Evart Praven
Trésorier Royal du Gondor
Nombre de messages : 337
Age : 32
Localisation : Minas Tirith
Rôle : Trésorier Royal du Gondor
~ GRIMOIRE ~
 -: Humain
 -: 21 ans
 -:
![[Chapitre 1] Les vérités qui dérangent Empty](https://2img.net/i/fa/empty.gif) | ![[Chapitre 1] Les vérités qui dérangent Empty](https://2img.net/i/empty.gif) Mer 30 Oct 2024 - 21:40 | | #SoerenIl y avait un peu de monde autour des tertres de la famille Folling à l’extérieur de la cité. Soeren attendait que la procession arrive car il était prêt. A dire vrai, il était même très concentré car il en allait de sa vie. Jusqu’ici, il avait joué de malchance. Tandis qu’il voyageait vers le Gondor et Minas Tirith, il avait entendu parler d’une invasion de barbares sanguinaires dans l’Est. Aussi, il avait dû rebrousser chemin, louer des chevaux, fuir… De villages en villages, alors que tout le monde préparait ses affaires, retraitait vers l’Ouest… Ses économies avaient fondu comme neige au Soleil. Aussi, quand il avait trouvé un petit travail d’écriture, il s’était jeté dessus. Il fallait écrire et lire l’éloge funèbre d’un abruti de noble qui était allé canner face à l’envahisseur. Évidemment, il n'avait même pas eu deux jours pour le faire et, pour couronner le tout, il n'avait presque aucune information sur lui à part deux trois trucs sans intérêts, des critiques entendues ça et là… Pour couronner le tout, son père avait l’air particulièrement tatillon. Mais bon… c’était lui qui payait après tout. Et le client est Roi, ici comme ailleurs. Aussi, quand tout le monde eut pris place autour de lui, il prit une voix grave et posée :
- Au moment où j’ouvre la bouche pour célébrer la gloire immortelle de ceux qui sont tombés au champ d’honneur pour défendre notre terre, notre peuple, notre Roi, je me sens fébrile, tant par la grandeur du sujet que par l’inutilité du travail. Dans un siècle, dans un millénaire, qui ne connaîtra pas l’incroyable bataille pour la liberté et la survie d’un peuple face aux hordes d’envahisseurs orientaux assoiffés de sang ? Nous sommes écrasés, faibles orateurs, par la gloire des âmes extraordinaires. Elles ne sauraient se comparer qu’à leurs illustres ancêtres. Elles ne sauraient se comparer qu’aux hommes d’Eorl couverts de gloire à la bataille du Celebrant. Elles ne sauraient se comparer qu’aux hommes de Theoden couverts de gloire à la bataille du Pelennor. Elles ne sauraient se comparer qu’aux hommes d’Urden couverts de gloire à la bataille du Gouffre de Helm. En ces périodes si troublées et si difficiles, il est important de leur rendre hommage de plus qu’un souvenir. Notre peuple a, génération après génération, conservé sa liberté et son honneur grâce à l’abnégation héroïque de nos valeureux parents, de ceux prêt à l’ultime sacrifice pour protéger les plus faibles et les plus humbles. Et pourtant, de nos jours, on trouve encore des coeurs purs dignes de nos légendaires ancêtres. Aujourd’hui comme jadis, la simplicité d’un récit fidèle pourrait soutenir la gloire de ceux tombés aux champs d’honneur en de pareilles batailles. Mais en attendant que l’histoire, qui doit ce récit aux siècles futurs, ne soit écrite, il faut satisfaire comme nous pourrons à l’honneur de ceux qui sont tombés pour nous protéger. Que doit le Royaume à des hommes qui ont honoré leur Roi, honoré leur peuple, honoré leur époque, et pour ainsi dire honoré l’humanité toute entière ?
Le Capitaine Estan Folling est un de ces hommes-là, comme le sont chacun des vaillants guerriers tombés sous le ciel ensoleillé des plaines de la marche de l’Est. Après avoir pleuré ce grand homme, après lui avoir donné par ses larmes, au milieu des tertres fleuris de ces ancêtres, le plus glorieux éloge qu’il put recevoir, il rassemble tout ce que le Rohan a de plus auguste, tout ce que le Rohan a de plus vaillant, pour y rendre les devoirs les plus nécessaires à la mémoire de ce grand capitaine, et on veut que ma faible voix anime toutes ces tristes représentations et cérémonies. Faisons donc cet effort sur notre douleur. Mais que dire… Que dire sur un homme comme Estan Folling ? Nous pourrions écouter les critiques et les polémistes qui le critiquaient. Peut-être ont-ils raison ? Peut-être sont-ils dans le vrai ? Mais aucune critique ne peut être entendue quand on sacrifie sa vie pour le Roi et le pays. Nous pourrions écouter la fierté d’un père, l’honorable Fuldan Folling, qui l’a vu s’engager dans un Eored parmi les plus grands du Royaume jusqu’à en finir le capitaine. Nous pourrions écouter les pleurs d’une épouse, la grande dame Marevia Folling, qui l’a choisie pour partager sa vie dans l’entourage de Sa Majesté le Roi. Nous pourrions écouter les acclamations de ses frères d’armes qui l’ont accompagnés jusqu’à l’ultime charge face aux envahisseurs. De tous, j’aimerais tant écouter les sages paroles du Vice-Roi Mortensen qu’il a servi jusqu’à son dernier souffle, jusqu’au dernier duel. Dans l’histoire des Peuples Libres, il y a peu d’hommes qui les ont aussi bien servis, aussi souvent et d’une aussi belle manière. Il fut non seulement le meilleur bretteur de l’Ouest, mais également le Héros du Rohan : un homme au cœur pur et au regard perçant. Toutes ses qualités et sa grandeur d’âme expliquent seules que notre Roi lui ait demandé son bras pour régner. Nommé Vice-Roi, il a exercé de bien lourdes tâches jusqu’à lever une armée pour aller combattre ces barbares sanguinaires. J’aurais tant aimé entendre ses éloges pour le Capitaine Fulling qu’il avait choisi pour servir à ses côtés comme capitaine d’un Eored. Je ne doute pas qu’elles nous auraient beaucoup appris. Hélas, lui non plus n’est pas revenu de leur bataille à l’Est.
Ainsi, vous comprenez tous la difficulté qui est la mienne. Comment rendre hommage au capitaine Estan Folling ? Comment rendre à nos grands guerriers tombés au champ d’honneur ? Dans des temps aussi troublés, avons-nous seulement le droit de prendre le temps nécessaire à notre recueillement ? Si nous écoutons les cyniques et les critiques, probablement pas. Et pourtant, il le faut non seulement par respect pour nos ancêtres mais également car c’est chez eux que nous puisons la force de nous battre. A l’heure où on menace le cœur du Royaume, notre peuple trouvera en eux l’inspiration pour se battre et vaincre ! Mesdames ! Messieurs ! Je vous prie d’approcher près de moi et de ce tertre sacré. Recueillons nous sur la mémoire du Capitaine Fulling, il le mérite bien.
Alors que les gens approchaient, Seoren baissa la tête calmement et ferma les yeux. Il se fichait bien du capitaine, des insupportables familles nobles des grandes villes, lui ne voulait qu’une chose : que son commanditaire soit content pour que lui soit bien payé. Il lui fallait partir vite vers l’Arnor et il avait besoin d’argent.  |
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Sirion Ibn Lahad
Intendant d'Arnor - Comte d'Amon Araf
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| | Ven 15 Nov 2024 - 10:56 | | La cérémonie se voulait sobre. Fuldan s'y était employé. La mort de son fils était une tragédie. Mais fidèle à sa réputation, le patriarche des Folling se devait de rester digne et de donner les honneurs dus à son fils. Peu importe son passé et leur passif commun. Mais s'il savait ce qui lui incombait, déléguer l'oraison funèbre de son fils à ce Soeren lui avait permis de dégager du temps afin de gérer au mieux sa succession et les affaires de son fils -qui étaient bien maigres. Il écouta avec grande attention les paroles de sa plume. Soeren s'étendit sur la Terre du Milieu et sur le passé glorieux de leur pays. Et si cela n'était pas vraiment symbolique de l'étoffe de son fils, Fuldan se surprit à sentir gonfler en lui un sentiment guerrier. Estan était ce qu'il était. Mais il avait répondu à l'appel de Mortensen. Au prix de sa vie. Fuldan commença à ne plus distinguer clairement Soeren. Un voile humide se posa sur ses yeux sombres. Il le balaya d'un revers du bras avant de pincer ses lèvres dans sa barbe épaisse. Alors que Soeren terminait son éloge, Fuldan tourna le regard vers le tertre où reposait désormais son fils. - Oui, soupira-t-il. Il le mérite bien.Le patriarche laissa les personnes venues rendre hommage à son héritier s'approcher du tertre. Fuldan, lui, s'arrêta près de Soeren. Il n'était qu'un homme de passage.. Il lui tendit une bourse. - Merci.
Fuldan Folling ne laissera pas la mort de son fils éteindre sa foi en son pays et en ses héros. Il rejoindra l'effort de guerre, lui et sa trentaine de gens en armes.#Fuldan_Folling #Estan_Folling
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