57 résultats trouvés pour BrasdeFer

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Sujet: Une main de fer dans un gant de velours
Learamn

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Rechercher dans: L'Arnor   Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Une main de fer dans un gant de velours    Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 28 Fév 2021 - 12:07

La dextérité avec laquelle l’Eldar stoppa le coup de couteau avait laissé son inconnu pantois. Ce dernier avait cru pouvoir profiter de l’obscurité pour surprendre son poursuivant mais il en fallait bien plus pour déstabiliser un guerrier aux longs siècles d’expérience. En l’espace de quelques secondes, Nomuas avait fait voltiger l’arme de fortune à l’autre bout de la pièce et dégainé sa dague ouvragée, la lame placée sur la gorge crasseuse du fuyard. Effrayé et craignant pour sa vie, l’homme balbutia la devise de l’Ordre de la Couronne de Fer dans l’espoir de sauver sa peau. Le mercenaire fronça légèrement les sourcils mais n’abaissa pas sa lame pour autant. Seuls les agents de l’organisation avaient jadis connaissance de ce cri de ralliement mais depuis la chute de l’Ordre et la traque de ses derniers sédéistes, la formule n’était plus aussi secrète et de nombreux agents de l’Arnor l’utilisaient désormais pour tromper l’ennemi. Toutefois, ce pleutre n’avait rien d’un agent de la Rose Noire.

“Pathétique…”
commenta Nomuas plus pour lui-même que son interlocuteur.

Ce petit être grassouillet, plein de sueur et empli d’effroi ne lui inspirait que le mépris. Il fut un temps où il aurait pu le prendre en pitié mais cette version de lui-même avait disparu depuis bien longtemps. D’un côté, Nomuas comprenait la terreur de cet homme. La peur de la Mort. L’Elfe la partageait également, lui qui était attaché plus que tout à son immortalité, car là était ce qui distinguait avant tout les Premiers Nés des vils mortels. Il avait maintes fois craint pour sa vie et en avait développé une prudence qui confinait parfois à la paranoïa. Mais jamais n’avait-il lâchement fui? Non, il avait la conviction que la couardise était le meilleur moyen de précipiter sa fin. Pour survivre éternellement, il fallait éliminer la menace avant que celle-ci ne puisse esquisser le moindre geste.

Et cet homme ressemblait fort à une menace. Evoquer leur passé de sédéistes en ces terres septentrionales hostiles était bien imprudent, voire suicidaire au vu du passif du Fantôme et de ses sbires. Ennemi ou idiot? Nomuas n’en savait rien mais dans les deux cas l’homme représentait un danger.

“L’Ordre de la Couronne de Fer ne fait plus partie de ce monde, Adan… Les Âmes Perdues n’ont plus aucune affaire avec ce groupe maudit...Mais vous… pourquoi prendre le risque de prononcer ces mots? Pourquoi revenir à un passé révolu quand le monde prend un nouveau tournant?”


Il augmenta légèrement la pression de sa lame sur le cou du malheureux, faisant sournoisement danser la dague sur la peau luisante de l’homme.

“Après tout...je pourrais bien vous livrer aux hommes du Roi Aldarion...En guise de bonne foi de la Compagnie du Sud…”

Faire intervenir les soldats d’Arnor n’entraient clairement pas dans les plans du mercenaire mais le pauvre hère semblait déjà si effrayé que faire gonfler la menace risquait fort de le faire craquer.

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Ald’ar et Lagor avaient laissé l’elfe s’occuper de l’inconnu; il était le plus rapide d’entre eux et avait bien assez de métier pour s’occuper sereinement d’un tel énergumène. Le Bras de Fer et son compère se mirent en quête d’un lieu sûr pour y garder les précieuses acquisitions de Dame Melaine. Cette rencontre fortuite le perturbait encore grandement et il avait déchiré en morceaux le petit parchemin frappé du symbole de l’Ordre. Il en avait gardé les lambeaux au fond de sa poche, il ne désirait pas qu’un fragment ne tombe entre de mauvaises mains. Le Lefnui était-il condamné à être poursuivi par son sombre passé?

Les deux mercenaires s’éloignèrent de la place principale où se tenait la vente d’artefacts et marchèrent quelques minutes à travers les ruelles étroites et quelques peu désorganisées du village. Ils passèrent devant une bâtisse plus solide et imposante que les autres qui aurait pu représenter l’endroit idéal. Mais la présence de la bannière royale et la présence de quelques gardes suffirent à Ald’ar pour comprendre qu’il ne valait pas s’approcher de trop près. Peut-être était-ce là que l’on entreposait l’argent récolté pour les taxes royales. Un lieu parfait pour garder de précieux objets mais le Lefnui évitait les soldats d’Arnor comme la peste. Au Gondor, il avait toujours trouvé un moyen de s’arranger avec les serviteurs de la Couronne moyennant faveurs et argent mais la réputation des Hommes du Nord et la haine qu’ils vouaient pour les membres de l’Ordre ne devaient pas être sous-estimés.

Ils s’arrêtèrent finalement un peu plus loin devant ce qui semblait être une petite étable dénuée de fenêtres et accessibles par une unique porte. De plus, contrairement à de nombreuses autres maisons, l’endroit était fait de pierres et non de bois ce qui garantissait une plus forte résilience face aux intempéries ou potentiels vandales.

A l’intérieur se trouvait un homme d’un certain âge, le dos légèrement courbé et le visage marqué par le temps, qui s’affairait à nettoyer la pièce qui dégageait une odeur forte.

“Holà mon ami!”
le héla le Lossoth.

Le villageois s’arrêta net dans sa tâche et dévisagea, interdit, les deux intrus. Un colosse à la peau sombre et un guerrier portant une imposante prothèse. Il en avait vu des choses dans sa grange, mais jamais ne s’était-il attendu à voir débarquer deux types de ce genre chez lui.

“Notre maîtresse est à la recherche d'un lieu sûr pour le temps de son séjour. Et nous avons directement repéré ce bâtiment. Serait-il possible d’utiliser cet endroit pour quelques jours et de manière privée?”


Face à l’hésitation évidente de l’Arnorien, Ald’ar se permit d’insister.

“Bien entendu la Compagnie du Sud est disposée à rémunérer généreusement votre aide.”
Sujet: [Note] La Grange - Quartier général des Âmes Perdues
Learamn

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Rechercher dans: Lossarnach   Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Note] La Grange - Quartier général des Âmes Perdues    Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 28 Déc 2020 - 13:39
Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! Grange10

Située en périphérie de la cité de Lossarnach, la Grange est le quartier général des Âmes Perdues. Ce groupe de mercenaires mené par l'emblématique Bras de Fer s'est établi dans la région suite à un accord financier avec Palvan Jillar, puissant propriétaire foncier.  Désireux de ne pas trop attirer l'attention sur leurs activités et faute de mieux, les mercenaires se sont d'abord installés dans une simple grange en bois située en plein milieu des vastes champs de blé. Au fil de leurs succès et grâce au soutien financier de Jillar d'importants travaux ont rapidement pu être entrepris afin de faire du bâtiment, une demeure au goût du Bras de Fer. Cependant le lieu reste rustique et plus fonctionnel que luxueux; la Grange faisant plus office de Caserne que de Palais.  Les mercenaires affiliés aux Âmes et qui sont le plus souvent envoyés  à travers le continent,  ont ici un véritable foyer leur permettant de profiter de leur salaire entre deux missions.

Aventuriers en quête de reconnaissance et chasseurs de primes en tout genre, si vous êtes en quête de gloire et de richesse; c'est en ce lieu que vous trouverez certainement votre prochain contrat juteux.

Pour en savoir plus lire le Zoom sur le Lossarnach
#BrasdeFer #Grange #Jillar #ÂmesPerdues
Sujet: Une main de fer dans un gant de velours
Learamn

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Rechercher dans: L'Arnor   Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Une main de fer dans un gant de velours    Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 18 Nov 2020 - 14:40

De sa main valide, Ald’ar réajusta son manteau avec une grimace. Le temps froid et humide de ces terres septentrionales était bien moins agréable que le soleil de Lossarnach. Il fut un temps où lui, Lossoth d’origine, aurait parfaitement supporté ces températures si basses; peut-être s’était il exilé depuis trop longtemps. Des images de sa jeunesse passée dans la Baie de Forochel lui revinrent alors en mémoire et parvinrent même à lui arracher un sourire ému. Il se souvenait ainsi  des longues chasses au phoques sur la banquise en compagnie de son grand-père, des expéditions qui pouvaient durer des jours entiers  loin du campement de sa famille qui comptaient sur leurs prises pour se nourrir. L’éducation sévère dans le style le plus pur du clan des Attanank, lui avaient inculqué les valeurs qui étaient les siennes et dont il s’était inconsciemment inspiré lors de la création des  mes Perdues.
La vie y avait été si rude et il avait grandi dans une famille forcée de vivre au jour le jour, dans un environnement hostile où il était impossible de savoir de quoi le lendemain sera fait. Et s’il avait saisi la première opportunité qui s’était présenté à lui pour quitter sa vie de nomade du Nord, il n’avait jamais oublié le fait qu’ils s’agissaient précisément les affres du Grand Nord qui avaient fait l’homme qu’il était aujourd’hui.

Les mercenaires déambulaient entre les étals disposés de façon plutôt anarchique et sur lesquels les marchands plus ou moins véreux avaient placés toutes sortes de bibelots, pour la plupart sans valeurs, en espérant profiter de l’excitation du public suite à la rédaction de la missive des érudits relatives aux artefacts perdus. Qui ne rêvait pas d’obtenir une précieuse relique des ancien temps, et que certains imaginaient même comme des objets magiques dotés d’immenses pouvoir. Ald’ar était un sceptique de nature et toutes ces histoires ne lui inspiraient pas grande confiance mais il avait vu trop de choses incroyable en ce monde pour se dire que tout ceci était impossible.  

Il marchait au côté de Dame Melaine, calquant sa démarche sur celle de cette dernière, une main posée sur le pomme de son épée comme pour indiquer à tous sa qualité de protecteur. Lagor et Nomuas suivaient plus discrètemen à quelques mètres de là.

“Bien entendu Dame Melaine
, répondit Ald’ar d’un ton neutre en écartant machinalement les manants qui se trouvaient sur leur chemin,  nous vous trouverons un endroit sûr pour y déposer vos articles. Je me porte garant de leur protection. Nous nous assurerons également pour que vous obteniez les objets que vous désirez, quelqu’en soit le prix.”

Le prix n’étant bien entendu pas seulement une donnée financière aux yeux du guerrier.

C’est alors, qu’au milieu de la foule, le Bras de Fer se sentit bousculé dut s’agripper à une table en bois pour garder l’équilibre. Une vilaine douleur à la hanche se fit sentir sous le choc; ses articulations avaient souffert du voyage et bien qu’il fût encore en grande forme physique, le mercenaire n’était plus aussi vigoureux et le poids des années se faisait de plus en plus ressentir. A cause de la douleur, il mit d’ailleurs quelques secondes à remarquer que l’on avait glissé un morceau de papier dans sa poche. Avec un grognement, il s’en saisit et le déplia.

A la vue de ce message, ses yeux s’écarquillèrent de surprise et son coeur s’arrêta un instant. Sur le parchemin était griffoné la mention “Je sais qui tu es” assorti d’un dessin représentant une couronne sombre: le symbole de l’Ordre de la Couronne de Fer. Affolé, Ald’ar leva les yeux et regarda tout autout de lui dans l’espoir d’identifier celui qui l’avait bousculé et dont il n’avait pas eu le temps de voir le visage. Ce n’était pas chose aisée, la foule était dense et il n’avait aucune idée de ce à quoi il pouvait ressembler mais il ne pouvait se permettre de le laisser s’échapper. De toute évidence cet individu n’était pas un Lossoth le connaissant depuis l’enfance; rares étaient les Attanank qui s’aventuraient au Sud de Forochel. Et en raison du mode de vie solitaire des gens de son clan, le Bras de Fer n’avaient connu que bien peu de monde chez les Lossoths, la plupart n’étaient plus de ce monde. Non, le symbole était bien la preuve que c’était son passé dans les rangs de l’Ordre que quelqu’un voulait faire ressurgir. Un passé qu’il avait naïvement cru avoir laissé  derrière lui, après avoir quitté les rangs suite à la défaite de Fondcombe. Il ne nourrissait que bien peu de regrets pour ses exactions commises dans l’armée de l’organisation mais s’en voulait néanmoins d’avoir un moment cru à leur grand discours idéologique. Son retour au mercenariat correspondait finalement bien mieux aux valeurs Attanank qui étaient les siennes.

Il identifia alors une petite silhouette qui s’engouffrait en courant dans le dédale de ruelles; ce devait être lui. Mais il était bien trop loin, aucune chance qu’il puisse le rattraper.

“Nomuas!”
cria l’ancien Lefnui.

L’elfe sylvain n’eut pas besoin d’ordre plus clair pour s’élancer à la poursuite de l’individu que son compagnong désigna d’un mouvement du menton. Il s’élança avec une dexterité impressionante et se mit à slalomer à une vitesse folle.  Avec Nomuas à ses trousses, le fuyard avait intérêt à trouver une très bonne cachette avant de voir son avance fondre. Les Ames Perdues étaient en quête de réponses et elles étaient prête à tout pour les obtenir.

Ald’ar adressa un regard inquiet à Lagor. Melaine leur avait demandé de trouver un lieu sûr pour sa marchandise. Asthrabal les avaient chargé de la protection de l’historienne. Et si au final, en ce lieu perdu, ils devraient avant tout penser à se protéger eux-même?
Sujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs
Learamn

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Rechercher dans: Les Caves d'Or   Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs    Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 12 Juil 2020 - 12:52

Le capitaine de la patrouille faisait du zèle. Sûrement un homme de principes qui se considérait totalement dévoué à “la cause” et à son piètre souverain. Ce genre de personnes qui aimaient se croire incorruptible, mais Ald’ar savait que ce genre d’hommes n’existait pas; seule variait la quantité d’or nécessaire pour faire fléchir une âme réticente.  Le mercenaire eut un petit sourire en coin alors que le credo de son organisation résonnait dans son esprit.

“Vends moi ton âme, je te donnerai de l’or.”


Heureusement pour eux, les preuves manquaient pour pouvoir incriminer cette terrible scène aux deux étrangers. De toute façon, sur ce point là, le Lossoth n’avait pas menti; ils étaient bien innocents dans cette affaire et avait été tout aussi surpris en découvrant ce macabre spectacle. Toutefois, les gardes de Lossarnach semblaient décidé à montrer les muscles face à cette bande de mercenaire qui défiait indirectement leur autorité depuis leur arrivée controversée dans la région. Le capitaine ne les ménageait pas et exigea d’eux qu’ils partagent toutes les informations qu’ils avaient concernant leur enquête, demanda où se trouvait donc le troisième larron et leur interdit de quitter la région. Autant de choses visant à établir une hiérarchie claire. Au vu de la situation, le Bras de Fer jugea que la coopération était la seule solution viable, du moins une simulation de coopération.

Tout le mal que se donnait ce capitaine pour retrouver ce meurtrier amusait quelque peu Ald’ar. Cette naïveté était presque touchante. Il espérait sincèrement pouvoir retrouver ce meurtrier sur les grandes routes en quadrillant les principales voies d’accès à la région; comme si les personnes derrière le cambriolage des Caves d’Or seraient assez stupides pour se faire avoir de la sorte.  Car il en avait l’intuition, le meurtre de Medved était bien lié au vol du Bourgeois. Ils s’agissaient là de professionnels, probablement venus de loin pour accomplir leurs méfaits, et qui avaient bien pris soin de laisser ici pour effacer méthodiquement toute trace qui permettrait aux enquêteurs de les retrouver. Une partie d’entre eux se trouvaient d’ailleurs probablement très loin de Lossarnach, avec les artefacts dérobés, et tout espoir de les retrouver semblait bien vain. Mais avec cet assassinat, tout indiquait qu’au moins un de leur complice se trouvait toujours dans les alentours et les  mes Perdues avaient tout intérêt à le retrouver les premiers pour honorer leur contrat.

L’ancien sbire de l’Ordre de la Couronne de Fer répondit le plus calmement du monde à l’officier.

“Je comprends tout à fait vos directives Capitaine et je n’ai nulle intention d’y déroger. Vous savez vous et moi, au fond nous sommes identiques, nous essayons simplement de faire notre travail correctement. Nous menions simplement une enquête privée pour le compte du Bourgeois, afin de l’aider à réparer les dommages qui lui ont été faits. Un simple service rendu à un de nos amis , rien d’illégal ou d'inacceptable à ma connaissance. Au cours de nos recherches nous avons entendu que cette demeure appartenait à un respectable seigneur portant beaucoup d’intérêts aux artefacts exotiques et  objets venus d’ailleurs. Une piste bien faible mais un lien suffisant pour que nous désirions la creuser en venant ici. Malheureusement en arrivant ici, nous sommes tombés sur ce bien triste spectacle.
Quant à notre compagnon, eh bien, il est simplement retourné dans notre humble demeure pour s’y reposer. Les derniers jours ont été particulièrement éprouvants pour lui.”


Le Lossoth fit un signe des mains respectueux en direction de l’officier, comme pour illustrer son obéissance.

“Comprenez Capitaine que notre but est nullement d’entraver votre enquête, bien au contraire. Si nous pouvons vous aider de quelque manière que ce soit, nous en serions ravis; mes hommes sont braves et ont les sens affûtés.”

Sur ces mots aussi mielleux que mensongers, le Lossoth fit signe à son compère de le suivre à l’extérieur. Il était temps de rentrer au bercail pour le moment, en espérant que Nomuas les y attendait avec des informations récoltés lors de son périple souterrain.


A leur arrivée dans la fameuse Grande, quartier général des  mes Perdues situé en périphérie de la ville, leur voeu fut exaucé: l’Eldar s’y trouvait, nonchalamment assis sur une chaise en bois, jouant avec la pointe de sa dague. A leur entrée dans la bâtisse, il se redressa légèrement et parla de sa voix toujours aussi calme et monocorde.

“Les souterrains étaient bien sombres et moi-même avait bien du mal à y voir quelque chose. Pourtant certaines traces que j’y ai vu ne trompent pas, il y a bien quelque chose ou quelqu’un de violent dans ces tunnels. Le meurtrier les a très certainement empruntés.
-Et tu n’as pas pu suivre la piste.
-Sans la carte c’était mission impossible, les bifurcations y sont nombreuses et avec l’obscurité qui régnait j’aurai eu tôt fait d’y tourner en rond. J’ai jugé plus préférable de vous retrouver avant de retourner dans ces souterrains avec un plan d’action.”


Ald’ar acquiesça d’un mouvement de tête alors que Lagor montrait quelques signes de nervosité.

“Mais comment y retourner, la maison de Goldenbar est probablement bouclée et surveillée?
- Nous pouvons passer pas les Caves d’Or…il y  a un accès rappelle toi…
-Oui mais...mais… c’est que c’est un peu étroit."
Rétorqua la colosse qui essayait tant bien que mal de garder sa prestance.

Ald’ar répondit avec un sourire malicieux.

“Voyons, je suis certain qu’en poussant un peu tu réussiras à passer…”


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C’est ainsi que les trois mercenaires se retrouvèrent à nouveau à l’entrée des Caves d’Or où Geoff les accueillit avec toujours aussi peu de civilité. Les tâches avaient été savamment divisés entre Lagor et Nomuas qui s’aventureraient, avec torches cette fois-ci, au sein des tunnels, tandis qu’Ald’ar partagerait la progression de l’enquête avec Asthrabal dans l’espoir de glaner des informations supplémentaires. Ils durent cependant dûment négocier avec les gardes des lieux pour obtenir une audience avec le riche négociant qui semblait bien occupé. Bien entendu, on leur confisqua à nouveau leurs armes même si l’elfe et Lagor obtinrent le droit de les récupérer juste avant de pénétrer dans les souterrains. La panthère d’Esgaroth n’eut d’autre choix que d’enlever son armure massive pour pouvoir passer, non sans difficulté, dans le passage creusé dans la pierre. Heureusement pour lui, le tunnel s’élargissait au fur et à mesure. Munis chacun d’une torche et d’un sabre, ils s’engouffrèrent dans les profondeurs de la vallée, prêts à retrouver la bête. Et, au fond, une partie d’eux espérait sincèrement qu’il s’agissait bien d’une bête.

Ald’ar quant à lui faisait à nouveau face au Bourgeois. L’homme semblait épuisé et le vol récent semblait l’avoir grandement affecté. Il savait Asthrabal jeune, pourtant il paraissait avoir une bonne dizaine d’année de plus que son âge réel. La richesse pouvait parfois aussi être un fardeau. Le Lossoth choisit la transparence en expliquant le déroulé de l’enquête en omettant aucun détail; une relation de confiance était primordiale entre le client et les mercenaires. Il exprima également son inquiétude concernant l’ingérence d’Artheyrn dans cette affaire qui ne le regardait pas.

“Les malfaiteurs ont probablement fui la région depuis plusieurs jours mais tout porte à croire que un ou plusieurs de leurs complices se trouvent toujours ici pour effacer les traces de leur passage. Et la famille Goldenbar semble bien avoir un lien avec tout ceci, en particulier sa fille. Dites-moi, mon cher, que savez vous d’elle? Avez-vous déjà eu des contacts avec cette famille? Ou avec leur domestique qui semblait en savoir trop? “
Sujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs
Learamn

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Rechercher dans: Les Caves d'Or   Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs    Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 24 Juin 2020 - 13:02


Nomuas mit quelques secondes à réaliser qu’il connaissait cet endroit. D’ordinaire il était  très rapide à faire ce genre de connexions mais cette fois-ci il ne s’était pas du tout attendu à cela. Pourtant à mesure qu’il découvrait les vieilles fresques à moitié effacées par le temps et les fondations délabrés du bâtiment, le doute n’était plus permis. Il s’agissait bien de la bâtisse dans laquelle il avait pénétré en suivant le tunnel découvert dans les Caves d’Or. Le lien entre le vol des artefacts et la demeure des Goldenbär était désormais évident; il n’y avait encore aucune preuve que la fameuse fille soit directement mêlé à cette histoire mais ceci ne pouvait être une simple coïncidence. Soit elle était directement impliquée, soit les cambrioleurs avaient appris d’une quelconque manière l’existence du réseau souterrain et de l’implication de la dynastie du Seigneur.  Cependant les réponses qu’ils trouvaient semblaient toujours venir accompagnés de questions encore plus nombreuses. Nomuas espérait sincèrement que le gardien des lieux qu’il avait croisé quelques heures plus tôt pourrait leur fournir des éclaircissement.

Mais il déchanta rapidement.

Au centre de la salle principale gisait le cadavre affreusement mutilé du pauvre Medved. L’assassinat avait été aussi violent que sauvage, loin des méthodes de meurtres plus soignées du Sindar. Au jugé de l’état de la pièce, ’homme avait de toute évidence tenté de lutter, en vain. Ses membres déchiquetées gisaient ça et là, son corps reposait selon un angle bien peu naturel et sa face était complètement défiguré. Sans la courte barbe et ses vêtements en guenilles, il aurait eu bien du mal à reconnaître l’homme qui les avaient mis sur la piste du réseau souterrain de Jonnery. La scène macabre qu’ils avaient sous leurs yeux et les innombrables traces de griffes laissaient penser qu’une bête sauvage avait pénétré dans la maison avant de prendre son cible son seul occupant: un loup solitaire ou un ours à priori, mais ils étaient rare dans cette région sans dangers. Et puis certains détails ne collaient pas avec cette hypothèse: aucun morceau de chair n’avait servi de déjeuner à l’animal, ni empreinte de pattes dans la flaque de sang, ni même le moindre trace de poils.

L’ironie de la situation narguait avec facétie les  mes Perdues. Les mercenaires avaient été envoyés par le domestique chez Jonnery, qui les avait renvoyés à la case départ. Une case départ où ils avaient trouvé mort  le seul homme susceptible de leur fournir des réponses pour faire avancer leur enquête. Leurs mystérieux adversaires semblaient décidément avoir un coup d’avance sur eux. Peut-être même surveillaient-ils leurs avancées pour leur mettre des bâtons dans les roues.

Et pour couronner le tout voici que les gardes du Roi de Lossarnach venaient mettre leur grain de sel. Il ne manquait plus qu’eux tiens! De plus la présence des trois compères sur la scène de crime représenterait l’opportunité parfaite pour le souverain de se débarrasser enfin de ces encombrants mercenaires.

Ald’ar leva les yeux au ciel et eut un léger rictus trahissant sa nervosité. Il devait vite trouver une issue à cette situation délicate. Il y avait bien sûr l’option de l’affrontement, celle visiblement privilégiée par un Lagor qui avait déjà posé sa main sur sa garde. Ils étaient tout trois des émérites combattants et pourrait sans doute se défaire d’une patrouille de simples hallebardiers. Il ne s’agissait pas là de la Garde Montée du Roi, formée de redoutables guerriers mais d’hommes de troupes sous la houlette du Général Nofthrurm, des hommes  d’en bas souvent mal équipés et facilement corruptibles au contraire de leurs homologues du palais.  Mais aux yeux du Bras de Fer, la violence ne devait être que leur dernier recours. Son organisation venait de s’installer dans la région et commençait seulement à se faire un nom ici; mais pour le moment il valait mieux ne faire aucun écart face aux lois en vigueur au risque d’être perçu comme une menace. Ils n’étaient pas encore assez puissants pour se permettre ce genre de choses, le Roi Artheyrn était un dirigeant faible mais si les  mes se montraient comme des criminels ils perdraient sûrement l’aide financière de la Pièce ainsi que le soutien tacite du Bourgois et du Général Nofthrurm, grassement soudoyé, concernant l'existence d’un groupe de mercenaire dans la vallée.

Attaquer n’était donc pas la solution. Peut-être mentir alors ? Ald’ar était bon orateur et pourrait sûrement induire les gardes en erreur mais là encore les risques à payer étaient grands. Le moindre détail qui ne collerait pas parfaitement pourrait leur valoir une accusation de meurtre et un passage en prison.

Restait alors la dernière possibilité: coopérer.

Toutefois, désireux de ne pas mettre tous ses oeufs de la même manière il ordonna à l’elfe:

“Nomuas, tu connais cet endroit et l’entrée du tunnel. Pénètres-y et tente de suivre d’éventuels ramifications qui nous auraient échappé; nous t’y rejoindrons au plus vite. Dans le cas contraire, attends notre retour à la Grange.”

Sans carte, c’était à l’aveugle que le Sindar devait s’aventurer  dans ce véritable labyrinthe souterrain; mais quels autres choix avaient-ils? Si ses compères venaient à être arrêtés par la milice, il représentait leur dernier espoir de faire la lumière sur toute cette histoire. Il acquiesça donc d’un mouvement de tête et disparut prestement. Un instant plus tard, les hallebardiers forcèrent la porte qui s’écroula avec grand fracas.

Face aux nouveaux arrivants, le Lossoth afficha un grand sourire et écarta les bras en signes de bienvenue.

“Ah mes amis! Je vois que vous n’avez pas tardé! En voilà une bonne chose! Peut-être pourriez vous nous aider à comprendre ce qui s’est passé ici!”

Il désigna du doigt le cadavre au milieu de la pièce, affichant un expression d’horreur mêlée de tristesse habilement simulée.

“Nous enquêtons pour le compte du Bourgeois et nos recherches nous ont menées ici où nous avons fait cette terrible découverte. Pauvre homme que voilà! Les blessures laissent à penser qu’une bête s’est introduit ici mais j’ai d’autres hypothèses… Et je crois pouvoir dire que vous pouvez nous écarter de la liste des suspects. Nous venons d’arriver et regardez, nos armes sont propres et pas la moindre trace de lutte sur nos vêtements alors que vu la scène… Et puis franchement quel travail de barbare… Nous tuons certes, mais pas de la sorte.”

Il s’approcha lentement de celui qui commandait la patrouille pour continuer son opération séduction, Lagor restant,lui,  en retrait et prêt à bondir si les choses venaient à dégénérer.

“Nous cherchons les mêmes réponses mon ami; et je crois bien que nous gagnerons tous les deux à coopérer pour élucider ce tragique incident. Qu’en dites vous...Sergent?”
Sujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs
Learamn

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Rechercher dans: Les Caves d'Or   Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs    Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 8 Juin 2020 - 12:59


Ald’ar avait certes obtenu de précieuses informations auprès du cartographe. Jonnery l’avait renseigné sur l’identité supposée de la femme ayant acheté les précieuses cartes et sur l’histoire tumultueuse de sa famille avant de partager avec lui la location de leur demeure familiale. Pourtant il quittait la boutique avec plus de questions que lors de son arrivée: ce récit sur le seigneur Goldenbär et sa ligné le laissait perplexe mais c’était là l’unique piste dont ils disposaient à présent. La mystérieuse cliente s’était volatilisée avec ses acquisitions et si il n’y avait véritablement aucun lien entre la fille du riche négociant et cette personne, alors il devrait repartir de zéro. Cette enquête avait quelque chose de agaçant; à chaque fois qu’ils faisaient une nouvelle découverte et avancer dans leur enquête, de nouveaux éléments inattendues venaient se rajouter et rendre leur tâche plus compliquée. Chaque heure qui passait éloignait un petit peu plus les  mes Perdues des artefacts.

Le Lossoth partagea les informations qu’il avait récolté avec ses compères en quelques phrases concises avant de leur indiquer la marche à suivre. Lagor mentionna rapidement leur rencontre incongrue avec Dame Aelix et l’intervention des hallebardiers de Lossarnach. Le Bras de Fer fronça les sourcils en apprenant cela. Lossarnach était une région paisible et d’ordinaire sans histoires, ce qui en avait fait le premier choix des mercenaires pour établir leur quartier général sans trop faire de vagues, loin du regard des hommes les plus fidèles de Cartogan ou des influents officiers d’Osgiliath. Mais depuis quelques jours, et en particulier le cambriolage des Caves d’Or, la tension était palpable entre les différents acteurs. Blessé dans son ego, Asthrabal était devenu particulièrement irascible et son choix de s’allier avec les  mes Perdues sapait encore un petit peu plus l’autorité du Roi Artheyrn qui avait pourtant mis ses hommes les plus fidèles sur l’enquête et qui voyait d’un très mauvais oeil la montée en puissance d’un groupe de mercenaires incontrôlables sur ces terre. Le “souverain” disposait d’un pouvoir tout relatif et sa capacité de nuire était réduite à la fidélité de sa garde rapprochée; l’armée régulière ayant fermé les yeux depuis longtemps sur les activités des  mes grâce au travail de la Pièce qui s’était assuré de soutien tacite du Commandant en chef de la garnison locale. Pourtant Ald’ar avait jugé plus judicieux de ne pas faire trop de vagues et se montrer discret jusqu’à ce que son organisation croisse suffisamment pour ne plus se soucier de l’animosité du Roi. Pour le moment, les mercenaires avaient fait profil bas; une chose à laquelle l’homme du Nord était peu habituée.

Ils marchèrent ainsi près de deux heures jusqu’à l’adresse que Jonnery leur avait donné. Ils devraient y trouver ce vieux domestique; s’ensuivrait alors probablement un autre interrogatoire qui les méneraient, du moins l’espéraient-ils, sur une nouvelle piste. Ald’ar jeta un coup d’oeil en coin à Lagor et percevait sa frustration de son lieutenant. La situation ne seyait guère au colosse qui était un homme d’action et qui devait bien en avoir assez de jouer les détectives en herbe. Ald’ar lui même, malgré son expérience et son intelligence, en était un peu frustré et commençait à se demander jusqu’où tout cela allait les mener; mais il y avait de l’or en jeu. Beaucoup d’or posé sur la table par le Bourgeois. Ainsi qu’une réputation à se forger pour les  mes Perdues.

Ald’ar pénétra donc le premier dans la bâtisse qui semblait sur le point de s’écrouler. La demeure avait jadis dû être luxueuse mais les années d’abandon étaient clairement visibles: la végétation commençait à ramper le long des murs dont les bordures semblaient s’effriter.

L’endroit semblait vide. Le Lossoth cria alors à pleins poumons:

“Medved! Medved êtes vous ici? Nous venons en ami sur conseil de ce bon vieux Jonnery! Nous aimerions vous parler!”

Il n’y eut aucune réaction. Seul le silence régnait. Le mercenaire ajouta alors:

“Cela concerne votre maître, le seigneur Goldenbär... ainsi que sa fille…”


Cette fois-ci, la phrase ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd.
Sujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs
Learamn

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Rechercher dans: Les Caves d'Or   Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs    Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 14 Avr 2020 - 16:23



Avec grande satisfaction, Ald’ar fit claquer sa langue.  Jonnery ne l’avait pas trompé sur la qualité de son vin, de mémoire le Lossoth n’avait jamais eu l’occasion de goûter d’un breuvage aussi délicat. Pas qu’il fut un expert dans le domaine, loin de là, mais il savait apprécier les bonnes choses de ce monde à leur juste valeur. Il s’agissait souvent de femmes mais le vin ferait l’affaire pour le moment.  Confortablement installé dans son fauteuil, et gardant précautionneusement son bras en Fer dissimulé sous sa cape, il écoutait attentivement le récit de son hôte. Celui-ci semblait prendre énormément de plaisir à raconter son histoire mêlant à souhait rumeurs et souvenirs personnels tout en se perdant dans certains détails dont le mercenaire se serait bien passé.

Ce Seigneur Goldenbär semblait être une personnalité bien intrigante aux dires du marchand. Assez téméraire pour se lier avec les royaumes de l’Est ce qui avait fait son succès mais aussi provoqué sa chute. Il aurait sûrement fait un client idéal pour les  mes Perdues s’il avait préservé sa richesse mais Ald’ar avait assez d’expérience pour savoir qu’après chaque nouvelle saison une nouvelle fortune en chassait une autre. Ainsi Goldenbär avait sûrement dû céder sa place à des hommes comme Jillar qui avaient sû tirer le meilleur de la situation actuelle quand lui avait échoué à s’adapter au nouveau monde.

L’histoire de cet homme était certes intéressante mais n’aidait pas forcément le Bras de Fer dans ses projets. Le Seigneur se trouvait six pieds sous terre et il était effectivement peu probable que sa fille probablement morte ressurgisse soudainement pour s’octroyer cette carte si convoitée. A moins qu’elle ne se retrouve mêlée au groupe de voleurs ayant violé les Caves d’Or, mais ce scénario était pour le moins baroque. Mais rien ne devait être laissé au hasard. Il restait ce vieux domestique dans cette demeure en ruines, ce Medved, s’il y en avait un qui pouvait savoir ce qu’il était advenu de la jeune femme et sur son retour possible, ce devait être lui. Étrangement, la description de l’endroit où il se trouvait ressemblait étrangement à la maison où Nomuas avait débouché à la sortie du tunnel. Il y  avait rencontré un vieillard qui les avait envoyé ici même. Ce pouvait être rien de plus qu’une coïncidence mais rien ne devait être laissé au hasard.

“Passionnante histoire!
Fit Ald’ar avec un air enthousiaste qui n’était qu’à moitié feint. Décidément les gens de ma région ont le goût du récit et de l’aventure, pas comme ces citadins à l’esprit étriqué qui peuplent la Cité Blanche.”

Il reprit une gorgée de vin en s’efforçant de ne pas paraître trop rustre dans sa manière de boire. Jouer au noble n’était de toute évidence pas l’aspect de son métier qu’il préférait.

“Mais ma curiosité pour ces tunnels ne s’en retrouvent que plus renforcé. Imaginez, je dis bien imaginez, que cette famille soit lié à tout cela. Bien sûr, vous avez raison les chances sont minces mais cela vaut le coup d’essayer. Cette demeure du Seigneur; où se trouve-t-elle? Ce Medved, où puis-je le trouver? Peut-être se rappelle-t-il même de mon père!”

La piste était maigre mais elle avait le mérite d’exister. Et en l’absence de toute autre option, le Bras de Fer se devait de la creuser.


----------------------------------------------------------------------------------
La réponse plutôt froide de la jeune femme au corset surpris légèrement l’elfe. Nomuas n’avait clairement pas l’habitude d’être ainsi pris de haut, mais il se contenta de hausser simplement un sourcil avec un petit sourire en coin.  Le cran dont elle faisait preuve était plutôt appréciable pour des mercenaires de leur espèce. Celle qui devait être sa servante posa alors une main sur le bras délicat de sa maîtresse, l’air quelque peu inquiet. Un peu plus loin, une patrouille de gardes de Lossarnach intrigués par la présence de ces deux énergumènes auprès de l'aristocrate venaient à leur rencontre. L’elfe échangea un regard avec son compère et fit un pas en retrait pour s’effacer, de toute évidence il n’était pas le mieux placé pour poursuivre la conversation. Il n’aimait pas particulièrement l’idée de laisser le colosse user du verbe qu’il maniait bien moins efficacement que sa lourde épée.

Lagor  inclina légèrement la tête en signe de respect:

“Toutes nos excuses Ma Dame si nous vous avons fait offense. Là n’étaient nullement nos intentions. Je dois dire que je ne m’attendais pas forcément à croiser ici la ravissante épouse d’un haut dignitaire de l’armée du Gondor; mais au fond en y réfléchissant c’est logique la région est si belle et verdoyante. Quant à ces fleurs…”

Son regard sombre était dorénavant dirigé vers le panier en osier rempli de tulipes de la vallée d’Imloth Melui.

“ Quant à ces fleurs je dois admettre que j’en ai rarement vu de si resplendissantes. Que ce soit à Esgaroth, Dale ou dans les oasis du Harad lointain.”


Nomuas restait parfaitement impassible mais était quelque peu amusé par les dires de son collègue. Jamais il n’aurait imaginé la panthère d’Esgaroth en romantique poète s’émouvant à la vision de champs fleuris.  Lagor ajouta alors sur un ton assez bas en pointant les gardes qui approchaient d’un subtil mouvement du menton:

“Nous sommes ici en amis, voire même peut-être pourrions nous travailler à l’avenir au service de votre éminent époux. J’espère simplement qu’ils se montreront aussi compréhensifs que vous l’êtes.”
Sujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs
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Rechercher dans: Les Caves d'Or   Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs    Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 8 Nov 2018 - 11:37


Décidément les gens avaient la langue bien pendue dans la région. Entre le vieillard qui s’était entretenu avec Nomuas et cet antiquaire de nature bien curieuse les  mes Perdues avaient aisément recueillies de précieuses informations pour leur mission.  Cela leur avait un peu facilité la tâche jusque là. Ald’ar avait été élevé dans la Baie de Forochel au milieu d’un clan où les paroles étaient rares et précieuses, les Lossoth étaient des taiseux de nature, préférant garder leur  force pour braver le froid glacial que pour chercher à entendre les derniers potins portant sur la fille du chef de clan. Sa carrière dans l’Ordre de la Couronne de Fer n’avait également pas été caractérisée par de longues discussions, la hiérarchie y était très verticale et le secret était de mise pour préserver la sécurité de l’organisation : une pie trop bavarde finissait le plus souvent en oiseau mort.  Cependant la dimension loquace des habitants de la région plaisaient beaucoup au mercenaire, lui qui avait un goût prononcé pour la théâtralité et les longues tirades ampoulées: ici il avait peut-être trouvé un public idéal qu’il cherchait depuis des années. La mention de Pavlan Jillar, qualifié de “picsou” ( ce qui n’était pas faux), amusa grandement un Ald’ar pour qui il était le principal soutien financier. Le bougre était connu dans le coin, pas forcément en sainte odeur, mais son influence et son pouvoir étaient certains ce qui ouvrait de belles perspectives aux  mes Perdues.

Ils furent interrompue par  l’arrivée inopportune de deux femmes dont les vêtements et l’attitude trahissaient leur appartenance à la haute classe sociale; particulièrement pour la femme au teint albe dont les manières , les luxueux atours et surtout la naïveté étaient caractéristique  de la noblesse gondorienne. Avec un sens du commerce certain, Jonnery parvint à faire avaler à la jeune femme une histoire fantasmagorique sur le passé d’une dague, certes de bonne facture mais qui n’avait certainement jamais été ceinte à la ceinture d’un général du Roi Elessar , ni même d’un de ses écuyers d’ailleurs. La mention du Numénoréen Noir arracha un sourire amusé à Ald’ar.  L’antiquaire était finalement plus malin que ce qu’Ald’ar pensait; la clientèle venant de Minas Tirith était aisément impressionnable mais faire passer une simple dague pour une relique du Troisième  ge à la valeur inestimable tenait du coup de maître. Le plus bluffant dans cette manoeuvre commerciale était sûrement que la jeune femme sortirait de la boutique en ayant le sentiment d’avoir fait une bonne affaire.

Les deux Gondoriennes finirent par sortir, fières de leur acquisition et le Bras de Fer, resté jusque là silencieusement en retrait s’approcha à nouveau du comptoir où le propriétaire de lieux le bombarda de question. Ald’ar prit quelques secondes pour réfléchir à ses réponses; face à une clientèle naïve, Jonnery était parvenu à vendre son histoire grotesque mais face à un homme moins dupe, le vendeur était sûrement capable d’avoir une approche plus subtile pour entourlouper son potentiel client. Le Lossoth se méfiait de lui et choisit bien ses mots pour recueillir les informations qu’il était venu chercher. Finalement il y avait aussi sûrement des choses à apprendre dans les méthodes de Jonnery

“Je dois admettre que votre sens du commerce est assez impressionnant. Ces gens sont peut-être dépourvus de passion mais leur bourses, elles, sont bien remplies. Il n’y a aucune honte à en profiter en petit peu.”

Le Lossoth s’éloigna du comptoir pour parcourir les rayons d’un regard distrait.

“Vous savez mon père n’était au départ qu’un modeste artisan: un tailleur-sculpteur au talent certain. La réussite vint quand il se fit remarquer d’un noble de la capitale qui l’a pris sous son aile et lui a ouvert les portes de la haute société du royaume. Il avait certes beaucoup de talent mais je retiendrais surtout son sourire espiègle quand il parvenait à soutirer des sommes gigantesques pour de simples babioles qu’il avait mis à peine une heure à confectionner.”

Ald’ar fit mine d’adopter une expression déçue quand l’antiquaire lui annonça que la carte avait été achetée près d’un mois plus tôt. Mais en réalité il jubilait intérieurement: il tenait certainement sa première  piste vers les malfaiteurs. Cela méritait d’être approfondie sans se précipiter comme il l’avait fait pour le chat du seigneur Oriental quelques mois plus tôt mais une carte d’un réseaux de galeries méconnues de tous vendue juste avant le cambriolage des Caves d’Or du Bourgeois? Ce ne pouvait décemment pas être une coïncidence.
Le Lossoth fit donc mine de s’intéresser aux divers cartes, au demeurant de très bonne facture, que lui proposait le marchand pour poursuivre la conversation.

“Je dois reconnaître que la précision de vos cartes sont très appréciables. Elles pourraient m’être utile pour mes futures voyages.”


En réalité ce genre de plans détaillés de divers régions adjacentes pouvaient être grandement utiles pour de futures opérations pour le groupe de mercenaire. Ald’ar savait d’expérience qu’une bonne connaissance du terrain était un atout primordial voire nécessaire à la réussite d’une mission. Il indiqua à Jonnery les cartes qui avaient attiré son attention et en paya le prix qui lui semblait plutôt honnête.

“Mais dîtes-moi mon ami. Je suis vraiment curieux à propos de la carte sur le réseau de galeries. C’est un sujet qui m’intéresse au plus haut point, il y a si peu de personnes avec qui partager sur la question et encore moins qui en ont une connaissance détaillée. Ce seigneur Goldenbär, ou plutôt sa fille, saurez vous où je peux la trouver ? Peut-être pourrais-je la convaincre de vous prêter quelque temps sa précieuse acquisition pour que vous puissiez la dupliquer.  Ne vous inquiétez pas j’y mettrai le prix.  Vous m’avez dit qu’elle n’habitait plus dans la région. Pourquoi est elle donc partie? Fuyait-elle quelque chose? Pardonnez mon ignorance mais j’ai été éloigné de Lossarnach pendant tant d’années que parfois sur certains sujets je me sens comme un véritable étranger.”


---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

A l’extérieur de la boutique, Lagor attendait avec impatience que les deux femmes qui étaient rentrées dans le magasin en sortent. Le décolleté plongeant de celle qui était luxueusement vêtue représentait un spectacle aguicheur et bien plaisant pour la Panthère d’Esgaroth dont le quotidien n’était que très rarement agrémenté de ce genre de douceur.
Alors quand il la vit pousser la porte et s’avancer en compagnie de son “amie” et de sa nouvelle acquisition soigneusement empaquetée, le colosse s’approcha de quelques mètres pour admirer l’harmonie des traits blancs de la noble gondorienne.
Nomuas, lui aussi observait la distinguée cliente mais pour des raisons bien différentes. Il ne ressentait aucune attirance physique pour cette mortelle fardée de toute parts. Ce qui attira son attention c’était avant tout ses vêtements qui en disaient long, surtout cette paire de gants en délicate dentelle blanche. Peu de monde s’habillait de la sorte: seuls les plus riches des bourgeois du royaume et la haute noblesse arborait de tels ornements et qui disait riche disait le plus souvent puissant.
Les  mes Perdues en étaient encore à un stade embryonnaire mais la mise en place d’un réseau solide d’influence, élément absolument primordial à la réussite de leur entreprise, prenait progressivement forme.  Les mercenaires avaient besoin de contacts parmi les puissants pour s’y forger une réputation et décrocher des contrats juteux. Peut-être que ces femmes représentaient une porte d’entrée vers ce monde.
Sans se soucier du regard interrogateur et un brin jaloux de son comparse, le Premier Né s’approcha d’un pas vif vers ces dames.

“Mes Dames. Veuillez m’excuser mais nous ne sommes pas du coin comme vous pouvez vous en douter et nous nous sommes quelque peu égarés en cherchant à rallier Osgiliath. Auriez-vous une idée de la meilleure route à suivre? Mon ami est allé chercher la réponse chez cet antiquaire, peut-être l’avez vous croisé… Je suis, moi, plus enclin à chercher du soutien auprès de deux femmes pleine de grâce et de charme et dont la beauté fait honneur à ce royaume qu’à un vieux marchand aigri.”


Son regard perçant fut alors attiré par l’objet emballé dont la forme était sans équivoque. Nomuas prit un air exagérément intrigué :

“ Une arme? Qui donc craignez vous si fort que vous ayez recours à une lame? N’avez vous donc personne pour assurer votre protection?”
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Rechercher dans: Les Caves d'Or   Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs    Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 28 Sep 2018 - 12:01


Six pourcents pour les artefact, deux de plus si les cambrioleurs étaient ramenés sans compter la mise à disposition des ressources non négligeables de la Compagnie du Sud, cette fameuse guilde marchande à l’influence considérable dans la région qui régulait une majorité écrasante du commerce effectué et au sein de laquelle le Bourgeois occupait une place de choix. D’ailleurs l’annonce qu’en cas d’échec aucun marchand de la Compagnie ne ferait plus jamais appel à leurs services arracha une grimace au Lossoth, si cela venait à arriver ce serait clairement un frein au développement des  mes Perdues. Les grands commerçants soucieux de protéger un convoi proposaient très certainement les contrats les plus juteux et les moins risqués pour un groupe de mercenaire.  Et comme tout négociant qui connaissait un minimum de succès faisait partie de la Compagnie du Sud, tout cela risquait de se compliquer si il ne donnait pas satisfaction à Asthrabal; il faudrait alors prospecter des contrats dans d’autres région plus éloignées où la présence de la Compagnie était moins écrasante ou alors aller jusqu’à songer de proposer leurs compétences aux autorités officielles qui, disait-on, avaient de plus en plus de mal à assurer la sécurité aux frontières. Mais l’heure n’était pas de penser à l’échec, ce n’était pas même envisageable. Le propriétaire de lui récupérerait ses biens et se chargerait de recommander les services des  mes Perdues à tous ces “amis” fortunés de la Compagnie. Le succès ne leur rapporterait pas seulement l’argent promis par le Bourgeois mais aussi une solide réputation qui pouvait leur promettre un avenir radieux .
Le Bras de Fer  passa un doigt sur ses lèvres violacées avant de dire avec un sourire satisfait.

“Je vois que votre réputation d’habile négociateur n’est pas surfaite. Mais je crois que nous avons trouvez un terrain d’entente. Marché conclu!”


Il serra avec force la main que son nouvel employeur lui avait tendu, ce dernier n’y mit d’ailleurs pas la même vigueur et le mercenaire devina la profonde lassitude qui accablait le commerçant. Il ne connaissait son âge exact mais il le savait bien trop jeune pour que ses tempes déjà grisonnantes et son air fatigué ne soient qu’une conséquence naturelles des années qui passaient. L’ancien agent de l’Ordre ne savait quel Mal pouvait bien ronger son interlocuteur mais là était probablement un sujet qui mériterait d’être creusé un peu plus tard.

“Mon associé, Pavlan Jillar, viendra vous rendre visite dans les prochains jours pour une rédaction en bonne et dûe forme du contrat. Au plaisir mon cher Asthrabal; nos lames ne vous décevront point.”

Il se leva finalement, prêt à sortir récupérer ses effets et surtout ses armes sans lesquelles il se sentait impuissant voire même nu.  La guerre était ce qui le définissait, il n’avait jamais vraiment rien fait d’autre dans sa vie à l’exception de sa jeunesse dans un clan chasseur près de la Baie de Forochel. Pour lui, avoir une épée ceinte revenait au peintre emportant son pinceau partout où il se rendait, c’était vital.  Mais alors qu’il s’apprêtait  à quitter les lieux la porte s’ouvrit, laissant apparaître Geoff ainsi que la silhouette imposante de Lagor. Les deux hommes avaient trouvés dans la galerie découverte un peu plus tôt derrière la tapisserie: une figurine de bois peint représentant un fier paon faisant la roue. Un objet intrigant dont la présence dans le tunnel était des plus surprenantes. Asthrabal s’en saisit, l’examina puis feignit l’indifférence face à cet objet apparemment “sans importance; toutefois la force avec laquelle il pressait l’oiseau inanimé dans ses mains indiquait tout autre chose. Ald’ar le remarqua mais n’en montra rien; il indiqua simplement à Lagor de le suivre et partit, décidé à retrouver ces voleurs.



Nomuas les retrouva non loin de là quelques dizaines de minutes plus tard. L’Eldar était revenu avec de précieuses informations qui leur indiqua la marche à suivre. Il leur raconta sa rencontre avec le vieillard à l’autre bout de la galerie et ce dont il avait pu en tirer concernant le réseau qui parcourait la ville de Lossarnach.
Les trois acolytes décidèrent de ne pas gaspiller la moindre seconde et, après avoir récupéré leurs montures, ils mirent le cap vers la vallée d’Imloth Melui où résidait le cartographe qui était susceptible d’avoir divulgué des indications ayant servi aux voleurs.

“Des voleurs..
.fit Ald’ar avec dédain. Je n’ai jamais aimé cette race, bien souvent des lâches et piètres combattants profitant de la faiblesse de l’autre pour s’enrichir sans risques et qui mouillent leurs braies crasseuses à la moindre opposition.”

Le Lossoth était loin d’être un enfant de coeur et il n’avait jamais rechigné à commettre de nombreux crimes pour de l’argent mais jamais il ne s’était rabaissé au rang de ces malfrats miteux. Il voyait dans la criminalité, comme dans tout autres domaines, différentes classes allant de la noblesse aux pratiques les plus viles. Le mercenariat revêtait une véritable grandeur; on risquait constamment sa vie pour un travail, on se mettait en danger et il fallait compter sur ses compétences et son courage pour réussir. Nulle place n’était réservée pour les pleutres ou les faibles chez les  mes Perdues. Dans un autre registre, les assassins méritaient aussi leurs gains de par leur talent sans commune mesure. Mais les voleurs ou autres pirates, là était bien la classe la plus vile des criminels; rien de plus que des couards ayant trouvé des innocents plus faibles pour leur soutirer leur bien ou des parasites entrant lâchement dans les demeures pour prendre en cachette des objets de valeurs. Ald’ar les méprisait au plus haut point.

Ils quittèrent la cité de Lossarnach au trot avant d'accélérer légèrement la cadence jusqu’à Imloth Melui. Si les deux lieux étaient très proches, ils se différenciaient grandement par leur panorama et leur population. Au contraire de Lossarnach qui rassemblait tous les niveaux de strates sociales et qui présentait une architecture aussi varié que disparate à mesure que l’on s’éloignait du centre ville, Imloth Melui était en grande majorité habité par des membres de la noblesse gondorienne qui avait ici acheté de grandes résidences qui s’étendaient sur des lieux à la ronde. Une bonne partie de ces habitations à la fois pittoresques et très confortables étaient d’ailleurs vide, leur propriétaire passant la majorité de leur temps dans les grandes villes du royaume, ne venant ici que quelques semaines par an pour des vacances qu’ils considéraient comme bien mérité loin de l’agitation de Minas Tirith et des troubles d’Osgiliath. Il fallait dire que le tableau bucolique que donnait à voir la vallée avait un réel charme, le village avait un côté riant et hautement apaisant, la sérénité qui y régnait était telle que l’on pouvait entendre le ruissellement du petit cours d’eau qui traversait le bourg, les rues parfaitement pavées étaient nettoyées avec soin et les multiples petits squares souvent ornementé d’une fontaine d’eau claire renforçait le caractère distingué du lieux. Les champs de fleurs de toutes les couleurs s'étendaient à proximité du village: il y en avaient de toutes les couleurs et de toutes les formes donnant un aspect chatoyant et quasiment merveilleux à la vallée renforcée par la magnificence des Montagnes Blanches à l’arrière plan. Le commerce était très limité à Imloth Melui contrairement à Lossarnach, centre névralgique du “Grenier du Gondor” et où l’un des marchands les plus célèbres du royaume s’était établi; mais c’était pourtant bien ici que l’on faisait pousser les plus belles mais aussi les plus chers fleurs du Gondor, régulièrement des convois partaient en direction de la capitale où les citoyens les plus fortunés pourraient acquérir une rose ou une tulipe de Lossarnach: une des nombreuses marques de luxe indispensable à la bourgeoisie ou la noblesse gondorienne.

Les  mes Perdues arrivèrent finalement, après une demi-journée à cheval, à l’entrée d’Imloth Melui. Nomuas désigna alors une des premières bâtisses de la bourgade: c’était la boutique de l’antiquaire dont le vieillard prolixe avait fait mention.  La maison était de taille moyenne et semblable à toutes les autres et seul l’écriteau “ Jonnery: Cartes et Antiquités” pouvait renseigner les passants sur le fait qu’il s’agissait en réalité d’une boutique et que la porte leur était ouverte.

“Attendez moi ici. Je vais y aller seul pour ne pas éveiller trop de soupçons. Mais tenez vous prêt à intervenir au signal.” ordonna le Bras de Fer en mettant pied à terre.


S’il rentrait dans la boutique en compagnie d’un colosse à la peau sombre lourdement armé ainsi que d’un elfe à l’allure très inhabituel, le vendeur aurait alors toutes les raisons du monde pour se méfier. Pour le moment l’approche pacifique semblait préférable.

Le Nordique poussa la porte en bois qui souleva un volute de poussière sur son passage et pénétra dans la pièce faiblement éclairé en faisant grincer le parquet quelque peu vieilli. Les antiquités exposés n’avaient vraisemblablement rien d’exceptionnel et semblait plutôt destiné aux nobles gondoriens en quêtes de décorations pour leur résidence secondaires. Toutefois ce furent les nombreuses cartes, enroulées sur elles-même et déposées dans une bibliothèque derrière le comptoir qui attirèrent l’oeil gris et perçant du mercenaire. Après avoir fait semblant de parcourir les rayons durant quelques secondes il s’approcha et salua l’antiquaire qui s’enquit de l’objet de cette visite.

Ald’ar caressa sa moustache ce qui lui donnait l’air détendu aux yeux d’un étranger même s’il s’agissait en réalité d’un toc indiquant qu’il montait un mensonge pour obtenir quelque chose.

“Je suis Forenbel Afedon de Minas Tirith. Voyez-vous, mon père venait de la région et y passé près de quarante ans avant de partir s’installer à Minas Tirith pour sa carrière. Il est revenu à Lossarnach il y a quelques temps pour y passer les dernières années de sa vie. Une retraite dorée et méritée qui s’est achevé il y a quelques semaines lorsqu’il nous a quitté.  Peu de temps avant sa mort il m’a parlé de son ancienne maison d’Imloth Melui et en guise d’hommage je me suis promis de la racheter et d’en faire une résidence pour la famille Afedon.”



Le Lossoth marqua une pause, à présent que le contexte était posé il pouvait en venir à ce qui l’intéressait.

“Mais mon père a aussi fait mention d’un réseau de galeries qui parcourait les principaux villages de la région ainsi que sa capitale et qui serait laissé à l’abandon. Selon lui seules les familles ancestrales ont connaissance de ce réseau dont l’existence est transmise de génération en génération. Je ne peux vous cacher que cette histoire m’a intriguée au plus haut point, tout cela est plutôt surprenant et plutôt unique dans tout le royaume. Et j’ai entendu dire que vous étiez en quelque sorte un spécialiste de la question… Me trompes-je?”


Une approche trop brusque d’un informateur dans les bas-fonds de la Cité Blanche avait par le passé failli coûter cher au Bras de Fer qui cette fois préférait prendre des pincettes
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Rechercher dans: Les Caves d'Or   Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs    Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 2 Sep 2018 - 23:20

Ald’ar émit un petit rire  et sourit au Bourgeois qui, confortablement installé dans son luxueux fauteuil, sirotait un verre de vin avec délicatesse. Un tel degré de raffinement qui contrastait réellement avec la vie austère à laquelle le Nordique avait eu droit. Depuis sa naissance il avait dû braver les éléments et la mort qui guettait les habitants de l’inhospitalière Baie de Forochel, il avait mené une vie de combattant, de mercenaire arpentant les routes du continent sans avoir ni foyer ni famille. Il s’était souvent contenté du strict minimum au niveau du confort ou du niveau de vie, s'accommodant souvent de bien peu; il se plaisir à dire que cette vie “à la dure” avait forgé sa résilience.  Il ne regrettait pas  d’avoir mené ce mode de vie mais il n’avait  jamais non plus caché son attirance pour le luxe tel qu’il se présentait sous ses yeux dans les Caves d’Or. S’il avait quitté son peuple, les Lossoth, c’était aussi dans l’espoir de rencontrer le succès ailleurs, dans des terres plus civilisée, bien loin de la précarité du Nord lointain. Et aujourd’hui après les récompenses conséquentes reçues de la main du seigneur oriental quelques semaines plus tôt et la mise en place de son projet de mercenariat à grande échelle, il sentait que bientôt peut-être ce serait à lui d’être assis dans un fauteuil de velours à se sustenter des mets les plus distingués. L’histoire d’Ald’ar Omenuir s’apparentait à celle de la brute qui se rêvait dandy et du grognard qui se voyait muscadin. Mais le monde bourgeois des affaires n’était pas une arène moins féroce que celle des gladiateurs, on y retrouvait les mêmes ennemis prêt à vous faire mordre le sable pour défendre au mieux leurs intérêts et à ce petit jeu là Asthrabal avait bien plus d’expérience que l’ancien Lefnui dont l’art de la négociation n’avait pas toujours été vraiment exemplaire. Ceux qui avaient servi sous ses ordres lors du sac de Fondcombe s’en souvenaient sûrement très bien.  

Comme attendu l’offre gourmande d’Ald’ar ne connut pas l’adhésion du propriétaire des lieux mais la contre-proposition qui suivit restait tout de même alléchante. Le Nordique ne savait pas vraiment grand chose de la nature des biens dérobés mais leur valeur semblait bien conséquente au vu de l’inquiétude du Bourgeois et des moyens investis pour en retrouver la trace.  La perspective de toucher six pour cent de leur valeur était vraiment encourageante même s’il se rendait maintenant compte que la présence de Palvan dans de telles circonstances aurait été précieuse. Il aurait sûrement mieux mené les négociations qu’un Ald’ar un peu perdu dans tous ces chiffres face à l’un des marchands les plus influents et renommés du continent et tête pensante de la Compagnie du Sud.

Par contre il y avait bien une donnée que le Lossoth était mieux capable d’analyser que n’importe quel négociant du  royaume : le degré de faisabilité d’une mission. Quand on parlait d’opération de terrain le mercenaire était dans son élément et ses quelques décades d’expérience en la matière jouaient en sa faveur. Et en l'occurrence la demande du Bourgeois relevait quasiment de l’impossible.  Se sentant en confiance sur ce sujet, Ald’ar commença avec cela:

“ Compte tenu du temps écoulé depuis le cambriolage, les malfaiteurs pourrait être à des dizaines voir des centaines de lieux de Lossarnach; peut-être se sont-ils même dispersés aux quatres coins des Terres du Milieu. Les ramener vivant et apte à parler ne sera alors clairement pas une mince affaire. Une telle mission est bien évidemment dans nos cordes mais au vu de sa complexité il faudra revoir votre offre à la hausse. Voici ma proposition: six pour cent pour les artefacts et on monte à neuf si je vous ramène les cambrioleurs en bon état plus le droit de disposer d’eux une fois que vous aurez mené votre petit interrogatoire. A cela il faudra aussi compter un certain soutien financier,logistique et politique pour pouvoir mener à bien notre mission.”


En effet de tels professionnels capables de s’introduire dans les Caves d’Or lourdement gardées pourraient faire d’excellentes recrues pour les ¨ mes Perdues.

“Si nous sommes d’accord alors je vous laisserai régler les termes du contrat avec mon associé M.Jillar”.

Faisant mine de se redresser, Ald’ar tendit sa main valide à son nouvel employeur.

“Alors ...Marché conclu?”


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Le vieil homme était très bavard, trop bavard même pour un Nomuas qui chérissait avant tout le silence et la discrétion mais dans le cas présent le tempérament babillard de l’inconnu était une aubaine; d’autant qu’il semblait savoir pas mal de choses sur ces tunnels. L’Eldar prit donc son mal en patience et s’efforça d’adopter un ton plus bienveillant que le premières paroles échangées. Il se détendit et accepta avec un sourire faussement reconnaissant de s’asseoir en face du vieillard qui lui servit du thé.  Il n’en but pas une goutte, des siècles d’activités dans le milieu de l’espionnage et de l’assassinat l’avait rendu complètement paranoïaque sur ce genre de chose et jamais il ne mangeait ou ne buvait ce que lui tendait un inconnu, il avait lui-même tellement de fois tuer en glissant quelques gouttes de poison mortel dans un breuvage destiné à une cible. Néanmoins pour ne pas éveiller le moindre soupçon il porta la tasse à la bouche et fit mine de boire quelques gorgées tout en écoutant attentivement le discours verbeux de son interlocuteur. Au milieu du flot d’informations inutiles et anecdotes inintéressantes au possible il y avait quelques pistes qui pouvaient se révéler précieuse pour la suite.  Ainsi un réseau de galerie parcourait la ville en cas d’attaque, donc le tunnel qu’il venait d’emprunter n’était pas le seul; le caractère désuet de ces installations pouvait aussi en faire un passage privilégié pour les malfaiteurs pourvu qu’ils en aient connaissance.

Nomuas reposa délicatement sa tasse et demanda d’une voix suave et chantante. Si son apparence n’avait plus grand chose à voir avec celle de ses semblables, le ton de sa voix et son caractère envoûtant n’avait par contre pas changé depuis sa jeunesse passées à Vertbois.

“Mais dîtes moi mon ami; existe-il une carte ou quelque document sur ce système de galerie pour  y voir plus clair. Vous qui semblez bien connaître ce système , je vous en prie éclairez moi , cette sagesse, cette connaissance est-elle connue de tous ici et au-delà. Qui en connaîtrait assez sur ces galeries pour pouvoir les emprunter à leur guise sans éveiller le moindre soupçon afin de circuler dans la ville et de pouvoir entrer n’importe où, y compris dans les endroits les mieux protégés?”


Il fit à nouveau mine de boire avec satisfaction.

“Toutes ces questions peuvent vous sembler étrange mais votre histoire de galerie à hautement éveillé ma curiosité. Je me suis récemment installé dans la région et aie emprunté ce tunnel par pur hasard mais tout ceci m’intrigue au plus haut point, je dirais même que cela m’excite.”


Nomuas en faisait peut être un peu trop mais il avait le pressentiment qu’avec cet homme la nuance et la subtilité n’était pas forcément requises pour obtenir au plus vite des informations, il avait choisi d’y aller avec des gros sabots pour le flatter et le mettre en confiance.

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De son côté Lagor avait également trouvé quelque chose : une figurine peinte en bois représentant un paon faisant la roue. Elle avait été placée dans la galerie empruntée un peu plus tôt par son acolyte aux oreilles pointues qui l'avait renversé sans s'en rendre compte. Le colosse à la peau sombre fronça les sourcils et montra l'objet à Geoff sui se trouvait derrière lui.

"C'était dans le trou...on devrait monter pour leur montrer ."


Ald'ar et Asthrabal pourraient sans doute tirer plus de cette sculputure que les deux guerriers qui n'avaient strictement aucune idée du pourquoi de la présence de cet objet. Etait ce un artefact du Bourgeois? Un élément de décoration? Un oubli des cambrioleurs? La panthère d'Esgaroth n'en savait rien mais espérait que son supérieur en sache plus; Lagor était un guerrier, un homme d'actions pas un détective. Toutes ces enquêtes visant à collecter des indices pour remonter à la source n'appartenaient pas à son domaine, il ne se révelerait réellement précieux qu'au moment où les épées devront être dégaînées.
Sujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs
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Rechercher dans: Les Caves d'Or   Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs    Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 14 Aoû 2016 - 13:00



Ainsi l’idée de vérifier les murs et ce qui se trouvait derrière les tapisseries n’avait effleuré l’esprit de personne ici avant l’arrivée des trois mercenaires.  A priori les méthodes de travail de la garde des lieux ainsi que de l’armée régulière étaient à revoir ; mais quoiqu’il en était ils n’étaient pas là pour tergiverser sur ce qui aurait dû être fait. D’ailleurs cette erreur arrangeait plutôt bien les affaires du Bras de Fer et de ses acolytes qui venaient au moins de montrer que eux ils avaient les bons réflexes.  Le Bourgeois s’était montré assez méfiant à leur égard depuis leur arrivée ce qui était un réaction plutôt compréhensible quand se présentaient sur le seuil de votre porte un Lossoth avec une arme à la place du bras, un colosse à la peau sombre et un elfe plutôt atypique; tous sortis de nulle part; c’était assez peu commun.  Là ils venaient de marquer des points dans l’esprit du riche marchand d’artefacts et avaient peut-être par la même gagné un peu de sa confiance ce qui était suffisant lorsque l’on voulait  se faire grassement payer pour services rendus.

Asthrabal l’informa que le bruit d’un cambriolage s’était plus ou moins répandu dans la région et que plusieurs factions menaient l’enquête tout en émettant certaines réserves sur l’engagement complet des forces du Roi. Les relations entre l’Affable et le Bourgeois étaient-elles devenues houleuses?  C’était en tout cas ce que voulaient les rumeurs qui se répandaient aussi dans le coin et il se pouvait bien qu’elles disaient vraies.

D’un geste Asthrabal invita le Nordique à la suivre à l’extérieur de la chambre forte mais Lagor ne fut clairement pas convié et ils laissèrent donc la Panthère d’Esgaroth en compagnie  de Geoff.

Le commerçant conduisit le mercenaire jusque dans une belle pièce parfaitement agencée et meublée; il s’assirent chacun de part et d’autre d’un magnifique bureau en bois ouvragé : le dur des négociations allait pouvoir commencer et Ald’ar s’en délectait déjà; la signature d’un premier contrat pour son groupe était imminente et ce serait sûrement le premier d’une longue liste ; la première étape qui les mènerait à la gloire, au succès et à la richesse.

“Nous avions à coeur de vous montrer que nous ne sommes pas des branquignoles venus vous faire perdre votre temps ; des “amateurs” comme vous dites. Nous avons tous trois assez d’expérience pour pouvoir prétendre avoir les capacités de vous ramener vos biens.”

Le Bourgeois lui demanda alors quel était le prix à payer pour s’allouer les services des mercenaires et bien qu’il était loin d’être un expert en commerce et négoce une idée vint à l’esprit d’Ald’ar pour rendre leur contrat encore plus solide.

“Pour les informations, inutile de nous payer...Nous nous sommes présenté ici avec la ferme intention de vous ramener ce qui vous a été volé et c’est ce que nous ferons dans le cas contraire ce serait un échec sur toute la ligne et nous ne mériterions pas votre or.  Voici ce que je propose : nous voulons un pourcentage d’environ 10 % de la valeur des artefacts que nous vous ramènerons. Cela peut paraître cher mais au moins vous serez garanti que nous ne serons payé qu’en fonction de la réussite de notre mission.

Bien entendu une estimation des biens rapportés devra être effectué par une tiers personne, experte en ce domain et qui n’aura aucun préavis sur la question.

Cependant si vous voulez continuer et revoir les termes du contrat plus longuement et dans des considérations plus techniques je vous invite à le faire avec mon associé qui est plus qualifié dans ce domaine. On l’appelle la Pièce mais vous devez sûrement  le connaître sous le nom de M.Jillar...non?”



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Dans la chambre forte, Lagor semblait bien dubitatif et ne cessait de parcourir la pièce en long, en large et en travers à la recherche d’un autre indice qu’ils auraient pu rater.  Geoff lui ne bougeait pas d’un iota.  Le colosse de Lacville tapota alors un des murs de pierre et se gratta le crâne, toujours aussi circonspect.

“Mais comment peut-on construire un tunnel dans cette roche? Ça a dû prendre des mois, voire des années à moins que ce passage ne soit bien plus ancien qu’on ne le pense…”


La panthère d’Esgaroth était difficilement impressionnable mais là il semblait bien interloqué devant l’exploit qu’avait réalisé les cambrioleurs. A moins qu’il ne s’agissait pas d’une simple prouesse technique ; et si cette galerie avait été là depuis bien longtemps sans que personne n’y prête attention? Elle était probablement  loin d’avoir délivrée tous ses secrets.  

Malheureusement , coincé dans cett vaste pièce en compagnie de Geoff et bien trop robuste pour pouvoir glisser ne serait-ce que son buste à l’intérieur de l’ouverture; Lagor n”était pas vraiment en mesure de faire avancer l’enquête.

En l’état actuel des lieux seul un pouvait recueillir de nouveaux indices.

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Au cours de ses six siècles d’existence Nomuas avait connu des accueils plus bienveillants que celui qui lui fut réservé à la sortie de la galerie.  Un vieillard s’était présenté à lui , un gourdin à la main, et l’avait invectivé en lui signalant qu’il se trouvait dans une propriété privée.

Instinctivement l’elfe porta sa main à son ceinturon ou d’habitude se trouvaient toutes ses lames mais il n’en trouva aucune. Asthrabal leur avait confisqué toutes leurs armes avant qu’ils puissent entrer dans les Caves d’Or. Il jura intérieurement  avant de rétorquer au vieux propriétaire des lieux qui se rendait tout doucement compte que son visiteur indésirable était un intrus plutôt particulier.

“Et cette galerie  qui part de chez vous conduit également à un propriété privée. Et j’ai toutes les raisons du monde de croire qu’elle a été récemment empruntée.



Nomuas jeta un coup d’oeil dans son dos, où se trouvait l’entrée de cette fameuse galerie. Le trajet à l’intérieur de celle-ci avait été pour le moins intrigant , en plus d’avoir été éprouvant. Si le corridor était étroit et assez “ sauvage” au début, il s’élargissait progressivement à mesure que l’on s’éloignait des Caves d’Or. Le tunnel finissait même par devenir un véritable couloir, plutôt large et haut et même aménagé à l’aide de poutre en bois pour soutenir le plafond. Le tout paraissait ancien , vieux de plusieurs années : soit les voleurs avaient préparé leur rapt depuis longtemps soit ils avaient utilisé un passage bien plus ancien que leur projet.

Nomuas analysa rapidement la bâtisse dans laquelle il se trouvait  à présent : l’endroit était en ruine mais tout indiquait qu’autrefois cela avait servi de splendide et luxueuse demeure. Qu’est ce que cela pouvait bien signifier? Et qui était ce vieillard au comportement agressif?

“Très cher... Ne vous inquiétez pas ;  je m’en irai dès que j’aurai ce que je suis venu chercher. Je vous conseille donc vivement de me dire tout ce que vous savez à propos de ce tunnel et de ceux qui l’ont utilisé récemment.”


L’elfe adressa un sourire pas vraiment rassurant à l’homme; le jeu de manipulation et d’intimidation commençait pour l’Eldar qui s’en délectait d’avance. Heureusement que c’était lui qu’on avait mis sur le coup ; Lagor aurait déjà décapité le pauvre bougre avant qu’il ne puisse parler et Ald’ar aurait trop vite perdu patience.

“Ah ...et  il est inutile d’essayer de me mentir. Je le saurai tôt au tard et alors je vous le ferai payer  par un lourd tribut. On ne ment pas à un Premier Né sans en subir les conséquences non?”
Sujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs
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Rechercher dans: Les Caves d'Or   Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs    Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 3 Mar 2016 - 20:01


Asthrabal était un homme prudent , et les gardes désarmèrent donc le trio de mercenaires qui s’étaient pompeusement présentés quelques minutes plus tôt à l’entrée des Caves d’Or.  Celui qui semblait être le chef des gardes fit bien attention à immobiliser la prothèse métallique du Bras de Fer qui pouvait rapidement être utilisée comme une arme. Ald’ar , considérablement gêné par le port de cette encombrante attelle , ne protesta pourtant pas ; il valait mieux ne pas froisser le Bourgeois avant même de l’avoir rencontré ; le Nordique se laissa donc faire.  
Les mercenaires furent dépouillés de leurs innombrables armes et  de divers objets que des gardes très zélés avaient considéré comme étant potentiellement dangereux ; de toute évidence la prudence du maître des lieux était assez proche de la paranoïa.

On les conduisit ensuite dans un somptueux salon richement ornementé et qui renfermait des reliques inestimables provenant des quatre coins du continent. Asthrabal se tenait devant eux, visiblement inquiet . Ald’ar examina rapidement celui dont il avait tant entendu parler et qui détenait une grande part du pouvoir économique de la région ; c’était un homme d’un âge assez mûr et de taille moyenne , pas réellement impressionnant physiquement mais les traits de son visage et son attitude reflétaient un certain rayonnement qui pouvait partiellement expliquer son succès.
Le Bourgeois prit la parole et argua que la manière dont ses invités du jour s’étaient présenté insinuait la présence de quatres guerriers or il n’était que trois. Effectivement la langue d’Ald’ar avait fourché et il aurait dû dire “ Le Glaive et les Sabres”  mais à présent que son interlocuteur soulevait de tels questions , le Lossoth se mit à vouloir jouer sur son lapsus.

“Nous nous sommes installés dans la région il y a peu et le groupe armé que nous dirigeons et encore en formation. déclara le Bras de Fer.  Quant à la notoriété , eh bien… j’ai bon espoir qu’elle viendra très rapidement. “

Le marchand d’artefacts , sans prendre la peine de répondre aux indications du mercenaire , se leva de son luxueux fauteuil et les invita à le suivre.  Ils descendirent  alors un escalier éclairé par d’étranges lumières ; tout ici semblait être pensé pour émerveiller et fasciner les visiteurs. Lagor qui n’avait pas côtoyé une telle aisance de vie depuis longtemps observait avec étonnement tous les recoins ; Ald’ar quant à lui se contentait de jeter de brefs regards mais ce qu’il vit suffit à lui faire comprendre que les Caves d’Or était peut-être l’un des lieux les plus captivant du royaume si ce n’est des Terres du Milieu.  De son côté Nomua ne semblait pas vraiment impressionné et il se contentait simplement d’avancer juste devant Geoff ; il regarda seulement la lame qui ceignait à sa ceinture avant hausser les épaules avec une pointe d’insolence.

Le petit groupe très hétéroclite s’arrêta devant une immense et épaisse porte en métal qui semblait bien impénétrable . De toute sa carrière Ald’ar n’avait jamais vu une paroi aussi importante pour garder des reliques dans une demeure privée.  Pour le coup le Lossoth était réellement impressionné et cette protection extraordinaire parvint même à attirer l’attention de l’elfe qui l’examinait sous toutes les coutures de son regard vert cobalt .
A l’aide d’étranges clés Asthrabal et Geoff actionnèrent deux mécanisme qui firent ouvrir la porte sans aucun bruit. L’intérieur de la pièce était là aussi somptueusement aménagée avec de grandes tapisseries et de grands tapis ; de nombreux coffres et écrins abritaient les fameux artefacts qui avaient rendu le commerce du Bourgeois si fructueux mais de toute évidence certains manquaient à l’appel ce qui provoquait , à raison , la colère et le désarroi d’Asthrabal.  Il n’y avait rien de plus cruel que de perdre en un instant tout ce que l’on avait amassé pendant des décennies ; Ald’ar , Lagor ou même Nomuas avait déjà pu expérimenté cela .

Ald’ar analysa rapidement l’état des lieux avant de se tourner vers son potentiel employeur.


“Comme vous le dites la porte n’a pas pu être forcée ; l’enfoncer aurait laissé des traces. Et j’aimerai bien voir qui pourrait la forcer , elle me semble bien impénétrable”.


Lagor acquiesça , même la Panthère d’Esgaroth se semblait pas être en mesure de la faire vaciller d’un iota malgré son imposante carrure.  Les trois mercenaires se mirent alors à ausculter la pièce de manière rigoureuse ; les voleurs étaient bien entrés par quelque part et comme ils n’étaient pas passés par d’inexistantes fenêtres ou par la porte il fallait bien qu’il y ait des indices sur le mode d’entrée qu’ils avaient utilisé car toute effraction laissait des marques ; les pillards les plus doués ne pouvaient que les atténuer en espérant que quand on les remarquerait ils seraient déjà loin mais il était impossible des les effacer complètement.  Les trois mercenaires avaient l’expérience avec eux et Nomuas et Ald’ar avait été plusieurs fois amenés à s’infiltrer dans des endroits où ils n’auraient pas dû se trouver : pour reconstituer les méthodes d’un malfaiteurs il fallait impérativement réfléchir comme un malfaiteur ce que le  Nordique , l’Eldar ou le colosse pouvait naturellement faire.

Ald’ar étudia le sol , poussant certains tapis en cas de besoin ; il savait que dans certains bâtiments d’anciennes trappes désaffectées et inutilisées depuis des lustres étaient parfois reéxploitées par des cambrioleurs. Mais ce fut finalement Nomuas qui découvrit le pot aux roses ; depuis quelques minutes l’elfe examinait les murs de l’antichambre et vérifiait ce qui se trouvait derrière les tapisseries. Il ne tarda pas à trouver un tunnel étroit qui de toute évidence n’aurait pas dû être là.

"-Un tunnel ...murmura-t-il avant de s’exclamer à haute voix. Les voleurs ont construit un tunnel dans la pierre!

Il écarta la tapisserie d’un geste brusque dévoilant le passage exigü.

-Ils ont creusé un tunnel dans la pierre ?
Fit un Lagor dubitatif qui frappait la roche comme pour en tester la solidité.

Le Bras de Fer se tourna alors vers le Bourgeois

-Les pillards sont venus il y a trois jours et ils doivent déjà être loin à l’heure qu’il est , si nous voulons préserver une chance de les retrouver il faut agir maintenant sans plus tergiverser. Nomuas ; emprunte ce tunnel et regarde où il conduit , veille à nous tenir informé de chaque indice que tu trouveras. "



L’elfe était le seul capable d’entrer dans ce passage trop petit pour Lagor qui avait les épaules bien trop larges ou même pour Ald’ar trop robuste et considérablement importuné par le port de cette attelle de sécurité.  Le choix se porta donc sur Nomuas qui ne semblait pas vraiment effrayé à l’idée de s’engouffrer dans cette sombre galerie sans ses armes qui étaient restées à l’entrée du domaine.  Le Nordique avait jugé bon de rappeler à l’elfe de les tenir au courant; les vélleités d’indépendance de l’elfe était parfois un peut trop affichées il fallait veiller à les contrôler tout en lui laissant assez d’espace pour le frustrer.

“En attendant de voir où ce tunnel débouche et de potentiels indices je dois savoir qui est au courant de ce vol et si d’autres personnes enquêtent déjà dessus. Et il faudrait également songer aux modalités du contrat pour que notre collaboration devienne officielle si vous voyez ce que je veux dire.”


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Nomuas avançait dans le noir total et dans un conduit où l’air était assez rare et où il fallait prendre garde à ménager ses efforts et son souffle mais l’elfe ne semblait nullement paniqué et il avançait tranquillement à l’aide de ses coudes et de ses jambes. Parfois une pierre lui égratignait la peau mais il ne bronchait pas ; la seule chose qu’il semblait avoir perdue était la notion du temps. Il ne sut pas combien de temps il s’était engagé dans son tunnel mais même pour un elfe pour qui une décennie ne signifiait pas grand chose , il lui semblait s’être passé un temps assez important. C’est alors enfin il vit la lumière au loin...
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Rechercher dans: Les Caves d'Or   Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Bonnes manières et mauvaises moeurs    Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 29 Oct 2015 - 19:55

La cité de Lossarnach n’était ni la plus puissante , ni la plus riche, ni la plus célèbre du Gondor. Si l’on demandait à un voyageur quelconque de citer une voire deux villes du Royaume de Mephisto il évoquerait la resplendissante Minas Tirith ou encore l’ancestrale Osgiliath peut-être même le port de Pelargir au coeur des discussions ces derniers temps à cause de la période troublée que la ville maritime traversait. Mais il y avait fort à parier qu’aucun d’entre eux ne citerait Lossarnach ; le bourg et la région qui l’entourait n’étaient pas des plus emblématiques. Quelques personnalités secondaires avaient fait irruption dans les ouvrages historiques comme Forlong le Gros ou encore Dame Morwen mais nul roi ou grand héros ne naquit en ces terres. Le  seigneur de la région avait beau porter le titre de “Roi” cela n’en faisait pas un monarque reconnu  et célèbre dans les Terres du Milieu pour autant ; d’ailleurs il se faisait voler la vedette par un certain marchand d’artefacts depuis quelques années.
Et pourtant c’était probablement l’un des endroits les plus agréable et paisible de cette partie du continent ; il y faisait bon vivre surtout depuis que le Rude Hiver avait cédé sa place à un printemps et un été resplendissants. Les caisses étaient loin d’être vide notamment grâce au commerce très fructueux du blé qui poussaient à foison dans les champs ; la terre fertile qui entourait la bourgade n’était pas étrangère à cette masse de production . La ville s’était développé sans prétention ; ici les rues n’étaient pas pavés d’or et les bâtisses n’étaient pas murées de marbres à part peut-être dans le quartier du  palais royal. Contrairement aux habitants de Minas Tirith , ceux de Lossarnach n’étaient pas des citadins à proprement parler . S’ils habitaient effectivement dans une ville en pleine croissance ils travaillaient encore pour beaucoup d’entre eux dans les champs et leurs demeures étaient agencés de manière à rappeler la ruralité et l’importance dans le développement de la cité. De la même manière il n’était pas rare de croiser divers animaux domestiqués dans les rues de la ville : certains Lossarnachois , parmi les plus aisés et les plus sédentarisés , commençaient à se plaindre des piaillements des poules dans les rues ou des bouses de vaches certes rares mais néanmoins dévastatrices pour l’odorat comme pour les souliers. Ici , les gens avaient le sourire et ne semblaient pas aspirer à mieux qu’à cette vie à mi-chemin entre campagne et ville dans laquelle ils se plaisaient si l’on excepté une minorité de nouveaux bourgeois vivant au centre ville qui avaient adopté un mode de vie beaucoup plus urbanisé.
Ils ne manquait ni de nourriture qui était abondante ni d’argent ; des pièces d’or entraient sans cesse dans les caisses.  Les habitants de Lossarnach étaient tout simplement heureux.
De toute évidence il y faisait bon vivre et le monde ne tarderait pas à comprendre qu’il y avait de bonnes chances de s’enrichir en faisant affaire ici à l’instar d’Asthrabal .

D’ailleurs le bruit courrait que de curieux étrangers se serait installé dans une grande étable située un peu à l’extérieur de la cité. Certains disaient les avoir aperçus dans les rues et dans la taverne ; ils racontaient que ces hommes étaient contact avec Palvan Jillar. Qu’est ce que ces étrangers pouvait-il vouloir à ce banquier reconnu et réputé pour être sans histoires? Cela avait tout d’une belle escobarderie visant à amplifier l’importance de l’arrivée de ces intrigants étrangers.

Cet après-midi là , les derniers sceptiques , qui ne croyaient pas même à l’existence de ces hommes sur qui ont disait tant d’affabulations , purent constater qu’ils se trompaient : ces gens existaient bel et bien et ils étaient tout sauf banal.
 Tous les regards convergeaient vers les trois silhouettes qui s’avançaient d’un pas sûr sur l’allée centrale ; les artisans qui travaillaient dehors s’interrompirent tous dans leur besogne pour suivre du regard les nouveaux venus . Certains se précipitaient même au fenêtre pour assister  à ce curieux défilé . De toute évidence ces trois individus n’étaient pas des espions infiltrés puisqu’ils n’avaient pas peur de sortir ainsi en public et d’être observé par tous.

Il fallait avouer que ces trois hommes avaient de quoi attirer le regard. Sur la gauche se tenait une véritable force de la nature ; un géant de plus de deux mètres à la carrure impressionnante : son large poitrail était au moins deux fois plus grand que celui d’un homme normal . Il était vêtu d’une lourde et splendide  cuirasse dorée surmontée d’un col de fourrure  qui devait certainement peser plusieurs dizaines de kilos mais le poids de l’armure ne semblait pas le déranger outre mesure. L’homme avait la peau sombre et le crâne rasé et son air taciturne n’inspirait pas la sympathie .
Et pourtant le guerrier à la peau d’ébène était encore le moins inquiétant du trio .

La silhouette qui s’avançait à droite n’était pas celle d’un homme , ni même celle d’une femme d’ailleurs. Non il s’agissait d’un elfe . Croiser un représentant de cette race légendaire à Lossarnach était déjà quelque chose d’exceptionnel mais il fallait ajouter à ce fait que cet elfe avait une allure plus atypique. Sa chevelure était presque intégralement rasée si l’on exceptait une crête iroquoise qui trônait sur son crâne meurtri et sa peau presque jaunie était bardée d’une multitude de cicatrices qui montaient jusqu’à son visage. D’ordinaire les elfes inspiraient plutôt confiance mais celui-ci effrayait plus qu’autre chose.

L’homme qui marchait au centre n’avait ni d’oreilles pointues ni une taille exceptionnelle. Ses cheveux grisonnants étaient coupés courts et un bouc ornait son menton . Son apparence était moins inhabituelle que celle de ses deux acolytes mais son teint clair et ses yeux gris trahissaient son origine étrangère.  Il portait sur ses épaules une ample cape de voyage qui dissimulait la majeure partie de sa silhouette.

Tout trois avançaient d’un pas sûr et décidé , de toute évidence ils savaient où ils allaient . Ils avaient un objectif précis.




Ald’ar Omenuir n’avait pas perdu son temps depuis son arrivée à Lossarnach ; lui et ses deux lieutenants s’étaient déjà établis dans leur quartier général et ils s’étaient immédiatement mis en quête d’un premier contrat pour lancer leur entreprise. Palvan avait beau leur fournir des fonds  il fallait que les résultats viennent rapidement non seulement pour garder la confiance du créancier mais aussi pour soigner la réputation du groupe naissant. Il pensait avoir enfin trouver une affaire intéressante bien que celle ci avait réellement besoin d’être clarifiée.
C’était Nomuas qui avait recueilli  , la veille , les quelques informations qu’un garde éméché lui avait confiés en l’échange d’un nouveau verre de vin. Les détails étaient encore floues mais ce qui était certain c’était qu’il y avait de l’agitation du côté des Caves d’Or .

Le Roi Artheyrn s’était en effet rendu dans la demeure du Bourgeois et il en était ressorti dans un état de colère noire; l’on disait déjà que les deux personnalités les plus influentes de la cité avaient eu un litige . Dès le lendemain on avait pu croiser des hommes de la garde qui s’activer dans les rues de la ville. Cette affaire était encore bien imprécise mais elle avait le mérite d’exister. Ald’ar comptait bien saisir l’occasion d’autant plus qu’il ne pouvait pas rêver mieux qu’un contrat avec Asthrabal pour commencer.

En recueillant ses précieuses données , Nomuas avait déjà montré au Bras de Fer que ce dernier avait eu raison de lui accorder sa confiance . L’elfe , fort de centaines d’années d’expérience , connaissait sa valeur et il comptait bien profiter de cette première mission pour que celle-ci éclate aux yeux du monde.

Quant à lui Lagor avait bien conscience qu’il serait d’une utilité relative durant la partie “diplomatique” de la mission . Il n’était pas le plus doué pour négocier un contrat mais si la tâche requérait un combattant émérite sur le terrain le mercenaire savait qu’il aurait un rôle important  jouer.

Cette curieuse trinité marcha ainsi dans les rues de Lossarnach pendant plusieurs dizaines de minutes ; en constatant l’attention qu’il suscitaient , le Lossoth esquissa un sourire. Cela n’avait pas été un hasard s’il avait décidé de se montrer lui et ses lieutenants en plein centre ville à la vue de tous. Il fallait que les gens sachent et voient qui venaient de s’installer à proximité de leur demeure . S’il ne se manifestait pas l’organisation était appelée à mourir dans l’oeuf ; il était primordial que le visage du Glaive et des Sabres soient gravés dans les mémoires .
Rester reclus et barricadé dans son bastion n’était pas une solution , bien au contraire cela empêchait tout développement . Le groupe de mercenaires n’avaient pas vocation à rester secret comme des espions voudraient le rester ; les contrats seront plus nombreux si tout le monde avait eu vent de leur existence et de leurs compétences.

Lorsqu’ils arrivèrent à proximité de la splendide bâtisse dans laquelle résidait ce fameux Asthrabal des gardes vinrent à leur rencontre et leur barrèrent la route. Ces hommes portaient un uniforme différent de celui que portait l’armée régulière de la ville ; c’était une milice dissidente. Ainsi le Bourgeois disposait de son propre corps de garde indépendant ; l’influence du personnage sur la région devait être démesurée pour que le Seigneur de la cité tolère une telle chose. De toute façon pouvait-il seulement faire quelque chose à l’encontre d’un autre groupe armé?

-Halte ! Qui va-là?
les héla un des gardes sur un ton peu commode .

En effet , les guerriers semblaient prêt à intervenir contre ces curieux visiteurs qui ne semblaient pas être de paisibles négociants venus échanger avec Asthrabal à propos des hausses du cours du blé vert .  

D’un geste Ald’ar indiqua à ses compagnons de s’arrêter et de ne pas faire le moindre geste pouvant être perçu comme une agression. Calmement,  le Bras de Fer répondit au militaire:

-Nous avons entendu dire que le maître de ces lieux avaient besoin d’aide ; nous avons donc accourus pour solliciter une audience.

Les gardes quelques peu décontenancé par le langage calme et courtois des visiteurs abaissèrent leurs hallebardes et échangèrent des regards. L’un deux , sûrement le plus vaillant , leur demanda:

-Bien , et ...et qui dois-je annoncer?

Le Lossoth fit mine de réfléchir pendant un instant

-Dites au Bourgeois que le Glaives et les Sabres mettent leurs compétences à son service.
Sujet: Vends moi ton âme , je te donnerais de l'or.
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Rechercher dans: Lossarnach   Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Vends moi ton âme , je te donnerais de l'or.    Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 2 Oct 2015 - 16:58




Le tout commençait à prendre forme ; les négociations n’auraient pas pu mieux se passer. Chacun des acteurs des négociations assis autour de cette petite table de bois commençaient à voir où le Bras de Fer voulait en venir et saisissaient petit à petit le rôle qu’ils auraient dans la future organisation.
Toutes les questions logistiques et diverses se résolvaient rapidement , visiblement ils étaient tous impatients de quitter la table des négociations pour pouvoir commencer concrètement à bâtir cet ambitieux projet .

Le moment délicat de la négociation autour de la répartition des gains se déroula également sans accrocs au plus grand plaisir d’un Ald’ar qui ne voulait pas voir des tensions se tisser dès la première réunion . Il valait mieux partir sur de bonnes bases , saines et solides. Sa réclamation de vingt pourcent des richesses gagnées semblait plutôt honnête aux yeux du Lossoth. En effet , si le taux demandée était somme toute important il ne fallait pas négliger le travail de Palvan qui était un élément essentiel de l’organisation . Tout au long des discussions il n’avait cessé de répéter qu’il était prêt à financer allègrement le groupe , s’il ne recevait rien en retour il risquerait fort d’être déçu et de quitter le navire. Un  scénario inenvisageable pour Ald’ar Omenuir qui ne disposait pas d’un autre individu assez riche susceptible des les aider dans leur folle entreprise. Les cinquante pourcents revenant aux mercenaires ayant réalisé la mission allaient de soi et il n’y avait pas à discuter là-dessus. Aucun guerrier ne mettrait sa lame à leur service avec un bénéfice inférieur , il fallait que le jeu en vaille la chandelle . Il restait donc trente pourcent pour les trois dirigeants du groupe et les caisses de ce dernier ; une somme honorable d’autant plus qu’ils pourraient continuer à compter sur les généreuses aides du créancier de Lossarnach.

Le Nordique fut également ravi de constater que son blason faisait l’unanimité auprès de ses invités . Si Palvan se montra encore une fois plus expressif et enthousiaste que les autres tous trois semblaient impressionnés par le travail réalisé par le “serveur”. Un magnifique emblème qui résumait en un seul dessin la psychologie , les intentions et la diversité du groupe ; il suffisait d’un seul coup d’oeil pour comprendre .

La présentation de la bannière fut même un tel succès que les hommes présents ne tardèrent pas à s’en inspirer pour se trouver des surnoms. Une initiative que le Bras de Fer n’avait pas vraiment prévue mais qu’il trouva excellente. Si il était vraie que la chose l’amusait un peu elle n’était pas complètement dénuée d'intérêt ; l’utilisation de nom de codes pouvait s’avérer utile dans certains cas . Certes il n’avait pas pour projet de créer un groupe d’espions agissant avec un secret et une discrétion extrême mais avec ces surnoms ils tenaient un moyen d’éviter de crier sous tout les toits les noms des dirigeants de l’organisation , en particulier quand d’oreilles hostiles traînaient par là .

Ainsi Palvan Jillar répondrait désormais au nom de “La Pièce “ en raison de son rôle de financier . Lagor Grethat serait le “Sabre Rouge “ pour son rôle martial de combattant . Et Nomuas Arnarion , “Le Sabre Noir” à cause de sa discrétion et sa propension à agir dans l’ombre. Il ne manquait plus que deux surnoms : celui de Palkinto et le sien. Ses deux lieutenants n’attendirent pour lui en proposer un qui sonnait comme une évidence : “ le Glaive” , cela lui plaisait.

Il sourit légèrement , il commençait à accumuler les surnoms . Ils ne désirait pas renoncer à ce qu’on l’appelle “Le Bras de Fer “ . “Le Glaive” serait donc une appellation plutôt professionnelle , spécifique dans la hiérarchie et utilisée dans les documents relatifs à l’organisation quand “Le Bras de Fer” serait le surnom qui le définissait lui de manière précise , le nom qui obséderait bientôt  de nombreux esprits et qui forcerait crainte et respect.  

Etrangement personne ne se demanda pourquoi Palkinto n’avait pas aussi droit à un pseudonyme , cela déçut un peu Ald’ar ; ainsi ils ne la considéraient pas comme une égale dans la hiérarchie malgré le fait qu’elle soit attablée avec eux .

-Alors ce sera Le Glaive mes amis .

C’est alors que tour à tour Lagor et Nomuas déclarèrent prêt à vendre leurs âmes , en référence à l’invitation envoyée par le Lossoth quelques jours plus tôt. Lui n’en attendait pas mieux ,  Il serra donc leurs mains.

-Vos âmes sont vendues , gloire et richesses viendront .

Ald’ar se tourna alors vers Palvan qui ne s’était pas encore prononcée mais qui de toute évidence devait savourer le “spectacle” qui se jouait autour de lui et auquel il participait.

-Et vous mon cher Palvan , vendez vous aussi votre âme?

Les négociations étaient désormais quasiment terminées , ils pourraient bientôt pouvoir rentrer en action , prouver leur valeur et construire leur réputation. Il ne restat plus qu’un élément que le Bras de Fer désirait présenter à ses associés . Il tira un des parchemins de la liasse qu’il avait amené et le déplia d’un geste impérieux.

-J’ai pensé que si notre organisation voulait garantir sa stabilité , sa sécurité et sa réputation il fallait que les mercenaires engagées soient liés par un contrat et un code d’honneur qu’ils auraient signé au préalable. Je vous lis ce que j’y ai déjà écrit

-Un agent du groupe n’attaquera ni ne volera  un autre agent du groupe .

-Un agent du groupe s’engage à mettre sa lame au service de l’organisation et donc à obéir aux ordres des supérieurs
hiérarchiques.

-Un agent du groupe s’engage à ne pas commettre des actes formellement interdits par la loi du royaume sauf ordre contraires pour éviter de mettre en danger la sécurité du groupe.

-Sauf ordres contraires  , un agent du groupe ne tuera pas des civils.

-Sauf ordres contraires, un agent du groupe ne s'adonnera pas au  pillage et au banditisme.

-Sauf ordres contraires , un agent du groupe respectera les désirs de l’employeur.

-Sauf ordres contraires , un agent du groupe n’attaquera pas des soldats du royaume où ils se trouvent.

-Dans le cadre d’une mission un agent du groupe devra répondre de tous ses actes devant ses supérieurs.

-Un agent du groupe s’engage à répondre promptement à l’appel de l’organisation si celle-ci a besoin de sa lame où qu’il se situe.”


Bien entendu ce n’est qu’un premier jet , susceptible de changements. Nous pourrions y rajouter les notions économiques que nous avons définies et préciser de manière plus détaillée la hiérarchie. Je suis ouvert à toute objection. Bien sûr le terme “groupe” pourrait être remplacé par un nom que nous donnerions à l’organisation ; pour l’instant je préfère attendre que les choses se lancent et se fassent pour décider d’un nom cohérent.


Ald’ar écouta alors attentivement les propositions et objections de chacun . Ce code d’honneur était d’une importance primordiale , en effet il fallait s’assurer que les mercenaires engagées soient liés par un contrat et n’agissent pas au détriment des intérêts du groupe. Les notions de hiérarchie et de loyauté étaient donc primordiales ; il fallait aussi prévenir tout acte considéré comme assez illégal pour nécessiter une intervention armée par les autorités locales . Le Bras de Fer ne désirait vraiment pas avoir l’armée de Cartogan sur le dos.

-Messieurs , je crois que nos négociations se terminent là.  Je propose que nous allons tous voir le lieu proposé par La Pièce pour notre quartier général et de chercher dès demain un contrat intéressant pour débuter.

Il se tourna alors vers le créancier

-Je vais juste accompagner Palkinto dehors pour récupérer ses maigres affaires puis je vous la laisse en espérant qu’elle saura combler vos attentes.

Le Lossoth se leva alors avec la jeune adolescente et d’un pas rapide ils sortirent de la taverne et se dirigèrent vers le cheval du mercenaire où elle avait laissée ses effets. Ald’ar se saisit du petit baluchon et le tendit à sa protégée ; celle-ci ouvrit alors la bouche.

Elle dégagea alors sa frustration et son incompréhension

-Pourquoi? Pourquoi me laisser dans les mains de cet homme? En avez vous déjà assez de ma compagnie ? Ne me pensez vous pas capable de vivre dans ce monde de mercenaire ?

Ald’ar poussa un soupir et posa sa main valide sur l’épaule de Palkinto et il la fixa intensément de son regard profond.

-Je ne doute aucunement de toi et j’ai conscience de ce que tu es capable de faire. As-tu remarqué que je t’ai fait installée à la table des négociations au même titre que ces trois hommes ? J’ai fait cela car à mes yeux tu es leur égale ; dans notre projet tu es au moins aussi importante qu’eux .  J’ai confiance en Palvan , c’est un homme honnête qui ne me trahira pas malheureusement il n’a pas toujours les bons réflexes ; sa vie mondaine ne lui a pas apprise à faire face à des situations auxquelles nous serons peut-être confrontés. De plus tu sera installée en ville , tu fréquentera la société et y entendra et verra de nombreuses choses que nous dans notre quartier général n’aurons pas eu vent  . Tu devras même peut-être agir si la situation l’exige et si personne d’autre ne le peut . Comprend-tu? Tu seras mes yeux , mes oreilles , mes mains dans la cité et dans la haute société.

La jeune fille fit un signe d’approbation de la tête tandis qu’un air déterminé se dessinait sur son visage. Elle ne désirait pas décevoir l’homme qui l’avait libérée quand bien même il trempait dans des affaires pas forcément très claires ; de toute façon elle n’avait pas vraiment le choix : Ald’ar était le seul repère qu’elle avait dans sa jeune existence.  Elle servirait donc Palvan mais loyauté irait toujours vers le Bras de Fer.

Ald’ar lui adressa un sourire puis chercha quelque chose dans la sacoche accrochée à la selle de son cheval . Il en sortit une fine dague elfique qu’il avait dérobé dans les forges d’Imladris après que l’Ordre eût conquis la cité elfique. Il la lui tendit

-C’est une petite lame mais elle assurément plus efficace , tranchante et solide que la plupart des autres . Fais en bon usage mais ne te mets pas inutilement en danger , tu es trop précieuse pour que l’on te perde . Sois mon” Poignard”.

La jeune fille se saisit du poignard qui était accessoirement la source de son surnom personnel et elle cacha l’arme à l’intérieur de ses vêtements tout en se promettant de la garder constamment avec elle.

Le Glaive et le Poignard retournèrent alors auprès du Sabre Rouge, du Sabre Noire et de la Pièce pour fermer la table des négociations et attaquer les choses de manière concrètes.

Les âmes étaient vendues , l’or et la gloire les attendaient.

#ÂmesPerdues
Sujet: Vends moi ton âme , je te donnerais de l'or.
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Rechercher dans: Lossarnach   Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Vends moi ton âme , je te donnerais de l'or.    Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 21 Sep 2015 - 22:43

Comme le Bras de Fer l’avait espéré Palvan accepta avec un plaisir non simulé de prendre Palkinto à sa charge .  La jeune fille n’aurait rien à craindre chez lui , c’était un homme en tout point respectable et qui respectait ses engagements ; elle y serait sans aucun doute très bien traitée.  Mais aux yeux du Lossoth l’adolescente représentait bien plus qu’un simple cadeau offert à son nouvel associé en guise de bonne volonté ou d’amitié , bien plus.  Elle lui était loyale ; après tout comment aurait il pu en être autrement? Il l’avait libéré des griffes de bandits puis l’avait pris sous son aile alors qu’elle n’avait aucun foyer où aller . Un geste étrange venant d’Ald’ar qui n’était pas franchement connu pour ses actes de bonté désintéressé .  En s’installant dans la demeure du banquier Palkinto rentrerait dans un nouveau monde huppé où se côtoient nobles , bourgeois , barons et officiers ; une haute société que le Nordique n’avait pas réellement l’occasion de rencontrer de manière régulière ; ce genre de personne ne se mêlaient guère au petit peuple et encore moins à des mercenaires à l’allure peu rassurante qui erraient sur les routes du royaume . La jeune fille serait donc ses yeux et ses oreilles dans ce milieu , à l’affût de chaque information susceptible de l’intéresser qu’elle aurait pu entendre : une espionne en quelque sorte. Qui pourrait la soupçonner de travailler pour lui avec son visage juvénile et innocent?  Si il l’envoyait s’installer chez Palvan ce n’était pas pour qu’elle puisse prévenir Ald’ar d’une quelconque trahison ou félonerie du créancier , ni pour attaquer ce dernier quand il deviendrait trop embarrassant . Non . Palvan était un pilier de son projet et il avait besoin de lui ; de plus s’il l’avait choisi lui et pas un autre c’était parce qu’il le savait être un homme de principes , droit et loyal tant que l’argent suivait .Le Nordique ne comptait nullement trahir son tout nouvel associé mais il gardait à l’esprit que Palvan n’apparaissait pas comme son subordonnée dans la hiérarchie , en vérité il était un peu à l’écart de la hiérarchie puisqu’il agissait comme une sorte de sponsor. La banquier financerait Ald’ar et lui porterait conseil tandis que le guerrier présenterait ses projets et ses envies à l’homme d’affaire ; le tout dans une forme d’association où chacun désirait être sur un même pied d’égalité. Par conséquent le Lossoth ne devait pas s’attendre à ce que Palvan ne vienne l’avertir de tout les faits et gestes de la haute société dans laquelle  il évoluait ; le banquier n’avait pas de compte à lui rendre et ne lui devait rien , contrairement à Palkinto.

Concernant le quartier général , Palvan affirma détenir un terrain aux abords de la ville de Lossarnach avec une grande grange qui pourrait faire l’affaire. Ald’ar faisait confiance au créancier ; personne ne connaissait les terrains de la région mieux que lui à part peut être Asthrabal .

-Nous visiterons cela au plus vite mais si vous affirmez que ça fera l’affaire je vous fais confiance.

Ce genre de phrases était importante à dire aux prémices d’une association ; cela mettait en confiance l’autre parti qui  pourrait alors porter un regard amical sur l’associé.

Sur le recrutement tous s’exprimèrent et apportèrent leur point de vue . Mais là où tous les avis se rejoignaient c’était dans le fait que la majorité des mercenaires ne viendraient pas vers eux tout seul comme par magie  après avoir récité quelque incantation . Pour attirer guerriers et mercenaires il fallait faire ses preuves et montrer au monde que la gloire et la richesse se trouvaient de leur côté . Et cela ne pouvait que se faire sur le terrain . Certes les hommes les plus démunies comme les anciens membre pourchassés de l’Ordre les rejoindraient assez rapidement mais Ald’ar ne désirait pas faire de son groupe une sorte de sous-organisation de l’OCF qui abriterait exclusivement des anciennes pies. Non les intentions des deux organisations se voulaient fondamentalement différentes et le Bras de Fer espérait bien rallier à sa cause d’autres mercenaires et combattants que ceux ayant combattu sous l’étendard de l’Ordre.
Le Lossoth tiqua très légèrement quand Palvan lui demanda s’il sentait capable de construire son succès sur la boue et la sueur. Le banquier lui demandait s’il en était capable? La question n’avait même pas lieu d’être le Bras de Fer et les deux autres combattants présents n’avaient jamais douté , ne serait-ce qu’une fraction de seconde , de leur capacité.  Ald’ar cependant prit la peine de répondre calmement et courtoisement au banquier . Il souleva sa manche et dévoila l’intégralité de sa prothèse fichée dans sa chair , la peau avait bleuie autour de l’endroit de l’opération .

-La boue et la sueur ne m’effraient pas ; j’ai déjà vu pire. S’il le faut nous construirons même notre succès sur le sang et la chair.


Cependant sur le fond le créancier avait raison , dans un premier temps Ald’ar et ses deux lieutenants ne pourront pas se payer le luxe de faire la fine bouche et de choisir leur contrats. Ils allaient devoir saisir chaque opportunité pour s’affirmer comme une valeur sûre et reconnue . La gloire et le succès étaient peut être encore loin mais il fallait bien commencer par là , en faisant attention de ne pas brûler des étapes et alors richesse et reconnaissance se profileront peu à peu à l’horizon .

-Malgré tout vous avez tous raison ; dès demain nous nous mettrons tous à la recherche de contrats dans la région , il n’y a pas plus de temps à perdre.  Sinon au niveau de l’équipement je vois que nous somme tous correctement armés,  à l’exception de notre ami Palvan, pour l’instant nous nous satisfairons de nos armes personnelles mais quand les recrues commenceront à venir il nous faudra vite constituer un stock conséquent . Et pour cela il nous faut mettre déjà en quête d’un fournisseur de qualités.


Les discussions continuèrent à aller bon train durant plusieurs dizaines de minutes ; on débattait logistique , opérations et financements jusqu’à ce que le serveur ne vienne souffler quelque chose à l’oreille du Lossoth  qui prit alors  la parole avec un léger sourire en coin .

-Messieurs permettez moi de vous interrompre au milieu de ces intéressantes et fructueuses négociations mais j’ai ici quelque chose qui pourrez vous faire plaisir.


Le Bras de Fer adressa alors un regard soutenu au comptoir , Carm s’empressa alors de les rejoindre avec un grand parchemin sous le bras . Le serveur tendit le document roulé sur lui même au mercenaire.

-Monsieur Omenuir.
Fit-il sobrement.

-Merci beaucoup Carm .


Le dénommé Carm retourna alors vaquer à ses occupations , tandis que les yeux d’Ald’ar semblaient s’être illuminés d’une pointe d’excitation nouvelle qu’il était bien rare de percevoir dans son regard gris.

-Mon ami Carm est un artiste à ses heures perdues. Il est extrêmement doué pour le dessin et la peinture et sur ma demande il a réalisé un petit quelque chose sur ma demande.

Le Bras de Fer marqua une pause et finit sa tasse d’infusion avant de continuer.

-Tout groupe qui se respecte et qui aspire à une certaine gloire se doit d’être reconnaissable ; par un uniforme ou une bannière. C’est dans cette optique que sous mes directives Carm a dessiné un étendard pour notre organisation naissante.  Je ne veux bien sûr pas précipitez les choses , je suis conscient que nous n’en sommes qu’à nos débuts mais voilà je voulais la partagez avec vous.



D’un geste théâtral il déroula alors en grand la bannière , tous les regards , y compris celui de Palkinto se penchèrent alors dessus avec un intérêt certain.
Spoiler:


De son index Ald’ar fournissait quelques explications succintes.


-La présence des armes rappelle notre vocation guerrière  : l’épée , ou le glaive , au centre me représente moi tandis que les deux sabres ce sont vous : Nomuas et Lagor ; les piliers essentiels au développement de notre groupe. Tandis que vous mon cher Palvan on vous retrouve à travers la pièce qui entoure l’épée .

Bien entendu le Lossoth ne fournit pas toutes les explications sur la bannière car il espérait que ses “convives” seraient assez intelligent pour trouver les éléments manquant seuls . Les couleurs étaient significatives et seul un oeil attentif pouvait repérer le fameux blason retourné qui se trouvait en dessous des armes . Un logo à l’histoire sanglante qui refaisait son apparition en compagnie d’autres symbole , l’emblème ne prenait pas toute la place et était même en position inversée en bas de l’étendard mais il était bien présent.
Nomuas fut sûrement le seul  à l’avoir remarqué.

-Alors cela vous convient il ?
Demanda Ald’ar indéniablement satisfait par le travail de Carm.

#Palkinto #Carm #ÂmesPerdues #Glaive
Sujet: Vends moi ton âme , je te donnerais de l'or.
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Rechercher dans: Lossarnach   Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Vends moi ton âme , je te donnerais de l'or.    Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 13 Sep 2015 - 15:50

Un léger sourire se dessina sur lèvres minces et émaciées du Bras de Fer  ; satisfait , il passa lentement un doigt  sur sa moustache grisonnante.  Les négociations n’auraient pas pu mieux débuter , sur les trois personnes qu’il avait invité et qu’il espérait se joindre lui tous s’étaient greffés à son projet. Palvan avait été le plus prompt à réagir et au moment où ce dernier accepta la proposition d’Ald’ar celui-ci s’était détendu ; l’usurier était la pièce maîtresse de son plan . Sans les fonds nécessaires et un bon gérant pour s’en occuper  il était impossible d’envisager une entreprise d’une telle envergure.  Le Lossoth n’eut pas longtemps à attendre pour que Lagor se prononce lui aussi ; de sa voix puissante le colosse à la peau d’ébène révéla son enthousiasme. Nomuas de son côté réfléchit quelques secondes de plus avant d’affirmer de sa voix posée et suave qu’il était aussi.

S’il ne montrait rien , le Nordique exultait intérieurement de joie ; ce projet il en avait rêvé et voilà que maintenant il prenait forme . C’était un espoir lointain il y avaient encore quelques mois , quand il vagabondait sur les routes sans le sou et devait se démener pour trouver un quignon de pain.  Toutefois il n’y eut nul exclamation , nul  cri de joie ou même  sourire apparent ; la sobriété était le maître mot du Bras de Fer qui paraissait impassible en tout temps ; hormis lorsqu’il se mettait en rage .  

Pour l’épauler dans son projet Ald’ar n’aurait pas rêver d’une meilleure équipe ; il avait convoqué les meilleurs à ses yeux et tous répondaient présents . Palvan n’était peut-être pas le plus généreux des banquiers mais il restait un gérant irréprochable qui agissait à la frontière du légal sans jamais dépasser la limite ; sa réputation n’était plus à faire et le Bras de Fer ne gardait qu’un bon souvenir de leur collaboration de longue date.

Lagor de son côté n’était peut être pas le plus intelligent ou stratège du lot mais la Panthère d’Esgaroth n’avait pas son pareil pour galvaniser des troupes et les mener au combat. Sa carrure , sa puissance et ses talents guerriers lui conféraient un respect et un charisme certain . Pour avoir déjà combattu à ses côtés il y a de longues années , Ald’ar savait que cet homme ne lâchait rien sur le front et était digne de confiance.

Nomuas quant à lui était sans aucun doute est atout important ; compter dans ses rangs un elfe plusieurs fois centenaire n’était pas banal ; quand bien même cet elfe soit bien différent de ses congénères. Si l’on y rajoutait sa ruse et ses compétences mortelles ; l’Eldar était le candidat parfait pour épauler le Lossoth.  Ald’ar l’avait côtoyé quelque temps durant ses années passées dans l’Ordre mais il savait peu sur lui ; toutefois il en connaissait assez sur lui pour faire attention à ne pas frustrer son désir de gloire et de reconnaissance sans en faire un supérieur hiérarchique.

Quand le banquier demanda quel serait le rôle de Palkinto , le Bras de Fer ne se laissa pas décontenancé. Il était somme toute prévisible que cette question vienne à un moment ou à un autre , surtout lorsque l’on connaissait assez le Nordique pour savoir que se rendre à d’importantes négociations avec une adolescente n’était pas dans ses habitudes.  Si la question avait été formulée par l’usurier tous devaient se la poser puisque les regards se posèrent successivement sur la jeune fille et sur le mercenaire.

La jeune fille, elle ,  ne parla pas mais elle soutint le regard curieux de Palvan . Le Bras de Fer posa alors sa main valide sur l’épaule de celle qu’il avait libérée

-Ah cette chère Palkinto …

Il avait déjà prévu ce qu’il comptait faire d’elle bien qu’il n’en avait pas réellement informée la principale intéressée ; il lui avait seulement demandé de lui faire confiance. Le Nordique réfléchit un moment pour choisir soigneusement ses mots .

-Elle m’a été offerte pas un seigneur oriental qui m’avait employé pour une mission . Elle est peut-être jeune mais elle est une servante incroyablement dévouée.  L’usage veut qu’à l’aube d’une fructueuse collaboration , chaque partie vienne avec un présent : vous mon cher Palvan Jillar venez avec votre fortune et votre confiance moi je vous offre ceci.

D’un geste  du doigt il désigna la jeune fille. Palkinto , surprise par la tournure des événements , jeta un regard terrifié à son “libérateur” ; elle n’avait nulle envie d’être offerte en pâture à cet exubérant personnage . En réalité elle  ne désirait pas être offerte du tout , ni à cet homme ni au colosse ni à l’elfe inquiétant ; le Lossoth l’avait il délivré ou l’avait il seulement acquise par la force? Elle ouvrit la bouche , prête à protester , à crier à se démener pour sortit de cet endroit s’il le fallait .

C’est alors que furtivement , le regard gris d’Ald’ar croisa les yeux noisettes de Palkinto . Il ne lui fallut pas plus qu’une fraction de seconde pour qu’elle ne comprenne ce qui se jouait alors. Cet homme l’avait libéré et lui avait explicitement demandé de lui faire confiance ; avait elle vraiment le choix de toute façon?  La jeune fille ne prononça pas un mot et baissa les yeux , comme honteuse d’avoir pu douter des intentions de son protecteur , ne serait-ce que pour quelques secondes.

-Elle est encore jeune mais elle vous servira avec une grande efficacité ; c’est une grande travailleuse. Et puis vous verrez dans quelques temps elle aura bien changé et elle sera devenu une délicieuse créature qui trouvera grâce à vos yeux experts , je n’en doute pas.

En entendant ces mots la jeune fille tressaillit un peu , discrètement Ald’ar posa sa main sur sa petite cuisse pour l’apaiser. Il avait un plan pour elle , un plan qui servirait certes ses propres intérêts mais qui servirait tout autant ceux de Palkinto ; elle devait simplement lui faire confiance.

Déroulant ses quelque parchemins où il avait noté la plupart de ses idées , le Bras de Fer reprit

-A présent abordons le projet en détails et  de manière concrète.

Il posa son regard argenté sur Palvan

-Mon cher , avez vous une idée de l’endroit où nous pourrions établir notre Quartier Général . Il nous faut un lieu assez vaste et confortable pour accueillir plusieurs dizaine de guerriers , de préférence légèrement en périphérie de la ville pour ne pas être trop importuné mais pas trop loin non plus pour rester à l’affût des informations qui pourrait y courir .

Le Nordique déroula un parchemin et le posa à plat sur la table en bois , bien en vue de tout le monde.

-J’ai établi une liste de noms qui pourraient être susceptibles de venir grossir nos rangs , je pensais également à faire courir l’information qu’un concours de recrutement est organisé pour entrer dans le groupe .

Il se tourna alors vers le colosse et l’elfe

-Qu’en dites vous ? Avez vous d’autres noms , ou idées pour bâtir notre projet?

L’ambitieux projet était à la hauteur du personnage...

#Palkinto
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Rechercher dans: Lossarnach   Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Vends moi ton âme , je te donnerais de l'or.    Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 6 Sep 2015 - 15:37

Sur la route sablonneuse menant à Lossarnach un cheval filait à tout allure en direction de la cité ; la bête , très largement éprouvé par son maître, semblait au bord de l’épuisement mais elle continuait à galoper  craignant un coup d’étrier du cavalier . Ce dernier avait les yeux fixés sur son objectif , un regard gris , froid et décidé qui glaçait le sang à tous les voyageurs qui levaient les yeux sur le voyageur. Juste devant lui , une jeune fille était assise sur la selle , elle  somnolait , fatiguée par ce long voyage où les arrêts avaient été rares . Elle avait le teint hâlé et portait une longue chevelue sombre légèrement ondulée qui descendaient en cascade , sa tête et ses épaules se balançaient au rythme des coups du sabots du cheval . L’adolescente ne devait pas avoir plus de seize ans et pourtant en acceptant d’entreprendre ce voyage , elle était entrée dans un monde violent où il était rare de croiser des créatures comme elle. C’était peut être en un certain point une faiblesse mais d’un  autre côté c’était ce qui faisait aussi la force de la jeune fille : elle était unique  . Derrière eux , un nuage de poussière et de sable se soulevait et les rendaient invisibles pour tous les voyageurs auxquelles ils tournaient le dos .
Le Bras de Fer semblait imperturbable , ses traits tirés et ses cernes trahissaient un voyage éprouvant et une fatigue certaine mais il n’arrêtait pas dans son élan pour autant . Il avait une date et un horaire à respecter et il n’était pas dans les habitudes du Lossoth d’arriver en retard à une réunion .  Suite à son opération hautement risquée , son bras tranché dans lequel il avait profondément enfoncé la prothèse métallique  le faisait souffrir ; la chair avait pris une inquiétante teinte bleue mais Ald’ar ne semblait pas s’en soucier ; tant que son bras de fer tenait .  

Le Nordique fit ralentir son cheval quand ils arrivèrent aux abords des quartiers extérieurs de la cité . Il balaya du regard les alentours ; si le centre de Lossarnach était un milieu plutôt très aisé où bourgeois et nobles se partageaient le pouvoir les quartiers annexes étaient plus modestes ; constitués essentiellement de bâtisses de paysans et de petits artisans le tout ne semblait pas être construit cohérence , les maisons étaient disséminées de manière disparates , construites les unes après les autres selon un plan plus fonctionnel qu’esthétique .  Cependant l’endroit n’avait rien de misérable , du moins pour un voyageur endurci qui avait connu bien pire comme Ald’ar , la saleté n’était pas omniprésente et les habitants menaient une vie paisible sans souffrir de pauvreté excessive . Ses yeux s’arrêtèrent sur un établissement un peu plus grand qui trônait seul au milieu de ce qui aurait pu s’apparenter à une place bien qu’aucun bâtiment ne semblait la délimiter ; au dessus de la porte cramoisie une enseigne était accrochée

“Associations des Paysans de Lossarnach”

Un sourire discret se dessiné sur les lèvres du Bras de Fer ; il était à la bonne adresse . C’était bien l’auberge où il avait donné rendez-vous à ceux qui , il l’espérait , deviendraient ses collaborateurs. Il trotta jusqu’aux anneaux à chevaux et il réveilla Palkinto en lui secouant doucement l’épaule . La jeune fille , ouvrit les paupières , dévoilant ses yeux noisettes ; et adressa un regard au Nordique ; ce dernier descendit de selle sans un mot et il l’aida à mettre à son tour pied à terre.   Posant un main sur son épaule le mercenaire parla à l’orpheline .

-Nous sommes arrivés à présent et je dois te dire qu’une fois que nous serons rentrées il n’y aura plus moyen de faire demi tour . Es-tu sûre de vouloir continuer?

Ald’ar était vraiment sincère avec elle , du moins en partie ; en aucun cas il ne voulait la forcer à entreprendre la suite de son projet avec lui , il n’était ni un esclavagiste ni un kidnappeur , il lui laissait donc le choix de poursuivre ou non . Toutefois si jamais elle refusait , il ne fallait pas compter sur lui pour la ramener à Minas Tirith, il avait bien d’autres affaires à gérer et elle devrait se débrouiller seule . Mais Palkinton n’avait pas fait tout ce voyage pour prendre peur et faire demi-tour au dernier moment , elle était bien déterminée à continuer.

-Oui j’en suis sûre .


Le Bras de Fer laissa échapper un sourire de soulagement , il était satisfait de la décision de la jeune femme . S’il y avait bien une chose qu’il avait apprise de sa mission dans la Cité Blanche avec Jerilyna ; en plus du fait que les orientaux n’étaient pas capables de préciser la nature d’un chat , c’était que travailler avec une silhouette en apparence faible et innocente pouvait être extrêmement utile et avantageux et il comptait bien mettre cette association avec la jeune orpheline qu’il avait libérée à profit . Par le passé il avait fait l’erreur de ne s’appuyer que sur de puissants guerriers , dédaignant toutes les personnes en apparence fébrile ; il avait eu tort et il avait bien l’intention de régler la ligne .  Mais avant toute chose il devait s’assurer de la fidélité de Palkinto.

-Palkinto… Tu vas pénétrer dans un monde envoûtant et dangereux , pour y survivre tu dois m’écouter et surtout me faire confiance. Tout ce que je déciderai nous concernant sera pour servir nos intérêts communs : les miens autant que les tiens.

L’adolescent hocha la tête en signe d’affirmation ; quel autre choix avait elle de toute manière? Le Nordique était son seul point de repère et aussi peu qu’elle pouvait le connâitre elle se sentait inexplicablement en sécurité sous son aile . C’était certes un personnage intrigant , au passé trouble et indubitablement dangereux mais pourtant il l’avait libéré des griffes de ses ravisseurs et il avait accepté de la prendre avec lui ; elle ne savait pas vraiment s’il avait fait preuve de générosité ou d’opportunisme mais elle sentait qu’il lui fallait suivre cet homme pour trouver sa voie .

-C’est ici .
Fit Ald’ar en désignant l’entrée de la taverne du doigt.

D’un pas mesuré , ils montèrent les deux marches en bois et poussèrent la porte de l’établissement. L’atmosphère était confiné tout en étant chaleureuse , la taverne n’avait pas le confort ou la qualité des grands établissement bourgeois situés dans les centre-villes gondoriens mais elle était plutôt agréable et s’il devait exister une échelle de comparaison des meilleurs établissement elle se situerait dans la moitié supérieure.  A peine eut-il poussé la porte qu’un serveur s’empressa de venir à sa rencontre , le même employé qui avait accueilli Lagor , Nomuas et Palvan et qui les avaient installés . Grand , mince et noueux ; il avait constamment une expression grave qui devait être simplement naturelle pour lui ; de sa voix calme et posée , proche d’un soupir , il parla au nouveau venu .

-Vos invités sont là M.Omenuir , je les ai installés à leur table où une dernière place vous attend .

-Merci Carm , J’aurais toutefois besoin d’une place supplémentaire .

C’est alors que le serveur, dénommé Carm  , aperçut la jeune fille qui étaient entrée derrière le Bras de Fer , dissimulée dans son ombre .  Il ne manifesta aucune surprise ou interrogation , son expression demeura impassible ; impassible, il l’était en toutes circonstances . Carm se contentait de faire ce qu’on lui demandait avec une efficacité et une précision extrême et appréciée mais il ne posait jamais de question et ne s’interrogeait jamais , c’était ainsi que venaient les ennuis .  Il accompagna Ald’ar et Palkinto jusqu’à leur table ; les trois “invités” étaient déjà installés et il suivait du regard le nouveau venu qui n’était étranger à personne , tous avaient déjà croisé son chemin par le passé.  Sous son bras valide , il tenait un coffre en bois qui paraissait plutôt lourd .

-Messieurs .
Fit l’ex agent de l’Ordre avec un mouvement de tête , reprenant involontairement en écho le salut concis qu’avait adressé Palvan aux deux autres quelques minutes auparavant .

Ald’ar s’assit sur la dernière chaise valide et s’empressa de poser son précieux coffre entre ses jambes. Carm amena un tabouret pour Palkinto , au moment il s’apprêtait à le poser le Nordique l’interrompit.

-Non pas là Carm ; elle s’installera ici .
dit-il en désignant la place à sa gauche , à côté de Palvan Jillar.

Palkinto s’éxecuta et , très intimidée par les regards portés sur elle , elle s’assit sans un mot. Les trois “invités” ne s’étaient probablement pas attendu à ce qu’Ald’ar vienne accompagnée d’une si surprenant compagnie.  Carm s’approcha du Bras de Fer.

-Une bière Monsieur Omenuir?

-Non , une infusion chaude au thym pour moi .

-Tout de suite Monsieur Omenuir.


Le serveur fit volte-face et disparut derrière le comptoir . Du coin de l’oeil le Nordique nota la présence d’une femme au physique avantageux  , assise seule à une table proche et qui commandait une boisson avec une poignée de pièces d’or . Son regard se posa ensuite sur Palvan :

-Décidément tu ne perd pas tes habitudes .
dit-il sur un ton dans lequel on pouvait percevoir une très petite pointe d’amusement .

Ald’ar se défit de sa cape de voyage et s’installa le plus confortablement possible sur sa chaise ; les autres restaient silencieux , attendant que le Lossoth ne prenne la parole ; ce qu’il ne tarda pas à faire.

-Lagor Grethat , terreur de Lacville , la panthère d’Esgaroth ; une puissance incomparable , une solide expérience et des capacités martiales à toutes épreuves .

En présentant ainsi chacun des “convives” il donnait aux autres certaines informations sur le principal intéressé qu’ils ne connaissaient pas même si cela était fait avec une théâtralité certaine.

-Nomuas Arnarion , Ombre de la Forêt , l’Elfe du Diable ; une discrétion totale pour une efficacité meurtrière , des compétences de chasse , de traque et de combat quasiment inégalables.

Carm interrompit alors brièvement les présentations , il posa la tasse d’infusion devant le Bras de Fer avant de d’éclipser rapidement et discrètement.  Assoiffé , Ald’ar but une gorgée du breuvage . Le liquide chaud coula le long de sa gorge , lui procurant une plaisant sensation de chaleur et de répit ; de satisfaction ,il claqua la langue.

-Enfin , Palvan Jillar , Charmeur de Lossarnach ; des fonds qui dépassent l’entendement , une connaissance du marché et des investissements fructueux .

Le Bras de Fer posa ses deux bras sur la table  ; les trois hommes purent alors admirer la prothèse meurtrière nouvellement remise . Après un moment de silence où chacun se regarda l’un l’autre ; Ald’ar reprit ; toujours avec ce même timbre grave et solennel .

-Comme certain d’entre vous j’ai passé ces derniers mois dans la nécessité , errant sans but précis et me battant chaque jour pour pouvoir me nourrir et survivre . Seulement une offre d’emploi à Minas Tirith a changé la donne , j’ai accompli ma mission et j’ai gagné beaucoup de choses et pas seulement de l’or ou de l’argent. Je pense que le moment est propice pour lancer mon projet ; depuis la chute de l’Ordre l’idée germe et pousse dans mon esprit. Mon but est de former un groupe ; une équipe de mercenaires  , les meilleurs qui soient .

Le Lossoth laissa planer sa dernière phrase un moment dans l’air , tandis que chacun assimilait l’information et se demandait quel rôle ils avaient à jouer dans cette histoire.

- Je suis ambitieux , ce n’est un secret pour personne , et je ne désire pas me limiter à quelques mercenaires solitaires et anonymes non je veux construire quelque chose de plus vaste , puissant et enrichissant. Alors certes au début nous commencerons avec des effectifs et des moyens forcément limités mais j’ai bon espoir que nous nous développerons rapidement . Si vous êtes ici autour de cette table c’est parceque je n’ai pas la prétention d’affirmer pouvoir organiser et diriger toute cette entreprise seule  ; j’ai besoin de personnes qualifiées pour m’épauler et je me suis naturellement tourné vers vous car vous possédez chacun des caractéristiques précieuses pour mener à bien notre projet.

De sa poche , le Bras de Fer sortit une petite liasse de document plié de multiples fois et un peu abîmés à cause du voyage .

-Comme vous pouvez le voir l’idée a mûri dans mon esprit et j’ai une idée assez claire et précise de ce que je veux faire
, fit il en agitant les parchemins , mais auparavant de je dois savoir si je peux compter sur vous. Alors êtes vous intéressé à devenir riche, puissant , influent et respecté?

Reposant ses documents , Ald’ar se saisit de sa tasse et  but une gorgée de son infusion au thym, attendant les réponses de ses “convives”. Il échangea alors un bref regard avec Palkinto , s’il y avait bien une personne sur qui il pouvait vraiment compter c’était bien la jeune fille.

#Palkinto #Palvan #Jillar #Carm
Sujet: Quand l'homme et l'arme ne font plus qu'un.
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Rechercher dans: Le Royaume de Gondor   Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Quand l'homme et l'arme ne font plus qu'un.    Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 23 Aoû 2015 - 1:01

Se pouvait-il que la chance ait enfin sourie à Ald’ar? Lui qui se pensait condamné à l’errance et aux sales besognes après avoir tout perdu . A présent il était riche , oui c’était le mot ;  riche  , très riche même . Et pour cela il avait seulement répondu à l’appel d’un seigneur oriental à la recherche de son chat , une mission que de nombreux autres mercenaires auraient dédaignés mais lui il avait eu le flair ; au cours de ses voyages il avait appris que ce genre de personnage se déplaçait toujours avec une petite fortune. Visiblement ce félin comptait beaucoup aux yeux du seigneur qui lui avait donné en guise de salaire un coffret rempli d’or pur ainsi qu’une pierre précieuse qui devait valoir énormément d’argent . Mais il avait aussi acquis autre chose durant cette mission , quelque chose d'inattendue ; des griffes de deux malfaiteurs il avait libéré une jeune adolescente effrayée . Ne sachant pas très bien qu’en faire il avait décidée de l’amener avec lui jusqu’à qu’il ne trouve une solution ; d’ailleurs une idée commençait à germer  dans son esprit mais avant il avait d’autres soucis à gérer . Durant les affrontements avec les ravisseurs du chat et de la jeune fille sa prothèse s’était détachée , ce qui handicapait grandement le Nordique à présent manchot . A chaque fois que ses yeux se baissaient sur son bras métallique détachée et son moignon la colère le saisissait , il lâchait un juron et maudissait le chirurgien  qui le lui avait fixée en lui assurant qu’elle ne pourrait pas tomber.  Il fallait arranger ce problème au plus vite. Il s’empressa donc de sortir de la tente oriental après avoir remercié le seigneur qui même s’il lui avait tenu un discours plutôt déconcertant lui avait fourni un salaire conséquent , Ald’ar ne demandait pas plus et puis l’homme avait laissé planer l’idée qu’il pourrait recontacter le mercenaire pour de futures missions ; si il se montrait aussi généreux à chaque fois le Bras de Fer n’aurait aucun problème à le servir à nouveau.  En sortant il indiqua à la jeune fille de le suivre sans adresser aucun regard à l’intendant. D’un pas rapide il se dirigea vers l’entrée de la Cité Blanche .

La nuit était à présent tombée et les rues étaient dorénavant presque vide , éclairés par quelques lanternes provenant d’un fabriquant connu mais intrigant du Haut de la Cité  . Une patrouille passa , visiblement sur le qui-vive ; la nuit était le moment où tout les parasites et autres hors la loi vivaient et commettaient leurs méfaits. Quelques mendiants s’étaient assoupis contre un mur et ronflaient bruyamment  , l’on pouvait aussi croiser de simples passant , des citoyens normaux qui tardaient dans les rues ou se rendaient dans une taverne pour se détendre.  Ald’ar avança ainsi plusieurs minutes à travers un dédale de rues qui montaient progressivement vers le centre , la jeune adolescente le suivant comme son ombre ; cette dernière put noter que son “libérateur “ évitait soigneusement le quartier qui abritait l’animalerie où les affrontements sanglants avaient eu lieu . Il s’arrêta devant un grand bâtiment aisément reconnaissable : une écurie. A l’intérieur des chevaux somonolaient tandis qu’un écriteau “fermé” était accroché sur la porte close ; Ald’ar esquissa un sourire , la dernière fois qu’il était entré dans ce genre d’endroits c’était à Fondcombe dans une bâtisse d’une beauté à couper le souffle qu’il avait incendié sans hésiter une seule seconde mais ce temps là était bien loin .  Le Lossoth leva les yeux , à l’étage une lumière était allumée ; ce devaient être l’appartement occupé par le propriétaire des lieux  . Il frappa alors bruyamment trois coups à la porte , il n’y eut aucune réponse  ; il frappa à nouveau avec encore plus de force et une voix agacée se fit entendre à l’étage .

-Nous sommes fermés !

Mais Ald’ar ne se laissa pas refroidir et frappa encore à la porte , après quelques secondes celle ci s’ouvrit et laissa apparaître un homme plutôt agé . Maigre et avec des bras noués il portait une chemise de nuit et une petite chandelle à la main ; il ne semblait pas particulièrement content qu’on le dérange à cette heure ci .  

-Bonsoir
, fit le Bras de Fer , j’aimerais acheter un cheval.

L’homme dévisagea successivement l’inconnu qui l’avait dérangé puis la jeune fille qui l’accompagnait  , cet homme puissant et à qui il manquait un bras n’était guère rassurant qui plus est pleine nuit et puis que diable faisait avec une gamine ? Et pourquoi débarquait il en pleine nuit ? On n’achetait pas des chevaux à cette heure ci . Profondément irrité le vieillard leur répondit sèchement .

-J’ai dit que nous étions fermés .

Sur ces mots il tenta de leur claquer la porte au nez mais Ald’ar s’interposa et il l’en empêcha de son bras valide. Le Nordique reprit

- J’ai besoin d’une monture tout de suite et j’ai de quoi payé .

Pour appuyer ses dires l’ex agent de l’OCF sortit une petite bourse remplie de pièce d’or pur qu’il présenta au vendeur réticent . Bien entendu afin d’éviter que ce dernier ne se révèle trop gourmand Ald’ar ne lui avait pas dévoilé qu’il détenait un coffret rempli , il ne dilapiderait pas tout son bien dans l’achat d’un cheval.  Le commerçant hésita un instant , il semblait peser le pour et le contre . D’un côté il était attiré par la promesse de faire une belle affaire mais de l’autre s’il les laissaient entrer il céderait et donc sa faiblesse serait dévoilée et puis imaginez un seul instant que le bruit court qu’il ait accueilli des clients en pleine nuit , tout le monde se mettrait à agir de la sorte , après tout il y avait des heures à respecter.
Le temps de réflexion du vendeur était trop long au goût d’Ald’ar et il décida d’accélerer les choses.

-Eh bien , si vous n’êtes pas disposé à nous ouvrir et à prendre mon argent je pense que celui ci trouvera facilement un autre preneur qui sera bien heureux .

-Non pas la concurrence !
ne put s’empêcher de s’exclamer le vieil homme .

S’il y avait bien une chance qu’il ne pouvait pas supporter c’était que de potentiels clients aillent voir ailleurs , surtout chez ce maudit Raflor qui faisait si aisément fortune alors que les conditions de vie de ses bêtes étaient désastreuses. Lui se targuait d’avoir construit un véritable bout de paradis pour ses chevaux.

-Bon , bon
, fit il finalement , entrez .

Ald’ar et la jeune adolescente entrèrent donc dans un petit vestibule mal éclairé mais propre et joliment décoré. L’odeur du foin et du fumier montait déjà jusque dans leur narines , la jeune fille posa une main sur son nez , dérangée par cet odeur inhabituelle . Le Bras de Fer sourit , un peu amusé par la situation et la candeur de l’adolescente . Il n’était pas du genre à s’attendrir facilement , loin de là , mais il était aussi capable de ressentir des émotions humaines .

-Attendez moi ici .
grommela le commerçant.

L’homme monta à l’étage en faisant au passage grincer plusieurs marches en bois , les deux clients patientèrent alors en silences . Quelques minutes plus tard il redescendit , cette fois correctement habillé .

-Allons dans les écuries .

Ils entrèrent alors dans une longue écurie plutôt étroite mais correctement aménagée ; les chevaux y somnolaient en silence . D’un regard interrogateur le commerçant demanda à Ald’ar quel type de monture il recherchait .

-Je désire un cheval robuste capable de porter un homme et un enfant et qui puisse galoper sur de longues distance .

-Hmmmm . Je dois avoir ça , alors voyons voir …

Le vieil homme les amena au fond de l’écurie tandis que l’odeur se faisait de plus en plus prononcée ce qui provoquait des haut-le-coeur à l’adolescente . Ils s’arrêtèrent devant un cheval robuste à la belle robe grise parsemée de taches blanches . Le vendeur le caressa tendrement , visiblement ému.

-C’est un mâle puissant , il s’appelle Fohrn. Il devrait satisfaire vos attentes.
-Bien
, répondit Ald’ar qui ne semblait nullement impressionné par la bête , je vous prend cette bête.

Il lui tendit l’argent , tandis que le commerçant devait se faire à l’idée qu’il allait se séparer de l’un de ses cheval préférés.

-Ce n’est pas une bête , son nom c’est c’est Fohrn .
fit le vendeur sur un ton proche du reproche .

Ald’ar émit alors un sourire ironique . Quelle simplicité d’esprit!

-Les animaux n’ont pas besoin d’avoir de nom .
répondit-il simplement.

Il sella le cheval et monta dessus puis il aida la jeune fille à en faire de même. Elle s’installa derrière lui .

-Nous allons chevaucher un moment , je te conseille de te cramponner .

Le Nordique mit alors les pieds aux étriers et avec une interjection bruyante il envoya sa monture au galop à travers les rues de la cité qu’il dévala en quelques secondes avant de sortir de la ville et de chevaucher dans les Champs du Pelennor. Diriger un cheval avec un seul bras n’étaient pas une chose facile mais le Lossoth avait assez d’expérience pour s’en sortir avec brio . Depuis sa fenêtre le vendeur de chevaux observa ce bien curieux client disparaître dans la nuit.

Ils chevauchèrent ainsi de longues heures , traversant champs et collines . Le cheval tenait bon malgré le poids de deux personnes sur son dos mais au bout d’un moment il avait besoin d’un peu de repos au même titre que ses propriétaires . Ils s’arrêtèrent donc près d’un petit ruisseau où ils mangèrent quelque peu de leur maigres provisions ; la nuit précédente ils n’avaient pas eu l’occasion de passer chez l’épicier .  Assis face-à-face l’homme et l’adolescente se jaugeait , elle était resté silencieuse depuis leur départ . Quelle était son hsitoire , ses secrets ? Ald’ar voulait tout savoir , il portait l’ignorance en horreur . Pour pouvoir maîtriser une situation il lui fallait avoir toutes les cartes en mains .  

-Alors qui es tu ? Quels sont tes secrets?

La jeune file aux yeux verts soutint le regard gris et glacé du Bras de Fer.

-Vous qui êtes vous?


Ald’ar sourit , la gamine semblait avoir pris un peu d’assurance après choc de l’enlèvement ; peut-être y avait il quelque chose à développer chez elle en fin de compte car jusqu’ici il n’avait rien vu à part de la peur.

-Un homme au passé et au futur guerrier qui baigne dans des choses bien dangereuses pour une jeune adolescente . Alors toi qui est tu  ?


-Mon nom est Nalka
, fit elle un peu hésitante , mes parents sont venus s’installer au Gondor suite à la sécheresse qui ravageait leur contrée du Sud . Mais peu après leur arrivée ils ont été tués dans un incendie et moi placée dans un orphelinat . Un lieu horrible où j’ai perdu toute joie de vivre . Un soir , peu après les festivités , j’avais obtenu une autorisation de sortir en ville mais je me suis perdu et durant la nuit deux hommes m’ont kidnappé , ils m’ont enfermé jusqu’à que ce que vous veniez .  Pour rien au monde je ne retournerai à l’orphelinat , j’ai vu votre arrivée comme une opportunité de partir ailleurs pour me reconstruire une vie .

Un silence s’installa alors tandis que le Bras de Fer assimilait calmement la foule d’informations . Pouvait il vraiment songer à la prendre avec elle? Il l’avait déjà fait par le passé avec Nunne mais celui-ci avait une âme de combattant .  Pourquoi attirait il tout les orphelins de la Terre du Milieu? Et surtout pourquoi se sentait il attiré par tous les orphelins de la Terre du Milieu ? Les attirer était une chose , s’y attacher en était une autre .  Ald’ar sentait qu’il avait besoin d’elle ; elle pourrait lui être utile certes mais ce sentiment dépassait le simple intérêt , ce même sentiment qui avait rendu la trahison de Nunne si douloureuse.  Etait ce de l’attachement? La simple pensée de ce mot fit frissonner le Lossoth , non c’était impossible il ne pouvait pas ressentir ce genre de chose ; il devait se reprendre .  Il fixa à nouveau la dénommée Nalka , s’il voulait pouvoir la rendre utile il devait s’assurer qu’elle ne puisse plus faire machine arrière .

-Si tu veux aller de l’avant , si tu veux tourner la page et me suivre dans l’inconnu alors tu dois faire table rase du passé. Oublie l’orphelinat , la Cité Blanche et tout ce qui s’y rattache ; oublie même ton nom. Durant cette mission à Minas Tirith j’a reçu de l’or certes mais j’ai aussi reçu autre chose : un trophée  , mon trophée ; toi . Mon trophée “Palkinto “ .  A présent repose toi Palkinto nous avons encore un long chemin à parcourir.

Sous le ciel étoilé le vétéran et la novice s’endormirent .

---------------------------------------------------------------

-AAAAAAAAAAAAAH

-Mais bon sang ! Arrêtez de bouger , comment voulez vous que je travaille dans ces conditions! Si vous pouvez pas vous tenir tranquille pendant une petite saignée…


Falkor soupira , un brin exaspéré . Il avait beau être un médecin experimenté certaines opérations basiques devenaient parfois bien compliquées quand le patient ne se montrait pas assez vaillant ; mais là c’était bien la première fois qu’il voyait quelqu’un se mettre dans cet état pour une simple saignée. Le pauvre bougre gémissait encore et c’est avec toutes les peines du monde qui lui tendit l’argent dû pour l’opération .  Aussitôt qu’il fut sorti une femme accompagné d’un jeune enfant entrèrent dans le cabinet de Falkor. Ce dernier les accueillit chaleureusement et les installa confortablement , il fallait toujours se montrer aimable avec les client surtout quand ceux ci payaient leur consultation au prix fort. Il faut dire que bien qu’il ne se soit pas installé depuis longtemps il pouvait se vanter d’être l’un des meilleurs médecins traitants de la région . Et puis il s’était habitué à la courtoisie et aux manières de la vie civile , c’était plutôt agréable d’être confortablement installé dans son cabinet et de recevoir des remerciements chaleureux  quand on avait passé le reste de sa carrière à soigner des militaires bourrus et fâchés d’être blessés qui lui proféraient plus d’injures que de marques de reconnaissance. La femme prit la parole

-Mon fils ne se sent pas bien depuis hier , il tremble , a froid même si son front est très chaud.

-Voyons voir ça ..
.
fit  le médecin en mettant les lunettes sur son nez.

Il tâta le front de l’enfant , lui prit la tension d’un geste expert et regarda au fond de sa gorge  . Il fit mine de réfléchir et se gratta son crâne qui souffrait d’une calvitie apparente d’un geste impérial . De toute évidence Falkor , en plus d’être un bon médecin , avait un sens certain du spectacle ; cela faisait toujours de l’effet auprès du client et tout ce qui faisait de l’effet auprès du client était bon à prendre .

-Notre petit a de la fièvre c’est indéniable. Je crois qu’il est victime de … de…


Cette fois c’est son menton qu’il  gratta , toujours dans ce même souci d’indiquer aux clients qu’il réfléchissait .

-Oui une grippe estivale , ce doit être ça . Alors , alors ...


Il s’installa derrière son bureau , remonta un peu ses lunettes qui lui tombaient sur le bout de son  et sortit un bout de papier sur lequel il griffonna de son écriture difficielement lisible.

-Je préconise plusieurs jours de repos , boire des infusions et prendre cette petite concoction régulièrement , plusieurs fois par jour.


Il sortit de son placard un flacon rempli d’un liquide sirupeux de couleur rouge qu’il tendit à ses clients. Ces derniers le payèrent , Falkor après les avoir raccompagné à la sortie s’assit et commença à trier des documents professionnels. Depuis qu’il s’était installé ici , il y a quelque mois , il menait la belle vie et continuait à s’enrichir ; ancien chirurgien militaire , ayant servi avec l’Ordre de la Couronne de Fer il avait fini par en avoir marre de cette vie militaire qui n’était pas assez calme et sûre à son goût , il s’était donc installé ici dans ce petit bourg du Gondor oriental où le gouverneur l’avait accueillit les bras ouvert , on manquait de médecins compétents dans la région .  On frappa alors à la porte , Falkor fut surpris . Il n’attendait pas de client à cette heure là , d’u coin de l’oeil il regarda son planning et effectivement aucune consultation n’était prévue . Il devait s’agir d’un client qui avait besoin d’une consultation en urgence et qui n’était pas passé par la case rendez-vous ; ils étaient de plus en plus nombreux. Un peu contrarié il se dirigea vers l’entrée . Quand trouverait il le temps de trier toute cette paperasse si on ne le laissait pas en paix durant ses temps libres? Car la quantité faramineuse de papiers à remplir étaient l’un des aspects un peu moins positifs de la vie civile.
Il traversa son cabinet en renversant par mégarde une chaise sur son passage. C’était une pièce de taille moyenne , pas très bien rangée dans laquelle il régnait un désordre apparent qui était cependant parfaitement organisé. Dans ce fouillis de parchemin , d’armoires , de plantes et de remèdes Falkor savait exactement où se trouvait chaque chose.

Il ouvrit alors la porte pour se retrouver nez-à-nez avec une vieille connaissance qu’il ne pensait pas revoir avant longtemps .

-Bonjour Falkor , belle journée pour opérer non?
fit le Bras de Fer.
-Vous? fit le médecin en reculant d’un pas . Mais que faites vous ici?

Ald’ar brandit alors sa prothèse métallique de son bras valide et la pointa sous le nez de Falkor.

-Voilà la raison de ma venue . La voilà!
Fit il d’une voix qui ne souffrait d’aucune douceur . Vous qui m’avez assuré qu’ainsi fixée elle ne se détacherait jamais.  Tu es un incapable ! J’espère que tu sauras te racheter en arrangeant tout ceci de manière plus durable.


Le médecin prit une grande inspiration et tenta de se calmer après cette intrusion inattendue du guerrier Nordique. Il posa sa main sur son embonpoint et se laisse tomber sur un tabouret. Il avait été le chirurgien qui avait placé ce bras métallique à Ald’ar après la bataille de Fondcombe ; il avait également soigné ce dernier de ses divers blessures quelques mois plus tôt après la chute de l’Ordre quand l’ex Lefnui n’était plus qu’un vagabond incapable de lui payer quoi que ce soir , Falkor lui avait fait crédit. Mais cette fois il était décidé à ne pas se laisser faire

-Et toi j’espère que tu as de quoi payer les derniers soins parceque sinon je ne ferai rien .


Les yeux gris  du Bras de Fer s’illuminèrent d’une lueur inquiétante.

-Oh oui ! J’ai de quoi payé les soins passés et même tous ceux qui sont à venir.

-Ah oui?Eh bien ça devrait aller alors.


Falkor se retint bien de demander où il avait trouver cet argent , après tout ce n’était pas ses affaires et puis il se doutait bien qu’il ne l’avait pas gagné en travaillant honnêtement dans les champs . C’est alors qu’une petite tête apparut dans l’encadrement de la porte ; une jeune adolescente venait de rentrer derrière le Nordique . Mais que diable manigançait il encore avec une gamine ? Le médecin connaissait le guerrier depuis longtemps et il savait très bien que ce n’était pas un pédophile ou un vendeur d’esclaves ; ils avaient d’ailleurs tous les deux étaient en termes plutôt bons mais visiblement le fait que la prothèse n’est pas tenue en place n’avait pas plu mais alors la pas plu du tout au Bras de Fer. Et les Valars savaient ce qu’ilé tait capable de faire quand il se mettait en colère? On racontait qu’il avait détruit des villages entiers quand il était pris par sa rage.

-Je ne comprends pas , ces lanières de cuir était le moyen le plus efficace pour fixer la prothèse sans abîmer les tissus corporels. Alors effectivement si on les sectionne…


-C’est précisément ce qui est arrivé , et moi j’ai du continuer à me battre et à vivre avec un bras en moins .


-Que veux tu  donc faire? Enfoncer la prothèse dans ton bras
?
fit Falkor d’un ton désabusé et ironique .

-Précisément .
fit Ald’ar avec un sourire tout sauf rassurant.

Visiblement déstabilisé et très stressé Falkor balbutia

-Mais c’est très dangereux , insensé même. Tu en as conscience?


-La seule chose dont j’ai  conscience c’est que l’arme et l’homme ne doivent plus faire qu’un . Et je te conseille vivement  de te reprendre , je ne tiens pas à ce que vous trembliez pendant l’opération.


-Bon , bon alors allonge-toi sur la table d’opération
.
fit Falkor en sortant ses instruments d’une main suante et tremblante.

Il commença par endormir le membre de son patient particulier à l’aide d’un anesthéstiant puis aiguisa le bout de la prothèse de sorte à pouvoir la faire rentrer dans la chair. Le tout sous le regard silencieux de Palkinto , Ald’ar la respiration haletante attendait la douleur de pied ferme.

Un hurlement de douleur déchira le ciel bleu .

---------------------------------------------------------------------

A son réveil le Bras de Fer ressentit une douleur au niveau de son bras , il baissa les yeux et y vit la prothèse profondément enfoncé dans son membre où la chair avait bleui de manière plutôt inquiétante . Il se leva avec un grognement , à côté de la table d’opération en bois sur laquelle avait coulé une quantité impressionnante de sang séché qui lui apprtenait sans un aucun doute , se trouvait Palkinto qui dormait , recroquevillée sur elle même à même le sol. La porte du cabinet était ouverte , Ald’ar marcha doucement et sortit dehors où la nuit qui était tombée depuis plusieurs heures touchait à sa fin . Falkor était assis sur un banc , un grand verre d’eau de vie à la main ; le Bras de Fer lui tendit une bourse bien garnie.

-Tu as bien travaillé cette fois . Je partirai dans la journée mais il se pourrait que je pourrai te recontacter à l’avenir.

-Tu as d’autres pépins à soigner?


-Non , mais il se pourrait que nous ayons besoin de tes services.

-Nous ? Qui ça nous? De quoi parles tu ?


-Tu le découvrira bien assez tôt en même temps que le monde entier…

Sur cette phrase énigmatique Ald’ar fit volte face , présentant le dos au chirurgien et fixa la route qui sortait du village . Il ne fallait pas qu’il tarde à partir , il avait à faire , beaucoup à faire ; déjà ses messagers étaient partis. Bientôt ils seraient là.

#Falkor #Palkinto
Sujet: L'enlèvement de Koshka [passé]
Learamn

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Rechercher dans: Les Champs du Pelennor   Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'enlèvement de Koshka [passé]    Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 20 Aoû 2015 - 11:23

Ald’ar retenait son souffle , le simple bruit de sa respiration pouvait les trahir et le Nordique ne désirait pas vraiment s’expliquer avec toute une escouade de la Cité Blanche . Dans cette chambre qui s’apparentait plus à un placard à balais l’obscurité était totale et il était impossible pour le mercenaire de distinguer Khorba qui se situait pourtant juste à côté de lui , il sentait simplement son souffle et entendait le léger ronronnement du chat que l’oriental s’efforçait d’étouffer au maximum .  Le Bras de Fer serrait toujours contre lui sa prothèse détachée et il évitait soigneusement de baisser les yeux sur son moignon qui lui rappelait son handicap et sa faiblesse , il tendit l’oreille pour écouter ce qui se passait de l’autre côté de la porte. Visiblement Jerilyna n’avait eu aucun mal à fondre en larmes , était ce simulé ou était ce de vrais sanglots dûs au traumatisme ? Ald’ar l’ignorait mais force était de constater que l’audacieuse jeune femme s’était finalement révélé beaucoup plus utile que prévu.

La première réaction d’un des gardes rassura un peu le Nordique , le soldat avait identifié l’un des corps comme un bandit et un voleur d’enfant ; au moins il ne s'émouvrait pas de leur mort. Il continua même en affirmant que le tueur leur avait rendu un fier service , à ces mots Ald’ar ne put s’empêcher d’esquisser un petit sourire . Quelle ironie ! Le Bras de Fer qui rendait un service à la garde de la Cité Blanche .   Mais le sourire du mercenaire disparut aussitôt quand un autre homme , qui semblait plus jeune au vu de sa voix , demanda s’il ne fallait tout de même pas poursuivre les meurtriers . Cet imbécile proposait même de fouiller les lieux , il ne suffirait que de quelque secondes aux soldats pour découvrir la cachette d’Ald’ar , Khorba et du précieux félin à l’origine de toute cette histoire : Koshka.

Fort heureusement le premier garde réplique d’une manière on ne peut plus claire  à l’aide d’un langage grossier , employant des termes auxquels même le Bras de Fer n’aurait pas songé. Visiblement il avait envie de quitter la scène de crimes au plus vite et de laisser les ouvriers de la ville nettoyer l’endroit au plus vite.  Comme il fallait s’y attendre les gardes décidèrent de prendre Jerilyna avec eux pour qu’elle “ se remette de ses émotions” , c’était somme toute prévisible et puis si la petite était aussi maligne qu’elle le prétendait elle trouverait bien un moyen de se sortir de ce faux pas.  Après que les gardes eurent claqué la porte derrière eux Ald’ar et Khorba restèrent encore plusieurs longues minutes dans le sombre et étroit placard , toujours aussi silencieux comme s’il craignait que quelqu’un se trouvait encore dans l’appartement. Mais à priori il n’y avait plus personne , les deux hommes sortirent donc de la pièce exiguë. Le Bras de Fer put alors voir sur le visage de Khorba l’expression d’un soulagement profond comme si rester enfermé dans ce placard avait été pour lui une terrible épreuve.

Mais l’heure n’était pas à ce genre de considérations ; il fallait quitter cet appartement au plus vite avant que d’autres personnes rappliquent et il était également temps pour Ald’ar de récupérer son salaire et de poursuivre sa route.  Ils descendirent le plus vite possible et sortir discrètement dans la rue et ils se dirigèrent vers la sortie . La soleil déclinait à l’horizon et la Cité Blanche n’était désormais illuminé que par ses derniers rayons orangés ; les échoppes et autres commerces commençaient à fermer , les travailleurs et les familles rentraient chez , le sourire au lèvres avec la satisfaction d’avoir abattu une nouvelle journée de travail ; les tavernes commençaient à se remplir , tantôt de jeunes célibataires ou de nobles désireux de prendre un peu de beau temps pour les plus belles enseignes tantôt de voleurs , de prostituées de bas étage et de malfrats en tous genre pour les établissements moins prestigieux.  Au milieu de cette petite foule le Bras de Fer et l’oriental se frayèrent un chemin vers les portes de la cité tandis que plusieurs passants contemplaient avec des yeux stupéfaits les colosse qui leur faisait face et qui tenait des ses bras puissants un petit chat blanc. Ils sortirent donc de la capitale du Gondor et marchèrent un moment dans les champs du Pelennor jusqu’à la tente du seigneur  c’est alors qu’ils tombèrent nez-à-nez avec la jeune fille qu’ils avaient libérés des griffes des malfaiteurs ; elle avait cessé de sangloter mais elle semblait toujours en état de choc et était toujours incapable de prononcer un mot était ce à cause de son état ou simplement car elle ne comprenait pas le Commun . D’un signe de tête Ald’ar demanda à Khorba de lui parler en langue orientale pour voir si elle réagirait puis presque simultanément il parla à la jeune fille bien qu’il sache qu’elle ne le comprenait sûrement pas .

-Alors enlevée par des bandits et pas de logis ni de famille dans les environs visiblement . Dans le cas contraire tu t’y serais déjà rendu . Alors quelles sont tes secrets?

Il plongea profondément son regard gris dans les yeux noisettes de la jeune fille comme s’il voulait l’analyser , la déchiffrer de la tête aux pieds. Sans réel succès .  Alors , sur un coup de tête il se décida

-Dans ce cas viens avec moi pour l’instant je trouverai un endroit pour toi  .

Ald’ar n’était pas le genre d’homme à se laisser attendrir par une jeune orpheline mais cette fois c’était différent il l’avait libéré et son honneur ne pouvait pas le pousser à l’abandonner dans la nature à une mort certaine .  Et puis surtout s’il y avait bien une chose qu’il avait apprise au cours de cette riche journée c’était que parfois ce type de personnes pouvaient se révélaient bien utile pour s’extirper d’une situation délicat. Jerilyna en avait été la preuve vivante et peut-être Ald’ar pourrait s’aider de la jeune fille qu’il avait libérée ; délivrée.

Il suivit alors Khorba dans la tente du seigneur , saluant au passage l’intendant d’un sourire un peu cynique . Le Nordique n'appréciait pas vraiment cet interprète qu’il trouvait un peu prétentieux . Une fois à l’intérieur de la toujours aussi immense et richement décoré tente , le colosse tendit le Koshka au seigneur qui paraissait comblé . Se raclant la gorge Ald’ar signala alors la présence.


-Mon seigneur
; fit-il en prenant le soin de manifester un grand respect pour son riche employeur , mieux valait-il de bien se faire voir au moment de recevoir son argent; comme vous pouvez le constater j’ai trouvé votre chat , j’ai neutralisé les malfaiteurs et je vous ai rapporté votre bien aimé Koshka . Ce fut un vrai plaisir de servir vos intérêts , à présent je vais continuer ma route après avoir récupéré ce qui m’est dû . La mission a été une réussite et elle touche à sa fin , je crois avoir droit au salaire promis.

Il marqua alors une pause , songeant à Jerilyna . Fallait-il la mentionner , après tout le seigneur ne la connaissait pas , elle s’était jointe au mercenaire après coup et il n’était pas sûr que l’oriental soit d’accord pour payer une deuxième personne et le Nordique n’avait pas envie de partager sa part.

- Au fait si une jeune fille rousse vient vous voir d’ici quelques heures et affirme avoir participé à la rechercher c’est une usurpatrice , elle ne mérite rien .  Elle m’a suivi dès que je suis sorti d’ici et ne m’a été d’une grande aide , vous ne l’avez pas même employé ; d’ailleurs je ne suis même pas sûr qu’elle veuille quoi que ce soi ; elle était plus en qûete “d’aventures” si vous voyez ce que je veux dire.

La réaction d’Ald’ar était peut-être un peu égoïste ,  Jerilyna lui avait été plus que précieuse pour mener à bien sa mission mais au fond il ne mentait pas , le seigneur oriental ne l’avait jamais employée . Et puis le Bras de Fer ne voulait pas partager son or , il avait besoin de cet argent , de tout l’argent .  Il se rappela alors d’un autre individu qui méritait aussi quelque chose

-Ah oui , il y aussi dans une des tavernes un homme gras et moustachu auquel j’ai pu arracher des renseignements. Il pourrait réclamer une récompense mais si vous voulez mon avis au vu du mépris avec lequel il vous a traité il ne mérite rien d’autre que d’une bonne correction .

Le Nordique d’origine Lossoth se tut alors , n’attendant plus rien d’autre que son salaire.
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Rechercher dans: Les Champs du Pelennor   Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'enlèvement de Koshka [passé]    Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 6 Aoû 2015 - 18:56


Un chat… Un chat… Visiblement Ald’ar avait un peu de mal à avaler l’information . Jusqu’à quel point un homme était il capable d’aimer un animal stupide ? Comment justifier qu’il soit prêt à dépenser une fortune pour le retrouver? Le Nordique rageait intérieurement , s’il avait seulement su qu’il s’agissait d’un félin il croulerait déjà , à l’heure qu’il était , sous des livres d’or . Mais il était malheureusement passé à côté de la bête sans vraiment y prêter attention , enfin si , il avait voulu la tuer . Finalement le destin n’avait pas été totalement cruel avec le Bras de Fer , il avait raté son lancer de couteau et avait laissé le chat en plan et Jerilyna n’avait alors pas osé y toucher ; bien heureusement . L’interprète refusa catégoriquement de les suivre dans la ville mais annonça que le colosse : Khorba , les accompagneraient . Le Nordique haussa un sourcil , il aurait sûrement été plus prudent pour un grand seigneur oriental de se séparer de son interprète que de son massif garde du corps  ; le mercenaire n’émit cependant aucun commentaire . Mieux valait ne pas froisser leurs employeurs.  Sans vraiment leur demander leur avis ils leur jetèrent de l’eau froide et les recouvrirent d’huiles orientales particulièrement odorantes. Ah qu’il avait fier allure le Bras de Fer ! Après le chanvre  et le détachement de sa prothèse, il se trouvait à présent trempé de la tête au pied et enduit d’encens ; son orgueil en était sans nul doute véritablement affecté. Mais là encore Ald’ar se retint de prendre l’oriental au collet et de lui hurler dessus de sa voix puissante  , il se contenta de lui adresser un sourire tout sauf honnête. Sourire qui disparut d’ailleurs quand l’intendant lui annonça que c’était à lui de voir ce qu’il ferait avec la petite fille qu’il avait ramené par erreur.  Il se tourna vers elle , le guerrier n’était pas réputé pour sa douceur et encore moins pour ses qualités pédagogiques auprès des plus jeunes âmes mais il s’efforça de donner à sa voix un ton rassurant avec un succès relatif

-Ma petite … Tu es libre à présent , tu vas pouvoir retrouver tes parents . Tu sais où ils sont hein? Ces deux brigands t’ont bien kidnappé quelque part ? Alors tu vas pouvoir rentrer chez toi .

La jeune fille ne répondit pas , elle semblait dépassé par la situation , ne sachant que faire. Comprenait-elle seulement le langage commun? Ald’ar l’ignorait mais il avait déjà trop à faire pour en plus se soucier du bien -être d’une jeune fille .  Le Nordique chercha des yeux Jerilyna , espérant qu’elle puisse l’aider dans sa délicate entreprise mais la jeune rousse ne semblait pas le vouloir ; elle lui tournait le dos et discutait avec l’interprète .  Contrarié le Bras de Fer amena la petite un peu plus loin et continua à lui parler d’une voix qui se faisait progressivement de moins en moins amicale

-Tes parents ! Ta famille ! Par les Valars! Tu dois savoir où aller quand même !  

Il criait presque , comme si en haussant le ton de la voix elle se mettrait miraculeusement à comprendre mais cela eut plutôt l’effet inverse . Terrifiée et déjà en état de choc elle se replia sur elle même et fondit en sanglots . Ald’ar poussa un profond soupir d’exaspération avant de lui lancer

-Bon attend ici …


Il n’avait strictement aucune idée de ce qu’il devait faire d’elle mais pour l’instant il n’avait pas le temps d’y réfléchir ; ils devaient récupérer le chat. ¨Peut-être une idée germerait dans son esprit d’ici là ou peut-être pas ; alors il envisagerait la solution de ne rien faire , la laisser simplement en plan et fuir avec le butin sans régler son cas . Une attitude plutôt lâche et vile qui lui déplaisait plutôt  mais si il n’avait pas d’autres choix il devrait bien envisager cette alternative. Après tout c’était un guerrier , un mercenaire voyageant sur de longues routes , ce n’était ni un hospice itinérant ni un orphelinat ambulant.

Encore pensif il emboîta le pas à Khorba et Jerilyna , l’odeur forte des encens orientaux lui piquait un peu le nez mais c’était toujours mieux que de sentir le chanvre. Ils purent rentrer facilement dans la ville , les gardes ne firent pas vraiment attention à eux . Le trio se rendit au bâtiment de l’animalerie ; heureusement pour eux l’altercation sanglante et sans doute bruyante qui s’était produite un peu plus tôt à l’étage n’avait pas encore attiré la garde . Ils pénétrèrent discrètement dans la bâtisse et montèrent à l’étage . Khorba resta impassible devant l’horreur de la scène , Ald’ar dévisagea une nouvelle fois les deux bandits morts  ; le visage défiguré et le corps contorsionné dans d’étranges positions . Le parquet pourri était devenu écarlate , le sang encore chaud s’écoulait dans la pièce , jusqu’aux pieds des nouveaux arrivants , les inhalant de son odeur âcre et sans passion . Les traces de lutte et les blessures des défunts indiquaient clairement la nature peu conventionnelle de la lutte qui venait de s’y produire , ici nul arme n’avait été sortie de son fourreau. Le combat avait été d’une violence primitive , les adversaires s’échangeant de rudes coups sans ménagement et sans règle et ils n’avaient pas hésité à user des objets de l’environnement proche pour neutraliser leurs vis-à-vis ; un pot de chanvre pour les uns , un bras métallique pour les autres .  Si un lion ou un ours  était entré et avait déchiquetés les deux propriétaires la pièce n’aurait pas été dans un état différent . Derrière lui il entendit Jerilyna réprimer un haut-le-coeur , la jeune rousse ne s’attendait peut-être pas à devoir faire face à ce genre de situation quand elle s’était lancée . Mais cela faisait  sûrement partie du charme mortel du métier . Les traits du colosse oriental ne s’adoucirent qu’à la vue du chat blanc qui était toujours sur le lit , Ald’ar se détendit un peu ; il avait craint que le chat ne soit parti . Au moins ils avaient trouvé la bonne bête et la perspective de toucher enfin la récompense promise mit un peu de baume dans le coeur du Nordique.  

Mais c’est alors qu’un voix se fit entendre depuis le rez-de chaussée , Ald’ar n’entendit pas tout mais les mots qui lui parvinrent étaient assez équivoque pour qu’il ne comprenne qu’il fallait agir et vite . Déjà des hommes commençaient à monter , c’étaient sans nul doute des soldats et ils étaient nombreux. Quand ils trouveront trois personnes sur les lieux de crimes , ils les mettront immédiatement aux arrêts . Cela n’aurait servi à rien de lutter , ils étaient trop nombreux et même s’il réussissait à vaincre il deviendrait un criminel recherché dans tout le royaume du Roi Mephisto . D’un autre côté il n’avait pas particulièrement envie de croupir pendant des années au fond d’un cachot et d’autant plus qu’une enquête approfondie révélerait les liens entre Ald’ar Omenuir et l’Ordre de la Couronne de Fer ce qui lui vaudrait sûrement en exécution en bonne et due forme , et cela aussi il n’en voulait pas. Il devait trouver une autre solution et vite car dans une poignée de secondes les gardes entreraient . Mettant de coté son exaspération et sa colère le Bras de Fer fit alors ressortir le meneur d’hommes qui sommeillait en lui depuis bien trop longtemps déjà ; il aimait faire des plans et justement il en avait un . Parlant d’un ton bas pour que les gardes ne l’entendent pas crier Ald’ar dit à Jerilyna

-Met toi au milieu de la pièce et éclate en sanglots . Aie l’air choquée , fais toi passer pour une fille kidnapée , tu leur dis qu’un homme est arrivé à tué les deux brigands et reparti c’est tout . Pas de détail .


Il se tourna vers le colosse oriental qui tenait “Koshka” dans ses bras

-Toi dans le placard avec moi
.

Khorba ne comprenait peut-être pas un traître mot de Commun mais le large geste d’Ald’ar qui désignait la petite pièce qui s’apparentait au placard où il avait trouvé la jeune fille en pleurs était assez clair . Ils rentrèrent donc tout deux dans le petit espace où ils étaient plutôt à l’étroit ; déjà cela paraissait un espace petit pour une jeune adolescente seule alors pour deux guerriers de bonne stature le placard était quasiment étouffant. Alors que le Bras de Fer refermait la porte sur eux , une autre porte , celle de l’appartement s’ouvrit brutalement. Les soldats venaient d’entrer…
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Rechercher dans: Les Champs du Pelennor   Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'enlèvement de Koshka [passé]    Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 27 Juil 2015 - 10:54


Ald’ar voulait sortir de la cité blanche au plus vite , en effet le spectacle d’un homme à la carrure impressionnante , à l’allure peu commode et empestant le chanvre  tirant du bras une petite fille attirait tous les regards et le Nordique n’aimait pas être au centre des attentions ; heureusement que la présence de Jeliryna lui permettait d’avoir une couverture qui lui sauvait la mise , finalement la jeune fille s’était montré plus utile que prévu  .  

Après avoir sommairement lavé les traces les plus évidentes du combat dans une fontaine publique , le trio prit la direction de la sortie de la ville d’un pas rapide . Du coin de l’oeil et sans se retourner le Bras de Fer remarqua deux gardes gondoriens qui les observaient et les suivaient de loin  ; il accéléra encore un peu plus la cadence sans pour autant le faire de manière trop visible , cela ne ferait qu’éveiller les soupçons des soldats : se battre contre deux vauriens dans une vielle maison était une chose , affronter des soldats de l’armée gondorienne en pleine rue en était une autre.  Le Nordique était peut être un peu fou , comme tout les hommes de sa graine mais il n’était pas complètement inconscient au point  de foncer tête baissée vers ce qui s’apparentait à une action suicidaire . En ce moment il désirait simplement quitter au plus vite la ville et arriver jusqu’à la tente du seigneur oriental pour lui restituer sa fille et toucher le gros lot ; il était bien loin d’imaginer la réaction des gens qu’ils l’attendaient là-bas lorsqu’ils arriveraient .

Lorsqu’ils franchirent les portes de la cité , les gardes arrêtèrent de les suivre ; une bonne chose pour le mercenaire. Cependant ce dernier savait que les ordres et directives que recevaient ces hommes les empêchaient de faire correctement leur boulot , en ne regardant que ceux qui se trouvaient entre les murs de la ville sans se soucier de ceux qui  étaient juste à l’extérieur les gardes ne pouvaient pas  voir leurs doutes confirmés ou infirmés en faisant simplement un contrôle hors de la cité car les va et viens incessants exposaient les citoyens à un risque certain .  Ils débouchèrent donc sur les vastes champs du Pelennor , envahis par des centaines si ce n’est des milliers de tentes dressés pour les invités de marque du mariage princier  . Le curieux trio déambula donc pendant une bonne dizaine de minute à travers ce dédale d’habitations éphémères , Ald’ar avait bonne mémoire et n’eut pas vraiment de mal à se souvenir de la localisation de la tente du “maître” oriental .

De loin ils reconnurent la silhouette du massif garde du corps : le dénommé Khorba et celle plus svelte de l’Intendant qui leur avait assigné leur mission . Une fois arrivé à leur hauteur , le Bras de Fer s’adressa au serviteur visiblement dérangé par l’odeur forte des deux mercenaires , trop forte pour ses narines délicates ,  sur un ton qui se voulait apaisé

-Dites à votre maître qu’il n’a plus à s’inquiéter . Nous vous ramenons sa fille bien-aimée .

L’Intendant se mit alors à rire mélodieusement , il semblait amusé par ce que venait de lui annoncer Ald’ar alors que ce dernier avait parlé le plus sérieusement du monde. Le Nordique haussa un sourcil devant la réaction de l’oriental ; il ne comprenait pas , cet abruti était il en train de se moquer de lui? Qu’est ce qui pouvait bien provoquer cette hilarité soudaine ? Quelque peu agacé , le Bras de Fer poussa la jeune fille devant lui de la manière la plus délicate possible , bien que la délicatesse ne soit pas le fort du guerrier .

-  Voilà la fille de votre maître , vous devriez la conduire à lui au plus vite au lieu de rire bêtement!

Le rire disparut alors aussitôt du visage basané du serviteur , visiblement il y avait un malentendu et Ald’ar ne tarderait pas à savoir de quelle nature il était. Le mercenaire jaugea la jeune fille qu’il avait libéré quelques minutes auparavant . Il fut alors assailli par le doute  . Et si….

-Quoi c’est pas la bonne fille ? On s’est trompé de personne? Regardez là bien voyons , vous devriez la connaître , des orientales enlevées ça court pas les rues quand même.

Clairement frustré , le serviteur se décida enfin à prendre la parole ; toujours avec son accent à couper au couteau.

-Quel fou vous raconta que Koshka est une fille?! Je ne sais qui est cet enfant, oui? Koshka, c'est l'animal favori de mon maître! Un fé..féla..in? Longue queue, oui? La fille ne nous sert pour rien! J'aurais du envoyer Khorba, oui? Au moins il sait quoi chercher!

Les paroles de l’oriental restèrent alors comme suspendu un instant dans les airs , Ald’ar et Jeriyna ne réagirent pas immédiatement ; il y eut plusieurs longues secondes d’un silence qui en disait long .

-Quoi?
fit finalement un Ald’ar incrédule et incapable de dire autre chose de plus .

Il échangea un regard avec Jerilyna et avisa une nouvelle fois la jeune fille , frappé de stupeur. Intérieurement il se répétait ce que venait de lui annoncer son interlocuteur comme s’il voulait s’assurer que chaque mot voulait bien dire ce qu’il disait .

-Dame ! Le chat !
Il se retourna vers les deux autres jeunes filles  , visiblement en colère . Le chat ! C’était ce foutu chat blanc de la chambre ! C’est lui que nous cherchions !

Il se remémora alors sa première rencontre avec l’Intendant quand ce dernier leur avait confié la mission de retrouver Koshka . A l’époque il était parti avec l’espoir de décrocher un splendide magot , aujourd’hui il aurait bien voulu prendre l’homme par le collet et lui hurler dessus de toutes ses forces . Mais il n’en fait rien , déjà le colosse Khorba aurait tôt fait d’intervenir et Ald’ar n’était pas sûr de ressortir indemne d’un combat avec cet homme surtout qu’il était à présent séparé de sa prothèse en fer qu’il portait toujours sous son aisselle , de plus il avait réellement besoin de l’or promis pour se faire remettre le bras et mener à bien ses projets futurs. A grande peine il retint donc ses pulsions violentes , mais l’on pouvait aisément deviner qu’il fulminait. Passant sa rage sur un piquet de bois qu’il frappa violemment Ald’ar , qui avait visiblement perdu son sang-froid ,  cria

-Un chat ! Depuis quand on paye des mercenaires pour retrouver un chat ! Et puis c’était compliqué de nous dire ce qu’on cherchait exactement ! Un chat , il aurait pas pu nous le dire qu’on cherchait un chat ! Un chat!


De toute évidence le Nordique avait des difficultés à accepter son échec , la pilule avait du mal à passer. Mais il avait besoin de cet or et pour l’obtenir il fallait qu’il se reprenne au plus vite . Il se retourna et parla à nouveau à l’oriental

-Ecoutez je sais où se trouve l’animal de votre maître ; il faut juste y retourner et le récupérer en priant pour qu’il y soit encore . Malheureusement nous avons affronté de nombreux dangers pour votre maître durant cette mission.

Il présenta son bras amputé et sa prothèse métallique à présent inutile .

-En retournant là-bas on risquerait de nous reconnaître , il faudra se montrer discret et je veux que vous veniez avec nous . Pour être sûr que c’est le bon matou et pour pas que vous nous annonciez après coup que vous étiez à la recherche d’un Mumakil !

Le regard perçant d’Ald’ar se posa alors sur la jeune orientale , si elle ne faisait pas partie de la suite orientale d’où pouvait elle bien sortir  . Il aurait bien interrogé les deux ravisseurs mais ceux ci risquaient de ne pas pouvoir lui répondre . Les orientales enlevées dans la Cité Blanche ça ne courrait pas les rues et voilà qu’en cherchant la mauvaise personne il l’avait trouvé , était-ce un hasard ? une simple coïncidence? Il songea alors au petit moustachu , qu’est ce que cet arrogant savait il encore de plus? L’avait il volontairement envoyé dans un piège? Celui-là il pouvait toujours courir pour être payé , d’ailleurs le Bras de Fer n’avait jamais eu l’intention de partager sa part avec lui  ; dans ses plans initiales il aurait simplement informé l’oriental du rôle de cet informateur laissant ce dernier décidé ; de son côté Ald’ar avait prévu de partir avec l’or mais la donne avait légèrement changé. Il fallait que l’Intendant accepte de les accompagner et il fallait espérer que la garde n’avait pas encore repéré les cadavres des deux bandits et qu’ils ne se trouvaient pas sur la scène du combat.
Bien qu’il ne croyait pas en des forces supérieures , Ald’ar priait pour que le chat ne se soit pas fait la malle et soit resté dans l’animalerie.
Le mercenaire s’enveloppa dans une ample cape de voyage et dissimula son visage sous une capuche , il avait déjà été repéré il devait donc être discret . Se retournant vers l’interprète il lui lança

-Alors on y va?

Le Nordique n’avait jamais aimé ce genre de situation imprévues  mais il avait toujours su les gérer de manière efficace en bon guerrier qu’il était . Ce fut le cas à Valdol , à Echtebourg ou même par deux fois à Fondcombe lors de grandes batailles ; alors cette recherche de chat c’était une broutille à côté. Une broutille qui pouvait lui rapporter gros , très gros.
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Rechercher dans: Les Champs du Pelennor   Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'enlèvement de Koshka [passé]    Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 16 Juil 2015 - 10:51

Le crâne de lanceur de couteaux vola littéralement en éclats sous l’impact du bras métallique du Bras de Fer .  Son adversaire n’avait pas fait le poids face à l’expérience et la violence de l’ancien sbire de l’Ordre qui l’avait attaqué .  Le ravisseur réussit néanmoins à gargouiller quelques ultimes mots avant de tomber dans un sommeil définitif . Des mots traduisant une ironie morbide , le seul salaire qu’il récolterait pour son méfait c’était la mort.

Mais le Nordique eut à peine le temps de se redresser et de lever les yeux du répugnant cadavre que déjà son acolyte fondait sur lui à une vitesse phénoménal ; il s’était défait de Jerilyna et il s’attaquait à présent au plus gros morceau . Il profita de l’effet de surpris pour prendre l’ascendant sur son adversaire un peu pris de court , du moins pour son premier coup ; il frappa de façon plus ou moins précise avec son couteau de boucher. La lame glissa sur la prothèse d’Ald’ar qui l’avait mit en opposition pour se protéger. Mais le couteau continua à glisser et finit par trancher les lanières qui fixaient le fameux bras greffé qui tomba lourdement au sol sous les yeux écarquillés de son propriétaire. Comment cet insolent et impétueux petit criminel de seconde zone avait pu lui sectionner sa prothèse ? C’était impossible , ce petit teigneux le lui paierait cher très cher.

De son côté la petite rousse ne s’avouait pas vaincu malgré ses blessure et faisait preuve d’une détermination et d’une force d’abnégation sans borne. Voyant son comparse en difficulté , elle vola à sa rescousse . D’un geste précis , elle porta un coup violent dans le dos du bandit , qui , sous le choc s’écroula au sol .  Ald’ar , face à ce heureux retournement de situation , n’hésita pas une seconde de plus ; il bondit sur l’homme lui arracha le couteau des mains et commença à le frapper. Il touchait ses bras , ses mains et ses épaules , mais le petit homme se débattait si fort qu’il en devenait difficile d’atteindre les organes vitaux . Avec une violence accrue , le Nordique continua inlassablement à frapper de toutes ses forces jusqu’à épuiser son adversaire ; une fenêtre s’était alors ouverte. D’un geste rapide et d’une extrême précision il trancha la gorge du pauvre bougre comme s’il avait fait cela toute sa voix. Il y eut un gargouillis répugnant et les cris cessèrent ; le sang sombre s’écoulait de la plaie béante tandis que toute trace de vie avait disparue dans ses yeux terrifiés .


Lentement Ald’ar se releva et observa son moignon , l’homme avait sectionné sa prothèse de toute évidence pas assez bien fixée. Ah ! S’il retrouvait e chirurgien il lui dirait deux-trois mots.  La blessure n’était pas forcément extrêmement douloureuse et en tout cas bien moindre que ce qu’il avait connu de nombreux moi auparavant lors de son duel face à Sombre-Chêne , seigneur d’Imladris durant la conquête de Fondcombe. Un peu de sang s’écoulait de son bras meurtri mais il n’y prêta pas attention , il ramassa précautionneusement son bras métallique ; il allait devoir trouver un nouveau guérisseur pour qu’il puisse lui remettre sa prothèse en place et si possible de manière plus durable.
Trempé de sang et de sueur , empestant à cause du pot de chambre  ; le mercenaire avait un peu perdu de sa superbe surtout qu’il devait bien admettre que la petite lui avait sauvée la mise . Admettre ce genre de chose n’était pas toujours simple pour un combattant de son genre.

Sans dire un mot , le Bras de Fer invita Jerilyna à le suivre d’un signe de la tête . Il poussa la porte d’où provenait les sanglots. Ils entrèrent dans un petit grenier qui s’apparentait plus à un placard , sale et insalubre  ; une jeune fille aux longs cheveux bruns s’y trouvait. Elle était recroquevillée sur elle même , la tête entre bras et jambes en train de pleurer. De qu’il pouvait voir d’elle  , cela collait avec la description de Koshka . S’avançant lentement Ald’ar parla d’une voix plus basse et même plus douce , une voix que l’on entendait que rarement sortir de sa bouche.

-Hey , on est pas là pour te faire du mal , on viens te libérer. Tu es Koshka? Ton père nous a envoyé te chercher et on va te ramener à lui.

L’homme s’approcha encore un peu

-Tes ravisseurs sont morts , nous les avons tués … pour toi . Tu dois nous faire confiance.

Certes , le combat avec les kidnappeurs avait été engagé pour libérer Kishka mais Ald’ar était tout de même plus motivé par la promesse d’une montagne d’or pour récompenser le succès de sa mission .

A ce moment le bruit d’un vase qui se brisait retenti ; sur le qui-vive , tout les sens en alerte , Ald’ar se redresse en position de combat , prêt à en découdre à nouveau.  Il poussa finalement un sourire de soulagement en voyant que tout cela était l’oeuvre d’un chat blanc probablement déstabilisé voire affolé par ce capharnaüm . Toutefois il ne fallait pas endormit sa méfiance pour autant , le Nordique sortit un couteau de lancer qu’il avait préalablement récupéré sur le corps de son ex-adversaire. Il lança l’arme en direction du félin et manqua sa cible de près de dix centimètres ; l’ancien homme de l’Ordre fit la grimace , il n’avait pas été forme à ce genre de chose et cela s’en ressentait.  Il dit à Jerilyna

-Va t’occuper de ce chat avant qu’il n’alerte je ne sais qui ; il ne faut rien laisser au hasard.

Puis se retournant  vers Koshka

-Tu veux retrouver ta famille ? Alors tu dois nous suivre et vite ; nous ne devons pas nous attarder ici.

Ne sachant pas exactement pourquoi , le Bras de Fer avait le pressentiment qu’il fallait quitter au plus vite cet endroit qui ne lui inspirait pas confiance.
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Rechercher dans: Les Champs du Pelennor   Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'enlèvement de Koshka [passé]    Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 7 Juil 2015 - 11:05


Les deux brigands s’arrêtèrent net dans leur élan meurtrier , ils s'échangèrent un regard semblant hésiter.  La stratégie du Bras de Fer avait plus ou moins payé du moins pour l’instant .  
Toutefois les deux lascars n’étaient pas complètement crédules , et malgré leur hésitation ils restaient extrêmement méfiant à l’égard des intrus , prêts à dégainer une nouvelle fois s’il le fallait. Le lanceur de couteau s’adressa à Ald’ar d’une manière qui laissait penser que l’homme avait aussi formulé tout haut sa pensée …. Oui des ventes d’esclaves, c’est bien de cela qu’il s’agissait , ni plus ni moins , ces types n’y avaient -ils donc jamais pensé auparavant? Finalement ils n’étaient peut-être pas aussi futés que le moustachu s’amusait à le faire croire ; ils étaient des kidnappeurs notoires et ils n’avaient jamais pensé à revendre leurs prises.
Tandis qu’ils réfléchissaient , le Nordique sortit d’une de ses poches un vieux chiffon et il s’essuya sommairement le visage mais l’odeur du chanvre empestait toujours autant et l’incommodait lui et sa jeune coéquipière .
Celui qui s’était sournoisement ou plutôt lâchement dissimulé derrière la porte d’entrée pour les poignarder de dos prit la parole le premier , immédiatement relayé par le second au gilet rouge ; on aurait pu croire que leurs pensées étaient connectées entre les tant elles paraissaient semblables .  Le ton était toujours aussi suspicieux si ce n’est vraiment agressif. Ald’ar sourit à ses deux interlocuteurs , il savait que son attitude pouvait susciter la colère des brigands mais après tout que pouvaient ils faire? Ils étaient trop omnibulés par la promesse d’argent pour pouvoir s’en prendre au mercenaire , enfin c’est ce que dernier pensait.  Le Nordique les dévisagea l’un après l’autre tout en réfléchissant à sa réponse , de toute évidence le mélange de vérité et de mensonge semblait être la meilleure solution . Leur donner une parcelle de vérité était nécessaire pour acquérir leur confiance , ils fallaient qu’ils le croient et quoi de mieux que dire la réalité pour illustrer son honnêteté ; d’un autre côté Ald’ar n’avait nullement l’intention de tout leur révéler , la vérité  devait ici se mettre au service du mensonge.

-J’ignore le nom de la personne qui m’a donné votre adresse exacte , mais c’est un petit homme un peu gras à la moustache fournie . Un informateur qui fréquente une taverne des quartiers mal famés . Il est toujours accompagné de deux grands types pour assurer sa protection . Il est arrogant , cupide et têtu. Pourquoi ne m’a-t-il pas renseigné sur la procédure à suivre en frappant à la porte me direz vous? Eh bien j’imagine qu’il désirait simplement que vous me tuiez avant que je n’aie pu lever le petit doigt , ou la prothèse….

Le plus doucement et le plus discrètement possible , le Bras de Fer fit deux petits pas en avant tout en continuant à leur parler pour détourner ou capter leur attention , cela dépendant du point de vue.

-Vous voulez connaître mon maître mais j’ai bien peur que je ne puisse vous révéler son nom sachez simplement que c’est un puissant seigneur résidant dans les environs de Fondcombe. Peu vous importe son nom , montrez nous la marchandise et si nous somme satisfaits nous paierons.

Après qu’Ald’ar se soit tu , le silence s’installa durant quelque courtes secondes , un silence rapidement brisé par des bruits étouffés de sanglots . C’étaient les pleurs d’une jeune créature , une femme probablement et le bruit venait de derrière une petite porte qui semblait être plus un placard qu’autre chose.

Il y eut un moment de flottement , où personne n’osait bouger. Le lanceur de couteaux se retourna en direction de la source du bruit et tout alla alors très vite dans l’esprit du mercenaire. Selon le moustachu il se trouvait bien chez les ravisseurs d’une jeune orientale dont la description collait avec celle Koshka , son arrivée ici n’avait que fait confirmé ses soupçons ; ces deux hommes étaient les bons ravisseurs et la petite fille qui sanglotaient dans cette armoire , il y avait de fortes chances que ce soit la princesse orientale . Pourtant le Bras de Fer n’avait aucun moyen de vérifier ceci , d’en être certain totalement ; peut-être s’agissait-il d’une autre proie et les deux brigands auraient très bien pu cacher Koshka ailleurs.  Mais Ald’ar avait l’intuition que c’était la bonne personne , une sorte de fort pressentiment ; et son intuition ne le trompait que rarement.

Profitant de l'inattention du lanceur de couteau , Ald’ar se jeta sur lui avec fureur , il bondit littéralement sur sa proie en quelque pas seulement. Il n’avait peut-être pas son épée mais son bras métallique représentait une arme mortelle en soi et il désirait ardemment planter ses pics métalliques dans la gorge du bandit. Malheureusement pour le Nordique , l’homme au gilet rouge était vif et réactif , un couteau toujours à la main il se débattit , tailladant au passage le flanc de son adversaire. Le mercenaire cria de douleur , la blessure était superficielle mais impressionnante et surtout très douloureuse. Le sang suintait à grosses gouttes depuis sa blessure. D’un coin de l’oeil il observa Jerilyna aux prises avec le second homme , le Bras de Fer espérait sincèrement que la jeune fille n’avait pas choisi le métier de mercenaire par hasard et qu’elle savait se battre , sans quoi le Bras de Fer allait se retrouver avec deux adversaires sur le dos et alors cela se gâteraient de manière plus que certaine.
Le combat presque en corps-à-corps entre Ald’ar et le lanceur de couteaux était âpre , violent et disputé  . Coup de pied , de poings , de coudes ou de genoux alternaient avec tentative d’égorgement ou d’étranglement. Le Bras de Fer avait saisi le poignet de son adversaire , celui qui tenait le couteau , cette arme dangereuse. Il s’efforçait de la maintenir loin de lui avant d’asséner un violent coup de genou dans les parties de l’ennemi qui s’affaissa quelque peu  . Ald’ar déclara avec une voix meurtrière et triomphante.

-Pour la jeune fille je ne paye qu’au prix du sang.

Il leva alors son bras métallique prêt à l’abattre violemment sur le crâne de l’’homme pour le broyer .  L’arme-membre commença sa course avec un long sifflement dans l’air , Ald’ar espérait que le lanceur de couteaux , en bien mauvaise posture , n’avait plus de quoi lui jouer des tours et il espérait aussi que Jerilyna était assez talentueuse pour au moins retenir le second brigand jusqu’à que le premier ne soit complètement neutralisé.
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Rechercher dans: Les Champs du Pelennor   Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'enlèvement de Koshka [passé]    Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 2 Juil 2015 - 10:50

Tout s’enchaîna rapidement , à une vitesse folle . Quelque seconde après que le Bras de Fer n’ait frappé à la porte , cette dernière s’ouvrit vers l”intérieur  et personne ne se tenait au seuil pour les “accueillir” . Toutefois il y eut bien un accueil , un sifflement se fit entendre dans les airs et par pur réflexe Ald’ar leva son bras métallique devant son visage , protection. L’objet ricocha sur le fer et finit sa course sur le sol , Ald’ar examina sommairement le  projectile : évidemment un couteau de lancer il aurait dû s’en douter. Et les lanceur de couteaux étaient rarement équipés que d’une unique arme . Le Nordique leva les yeux vers l’agresseur , il se tenait au fond de la pièce , dans la pénombre ; simplement vêtu d’un veste rouge sur son torse , rappelant celle des membres d’un cirque . Il tenait dans sa main un autre couteau prêt à être envoyé en direction des intrus et en avaient encore d’autres en réserve , le moustachu avait donc dit vrai , il y avait bien un habile lanceur de couteau.

Mais ils étaient censés être deux , où étaient l’autre ? Ce devait être le second qui avait ouvert la porte , puisque le lanceur était trop loin de cette dernière . Ald’ar jura intérieurement le bougre s’était caché derrière le battant , comment n’y avait-il pas pensé. Il fit volte-face , sûrement trop tard , l’autre ravisseur était déjà sur lui . L’homme n’était pas bien imposant mais il était vif , agile et combattant malin : la partie ne serait pas aisée pour le vétéran face à ces deux lascars. Quant à Jerilyna , il doutait  fortement qu’elle puisse se révéler utile et ne donnait pas cher de sa peau .

La manoeuvre du pot de chambre déstabilisa le mercenaire , et l’odeur nauséabonde qui lui emplissait les narines nuisait à sa concentration et l’incommodait fortement . L’attaquant essaya de refermer la porte sur eux mais le Bras de Fer la bloqua , toujours de sa fameuse et utile prothèse . L’homme sortit alors un long couteau de boucher , un rictus mauvais se dessinant sur son visage sale.

Ald’ar comprit vite que ces gars là , à défaut d’être des soldats d’élites , savaient se battre correctement et étaient assez malins pour procéder en tandem de manière efficace. Après tout n’avaient ils pas réussi à passer entre les mailles du filets de Cartogan? L’affrontement s’annonçait compliqué et sûrement sanglant  à moins de faire baisser la tension pour le moins électrique .
Le Bras de Fer ne doutait pas une seconde pouvoir se défaire de ses deux assaillants , mais le risque de se blesser dans le combat était important , et maintenant qu’il commençait à se remettre des dégâts infligés à Fondcombe en particulier par ce maudit elfe : Voronwë Amnel , il ne désirait pas vraiment se voir à nouveau affaibli. Et puis d’ailleurs il n’avait pas encore localisé Koshka , peut-être se trouvait elle dans un autre lieu caché et la mort des deux ravisseurs ne les avanceraient pas plus. Non pour ce coup-là il fallait la jouer fine ; il fit signe à Jerilyna de rester un peu retrait et leva les bras comme pour faire signe qu’il ne désirait pas se battre

-Holà ! Holà ! Du calme mes amis , nous ne venons pas ici avec des intentions hostiles , on vient pacifiquement.

Il s’efforça de leur faire un sourire rassurant , les deux autres , s’ils s’étaient arrêtés dans leur élan meurtrier , semblait tout de même être très méfiant.

-Nous ne sommes pas là pour vous arrêter ou je ne sois quoi , franchement regardez nous ; avons-nous vraiment l’air de gardes gondoriens? Je ressemble tant que ça à Cartogan .


Le Nordique plissa le nez en raison de l’odeur infecte du chambre que l’un des deux kidnappeurs lui avait versé dessus , il fit mine d'épousseter sa manche .

-Non mais franchement quel accueil , si je m’attendais à ça …Je ne suis venu que pour de la négoce et je reçois couteaux et excréments…

Il marqua une nouvelle pause , tentant de déchiffrer les expressions faciales de ses adversaires , ceux-ci ne réagissaient pas vraiment pour l’instant. Il enchaîna donc

-Mon maître a eu vent de vos agissements et de la qualité de vos services , des ventes d’esclaves en plein Minas Tirith en cette période ; quel culot mais aussi quel talent pour pouvoir agir ainsi dans l’ombre . Surtout en cette période festive , tout ces gens étrangers  ; ça fait un bon filon à exploiter. J’aimerai voir quelle marchandise vous pouvez proposer à mon maître . Si vote réputation est à la hauteur de vos services , nous paierons bien très bien . Oh et pardonnez nous d’être arrivé à l’improviste et de ne pas avoir préalablement pris contact avec vous mais mon maître désire garder au maximum le secret sur son identité et ses agissements donc nous préférons aller droit au but. Moins il y  a d’intermédiaires et mieux on se porte .

C’était quitte ou double soit les deux criminels marchaient et le mèneraient à la jeune fille enlevée ; soit il ne le croyaient pas et là c’est la manière forte qui devra être employés avec les risques que cela comporte. Mais Ald’ar ne pouvait laisser le doute s'installer dans son esprit , car le doute mène à la perte du guerrier.
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Rechercher dans: Les Champs du Pelennor   Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'enlèvement de Koshka [passé]    Tag brasdefer sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 1 Juil 2015 - 16:09


L’attitude qu’avait choisi d’adopter le Bras de Fer n’était pas sans risques, en effet il était face à trois hommes potentiellement hostiles qui semblaient être en désaccord avec lui et il les provoquait ouvertement , les menaçant même . Mais le Nordique avait également des atouts à faire valoir , sa prothèse métallique était une arme dangereuse et il se battait de manière admirable , de plus s’il savait ses chances de se débarasser des trois plutôt minces il ne doutait pas qu’il réussirait aisément à égorger le petit moustachu sans ménagement dès le début du combat et quelque chose  lui disait que ce dernier en avait également conscience ; il fallait donc jouer sur cette crainte là .

Ald’ar s’il était un excellent guerrier et meneur d’homme en champ de bataille n’était pas vraiment le plus doué ou diplomate des négociateurs . L’expédition dans les villages environnants avaient mis en relief son incompétence dans ce domaine , la mission tournant au fiasco sanglant . Mais cette fois il savait qu’il pourrait s’en sortir de manière plus efficace , ou du moins il l’espérait ; le Bras de Fer s’était mis dans une situation compliquée et ile ne comptait pas y rester. Pour en sortir il fallait oser et c’est précisément ce qu’il faisait .

Finalement la manoeuvre eut presque l’effet escompté , les deux molosses ne bougèrent pas d’un iota et le moustachu déclara qu’il voulait avoir l’argent le lendemain au plus tard , le menaçant au passage s’il ne percevait pas son or . Nulle trace de soulagement n’apparut sur le visage de l’ancien de l’OCF , juste un petit sourire mi-amusé mi-provocateur

-Vous ne pourrez percevoir l’or que quand il sera disponible , or le Seigneur ne me paiera que quand j’aurai retrouvé sa fille , Ald’ar marque une pause , l’équation est pourtant simple non? Si je retrouve la fille dans la journée vous aurez peut-être votre argent demain , si je ne la lui ramène que dans un mois alors il faudra se montrer patient.

Le Nordique se leva avant de rajouter  

-Ah ! Et puis vos menaces ne me font pas peur .

Il fit quelque pas en direction de la porte de la taverne , bousculant au passage de façon volontaire un des deux hommes de main avec une expression méprisante.
Au moment de pousser la porte il se retourne une dernière fois et rajouta

-Encore une chose , sachez qu’il n’y a pas plus honnête homme que moi.

Puis sans un mot de plus il sortit , dehors la jeune Jerilyna s’était mis dans de beaux draps , un grand homme l’avait abordé et semblait l’agresser. En voyant sortir son compagnon de mission , la mercenaire inexpérimentée adressa un regard implorant au vétéran . Celui-ci hésita quelque secondes avant d’agir , s’était il attaché à elle pour venir la sauver? Assurément non ! Fallait il pour autant respecter un certain code moral en se portant au secours de ses camarades face à de tels armoires à glace ? Le jeu en valait-il la chandelle? Rien n’était moins sûr . Et puis au fond cela ferait sûrement une plus grande part d’or pour lui,  n’était il pas dans la nécessité après tout? Et puis pour mener à bien son grand projet futur il lui faudrait des fonds , beaucoup de fonds …
Mais étrangement il ressentait un inexplicable besoin d’en découdre , ses jambes le démangeait , ses bras frémissaient et sa tête bouillonnait , cela faisait si longtemps que l’adrénaline du combat ne l’avait pas pris . Ce n’était donc pas par bonté d’âme ou grandeur de coeur que le Nordique s’approcha de Jerilyna , ni même par intérêt logique mais bien pour assouvir ses désirs profonds les plus vils ravivés par des négociations sûrement trop tendues pour un homme de terrain comme lui .

Focalisé sur sa jeune proie le colosse ne vit pas arriver le mercenaire qui faisait au moins une tête de moins que lui , néanmoins ce dernier n’était nullement impressionné , d’ailleurs vu son odeur , son adversaire était sûrement éméché. Il lui tapota doucement l’épaule , l’homme se retourna avec un grognement qui empestait le mauvais alcool .
Ald’ar fixa un moment son visage incrédule

-Pas touche à ça  chérie…

Ses mots durent accompagnés d’un violent crochet de son bras valide , le droit , en pleine mâchoire. Sous la violence du choc l’homme s’écroula . Sans un mot et sans plus d’explication  , Ald’ar fit signe à Jerilyna de le suivre . Si elle continuait à entraîner les ennuis de la sorte , elle deviendrait vite un boulet …

Leur mission était simple à présent , trouver ses deux lascars terrés dans leur repère en espérant que les informations du moustachu étaient vrais . Deux abrutis assez malins pour échapper aux autorités , dont un sachant manier le couteau ; il fallait se méfier d’eux les avaient prévenu l’informateur . Ah ! Rares étaient ceux qui inspiraient inquiétude ou même méfiance dans l’esprit du Bras de Fer , toujours aussi sûr de lui car la peur instillait le doute et le doute entraînait l’échec. Peut-être Lammâth et Corbeau avaient été les seuls à faire éprouver au guerrier une pointe d’inquiétude mais Lammâth n’était plus , le Boucher du Khan aussi lui avait inspiré méfiance. Mais un moustachu gras accompagné de deux brutes sans cervelles et deux criminels cachés qui se rabaissaient à enlever des enfant , ce qu’Ald’ar ne ferait jamais  ,  cela ne l’impressionnait pas , pas le moins du monde.

Ils se rendirent donc à l’adresse indiqué sans s’échanger un mot , si Jerilyna avait su capter l’attention du Nordique par son audace , sa trop grande candeur l’avait fait baisser dans son estime et puis on abandonne pas son compagnon en pleine table des négociations surtout quand celui-ci est en difficulté .

Ald’ar ne regarda même pas les animaux fièrement exposés par la boutique , les hiboux et les chouettes eux le suivirent du regard de leur gros yeux jaunes tandis qu’un chat noir sortit de la boutique passant juste devant eux  , là encore pas une once d’attention à relever de la part de l’homme .

Ils pénétrèrent dans le bâtiment et montèrent à l’étage , là où les deux kidnappeurs étaient censé résider : il frappa bruyamment trois fois , sans se présenter.
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