Du Pain sur la Planche

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Forlong
Tribun Militaire d'Arnor
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Du Pain sur la Planche EmptyDim 7 Juil 2024 - 13:44

Forlong serra la main de l'Intendant pour la deuxième fois aujourd'hui - cette fois-ci, il était parfaitement conscient à qui il avait affaire.

-Oui, Kasperr. Je suis certain que nos chemins se croiseront à nouveau. Je n'ai pas prévu de m'absenter à nouveau du royaume, du moins pas dans l'immédiat.

Sur ces mots, il se retourna pour suivre Caron. Une fois dans le couloir, il prit une longue inspiration. L'air était plus frais ici. Le dunadan se détendit les épaules avec quelques gestes discrets. Malgré ses craintes initiales et l'irritation qu'il avait ressenti suite aux jeux d'Ibn-Lahad, l'audience avait été un succès. Il avait toujours son poste de tribun, il n'avait pas du se battre pour éviter que les hommes du régiment disparu soient punis, et l'intendant soutenait son idée de reforme. Le tribun avait gagné un allié de poids, bien qu'imprévisible.

Il suivit le grand chevalier de la Rose Blanche dans le labyrinthe des couloirs du palais, en s'enfonçant dans une aile reculée, qui donnait sur une cour intérieure. Alors que la partie centrale du majestueux édifice bouillonnait d'activité, fréquentée par les membres de la noblesse et de l'administration, l'aile contenant l'armurerie était inaccessible et quasi-déserte. Avant d'atteindre leur destination, ils durent passer deux lourdes portes en barreaux de fer, chacune gardée par deux soldats. Forlong se souvint des paroles de Sirion: 'aucun caillou dans nos bottes...'. Oui, aucun ennemi intérieur ou extérieur ne serait capable de s'emparer facilement de l'arsenal royal.

Ils arrivèrent devant un homme assez âgé, assis derrière un bureau. Il s'agissait très certainement d'un officier vétéran qui terminait sa carrière à un poste confortable bien qu'un peu ennuyeux.

-Qu'est-ce qu'il vous faudra?

Forlong réfléchit pendant un moment avant de répliquer:

-Je souhaiterais inspecter l'armurerie de mes propres yeux.

L'homme fronça les sourcils, mais ayant été informé au préalable à qui il avait affaire, il invita Forlong et Caron à le suivre d'un geste résigné de la main.

L'arsenal était impressionnant. Des longues rangées de lances et de piques sur les côtés, des dizaines de cottes de maille pendues, et des armures de plate exposées sur des mannequins. Les étendards verts ornaient les murs de pierre, et l'étoile du Nord brillait fièrement au centre de chaque bouclier. Epées, dagues, masses d'arme, haches, arcs, arbalètes, flèches et carreaux, il y avait ici de quoi équiper toute une armée.

Le Tribun s'arrêta quelques fois pour observer avec intérêt quelques armes exceptionnelles, exposées sur des tables dédiées. Des objets ayant appartenu à la famille royale, aux généraux illustres ou aux membres de la Compagnie Grise.
Il se contenta d’une cape d’un vert sombre,  d’une paire de brassards, et surtout d’un fourreau en cuir - beau mais fonctionnel -  pour sa nouvelle épée.

L’expression qui se dessinait sur le visage de l’officier indiquait clairement ce qu’il pensait d’avoir été dérangé pour si peu.

-Ce sera tout ?

Le Tribun sourit du coin des lèvres avant de répondre.

-Pour moi ? Oui. Pour mes hommes – non. Prenez un parchemin et notez. Le tribun militaire Forlong Neldoreth requiert une cargaison à destination de Fornost contenant : deux-cent épées et gambesons. Cent-cinquante lances et cottes de maille. Mille flèches. Trois uniformes et armures de capitaine. Du tissu imperméabilisé pour deux-cent tentes, et quatre tentes d’officier. –Forlong regarda l’officier attentivement en s’assurant qu’il ait bien tout noté – Je suppose qu’il vous faudra un peu de temps pour rassembler tout ça. Je vous donne donc deux semaines pour que cette cargaison arrive à Fornost. J’imagine que vous avez besoin de ma signature ?

Il prit la plume des mains de son interlocuteur qui paraissait un peu dépassé, et signa le parchemin. Il lui faudrait probablement acquérir un sceau...il n’avait plus sa chevalière de Tribun.

Lorsqu’ils quittèrent l’armurerie, Forlong s’adressa à Caron :

-Je vous remercie de m’avoir guidé jusqu’à l’armurerie, chevalier. L’heure est venue pour moi de quitter le palais. Quant à vous, êtes vous assigné de manière permanente à la sécurité de l’intendant ?

Après une brève discussion, le Loup Blanc quitta enfin le palais et inspira l’air glacial, avant de laisser échapper un nuage de vapeur de ses lèvres. D’un pas sûr, il se dirigea vers la caserne de la garnison d’Annuminas.

Deux sous-officiers étaient de garde dans les bureaux de la caserne. Ils regardèrent l’homme aux cheveux blancs d’un air curieux.

-Salutations. Je suis venu récupérer ma solde, cela fait un moment que je suis en mission. Regardez sous N, comme Neldoreth. Forlong Neldoreth.

Les yeux du plus jeune des officiers s’élargirent, et il regarda son compagnon plus âgé, confus. Ce dernier hocha de la tête ; il avait reconnu le Tribun, mais il était tout aussi surpris. Les deux hommes s’éforçerent de rester professionnels, mais Forlong savait très bien que les nouvelles de son retour se répandraient comme la flamme lors du repas dans la cantine militaire.

-Je vais récupérer la moitié de la somme. Quant à l’autre moitié, veuillez la déposer sur mon compte dans la banque de la Compagnie du Sud.

-Oui, mon Tribun. Il y a aussi une lettre pour vous...

Forlong prit la lettre avec curiosité, et reconnut immédiatement le sceau de l’intendant du fief de Beauclair. La lettre était datée d’il y a plusieurs mois.

-Merci, caporal. Une dernière question. J’ai entendu que le Tribun Vilyan s’apprêtait à quitter la Cité. Où et quand pourrai-je le trouver ?

-Le Tribun prévoit de quitter la capitale demain matin à la huitième heure, par la porte Est. Souhaitez-vous qu’on vous prépare une chambre à la caserne ?

-Non merci. Je me rendrai à la porte Est demain.

Sur ces mots, il remercia les sous-officers et quitta la bâtisse. Il préférait passer la nuit à l’auberge, loin des regards curieux de la garnison d’Annuminas.

Les journées hivernales étaient courtes, et le soleil avait déjà disparu derrière l’horizon lorsqu’il arriva enfin à l’auberge. La journée avait été productive mais épuisante. Après un repas solitaire, Forlong s’endormit rapidement.

A l’aube, il prépara son cheval et se dirigea vers la Porte Est. Il aperçut aussitôt les étendards d’Arnor et chercha du regard l’homme avec lequel il souhaitait s’entretenir.


#Forlong


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Du Pain sur la Planche EmptyJeu 11 Juil 2024 - 12:08

Il n'était pas le plus bavard de la Garde de la Rose. Ni le plus éloquent. Son sens de l'humour était déplorable. Le travail d'équipe n'était pas sa plus grande force et il n'était pas particulièrement agréable. Mais il y avait une chose pour laquelle Caron était doué. Obéir et servir. Aveuglément. Caron était issu d'une famille modeste des bas quartiers d'Annùminas, elle-même habitée depuis toujours par le sens du devoir et la loyauté envers la couronne d'Arnor.

Ce fut donc naturellement que Caron, fils d'Arvenïn, entra à l'académie militaire. Très vite, sa force brute et sa carrure en firent un élément reconnu. Une chose en entrainant une autre, il entra au sein de la Garde de la Rose sous le mandat de Lunidel, ami d'Aldarion. Il servit aux côtés de son remplaçant Rousnou durant l'enterrement du roi Théneor de Rohan. Puis intégra la Rose Blanche lorsque Sirion réforma la Garde.

Lorsque Ibn Lahad quitta la Rose pour l'Intendance, il embarqua avec lui quelques membres de la Rose Noire -fidèles parmi ses fidèles- mais il désigna également une poignée de Roses Blanches afin de former sa garde personnelle. La Garde de l'Intendance.

- On m'a assigné à la protection de l'Intendant, oui. En tant que garde de la Rose Blanche, c'est un honneur pour moi de servir le royaume.

Caron avait observé le tribun avec attention durant toute la durée de son escorte. Il ne l'avait jusqu'ici qu'aperçu -de loin- au détour de ses missions et obligations. Pourtant, il put constater que l'homme avait des valeurs qui lui parlaient. Ils se seraient bien entendus comme frères d'armes.

- Bonne route, seigneur tribun.

Forlong vaqua à ses occupations personnelles jusqu'au soir.


- Tout doit être réglé avant mon retour. Et trouvez-moi quelqu'un pour confirmer l'identité de ce Ranan.

Une certaine agitation avait pris d'assaut la grande place donnant sur la porte orientale. Au-dessus des heaumes et des lances, les étendards de l'Arnor flottaient dans la brise matinale. Les voix s'élevaient sur l'esplanade tandis qu'à la porte, une masse de quelques centaines d'hommes s'apprêtaient à entrer. Du moins à vouloir entrer.

Ce fut à ce moment précis que Forlong repéra l'homme pour qui il s'était levé de bonne heure. Vilyan d'Evendim, tribun militaire et vétéran de la Bataille du Nord. L'homme de guerre sentit un regard se poser sur lui, et se tourna instinctivement en direction du cavalier en approche.

- Ne serait-ce pas le Loup Blanc qui surgit du bois ?

À ces mots, le temps sembla se suspendre l'espace d'un instant et la dizaine d'hommes autour de Vilyan tournèrent le regard vers Forlong. Avant de reprendre leur travail. Ils semblaient avoir fort à faire.

- Je ne crois pas aux coïncidences. Vous ne pouvez pas être étranger à cela.

Vilyan pointa du doigt l'autre côté de la porte. Les hommes que Neldoreth avait conduits depuis les contreforts des Monts Brumeux jusqu'à leur patrie se tenaient là, prêts à entrer.

- Ils prétendent appartenir au fameux régiment du commandant Sodden. Un certain Ranan les guide et affirme être avec le tribun Forlong. Une histoire farfelue que j'avais peine à croire.

Le visage curieux de Vilyan trahissait une certaine surprise. S'il accordait volontiers à ces hommes le fait d'appartenir à l'armée du roi, il demeurait méfiant quant à leurs intentions. Les stigmates de l'Ordre de la Couronne de Fer demeuraient vivaces dans les esprits.

- Peut-être pourriez-vous m'éclairer avant que je me décide à mettre plusieurs centaines de suspects aux cachots.



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Du Pain sur la Planche EmptySam 27 Juil 2024 - 20:56
Forlong eut du mal à garder une expression faciale neutre. Qu'est-ce qu'ils foutaient là bon sang? Le Tribun Vilyan semblait lui aussi déstabilisé. Il n'avait même pas pris la peine de saluer le Loup Blanc avant de lui exiger des explications. Il fit signe à son cheval d'avancer d'un léger mouvement de sa botte, jusqu'à se retrouver au niveau de l'homme à la chevelure blonde.

-Salutations, Vilyan. C'est bien moi, même si pour une fois, je surgis d'une chambre d'auberge plutôt que du bois.

Il marqua une pause.

-Ces hommes sont bien et bel les survivants du régiment du commandant Sodden. Malgré une série de mésaventures, j'ai accompli la mission qui m'avait été donnée par le précédent intendant Sir Aleth Enon et j'ai retrouvé l'unité. Malheureusement, il était trop tard pour sauver leur commandant. Peut-être que ceci aidera à rendre cette histoire farfelue plus crédible.

D'un geste calme pour ne pas provoquer les hommes déjà nerveux de Vilyan il attrapa son épée et la présenta, la garde en forme d'aigle vers l'avant, au Tribun militaire.

-Ranan est un vétéran de la Bataille du Nord, je l'ai connu là-bas. Sergent au sein du régiment de Sodden, il m'a aidé à mettre fin à la mutinerie d'un des capitaines. Ces guerriers sont fidèles à la couronne et au royaume, et ils ont contribué à la victoire contre les armées du Mont Gram au Chemin des Anes. Aucune raison donc de les mettre au cachot.

Il rangea son épée après que Vilyan l'ait inspectée.

-C'est en effet la raison de ma présence à Annuminas. J'ai fait mon rapport hier à l'Intendant Ibn-Lahad et je lui ai exposé mes plans par rapport à ces hommes. Ils ne feront plus partie de leur ancien régiment. A la place, ils formeront mon unité personnelle. Avec la permission de l'Intendant, je compte les mener vers Fornost; c'est pourquoi ils sont ici. On m'a averti que vous partez dans la même direction. Je souhaitais proposer qu'on fasse le chemin ensemble, et en profiter pour vous exposer certains de mes projets ainsi qu'entendre les vôtres. Il était plus que temps pour que les deux Tribuns Militaires du Royaume se rencontrent à nouveau.

Forlong observa Vilyan attentivement, en attendant sa réponse. Il le connaissait d'une autre époque lorsqu'ils avaient combattu tous les deux sous l'étendard étoilé de l'Arnor dans les plaines glacées du Nord, mais pas assez pour pouvoir le considérer comme un ami ou savoir prédire sa réaction. Au bout d'un moment, Forlong rajouta:

-En tout cas, ne vous inquiétez pas. Les hommes ne rentreront pas à Annuminas, il s'agit d'un malentendu. Je vais donner les ordres nécessaires, et nous pourrons continuer cette conversation en cours de route si vous le voulez bien?

La question était polie mais rhétorique. Les deux hommes avaient le même rang, et bien que le Loup Blanc était embarrassé par la situation, Vilyan n'avait pas d'ordres à lui donner.

***

Lorsqu'il se retrouva seul avec Ranan, il le foudroya du regard et lui dit d'une voix basse:

-Qu'est-ce que vous foutez ici?! Je vous ai dit de m'attendre dans le campement.

-C'est que...on a croisé les officiers de la Garde des Landes, ils ont dit qu'il y aurait un banquet à Annuminas pour célébrer la victoire au Chemin des Anes et qu'on devrait s'y rendre. Je pensais que ce serait une bonne manière de revenir et de redorer le blason du régiment...  

-Ah tu pensais? Tu n'es pourtant pas idiot Ranan. Tu sais très bien que la situation est délicate. J'ai réussi à obtenir l'accord de l'Intendant pour une amnistie sur les événements passés au sein du régiment, mais il suffit d'un pas de travers pour que vous finissiez au cachot ou pire. Et toi tu décides de contredire mes ordres directs et de ramener quatre centaines d'hommes armés sous les portes de la capitale parce que les officiers de la Garde des Landes voulaient boire un verre avec vous?!

Le visage de Ranan était pâle lorsqu'il répondit:

-Capita..Tribun...Je ne suis qu'un des sergents parmi les survivants. On s'est laissé convaincre par les officiers et...

Forlong se massa les tempes en fermant les yeux. C'était exactement le problème qu'il avait exposé à Sirion. Une unité sans officiers fiables et disciplinés allait droit au désastre.

-Fais signe aux hommes. Nous partons immédiatement vers Fornost. Et dis leur de pas faire un pas de travers. Ils accompagnent deux tribuns militaires du Royaume d'Arnor.

#Forlong #Ranan


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Du Pain sur la Planche EmptyVen 23 Aoû 2024 - 14:44

Le tribun écouta son homologue lui expliquer le pourquoi du comment et les raisons de cet imbroglio. Vilyan était un homme mesuré et au tempérament flegmatique. La panique et la perte de contrôle ne faisaient pas vraiment partie de son caractère. Aussi accueillit-il les explications de Forlong avec calme et intérêt.

- Fort bien. Il est heureux qu'il en soit ainsi. Ma matinée était suffisamment remplie que pour m'éviter de la paperasse pour mise en détention de quatre cents hommes...

Vilyan laissa son comparse aller à la rencontre de ses hommes par delà les grilles. Il l'observa quelques instants, juste assez pour deviner quel genre de savon il était en train d'administrer au dénommé Ranan. L'homme d'Evendim n'esquissa pourtant pas un sourire. Forlong agissait en commandant. Il faisait ce pourquoi il avait été nommé à ce poste. Même s'il était davantage dans la réaction que dans l'action à ce moment précis. Le tribunat requérait des qualités de meneur d'hommes, de rationalité et de réflexion indéniables.

Lorsque le Loup Blanc revint en direction de son collègue tribun, Vilyan tendit le bras sur sa droite. Un soldat avança, les rênes de sa monture entre les mains. Vilyan s'en saisit avant de bondir sur le dos de l'animal. Forlong l'imita.

- Continuons donc cette discussion en route.

Les grandes portes orientales de la capitale s'ouvrirent bientôt dans un grondement mécanique parfaitement orchestré. Vilyan leva le bras, un cor retentit sur la grand-place et les deux cents cavaliers du tribun se mirent en branle. Au dehors, la masse d'hommes du régiment perdu se fendit en deux pour laisser passer l'ost. Le contraste entre les deux contingents était frappant. Si les rescapés du Chemin aux Ânes étaient deux fois plus nombreux, leur allure miteuse et les joues creusées de la plupart d'entre eux souffraient de la comparaison avec la troupe de Vilyan. Propre, étincelante et en pleine forme. Certains cavaliers semblèrent retrouver des visages familiers parmi les survivants. Les deux corps d'armée qui se réunissaient pour ce voyage étaient peut-être aux antipodes l'un de l'autre en apparence, mais en leurs cœurs, tous étaient des fils de l'Arnor.

- Vers l'Est ! En route pour Fornost !

Vilyan et Forlong fendirent la foule au milieu de leur colonne pour venir prendre la tête. Autour d'eux, une escouade d'éclaireurs se formait bientôt pour prendre les devants une fois éloignés de la cité.
Forlong avait certainement regoûté à cette sensation palpable d'une armée en marche. Soudée par l'effet de groupe et l'élan des hommes la fleur à l'épée. Et aujourd'hui, nulle bataille n'attendait les hommes au bout du chemin.

- Beaucoup vous croyaient mort, souffla Vilyan comme pour engager la conversation. Je suis heureux que vous les ayez fait mentir.

L'homme d'Evendim jeta un regard vers les survivants du régiment perdu.

- Votre unité personnelle donc ? Voilà de quoi vous occuper quelque temps pour redorer le blason de cette troupe.

Forlong lui narra la triste histoire que lui-même avait apprise de la bouche de Ranan. Soudain le tribun baissa la tête, la mine sombre.

- Sodden était un bon soldat et un homme que j'appréciais. Il méritait meilleure fin que celle-ci. J'espère que son épée ne vous portera pas le mauvais oeil.

Un long soupir précéda un silence. C'était là le minimum pour rendre un dernier hommage au commandant. Enfin, Vilyan reprit.

- Quant à moi, je suis en tournée d'inspection. Après Fornost, ma route me conduira à Amon Sul, puis à Tharbad. Cela n'est pas le plus plaisant du métier mais cela en fait partie.

Bientôt, Annùminas la capitale se mua en une forme obscure dans le lointain derrière eux. Fornost, la forteresse du nord, les attendait, devant eux.



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Du Pain sur la Planche EmptyDim 8 Sep 2024 - 19:53
Le contraste entre les deux régiments sautait aux yeux. Certains auraient d'ailleurs pu dire que les compagnies étaient un reflet fidèle de leurs commandants respectifs. Vilyan, dont la présence même aux bals de la capitale mettait les jeunes femmes nobles célibataires ainsi que leurs mères dans un état d'euphorie, était un bel homme blond, svelte et musclé. Ses traits étaient nobles, et ses gestes ainsi que son armure criaient au monde entier que cet homme était un chevalier du royaume du Nord.

Quant à Forlong...Il était mieux habillé que ces derniers mois et la broche en forme d'étoile brillait sur son torse, mais la cape qu'il avait drapé sur ses épaules pour le protéger du froid hivernal ne suffisait pas à cacher à quel point il était devenu maigre. En regardant son visage, à présent rasé de près, on remarquait d'abord ses joues creuses, sa peau fouettée par le vent et ses cicatrices. Seul un spectateur attentif pouvait apercevoir la noblesse de ses traits, car le sang des dunedain coulait aussi dans ses veines.

Les deux tribuns voyageaient côte à côte. Forlong sentait la pression de l'altercation avec Ranan se dissiper. Il laissait derrière lui Annuminas, sa cour et ses intrigues. Le chemin s'étendait devant lui, et autour de lui se trouvaient des soldats de l'Arnor.

Il hocha de la tête en entendant les mots de Vilyan:

-Je n'ai pas vraiment connu Sodden mais je pense qu'il aurait préféré que sa lame serve encore à défendre l'Arnor, plutôt que de rouiller dans une forêt en Angmar. J'espère que ma propre épée tombera un jour entre des mains dignes, plutôt que d'être souillée ou détruite par les gobelins qui s'en sont emparés. Qui sait...je me dis parfois que ces objets ont leur propre volonté.

Il reprit la parole au bout d'un moment de silence:

-Oui, cela en fait partie, et je suppose qu'on devrait pas se plaindre d'avoir aucune armée ennemie à nos portes et de pouvoir faire des inspections à la place. J'ai l'intention de faire la même chose avec les régiments sous mon commandement...

Le Loup Blanc expliqua brièvement ses plans de réforme à Vilyan, son intention de rencontrer et vérifier l'aptitude de chacun des officiers, ainsi que d'introduire des mécanismes visant à éviter la prise des décisions tragiques par les commandants. Il était curieux d'avoir l'opinion de son homologue.

Au bout de quelques heures de voyage, Forlong s'aperçut que les éclaireurs étaient loin devant, et que le gros de la troupe se trouvait à une dizaine de mètres derrière eux. Il profita de la situation pour poser une question à Vilyan:

-L'Intendant Ibn-Lahad. Je lui ai fait mon rapport en rentrant à Annuminas, c'est un homme...surprenant. Vous le connaissez bien? Comment se présentent ses relations avec l'armée?

Le Loup Blanc avait accepté la proposition d'entraide de la part de Sirion Ibn-Lahad, mais même si le khandéen l'avait impressionné, il était encore méfiant. Connaître l'opinion de Vilyan lui permettrait de mieux cerner la situation politique au sein du royaume, du moins si le Tribun était enclin à parler ouvertement.

Leur voyage s'était déroulé sans imprévus. Forlong leva les yeux, en admirant la vieille citadelle de Fornost qui se dressait à l'horizon. L'ancienne capitale du royaume du Nord avait perdu sa splendeur de jadis et servait principalement de forteresse, mais elle demeurait impressionnante. Le Loup Blanc soupira. Le régiment rentrait à la maison.


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Du Pain sur la Planche EmptyVen 13 Sep 2024 - 11:52
Suite des aventures de Forlong Neldoreth ici.



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