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 Dans les ténèbres les lier

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Sirion Ibn Lahad
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Sirion Ibn Lahad

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Dans les ténèbres les lier EmptyMer 25 Mar 2020 - 16:53
L'ombre du Khandéen s'étendait contre le mur sur sa gauche. Projetée par les flammes chancelantes des bougies, elle dansait contre la pierre au contraire de son propriétaire. Stoïque, Ibn Lahad scrutait la cité endormie depuis une fenêtre. On lui avait demandé d'attendre dans une annexe de l'office de l'Intendant. Si leurs fonctions respectives ne les amenaient guère souvent à se rencontrer, il arrivait malgré tout qu'Enon et Ibn Lahad se croisent au détour d'un conseil restreint en compagnie du roi et de quelques hauts dignitaires du royaume. Si certains se méfiaient du Fantôme, étranger éternel à leurs yeux, l'Intendant avait fini par s'habituer à la mine sombre du Khandéen et à ses méthodes somme toute peu conventionnelles ces derniers temps. Il était également l'un des seuls à savoir que le nom d'Ibn Lahad figurait sur la liste noire du Gondor.

L'attente ne semblait pas déranger le Fantôme plus que cela. Pour la première fois depuis des semaines, il avait l'opportunité de ne rien faire, simplement patienter. Quelques mois auparavant, cela aurait certainement mis le Maître de la Rose dans une colère noire. Aujourd'hui, il accueillait ce moment suspendu avec plaisir. Avec la mort de Madhel, les derniers vestiges de la Couronne de Fer encore debouts étaient tombés dans le néant. La vendetta engagée par Ibn Lahad touchait enfin à sa fin.

Enfin.

Le guerrier était las de tout ceci. Si d'autres Passeurs comme Mangouste, Poulain ou Mâtin avaient fini par passer à autre chose, celui que l'on nommait dans certains cercles Puma Sibyllin n'en avait eu ni la force, ni l'envie. Mais après ces longs mois de tuerie, de voyage, de nuits blanches et de blessures, il allait enfin pouvoir faire ce que lui seul n'était parvenu à faire.

Tourner la page.

Une serrure grinça dans son dos ; des bruits de pas résonnèrent alors. Sirion se contenta de tendre l'oreille. Deux paires de bottes : l'intendant n'était pas seul. La cadence des pas était rapide, bien trop rapide que pour ce ne soit celle d'Aleth Enon. Le front du Fantôme se rida. Les imprévus lui avaient suffisamment gâché la vie pour qu'il s'en méfie. Il demeura dos à la pièce encore un instant, le regard perdu vers Annùminas et l'esprit focalisé sur les nouveaux arrivants. Le silence se fit à nouveau dans l'annexe. Sirion tourna la tête pour découvrir qui Enon avait bien pu lui envoyer à sa place. Un visage fin et déterminé fixait Ibn Lahad. La femme aux cheveux flamboyants esquissa un sourire. L'homme d'Aldarion avait troqué sa tenue de voyage pour un tabard sombre surmonté d'un manteau noir. À son cou, une broche en bronze en forme de rose tenait le tout et donnait au Khandéen une allure bien différente de celle qu'il offrait à ses ennemis sur le champ de bataille.

Les mains dans le dos, Sirion posa son regard sur l'individu en retrait. Ses vêtements trahissaient une vie de commerce et de longues routes. Au-delà de son visage marqué, le Fantôme dut reconnaître qu'il ne le connaissait pas. Un mystère de plus. Les yeux du Fantôme firent à nouveau apparaître sa ride du lion.

- Enon délègue à ce que je vois.

Sirion repoussa sa cape en arrière comme pour ouvrir la conversation. Cela étonna le chef de la Rose de voir l'assistante de l'Intendant l'accueillir pour une affaire si spéciale. Une affaire que peu de gens pouvaient à l'heure actuelle se vanter de connaître.

#Sirion #Aleth #Enon #Nivraya


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Dans les ténèbres les lier EmptyVen 3 Avr 2020 - 12:35
Elle a passé sa plus belle robe, une bonne vingtaine de minutes à se coiffer, et le double à se maquiller. Son reflet lui renvoie pourtant l'image d'une femme éteinte, et les fards ne changent rien à son impression. La lumière dans son regard semble avoir disparu, en même temps que sa plus fidèle amie. Disparue depuis plusieurs jours maintenant, et aucun des informateurs de Nivraya n'a pu obtenir la moindre information à son sujet. Est-elle seulement encore en vie ? Est-elle même encore à Annúminas ? La perspective de l'avoir perdue à jamais la terrifie plus qu'elle n'est prête à l'admettre.

Son amie.

Sa seule amie.

Sa mâchoire se crispe perceptiblement, et elle ouvre la bouche à plusieurs reprises pour détendre ses muscles. Le reflet s'agite. Se pare d'un sourire calculé, maîtrisé. L'illusion fonctionnera.

Encore une fois.

De profil, elle passe sa main sur sa tenue, pour en lisser les plis. Sa paume s'attarde sur son ventre légèrement arrondi. Ses vêtements usuels ne couvrent plus l'évidence de la vie qui grandit en elle, et elle est désormais contrainte de porter des tuniques amples qui cachent encore pour un temps la réalité de sa situation. Les rumeurs progressent comme la marée assaillant le sable, emportant sans peine son secret aux murailles friables. Les couloirs du palais royal reprennent en écho les murmures des domestiques, des petits nobliaux sans envergure et de leurs commères de bonnes femmes qui persiflent sur son cas. Derrière les faux-semblants et les vrais tromperies, elle entend la réalité de ce qu'ils pensent tous.

Nivraya la traînée.

Nivraya l'adultère.

Nivraya l'infidèle…

Elle les hait. Tous autant qu'il sont. Sa seule pensée va à sa famille, que les plus viles paroles n'atteignent pas encore. Justar, qui prend très à cœur l'administration de Gardelame, est-il seulement au courant de ce que l'on raconte à son sujet ? Qu'en est-il de son beau-père Baralhar, incarnation de la droiture et de la noblesse ? Qu'en est-il de sa belle-mère Alva, qui s'est prise d'affection pour cette femme au passé trouble et l'a accueillie dans sa famille avec un amour total ? Ces gens de bien ne méritent pas que leur nom soit sali ainsi.

Leur nom…

Elle inspire profondément, et claque nerveusement des doigts, en rassemblant ses affaires. Quelques documents sans grande importance qu'elle doit encore lire et trier pour en faire un compte-rendu détaillé à l'Intendant Enon, et le sceptre qui l'accompagne lors de toutes ses sorties officielles. Elle jette un dernier regard sur la pièce, avant qu'un long mantel ne se referme autour de ses frêles épaules.

Ses pas énergiques la conduisent bientôt devant un petit salon réservé aux ambassadeurs de troisième rang, qui pourtant dispose d'un charme certain. La force de l'architecture des Dúnedain est ici tempérée par l'élégance d'une décoration sobre aux tons bois et vert. Elle y trouve un homme simple, menu, réservé, l'air malade et le teint pâle. Un homme du grand Nord, revenu d'entre les morts. Un homme qu'elle a reçu personnellement avec toute la dignité de sa fonction, deux jours auparavant.

- Bonsoir, monsieur Bassil. Désolée de vous avoir fait attendre.

- B-Bonsoir Dame de Gardelame, je vous en prie ce n'est rien, je ne suis là que depuis peu. Et puis le cadre est… magnifique, je n'aurais jamais cru me trouver un jour dans un endroit pareil.

Marchand lettré, Bassil n'en demeure pas moins un petit homme, appartenant au petit peuple, venant d'une petite ville et d'une petite famille. Il se dandine sur ses deux pieds, triturant son chapeau pour cacher sa nervosité. Nivraya le rassure d'un geste élégant, et l'invite à la suivre :

- Venez, nous allons passer dans un endroit plus confortable pour nous entretenir.

Sa provocation fait mouche, et elle voit le roturier regarder autour de lui avec circonspection. Plus élégant que le salon dans lequel il se trouve ? Il ne doit pas même concevoir qu'un tel endroit pût exister. Elle le conduit alors sans bruit, saluant d'un signe de tête les gardes qui patrouillent dans les couloirs du palais royal, et qui se sont habitués à sa présence. Les rumeurs les atteignent, mais tant qu'ils sont vêtus des armes du royaume d'Arnor, ils ne peuvent que s'incliner devant sa présence, afin d'honorer leur rang et leur corps. Elle les voit sans les voir, inattentive à leurs visages que d'ordinaire elle s'efforce de retenir.

Son épuisement se lit dans la raideur de ses épaules et de sa nuque.

Une lassitude profonde.

Une gangrène de l'âme qui la tire vers les abysses d'un cœur noirci par la violence.

Un soupir.

- Par ici, monsieur Bassil.

L'homme s'étonne de la beauté des lieux, après avoir baissé la tête timidement devant les sentinelles en faction. Il laisse Nivraya le précéder dans le petit couloir, à peine éclairé à cette heure tardive. Un halo lumineux les attire immanquablement vers le fond de la pièce, décorée avec soin. Les moulures de pierre et de bois dessinées avec soin habillent de beaux murs de pierre de taille, lissés par le temps. Combien de hauts dignitaires ont élu domicile ici, depuis l'âge des grands rois de jadis ? Combien de noms désormais légendaires ont foulé le sol marbré qui s'étend sous leurs pieds, vers ce tapis épais qui étouffe le bruit de leurs pas ?

Le feu dans l'âtre jette des ombres curieuses, mouvantes et silencieuses. L'une d'entre elles se détache avec davantage de netteté, et fait un pas en avant, révélant des yeux sombres et un visage mangé par une barbe épaisse. Nivraya ne peut s'empêcher de frissonner un instant.

Le Fantôme.

Sa réputation le précède. Et réciproquement. Elle connaît son efficacité légendaire, pour l'avoir envoyé plus d'une fois traquer les survivants de l'Ordre de la Couronne de Fer. Des combats les plus âpres, des missions les plus dangereuses, il est toujours revenu vainqueur. Lui connaît sans doute sa résolution, et sa capacité à dénicher les informations cruciales sur leurs ennemis. Combien de traîtres bien cachés a-t-elle exhumés à force de persévérer quand d'autres auraient abandonné ?

Tous deux se répondent. Elle guidant, lui agissant. Elle est l'œil, il est le bras. Et dans leur furie vengeresse, cet étrange duo a fait s'abattre le poids de la justice royale sur le cou d'un grand nombre de renégats. Artisans de la vengeance, bâtisseurs en même temps qu'ils détruisent, ils se comprennent étonnamment alors qu'un océan les sépare.

Le Fantôme se fend d'une ouverture mystérieuse, qui pourtant ne dégage aucune forme d'agressivité contrairement aux apparences. Nivraya incline élégamment la tête, avec toute la grâce de son éducation. La présence d'un tel interlocuteur semble lui avoir permis de retrouver de la prestance, et pendant un instant elle redevient la femme belle et sûre d'elle qu'elle a pu être par le passé… avant que son âme ne soit écartelée et dispersée aux quatre vents.

Sa voix douce répond à celle, plus grave, du Fantôme :

- Et vous semblez ne jamais déléguer, sire. Il faudra qu'un jour nous apprenions à nous reposer.

Un sourire appuyé. Pique pour pique, elle lui fait comprendre qu'il est lui aussi un délégué. Délégué de l'autorité royale, délégué du pouvoir d'un homme qui les dirige tous les deux, et dont l'absence ne les empêche pas de sentir toute la force de son aura :

- L'Intendant Enon ne pourra pas être présent ce soir, il est… occupé.

Elle n'en dit pas davantage. La vérité est hélas bien différente, et l'Intendant, souffrant depuis quelques temps, est à peine capable de s'occuper des affaires les plus élémentaires. Nivraya assume l'essentiel de la charge, une responsabilité bien trop grande pour ses épaules de femme dans un monde d'homme, d'autant qu'elle est encore vue par beaucoup comme une vulgaire secrétaire. Son énergie, sa rigueur et sa dévotion au trône en font pourtant un rouage important de l'administration. Important, mais invisible.

- Oh, j'oubliais, je vous présente monsieur Bassil. Un marchand de la région de Fornost, qui revient à peine du Rhudaur avec des informations essentielles. Il y a des choses dont nous devons discuter de manière urgente.

Le silence qu'elle suspend au coin de ses lèvres ne peut manquer d'attiser la curiosité du Fantôme, mais elle a l'élégance de ne pas le pousser à la presser de questions. Tout est question d'apparences, dans ce monde de serpents. Reprenant, elle ajoute :

- Nous attendons encore quelqu'un, cependant.

« Quelqu'un » ne tarde pas à arriver. Le bruit de ses pas se fait entendre dans l'étroit couloir qui mène aux appartements de l'Intendant. Il tombe une lourde pelisse avec un soupir d'aise. Nivraya n'attend pas qu'il pénètre dans le cercle lumineux offert par les flammes qui elles-mêmes semblent trembler de crainte respectueuse. Elle offre une révérence de circonstance, pliant le genou avec l'aisance de l'habitude, et inclinant la tête humblement en signe de déférence vis-à-vis de toute la majesté royale qui s'est glissée dans leur petit univers.

Monsieur Bassil, d'abord interloqué, comprend vite qu'il n'a pas affaire à n'importe qui pour voir son hôtesse se pencher ainsi. Un peu ridicule, il essaie d'imiter le salut de la Dame de Gardelame, ignorant des codes de bonne conduite en société.

- Monsieur le roi… je veux dire, Votre Majesté…

Il bafouille encore quelque chose avant de s'enfermer dans un silence inconfortable. Le maître d'Annúminas fait souvent cet effet-là à la roture. Amusée, Nivraya ne se permet pas même un sourire.
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Aldarion
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Dans les ténèbres les lier EmptyVen 3 Avr 2020 - 16:43
Tous les regards étaient tournés vers le roi d’Arnor, sauf celui de Sirion qui semblait plutôt occupé à surveiller les mouvements des autres protagonistes. Aldarion ne prêta qu’une attention distraite aux courbures de Nivraya et du marchand. Il paraissait pressé, comme préoccupé par des affaires urgentes et décidé à ne pas perdre de temps.

La présence du marchand n’était pas vraiment prévue au programme et certainement pas souhaitable. Les sources du roi lui avaient permis d’avoir une idée assez précise de ce que l’homme avait à dire et les détails de cette affaire n’étaient pas de son ressort.

“Très bien,... vous devez être cet homme qui nous a apporté un témoignage essentiel dans la recherche de mon tribun. Je vous remercie beaucoup. Je vous invite à rejoindre le petit salon dans lequel vous avez été accueilli en arrivant. Votre témoignage sera écouté avec la plus grande attention par le Lieutenant Havarian.”

C’était à n’y plus rien comprendre. Bassil devait se demander ce qui lui valait d’être baladé d’une pièce à l’autre. Pourquoi rencontrer le Roi aussi brièvement ?

Il se dirigea néanmoins docilement vers le couloir, le bruit de ses pas se perdant dans le lointain. Aldarion se dirigea vers la porte du Grand Salon de l’Intendant qu’il referma, ne manquant pas de mettre un tour de clef. Il revint vers le fond de la pièce et s’assit dans une des confortables fauteuils qui occupaient la pièce. Il invita Nivraya et Sirion à faire de même.

Nivraya devait se poser un million de questions concernant le comportement erratique de son souverain. L’invitation ne concernait que Sirion et Nivraya, il apparaissait pourtant entre les lignes que la discussion porterait sur le sauvetage de Forlong.

“ Je ne vais pas m’occuper personnellement du sauvetage de mon tribun. La Rose Noir s’en chargera, ils verront les détails avec Bassil. Nous avons un sujet bien plus important à traiter ici.”


Aldarion se pencha en avant dans son fauteuil, prenant le ton de la confidence.

“ Ce dont je vais vous parler Dame Nivraya est hautement confidentiel. Peu de gens sont au courant de mes projets et je compte sur vous pour tenir votre langue le temps qu’il faudra.”

La question n’attendait pas de réponse, tout le monde connaissait la manière dont Aldarion traitait les traîtres.

“ Aleth va mal, nous le savons tous. Je ne peux me permettre de rester sans intendant plus longtemps. Je reviens de ses appartements et il me confirme sa volonté de passer la main. La nouvelle sera annoncée demain à la réunion du Conseil Privé et au Sénat dans la foulée.”

Le conseil privé était un organe officieux qui réunissait les quatre tribuns, l’Intendant et le Roi.

“Nous en avons discuté longuement avec Sirion et il a été décidé qu’il reprendrait la fonction. Sa fidélité n’est plus à démontrer, il connaît parfaitement le royaume et il a la stature nécessaire à la fonction. Son profil “sévère” me permettra d’adopter une approche un peu plus flexible de mon côté ce qui ne me fera pas de tort. Nous annoncerons dans un premier temps un remplacement temporaire qui permettra à tout le monde de se faire à l’idée.”

Le “nouveau sénat” comme aimait à l'appeler Aldarion était fortement acquis à sa cause. Un nettoyage avait été fait parmi les nobles tentés par des idées peu en lignes avec les lois du royaume réunifiés. Aldarion distribuait leurs terres à des fidèles et renforçait ainsi la convergence idéologique au sein de l’institution. Néanmoins, Sirion avait été le bras armé de la justice d’Aldarion pendant plusieurs années et il aurait besoin d’un peu de temps pour changer son image.

“Deux obstacles se dressent devant nous. Tout d’abord, il n’est pas noble et son nom sonne assez peu “Arnorien”. C’est pourquoi j’ai décidé de le faire Comte d’Amon Araf, il obtiendra le domaine d’Ilun Péocle.”

Péocle avait été un fervent opposant à Aldarion et la tête de pont de l’Ordre au sein du Sénat. Il avait commis l’erreur fatidique de s’approcher du Cercle et du Crâne. Sirion s’était occupé personnellement de régler sa situation.

Le domaine d’Amon Araf était un beau cadeau, une terre fertile à quelques jours en bateau d’Annuminas, un château d’une taille confortable et des revenus garantis.

“Le deuxième obstacle vous concerne directement Dame Nivraya. Bien que Sirion connaisse parfaitement l’Arnor, il est relativement novice dans les affaires du Sénat. C’est pourquoi j’aimerais vous demander de l’aider dans cette mission et de devenir son adjointe.”

La proposition était intéressante et donnait d’autres perspectives que sa fonction d’assistante. Encore fallait-il vouloir travailler avec le Fantôme et celui que de plus en plus de monde appelait l’Aigle d’Eriador.

#Aldarion


Invité, n'oublie pas que le regard des Rois d'Arnor porte au delà des frontières de leurs royaumes.
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Sirion Ibn Lahad
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Dans les ténèbres les lier EmptyLun 18 Mai 2020 - 16:29
Assis au fond de son fauteuil, Sirion frotta inconsciemment sa barbe alors que le roi terminait ses annonces. Son regard sombre décortiquait le visage serein d'Aldarion. Il cotôyait le roi depuis plusieurs années désormais. Il avait appris à vivre et à réagir à tout genre d'attitude de la part de son maître. Pourtant, encore aujourd'hui, il lui arrivait d'être surpris par ses agissements. La scène qui se déroulait sous ses yeux en était le parfait exemple.

Ibn Lahad tourna discrètement son regard vers Nivraya. La jeune femme était rompue à l'art délicat de la politique ainsi qu'à toutes ses parts d'ombre. Si son visage ne laissait rien paraître, le Fantôme imaginait sans mal toutes les pensées qui pouvaient à présent traverser son esprit. Plusieurs semaines auparavant, on était venu informer le Maître de la Rose de la situation délicate dans laquelle s'était retrouvée l'assistante de l'Intendant. Les yeux du khandéen se portèrent sur le ventre de Nivraya. Le camouflage était efficace, pour le moment. Viendrait ensuite l'heure où les robes larges et les capes ne suffiraient plus à cacher ce locataire temporaire.

Intendant.

Aldarion l'avait mandé dès son retour de mission. L'offre était alléchante, quoi que surprenante. Les cauchemars qui le hantaient la nuit avaient cédé la place à quelques insomnies. D'un coup d'un seul, le roi lui proposait de devenir le deuxième homme le plus puissant du royaume d'Arnor. Sa position privilégiée grâce à la Garde de la Rose lui avait déjà ouvert de nombreuses portes et révélé énormément de secrets. Il ne faisait aucun doute qu'une fois sa nouvelle charge acceptée, le Fantôme continuerait d'étendre sa toile en Arnor. Un homme à moustache et au sourire supérieur apparut alors de manière fugace dans son esprit.

Mais si cette nouvelle aventure venait à se concrétiser, Sirion devait reconnaître que ses origines ne joueraient guère en sa faveur. Le tour de passe-passe du roi n'avait rien de très original mais avait au moins le mérite de clarifier certaines choses, et au mieux d'établir de façon pérenne Sirion au sein du pays comme un véritable citoyen. Durant son entrevue privée avec Aldarion, avait été évoqué son héritage et la possibilité pour une éventuelle descendance de conserver son titre de seigneur d'Amon Araf. Un honneur qui témoignait du respect et de la reconnaissance éprouvées par le roi à son encontre.

Amon Araf.

Le Fantôme avait d'abord cru à une farce. Le château de Péocle n'avait rien d'extraordinaire, mais restait néanmoins un domaine respectable et bien au-delà de tout ce qu'un ancien mercenaire de pays lointain aurait pu espérer recevoir un jour de la part du roi d'Arnor. Pourtant, le triste souvenir de son unique visite du château ne cessait de tournoyer dans son crâne. Son duel avec Madhel et la mort d'Azämi tournaient en boucle sans jamais s'arrêter. Il avait fallu plusieurs jours et quelques bouteilles pour stopper cette spirale infernale. Le roi avait-il été mis au courant avant de faire son choix ? En avait-il seulement quelque chose à faire ? Sirion ne se posa guère longtemps la question.

Ibn Lahad inspira profondément tout en relevant ses yeux mordorés vers Nivraya. Les derniers mots du roi demandaient une réaction concrète de la part de l'assistante de l'actuel Intendant. Il se redressa légèrement comme pour mieux accueillir la réponse de la jeune femme. En la cotôyant au gré des missions, il avait fini par s'intéresser à cette noble discrète mais ô combien efficace dans son travail. Etant donné l'état d'Enon, il ne faisait aucun doute que l'Intendance était pour l'heure géré par Dame Nivraya. Un secret de polichinelle, soit mais qui aurait pu faire gronder tout un pan de la population si la nouvelle était venue à se savoir. Le Khandéen se demanda l'espace d'un instant si elle avait conscience de sa situation précaire.

Nivraya marchait sur des charbons ardents et Ibn Lahad allait veiller à ce que tout cela cesse.


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Dans les ténèbres les lier EmptyVen 19 Juin 2020 - 19:55
L'Intendant Enon.

Aleth, tout simplement.

Nivraya inspire profondément. La décision du roi, aussi logique qu'attendue, lui fait tout de même l'effet d'un choc en pleine poitrine qui la laisse désarçonnée. Aleth… Le vieil homme, pilier de l'Arnor, fidèle parmi les fidèles, destitué du rang qu'il occupe depuis maintenant tant d'années. Elle peine à le concevoir. C'est grâce à lui qu'elle s'est hissée au rang prestigieux qui est le sien aujourd'hui. C'est grâce à lui que, dans cet univers impitoyable où les femmes n'ont pas leur place, elle s'est imposée comme une administratrice zélée et efficace à défaut d'être aimée et respectée. La sulfureuse Dame de Gardelame ne doit son salut politique qu'à cet homme, dernière branche solide dans une forêt de lames et un océan de vipères.

Le voilà désormais déchu.

Le mot est fort, mais il traduit bien la réalité de la situation. Déchu. Dépossédé de ses pouvoirs, de ses attributions, le temps que la santé lui revienne. Déchu par sa propre volonté, par son propre désir de ne pas laisser l'Arnor sans un Intendant fort et stable, capable d'accomplir les devoirs qui sont les siens. Déchu quand même.

Nivraya soupire lentement. Voilà désormais le monde qui s'ouvre sous ses yeux, et se pare de couleurs nouvelles. Sombres, hélas. L'homme affable et élégant qui jusque là a tenu son ombrelle s'écarte. Voilà désormais les cieux tumultueux de l'Arnor qui la regardent, qui la contemplent, en menaçant de faire s'abattre sur elle grêle et pluie.

Et tout là haut, au firmament, un aigle décrit des cercles paresseux au-dessus de sa tête.

Il l'observe.

- Votre Altesse.

Une gracieuse révérence, soigneusement maîtrisée. C'est là tout ce qu'elle peut dire, car commenter un décret royal n'est pas dans ses attributions, encore moins dans ses habitudes. Elle n'est ni plus ni moins qu'une exécutrice, un rouage intéressant à défaut d'être important, opportun à défaut d'être essentiel. Elle ne surestime ni sa position dans ce gouvernement, ni l'impact que pourrait avoir tout comportement intrépide de sa part. Le roi Aldarion n'est pas connu pour tolérer les dissensions, et elle est bien placée pour le savoir.

Jetant un regard émeraude vers l'homme qu'elle a jusqu'à présent perçu comme un chien de chasse, et qui devient soudainement son supérieur hiérarchique, elle s'incline de nouveau.

- Excellence.

Sirion.

Le personnage lui paraît pour le moins étrange. Un homme de guerre, homme de terrain, peu habitué aux joutes politiques. Un tueur, d'après l'image qu'elle s'en fait, dont l'efficacité sur le champ de bataille a longtemps constitué un atout pour le royaume qu'ils servent tous deux. Mais voilà que sa nomination au poste d'Intendant survient, et avec elle les inévitables questions, jalousies et sentiments de trahison. Combien, parmi la noblesse d'Arnor, auraient aimé voir un des leurs occuper ce poste de pouvoir incomparable dans le royaume ? Combien auraient voulu placer un fils, un frère ou un neveu à la place d'un guerrier dont les connaissances en droit arnorien et en politique s'avèrent bien maigres.

Tous.

Tous les grands noms, du moins.

Nivraya les énumère mentalement. Au moins une douzaine de familles parmi les plus influentes du royaume, qui verront d'un mauvais œil l'arrivée de cet intérimaire couturé de cicatrices. Une douzaine qui s’efforceront de lui mettre des bâtons dans les roues pour prouver au roi qu'il a eu tort, et que son choix est une erreur. Et dans le sillage de cet Oriental au visage fermé, l'étrangère aux cheveux de feu.

En regardant son nouveau chef, Nivraya sait qu'il sait. Deux étrangers, catapultés à un poste convoité, comment ne pas entrevoir les inévitables problèmes ? Elle, femme de petite noblesse, ne doit son salut qu'à ses compétences. Un bien maigre argument face à ces vieux croûtons fossilisés qui ne demandent qu'à éliminer la Renarde pour la remplacer par un homme vigoureux dont, pensent-ils, le bon sens masculin sera plus à même de gérer le royaume que l'hystérie toute féminine. Sirion, homme de l'Est au passé trouble, suspendu par le mince fil que représente la volonté royale. Un appui qui semble ô combien solide, mais qui est en réalité ô combien fragile dans le monde impitoyable de la politique. Les Arnoriens et leur fierté ne se laisseront pas commander si facilement par un Khandéen.

Curieux tandem que vient de constituer le souverain du vieux royaume. Un Oriental et une femme, pour l'épauler dans la gestion d'un territoire si vaste et aux coutumes si anciennes. L'héritage des preux descendants de Núménor entre les mains des personnes les plus improbables qui soient. La mission de Nivraya, dans ce contexte, est à la fois simple et d'une complexité extrême. Simple, car il s'agit simplement d'assister le nouvel intendant dans ses fonctions, et de l'aider de son mieux.

Complexe, car l'homme semble devoir tout apprendre de la vie politique de l'Arnor, une tâche à laquelle les élèves les plus doués dédient de longues années. Elle le jauge, d'un coup d'œil qu'elle s'efforce de conserver aussi neutre que possible. Le Khandéen est-il de nature à apprendre et à comprendre, ou bien sera-t-il, comme les gens de son peuple, rétif à tout évolution ? L'avenir seul pourra le leur dire.

- Je ferai de mon mieux pour accompagner le nouvel intendant dans ses fonctions.

Elle s'inclina de nouveau.

Impeccable, comme toujours.

- Je me chargerai de vous faire le compte-rendu de toutes les affaires en cours. Vos précédentes fonctions vous ont déjà amené à en connaître un grand nombre, mais je vous présenterai tout le volet non-militaire, de la manière la plus claire et la plus concise possible, afin que vous puissiez immédiatement vous mettre à l'ouvrage.

L'administratrice en elle reprend le dessus sans la moindre difficulté. Elle a conscience de jouer son rôle devant son souverain en faisant preuve de docilité et d'efficacité. Il lui tient à cœur de lui montrer qu'elle mérite sa position, et qu'elle n'usurpe en rien la confiance qui est placée en elle :

- Je m'arrangerai également pour vous préparer au mieux à vos premières semaines face au Sénat. Il vous faudra vous habituer à ce nouveau monde, Excellence, mais je serai à vos côtés pour vous épauler.

De nouveau, elle s'incline respectueusement. Devant le pouvoir, les courbettes ne sont jamais de trop, et le respect parfait de l'étiquette est une des grandes qualités de Nivraya. Une de celles qui lui permet d'éviter les faux-pas. Inutile de fournir des munitions à l'ennemi, au risque de finir étrillé sous une pluie de flèches malveillantes.

Calme dans la tempête de nouvelles, la jeune femme se place légèrement en retrait des deux figures d'autorité qui l'encadrent. L'ordre du jour appartient au roi, et au roi seul. Patiente, comme on le lui a appris dans une autre vie, elle attend les futures décisions de son souverain, ou de pouvoir se remettre au travail.

Son regard glisse vers le nouvel Intendant.

Le plus tôt sera le mieux.
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Dans les ténèbres les lier EmptyDim 19 Juil 2020 - 22:54
Aldarion guettait avec attention les réactions de Nivraya. Certains parmi les plus fous prétendaient qu’elle avait eu à une époque des vues sur le poste d’Aleth. Le vieil homme lui avait vanté ses compétences mais l’avait également mis en garde contre ses failles.

Le roi d’Arnor n’était pas homme à se fier à des titres et des réputations. Depuis un certain soir, il ne faisait plus confiance qu’à des gens dont il pouvait garantir la plus parfaite fidélité. Sirion n’était rien quand il avait fait de lui son lieutenant. Il l’avait élevé parmi les pairs du royaume et lui avait offert prestige et pouvoir. Tout ce qu’il lui avait donné il pouvait le reprendre aussitôt. Ballas lui vouait un amour sans faille et le roi le lui rendait bien. Hector avait perdu titre et réputation à cause de son père, Aldarion pouvait lui rendre… comme il avait offert à Saemon Havarian plus que tout ce que ses sombres combines auraient pu lui rapporter. Le Tribun Forlong était lui animé par un désir de se racheter qui transcendait toute son action. La carrière de Nivraya ne tenait, quant à elle, plus qu’à un fil. Aleth hors d’état de gouverner, seul le roi lui-même pouvait encore lui offrir un avenir.

Aleth avait été un serviteur fidèle. Cela faisait déjà plusieurs mois qu’il voulait quitter la scène. Malheureusement, Vilyan avait renoncé à sa carrière politique, préférant retourner à ses missions militaires. Aldarion avait demandé un petit délai supplémentaire pour lui trouver un successeur.

Le point commun de tout ces gens, c’est qu’ils n’étaient pas des idiots. Aldarion savait qu’il pouvait obtenir le meilleur en mettant toute la rage, l’énergie et la compétence de ces âmes damnées à son service. Cette flamme, cette envie de prouver sa valeur et de déjouer les préjugés, leur donnait un avantage incroyable face à leurs adversaires. Ils évoluaient sans cesse sur le fil de l’épée, conscients que chaque erreur pouvait tout leur coûter.

Il avait lu un peu de peur, bien cachée derrière l’impassible expression du visage de l’assistante de l’intendant. Il avait cru discerner un peu d’excitation également. Il observait, tel un aigle prêt à fondre sur sa proie.

« Aucune révérence ne vous sauvera le jour où vous vous attirerez mon déplaisir. »

Le ton du roi était calme, presque froid… il recelait néanmoins une très légère sympathie, quelque chose qui tenait de la confidence.

« La mission est difficile et j’en suis conscient. Nous avons tous intérêt à ce que vous réussissiez. Nous tâcherons néanmoins d’être transparents entre nous. »


Aldarion était très clair sur ce qu’englobait la notion de « nous ». Les personnes présentes dans la pièce formeraient le cœur du pouvoir Arnorien dans les prochaines années. Il ne souhaitait pas de faux-semblants entre eux, pas de jeu, pas de façade... Ils devaient avoir une franchise totale pour pouvoir avancer. C'était une intention louable... à voir comment l'un des souverains les plus puissant de la terre du milieu supporterait la critique.

« Je souhaite réaffirmer ma présence sur la scène politique intérieure. Des réformes ont été entamées et le royaume est dans un bien meilleur état qu’avant le début de mon règne. Néanmoins, ce n’est que le début… »

Avec un roi présent, les contestations du pouvoir de Sirion seraient bien plus difficiles à soutenir.

« Je veux continuer à réformer le Sénat en diversifiant les origines des Sénateurs. Je ne veux pas que l’Arnor soit paralysé comme le Gondor par une noblesse ancienne et despotique. Les citadins ont leur mot à dire de même que les marchands et les nouveaux seigneurs.»


Aldarion s’était mis à arpenter la pièce tandis qu’il expliquait les grandes lignes de sa vision de l’Arnor.

« Je veux que vous convoquiez un Conseil. Vous y inviterez les trois gouverneurs et les quatre tribuns. Sirion, je vous introniserai officiellement intendant à ce moment-là. D’ici là, aucune information ne doit filtrer. Après votre intronisation, je souhaite que vous repreniez en main la réunion. Nivraya, vous avez une semaine pour le préparer au mieux sur les dossiers. Outre les discussions habituelles, je souhaite que l’on aborde la question de cette missive envoyée par ces érudits. Je veux que vous ayez un maximum d’informations d’ici là. »



Invité, n'oublie pas que le regard des Rois d'Arnor porte au delà des frontières de leurs royaumes.
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