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Aelyn
Veuve du Vice-Roi du Rohan
Veuve du Vice-Roi du Rohan
Aelyn

Nombre de messages : 386
Age : 34
Localisation : En Rohan
Rôle : Vice-Reine du Riddermark - Guérisseuse

~ GRIMOIRE ~
- -: Humaine - Rohirrim
- -: 26 ans
- -:

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Actes de foi EmptySam 23 Mai 2020 - 16:57
Aelyn descendait lentement les marches qui menaient aux cachots d’Edoras. Eólida suivait derrière elle, silencieuse comme une ombre. La guérisseuse n’avait jamais autant ressenti l’impact de la gravité qu’en descendant cet escalier avec sa cheville fragile et son ventre gravide. Chaque pas nécessitait un savant calcul de prudence et d’équilibre. Il fallut un temps bien trop long aux deux femmes pour enfin arriver en bas.

« Oh par les sabots d'or de Nahar ! » souffla Aelyn en reprenant son souffle contre un mur « Je n’ai pas souvenir de m’être sentie aussi imposante durant ma première grossesse et pourtant, mes ancêtres m’en soient témoins, j’étais énorme ! Faut-il vraiment que je sois destinée à toujours les porter deux à deux ? »

Elles s’arrêtèrent finalement devant la porte d’une des cellules les plus éloignées de l’entrée. Une oubliette ni plus ni moins.
La fiancée du Vice-Roi se sentit soudain très mal. Prenait-elle réellement la bonne décision ? Elle repensait aux corps étendus des femmes du village, aux cauchemars de la petite Lora qui se réveillait parfois si paniquée que la guérisseuse finissait par se rendormir dans le lit d’enfant, la jeune fille serrée contre elle. Et pourtant cette pensée la confortait dans son idée. Il fallait briser le cycle infernal du sang qui appelait le sang.
Elle prit une grande inspiration et entra finalement dans le réduit sombre et malodorant. Les relents acres résultant de la mauvaise aération vinrent aussitôt agresser l’odorat hypersensible de la jeune femme. Une meurtrière horizontale bardée de fer était la seule source de lumière dans la pièce autrement noire.
Comme convenu, sa garde du corps resta à la porte, l’oreille tendue et l’œil vif, prête à agir si les choses ne se déroulaient pas comme prévues.

Au fond de la cellule, recroquevillé dans le coin le plus sombre, une expression alarmée défigurant son visage, se tenait le tout jeune homme qui l’avait malgré lui aidé dans sa fuite. Sa vie avait reposé sur Aelyn seule ce jour-là. Elle aurait tout aussi bien pu le jeter à bas de son cheval pour se débarrasser d’un poids mort qui la ralentissait. Elle aurait pu l’égorger une fois à l’abri. Elle aurait pu laisser Gallen régler le problème sur le champ de bataille. Son fiancé avait été perplexe face sa clémence alors et elle doutait qu’il soit plus serein sur le sujet aujourd’hui. C’était un homme d’action qui agissait dans le feu du moment, "œil pour œil". C’était un défaut avec lequel elle composait parfois, tout comme une qualité qui l’avait maintenu en vie dans ses nombreux combats.

Le garçon la reconnut immédiatement et une vague d’émotions passa au fond de son regard creusé par les mois d’emprisonnement. Trop vite pour qu’Aelyn n’en saisisse toute l’étendue mais ce fut surtout la peur qui resta le plus longtemps. Il était le dernier de ses co-conspirateurs après tout. La population vengeresse avait bu et chanté au retour d’Aelyn comme elle avait damné les traitres de rituels superstitieux. Le jeune homme était resté longtemps seul, à craindre le pire chaque fois que la porte s’ouvrait, incapable de savoir s’il allait désormais manger ou mourir.
Si seulement elle avait été plus vite remise, plus vite prête à affronter cette réalité… Cela n’avait que trop duré.

Elle s’installa sur le petit tabouret trépied qui constituerait le seul meuble de la pièce à l’exception de la paillasse et d’un pot de chambre en métal rouillé.

« Bonjour, commença-t-elle d’une voix douce. Je ne connais pas ton nom mais tu me pardonneras de ne pas vouloir le connaitre en pareilles circonstances ? Il s’est passé quelque chose qui a bouleversé nos vies ce jour-là, mais je n’oublie pas que sans toi, sans ta compassion et tes valeurs, je ne serais plus là. Alors… j’ai une proposition à te faire.
C’est une proposition très simple à vrai dire. La liberté. Si tu choisi cette option, tu entreras en apprentissage auprès d’un artisan d’Aldburg, tu y seras logé et nourri par ton maître et tu y apprendras un métier. En contrepartie, tu abjureras ta loyauté et tes devoirs envers l’Ordre de la Couronne de Fer et tous ceux qui leur sont ou leur furent liés, et ce, jusqu’à la fin de ton existence. Si tu choisi cette option, tu laisseras dans cette cellule jusqu’à ton identité pour renaitre de nouveau. Tu porteras le nom de Feorlean, fils du Riddermark, et tu pourras te forger une existence libérée des démons du passé. Voilà ce que je te propose. »


Aelyn laissa planer un silence qui se prolongea longtemps. Cela faisait beaucoup à digérer.

« Tu auras quatre jours à partir de maintenant pour prendre la décision d’accepter ou non cette offre. L’autre option étant évidement d’affronter le tribunal. Je témoignerais en ta faveur, bien entendu, mais je ne peux garantir la clémence du verdict. L’Ordre a fait énormément de mal au Riddermark et les rohirrim ne sont pas encore prêt à oublier… »

La jeune femme s’agita sur le siège inconfortable. Sa grossesse avancée ne laissait pas grand place au confort mais cette position était particulièrement pénible.

« Je sais que ça ne ressemble pas vraiment à un choix présenté comme ça mais tu dois être conscient que même si tu choisis la voie que je t’offre, elle ne sera pas aisée et elle s’accompagnera de lourdes conditions et d’importants devoirs. Ce n’est pas une décision à prendre à la légère. De plus le Vice-Roi n’approuve pas vraiment ma décision et il risque de t’avoir à l’œil un long moment… Bien… Je vais te laisser maintenant. Prend le temps de bien réfléchir… »

Aelyn prit elle-même le temps de regarder le jeune homme. Le nom qu’elle lui offrait n’avait rien d’anodin. Il prenait sa source dans un vieux mot rohirric pour désigner le prix du sang. Une vie pour une vie. Il représentait le payement pour les vies que lui et ses comparses avaient volées. Il représentait également la reconnaissance d’Aelyn, une vie épargnée pour une vie sauvée. Une identité lourde de sens.

Pour sauver le Riddermark il fallait retrouver son essence même, celle qui faisait du peuple des chevaux un peuple grand et fier, un allié irremplaçable des Peuples Libres, un peuple heureux dont les membres pouvaient compter les uns sur les autres... Et cela, elle en était persuadée, commencerait par un acte de bonté.
Finalement, elle se leva péniblement et prit le chemin vers la porte.

« Le monde n’est pas parfait et il est aisé de croire que la colère, la violence et le sang peuvent le rendre meilleur… mais cela ne marche pas comme ça. On n’y gagne que plus de colère et plus de haine. Ce n’est pas ce Riddermark-là qui rendra sa fierté à notre peuple. Ce n’est pas ce Riddermark-là qui lavera la honte de nos luttes fratricides et de nos échecs. Nous sommes un grand peuple parce que nous connaissons le sens du mot honneur, que nous connaissons la valeur d’une vie et la valeur de la paix. »

Ce furent les derniers mots qu’elle prononça avant de quitter la cellule. Un garde vint rapidement refermer la porte. Aelyn sentit son regard sur elle.  Il semblait jauger son état. Nombreux étaient ceux qui agissaient ainsi depuis qu’elle était enfin sortie de sa chambre. Elle avait peu parlé de ce qui lui était arrivé là-bas mais la rumeur avait vite fait son chemin quant à l’état dans lequel on l’avait retrouvé. A présent on cherchait à savoir d’un coup d’œil à la dérobé, si sa boiterie était dû à la grossesse ou à la blessure, si sa main parvenait encore à saisir une coupe pour y boire, si les larmes lui montaient à la suite d’un son trop brusque ou d’un souvenir revenu. Mais la jeune femme tenait bon et se remettait progressivement, ignorant les regards insistants et la prévenance empressée.

Eólida lui emboita le pas à une allure martiale. La jeune femme semblait plus sombre depuis le départ de Learamn et Aelyn ne pouvait pas l’en blâmer. Nulle nouvelle ne leur étaient parvenues depuis son départ et il y avait de quoi craindre le pire. Iran était-elle encore de ce monde ? Aelyn en doutait terriblement. Malgré la science de tous les guérisseurs à la ronde, rien n’y avait fait.  Elle aurait souhaité que Rihils ne fût pas auprès du Roi pour leur venir en aide, mais aurait-il pu y faire quoi que ce soit ? Qu’adviendrait-il de Learamn ou du Riddermark tout entier si Lyra venait à tourner son courroux dans leur direction ? Une chose cependant la rassurait. Heolstor, le cheval dont elle avait fait don à l’ancien capitaine n’était pas revenu. C’était pour elle un signe de bon augure auquel elle accrochait tous ses espoirs.

Alors qu’elle remontait à grand peine les escaliers, elle s’arrêta un moment pour reprendre son souffle.

« Eólida… Dites-moi franchement… Ais-je tords de laisser ainsi une chance à ce garçon ? Quelque part, même s’il m’a approuvé, je pense que le Vice-Roi aurait aimé se débarrasser du problème une bonne fois pour toute. J’ai parfois du mal à savoir ce qui se passe dans sa tête. Il est inquiet… et si sombre ces derniers temps… » Elle hésita un instant avant de poursuivre. « J’ai conscience des risques, bien sûr. Je ne suis pas si naïve… Mais tuer un gamin, n’est-ce pas jouer le jeu de l’ennemi ? Nous valons mieux que ça, n’est-ce pas ? »

Bien que persuadée au fond d’elle d’avoir raison, elle ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter… Malgré ce qu’elle avait enduré aux mains de l’ennemi, un tel geste pouvait tout aussi bien être considéré comme de la pure trahison. Et pour l’ennemi qui guette dans l’obscurité, une marque de faiblesse de plus. Le doute la rongeait.
La demande de Gallen, leurs fiançailles, avaient redistribué les cartes. Elle n’était plus dans l’ombre, on guettait ses décisions, ses choix avaient à présent un impact. Elle n’était pas née pour ça. Elle n’avait jamais été préparée à ça. C’était nouveau, et effrayant pour elle qui avait pourtant été habituée à prendre des choix rapides et difficile devant des patients éventrés sur sa table, aux portes de la mort…
Sa famille était grande à présent, et le serait plus encore. Et quand elle parlait de son peuple, à présent ces mots prenaient une toute autre signification. C’était un poids bien lourd, et pourtant une responsabilité qu’elle avait décidé d’assumer. Elle avait trop sacrifié et trop souffert pour qu’il en fût autrement. Alors elle avançait dans le noir, un pas après l’autre, en espérant faire ce qui était juste et ne pas sombrer dans l’abysse.

Elle laissa échapper un long soupire las, cala une main contre ses reins et entreprit de finir l’ascension. Qu’elle plaignait les femmes de Minas Tirith obligées à supporter les pentes raides à chaque niveau. Elle avait hâte de retrouver son fauteuil rembourré de coussins et de fourrures.

#Aelyn


Actes de foi Aelyn-18
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Learamn
Agent de Rhûn - Banni du Rohan
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Learamn

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Rôle : Esclave au Temple Sharaman, Agent de la Reine Lyra, Ex-Capitaine du Rohan

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Actes de foi EmptyMer 27 Mai 2020 - 1:34

Ces dernières semaines s’étaient révélées très agitées pour la Garde Royale du Rohan. Il y avait d’abord eu l’enlèvement de Dame Aelyn qui avait été un véritable  camouflet pour les fiers Gardes Royaux. La relation amoureuse de la guérisseuse avec le Vice-Roi n’avait pas été officialisée à l’époque et sa protection personnelle ne tombait par conséquent pas dans les prérogatives de la Garde; mais le fait que des ennemis aient pu infiltrer le Château d’Or pour y kidnapper l’une des femmes les plus influentes du royaume était troublant et trahissait une insuffisance au niveau des mesures de sécurité.

L’intervention qui était intervenue quelques jours plus tard pour libérer Aelyn aurait pu être l’occasion parfaite pour redorer le blason du groupe d’élite; mais là encore malgré le succès de la mission, ce fut surtout l’éviction du capitaine Learamn qui resta dans les mémoires en plus des images du village embrasé qui hantaient leurs mémoires. Eólida n’avait pas assisté à cette scène mais les récits qu’en faisaient ses frères d’armes étaient bien assez descriptifs. Ensuite, le Vice-Roi nouvellement fiancé à sa belle avait pris son temps pour nommer un nouveau Capitaine de la Garde et ce ne fut pas avant plusieurs semaines que la promotion que tout le monde attendait. Après tant d’années à ronger son frein, Wald, homme de toutes les batailles, avait enfin été nommé au poste auquel il avait toujours aspiré.  Il était un officier austère mais juste, sévère mais droit et nul n’avait réellement envisager un autre candidat pour ce rôle. Le Rohan manquait cruellement d’hommes qui pouvaient se targuer d’avoir toujours été si loyaux et fidèles aux valeurs de la Marche. A défaut d’être le plus agréable, Wald était le plus intègre.

Pour la jeune guerrière,  ce changement de commandement et l’exil du précédent Capitaine n’avait pas été simple à accepter. Elle n’avait intégrée la Garde Royale que récemment sur intervention spéciale de Learamn qui avait ainsi créé un précédent inédit; jamais l’on n’avait vu de femme servir dans les rangs de la prestigieuse Garde Royale. Mais l’officier avait décidé de lui faire confiance malgré les voix les plus conservatrices qui s’élevaient contre cette nomination. Elle se demandait s’il avait reconnu en elle, le jeune soldat qu’il avait été au début de sa carrière et dans quelle mesure cela avait pu influencer son choix. Aux yeux d’Eólida, il y avait quelque chose de fascinant dans le parcours de son ancien supérieur: cet enfant des terres rurales, déserteur des rangs de l’Usurpateur avait dû prouver sa valeur au Vice-Roi par le sang et la souffrance. Ses actes héroïques firent rapidement le tour du royaume et sa popularité auprès de la troupe était au plus haut quand il avait été propulsé dans les plus hautes sphères de la hiérarchie militaire. Malheureusement, la blessure qu’il avait contracté l’avait forcé à l’inaction avant qu’il ne tire sa révérence en désobéissant aux ordres directs de Mortensen, non sans avoir par la même occasion retrouver la trace de la fiancée de ce dernier. Il y avait de l’injustice dans ce bannissement mais au fond c’est ce qui rendait le parcours du capitaine encore plus particulier. Une étoile filante dans le ciel du Riddermark. Une parenthèse, une anomalie plantée au milieu des générations d’officiers issus de la noblesse et faisant le jeu des institutions. Learamn avait bousculé tous ces codes et s’était assuré de laisser derrière lui un héritage susceptible de changer les traditions de Meduseld; Eólida en était la parfaite incarnation. Parfois elle se rêvait connaître le même parcours que son ancien supérieur. Mais en réalité, les deux avaient bien peu de choses en commun: elle était issue d’une noble famille connue dans toute la capitale, elle s’estimait heureuse d’en être arrivée là et ne comptait pas vraiment bousculer les règles comme il avait pu le faire. De plus, elle ne voyait son avenir qu’au Rohan; impossible pour elle d’envisager un départ vers d’autres horizons. Visiblement, Learamn avait un avis différent.

Alors qu’elle attendait patiemment qu’Aelyn sorte de la cellule où elle avait tenue à s’entretenir avec un prisonnier, la jeune Garde caressa lentement le pendentif en forme de Méaras qu’elle portait autour du cou. Celui-ci lui avait été offert par son père alors qu’elle n’était encore qu’une enfant, juste avant le début de la Campagne du Nord. A l’époque elle n’avait pas compris pourquoi avait-il décidé de lui donner ce présent ce soir là. C’était un cadeau d’adieu; son père savait qu’il s’agissait probablement de leur dernière rencontre. Là-bas, dans les plaines glacées du Nord Lointain, le Capitaine Foldar perdit la vie  et la Garde Royale presque intégralement anéantie. Certaines mauvaises langues, pleines de jalousie, laissaient entendre que la promotion de la jeune femme n’était qu’un service rendu à la famille du feu Capitaine de la Garde ce qui expliquait pourquoi on l’avait cantonné à des tâches secondaires depuis son entrée au Château d’Or. Mais elle ne doutait pas que Learamn voyait en elle un réel potentiel, plein de courage et de fougue, et que même le Capitaine Wald appréciait ses qualités martiales et sa loyauté. Ce dernier lui avait donc confié la protection spéciale de Dame Aelyn, désormais fiancé du Vice-Roi et porteuse de ses héritiers. La mission était prestigieuse et ne pouvait être qualifié d’inutile au vu des nombreuses menaces dont la guérisseuse était la cible; depuis ses assassins à Minas Tirirh jusqu’aux ravisseurs du Rohan. De plus elle accomplissait cette tâche seule, du moins la plupart du temps, dans un souci de respect de l’intimité d’Aelyn. Une femme était plus à même de protéger constamment et de manière rapprochée la compagne de Mortensen. Parfois, lors des sorties publiques, elle était épaulée par deux ou trois gardes avec lesquels elle s’entendait bien comme Méared, Théféor et à certaines occasions le capitaine Eofend. Toutefois, une petite voix dans sa tête ne cessait de lui répéter qu’on lui avait confié cette mission par complaisance et dans l’optique de la mettre sur le côté. Elle était certes d’une importance capitale, mais en suivant ainsi tous les faits et gestes de Dame Aelyn, elle se retrouvait de facto mise sur le côté, laissant les hommes régler les affaires d’hommes.

Aelyn était une personne agréable. Humble et bienveillante malgré son nouveau statut officiel qui faisait d’elle une des personnes les plus puissantes du Rohan. En avait-elle même conscience? La guérisseuse était cependant une femme au caractère fort dont il était difficile de faire changer d’avis une fois qu’elle avait une idée en tête. Le Vice- Roi avait décidément bien choisi sa femme. Elle avait parfois ses lubies qui la poussaient à faire des apparitions hors du palais, là où sa sécurité était parfois délicate à assurer. Visiblement, le fait d’avoir échappé de peu à la mort en quelques mois ne pouvait l’arrêter d’aller aider ceux qui avaient besoin de ses talents. Ce matin-là, Dame Aelyn avait insisté pour pouvoir s’entretenir avec le prisonniers pour lequel elle avait imploré la clémence de son fiancé qui s’apprêtait à l’abattre. Eólida ne comprenait pas très bien ce qu’elle voulait bien lui dire; le bougre avait déjà la vie sauve grâce à elle, n’était-ce pas suffisant pour qu’elle décide d’aller encore le voir?

Quand la Première Dame du Rohan sortir enfin du cachot d’un pas aussi leste que son ventre proéminent le lui permettait, elle demanda à sa garde du corps ce qu’elle pensait de la situation du prisonnier. Cette question surprit  Eólida. Les deux femmes échangeaient régulièrement et de manière courtoises au cours de leur longues journées passées côte-à-côte. Elles n’étaient pas véritablement des amies; Eólida ne se permettrait jamais de la considérer ainsi au vu de son  statut royal mais elles s’étaient rapprochées et une vraie relation de confiance s’était établie entre elles. Entres ces deux femmes qui avaient dû faire face à tant d’adversité et de violence au cours de leur jeune vie. Mais malgré cela, jamais Aelyn n’avait demandé l’avis de sa protectrice sur des sujets de cette importance. D'ordinaire on ne demandait pas aux Gardes Royaux de réfléchir à ces questions mais simplement d’agir aux ordres et de protéger les dignitaires du Château d’Or. Pour cette raison, la fille du Capitaine Foldar prit un long moment pour réfléchir à sa réponse.

“Votre Altesse, tout dépend de qui vous répond. Si vous interrogez la guerrière , alors elle vous dira que la seule place que ce traître mérite se trouve au bout d’une corde…”

Elle laissa sa phrase en suspens, alors que les deux femmes continuaient à remonter progressivement vers la surface.

“Mais Ma Dame, si vous demandez à la femme qui se tient devant vous, alors elle vous répondra que vous avez eu raison d’écouter ce que votre cœur vous dicte.”


Eólida sourit à celle qui ferait une Vice-Reine idéale. Malgré tout ce qu’elle avait pu traverser l’âme de cette femme avait préservé une forme de pureté libre de toutes souillures qui se faisaient de plus en plus rare au Rohan.  Une noblesse de cœur digne de la lignée d’Eorl, mais que nombres des héros du Riddermark avaient perdus en route.


The Young Cop


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