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Jargal Tserendorj
Palefrenier
Jargal Tserendorj

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~ GRIMOIRE ~
- -: Homme (Khand)
- -: 33
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Entre ici et l'horizon [Libre] EmptyMar 12 Avr 2022 - 16:50
Du nord descendait le souffle des grands pics rocheux et, plongeant dans les allées presque désertes d’Aldburg, battait boue et arbustes qui subissaient ses frappes intermittentes. Les grands vents du nord ne trouvaient aucun obstacle dans la plaine de la Marche de l’Est et s’infiltraient dans les chaumières par quelques défauts de construction ou par les ravages du temps sur le vieux bois mou. Empruntant le même chemin que la lumière du jour, les bourrasques parvenaient au visage froid de Jargal, qui, à demi enseveli sous la paille, se remettait des dégâts de la dernière veillée. Kulkar, sa jument, elle, s’affairait à déterrer son cavalier en broutant quelques mottes de foin, patiente et matinale. Le silence côtoyait le broiement de la rumination.

Les écuries d’Alburg comptaient quelques guérillas de chats errants qui menaient la vie dure aux tenaces réseaux clandestins de rats et de mulots. Mis à part cette éternelle guerre territoriale, il n’y avait absolument pas âme qui vive, ni activité dans la demeure des montures des Rohirrim ce matin-là. À en croire le calme dehors, Aldburg était plutôt vide depuis qu’on avait pris les armes contre une mystérieuse armée qui menaçait les terres des Eorlingas. Jargal, qui n’avait pas gagné les faveurs de personne et qui, de toute façon, n’avait que faire du sort de ce pays, avait pris congé et se réveilla presque au zénith. Quand il écarquilla une paupière, il constata que Kulkar était le seul quadrupède à l’horizon, hormis celui sur l’étendard qui pendait à l’entrée des quartiers équins. Conclusion logique : aucun patient à brosser, récurer, ferrer ou seller ce matin.

La nature fit son œuvre et, bientôt, Jargal était debout, bien au-dessus d’un seau en bois, où il s’allégeait des liquides accumulés la nuit dernière. Une fois chose faite, il alla saluer sa partenaire, pour laquelle il avait toujours un amour vivant et palpable. Il la prit par l’encolure, geste auquel elle répondit froidement avant de se remplir à nouveau la bouche de tout le foin qui se trouvait à la hauteur de son poitrail.

- Bon…J’avoue que j’ai peut-être été un peu irresponsable hier soir. Tu vas me faire la tête encore longtemps ?

Comme s’il attendait une réponse, Jargal resta accoudé à la jambe antérieure de l’animal, puis agrippa une selle qui gisait sur la terre battue, juste à côté de son lute et de sa besace. À la vue de l’équipement en cuir, la jument démontra un vif intérêt et interrompit aussitôt son buffet, voulant comme s’assurer qu’il s’agissait bien d’une balade dont il était question. Nonchalamment, le palefrenier lança la selle sur sa monture, serra les sangles et enfila des vêtements plus chauds, ainsi que son instrument de musique. En deux temps trois mouvements, les deux inséparables voyageurs étaient à l’extérieur, défiant la lumière du jour qui les dardait à travers la fraîcheur caractéristique de ces contrées.

Dévalant le chemin menant aux portes de la ville, Jargal offrit des regards d’une indifférente courtoisie ici et là aux gens qu’il avait l’habitude de voir. Dans la plupart des cas, un fossé se dressait encore entre l’Oriental et les Rohirrim d’Aldurg, mais une sorte de tolérance silencieuse empêchait une hostilité qui viendrait troubler le quotidien des uns et des autres. Jargal pensa :

‘’ Ils ne m’auront pas dans les pattes aujourd’hui.’’

Les gardes, qui le connaissaient bien maintenant, le saluèrent à sa sortie de la cité d’Éorl. La route, elle, était creusée des centaines de sabots qui l’avaient martelé la veille et la semaine précédente, alors qu’un détachement de cavaliers avait été dépêché d’urgence. L’Oriental, dont la monture trébuchait dans les sillons glissons, se demandait bien qui pouvaient être les ennemis des Rohirrims en ces terres où ils semblaient régner en rois. Un court instant, il considéra la possibilité d’une invasion venue de l’est. Est-ce qu’il reconnaîtrait des bannières familières ? Il abandonna cette hypothèse, car la distance, qui lui paraissait démesurée, la tournait au ridicule.

L’horizon lui paraissait si près, un peu comme s’il l’invitait à l’attraper. Tel un étalon sauvage, Jargal voulut partir au galop sans jamais regarder en arrière. À cet instant même, l’infini lui parut à porter de main, tout juste au bout de ses doigts. Or, soudain, un sentiment de vertige le prit de court, comme une angoisse sournoise qui venait sans s’annoncer. Puis, une douleur vive à la tête, un souffle court et un soubresaut de Kulkar, qui l’avait aussi ressenti.

Indécis, trop peureux d’affronter l’avenir, ils dévalèrent la colline en espérant enfouir cette désagréable émotion sous la satisfaction temporaire d’une bonne chasse ou d’une découverte inespérée.

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Forlong
Tribun Militaire d'Arnor
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~ GRIMOIRE ~
- -: Dunadan d'Arnor
- -: Quarante Ans
- -:

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Entre ici et l'horizon [Libre] EmptyDim 8 Mai 2022 - 19:03
Alors que Jargal et Kulkar dévalaient la colline à la recherche d'une chasse, l'ironie du sort fit qu'ils devinrent proie plutôt que chasseur.
Le vent sifflait tellement fort dans les oreilles de l'oriental qu'il mit un bon moment avant d'entendre le bruit régulier de plusieurs paires de sabots qui n'appartenaient pas à sa jument. Ce fut l'hennissement d'un cheval qui l'alerta au fait qu'il n'était pas seul.
Le rattraper n'était pas une chose facile; le palefrenier était un excellent cavalier. Mais ceux qui le poursuivaient étaient les seigneurs de ces grandes plaines de la Marche de l'Est et les maîtres des chevaux qui les parcouraient.

Un cavalier apparut d'abord derrière son épaule gauche, mais au bout de quelques instants un autre apparut sur son côté droit. S'il s'était retourné, il aurait pu apercevoir un troisième homme qui galopait juste derrière lui. Les cavaliers portaient des cottes de maille et des boucliers ronds décorés avec le Méaras blanc du Rohan; il ne s'agissait donc pas de brigands. Pourtant leurs uniformes ni leurs montures ne lui étaient pas familières, il ne pouvait donc pas s'agir des guerriers de la garnison d'Aldburg qu'il connaissait.

Si le Khandéen songeait à perdre ses poursuivants, il put rapidement découvrir la futilité d'une telle tentative. Les cavaliers avaient accéléré et se trouvaient à présent au même niveau que lui, à quelques mètres seulement. Un d'eux pivota son corps de quatre-vingt-dix degrés sur sa selle tout en tendant la corde de son arc, un exploit difficile en plein galop et digne d'un homme de clan des steppes du Khand. Le soleil qui apparut pendant un moment parmi les nuages chassés par le vent fit briller froidement le fer de la lance du deuxième cavalier.

-Arrête-toi!

C'était ça ou risquer sa vie et celle de sa jument. Le Khandéen n'eut d'autre choix que de ralentir. Lorsqu'il s'arrêta enfin, les trois Rohirrims formèrent habilement un cercle autour de lui, en restant sur leurs montures, les armes toujours pointées dans sa direction. Un d'eux demanda à l'autre:

-Tu penses que c'est un de ces Dwimmen? Il a la peau sombre comme un sanglier du pays de Dun...

-Toi! Qui es tu et que fais-tu sur les terres du Maréchal Olaf?!


Entre ici et l'horizon [Libre] Signtest11_1

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