Evart Praven Trésorier Royal du Gondor
Nombre de messages : 335 Age : 32 Localisation : Minas Tirith Rôle : Trésorier Royal du Gondor
~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 21 ans -:
| Jeu 14 Nov 2024 - 21:02 | | ~ L'obéissance à l'appétit est esclavage et celle à loi est liberté ~ Dol Amroth, Quatrième mois de l’An 302 du Quatrième Âge Quel moment étrange que l’aube. Chez les esthètes et les poètes, elle était une heure bénie où l’esprit pouvait vagabonder sous les couleurs chaudes du soleil levant. Chez les ouvriers, elle était une heure maudite où les corps devaient se lever sous les cris stridents de leurs contremaîtres acariâtres. Pour Tryon, elle n’était ni l’un, ni l’autre. Heureusement pour lui, ce n’était pas l’aube des condamnés. Il avait échappé de peu au sort qu’on réservait à son voisin de cellule. Crime inconnu mais visiblement suffisamment grave. Il avait le bonheur d’avoir été extrait de sa cellule pour être amené dans la cour de la citadelle de Tirith Aear. Comme cet idiot s’était mis à beugler son innoncence, il le faisait sous les insultes et les crachats des prisonniers qui le voyaient passer. En plus, c’était tout à fait inutile : on ne demandait jamais aux condamnés d’approuver leur mort.
En attendant, Tryon pouvait profiter de la splendide vue de sa cellule, elle donnait sur la baie et, au loin, les terres du Prince. Sous le soleil levant qui se reflétait dans les nuages, c’était d’une immense beauté. Beauté quelque peu contradictoire de la laideur de la cellule de Tryon. Bien que les prisonniers de marque pouvaient payer pour améliorer leur sort, cela restait un endroit sombre et humide. Après l’heure des condamnés, vint celle des transférés. Deux gardes patibulaires arrachèrent l’ancien Baron de sa cellule de quelques coups de bâton avant l’amener dans la cour où attendaient plusieurs charrettes. A gauche, des argousins avec des casques intégraux noirs et de longs manteaux marine se tenaient près de deux petites carrioles qui partiraient en direction des quais. Comme pour les préparer à leur vie de galère, ils entassaient les condamnés autant qu’il était possible. Certains porteraient pour longtemps la marque des rivets et des barreaux de fer dans leur chair. L’un des garde-chiourmes s’approcha de l’ancien aristocrate avant de lui beugler :
- Viens par là, fils de truie !
- Celui-là est à nous !
C’était un homme de l’autre équipe qui avait répondu si vivement, eux portaient de longues capes d’un rouge tirant sur le pourpre et un bandeau qui masquait leurs visages. Tirant sur les chaînes du Baron, il l’amena vers un chariot où on parquait les condamnés à destination du Grand Hôpital. Pour le moment, leur sort ne semblait pas plus enviable que celui des futurs galériens du Prince. En tout cas, on était pas mieux installé. Après avoir tassé tout ce qu’on pouvait d’hommes, le convoi s’ébranla lentement vers le Nord de la ville. Avec les cahots de la route et la promiscuité, leur transit s’annonçait inconfortable et les coups de coude se multipliaient. Au milieu de leur masse humaine, un infortuné avait eu le malheur de se retrouver au sol, piétiné par ses compagnons et suffoquant. Il appelait à l’aide.
Il n’y avait pas grand monde dans les rues au petit matin. La plupart des gens se contentaient d’éviter soigneusement la vue des gardes et le trajet des hommes de l'Hôpital. Il n’y avait que quelques enfants des rues qui s’amusaient à jeter des objets sur la caravane. Probablement un genre de jeu idiot où toucher la carriole de fer valait un point, la tête d’un prisonnier en valait trois… Soudainement, un fruit explosa sur la tête d’un des gardes. Il venait d’un petit garçon aux cheveux bouclés qui fila dès le méfait commis. Pendant quelques minutes, le convoi s’arrêta alors que les miliciens allaient à la recherche de l’individu. Comme certains prisonniers s’esclaffaient et remuaient, des gardes se mirent à taper sur les grilles de fer des carrioles, et tant pis pour les bras et mains qui dépassaient. Revenus bredouilles et passablement énervés, ils reprirent leur transfert. Un peu plus loin, un enfant s’approcha du convoi pour demander un petit truc à manger.
- Lui, il est mort.
C’était le voisin de Tryon qui avait glissé ça à voix basse. Il devait être du coin car il avait l’air de bien connaître le manège. En effet, un des gardes tira de sa robe un petit gâteau qu’il tendit vers le jeune garçon. Quand celui-ci s’approcha assez, il fut attrapé par le garde qui le jeta dans une charrette. Le petit avait beau crier autant que ses poumons pouvaient, rien n’y fit. Il partirait avec les autres. Après tout, un enfant des rues ne manquerait à personne. Personne d’important en tout cas. Un des gardes ricana :
- Au pire, on dira que c’est lui qui t’a balancé un fruit sur la gueule.
Ainsi, pour une dernière fois, le convoi s’ébranla à nouveau. Il leur fallut moins d’une heure pour atteindre les murs imposants de l'Hôpital. D’un blanc étincelant, ils marquaient tout le quartier de la Porte d’Or. A dire vrai, l'Hôpital avait l’air d’une petite forteresse en pleine ville avec ses remparts, ses tours et ses fossés. Une fois les portes passées, ils se retrouvèrent dans une cour sombre. Les miliciens attendirent que l’abaissement de la herse pour faire descendre les hommes des chariots. Etaient-ils seulement encore des hommes ? On les poussait à se mettre en file pour rejoindre une grande pièce éclairée par un simple œil de bœuf. Des cris et rales ne cessaient de se faire entendre. Mis à une table où attendaient deux hommes de l’hopital, Tryon n’eut pas longtemps à attendre. Le premier prit dans la main la petite plaque de métal qui pendait sur les chaines de Tryon :
- Numéro 1832.
- Tryon de Rochefort. A vie. Meurtre. Il est noble.
- Donc ce sera dans le cou, c’est ça ?
- Même ici les aristo ont des privilèges.
La remarque gueulée par un prisonnier anonyme ne fut relevée par personne même si tous partageaient sûrement son avis. Bien qu’ayant mal épelé le nom du Baron, les hommes de l'Hôpital continuèrent. Le second prit un encrier qui contenait une mine de plomb qu’il utilisa pour écrire dans le cou de l’infortuné prisonnier. Les autres avaient moins de chance, c’était directement sur le visage. Il était plus simple de retrouver les fuyards. Puis il prit un fer qui était maintenu au chaud dans un brasero pour l’appliquer sur son épaule. C’était la flétrissure de l'hôpital. Dès qu’on en eut fini avec lui, un homme d’une taille gigantesque le bouscula d’un violent coup de coude dans le dos en marmonnant :
- Ouais, dis rien et casse-toi. |
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Tryon de Roncefort Baron des Montagnes Blanches
Nombre de messages : 77 Localisation : Ringlo Vale - Baronnie de Roncefort
| Dim 24 Nov 2024 - 23:56 | | Humiliation une fois de plus.
Je ne savais pas où le destin me menait mais certes vers des terres incertaines, des marécages putrides, des nuits sans lune, des cryptes profondes.
Je me laissais porter, brûler, marquer, maltraiter et j’aimais cela.
Je souriais à mes geoliers.
Continuez vils porcs votre œuvre. C est en inscrivant en mon cœur votre vilenie que vous me rendrez plus fort.
Je les laissais faire, j’attendais mon heure.
Finalement cette brute venait de me frapper, de me bousculer.
Je n en avais cure.
La suite, et vite.
Le vieux sénile serait bientôt la.
Les brutes debiles seraient parties.
Moi je voulais autre chose, trouver le moyen de me venger de cette cité, la faire brûler, livrer les leurs aux orcs, à Sauron ou à d’autres, je voulais surtout que cette cité flambe et violer Dame Even avant de la décapiter.
Elle n’était rien d’autre qu’ un rat. Pas un mot pour moi qui avait essayé de la protéger, pas un mot pour me sauver.
Elle était prête à se marier il en eu fallu peu et à présent j avais tout perdu et elle avait déserté.
Immonde créature comme tous ceux que j avais croisé ici.
J’ai été une fois une victime pour eux. Cela ne se reproduira pas.
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