Dwolin Capitaine Nain
Nombre de messages : 163 Age : 26 Localisation : Terkâ Nalâ Rôle : Capitaine nain
~ GRIMOIRE ~ -: Nain guerrier -: 83 ans -:
| Mar 17 Oct 2017 - 13:09 | | La forteresse était tombée. Il faisait sombre. Le Roi gisait par terre, mort. L’espoir de tout un peuple s'était éteint. Seul se tenait debout un guerrier nain, à contempler l'étendu de son échec. Résigné, il reprit sa hache, prêt à pourfendre le plus d’ennemis avant de mourir à son tour. Il ne supporterait pas de vivre dans la honte. Il chargea, la hache haute, la poitrine en avant et lança des cris enragés. Un premier ennemi fut à sa portée et frappa une première fois. Rien ne se passa, la lame ne trancha que du vide. Il se retourna, vit une autre cible, chargea vers elle et frappa une seconde fois. Encore là, sa hache ne transperça que du vent. Paniqué, le nain se précipita vers un autre adversaire et cette fois, il plongea sur lui. Il ne fit que se retrouver sur le sol, son hypothétique prise envolée. Rien à faire, il ne pouvait atteindre ses ennemis. Il s'assit donc, posa sa hache devant lui, retira son casque qu'il plaça à côté, ferma les yeux et attendit qu'on vienne l'achever. Il ne pouvait en supporter plus. Après un moment, il rouvrit un œil. Ils étaient partis sans se soucier de lui. Il s'allongea alors de tout son long contre le sol et pria le divin Mahal avec l'espoir qu'il accepte de le renvoyer à la pierre. Mais dans sa tête, seuls résonnaient les cris moqueurs de ses ennemis :
Mais qui voici ? Mais qui voilà ? Un petit nain qui n’a pas su défendre son roi ?
Lâche parmi les couards, chétif parmi les frêles à peine se bat-il mieux qu’un ménestrel
Mais qui voici ? Mais qui voilà ? Un petit nain qui ne sait ce que faire il doit ?
Seul sur la route, perdu dans le noir, Il n’y a pour lui plus aucun espoir
Dwolin se réveilla en sursaut. Sur son front, la sueur qui y perlait gelait instantanément. Il mourrait de froid. Le feu s'était consumé rapidement et il était maintenant presque éteint. Le nain se dépêcha de le raviver en y ajoutant la fin de la réserve de bois qu’il s'était constitué la veille. La nuit venait à son terme, cela suffirait. De toute façon il n’avait aucune envie de repartir chercher du combustible. Aux premières lueurs du jour, il se mettrait en route. La flamme se fit plus vive et une douce chaleur commença à se propager. Dwolin se rapprocha, les yeux bercés par la danse du feu.
Il repensa alors à son rêve, son cauchemar plutôt. Ce jour-là il avait dû choisir entre se replier défendre son Roi et partir à la recherche du Seigneur de la Moria. Dans le feu de l’action, il avait choisi la deuxième option. Encore maintenant il ne savait pas exactement pourquoi. Était-ce l'appel du danger ? Son ancien poste de garde Khazad ? La peur de voir cet illustre nain disparaître ? Même si Thorik avait redonné un souffle, une unité aux nains, c’était bien à Hadhod Croix-de-Fer que l'on devait une grande partie de la prospérité de son peuple ces dernières décennies. Ou peut-être avait-il fuit tout simplement. Peut-être avait-il juste trouvé un prétexte pour s’écarter des combats et survivre. Peut-être que son rêve disait vrai. Peut-être n'était-il qu'un couard. Non. C'était faux et il le savait. Il ne pouvait pas savoir où la situation était la plus dangereuse. Il ne pouvait pas savoir qu'Hadhod et ses ravisseurs étaient partis quand il était allé dans cette direction. Il n'avait pas fui. Néanmoins le sort du Roi le tourmentait. S’il lui était arrivé malheur, Dwolin ne s'en remettrait sûrement pas. Mais pour le moment il n’y avait rien qu’il puisse faire, et une autre mission l’attendait. Il allait trouver les gobelins et négocier la liberté du seigneur de la Moria alors qu’il n’avait rien à leur offrir.
Et il comptait bien y arriver.
Trois jours avant, lors de chute de Khalil Abab
Alors qu'il marchait vers les voix qui scandaient le nom de Hadhod, elles s'étaient soudainement tues, laissant place au vacarme caractéristique du combat. Dwolin se dirigea vers lui comme il put à travers la fumée et les ténèbres de la nuit qui commençaient seulement à se dissiper. Mais le fracas du combat semblait tourner autour de lui sans jamais qu'il parvienne à en trouver la source et qu'il se tut. Dwolin, désorienté, attendit que le brouillard se dissipe avec l'arrivée du jour. Lorsqu’il en fut ainsi il découvrit qu’il était désormais très loin de la forteresse dont il distinguait à peine les murs à l'horizon. En revanche, lorsqu’il baissa les yeux, il vit des cadavres de nains quelques mètres plus loin. Les corps étaient mutilés de toutes part et baignaient dans une marre de sang en train de geler. Dwolin se rapprocha prudemment, guettant le moindre signe des gobelins. Une fois plus prêt il s'aperçut qu'un des corps respirait encore. Oubliant toutes précautions, ils se précipita vers le nain blessé. Au vu des ornements parcourant son armure, c'était un capitaine de la Moria. Ses blessures étaient trop graves, il était condamné. Sa respiration se faisait de plus en plus lourde à mesure que la fin approchait. En voyant Dwolin approcher, il s'exclama :
- Le roi ! Est-il en vie ? Comment la bataille s'est-elle terminée ?
Et Dwolin de répondre :
-Je ne sais pas, j'ai suivi les cris au nom du seigneur Hadhod et je suis arrivé ici. Où est il ? Où est le seigneur de la Moria ?
-Ils l'ont pris, nous avons faillis…
Pendant un moment, le silence prit place entre les deux hommes. Chacun réalisait l'ampleur du désastre. Le blessé reprit la parole :
-Quel est ton nom soldat ?
-Dwolin, mon capitaine
-Écoute moi bien Dwolin, tout n'est pas perdu, tu vas poursuivre la mission que je n'ai pas pu terminé. Tu vas sauver mon seigneur Hadhod.
Dwolin faillit rire, mais l'air sérieux de son interlocuteur l'en dissuada. Il réalisa alors ce qu'il lui était demandé. Même si c'était un honneur et un chance pour lui de se rattraper, il ne s'en voyait absolument pas réussir. Après un moment il exprima ses doutes à voix haute :
-Mais comment ?
- Quand je serai mort, enterre moi ainsi que mes hommes du mieux que tu pourras mais ne tarde pas trop, le Seigneur de la Moria est ta priorité. Prend mon armure et avec elle dirige toi vers Gundabad. Une fois sur place, voilà comment tu vas faire….
Et c'est ce qu'il avait fait. Il avait enterré ses semblables du mieux qu'il avait pu et sans penser à ce qui l'attendait ensuite. Et maintenant il marchait, l'armure du défunt capitaine sur lui. Elle ne lui serait guère utile s'il devait affronter ses ennemis. Mais ses intentions étaient tout autres, il allait négocier. |
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