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 Event spécial JDR - IRL

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Nathanael
Espion de l'Arbre Blanc
Espion de l'Arbre Blanc
Nathanael

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~ GRIMOIRE ~
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Event spécial JDR - IRL EmptyLun 24 Oct 2016 - 21:13
Et voilà mes amis je vous retranscris la première partie du scénario qui s'est déroulé dans l'enceinte de la Cité Blanche. Si le JDR s'est déroulé dans une ambiance tout à fait bon enfant et si les dialogues ont été quelques fois fort enjolivés pour grossir les défauts le caractère des personnages, il n'en reste pas moins que les péripéties qui ont eu lieu le weekend dernier vont avoir un impact sur le RP à proprement parler.

Afin de vous resituer le contexte, le JDR prend lieu dans la Cité Blanche suite à l'annonce d'Alcide à propos de la missive des Erudits. Le Gondor souhaite se mettre sur la piste des artefacts et décide de recruter une équipe de volontaires pour une première quête. Les joueurs devaient présenter un PNJ et annoncer des motivations officielles. Ils avaient le droit de se présenter comme de fervent défenseur du royaume tout en ayant à l'esprit une future trahison. Le MJ lui-même n'était pas au courant à l'avance des buts réels de chacun.

Dans cette aventure, les joueurs avaient le droit de s'associer et de partir en groupes pour rechercher des indices, ou au contraire de jouer individuellement tout en essayant de collecter le plus d'informations pour retrouver l'artefact. Un objet leur était accordé en début de jeu pour leur assurer le minimum vital en cas de déconvenues dramatiques. D'autres objets étaient disséminés dans les différents recoins de Minas Tirith et pouvaient être obtenus au cours du jeu.

Cependant, au lieu du traditionnel jeté de dés, le JDR s'appuyait sur les compétences effectives des joueurs (et non de la chance de cocu ou de la poisse de leur personnage). Chaque action, indice, récompense étaient gagnés (ou perdus) en réalisant des défis classés en 5 catégories : Force, Chance, Adresse, Intelligence, Audace. Je puis dire à cet instant que nous avons eu de nombreuses surprises quant aux capacités de chacun ...  Rolling Eyes


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Etaient présents:

- Iohil, guérisseur dans les Maisons de Guérison
PNJ de Hadhod:
- Adenaïs, érudite arnorienne
PNJ d'Aelyn:
- Eleyna Darsig, espionne au service de Cartogan
PNJ de Lithildren:
- Jigvard, ancien Maître Bâtisseur de la Cité Blanche
PNJ de Dwolin:
- Lomë, fauconnière dans la cité
PNJ de Nathanael:



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Event spécial JDR - IRL Tirith10

L’Intendant du Gondor s’était avancé sous l’ombre de l’Arbre Blanc. Les fleurs délicates aux pétales diaphanes rappelaient à sa mémoire l’importance que revêtait l’évènement. Le Gondor était menacé et il avait le devoir d’informer les hommes et les femmes qui peuplaient le royaume. Cette décision avait été encore plus difficile à prendre que la précédente. Mais l’espoir ne cédait en rien à la crainte et c’est avec détermination qu’il prit la parole.

“Peuple de Minas Tirith et de Gondor. Si je vous ai réunis aujourd’hui, c’est pour vous faire part d’une information de la plus haute importance … Une missive nous a été adressée, au Haut Roy Mephisto ainsi qu’aux autres souverains des Terres du Milieu. Une missive pour nous mettre en garde contre un danger qui nous menace. Une organisation secrète cherche à entrer en possession d’artefacts puissants resurgis du passé… Ne vous faites pas d’illusions sur leur dessein. La Fraternité de Yavannamirë cherche à accroître son pouvoir et je vous laisse imaginer les conséquences s’ils venaient à entrer en possession d’armes aussi puissantes que celle qui faillit faire basculer le destin des peuples libres à la fin du Troisième Âge.”


Il n’y eut que peu de réactions. Si les nobles s’étaient emportés en emplissant la salle du palais de leurs cris de stupeur, les petites gens quant à elle semblaient plus perplexes. Leur regard était ici interrogateur, ici intrigué, là inquiet ou terrifié. Certaines femmes avaient porté leur main devant leurs lèvres pour étouffer un cri de surprise. Des murmures parcoururent la foule, mais ils demeuraient, pour la plupart, tout à fait stoïque. La naïveté était une amie d’enfance qui les avait quitté depuis bien longtemps. Et beaucoup d’entre eux attendaient de savoir pourquoi, en cette heure, le roi souhaitait leur faire part d’une affaire aussi sérieuse. On n’annonçait jamais la guerre sans vouloir soulever une armée. Alcide d’Illicis marqua une pause avant de reprendre d’une voix claire.

“Je vous ai convoqué en ce jour afin que parmi vous, nous trouvions les forces vives nécessaires pour partir à la recherche des ces artefacts afin de les trouver avant la Fraternité. Néanmoins, vous le comprendrez, notre roi Méphisto ne souhaite engager que des personnes en qui il peut avoir une confiance aveugle et dont les capacités ne seront plus à prouver au moment fatidique.  C’est pourquoi ceux d’entre vous qui souhaiteront se porter volontaire pour préserver la liberté du royaume devront d’abord se soumettre à une requête de notre roi.”


Cette fois l’inquiétude marqua plus franchement les visages. L’Intendant en était venu au fait.

“Si l’Ordre de la Couronne de Fer manqua de peu de faire vaciller l’équilibre de nos royaumes, il est une organisation malveillante qui réussît à s’emparer d’objets puissants au milieu des décombres d’Imladris. La cité elfique fût pillée pendant que l’Ordre la mettait à feu et à sang. Nous connaissons peu de chose à propos des hommes qui organisèrent ce vol. Nous savons uniquement que certains d’entre eux se trouvent entre les murs de la Cité Blanche et que certains objets sont encore en leur possession. Mephisto notre roi souhaite que vous trouviez ces hommes et que vous lui rameniez les armes, les joyaux, les armures ou toute oeuvre elfique qu’ils auront dérobé. Seuls ceux qui réussiront trouveront grâce aux yeux de notre roi et pourront prétendre représenter notre royaume dans la quête des artefacts de jadis.”

L’agitation souleva la foule comme une vague dans l’océan. Bien peu de personnes s’étaient avancées pour proposer leur service mais déjà les propos d’Alcide étaient repris, répétés, déformés, ricochant d’un badaud à l’autre dans un tumulte grandissant. La Place de la Fontaine fut agitée un moment par les bavardages du petit peuple avant que la foule ne se disperse. Seuls quatre individus s’étaient échoués au pied de l’Arbre Blanc sous le regard inquisiteur de l’Intendant. Ils se présentèrent chacun leur tour, respectant l’étiquette avec plus ou moins de réussite. Un homme s’était avancé. Des nuances argentés parcouraient déjà sa chevelure.

- Alors moi, je voudrais parler de la solde !

Alcide pinça les lèvres. L’idée de convoquer des hommes du peuple n’était peut-être pas si bonne. Mais il n’était pas au bout de ses surprises. Une jeune femme leur coupa la parole.

- Les soldes ? Sur les robes du tailleur ?

Si les règles de la politesse l’avaient permis, l’Intendant se serait volontiers écrasé la paume de la main sur le front. Une courte inspiration lui permit néanmoins de conserver ses esprits. D’un geste, il interrompit les deux gêneurs et donna la parole à un homme dans la force de l’âge dont les traits semblaient refléter un peu plus d’intelligence.

- Mon bon roi Méphisto, …
- Je suis Alcide d’Illicis. Mais continuez je vous prie.

L’Intendant était un homme sérieux, appliqué et déterminé. Mais sa ténacité en avait pris un coup.

- Très cher Intendant, je m’appelle Iohil, j’ai 35 ans. Je suis un homme. Je suis guérisseur dans les Maisons de Guérison et j’ai entendu dire que ma supérieure, la Grande Guérisseuse de Minas Tirith, Dalia de Ronce, avait signé la missive dont vous nous avez parlé. Afin de prouver ma valeur à Dalia de Ronce, je veux aider dans la recherche de ces artefacts et participer à cette chasse au trésor. Est-ce que je dois aussi vous dire mes défauts et mes qualités ?

Alcide fit un effort démesuré pour ne pas s’emporter bien que son regard en dît long.

- Je fais confiance à l’aventure pour qu’elle nous révèle ce qu’il y a de meilleur en vous.

L’Intendant s’abstint avec difficulté de rajouter que les sursauts et les chaos de la vie révélaient bien plus souvent les plus grandes faiblesses des hommes plutôt qu’un courage insoupçonné. Alcide se tourna vers la jeune femme qui l’avait interrompue un peu plus tôt et lui accorda la parole pour qu’elle révèle son identité. Après une longue hésitation, elle parvint enfin à parler.

- Sieur Intendant, mon nom est Eleina d’Arsil, je suis une espionne du Gondor au service de Cartogan.

L’Intendant se permit de douter un court instant des capacités du général sur le choix de ses recrues. Mais personne ne semblait avoir noté que l’espionne s’était révélée publiquement. Il intervint rapidement afin de poursuivre la conversation et d’éviter que l’identité, normalement secrète, de cette demoiselle, ne fût démasquée.

- Il me semble effectivement que nous nous connaissons.
- C’est pour afficher ma loyauté envers le général Cartogan et envers vous ainsi que pour prouver ma valeur envers le royaume et servir ses intérêts que je décide de participer à cette noble quête.
- Très chère, je connais un tant soit peu votre valeur et je vous fais confiance à ce sujet.


L’Intendant espérait néanmoins que la jeune femme saurait faire preuve d’un peu plus de discrétion à l’avenir. Il se tourna ensuite vers une femme aux courbes généreuses. Et ce fut avec difficulté qu’il préserva sa réputation, se forçant à ne pas laisser glisser son regard sur un balcon où s’agitaient bien du monde.

- Monseigneur, je suis Adenais. Je suis Arnorienne et je suis venue apprendre auprès des érudits du Gondor. Cette quête m’intéresse pour tous les savoirs qu’elle pourrait apporter aux érudits ainsi qu’à tous les peuples libres.

L’Intendant ne put s’empêcher de commenter cette énorme fumisterie tout en notant dans un coin de son esprit que les Erudits avaient de quoi se rincer l’oeil.

- Nous croyons en toute sincérité à votre discours éloquent ma dame. Mais j’avoue que je reste néanmoins septique sur les fondements réels de votre intervention.

Il se tourna auprès de la recrue de Cartogan.

- Je vous fais confiance, Leina, pour veiller sur elle en cas de problèmes.

Et c’est enfin à l’importun grisonnant que l’Intendant du Gondor donna la parole. Il ne va pas s’en dire qu’il regretta amèrement son initiative.

- Bien le bonjour noble seigneur. Je suis Jigvard ! Mais vous pouvez m’appeler Jig ! J.I.G. Et si vous vous souvenez, je suis l’ancien Maître Bâtisseur de la Cité !

Alcide haussa un sourcil. Il s’en souvenait bien effectivement. Il avait d’ailleurs un mot à lui dire à propos d’une porte-fenêtre du palais qui béait à plusieurs mètres du sol et ne donnait sur aucune terrasse.

- Je ne puis point continuer ma profession car je suis devenu borgne. Mais j’aimerai pouvoir mettre à contribution mes talents et ma connaissance de la ville pour soutenir le royaume et notre roi.

L’Intendant se perdit un moment dans ses souvenirs. Il lui semblait avoir déjà entendu cette voix quelque part. Elle lui rappelait vaguement les intonations d’un homme de pouvoir dont le coiffeur affichait des prix exorbitant et dont il émanait la vigueur d’un de ces yaourts gélatineux.

- Et bien … Jig, nous vous acceptons parmi nous.
- Et c’est avec grand honneur que je me joins à votre quête.

Alcide s’éclaircit la gorge. Il réprima le mécontentement qui l’agitait et la profonde humiliation qu’il affrontait en ces heures. Il avait beau jeter des coups d’oeil sur la Place de la Fonaine, il n’y avait bien que ces quatre aventuriers qui s’étaient présentés devant lui. D’un râclement de gorge forcé, il poursuivit.

- Je ne dispose d’aucun indice précis à propos des hommes qui ont dérobé les artefacts d’Imladris. Je ne peux donc que vous encourager à parcourir la cité afin de trouver des indices ou les personnes concernées. Ceci afin de nous rapporter les objets que vous pourrez trouver.

Sur ces dernières paroles, L’Itendant du Gondor se retira, laissant entre les mains de ces quatre courageux volontaires l’avenir et l’honneur du royaume. Alcide d’Illicis prit le chemin des Mausolées. Sans doute pour se retirer un moment et prier les Valar de veiller sur eux.
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Event spécial JDR - IRL EmptyMar 25 Oct 2016 - 15:04
Alors que notre cher Intendant s’était retiré pour prier pour le salut de leur âme, nos quatre aventuriers cogitaient sur la nécessité d’une alliance, le choix d’un partenaire et celui de la direction à prendre. Un premier murmure se fit entendre :

- La Grande Bibliothèque …

Mais des interrogations demeuraient. Fallait-il aller là-bas ? Et avec qui ? Pouvait-on faire confiance à ces hommes et ces femmes dont on ne savait rien - ni de leur passé, ni de leurs intentions ? Alors que les doutes s’immisçaient dans les esprits et que des regards plein de soupçons étaient échangés, Jigvard le Maître Bâtisseur souhaita rassurer tout le monde.

- Mais on est tous Gondoriens !

A quoi répondit notre généreuse Adénais.

- Mais non, moi je suis Arnorienne !

Quel drame, le défaut de maître Jigvard ne semblait pas se limiter à être borgne ; il devait lui manquer un peu plus qu’un oeil. Les propos d’Adenais entraînèrent une levée de bouclier. Arnorienne ! En voilà un autre défaut. Et comment être sûr de sa loyauté envers le Gondor alors qu’elle venait d’affirmer avec conviction venir d’un pays froid et sombre loin au Nord ? Sentant la méfiance prendre une place démesurée, elle rappela vivement les grands principes qui l’avaient poussée à s’engager dans une telle aventure.

- L’Arnor est le royaume soeur du Gondor. Je suis venue m’enrichir de savoirs auprès des érudits du Gondor.

Frère et soeur, main dans la main. L’image faisait rêver les esprits naïfs mais Iohil, le guérisseur, ne se laissa pas duper et, fort des informations qu’il avait pu acquérir auprès de Dalia de Ronce il rappela un peu les dernières nouvelles de la famille.

- Entre l’Arnor et le Gondor la communication est pas super bonne donc j’ai pas confiance en l’Arnorienne. Mais pour les trois autres compères, oui ça va, je leur fais confiance.

Iohil ne précisa pas si c’était le réseau Gondorien ou la connexion Arnorienne qui merdouillait. Face à tant de haine et de méfiance, Adenais mit en avant sa fragilité de frêle et douce jeune femme.

- Ben moi je suis assez là pour me débrouiller toute seule mais je sais aussi que je peux pas tellement m’en sortir toute seule en fait …

Offrant des yeux emplis de larmes elle regarda ses compagnons la lèvre tremblante. Sa tentative échoua et c’est avec un peu plus de confiance et de détermination qu’elle rajouta.

- Donc je vais en choper un et je vais pas lui demander son avis !

Un curieux silence s’installa entre les aventuriers. Qu’entendait-elle pat “choper” ? Pour éviter de cogiter trop longtemps et de découvrir une facette perturbante de la généreuse Arnorienne, Iohil prit les devants.

- Moi je suis agoraphobe et j’aime pas les gros groupes. Donc …
- Mais on a besoin de s’allier ou pas ?
- Moi je suis pas méchant, je m’en fout …
- On va faire un pacte de non agression. Alors on va essayer de se démerder tous ensemble.
- Ca peut être pas mal.


Face à tant d’incertitude, une voix forte, confiante et sûre d’elle s’affirma au milieu de la cacophonie qui croissait.

- Moi, je vais à la taverne ! Qui m’aime me suive. Et qui ne m’aime pas, ne me suive pas …

C’était à se demander s’il n’avait pas déjà fait un tour dans cette fameuse taverne, réputée qui plus est pour une verveine au goût exquis.

- A la Taverne ! Hop et voilà !

Oui effectivement, on était en droit de se poser des questions. Pourtant la décision de Jigvard n’était pas partagée par tous et l’Arnorienne trouva judicieux de rappeler ses fonctions - un petit plaisir personnel sans doute, à moins qu’elle ne fût pas si sûre de ses capacités.

- Moi je suis une érudite…

Mais sa vaine tentative pour prendre la parole et exprimer ses opinions fut enterrée à grand coups de pilon par le Maître Bâtisseur.

- A la Taverne ! Je vais écouter les ragots moi. Y a que ça de vrai. In vinas veritas. Euh là dans le vin et tout ça.
- Et moi je vais aller glaner des infos dans un codex.
- Honnêtement j’en sais rien.
- Moi je vais à la Taverne. Allez, je suis parti, c’est pas que je les aime pas, mais je suis un peu solitaire. Mais est-ce que vous voulez aller à la Taverne avec moi ?
- Non
- Non
- Mais on peut apprendre des choses … des choses intéressantes à la Taverne. Moi je vais à la Taverne, quoi qu’il se passe !
- Moi je vais peut-être aller à la Bibliothèque je pense.
- Mais qu’est-ce que vous voulez aller foutre à la bibliothèque ?


Apparemment indifférent à la connaissance écrite, Jigvard croyait plus ardemment à celle acquise à grandes goulées au milieu d’hommes imbibés d’expériences vaporeuses. Et tandis que Jigvard reconnaissait avec tact et diplomatie l’inutilité d’un aller-retour au milieu des étagères de parchemins, Iohil quant à lui affirmait avec modestie à ces dames qu’il était superflu de faire un tel déplacement.

- Dans la logique, moi j’ai déjà vachement de connaissances, donc j’irai pas à la Bibliothèque. Et du coup, ben, dans les Tavernes on peut entendre des trucs … des rumeurs et tout. Donc j’irai plutôt à la Taverne. Avec Jigvard.
- Jig !
- Ok Jig !


Une première alliance était scellée face à l’incompréhension totale de nos demoiselles. Bras dessus, bras dessous, Jigvard et Iohil descendirent les différents niveaux de la cité pour se rendre jusque dans la Taverne des Bas Quartiers où ils escomptaient trouver des informations auprès d’hommes de confiance à la parole incontestable.


Event spécial JDR - IRL Tavern10


Le Maître Bâtisseur, avide de connaissances et d'alcool, pénétra le premier dans la pièce. Et il en fut bienheureux.  

- Bienvenue à vous mes bonshommes. Jigvard ! En voilà un habitué. Allez, comme vous êtes le premier client de la journée, je vous offre une bière.

Freiné par son agoraphobie, Iohil suivait son compagnon avec hésitation.

- Et vous mon brave, souhaitez-vous quelque chose ?
- Mhhh .. et biiiien …
- Avez-vous au moins les moyens de vous offrir quelque chose ?
- Euh … etttt … une bière.


Etudiant la possibilité de se faire payer pour cette consommation, le Tavernier finit par tendre une chope au Guérisseur avant d’entamer une conversation des plus trépidantes.

- Le temps est magnifique aujourd’hui, vous avez vu ça ? Ca fait un moment que je n’avais plus vu un été pareil. Et l’automne promet d’être aussi ensoleillé.

Mais le soleil fut rapidement couvert par une brume menaçante.

- Mais au fait mon cher Jig, la dernière fois que vous êtes venus, vous n’auriez pas omis de me payer ? Un oubli fâcheux je suppose. Et vous êtes venus pour me rembourser n’est-ce pas ? Sans quoi il va falloir que vous m’expliquiez pourquoi vous revenez ici si vous avez les poches vides ?
- Euh … mais je suis venu hier et avant hier et vous m’aviez pas fait la remarque.
- C’est que vous avez une ardoise bientôt aussi longue que le bras.
- Une ou deux pièces d’or … ce n’est rien … mais écoutez, mon cher ami, je suis sur un gros coup actuellement. Je vais me refaire. Vous savez je … Ecoutez… Je travaille pour … enfin, j’ai écouté le discours de notre cher Alcide et je … nous sommes sur un gros coup. Nous cherchons des artefacts. Si vous m’aidez à trouver ces artefacts, bien sûr que je pourrais alors vous rembourser et même plutôt deux fois qu’une.
- Mon ami, vous savez pourtant qu’à part des verres et des cuillères vous ne trouverez guère d’artefacts chez moi.
- Mais peut-être avez-vous entendu quelques rumeurs ! Vous êtes un Tavernier !


L’homme regarda son client de haut et une lueur anima tout à coup son regard. Et c’est sans grande discrétion qu’il s’exprima.

- Il se pourrait que je sache quelque chose …
- S’il se peut … qu’attendez-vous ?
- Et bien, déjà … mes deux pièces d’or ! Mais il s’agit d’un homme que je vois souvent traîner dans la Taverne. Un homme un peu bizarre s’il en est, comme beaucoup dans la Cité Blanche. Il aime bien avoir le nez dehors, il se promène dans la Cité. Il est rare je pense qu’il se mette souvent au travail. Néanmoins pour en savoir plus, je vous mets au défi, vous et votre ami de répondre à une petite question. Car vous ne m’avez toujours pas rendu mes deux pièces d’or.
- Mais j’y compte bien … plus tard ! Vous ne le regretterez pas.


Silencieux jusqu’à présent, effacé et discret, Iohil s’avança.

- Mais il se trouve que j’ai un salaire de guérisseur. Je puis avancer mon ami.
- Les deux pièces d’or, c’est pour les bières. Si vous voulez me tirer les vers du nez, répondez à ma question !
- Très bien.
- Je vous demanderai simplement, car j’ai quelques origines Rohirrimes, …
- Quelle tare …
-… ce que l’ont peut trouver au coeur du Rohan ?


Est-ce l’alcool ou la réflexion qui leur donnait l’air aussi troublé ? Toujours est-il que pour un court instant, Iohil et Jigvard reposèrent leur bière sur le comptoir et s’enfoncèrent dans un profond silence réflexif. Le Tavernier les regardait un petit sourire aux lèvres, attendant qu’il surgisse des profondeurs de leur esprit, une étincelle d’intelligence. Le guérisseur surprit tout le monde en sortant soudain de son mutisme.

- Ha, j’ai une idée !

Il en paraissait lui-même étonné.

- Car moi les coeurs, ça me connaît ! Je les dissèque … Je dirai que nous trouvons un “H” !

Bien malgré lui le Tavernier dut concéder qu’il s’agissait de la bonne réponse avec une petite moue boudeuse.

- Oui mon ami, il s’agit de la bonne réponse. C’était une petite blague que nous nous racontions entre cavaliers à l’époque quand nous parcourions les plaines …
- Je porte un toast à ce Tavernier ! Pour son humour.
- Et bien, venons en au fait. Cet ami qui aime bien se promener le nez au vent se balade quelques fois vers le Réservoir Sud.
- Grand merci cher ami. Tu ne le regretteras pas. Tu auras ton or et bien plus encore si on arrive à retrouver cet artefact.


Et saluant le Tavernier d’un geste chaleureux de la main, Jigvard et Iohil sortirent de la Taverne pour prendre le chemin du Réservoir Sud, non loin de là, quoi que la route ne leur parût plus si droite.


-----------------------------------------------


Event spécial JDR - IRL Biblio10


Pendant ce temps, les deux demoiselles restées sur la Place de la Fontaine s’étaient décidées. Par méfiance ou par pitié, Eleyna avait choisi d’accompagner Adenais dont la mauvaise vue serait compensée par le grand sens de l’observation de l’espionne. Choix intellectuel, autrement appelé la stratégie de la feignasse, les deux demoiselles avaient choisi le lieu le plus proche de l’Arbre Blanc : La Grande Bibliothèque. Elles pénétrèrent dans la vaste pièce principale d’où émanait une légère odeur de renfermé. Un homme d’un certain âge, courbé et à la barbe blanche s’avança au devant d’elles tout en se présentant.

- Bonjour mes dames, je me nomme Edwin Vandergahast. Je vous informe que vous ne pouvez pénétrer avec vos armes dans la Grande Bibliothèque. Je vous prierai de les laisser avant d’entrer. Nous avons été dernièrement victimes de plusieurs infractions. Nous avons eu des vols et des problèmes. Ho, tout ça est lié je pense à ces fameux artefacts dont nous a parlé l’Intendant… mais je n’y comprends pas grand chose. Les vols, les archives, des documents importants volatilisés, …

L’homme s’enferma dans son discours et se répèta inlassablement à propos de vieux parchemins disparus.

- Vous savez ce sont les salles des archives qui ont été violées. Et quelques documents secondaires dans la Bibliothèque. Je ne comprends pas comment cela a pu arriver. Pourtant nous avions des gardes sur la Place de la Fontaine.

Devant la menace d’un nouveau monologue sans fin, Adenaïs intervint avec toute l’habileté d’une érudite.

- Cher monsieur, excusez-moi de vous interrompre, mais bien que ceci soit très passionnant, il se trouve justement que nous enquêtons sur tous ces problèmes. Et que nous serons ravies de vous apporter notre concours. La dame et moi-même …
- Concours ? Mais pourquoi me parlez-vous de concours ? Je ne comprends pas. Que voulez-vous ?
- Nous allons vous aider espèce de vieux schnock !


Mais le vieil homme, ignorant ce compliment obséquieux, renchérit à propos des bribes de mémoire qui lui restaient.

- Est-ce que je vous ai dis au fait que des archives avaient été volées dans la Bibliothèque ?
- Oui monsieur, vous nous l’avez dit ! Nous allons enquêter de ce pas, bonne journée !


Adenais et Eleyna s’apprêtaient à prendre la direction des portes du haut bâtiment quand le vieil homme, sur ses jambes tremblantes, les rattrapa en parlant de sa voix chevrotante. Il semblait vouloir retenir la seule distraction qui remplirait sa journée.

- Mademoiselle, mademoiselle, est-ce que je vous ai dis que c’est le livre du Thaïn qui a été volé ?
- Euh … non.
- Ha au fait … des archives ont été volées à la Bibliothèque.


Et sans prévenir, Edwin fit demi-tour et retourna dans les profondeurs de son antre où des piles de parchemins et des vélins griffés par de nombreuses mains occupaient de longues étagères. Laissées à elle-même, les deux demoiselles, quoi qu’un peu étonnées, commencèrent à discuter pour faire le point.

- Je suis une … comment dire …
- Une emmerdeuse ?


Un regard noir fit à peine taire le gloussement jaillissant de la gorge d’Adenais.

- Je ne suis pas très poussée dans les connaissances et l’érudition. Mais … c’est quoi le livre du Thaïn ?

Un nouveau gloussement fit rebondir les formes généreuses de l’Arnorienne. Elle s’offrit le plaisir mesquin d’étaler son savoir.

- Visiblement, il parle du livre de la Comté … je ne suis pas sûre, je ne suis qu’une apprentie. Mais dans ce cas … je ne sais pas ce qu’il foutait là. Il serait bon d’enquêter dans cette Bibliothèque qui a été cambriolée. Il doit y avoir quelque chose d’important.

Apparemment, Adenais savait bien des choses, mais non pas la définition du mot vol.

- On finira pas trouver quoi et où ça se trouve. On va jeter un coup d’oeil et voir si on trouve quelque chose.

Et d’un commun accord, les deux jeunes femmes commencèrent à divaguer au milieu de codex anciens, de parchemins poussiéreux et de vieux livres rangés selon une logique propre à l’occupant des lieux.
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