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 Là où la volonté est grande, les difficultés diminuent

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Evart Praven
Trésorier Royal du Gondor
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Evart Praven

Nombre de messages : 337
Age : 32
Localisation : Minas Tirith
Rôle : Trésorier Royal du Gondor

~ GRIMOIRE ~
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Là où la volonté est grande, les difficultés diminuent EmptyDim 29 Mar 2020 - 23:13
Là où la volonté est grande, les difficultés diminuent Minas_11


~ Là où la volonté est grande, les difficultés diminuent ~
Minas Tirith, Sixième mois de l’An 301 du Quatrième Âge

L’aube était déjà là. Au-delà des Montagnes de l’Ombre, le Soleil commençait sa course dans le ciel et chassait de ses puissants rayons l’obscurité nocturnale qui régnait sur la vallée de l’Anduin. Il réchauffait les épis de blé mûr des champs du Pelennor et les grands murs de pierre de l’ancienne Minas Anor. Cela ne pouvait qu’annoncer une journée étouffante de chaleur. C’était la règle depuis qu’un été précoce avait succédé au Rude Hiver qui avait tant pesé sur la ville et le royaume. Heureusement, avec lui c’était terminé les infâmes intrigues de la couronne de fer. Désormais, l’ordre régnait en Gondor. Au loin, on entendait une patrouille de gardes arpenter les étroites ruelles de Minas Tirith. Leurs lourdes bottes cerclées de fer frappaient le sol dans un éclat sourd et régulier. Ils étaient comme les rayons de l’astre Cartogan, chassant le brigandage et la contrebande des plus sombres recoins de la Cité Blanche. Depuis que le Général avait repris en main l’armée, celle-ci régnait en ses murs sans partage.

Il eût été difficile de trouver quelqu’un ne lui chantant pas des louanges. Le Général, comme on l’appelait, était adulé du petit peuple qui pouvait enfin sortir le soir sans se faire détrousser et avait retrouvé un héros. La noblesse aussi l’aimait, il avait restauré l’ordre, ce qui par définition ne pouvait être qu’une bonne chose, et il avait redonné son lustre à l’armée gondorienne… Enfin, ça, c’était jusqu’à la défaite cinglante de Cair Andros, le verrou du Gondor. Depuis, les quolibets se faisaient entendre, les libelles se faisaient lire, les critiques grondaient. Elles venaient essentiellement de pisse-froids qui dénonçaient pelle-mêle les arrestations nombreuses, la prison sans jugement ou la toute-puissance de l’armée. Evidemment, les malandrins souhaitaient reprendre leurs activités, piller l’honnête travailleur et échapper à la justice du Roi, ou pire, à ses impôts. Ironiquement, certains à la Cour du Haut-Roi s’étaient joints à eux. Ces infâmes avaient senti le sang de Cair Andros jusqu’ici, la bête Cartogan était blessée, son honneur était bafoué. Ils espéraient en profiter pour arracher une petite faveur supplémentaire au Roi ou à l’Intendant au mépris du Royaume.

Le Palais… La Cour… Ces lieux étaient pour ainsi dire inconnus à de nombreux mortels. Derrière le lustre des murs blancs de la Citadelle, c’était un monde replié sur lui-même qui se battait pour la moindre miette de pouvoir que le Roi laissait négligemment tomber de son trône. Si l’on souhaitait accéder aux plus grands et prestigieux offices du Gondor, il fallait naviguer à la Cour avec prudence et précision, nouer des relations étroites avec de puissants protecteurs et éviter les nombreuses chausse-trappes. On ne comptait plus les jeunes aristocrates ambitieux qui s’étaient échoués sur les hauts fonds à vouloir prendre le vent au plus près. Depuis quelques temps, on murmurait le nom d’un jeune homme : Kârel de Lamedon. Certes, on riait de son nom qui semblait vouloir dissimuler ses origines roturières dans une société où vos ancêtres étaient tout. Néanmoins, il avait obtenu une entrevue privée avec le Roi et même accompli certaines missions pour le Royaume. Cela l’avait rendu… intéressant.

La veille au soir, un petit gars de la ville était venu porter une lettre. Le délicat vélin était empaqueté par un joli ruban de soie bleue. Le sceau qui avait servi à cacheter la missive devait être une merveille d’orfèvrerie. Il représentait une fleur à six pétales au centre de laquelle semblait briller une vive étoile. Le burin du graveur avait su rendre l’éclat de l’astre même dans le pourpre de la cire. Le sceau était celui des Nalmentar : une très vieille famille qui tirait ses racines jusqu’à la grand Númenor. Elle avait toujours fidèlement servi les Rois et les Intendants. Nombreux étaient ses fils tombés pour combattre Sauron ou les barbares orientaux. En ville, on murmurait beaucoup sur elle, comme sur toutes les grandes filiations du Royaume, au demeurant. Si la lignée était longue, la lettre était courte. Elle prenait un ton amical, presque obséquieux, comme il était souvent l’usage dans la petite haute société de la Cité Blanche.
Aelendil Nalmentar a écrit:
Messire,
J’apprends avec joie que vous êtes retourné à Minas Tirith. Nombreuses sont les voix qui chantent vos louanges au Palais et vous parent de toutes les capacités. J’ai grand espoir de vous rencontrer pour nous entretenir sur l’état du monde. Demain matin, lorsque sonnera l’heure pour nos braves artisans, aurez-vous la bonté de gravir les marches de la Cité pour venir me rendre visite en mon bureau du Palais ?
Je vous en serai éternellement reconnaissant,
Votre éternel avoué,
Aelendil Nalmentar

En cette heure matinale, les ruelles de la ville commençaient à se remplir de monde. Les échoppes sortaient leurs auvents et les travailleurs se rendaient jusqu’aux boutiques de leurs maitres. Depuis quelques temps, il semblait y avoir moins de civils dans les rues de la forteresse. Peut-être Cartogan avait-il métamorphosé les honnêtes citoyens en soldats ? Par contre, ceux-ci étaient sans cesse plus nombreux. Depuis la perte de Cair Andros, on avait fermé la Grande Porte de la forteresse. Depuis lors, la vie urbaine s’était quelque peu arrêtée. Parcourant les Cercles de la ville jusqu’à la citadelle, on quittait les immeubles de rapport et les maisons bourgeoises pour les demeures de la noblesse et les palais des personnages les plus en vues du Royaume. La sécurité aussi augmentait à mesure qu’on approchait du Palais. A chaque volée d’escalier, on pouvait être arrêté par des gardes. Taciturnes, suspicieux, ceux-ci n’hésitaient à questionner sur ce que vous vouliez faire dans ce Cercle et à repousser les petites gens qui, visiblement, s’étaient perdus dans un monde qui n’était pas le leur.

La marche pour rejoindre le septième et dernier niveau de la Cité Gardée était éreintante lorsqu’elle se faisait à pieds. On disait parfois des habitants de la ville qu’ils étaient les plus endurants du Gondor. Enfin, on arrivait devant une porte, plus petite que ce que beaucoup de gens voulaient bien imaginer. Des gardes de la Citadelle en barrait l’entrée. Depuis les récents événements, la Garde était sur les nerfs et ne prenait plus aucun risque. Elle ne souhaitait pas connaître à nouveau le déshonneur. Elle avait déjà trop souffert de l’assassinat innommable du Prince Aleth ou de l’enlèvement de son frère le prince Chaytann, au risque d’isoler le Roi, sa Cour et Son Excellence l’Intendant du bon peuple de Minas Tirith. Lorsqu’il s’approcha de la porte, Karel vit deux gardes abaisser leur pique comme pour l’empêcher de continuer.

- On ne passe pas, messire. Nous devons nous assurer de la raison de votre visite si matinale au Palais de Sa Majesté, le Haut-Roy Mephisto.

Qu’il était loin le temps de l’insouciance où le monarque était accessible au moindre de ses sujets… Désormais, même les plus émérites d’entre eux devaient se justifier de servir fidèlement le Trône. Quand enfin la voie s’ouvrait, on montait une dernière volée de marche jusqu’à la Cour de la Fontaine. C’était probablement le lieu le plus sacré et mythique du Gondor. L’Arbre Blanc se tenait là, majestueux. Naturellement, Karel se dirigea vers une aile qui abritait la haute administration du Royaume. Bien peu étaient ceux qui pouvaient se vanter d’avoir un bureau ici. Il fallait une longue carrière dans les affres de la politique palatine pour espérer en obtenir un. Cependant, ce fait même vous transformait en un homme puissant qui comptait dans le Royaume. Un jour, Kârel pourrait probablement espérer en avoir un. Pour le moment, il devait arpenter les sombres et étroits couloirs du Palais.

Lorsque Kârel pénétra dans les bureaux d’Aelendil, un secrétaire fut là pour l’accueillir. On le fit patienter quelques minutes dans une antichambre. Cette pièce avait quelque chose d’irréel. De légers voilages laissaient entrevoir une petite cour à la végétation luxuriante où de petits oiseaux faisaient entendre leur chant mélodieux. La pièce baignait dans une étrange pénombre à peine atténuée par la douce lumière bleutée de la cour et quelques bougies placées ça et là. Le contraste était éblouissant quand on entrait dans le bureau. La lumière du soleil baignait la pièce de son éclat. Dominant les champs du Pelennor, de grandes ouvertures donnaient sur un balcon ouvragé. La silhouette d’un homme s’y tenait bien droit comme s’il admirait le fleuve et les montagnes au loin. Sur la gauche, deux fauteuils autour d’une table de jeu en damier. Ce petit salon faisait face à une cheminée sculptée où étonnamment un petit feu était entretenu. Sur la droite, un grand bureau de bois rouge exotique accueillait une foule de documents probablement tous plus secrets les uns que les autres.
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L’homme quitta la lumière de son balcon pour rejoindre la pénombre de son bureau. Il avait la carrure d’un chevalier mais arborait un long habit de velours écarlate réhaussé de fils d’or. On regardait souvent la cour comme un repaire de vieux rabougris mais ne semblait pas avoir dépassé l’âge mur bien que de longs cheveux blancs perlaient le long de ses mèches. Son regard cachait mal la fatigue du pouvoir et de la cour même si sa nature enjouée et gaie semblait poindre dans ses yeux vifs qui cherchaient sans cesse à voir quelque chose de nouveau. Il posa un bout de papier sur son bureau s’avança vers son hôte. Ses mouvements semblaient presque graciles mais dévoilaient une musculature encore importante malgré les délices de la cour. Sa voix était grave et harmonieuse quand il déclara à Kârel presque cérémonieusement :

- Messire Kârel de Lamedon, je présume. Il ne me semble pas que nous ayons eu le bonheur d’être présentés. C’est un immense plaisir pour moi que notre rencontre, enfin.

D’un geste ample, il invita son hôte à prendre un fauteuil face à la cheminée et son petit feu qui crépitait. S’apercevant probablement de l’incongruité de la situation, il prit le ton de la confidence.

- Je vous prie de m’excuser, j’aime l’odeur de l’air frais du matin mais j’ai toujours un peu froid.

Le secrétaire déposa délicatement deux coupes de pierres fines près des deux hommes. Leurs délicats pieds semblaient comme s’égayer au milieu des pièces de la table de jeu. Des volutes de fumée s’échappaient du liquide chaud aux senteurs d’épice et de miel. Le commis disparut, permettant à Aelendil de continuer.

- Ce remède est absolument souverain contre les fluxions. Prenez, cela ne peut pas vous faire de mal.

Buvant une petite gorgée, son regard se perdit l’espace d’un instant vers le splendide bas-relief qui ornait la cheminée. D’une voix presque amusée, il glissa au jeune diplomate d’un ton rêveur puis badin.

- Saviez-vous qu’on dit beaucoup de bien de vous à la Cour ? C’est suffisamment rare pour faire de vous un objet de … curiosité. Qu’avez-vous bien pu faire pour que votre nom soit murmuré par tant de gens ?

La voix d’Aelendil s’était faite plus sérieuse sur la fin, presque grave. Son sourire poli ne cachait pas vraiment le véritable caractère de leur entretien. On avait passé les portes du dernier niveau de la Tour Blanche, ici, tout n’était que jeux de pouvoir. Chacun se jaugeait, comparait sa force. Il fallait être vif et fin si l’on ne souhaitait pas être mangé. Ses yeux bleus étaient maintenant plongés dans le ciel. Le moindre battement de cils, le moindre regard fuyant, la moindre étincelle serait disséquée et contribuerait à son procès.  Dans ce bureau, Kârel était mis à l’épreuve, il lui faudrait prouver qu’il était bien l’homme que son interlocuteur escomptait. Une question demeurait en suspens : qu’est-ce que ce haut personnage attendait véritablement de lui ?
#Aelendil
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Kârel de Lamedon
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Là où la volonté est grande, les difficultés diminuent EmptyJeu 2 Avr 2020 - 16:36
Conscient de l'importance de cette entrevue, Kârel avait revêtu une de ses riches tenues dans lesquelles il avait investi tout long de ses investigations pour assurer la prestance qu'il lui fallait pour mener à bien ses prospections. Il était ainsi enveloppé d'une longue et somptueuse tunique aux reflets pourpres et aux différents motifs de lys dorés. Son col remontant légèrement était scintillant de cette même dorure et laissait entrevoir une épingle en forme de lion rugissant dont les yeux brûlaient de rubis ciselés avec précision. Sa carrure élancée dépourvue de toute forme de musculature ostensible épousait parfaitement sa tenue et son visage aux traits fins semblait taillé pour ne laisser transparaître que son regard perçant aux yeux verts bleus.

Le décor qui l'entourait ne le laissa pas de marbre et intérieurement il jouissait d'avoir enfin accès à ces milieux qu'il avait tant convoité. Mais il avait apprit par la somme de ses expériences et ses connaissances acquises au travers de nombreuses lectures qu'il ne fallait pas se laisser affecter par les choses mais au contraire les accueillir avec un certain recul et un flegme si cher aux milieux aristocratiques. C'est ainsi qu'il scruta les environs sans se laisser perturber et se laissa guider jusqu'aux bureaux de son hôte qu'il salua respectueusement tout en gardant une moue impassible. Il appréciait le goût de son hôte mais ne le laissa aucunement transparaître et se se déplaça et prit place dans le fauteuil gracieusement. En étudiant les mouvements et attitudes de Kârel, l'on pouvait imperceptiblement sentir qu'il calculait chaque action qu'il entreprenait pour toujours garantir l'art du paraître dans lequel il semblait être devenu maître avec les années.

Il se frotta légèrement les mains à l'approche du feu et humecta quelque peu le parfum du breuvage que son hôte fît apporter et prit une mine surprise aux propos de ce dernier.

- Du bien? Vous me flattez, je n'ai fais que servir le Roi avec mes maigres talents.

Il esquissa un léger sourire malicieux et poursuivit de sa voix fluette qui semblait prononcer chaque mot en prenant soin d'y introduire une certaine mélodie imperceptible.

- Notre royaume a connu bien plus la guerre que la paix et je n'essaye à mon humble mesure que de m'incarner en artisan de cette paix si fragile qui épargne les peuples et courtise les Cour. Mais vous le savez bien mieux que moi, l’œil s'attarde bien plus que ce sur quoi l'esprit demeure.

Ainsi l'on perçoit sans doute l'intérêt de mes actes et de ma personne sans s'y figurer réellement le cheminement de mes intentions...


A ces derniers mots il croisa légèrement les jambes confortablement disposé dans le fauteuil et porta son regard vers le feu qui crépitait et qui semblait happer sa pensée et saisit la coupe contenant le breuvage et il en but une longue gorgée.

#Kârel
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Evart Praven
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Là où la volonté est grande, les difficultés diminuent EmptySam 4 Avr 2020 - 14:29
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Là où la volonté est grande, les difficultés diminuent Irader10



Comme deux chats qui occupaient la même pièce, Kârel et Aelendil semblaient se jauger l’un l’autre sans vouloir dévoiler leurs intentions. D’un côté, ce fils de marchand paraissait avoir bien compris les usages des Cours et des grands de ce monde. Il combattait sa nature d’animal social pour tâcher de paraître le plus flegmatique possible. Il manquait peut-être un peu de naturel, trop habitué à se contrôler mais cela viendrait avec le temps. De l’autre côté, le haut dignitaire n’avait pas ce problème. C’était un homme de Cour chevronné qui laissait poindre une certaine chaleur sous le masque impavide. Installé dans son fauteuil, savourant sa boisson matinale, il glissa :

- Au fait, auriez vous par hasard la lettre que je vous ai envoyé tantôt ?

Peu à peu, la conversation s’engagea comme une danse. Les volutes de l’esprit y remplaçaient les boucles de cheveux de jais des femmes de la Cour tandis que le chant des harpes avait disparu au profit de celui des mots. Chacun faisait assaut d’amabilités pour bien montrer à l’autre combien il l’estimait. D’une voix mutine, Aelendil se permit de répondre.

- Sachez messire que je ne flatte que ceux qui le méritent.

Il semblait que Kârel fut un peu cachotier… Ce n’était pas pour déplaire au dignitaire du Gondor, il préférait de loin les gens qui ne parlent pas à assez à ceux qui le font trop. Le Royaume lui-même avait plus besoin de gens qui agissent discrètement et sûrement que de cyniques et volubiles bavards. Néanmoins, quelque chose l’intrigua dans les propos du jeune diplomate alors il rebondit dessus :

- Alors quel est-il ? Quel est le cheminent des intentions de celui dont la Cour parle tant ? Qu’est ce qui donc vous amène à servir le Roi avec tant de dévouement ?

Lorsqu’on n’avait pas eu satisfaction la première fois, il fallait toujours revenir à la charge. Aelendil écouta avec une grande attention la réponse du fils de marchand. Ses propos n’étaient pas dénués d’une certaine sagesse mais ce n’était pas ce que l’aristocrate cherchait vraiment. Est-ce qu’il ferait l’affaire ? C’était probablement un risque qu’il lui faudrait prendre. Sa voix grave mais douce reprit la parole.

- Je ne doute pas que vous serez amené à faire de grandes choses au service du Roi par-delà nos frontières. Il vous faudra bien entendu l’appui de certains dignitaires de la Cour mais je ne doute pas que cela arrivera en son temps…

Le message était clair pour quiconque n’était pas trop bête. Le dignitaire Nalmentar souhaitait monnayer son soutien. C’était un homme puissant aux nombreuses relations. Il valait mieux l’avoir dans ses petits papiers si l’on souhaitait faire une carrière rapide au service du Roi. Peu étaient ceux au Gondor qui accédaient à de hautes responsabilités qu’à la seule force de leur loyauté ou de leurs compétences. L’espace d’un instant, Aelendil sembla porter tout le poids du monde. Il se leva pour faire face aux Champs du Pelennor et au Soleil. Il prit une poignée de secondes comme pour ramener du courage dans sa voix.

- Kârel, je ne vais pas vous mentir, la situation du Royaume du Gondor est critique. En l’espace de quelques années le fier et fort Royaume d’Elassar a perdu devant Assabia, devant Dur’Zork et maintenant à Cair Andros. L’armée du Roi semble désormais incapable de protéger le peuple en dépit des rodomontades du Général Cartogan. Pendant ce temps-là, nos alliances dépérissent. A l’Ouest, le Royaume d’Arnor ressent toute sa force et nous ne pouvons plus être tout à fait certain des intentions de l’Aigle d’Eriador. Pendant ce temps, le Rohan panse les blessures des guerres de succession tandis que les haradrims ont envahi une partie du fidèle Harondor. Si seulement les hyènes et les renards pouvaient être à l’extérieur du Royaume… Il se retourna pour faire face au diplomate. J’ai besoin de vous, Kârel. Si vous êtes aussi efficace et discret qu’on le dit, je vais avoir besoin de vous pour protéger le Royaume contre ses polypes malins. Voulez vous bien m’aider dans cette lourde tâche ?

La question d’Aelendil était bien plus lourde de sens qu’elle n’apparaissait au premier abord. Le choix était donné à Kârel. D’un côté, il pouvait prendre le chemin normal des officiers du Roi. Il monterait peu à peu les marches du pouvoir. En tant que roturier, il partait de plus bas. Il lui faudrait probablement des années avant d’accéder aux plus prestigieuses missions. De l’autre côté, Nalmentar lui proposait de passer par les petits sentiers escarpés du pouvoir. Une ascension rapide vers une mission diplomatique de plein exercice en échange d’un travail vraisemblablement moins étincelant mais tout aussi important contre ceux qui avaient trahi… Les choses étaient plus claires désormais.
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