libre de tout engagement... Alors pourquoi ? Je ne mérite certainement pas ton sacrifice, même si visiblement tu as un plan... chuchota-t-elle à son ami, en le regardant droit dans les yeux.

Elle n'attendit aucune réponse et leva ses bras endoloris et engourdis vers la tempe d'Oropher pour voir la blessure.

- Ces salauds t'ont pas raté... Je tuerais celui qui t'as fait ça, crois-moi.

En disant cela, toujours d'une voix basse, elle se rendit compte qu'elle s'était rapprochée de lui, et après un autre regard dans les yeux de son ami d'enfance, elle vint déposer un baiser sur les lèvres de l'Eldat.
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Vengeance à coeur brisé . [ PV Lithildren ] EmptyLun 22 Aoû 2016 - 13:21


Lithildren semblait entendre le plan d’Oropher sans l’écouter ; les mots lui parvenaient mais le sens général lui échappait. Contrairement à son acolyte elle ne s’était pas encore totalement remise du violent coup à la tempe qui l’avait assommé quelques heures plus tôt.

Elle observait avec une surprise mêlée à de l’effarement le sombre endroit dans lequel ils se trouvaient ; leurs nouveaux voisins étaient toujours plongé dans un sommeil profond  ce qui leur permettait d’échanger plus ou moins librement du moment que les esclavagistes assis devant ou chevauchant à l’extérieur n’entende rien. Comme il l’avait senti, le plan du forgeron n’avait que modérément passionné l’elfe aux cheveux de jais qui préféra aborder le sujet dont il ne voulait pas parler pour plusieurs raisons : son refus de fuir quand le bandit avait saisi Lithildren. Avait-il montré sa faiblesse à ce moment là? Le talon d’Achille que n’importe quel ennemi pouvait dorénavant exploiter à loisir? Venait-il , en l’espace de quelques secondes, de faire voler en éclats toute la carapace flegmatique qu’il avait mis des années à soigneusement construire ?

Pendant qu’il était perdu dans ses pensées, elle examina sa blessure  à la tempe et se fendit d’un commentaire qui en disait long sur la haine et la violence  qui ne cessaient de  l’habiter. Oropher esquissa un sourire :

“Je te laisserai ce privilège mais chaque chose en son temps Lith’... ne nous précipitons pas.”


Alors , au moment où il s’y attendait le moins , ce moment où ils étaient détenus par des esclavagistes dans un  chariot où  régnait une odeur putride de sueur et de moisissures , c’est à ce moment là  que Lithildren vint déposer un langoureux baiser sur les lèvres du renégat . Aucun signe annonciateur n’avait précédé cet acte soudain et inévitablement il repensa à la première et jusque là seule fois où leurs lèvres s’étaient rencontrés. C’était peu avant le départ de Lithildren, alors qu’elle était encore la fiancée de Geraïnh ; Oropher empli de rage,de  frustration et de  tristesse  l’avait embrassé sans vraiment lui demander son avis, un peu de force. Et pourtant elle n’avait pas résisté, elle ne s’était pas débattue et n’avait manifesté aucune forme de désapprobation comme si elle n’avait pas pu refuser ce baiser à celui qu’elle connaissait depuis si longtemps et qui lui avait toujours manifesté sa fidélité mais aussi peut-être son amour.

Une fois la surprise passée Oropher profita au maximum de cet instant qu’il avait tant espéré mais qui lui avait toujours paru impossible. Il y a quelques jours seulements , ils n’avaient jamais été aussi distants l’un de l’autre l’un derrière les barreaux l’autre en invité d’honneur du seigneur Ovadiel d’Imladris ; et à présent ils se retrouvaient associés dans un même objectif et renouaient avec leur lointain passé.

L’elfe félon passa une main dans les cheveux de sa partenaire avant de lui glisser de sa voix doucereuse :

“Tu me demandes pourquoi je n’ai pas fui? Tu dois déjà le savoir… Je t’ai fais une promesse Lith’ : on ira jusqu’au bout de cette quête de vengeance ensemble, le Bras de Fer succombera sous les coups de nos deux lames et alors une fois que nous aurons fini, seulement quand tout sera fait, nous pourrons songer à l’avenir et tu pourras te construire une nouvelle vie…”


Il allait rajouter “ensemble” mais se ravisa au dernier moment.

Un bruit près d’eux les alertèrent et mirent brusquement fin à leur discussion: le nain assis en face d’eux était en train de se réveiller. Les naugrim étaient robustes et pour pouvoir  maintenir ce beau spécimen endormi, ses geôliers auraient dû lui administrer une dose de drogue supérieure à celle des autres captifs. Le nain émit quelques grognement avant d’ouvrir les yeux et de découvrir devant lui ses deux nouveaux compagnons de route.

“Nom d’une fiente de Mumak ; des elfes ici! Ah! Décidément ces bâtards savent choisir leurs cibles ; avec ce qu’il y a dans ce chariot ils ont de quoi marcher sur l’or jusqu’à la fin de leur misérable vie.”

Oropher haussa un sourcil; il avait plusieurs fois fréquenté des nains notamment dans l’Ordre où ils avaient servis en nombre mais il fallait croire que l’animosité qui séparait les deux races était bien difficile à surmonter. Le renégat ne les appréciait que modérément même s’il leur reconnaissait une noblesse d’esprit et un courage qui manquait tant aux humains.

“Vous allez voir,   ici tout respire le luxe et l’opulence
, rajouta le nain un brin cynique, matelas de bois , soupe à l’eau et massages au fouet. Que du bonheur…”

Au fil des heures qui suivirent les autres détenus se réveillèrent ; d’abord les deux colosse à la peau d’ébène qui se ressemblaient tant qu’Oropher aurait mis sa main feu qu’ils s’agissaient de frères jumeaux. Malheureusement il était impossible d’en avoir la confirmation.

“ Si vous arrivez à taper le discussion avec ces deux gaillards chapeau bas. Ils ne baragouinent pas un mot de Commun à part le mot  “Merde” autant vous dire que les possibilités de dialogues restent limités.”

La jeune femme qui serait sans doute vendu pour son magnifique corps comme objet de plaisir pour son riche propriétaire s’éveilla sans bruit et sans que personne ne la remarque vraiment. Dans l’ombre des deux géants elle restait silencieuse et observait de ses grands yeux verts effrayés ce qui se passait.

A l’intérieur de la carriole , les “passagers”, privés de tout repère céleste avaient perdus toute notion du temps. La seule chose qu’ils surent c’était qu’au moment où les bandits stoppèrent le chariot pour faire une halte ; le soleil brillait de mille feux et la chaleur était étouffante.  Le borgne qui avait menacé d’égorger Lithildren ouvrit le rideau du chariot ; la lumière entra alors d’un coup à l’intérieur éblouissant sur le coup tous les détenus constamment plongés dans l’obscurité. Certains se protégèrent les yeux , le temps que ceux-ci s’habitue mais Oropher ne semblait nullement importuné.

“Allez sortez! C’est l’heure du repas!”

L’esclavagiste éclata alors d’un rire gras et moqueur. Il profitait odieusement de sa situation de supériorité et comptait bien le faire savoir. Ses acolytes le suivirent dans sa liesse.  Les captifs sortirent un à un et on les fit asseoir sous le soleil brûlant tandis que  les hors-la-loi s’étaient réfugiés à l’ombre. On leur tendit à la va vite des pots en terre cuite remplie d’une mixture qui n’avait de soupe que le nom. Le nain confia  aux deux elfes :

“Au temps pour moi , je me suis trompé. Ils ont changé les menus. Entrée: de la pisse ; Plat principal : de la pisse et Dessert : de la pisse… Bon appétit !”


Oropher approcha son visage de sa frugale portion et huma le délicieux fumet de celle-ci. Répugné sans l’avoir goûté il versa le contenu de son bol sur le sol chaud.

“Mauvaise idée Oreilles Pointues,
fit le Nain, je faisais la même chose au début mais au bout d’un moment on est prêt à manger n’importe quoi.”

Les deux géants du Sud mangeaient également tout en discutant entre eux dans leur dialecte natale ; la jeune fille elle bénéficiait d’un léger traitement de faveur avec de la nourriture qui semblait un peu plus comestible; il fallait bien entretenir ses formes pour séduire les futurs acheteurs.

“Eh la catin!”


Le borgne s’approchait de son pas balourd , un fouet à la main. L’humaine tourna la tête.

“Nan pas toi ma jolie , l’autre aux oreilles pointues!”


De son doigt crasseux il désigna Lithildren et continua à s’approcher avec un sourire mauvais.

“Pas bon signe pour ta copine mon vieux.
fit le nain qui raclait à présent le fond de sa jatte.
-Maître Nain , si à l’avenir vous gardez vos réflexions pour vous nous en serions tous ravis.” répondit Oropher d’un ton cassant.

Le borgne finit par arriver devant les deux elfes et le nain et répéta :

“Eh la catin!  Tu viens avec moi! “

Oropher réagit alors au quart de tour et se redressa d’un coup pour se placer entre le bandit et l’elfe aux cheveux de jais.

“Qu’allez vous lui faire? Elle ne va nulle part avec vous…”

Le sourire mauvais de l’homme s’élargit et ses petits yeux se mirent à briller; comme si l’opposition dont l’elfe faisait preuve l’émoustillait. Qu’il aimait calmer les ardeurs de ses nouvelles prises avant de les mater définitivement. Le nain par exemple avait aussi été un dur à cuir mais dorénavant il ne risquait plus rien de sa part.

“Quel courage…. mais quelle stupidité!”

Le vandale adressa alors un puissant coup de fouet à l’elfe qui s’écroula au sol avec un cri de douleur. Excité à l’idée de faire souffrir à nouveau, l’homme passa sa langue sur sa bouche dans un ignoble rictus.

“ICI C’EST MOI QUI DECIDE COMPRIS OREILLE POINTUES ? ET TA GOURGANDINE VA LA OU JE LE LUI ORDONNE !”

Il agrémenta ses réprimandes de plusieurs coups de fouets qui paralysèrent Oropher sur le sol ; perclu par la douleur il était à présent  incapable de faire le moindre mouvement. Qu’allait donc faire cet individu répugnant à Lith’ ? La violenter, la brimer, la violer?


Le bandit prit fermement le bras de l’elfe amnésique et la conduisit avec brutalité à l’écart du groupe puis il la jeta vers le sol avant de s’accroupir pour être à sa hauteur. Leurs deux visages étaient tout proches et Lithildren n’avait aucune porte de sortie pour échapper à l’haleine fétide de son ravisseur. Il pointa une dague sur son menton:

“Alors ma jolie? Le voyage te plaît? Je me fous de qui tu es et où tu te rendais quand on t’as capturé ; tout ce que je sais c’est le joli pactole que tu vas me rapporter. Une elfe avec ce corps ça se vend à prix d’or ; peut-être même plus cher que l’autre gigolette là.. Tu vois on va pas rester très longtemps ensemble ; juste le temps d’aller à Minas Tirith et de te vendre. Ce serait dommage de se quitter en mauvais termes non? Alors je te préviens maintenant si jamais toi ou ton copain décidez de semer le trouble dans ma cargaison je serai sans pitié.”

Il posa alors son autre main sur l’épaule de sa prisonnière et y exerça une forte pression comme s’il voulait broyer l’articulation sous ses doigts. Déjà , sous l’effet de la douleur des larmes se mirent à perler au coin des yeux de la belle.

“De plus j’ai trouvé sa faiblesse,  à ton copain. Il aurait pu se tirer ou se battre mais il s’est rendu à nous pour sauver ton scalp ; ah l’amour… qu’est ce qu’il peut pas nous faire. Le hic c’est que maintenant je sais que si je veux l’atteindre eh bien je le ferais par toi et inversement. Donc s'il commet ne serait-ce qu’un seul écart eh bien je te frapperais jusqu’au sang; et si tu en fais aussi un je l’égorgerai sans sourciller.”

Il passa un doigt sur sa gorge pour illustrer ses propos puis il relâcha Lithildren.

“J’espère que le message est passé.”


Quelques minutes  plus tard Lithildren retrouvait Oropher à l’arrière du chariot qui s’apprêtait à repartir. Le renégat lui murmura alors :

“Quoiqu’il t’ai dit ne te laisse pas impressionner. Il cherche à nous impressionner de la sorte; contentons nous de garder la tête haute et d’attendre notre heure.”

Les séquelles des plusieurs coups de fouet qu’il avait reçus empêchaient cependant l’elfe de faire le moindre geste sans être assailli par la douleur. En l’état il lui était impossible de faire quoique ce soit contre les esclavagistes ; mais ce n’était pas son plan et il espérait bien que au moment d’agir il serait prêt. Ni lui ni Lithildren n’avait bu de la soupe bourrée de drogues et somnifère contrairement aux autres qui ne tarderaient pas à s’endormir. Alors ils pourraient enfin s’exprimer librement.


The Young Cop


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Vengeance à coeur brisé . [ PV Lithildren ] Learam12


Dernière édition par Learamn le Lun 6 Avr 2020 - 12:11, édité 1 fois
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Lithildren Valbeön
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Vengeance à coeur brisé . [ PV Lithildren ] EmptyLun 22 Aoû 2016 - 22:08
Le baiser qu’Oropher rendit à Lithildren était empreint d’un amour qu’il semblait avoir toujours éprouvé, comme s’il disait « Enfin ! » à travers ce geste presque inespéré de son acolyte. Mais elle, alors qu’elle embrassait son ami d’enfance, se posait bien des questions. Elle avait l’impression de ne pas aimer l’Elfe qu’elle avait en face d’elle, mais des bribes de mémoires de lui : sa poésie, ses gestes, leurs entraînements, ses avances subtiles, leurs regards, leurs gestes. Le baiser lui semblait peu à peu lointain, elle en oublia presque le contact et la chaleur de ces lèvres qu’elle s’étonnait à désirer. Non, elle ne devait pas, elle ne pouvait pas. Elle aimait Geraïhn, son fiancé, et plus elle embrassait Oropher, plus elle le faisait devenir son amant. Pourtant, elle ne pouvait plus se détacher de lui, et en fermant ses yeux quand elle l’avait embrassé en première, elle s’était presque abandonnée à lui. Pourquoi ? Parce qu’il l’avait sauvée d’une mort certaine la veille ? Parce qu’il avait promis de l’aider dans sa vengeance ? Pourquoi cette attirance envers un homme qu’elle trouvait changé par rapport à ce dont elle se souvenait de lui ? Elle ne se l’expliquait nullement, et pourtant, elle ressentait ce tourbillon de chaleur et de passion qui semblait lui dévorer le cœur à pleine bouche, faisant battre son cœur plus vite, plus fort, et lui faisant perdre ses moyens. Il rompit le baiser, et passa une main douce dans les cheveux de jais de Lithildren. Le regard qu’ils échangèrent avouait nettement plus que les mots, et elle s’en voulut presque de ressentir cette envie de l’embrasser de nouveau.

- Tu me demandes pourquoi je n’ai pas fui ? Tu dois déjà le savoir… Je t’ai fait une promesse Lith’ : on ira jusqu’au bout de cette quête de vengeance ensemble, le Bras de Fer succombera sous les coups de nos deux lames et alors une fois que nous aurons fini, seulement quand tout sera fait, nous pourrons songer à l’avenir et tu pourras te construire une nouvelle vie…

Il ouvrit la bouche en un « en » pour débuter un nouveau mot, mais se ravisa. Un bruit fit frémir l’oreille droite de Lithildren, qui tourna la tête. Le charme qui avait lié les deux elfes était rompu, et à ses tremblements de mains et son regard fuyant, n’importe qui aurait pu lire la honte ou le regret. Mais elle se gardait bien de montrer cela à son ami d’enfance, ne voulant pas qu’il se ferme à elle. Pour leur bien à tous les deux, ils devraient faire preuve de plus de soutien et de confiance que jamais dans leurs vies respectives.

- Nom d’une fiente de Mumak ; des elfes ici ! Ah ! Décidément ces bâtards savent choisir leurs cibles ; avec ce qu’il y a dans ce chariot ils ont de quoi marcher sur l’or jusqu’à la fin de leur misérable vie.

Enfin, Lithildren comprenait la teneur de la situation. Elle revit dans sa tête ces atroces moment les plus sombres de son histoire. Des marchands d’esclaves. Non, elle ne pouvait pas revivre ça. La peur l’envahit, de même que la haine. De forts sentiments, qui la prirent aussi soudainement que le vent se met à souffler, ou que le ciel couvert devient pluie battante. Ses yeux apeurés cherchèrent par réflexe une issue, mais rien ne se présenta à sa vue.

- Vous allez voir, ici tout respire le luxe et l’opulence, matelas de bois, soupe à l’eau et massages au fouet. Que du bonheur…

Son ton cynique n’arrangea pas les sentiments de Lithildren, qui paniquait en son for intérieur. Peu de choses se voyaient, hormis ses mains tremblantes et ses yeux qui cherchaient sans cesse une issue. Mais elle, elle sentait son cœur battant fort dans sa poitrine, les sueurs froides qui lui parcouraient le dos, et parfois une bouffée de chaleur mêlée à la peur et la haine qu’elle ressentait. Elle revoyait les sourires édentés et cruels, les yeux avides et les mains baladeuses de ses anciens geôliers rhûniens, bien des années auparavant. Ses yeux se remplirent de larmes sans qu’elle puisse retenir son ressenti, et elle aurait pleuré si la roue du chariot se prenant une pierre n’avait pas secoué un peu violemment les passagers. Redescendant sur terre, elle laissa de nouveau la peur la prendre, mais sans y céder complètement, bien que l’envie fût tentante. Un grognement fit brutalement tourner la tête de Lithildren, alors que les deux colosses se réveillaient. Comment des êtres semblant aussi forts avaient pu être capturés par des Hommes ? De la même manière que les deux elfes avaient été pris : par surprise, de nuit, sans un bruit, sous les menaces. L’un d’eux avait-il été pris comme elle l’avait été, en traître avec un couteau sous la gorge ?

Lithildren fit taire sa peur en tentant d’occuper son esprit à d’autres réflexions. Par exemple, elle tenta de se concentrer sur l’odeur. Une odeur de sale, nauséabonde, si désagréable qu’elle détourna son attention de ce détail pour se concentrer sur les sons. Elle entendait le bois des roues du chariot grincer légèrement sous le poids des voyageurs, une brise faire onduler les draps qui bloquait les rayons du soleil – du cuir blanc, peut-être ? Elle captait les sabots de chevaux, les tintements d’armes s’entrechoquant, ou d’autres choses faites de fer - des casseroles, sans doute. Les paroles des marchands d’esclaves étaient peu audibles avec un tel vacarme, et Lithildren captait parfois un rire gras et moqueur. Elle passa maintenant à ce qu’elle pouvait voir. Oropher, qui semblait plongé dans ses pensées et qui regardait sa camarade de temps à autres, une lueur amoureuse et déterminée passant dans ses yeux. Le Nain, bourru mais qui semblait vouloir donner des conseils et qui avait du mal à garder sa langue dans sa poche, ne cessait de rouspéter dans sa barbe fournie avec un accent dont Lithildren n’aurait su déterminer l’origine, parfois jurant dans sa langue natale. Les deux colosses – des jumeaux présumés vu leur ressemblance frappante – qui parlaient dans une langue encore plus inconnue, lâchant parfois un « Merde » en Commun. Et cette fragile jeune femme aux courbes bien taillées, qui était effrayée et perdue. Elle ne comprenait rien de ce qu’il se passait, et semblai prête à tout entendre pour cesser de vivre cet enfer. Mais elle vivrait sans doute pire, connaissant les abus des hommes, les lèvres grasses aux relents de vins, les mains moites ou sèches qui filent sans permission et franchissent les barrières formées par les cuisses, les insultes et l’humiliation, et ce, tous les jours, voire plusieurs fois par jours. Lithildren avait été enfermée dans une cage, pendant des mois, aux yeux de tous. Des rhûniens au sang bleu profitaient de la vue de son corps, sans pour autant pouvoir la toucher : elle avait déjà cassé un nez et mordu de nombreuses mains, lui donnant une réputation de sauvage que bien des hommes souhaitaient dompter à coups de reins bien placés.

Le temps passait, et Lithildren ne cessait de renflouer sa peur et sa colère en occupant son esprit, mais parfois quand ses réflexions ne menaient à rien, l’horreur de sa situation refaisait surface et elle cédait de nouveau à la panique totale. Oropher ne voyait rien, lui-même plongé dans ses propres pensées, et loin d’imaginer le tourment qu’elle pouvait éprouver. Quand elle regardait son ami, Lithildren voyait en lui bien des choses, dont un futur possible. Un chemin dans l’ombre, s’enfonçant dans la brume de l’inconnu, mais pourtant qui se dessinait. Et s’ils parvenaient à s’en sortir et à accomplir leur vengeance commune, que feraient-ils ? Serait-elle prête à remplir sa promesse de visiter le monde avec lui, ou allaient-ils emprunter des chemins différents ? Lithildren ne savait vraiment pas qui elle aimait, et ce qu’elle ressentait pour son défunt fiancé ou son ami d’enfance. Aucun de ces deux elfes ne s’appréciaient, cette guerre masculine pour Lithildren les avaient toujours divisés. Et elle, innocente et insouciante, n’avait jamais rien vu. Elle s’était éloignée d’Oropher sans même se rendre compte qu’elle le perdait, alors qu’il l’aimait ; mais elle, égoïstement, s’était fiancée avec un homme qu’elle connaissait moitié moins que son ami d’enfance. Quand elle le regardait, elle trouvait Oropher bien plus beau et attirant que Geraïhn.

- Allez sortez ! C’est l’heure du repas !

Lithildren sursauta et la haine changea radicalement son visage quand elle vit Le Borgne. Elle s’était jurée de la tuer à la première occasion, et chaque fois qu’elle le voyait, une envie irrépressible de meurtre la prenait. Et ce n’est pas Oropher qui l’en empêcherait, bien au contraire. Ils sortirent tous, et les rayons du soleil donnèrent au haut bleu venant de cette fameuse robe qu’elle avait déchirée un aspect légèrement transparent, laissant deviner sa poitrine ronde. Ses courbes n’en étaient que renforcées, et aucun hors-la-loi ne manqua l’occasion de poser son regard sur Lithildren. Mais son visage crispé par la haine changeait du tout au tout son aspect, la rendant soit plus attirante par son aspect inaccessible, soit une raison de ne pas s’en approcher. Elle avait montré ses capacités au combat l’autre soir, lors de sa capture, et sa rage également. Une furie sauvage, indomptable, et la dévorer au sens schématique du terme venait à l’esprit tordu et aussi sale que leurs dents des hors-la-loi. A l’instant même où leur repas frugal leur fut donné, Lithildren le jeta. C’est-à-dire, avant même que le Nain ne dise à Oropher que la jeter était une mauvaise idée. Elle savait que dans ces repas se trouvait une drogue pour endormir les prisonniers, une ruse qui l’avait rendue folle dans le cachot rhûnien, et lui ayant fait changer la couleur de ses yeux du bleu au gris-argent.

- Eh la catin !

Le borgne s’approchait de son pas balourd, un fouet à la main. L’humaine tourna la tête.

- Nan pas toi ma jolie, l’autre aux oreilles pointues !

Lithildren frémit d’horreur. Jamais ce nom n’avait été prononcé à son propos, pas même par ses précédents geôliers au Rhûn. Jamais. La haine monta en elle. Oropher se leva quand il fut assez prêt, et se posta entre Lithildren et Le Borgne.

- Qu’allez-vous lui faire ? Elle ne va nulle part avec vous…
- Quel courage…. Mais quelle stupidité !

Le Borgne leva son fouet, et Lithildren comprit l’horreur du coup quand Oropher fut au sol en criant de douleur. Aucun des autres prisonniers ne bougea, tétanisés par la crainte qu’inspirait cet homme aussi laid que cruel. Même elle ne put bouger, et quand elle allait se jeter vers son ami, Le Borgne leva le fouet de nouveau.

- ICI C’EST MOI QUI DECIDE COMPRIS OREILLE POINTUES ? ET TA GOURGANDINE VA LA OU JE LE LUI ORDONNE !

Les claquements se répétèrent plusieurs fois, et Lithildren ne put supporter de voir son ami souffrir.

- Ça suffit ! Arrêtez !

Elle se jeta cette fois-ci vers son ami, empêchant un nouveau coup de fouet. Il souffrait atrocement, mais tentait de garder la face auprès de son amie. Elle se fit saisir violemment par le bras et emportée loin d’Oropher. Elle criait des « Non ! » ou « Lâchez-moi ! » en se débattant jusqu’à ce qu’il la jette au sol tout autant violemment, et avant qu’elle puisse se redresser, il était près d’elle, une dague contre sa gorge. L’haleine nauséeuse qu’elle sentait lui prenait le nez et elle ressentait une envie de vomir, déjà juste en le voyant aussi près. Il semblait à deux doigts de lui sauter dessus pour la violer, mais il semblait pourtant uniquement là pour parler. Tant mieux.

- Alors ma jolie ? Le voyage te plaît ? Je me fous de qui tu es et où tu te rendais quand on t’as capturé ; tout ce que je sais c’est le joli pactole que tu vas me rapporter. Une elfe avec ce corps ça se vend à prix d’or ; peut-être même plus cher que l’autre gigolette là... Tu vois on va pas rester très longtemps ensemble ; juste le temps d’aller à Minas Tirith et de te vendre. Ce serait dommage de se quitter en mauvais termes non ? Alors je te préviens maintenant si jamais toi ou ton copain décidez de semer le trouble dans ma cargaison je serai sans pitié.

Il lui empoigna l’épaule de son autre main et exerça une telle pression qu’elle gémit d’abord, puis elle cria de douleur, tentant de retirer la main de son épaule. Mais à chaque fois qu’elle poussait le poignet, il resserrait sa prise, si bien qu’elle crut qu’il allait lui briser la clavicule. Lithildren avait beau avoir subi de nombreuses fois des coups et avoir des os durs, cet homme-là était le plus fort qu’elle n’ait jamais eu à affronter dans sa longue vie. Elle sentait des larmes de douleur rouler sur ses joues alors qu’elle criait une fois de plus lorsqu’il pressa de nouveau. Tous pouvaient entendre ses cris, et comme ils ne voyaient que le dos du Borgne, nul ne pouvait deviner ce qu’il pouvait bien lui faire subir. Il braqua son œil valide dans le regard de Lithildren, arborant ce sourire cruel qui lui était propre.

- De plus j’ai trouvé sa faiblesse, à ton copain. Il aurait pu se tirer ou se battre mais il s’est rendu à nous pour sauver ton scalp ; ah l’amour… qu’est ce qu’il peut pas nous faire. Le hic c’est que maintenant je sais que si je veux l’atteindre eh bien je le ferais par toi et inversement. Donc s'il commet ne serait-ce qu’un seul écart eh bien je te frapperais jusqu’au sang ; et si tu en fais aussi un je l’égorgerai sans sourciller.

Ses avertissements eurent leur effet. Elle trembla des jambes et eut bien du mal à imaginer ce qu’il pouvait faire à Oropher si elle tentait de fuir ou de frapper, ou inversement. Elle déglutit difficilement devant le dilemme qui se présentait, et la peur de perdre Oropher la prit aux tripes. Elle éprouvait pour Oropher bien plus qu’elle ne l’admettait. L’aimait-elle réellement ? Elle n’en était pas certaine, mais voir son ami d’enfance souffrir lui était devenu insupportable.

- J’espère que le message est passé.

Elle acquiesça et il la lâcha si brusquement que la douleur vive la fit presque pleurer. Il l’empoigna par le même bras et la releva. Entre temps, les autres prisonniers avaient été remis dans le chariot, surtout quand l’Humaine avait commencé à bâiller. Il lâcha Lithildren devant le chariot et fit un geste pour qu’un de ses sbires aide l’Elfe à monter, mais sans aucun geste doux ni même compatissant. L’épaule de Lithildren était rapidement devenue rouge, puis bleu là où Le Borgne avait tenté d’écraser sa clavicule, une légère rougeur arborait son bras là où il l’avait empoignée à deux reprises. Elle fut remise à sa place près d’Oropher sans ménagement, alors qu’elle étouffait un grognement de douleur. Personne n’osa la toucher ou lui parler, pas même pour demander si elle allait bien. Curieusement, ni la haine, ni le désir de vengeance ne peignaient les traits de la belle Lithildren. Non, ce qu’on pouvait lire, c’était la douleur et la peur. Elle souffrait dans son cœur comme dans son corps, et sa peur de revivre ce qu’elle avait vécu au Rhûn lui était insupportable.

- Quoiqu’il t’ai dit ne te laisse pas impressionner. Il cherche à nous impressionner de la sorte ; contentons-nous de garder la tête haute et d’attendre notre heure.

Elle le regarda. Il pensait à peine ce qu’il disait. Les coups de fouets avaient laissé des traces si profondes qu’il ne pouvait pas bouger sans souffrir. Et les secousses du chariot n’arrangeaient pas du tout son état. Un temps qui sembla à Lithildren une éternité passa avant que les autres prisonniers ne s’endorment. Mais eux n’avaient pas été dupes. Il faudrait néanmoins qu’ils trouvent de quoi manger, car tenir ainsi sans leurs provisions jusqu’à Minas Tirith allait être difficile. Elle ne pourrait pas en boire, car son corps réagirait de manière violente. Quoique… Une idée se mit à germer dans l’esprit de Lithildren.

- Si l’on veut s’enfuir, employer la force sera impossible. Il te tuerait, Oroper, et je… Elle se stoppa en le regardant. Je refuse catégoriquement qu’il te fasse du mal, et donc de te perdre. Alors je t’en prie, on fera à ma manière. Je pense avoir une idée…

Elle déglutit. Elle ne pensait pas avoir à se sacrifier pour Oropher, mais il le fallait. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle savait que ça pourrait marcher. Enfin, elle l’espérait.

- J’ai déjà vécu ça quand j’ai été vendue comme esclave au Rhûn. Je sais ce dont ils sont capables, et ce qu’ils mettent dans ces repas. C’est comme ça qu’ils m’ont fait perdre la mémoire – enfin, je crois… Tout est si flou dans mon esprit ! Mais je sais, enfin, j’ai le pressentiment, qu’en reprenant de ces drogues… à forte dose, mon corps pourrait avoir une réaction. Cela serait une diversion pour que toi tu t’enfuies. Quitte à me laisser en arrière. Oropher, sauve ta peau… Je t’en supplie, si je dois y rester, alors j’y resterais, du moment que je sais que tu es en vie, et sauf même en tant que renégat, clandestin ou je ne sais quoi… Elle se plaça juste devant lui pour qu’ils se fassent face. Je ne sais pas si ce que je fais est juste, ou si je fais les bons choix. Mais je me questionne sur toi, sur moi, sur… nous. Qu’allons-nous faire si nous survivons tous les deux, si nous allons jusqu’au bout de cette aventure ? Que va-t-il se passer, Oropher ? Que va-t-il nous arriver ?

En posant ces questions, un torrent de réactions se diffusèrent en elle. Elle voulait l’embrasser, et s’ils avaient été seuls, elle se serait laissée consumer par une passion dévorante qu’il n’aurait même pas essayé d’éteindre ou de calmer. Elle se surprenait à vouloir qu’il la serre contre lui, qu’il exprime ce même désir qu’elle ressentait. Mais s’il bougeait il crierait de douleur, même pour l’enlacer. Alors elle se contentait de rester face à lui, cherchant dans les yeux de son ami d’enfance des réponses, des émotions, quelque chose. Elle-même exprimait sa peur, sa haine et un autre sentiment indéchiffrable, qui n’aurait su être de l’amour, mais peut-être une amitié. Ou pas. Le silence installé dans le chariot n’était brisé que par leur discussion basse, gardée pour eux, car si l’un de leurs geôliers entendait, ils auraient des ennuis. Et au vu des menaces du Borgne, Lithildren ne voulait pas risquer la vie d’Oropher. Et si c’était le cas, elle se sacrifierait pour lui, au prix de sa vie si nécessaire.
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Hadhod Croix-de-Fer
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Vengeance à coeur brisé . [ PV Lithildren ] EmptyLun 19 Sep 2016 - 19:23
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La luminosité n'était pas bien grande à l'intérieure du chariot, pourtant Oropher pouvait percevoir les yeux de Lithildren et deviner que son regard était très souvent rivé sur lui, comme si elle cherchait par un simple échange oculaire à connaître les pensées et les sentiments que l'ex-agent de l'Ordre ne pouvait ou ne voulait exprimer avec des mots. Peut-être ses yeux pouvaient-ils percer son enveloppe charnelle et sonder directement son esprit... Il aurait rit de s'entendre penser une telle chose si la situation n'avait pas été aussi morbide. Non, bien sûr, elle ne disposait pas d'un tel pouvoir. Ses pupilles pratiquement dénuées d'iris avaient beau paraître perçantes comme des pointes de flèches à l'acier trempé, elles n'avaient pas pour autant la faculté de traverser la chair ni de discerner les choses abstraites. Lithildren essayait simplement de trouver des indices dans son regard, pour sûr. Cela ne l'offusqua pas, et au bout d'un moment il leva franchement la tête et plongea ses yeux dans ceux de celle qui l'avait sauvé – et qu'il avait sauvé également. Le fait que ses iris aient viré à ce gris argenté très pâle n'enlevait rien à sa beauté. Cela lui donnait simplement un côté plus mystérieux, plus énigmatique, et ajouté à la couleur de sa chevelure, plus inquiétant. Ou tout du moins aurait-elle été plus inquiétante aux yeux d'un Humain, pour qui la superstition faisait passer les choses étranges pour des choses mauvaises. Ne disait-on pas que les Humains avait peur de la nuit, par exemple ? Mais il n'était point un Homme, il était un Elfe et par conséquent savait outrepasser ces choses-là. Pour lui, les drogues rhûniennes ne lui avaient pas enlevé son attrait. Sa beauté était simplement différente, voilà tout.

Les drogues...

Elles semblaient être le point central de la stratégie dont elle venait de lui faire part à peine une minute plus tôt. Oropher essayait de l'analyser et de comprendre où sa camarade voulait en venir.

- Lith, dit-il d'un voix à la fois hésitante et un peu tremblante, es-tu en train de me dire que tu voudrais...

Il n'arrivait pas à le dire tellement cette notion lui paraissait irréelle. Il sentit son cœur battre une demi-douzaine de fois avant qu'il puisse achever sa phrase.

- ... faire sacrifice de ta vie au profit de la mienne ?

La chose le bouleversait complètement, lui faisant ressentir deux émotions diamétralement opposées. D'un côté, il y avait l'immense élan d'affection que ces mots avaient provoqué. Car n'était-ce pas la preuve que Lithildren était prête à tout pour lui ? Le vide qu'il avait longtemps essayé de combler par la guerre et les idéaux était sur le point de se remplir en un clin d’œil. Que n'eut-il donné pour entendre ces paroles lorsqu'ils étaient encore jeunes et que tant d'eau n'avait pas encore coulé sous les ponts... De l'autre côté, il y avait le désespoir abyssal dans lequel le précipitait la seule pensée qu'elle pût mourir, disparaître de cette terre et faire route vers ces endroits légendaires que seuls les esprits des défunts pouvaient atteindre. Oropher sentit les larmes lui monter aux yeux.

- Mais à quoi bon être à nouveau libre si...

Cette fois il n'osa tout bonnement pas terminer sa phrase. Il préféra enchaîner sur des considérations très concrètes et terre-à-terres pour masquer la soudaine interruption de ses propos. De plus, se concentrer sur des choses concrètes l'aidait à ne pas trop penser à la douleur lancinante qui faisait souffrir les diverses parties de son corps que le fouet avait meurtries.

- Ton plan est très risqué, et même sa réussite peut s'avérer funeste. Même si par je ne sais quel miracle ils ne te tuent pas à la suite de ça... Même si je pouvais m'enfuir et revenir ensuite te sauver héroïquement et donner à ces minables trafiquants ce qu'ils méritent... les substances que tu aurais absorbé pourraient te tuer. Pour une raison qui m'échappe ton corps semble y être très sensible. Je doute que tu t'en tires avec des cheveux qui virent au blond et une teinte orangée pour tes yeux, cette fois. Et puis nous sommes encore seulement en Eregion ; la route est longue et ces esclavagistes nous offrent le voyage sur un plateau... autant en profiter, même s'il s'agit d'un plateau particulièrement désagréable. Et garder l'évasion pour plus tard, quand nous arriverons en vue de la Cité Blanche...

- Regarde là, à droite ! On dirait les ruines d'une vieille cité !

La voix tonitruante du Borgne à l'extérieur du chariot venait d'interrompre le discours et les pensées d'Oropher.

- Ouais, une ancienne ville d'elfes j'crois bien, répondit une autre voix tout aussi peu subtile. Dommage que m'sieur et m'dame Oreilles-Pointues soient trop dans les vapes pour nous faire un p'tit cours d'histoire ! – les rires allèrent bon train tout autour – Mais attendez, j'crois que j'vois des gugusses pas loin des ruines !

- Moi je vois rien, c'est ton imagination...

- C'est normal que t'y voyes rien crénom, il t'manque un œil !

Un grognement se fit entendre. À l'évidence le Borgne n'aimait guère la raillerie.

- Y a plus de place de toute façon, c'est plein là-dedans ! Faut vendre ceux-là avant de faire d'autres prises.

Apparemment le débat en resta là. Le renégat essaya de retrouver le fil de ses pensées, et y parvint au bout de quelques instants de latence.

- Mais ce que tu as dit me donne une idée, Lith. Au lieu de te provoquer un comportement étrange en ingurgitant ces trucs... et si tu provoquais l'inquiétude de ces hommes ?

Oropher regarda à nouveau dans les yeux de Lithildren et y vit une grande incompréhension. C'était somme toute assez normal, sa phrase n'avait que peu de sens sans de plus larges explications.

- Écoute... Que crois un Homme qui est témoin de quelque chose d'inexplicable en présence d'une Elfe, et de surcroît d'une Elfe dont la couleur des yeux n'est pas habituelle ? Il croit qu'elle est une sorcière ou quelque chose comme ça. Si nous arrivons à convaincre nos camarades d'infortune de se prêter au jeu... Si nous arrivons à les convaincre d'agir comme s'ils étaient possédés par quelque démon... alors les esclavagistes croiront peut-être que c'est toi qui as pris possession de leurs corps, par une sorte de magie elfique comme ils appellent ça.

Il jeta un regard circulaire aux deux colosses, au nain et à la femme plantureuse qui somnolaient les yeux ouverts à côté d'eux.

- Dommage qu'ils soient dans cet état léthargique...


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Lithildren Valbeön
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Vengeance à coeur brisé . [ PV Lithildren ] EmptyLun 19 Sep 2016 - 22:25
Sa manière de la regarder la chamboulait. Elle voyait dans ces yeux-là l'affection, le souvenir, le regret, la tristesse et l'amour qu'elle cherchait, mais elle ne pouvait y trouver satisfaction. Lithildren ne parvenait pas à garder ses pensées sur sa vengeance ou sur Geraïhn et c'était le visage d'Oropher qui remplaçait celui de son fiancé perdu quand elle pensait à ce dernier. Elle ignorait si elle l'aimait, et elle réalisait à peine ce qu'elle venait de proposer.

- Lith, dit-il d'une voix à la fois hésitante et un peu tremblante, es-tu en train de me dire que tu voudrais... Il marqua une pause qui parut interminable, comme si finir sa phrase allait le tuer ou que ses pensées le terrifiaient. ...faire sacrifice de ta vie au profit de la mienne ?
- Je serais prête à tout pour que tu vives. Prête à mourir pour ta vengeance, pour ta liberté. Je me fiche du coût que cela a ou aura, je suis prête à payer le prix de mes erreurs.

Il la dévisagea avec cet air aussi heureux que désespéré. Elle-même ressentait ce déchirement intérieur, mais pas forcément pour les mêmes raisons que lui aurait pu. Elle savait maintenant que tout ce temps il l'avait aimé et qu'il avait pensé à elle, oubliant pourtant son existence que la poursuite avait remémoré. Mais elle... Lithildren avait tout bonnement oublié. Oublié sa vie, ses amis, son fiancé. Mais maintenant... elle ne savait plus ce qu'elle désirait, ce qu'elle souhaitait plus que tout. Elle voulait venger Geraïhn mais la présence d'Oropher la bouleversait et ce baiser échangé avait remué en elle quelque chose qui aurait dû se taire à jamais : le fait qu'elle avait toujours eut des sentiments pour lui. Mais ce même baiser avait aussi réveillé en elle un souvenir qui l'avait empêché à l'époque de l'aimer réellement...

Lithildren s'était décidée. Elle dirait aujourd'hui à son ami d'enfance Oropher ce qui devait être dit. Elle avait vu de nombreuses fois qu'ils étaient plus qu'amis, mais jamais elle n'avait osé. Elle portait sa plus jolie robe et arborait un sublime sourire. Ses yeux bleus reflétaient la lueur du soleil et ses cheveux brillaient d'un éclat lunaire, lui donnant une apparence presque divine. Elle rayonnait de ce bonheur qu'elle avait accepté au fond d'elle-même. D'un pas rapide, elle traversa la ville pour aller à la forge. Mais il n'était pas là. La déception était maximale jusqu'à ce qu'en se retournant, elle vit le frère d'Oropher.

- Lithildren ! Que fais-tu là ? Tu cherches Oropher ?
- Où est-il ?
- Il est sortit de la ville pour la journée.
- Pourquoi ?
- Il ne m'a pas dit.

Ni une ni deux, Lithildren se précipita vers la sortie d'Imladris et courut sur les sentiers. Elle passa près de groupes d'elfes allant ou venant qui tournaient le regard sur cette fleur éclose qui courait comme si sa vie en dépendait, retroussant sa robe pour aller plus vite. Mais nulle robe et nul amour ne résiste parmi les pentes rocheuses des monts et collines alentours. Elle descendait d'un chemin qu'elle avait emprunté en pensant prendre un raccourci et voyant les toits de maisons, elle avait pressé le pas. Mais la pente en décida autrement. Une pierre se déroba sous son pieds et rien n'était à sa portée pour qu'elle puisse se rattraper. La chute la mena quelques mètres plus bas, où sa tête cogna une racine aussi ancienne qu'un Ent. Elle perdit connaissance là, les habits déchirés et la peau égratignée.

Quand elle ouvrit les yeux, elle était à Imladris. Le soleil brillait timidement, elle devina donc qu'il devait être le matin. Elle regarda l'homme penché vers elle.

- Oh, Lithildren. Tu es enfin éveillée.
- Seigneur Ovadiel..? Que..?
- Que s'est-il passé ? Tu as été retrouvée inconsciente et mal en point.
- Je ne sais plus... je... Je ne m'en souviens pas. Je n'arrive pas à m'en souvenir.

Elle sortit du lit, déboussolée. Oropher entra précipitamment dans la pièce et alla enlacer son amie, inquiet. Mais elle ne répondit pas, consternée. Elle se détacha de lui et sortit de la pièce.


- Ton plan est très risqué, et même sa réussite peut s'avérer funeste. Même si par je ne sais quel miracle ils ne te tuent pas à la suite de ça... Même si je pouvais m'enfuir et revenir ensuite te sauver héroïquement et donner à ces minables trafiquants ce qu'ils méritent... les substances que tu aurais absorbé pourraient te tuer. Pour une raison qui m'échappe ton corps semble y être très sensible. Je doute que tu t'en tires avec des cheveux qui virent au blond et une teinte orangée pour tes yeux, cette fois. Et puis nous sommes encore seulement en Eregion ; la route est longue et ces esclavagistes nous offrent le voyage sur un plateau... autant en profiter, même s'il s'agit d'un plateau particulièrement désagréable. Et garder l'évasion pour plus tard, quand nous arriverons en vue de la Cité Blanche...

- Regarde là, à droite ! On dirait les ruines d'une vieille cité !

La voix tonitruante du Borgne à l'extérieur du chariot venait d'interrompre le discours et les pensées d'Oropher.

- Ouais, une ancienne ville d'elfes j'crois bien, répondit une autre voix tout aussi peu subtile. Dommage que m'sieur et m'dame Oreilles-Pointues soient trop dans les vapes pour nous faire un p'tit cours d'histoire ! – les rires allèrent bon train tout autour – Mais attendez, j'crois que j'vois des gugusses pas loin des ruines !

- Moi je vois rien, c'est ton imagination...

- C'est normal que t'y voyes rien crénom, il t'manque un œil !

Un grognement se fit entendre. À l'évidence le Borgne n'aimait guère la raillerie.

- Y a plus de place de toute façon, c'est plein là-dedans ! Faut vendre ceux-là avant de faire d'autres prises.

- Mais ce que tu as dit me donne une idée, Lith. Au lieu de te provoquer un comportement étrange en ingurgitant ces trucs... et si tu provoquais l'inquiétude de ces hommes ?

Oropher regarda à nouveau dans les yeux de Lithildren. Elle ne comprenait pas

- Écoute... Que crois un Homme qui est témoin de quelque chose d'inexplicable en présence d'une Elfe, et de surcroît d'une Elfe dont la couleur des yeux n'est pas habituelle ? Il croit qu'elle est une sorcière ou quelque chose comme ça. Si nous arrivons à convaincre nos camarades d'infortune de se prêter au jeu... Si nous arrivons à les convaincre d'agir comme s'ils étaient possédés par quelque démon... alors les esclavagistes croiront peut-être que c'est toi qui as pris possession de leurs corps, par une sorte de magie elfique comme ils appellent ça.

- Oh, je vois. Mais... Elle regarda les autres prisonniers endormis. Comment les convaincre de se prêter au jeu ? En leur promettant la liberté ? Ils ont vu ce que cela a donné lorsque tu as tenté de t'interposer entre moi et notre geôlier. Ils te savent affaiblis... Cela peut jouer en notre faveur. Mais je ne peux pas faire ça. Il haussa un sourcil, surpris. Si je tente quoi que ce soit, il te tuera. Tu es déjà très affaibli, et je refuse catégoriquement de prétendre à une magie quelconque, car cela va signifier pour toi plus de coups de fouets. Le Borgne n'est pas aussi crédule que les autres, il sait que pour m'atteindre il doit te faire du mal, et il n'hésitera pas une seule seconde à t'égorger vif sous mon nez. Je ne veux tout simplement pas prendre un tel risque.

Elle plongea son regard argenté dans celui de son compagnon. Elle ouvrit la bouche pour ajouter quelque chose mais se rembrunit.

- J'ai besoin de toi pour accomplir ma vengeance. Si je te perds, je perds mes chances de venger mon fiancé.

Son ton était sec, froid et distant. Elle refusait de se laisser aller dans une telle situation. Elle se rassit dans son coin, se murant dans ce silence qu'elle affectionnait tant. Le nain se mit à se mouver en premier. Sa solide constitution devait faire en sorte que les drogues administrées avaient un effet moins long que sur les autres. Il grommela en se réveillant et marmonna quelques mots dans une langue étrange avant de regarder les deux elfes d'un air peu commode. Lithildren détourna les yeux et regarda à travers une fente entre le bord en bois de la carriole et le tissu qui empêchait d'avoir un quelconque repère temporel et géographique.

Le plan d'Oropher tomberait à l'eau. Le Borgne était bien moins stupide que ses bornés de camarades : il n'avait pas hésité à fouetter Oropher, à menacer Lithildren deux fois avec une dague et à manquer de lui broyer la clavicule. Il n'avait aucune pitié et n'aimait que l'argent qui coulerait à flots avec la vente de Lithildren. L'elfe aux cheveux de jais était presque résignée à son sort. La seule solution qu'elle voyait restait de prendre ces drogues, quel qu'en soit le prix. Perdre un si joli lot déstabiliserait peut-être cet homme, non ?

Le temps passa à une allure misérable lorsque la charrette s'arrêta de nouveau. Lithildren releva les yeux et le nain renifla en haussant les épaules, marmonnant un "Allons boire la soupe de pisse" à l'attention de l'humaine toute fragile. Comme Lithildren refusait de bouger, Le Borgne tira sur ses chaînes pour la projeter en avant et la faire sortir de la charrette, la forçant à laisser Oropher. Il ne pouvait pas bouger et Le Borgne s'en fichait pas mal de lui. Il ne semblait être guère plus qu'un moyen de pression sur Lithildren afin qu'elle se tienne tranquille jusqu'à la vente. Le renégat fut sortit à peine plus tard de la charrette, dans des cris de douleur mal contenus. Les six prisonniers étaient alignés au sol. La soupe leur fut donnée à tous. Le nain argua un "Miam, bon appétit" dans un ton ironique avant de boire sa soupe. Oropher poussa la sienne du pied dans un grognement, tandis que Lithildren prenait la sienne. Elle fixa le liquide et porta l'écuelle à ses lèvres sans boire immédiatement, tandis qu'une larme roulait sur sa joue et que Le Borgne arborait un large sourire fier.

Enfin il avait brisé la sublime Lithildren.
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Hadhod Croix-de-Fer
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Vengeance à coeur brisé . [ PV Lithildren ] EmptyMer 28 Sep 2016 - 0:23
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Dans la tête d'Oropher, espoirs et déceptions livraient un combat féroce dont aucun des deux duellistes n'avait pris définitivement l'avantage sur l'autre. Les rebondissements en étaient nombreux... Tantôt Lithildren laissait planer dans son discours – et même dans ses actes – des éléments qui dévoilaient son amour pour lui, et tantôt elle se rétractait comme si elle était hésitante. Elle lui disait qu'elle ne pouvait pas le laisser se faire tuer par sa faute, mais l'instant d'après justifiait ses propos en mettant en avant un froid pragmatisme. Pourtant si elle souhaitait voir Oropher en vie seulement pour qu'il puisse l'aider à mener à bien sa vengeance, pourquoi l'avait-elle embrassé tout à l'heure ?

Le renégat se demandait bien pourquoi l'elfe aux cheveux de jais agissait de la sorte. Et en même temps qu'il se posait la question il s'aperçut qu'il en devinait déjà la réponse : Geraïhn. Bien que passé de vie à trépas, il semblait avoir plus que jamais une place dans le cœur de la belle. Oropher sentit une interrogation émerger à la surface de son esprit torturé... S'il le pouvait, échangerait-il sa place avec l'amant décédé de sa camarade ? Peut-être que mourir tout en sachant que l'être aimé vous aime en retour était préférable à une vie de frustration...

Les cogitations d'Oropher furent interrompues par l'arrêt brusque de leur chariot-prison. La porte s'ouvrit et laissa pénétrer la lumière du jour. C'était une lumière faible et grise à l'image du ciel au-dessus de leur tête, mais pour leurs yeux habitués à la pénombre c'était une aura éblouissante. Une aura sur laquelle se détachait une silhouette honnie... Ce devait être la fin d'après-midi, car  le Borgne était venu les faire sortir pour leur repas quotidien. Ou plutôt leur simulacre de repas, car si une soupe répugnante et frugale était un repas, alors il fallait croire qu'une cage avec quatre roues contituait un carrosse...

C'est perclus de douleur que l'ex-agent de l'Ordre fut traîné en fin de compte dans l'herbe rêche avec les autres. À l'inverse de ses camarades d'infortune, il résista à la fin et à la soif et laissa la terre grise d'Eregion boire le triste breuvage à sa place, comme il l'avait fait les fois d'avant. La peur que son geste puisse être remarqué par leurs ravisseurs était bien présente, mais fut bientôt remplacé par une autre angoisse, une angoisse de loin plus oppressante... Lithildren n'avait pas fait basculé son écuelle, mais au contraire venait de la porter à ses lèvres comme si elle s'apprêtait en boire le contenu. Elle avait préféré mettre en péril sa propre santé plutôt que de suivre la stratégie qu'il lui avait proposé.

Espérait-elle secrètement aller retrouver Geraïhn là où ce dernier était parti ?

Ce n'était pas du tout comme ça qu'Oropher aurait voulu que ça se passe... Ils se trouvaient encore très au nord de la Terre du Milieu et à des lieues et des lieues de la Cité Blanche. C'était trop tôt pour tenter une évasion. Car en plus de s'échapper il devrait également récupérer son cheval que les marchands d'esclaves s'étaient accaparé. Se rendre à pied au pays de Gondor demanderait trop de temps, des semaines sans doute ; d'ici là le Bras de Fer se serait évaporé. Certes le chariot n'allait pas aussi vite que leurs chevaux lancés au galop, mais il restait néanmoins plus rapide que s'ils étaient à pied.

Le problème, c'est que lorsque Lithildren avait une idée en tête elle n'en démordait pas, que ce fût une idée de vengeance ou une idée de sacrifice.

- Je t'aime Lithildren.

C'était sorti tout seul, presque instinctivement. Il y aurait eu trente-six façons d'agir, comme se jeter sur l'assiette et la lui faire tomber des mains, la bousculer pour qu'elle ne puisse pas boire le breuvage, lui intimer verbalement de ne pas y goûter ou même déclencher une rixe avec les autres prisonniers pour attirer son attention et la détourner du liquide nocif. Mais non, il avait choisi de lui dire qu'il l'aimait, comme si c'était la façon la plus naturelle de procéder. Il l'avait appelé par son prénom complet et non par son diminutif, peut-être pour donner à l'instant un ton plus solennel, ou peut-être pour être sûr qu'elle entende bien ses mots.

La femme-elfe semblait s'être muée en pierre, suspendant son geste comme si le temps s'était arrêté brutalement. Et puis lentement il la vit tourner la tête vers lui. Instant magique bien qu'empli de drame. Mais elle ne fut pas la seule à le regarder : le Borgne avait également tourné son œil unique vers celui qui venait de proférer ces mots dont il ignorait le sens profond. Instant angoissant.

Il aurait voulu ajouter quelque chose comme « Je ne puis continuer l'aventure sans toi » ou « Notre vengeance c'est tous les deux que nous l'aurons, ou pas du tout » mais cela aurait mis la puce à l'oreille des marchands d'esclaves, qui auraient sans doute compris que l'un ou l'autre de leurs précieux elfes avait l'intention de fuir. Tandis qu'un « Je t'aime » était tellement plus innocent... Mais ces quatre mots avaient atteint leur but : empêcher la demoiselle Valbeön de commettre l'irréparable.

Le Borgne regardait tour à tour Oropher et Lithildren avec un visage où se mêlait la contrariété et l'amusement. L'intervention d'Oropher venait de le priver de la satisfaction d'avoir maté définitivement l'elfe à la chevelure d'ébène, mais en même temps lui donnait l'occasion de punir sévèrement cette petite phrase idiote, ce qui ne manquerait pas de le consoler et de le défouler. Il doit sans doute se demander qui il doit frapper pour punir mon insolence, pensa-t-il avec horreur. Elle va payer pour ce que je viens de faire. Mais qu'aurais-je pu faire d'autre, de toute façon ? Bien que la perspective de lui avoir attiré des ennuis mît son cœur au supplice, il tentait de se répéter objectivement qu'il venait sans doute de lui sauver la vie.

L’œil cruel du cyclope passa de l'un à l'autre comme le balancier d'une horloge, puis finit par s'arrêter sur Lithildren. Il se para d'un sourire faussement empathique...

- Petite fille, pourquoi tu manges pas ta soupe ? Les petits enfants qui mangent pas leur soupe, on les prive de dessert ! Mais comme tu n'aurais pas eu droit à un dessert de toute façon, il va bien falloir que je trouve un autre moyen de vous apprendre les bonnes manières, à toi et à ton tourtereau. On mange ce qu'il y a dans son assiette, ma jolie. Et on ne parle pas en mangeant, mon coco, pas même pour dire des mots doux !

Il se saisit du fouet attaché à sa ceinture et en ramena la lanière vers l'arrière, prêt à frapper.

- Ah ça, sûrement pas mon gros !

Tout comme il avait parlé instinctivement il y a quelques instants, Oropher agit instinctivement cette fois-ci. Sans envisager les conséquences, il se leva, envoya promener l'écuelle et, grimaçant de douleur, se rua sur celui qu'il avait appris à détester cordialement. Du coin de l’œil, il vit les autres brigands porter la main au fourreau. Mais le renégat n'en avait cure. Le coup de fouet ne partit pas : en moins de temps qu'il faut pour le dire, il avait sauté à la taille du Borgne qu'il avait entouré de ses bras. Malgré la faim, la fatigue et la douleur, il réussit à le faire chuter à terre. Il se demanda s'il pouvait étouffer ce salaud avant que les autres truands ne viennent le transpercer avec leurs lames. Pourquoi avait-il fait ça, il était condamné à présent... Tout ce qu'il espérait, c'est que Lithildren profiterait du grabuge pour s'enfuir et sauver sa peau. Les rôles venaient de s'inverser.

Une ombre apparut devant les yeux d'Oropher. Il ne pouvait pas tellement en déterminer la nature, occupé qu'il était à serrer ses mains autour du cou de son ennemi, mais il ne se faisait guère d'illusion : c'était sans doute l'un des esclavagistes qui venait restaurer l'ordre établi. Il ferma les yeux. Mais la morsure du fer ne vint jamais. Il entendit seulement un craquement. En rouvrant les yeux, il vit que le visage du Borgne était en sang et que son nez avait pris une forme des plus inhabituelles. Le tout accompagné d'un long cri rauque de souffrance. L'ex-agent de l'Ordre releva la tête. La silhouette qui lui faisait face n'était pas très grande. En fait elle était presque aussi large que haute. Et il y avait une barbe, une longue barbe tressée.

Même les plus résignés ne pouvaient résister à l'appel de la liberté lorsque l'occasion se présentait. La « soupe de pisse » mettait un petit moment à agir. Un court laps de temps que les marchands d'esclaves avaient pu trouver dérisoire, mais qui pouvait maintenant avoir son importance...

- Si on m'avait dit un jour que je défendrai une saleté d'elfe...


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Vengeance à coeur brisé . [ PV Lithildren ] EmptyMer 28 Sep 2016 - 20:44
- Je t'aime, Lithildren.

Elle se figea dans l'instant. Une statue colorée, une gravure prise entre les mains du temps lui-même, scellée dans une boucle éternelle. Elle osait à peine bouger, remuant encore et encore ces mots qu'elle espérait et redoutait à la fois. Lentement, tétanisée et forçant ses muscles à bouger, elle détacha ses lèvres fines de l'écuelle, tournant le regard vers son camarade. Il vit sur son visage la détresse, l'amour et un soupçon de neutralité. Ce calme impérial dont il faisait preuve dénotait sa crainte du fouet tenu par Le Borgne. L'échange visuel qui s'opéra entre les deux amis parlait de lui-même.

L'aimait-elle ? Lithildren n'en était pas cetaine. Elle se sentait plus proche de lui qu'elle ne l'avait été de Geraïhn. Il était le premier elfe masculin – à part cet elfe qu'elle avait croisé au Rohan avant de partir – avec qui elle passait du temps, et un vieil ami qui plus est ! La femme-elfe ne connaissait plus vraiment la notion d'amour. Elle ne savait plus ce que cela faisait d'aimer. Etait-ce la chaleur dans son coeur qui se diffusait doucement dans sa poitrine chaque fois qu'ils se parlaient ? Etait-ce la chaleur sur ses joues s'installant quand il la regardait ? Etait-ce ce frémissement incessant au contact de sa peau ou chaque fois qu'il touchait ses cheveux ? Elle tenait encore l'écuelle dans ses mains, à hauteur de cou, prête à boire. Mais elle ne s'en sentait plus la force ni le courage. Cette phrase, simple, courte et efficace, empêchait désormais l'elfe de mettre son plan à exécution. Tout ce que cela impliquait... Les regards, les sourires, les gestes, les souvenirs... Tout ce qu'il avait tenté plus jeune, ce baiser fou dans la forge avant le départ de la belle, cet autre baiser dans la charrette, leur promesse... Elle se sentit rougir timidement, alors qu'elle mesurait l'ampleur des mots de l'elfe.

- Petite fille, pourquoi tu manges pas ta soupe ? Les petits enfants qui mangent pas leur soupe, on les prive de dessert ! Mais comme tu n'aurais pas eu droit à un dessert de toute façon, il va bien falloir que je trouve un autre moyen de vous apprendre les bonnes manières, à toi et à ton tourtereau. On mange ce qu'il y a dans son assiette, ma jolie. Et on ne parle pas en mangeant, mon coco, pas même pour dire des mots doux !
- Ah ça, sûrement pas mon gros !

Oropher tapa dans l'écuelle de Lithildren qui lâcha un hoquet de surprise. Le liquide se déversa sur le sol qui absorba la néfaste substance. L'elfe se tint debout face au Borgne qui se tenait prêt à abattre son fouet sur l'elfe aux cheveux de jais. Oropher, sans hésiter une seule seconde, se jeta sur Le Borgne pour l'enserrer à la taille et utiliser la force soudaine pour le faire basculer. L'effet escompté fut gagnant : Le Borgne trébucha sur une pierre et tomba lourdement au sol. Lithildren écarquilla les yeux et se leva, oubliant les autres esclavagistes. Elle ne vit que son ami qui étranglait Le Borgne de toutes ses forces, mettant dans son geste toute la haine accumulée et le désir de protéger ou sauver Lithildren.

La belle sortit de sa transe pensive quand le Nain se leva doucement et s'approcha. Lithildren fit un pas en avant, pensant qu'il allait pousser l'elfe, mais le rustre n'en fit rien. Au contraire, il donna un coup de bottes dans le visage du Borgne qui, en plus de manquer d'air, se mit à crier de douleur. Lithildren vit le Nain et Oropher se regarder, et le Nain marmonna quelque chose qu'elle capta à peine, abasourdie par la situation.

- Si on m'avait dit un jour que je défendrai une saleté d'elfe...

Un bruit léger de lame contre un fourreau fit frémir l'oreille droite de la guerrière en fuite. Son sang ne fit qu'un tour et sa réaction ne se fit nullement attendre. Elle serra les poings et concentra toute sa fureur dans son esprit pour frapper vite et fort. Sous le regard interloqué de l'humaine perdue qui criait en voyant le sang sur le visage de leur géôlier, Lithildren s'approcha d'un des esclavagistes. Avec un sourire mêlant haine et cruauté, elle lui envoya un crochet du droit dans les côtes. L'homme se tordit sur le côté en gémissant de douleur. Lithildren lui empoigna les cheveux et donna un coup de genoux au même endroit, puis en lâchant les cheveux de l'homme, elle déplia sa jambe pour le frapper au menton. Il s'écroula, sonné et respirant difficilement. Du sang coulait de sa bouche, il avait dû se mordre la langue. Lithildren prit l'épée et se sentit bien mieux une fois armée. Un autre esclavagiste tenta de la prendre à revers, mais elle para son coup agilement. Les épées humaines étaient plus lourdes et moins facilement maniables que des lames elfiques, mais l'agilité de Lithildren finit par vaincre et elle pourfenda le torse de l'homme avec la lame. Les deux géants, voyant la baston dégénérer, se levèrent comme des brutes et un autre esclavagiste périt sous leurs coups. Les rescapés de la bande tentaient de fuir mais Lithildren parvint à couper la jambe d'un des hommes et les deux colosses et attrapèrent un dernier. L'elfe leur fit comprendre que celui-ci devait rester en vie. Deux chevaux avaient fuit, les autres tiraient sur les longes d'attaches fixées au chariot en poussant de grands hennissements.

La guerrière en fuite jeta son épée de fortune au sol près d'Oropher qui était au sol, souffrant. Le Borgne était inconscient et le Nain crachait sur celui que Lithildren avait assomé plus tôt. Il venait de lui faire sa fête. Mais Lithildren n'avait d'yeux que pour son camarade. Elle posa une main sur son front et son visage se rembrunit. Mais elle ne fit rien pour le moment. Elle alla d'abord vers les chevaux pour les calmer. L'humaine s'était réfugiée dans la charrette, apeurée et sanglotant. Lithildren l'ignora royalement et libéra tous les chevaux sauf celui d'Oropher et trois autres de leur fardeau puis les libéra. Un des chevaux était pour l'humaine et le nain et les deux autres pour chacun des deux colosses. A eux de faire ce qu'ils voulaient, Lithildren n'en avait désormais plus rien à faire. Seul Oropher comptait à ce moment précis.

Il souffrait des coups de fouet dans son dos. Les blessures étaient infectées et peu attirantes à l'oeil. Lithildren alla quérir la gourde de son camarade et le retourna sur le ventre. Elle le mit torse-nu et déchira le tissu. Puis elle versa de l'eau partout sur le dos de son ami, qui cria de douleur. Elle posa un genou sur l'épaule d'Oropher et un autre sur ses hanches pour l'empêcher de se retourner. Elle frotta avec une délicatesse et une douceur sans précédents même pour elle le dos, faisant bien attention aux zones écorchées. Ils n'avaient rien pour le soigner plus amplement. Elle se contenta de nettoyer les plaies avec l'eau de la gourde et en laissa peu. Ils devraient se rendre au premier village venu et faire le plein de provisions. Tout en espérant trouver un guérisseur dans ces contrées sauvages. Mais ils n'avaient que peu d'argent.

Lithildren ne pouvait rien de plus pour son ami. Elle alla chercher une des couvertures de son ami et la lui mit sur les épaules. Puis elle prit son épée. Elle assit Oropher et s'agenouilla près du Borgne. Elle ne dit rien, muée dans un profond silence, regardant juste l'homme qui articula quelque chose avec un sourire édenté et plein de sang. Comme un défi. Elle se redressa et recula d'un pas ou deux. Elle mit la pointe de l'épée sur la gorge de leur géôlier et revit en lui cet homme au nez brisé du Rhûn. Prise d'une folie enragée, elle trancha net la tête de l'homme. Puis planta l'épée au sol. Elle prit les armes de leur géôlier et en récolta deux autres sur les cadavres alentours avant de les fixer entre les sacs de selle et la selle. Puis elle aida Oropher à se relever et mit un bon moment à le faire monter en selle, avant de monter elle-même juste derrière lui.

Sans même un "Au revoir" ni rien, elle cracha sur la misérable carriole et mit le cheval d'Oropher en marche. Ils s'éloignèrent à deux sur la selle, le dos d'Oropher collé contre le buste de celle qu'il aimait. Tout en tenant les rênes, elle serrait légèrement les côtés d'Oropher pour le maintenir en position. Elle laissa alors ses pensées aller au rythme du pas du cheval.

Elle chevauchait Aldranys, seule dans la forêt. Elle pensait à Geraïhn, à sa famille, ses amis... Le nom d'Oropher et son visage s'imposèrent à elle. Une larme se versa alors qu'elle se souvenait de la tendresse, de l'amour et de la fougue de ce baiser qu'il lui avait offert dans la forge. Parfois elle souhaitait être sienne, mais les Valars ne voulaient pas de cet union. Sinon, pourquoi aurait-elle chuté ? C'est cela qui avait brisé leur amitié, cet instant où tout aurait pu avoir été différent. Cet instant qui transforma l'amour en respect amical et qui avait éloigné deux êtres qui s'aimaient. Mais maintenant, elle se posait des questions. Aimait-elle encore ce forgeron qui lui avait apprit à se battre, à devenir meilleure ? Ou bien son amour et ses fiançailles avec un garde-archer avait-il prit le dessus ? Peut-être n'éprouvait-elle que du respect envers son futur mari, alors que l'amour appartenait à Oropher ?

Ces questions la firent pleurer en selle. Aldranys s'était arrêté. Elle laissa les larmes couler, laissa le désespoir l'envahir alors que ses souvenirs se mêlaient et confondaient, la hantant et lui faisant ressentir un remord grandissant. Elle voulut tourner bribe et retourner à Imladris, foncer dans la forge et dire à tous qu'elle aimait Oropher et que son mariage n'avait pas de raison d'être. Mais elle ne le pouvait pas. Elle ne le voulait pas. Elle imaginait ce moment où, fraîche et encore belle, elle dévalait les pentes pour voir Oropher et, une fois trouvé, sautant dans ses bras et lui annonçant qu'elle l'aimait. Mais ce moment n'était jamais arrivé et n'arriverait jamais.

- Eh bien ! Notre Ombre Blanche a un chagrin ?

La voix venait de devant elle. Se tenait là un elfe sarcastique ressemblant à une caricature humaine avec une apparence d'elfe.

- Comme quoi, même les meilleurs ont leurs défauts. Dis-moi tout. Peine de coeur ? Un refus de ton amour ? Ou quoi encore ?

Elle ne répondit rien et tourna bribe. Le silence était un peu son arme, sa défense. Il la héla jusqu'à ce qu'elle se soit éloigné. Elle arpenta les bois de la Lorien jusqu'à la nuit. Une fois la noirceur tombée, elle rentra à Caras Galadhon et resta seule dans son habitat. Un lieu vide, tout comme son coeur. Ses cheveux argentés brillaient par les lumières mystiques elfiques, mais la tristesse atténuait sa lueur naturelle. Elle ne voulait plus briller comme ses paires : elle voulait cesser d'être belle.
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Vengeance à coeur brisé . [ PV Lithildren ] EmptyVen 30 Sep 2016 - 22:21
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Oropher crut tout d'abord avoir été abusé par des hallucinations provoquées par il ne savait quel démon. Jamais il n'aurait penser que les choses aient pu tourner de façon si inattendue en leur faveur. Et pourtant il ne rêvait pas... Il se souvenait fort bien d'avoir jeté son horrible potage et savait pertinemment qu'il avait l'esprit lucide, et que tout ce qui venait de se passer sous ses yeux était réellement arrivé. Tandis qu'un instant plus tôt il se préparait au pire du pire, la donne avait radicalement changé et le duo se retrouvait dans une situation plus vivable, quoique encore inconfortable. Finalement les Valar devaient veiller sur eux depuis leur lointain royaume et leur avoir accordé une faveur, car quoi d'autre qu'une aide divine avait pu les sortir de ce pétrin ? Mais qu'avaient-ils fait pour la mériter, il se le demandait bien !

Sa manœuvre avait fonctionné à merveille en tout cas : par cette phrase si courte mais pourtant si puissante il avait évité l'irréparable, c'était tout ce qui comptait. Lui le sbire de l'Ordre de la Couronne de Fer, lui qui n'avait pas hésité à occire moultes ennemis sur le champ de bataille et pris les vies de ses semblables, n'aurait plus pu se regarder dans un miroir s'il s'était senti responsable de la mort de son amie. Il était bien plus facile d'oublier les crimes perpétrés contre des inconnus que de se remettre de la mort d'une personne qui comptait autant.

Il n'avait pas fallu grand chose, tout compte fait, pour mettre le feu aux poudres et exalter le désir de vengeance des prisonniers. Dès lors que les drogues ne les tenaient plus, le premier pas d'Oropher avait fait boule de neige chez le nain, puis chez les deux solides jumeaux...

- Je me demande qui ils étaient et d'où ils venaient... murmura-t-il.

Aborder des questions secondaires lui permettait d'éluder ce qui venait de se passer. Il ignorait pourquoi, mais il préférait ne pas revenir sur ce qu'il avait dit au moment crucial... timidité peut-être.

- Ce naugrim, je n'aurai jamais pensé qu'il puisse me venir en aide. Qui sait comment ils l'ont attrapé et quelle histoire se cache derrière sa barbe hirsute... Et qui sait comment aurait tourné la confrontation s'il n'avait pas agi...

Penser à nouveau à son combat contre le Borgne fit ressurgir les images de sa mort. Trancher la tête d'un ennemi à terre n'était pas donné à tout le monde. Psychologiquement parlant, il fallait être motivé par une haine viscérale ou avoir une propension particulière à la déloyauté pour pouvoir accomplir cet acte. Mais ce salaud avait mérité dix fois, cent fois ce qui lui était arrivé et les douleurs lancinantes qui lui brûlaient la peau chassèrent toute trace de compassion de son esprit. Il sentait le mal gagner du terrain maintenant que l'action était retombée ; en fait la douleur avait tendance à empirer de jour en jour plutôt qu'à disparaître, ce qui était fort mauvais signe. Les blessures causées par le fouet étaient profondes et s'infectaient.

Oropher avait besoin d'un guérisseur, et le duo avait besoin de trouver à manger rapidement. Deux raisons qui les obligeaient à se mettre de toute urgence en quête d'un nouveau village, ou tout au moins d'un endroit tant soit peu civilisé.

- Ces terres sont vides et désolées, articula-t-il d'une voix blanche lorsqu'il fut monté en croupe de Lithildren, il n'y a aucun espoir de trouver âme qui vive à des lieues à la ronde. Nous sommes dans l'ancien pays des Gwaith-i-Mírdain, ces artisans des temps anciens qui sculptèrent les pierres et façonnèrent le métal et les joyaux. Mais leur cité a périclité depuis des lustres et le pays lui-même est mort à présent, il ne reste que des ruines ici et là comme tu peux le voir.

Ruines. Il avait dit « ruines ».

- Nuith ! cria-t-il aussi fort que le lui permettait son état.

C'était le mot sindarin de commandement habituel pour faire s'arrêter un cheval, mais de toute évidence le hongre ne comprenait pas...

- Attends Lith, arrête-toi... lui intima-t-il.

C'est ce qu'elle fit.

- Souviens-toi, cette après-midi quand nous chuchotions à l'intérieur du charriot... Dehors, le Borgne a mentionné une ville en ruines et son complice a dit qu'il y avait discerné des silhouettes. Je me demande si ça vaudrait le coup d'y aller voir... Le problème, c'est que ça nous fait faire un crochet en arrière. La seule autre possibilité que je vois est d'atteindre le Pays de Dun à une quinzaine de lieues au sud d'ici. Il paraît que ces terres montagneuses sont habitées, mais les gens qui y vivent n'ont pas bonne réputation.

Le renégat posa subrepticement sa main sur celle de Lithildren, qui tenait les rennes.

- Toutefois je te suggères une troisième option, de loin la plus raisonnable pour toi : me faire descendre de cheval, m'allonger dans l'herbe, me dire adieu et continuer seule. Tu feras payer le Bras de Fer pour moi, je le sais.


The Half Cop
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Lithildren Valbeön
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Vengeance à coeur brisé . [ PV Lithildren ] EmptySam 1 Oct 2016 - 14:51
- Ces terres sont vides et désolées, il n'y a aucun espoir de trouver âme qui vive à des lieues à la ronde. Nous sommes dans l'ancien pays des Gwaith-i-Mírdain, ces artisans des temps anciens qui sculptèrent les pierres et façonnèrent le métal et les joyaux. Mais leur cité a périclité depuis des lustres et le pays lui-même est mort à présent, il ne reste que des ruines ici et là comme tu peux le voir.

Lithildren baissa à peine le regard sur son compagnon. Un silence s'installa entre eux, court mais gênant. La terre était désolée, marquée des stigmates de guerres, conflits, passages de troupes çà-et-là. L'empreinte de la colère, de la violence, du désir de vengeance, des pensées au crépuscule de la vie se mélangeaient. Repoussante, hideuse. Ainsi était l'âme de la terre où ils se trouvaient. Gwaith-i-Mírdain... Elle n'avait entendu ce mot que depuis les trois lieux elfiques qu'elle avait vu : Imladris, la Lorien et la Forêt Noire. Autant dire que cela remontait à une éternité pour elle. Mais un elfe peut-il savoir ce que l'éternité est, réellement ? Peut-être. Peut-être pas. Ressentir le poids du temps incombe aux mortels, pas à eux. Eux ? Depuis quand se sentait-elle proche de ce peuple fuyard et apeuré, cloîtré dans ses villes antiques en pensant être protégés du monde ?

- Nuith !

Lithildren sursauta presque, surprise. C'est comme si elle ne comprenait pas ce qu'il disait, tout comme le cheval. Ils avançaient toujours au pas, à allure mesurée pour Oropher.

- Attends Lith, arrête-toi... Elle tira un coup sur les rênes pour que le cheval se stoppe net au beau milieu du désert autour d'eux. Souviens-toi, cette après-midi quand nous chuchotions à l'intérieur du chariot... Dehors, le Borgne a mentionné une ville en ruines et son complice a dit qu'il y avait discerné des silhouettes. Je me demande si ça vaudrait le coup d'y aller voir... Le problème, c'est que ça nous fait faire un crochet en arrière. La seule autre possibilité que je vois est d'atteindre le Pays de Dun à une quinzaine de lieues au sud d'ici. Il paraît que ces terres montagneuses sont habitées, mais les gens qui y vivent n'ont pas bonne réputation. Il posa une main sur la sienne, et elle fit un mouvement pour retirer sa main. Toutefois je te suggères une troisième option, de loin la plus raisonnable pour toi : me faire descendre de cheval, m'allonger dans l'herbe, me dire adieu et continuer seule. Tu feras payer le Bras de Fer pour moi, je le sais.

Elle retira d'abord sa main dans un geste furieux et descendit de selle. Elle le planta là, sur le cheval et s'éloigna. Une fois à distance raisonnable, elle s'assit et se mit à penser.

Oui, elle se souvenait. Le marchand d'esclave avait pensé avoir vu des silhouettes, sans en être certain. Mais si c'était le cas, auraient-ils de quoi soigner son ami ? Ce n'était pas certain. Et puis, ils étaient elfes. Lithildren voulait éviter ce peuple. De manière logique, s'ils étaient ici avant que les esclavagistes ne passent, cela signifie qu'ils n'étaient pas à Imladris lors de l'évasion d'Oropher, donc ils en ignorent tout. Cela éviterait les deux renégats de se faire couper la tête à vue... D'un autre côté, ils n'étaient qu'à quinze lieues de ce fameux Pays de Dun dont Oropher parlait. Une distance ridicule, presque, et sur le chemin de la Cité Blanche. Ils avaient des armes désormais, plus besoin de tuer des gardes pour en posséder. Une chose de moins à faire. Mais s'ils ce peuple a si mauvaise réputation, ce n'est peut-être pas pour rien. Cependant, ils pourraient soigner Oropher.

Laisser Oropher ici nourrir les vautours était hors de question. Mais pourquoi ? Après tout, elle irait plus vite, seule. Elle savait qu'elle devait aller à Minas Tirith. Aha, mais oui, mais ensuite ? Que ferait-elle une fois là-bas ? Chercher des informations ? La bonne blague. Elle était une fugitive, une guerrière, pas une espionne. Sa vie d'elfe s'était révélée être une succession d’allégeances pour protéger. Puis elle avait passé un temps très long enfermée dans une cage, à moisir et perdre sa beauté d'antan. Là n'était pas le propos. Laisser Oropher ici, non. Elle avait besoin de ses compétences. Était-ce tout ? Il n'était donc que ça, pour elle ? Un outil de vengeance ? Elle ne le savait plus. Son cœur appartenait à Geraïhn, non ? Oui, bien sûr. Il était son fiancé, sa vie, son amour. Oropher est un renégat, un fantôme du passé. Qu'elle avait embrassé. Et qui lui avait dit "Je t'aime". Oui, mais dans le feu de l'action, pour la faire réagir. Il ne voulait pas qu'elle meure, comme tout bon ami. Mais s'il le pensait ? Et si elle aussi aimait son camarade ? Non, non et non ! Les elfes n'aiment qu'une fois ! Oui. Oropher était le premier qu'elle avait aimé. Elle avait trahit les principes dès le départ. Elle était destinée à devenir une traîtresse, un monstre. Monstre... Tuer cet homme de sang-froid, là était son acte de cruauté. Elle en portait encore le sang sur son haut en tissu bleu elfique, ce fameux haut qu'elle avait découpé maladroitement de sa robe de soirée lors de sa fuite. Tâché de sang.

Lithildren se mit à craquer. Elle ne tint plus une seule seconde de plus et se mit à pleurer. Pour la première fois dans sa vie, elle avait face à elle un dilemme mêlant sentiments et raison. A cela s'ajoutait les meurtres commis, les trahisons et son aide apportée à un ennemi des elfes, dont elle se faisait complice. Lithildren tenait bien trop de choses dans son esprit fragile. Un esprit qui oubliait et se souvenait au rythme des journées. Oropher déclenchait ses souvenirs. Elle se rappelait de ce qu'il avait dit, fait. Ses souvenirs ne concernaient que lui, elle peignait ainsi un portrait idéalisé ou faussé de lui comme d'elle-même. Dans ces songes secrets, elle aimait Oropher. Maintenant que le temps avait passé, qu'elle avait oublié et se rappelait, pourquoi se sentait-elle encore liée à lui ?

Elle avait beau pleurer, la question ne se résolvait pas et le temps pressait : les ruines ou le Pays de Dun ? La question martelait son esprit, comme une cloche pressante, un coup de tonnerre se répétant à l'infini, une pluie incessante. Son cœur tambourinait dans sa tête, ses oreilles, le sang battait fort. La solide et secrète Lithildren pleurait toutes les larmes contenues pendant toutes ces années, de vraies larmes amères et salées, emplies de la culpabilité, de l'amour et de la peur qu'elle ressentait. Ce torrent de sensations et émotions qui se bousculait en elle lui donnait le tournis et le vertige. C'était comme passer d'un jour ensoleillé à une tempête ravageant tout, et en une fraction de seconde. Elle se sentait en colère et aimante, son passé et son présent se confrontant dans son esprit fragile. Elle se sentait exploser, prise dans une vent aiguisé lui tranchant la peau alors qu'elle est lovée au creux de l'amour. Une chaleur glacée se propageait en elle, lui glaçant les os et les muscles tout en diffusant une onde de bonheur dans sa poitrine.

A mesure des pensées, doutes et pleurs, le jour tomba lentement. La nuit s'éleva de l'horizon, fière et forte. Mais Lithildren resta là, fixant le sol. Les yeux rougis par les larmes, le visage sombre et déprimé, prête à pleurer de nouveau à chaque pensée se tournant vers le blessé, Lithildren restait assise sans avoir bougé d'un pouce depuis plusieurs heures. Ce que pensait Oropher, elle s'en fichait. Peut-être pas. Mais elle ne voulait pas y penser. Et elle y pensait alors. Que penserait-il d'elle ? Faible. C'était cela. Elle était faible. Elle venait de montrer toute sa faiblesse, sa fragilité, ce qu'il se cachait derrière le masque de la guerrière sans pitié ôtant leur tête à ses ennemis. Elle n'avait ni remords ni regrets, mais elle ne pouvait plus se voir comme elle se souvenait d'elle-même. De l'elfe jeune et innocente était apparue une femme dure comme la pierre et mortifiée à l'intérieur. Un guerrière sans âme. Mais là, elle montrait son âme fragile d'enfant, son âme bloquée à Imladris lors de son départ. Son passé la rattrapait et créait un conflit violent avec son présent tourmenté, faisant revenir à la surface tant de beaux souvenirs dont Oropher était le centre. Tandis que Geraïhn disparaissait lentement, son image se diffusait dans son esprit comme le jour se levant ou se couchant. Geraïhn ne vivait plus, Oropher lui vivait bel et bien. Pourquoi devrait-elle rester fidèle à un mort, après tout ? Auprès d'elle se tenait un homme qui l'avait aimé un jour, qu'elle avait aimé un jour. Alors quoi ? Elle revenait et soudain nouait avec les lois d'un passé révolu ? "Les elfes n'aiment qu'une fois". Lithildren avait aimé deux fois, même vivant à Imladris encore. Mais elle était seule à le savoir. Même Oropher ne savait pas qu'elle l'avait aimé.

La nuit était bien installée. Lithildren regarda le ciel, observant les étoiles. Les ruines étaient proches, les gens s'y trouvant devaient avoir de quoi soigner Oropher, ou au moins l'aider à se porter mieux. Ils partiraient, nul besoin de rester. Mais alors autant aller dans les montagnes. Oui, mais s'ils ne trouvaient pas de village à temps ? Le Pays de Dun était un endroit sauvage et peu connu, le peuple avait une mauvaise réputation - certainement par traumatisme du passé ? - et pourrait faire des coups fourrés à deux elfes perdus et sans le sou.

Les étoiles... Quelles beautés... De faibles lueurs lointaines et pourtant si présentes... L'elfe aux cheveux de jais se sentait mieux, plus calme. Apaisée. Mais elle doutait que son choix ne fût le bon. Peu importait. Elle devrait agir vite tant qu'elle le pouvait encore. Oropher dormait au sol. Il avait dû se glisser par terre en se tenant à la selle du cheval qui dormait debout. Lithildren s'approcha d'Oropher. Elle lui embrassa le front d'un baiser tendre et se reposa elle aussi, un peu plus loin.

----
Le jour brillait fort quand Oropher secoua doucement sa camarade. Elle se redressa brusquement et le regarda. Il était assis, très calme, la couverture toujours sur son dos. Elle l'aida à se relever et à monter en selle mais cette fois elle ne monta pas, restant près du cheval.

- Le Pays de Dun est à l'opposé, Lith.

Oui. Ce n'est pas là qu'ils allaient. Elle fit marcher le cheval en le tenant par les rênes, scrutant le sol. Ils arrivèrent bientôt près du chariot de la veille. Les vautours avaient eu faim. Il ne restait que des ossements et des pièces de vêtements et les armes éparpillées. Lithildren dépassa le site puant la mort et la haine afin de traquer leurs propres traces. Le chariot avait laissé des sillages derrière lui, de même que la dizaine de chevaux des esclavagistes piétinant le sol. L'elfe suivit les traces sans dire un mot malgré les tentatives désespérées d'Oropher de la faire parler. Il tentait de lui faire dire quelque chose, mais un son. Mais rien. Elle ne se tournait même pas vers lui, ne tiquait pas malgré ses mots doux et sa voix mielleuse.

Les ruines étaient gigantesques pour Lithildren. Une ancienne cité bâtie en des temps immémoriaux. Les mémoires circulaient entre les murs de pierre. Le vent caressait les ruines dans des souffles frais. La mousse et le lierre grimpaient où c'était possible - c'est-à-dire presque partout. L'ambiance mystique qui régnait donnait un charme certain aux ruines. Lithildren entra dans la ville en tenant toujours le cheval par la bribe. Elle ne voyait pas vraiment d'indices encore de silhouettes étranges. Seul le silence régnait. Seules les voix dans le vent, murmures et échos d'un autre âge, étaient audibles. Mais elle cherchait encore. Elle finirait par trouver. Elle le savait.
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