Ruines de Nogrod & Belegost

« Belegost était l'une des cités naines creusées sous le Mont Dolmed, au sein des Montagnes Bleues, au Premier Âge, l'autre étant Nogrod. Le plus illustre des habitants de cette cité fut sans nul doute son seigneur Azaghâl, qui réussit à faire fuir Glaurung du champ de bataille de Nirnaeth Arnoediad, en 472 1A, en y laissant cependant la vie. […] Les Nains de Nogrod s'illustrèrent cependant d'une façon bien plus funeste : ils se querellèrent avec le roi Elu Thingol de Doriath pour la possession du Collier des Nains, le Nauglamír, et allèrent jusqu'à le tuer. »

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Les deux cités étaient relativement proches, Nogrod se situant légèrement au sud de Belegost. Elles furent détruites lors de la guerre de la Grande Colère à la fin du Premier Âge et abandonnées, puis leurs ruines furent investies par les Gobelins à une époque incertaine. Le Roi Gorth a transformé les ruines de Belegost en une forteresse dont il a fait sa capitale, tandis que dans une Nogrod inondée et délabrée la Caste du Dragon a fait son repaire, dont le point central est l’île souterraine de Ghaash-Faltor où siège le grand sorcier Yar’Kûl. Gorth a néanmoins placé son fidèle lieutenant Grak à la tête de Nogrod afin d’en conserver la mainmise et de contrôler Yar’Kûl. Les Gobelins des Montagnes Bleues considèrent avec mépris leurs congénères des Monts Brumeux qu’ils considèrent comme des esclaves de nature prêts à suivre le premier tyran venu.





Gorth n'est sans doute pas le plus grand des gobelins par la taille ni par la carrure, mais il est certainement celui dont la malice malsaine est la plus grande, ce qui n'est pas peu dire pour ce peuple. Ce trait de caractère se retrouve dans son regard ténébreux et dans son sourire satisfait et cruel. Arrivé au pouvoir à force de machinations, il a réussi à gagner l’allégeance de ceux de Nogrod et à fédérer bon nombre des tribus gobelines de cette région, ce qui n'était pas le cas auparavant. Yar'Kûl constitue la seule épine dans son pied répugnant, l'empêchant d'exercer un pouvoir absolu sur son peuple. Ses deux plus grands rêves seraient de se mettre la Caste du Dragon dans la poche, et dans un tout autre registre de bouter les Nains hors de Tronjheim.




Grakor-zoglûr, communément appelé Grak, présente des caractéristiques diamétralement opposées à celles de son roi. Il est plutôt grand pour un gobelin, possédant presque la carrure d'un orc classique, et n'a pas un esprit particulièrement subtil. Il s'est emparé du pouvoir par la force dans la plus pure tradition gobeline : « je suis le plus costaud donc je vous commande ». Guerrier dans l'âme, avide de sang et de chair, Grak n'hésite pas à mener lui-même ses troupes lors des batailles. Mais sa plus grande particularité est la suivante : originaire des Monts Brumeux, il est de ces chefs de guerre qui ont été marqués de l'Oeil Rouge à l'époque de Sauron. Fuyant vers les Montagnes Bleues après un coup d'état raté à Gobelinville, renonçant à l'espoir de devenir Grand Gobelin, il s'est rabattu sur Nogrod pour connaître l'exaltation du pouvoir. Son tatouage lui vaut toujours le mépris extrême de Yar'kûl lors des rares occasions où ils se croisent.




Une légende vivante, voilà ce qu'est Yar'Kûl. Il dirige la Caste du Dragon d'une main de fer, considéré par ses disciples les Dushâtar, les Shamans, avec un respect qui confine à la vénération. Son aura est tellement importante qu'ils ne crait aucunement de transgresser les lois de Grak et serait même en mesure de prendre sa place à la tête de Nogrod ; le pouvoir bassement matériel ne semble pourtant pas l'intéresser. De tout temps opposé à voir les gobelins dominés par Sauron ou quelque puissance que ce soit, il n'hésite pas à remettre parfois les points sur les i avec Gorth quand ce dernier se mêle de ce qui ne le regarde pas.




Lugl, surnommé la Torche de Nogrod, est un Gobelin un peu spécial. La plupart de ses pairs craignent son fanatisme, son caractère taciturne, et les prières curieuses qu'il marmonne régulièrement. Il s'enduit le corps de produits étranges qui dégagent une odeur puissante et recouvre son visage de peintures aux symboles complexes, que lui ont appris les prêtres de la Caste du Dragon. Lugl est perpétuellement en première ligne parmi les Ghaashug-Foktâr, les régiments de cracheurs de feu. On raconte qu'il peut marcher sur des braises rougeoyantes sans éprouver la moindre douleur, et qu'il traverse les murs de flammes comme si de rien n'était. S'il n'est pas de ceux qui inspirent des actes de bravoure, ou qui chassent la peur dans le cœur de ses compagnons d'armes, il est clairement une vision de cauchemar pour ses ennemis. Quand il combat, Lugl procède avec méthode, ne laissant jamais aucun blessé derrière lui, et si les flammes qu'il crache sont dévastatrices, c'est son poignard en os qui fauche en général le plus de vies.