une soirée chantante à l'auberge

C'est comme ça qu'elle passait depuis qu'elle avait quitté sa Lorien. Donner son talent, sa beauté et son intelligence aux mortels était un plaisir pour elle. La satisfaction d'un sans abris sourir quand elle passait était sa raison de vivre. Mais pour l'instant, elle ne voulait que finir se concert. Elle n'avait rien mangé depuis deux jours et la fatigue se lisait sur son visage. Cepandant, les spectacles l'aidait à oublier les bruit que lui envoyait son estomac.

Tout le monde applaudissait à l'auberge de Minas-tirith. Des coups de choppe l'incitait à recommenser. Comment aurait-elle pu refuser, avec une foule si agréable. Les hauts aristocrates lui rançait des pièces dans son large chapeau beige. Lorsequ'elle le remit, après avoir soigneusement mis les pièces dans sa bourse, la plume mauve dressé sur son chapeau vint frapper un spectareur laissant un marque rouge sur son visage.
C'est avec grâce et joie qu'elle qu'elle éleva le bras, pointant son archet vers le haut. Elle le raplaça rapidement sur son violon elfique et commença une ballade au grand plaisir de ses admirateurs. De plus c'était une des plus populaire et des plus connues: La contine de Tom Bombadil. Retravaillé certes et avec un aire légerement différent mais cela ne semblais déranger personne. Elle regarda alentour d'elle, les hommes en particulier. Ils étaient tous dans la même position, la bouche ouvert, leurs yeux fixants ses mais qui dansais sur l'instrument. C'est souvent l'effet que faisait sa musique autour d'elle. Elle fit un clin d'oeil à un deux pour qu'il se reveille. Il bafouilla quelque mots incompréhensible pour rougit. Galadonel leva les yeux. Ces hommes mortels... Tu leur fait un signe qui ne veut rien dire et ils s'imaginent tout! De toute faç sa chanson tombait à sa fin et elle voulait manger...

Après avoir bien remerçit l'assemblé elle alla à une table assez calme et se commanda un miche de pain et un verre de vin, sur le bras du gérrant, comme promis...

A peine son repas entammé, la musicienne vit un elf s'accouder au comptoir a coté d'elle, ce grand escogriffe à la tignasse embroussaillée et d'un noir de jais la regardé droit dans les yeux ....sans vergogne et sans honte. Son visage ne trahissait aucunne émotion et pas un mot ne sorti de ses lèvres pendant de longues minutes à peine un geste de sa main fine en direction de l'aubergiste pour lui dire que la note de la demoiselle devait être porté a son crédit. Dans son dos le manche d'un luth au bois sombre apparaissait.

"Mae Govanen Galahdrim...bienvenue a Minas Thirit puisse les Valars te conserver en bonne santé, musicienne..."

Puis il détourna son regard et se commenda a manger lui aussi...

Un homme d'une trentaine d'années entra dans l'auberge de son pas vif habituel. La démarche souple et silencieuse, de longues enjambées, une cape de solide cuir tanné dont on ne saurait deviner la couleur d'origine, de multiples poches et lanieres, une tignasse noir corbeau en bataille et un regard bleu acier qui contraste étonnament avec une peau brulé par le soleil. Ho il n'était pas nécéssaire d'être fin observateur pour déviner qu'il s'agissait là d'un de ces hommes des bois solitaires et silencieux, qui vivent de leur chasse et des chants de la nature, bref un rôdeur quoi.
Une barbe de plusieurs jours et des vêtements d'une couleur douteuse, le p'tit gars donnait l'impression de sortir tout juste de sa forêt -ou presque- et de ne pas avoir eut la chance de croiser ce qui pourrait s'apparenter à une baignoire. Il pouvait même paraitre sale à quiconque ignorait la vie des gens du voyage.

De son regard clair, il balaya rapidement la pièce sans véritablement paraître s'atarder sur ses occupants, avisant une table près de la fenêtre pour se laisser tomber sur la chaise la plus proche avec un petit soupir désinvolte. A vrai dire il n'etait pas franchement satisfait de sa derniere transaction : 30£ pour 3 gros lièvres c'était franchement du vol m'enfin...au moins avait-il assez pour se payer une cruche de vin frais et qui sait, peut etre même un bon lit dans cette auberge..

Levant la main avec désinvolture pour attirer l'attention du tavernier, son regard tomba sur une jolie brune aux oreilles en pointes qui dégustait son repas avec une grâce qui ne parvenait à camoufler son appetit. L'observant davantage, Kharian apperçut l'heureux venard que les doigts de la belle devait faire régulierement frémir.. ainsi donc elle était de ces voyageur qui vont de villes en villes prodiguer quelques chants et reconfort aux travailleurs en échanges d'un repas et d'un lit ?

Kharian sourit pour lui même, non loin de là se tenait un autre homme, le dos droit et les gestes francs, manifestement sur de lui mais non moins musiscien.

°°Décidement....Oroloth il ne manque plus que toi.hum ça va commencer a faire quelques mois maintenant..allez savoir quelle pauvres gens tu terrorises encore et quel pied te mettra a la porte en pestant contre ton dernier tour...°°

Croisant le regard de la belle, Kharian lui fit un grand sourire chaleureux. Vraiment mignonne .même pour une elfe dont la reputation quand a leur surprenante beauté n'est plus a faire...

"Bon il arrive ce verre ?"

#BAILLE#

Affalé sur une petite table sombre du fond, Oroloth peinait à garder les paupières entrouvertes, manquant à chaque moment de rejoindre le monde des songes, sursautant légèrement à peine avait-il refermé les yeux. La nuit avait été mouvementé et le repos absent, un bel hématome laissé comme souvenir à ce propos. Il faut croire que les belles Tavernes de la cité Blanches n'étaient en rien friandes de ces histoires qu'il se complaisait à compter, choquant et effrayant bien plus son public. Sans oublier que l'elfe se faisait un malin plaisir à les provoquer davantage, instaurer mépris et dégoût. Mais forcément, cela ne plaisait pas non plus aux propriétaires des lieux qui l'engageait pour attirer sa clientèle, et non pas la faire fuir vers le plus proche concurrent, encore moins provoquer de quelconque batailles. Ca, ça ne rapporte pas. Et forcément, outre les blessures de guerre inhérant à toute bataille de taverne qui se respecte, les gros bras se faisaient à leur tour une joie de mettre le barde cynique à la porte, avec toute la délicatesse dont ils savent faire preuve.

Et pas de sous, pas de lit. Pas de lit, pas de Dodo. Pas de repos, de bons gros cernes et des baillages carabinés.

Morose et éreinté, les muscles endoloris, Oroloth avait passé la matinée à essayer de trouver une auberge acceptant de lui accorder gîte et couvert en échange de ses talents, essuyant refus polis sur ricanements. Las et agacé, le regard noir, Oroloth avait finalement opté pour la solution la plus simple et rapide: utiliser ses dernières piécettes de cuivres pour se payer un bon gros mal de crâne dans la plus proche taverne. La nuit était encore lui et l'alcool bien plus plaisant.

Une misérable chope de bière. Voila tout ce que son immense fortune pouvait lui octroyer. Comme si lui, le grand, l'extraordinaire, l'exceptionnel Oroloth, allait s'abaisser à boire cette misérable pissette pour Gnome des Caverne. La voie vers la pilosité, et puis quoi encore? Etait-il là pour se transformer en Nain? Sûrement pas.

Un misérable verre de vin. Voici ce que l'Aubergiste avait bien voulu lui filer au final, sûrement fatigué de l'entendre. Mais cela faisait vraiment longtemps qu'il avait fini de le siroter, même plus d'arrière goût dans la bouche. Qu'allait-il faire ensuite? Il ne se sentait vraiment pas le coeur à se bouger pour gagner la suite, quand à retourner dehors...

#SOUPIR#

Fermant légèrement les paupières tout en tapotant doucement la table de bois du bout des doigts, Oroloth se laissa sombrer doucement- on avisera plus tard, pour le moment sa nuit blanche le rattrapait- lorsqu'une voix en particulier le tira immédiatement de sa mélasse, un fin sourire amusé sur les lèvres...IL reconnaîtrait ce timbre entre tous -sauf peut-être au milieu d'un troupeau d'oie jacassante, a voir...XD- celle de Kharian. Voilà qui ouvrait de nouvelles perspectives.

Jetant un regard rapide dans la direction du rôdeur, l'elfe s'humecta les lèvres en souriant avant de se lever en silence pour rejoindre son ami, ne prêtant aucune attention au reste des clients. Il n'avait que faire de tout ce pathétique tas de chair.

" Si j'étais toi j'éviterais de mettre en pratique ce à quoi tu songes, la Lethionn’s elfique est plutôt du genre purulente..."

POsté juste derrière le jeune homme, Oroloth avait prit la parole du voix rauque et pleine de cynisme. Puis, sans laisser au jeune Rôdeur le temps de placer mot, il attrapa une chaise non loin pour l'ajouté à la tablé et s'y assit à califourchon, les bras croisés sur le dos de bois, le regard planté dans celui de Kharian.

"Augergiste, ajoutez-nous un grand verre d'Elrathime!"

"Je te fais grâce de mon illustre présence, tu pourras bien me remercier en m'offrant quelques verres, non? ^^" ajouta t-il à l'adresse de Kharian...

Cette voix...

Kharian baissa la tête, comme las. Une lassitude que venait décrédibiliser un sourire qu’il n’avait pu retenir, ya pas a dire, même si les deux hommes avaient tous pour les opposés ils s’étaient peu a peu habitué a la présence de l’autre pour finalement s’apprécier franchement –ou presque –

Lorsque son ami eut prit place en face de lui avec sa désinvolture arrogante habituelle, Kharian releva les yeux vers celui-ci, le regard malicieux et curieux. Regard qui s’arrêta un bref instant sur la pommette droite du conteur, figeant un sourire a peine entamé qui s’acheva en un leget soupire qui disparut tout aussi vite.

« La Lethionn’s elfique ? Qu’est ce que tu nous as encore inventé ? Moi je la trouve charmante et je te paris une cruche de vin qu’elle à charmée autant d’homme que tu en as effrayé avec vos musiques respectives ! »

"Je te fais grâce de mon illustre présence, tu pourras bien me remercier en m'offrant quelques verres, non? ^^"

Kharian laissa échappé un petit rire avant de porté un regard plus appuyé sur la pommette violacée du barde

« ne me dit pas que tu t’es encore fait détroussé par quelques gros bras imbéciles ? ...»

Le jeune homme laissa passer quelques secondes, l’un et l’autre aimaient a se rappeler leur « première » rencontre.. Rencontre durant laquelle ils avaient tour à tour été héros et bouffons. Mais il ne reçut rien de plus qu’une esquisse de sourire amusé et arrogante caractéristique de l’étrange barde. Soit ; il ne saurait pas pour cette jolies pommettes...dommage. Haussant les épaules, Kharian enchaîna.

« ...A moins que le dernier tavernier ayant croisé ton chemin ce soit montrer plus persuasif pour que tu rembourses les dégâts que tu aurais causés ou encore... »

Croisant le regard de son ami, Kharian cessa de se balancer sur sa chaise et ajouta, curieux et désinvolte

« Non plus sérieusement...je serais curieux de savoir quel pied de tavernier excédé t’amène dans cette charmante petite ville bien trop riche pour nous ? »

Comme kharian aurait put s'en douter, son ami ne répondit nullement a ces question quant a ce qui lui était arrivé et ce qu'il comptait faire de sa carcasse pour les jours a venir. Mais qu'importe, le jeune homme connaissait bien asses l'elfe pour deviner ce que l'autre taisait, quand a ce qu'il venait faire ici, sûrement la même chose que tout voyageur s'arrêtant dans une auberge : trouver un peu de chaleur et de repos et pour cela tout les moyens sont bons, de la bonne paillasse après un bon repas aux innombrables pichets de vin en passant par la peau douce et chaude d'une demoiselle...

Il eut droit en revanche a un récit détailler de cette maladie elfique que semblait être la Lethionn’s. Ce ton neutre et froid de celui qui sait, cette même voix que l'elfe employait pour raconter ces histoires et comptes jusqu'a en faire frissonner les plus braves.. Etait-ce encore l'une de ces innombrables histoires ou bien une anecdote tiré de sa longue expérience ? Avec lui on ne savait jamais, et plus encore que tout le reste, c'était sûrement le fait de ne savoir véritablement sur quel pied danser, cette gêne que l'on éprouvait lorsqu'on croisait le regard de cet elfe atypique qui le rendait aussi sympathique que ces maladie dont il pouvait faire l'énumérations avec cause, symptômes et conséquences sans sourciller.

Dans le doute, kharian prit cette attitude désinvolte et quelques peu insolente qu'il avait toujours eut lorsqu'il ne savait trop à quoi s'en tenir -chose fort courante en la compagnie de l'elfe barde-

Les personnes de sang mêlé sont les plus fragiles de part leur hybridation et immunité bâtarde.

Sous le regard du barde, kharian ne cilla pas, tout juste si le coin de ses lèvres -sur lesquelles s'étiraient souvent un demi sourire en coin- se crispa légèrement. Il avait l'habitude des piques d'Oroloth sur tout et rien le concernant et s'en amusait souvent, les lui renvoyant a l'occasion. Au pire le jeune homme haussait les épaules et s'en désintéressait. Mais ces derniers temps celui ci semblait prendre un malin plaisir à lui supposer quelque origine bâtarde en rapport avec cette races aux oreilles en pointes.

"hum...ben tiens..et je suppose que c'est excessivement contagieux même pour un vulgaire humain comme moi ?"

Kharian n'apprécia pas franchement l'éclat qui passa dans le regard de son compagnon aussi fut il grès a la servante d'avoir choisit cet instant pour apporter la boisson a ce dernier. Kharian la gratifia d'un sourire comme pour excuser le comportement de son ami qui lui avait tout juste lancé un regard hautain et exaspéré, comme indigner qu'on puisse l'avoir tant fait attendre..ce qui ne devait pas être loin de la réalité...
Laissant son ami savourer sa première gorgée -moment sacré a ne pas troubler !- kharian prit alors conscience de sa propre soif et attente.

Attrapant délicatement le poignet de la demoiselle qui s'éloignait déjà il lui fit un nouveau sourire en lui demandant malicieusement l'un de ces alcools fruités qu’elle aurait la gentillesse et la grâce de lui servir bien frais. La demoiselle sembla hésiter un instant avant de lui sourire, s’inclinant légèrement pour s’en aller chercher le fameux liquide.

Reportant son attention sur son ami Kharian jeta un regard amusé au verre déjà à moitié vide de celui-ci.

« Des projets pour cet après midi et ce soir autre que celui d’ajouter un nouveau tatouage à ta collection ? J'aimerais aller visiter un peu la ville...je viens d'arriver.»

Kharian jeta un nouveau regard à la jeune elfe barde avant de reporter un regard suspicieux sur son ami. S'il était presque sur que l'autre faisait et disait cela pour l'enquiquiner, les connaissances de l'elfe en matières de maladies et d'infections c'était trop souvent vu vérifie pour qu'il puisse se permettre de courir un quelconque risque et puis, la demoiselle n'avait pas l'air de répondre a ses attentions alors...Haussant les épaules, kharian acheva de s'en désintéresser, ou du moins ne lui montra plus ouvertement un quelconque intérêt.

°° cet elfe est une plaie, probablement la seule véritable dans cette foutu taverne °°

Avec un sourire désabusé, le rôdeur soutient un instant le regard d'ambre de celui qu'il avait malgré tout finit par considéré comme un ami, peut être bien le seul. Mouarf, il avait jamais réussit a les choisir convenablement que ce fusse ses alliés qui n'ont que trop souvent abusé de sa bonté, que ses ennemis bien trop fort pour lui... C'était peu être pour ça qu'il appréciait l'elfe, peut être bien parce qu'il était le seul a ne lui avoir fait nul promesses qu'il n'aurait pas tenu et n'avait prétendu a aucune forme de bonté, ce montrant tel qu'il était : un enfoiré cynique qui aimait un brin trop le vin mais pas véritablement mauvais dans le fond.. ou du moins, kharian en était il convaincu. (il a toujours été naif, excusez le..)

Quant aux projets de son ami pour l'apres-midi et la soirée a venir, nulle surprise encore. Kharian leva les yeux au ciel. Si certains avait l'alcool joyeux, d'autre mélancolique ou encore violent, Oroloth une fois la soirée bien arrosé, ce montrait plus cynique et détestable encore, assassinants quiconque croisait son regards de quelques piques acérés et autres répliques mordantes. Sautant plus ou moins gracieusement sur les tables de tout un chacun -et nul n'y échappait- afin de leur prodiguer a tous quelques "conseils" et pour les plus jeunes.. une petite histoire... pour mieux hurler le soir...

« De plus, les murs […] Ecoeurant. Mieux vaudrait tout cramer.»

Et c’est partit…Kharian n’avait pas besoin de se retourner pour deviner qu’on commençait a leur lancer quelques regards de travers. Il ne s’en faudrait pas beaucoup plus pour qu’une autre grande gueule se mette a répliquer, a tenter d’entrer dans le jeu de l’elfe ou a s’offusquer… et l’autre guerrier aux muscles aussi gros que les deux jeunes gens réunit et dont le regard allait en s’assombrissant ne lui disait rien qui vaille…

°° tres peu pour moi le maquillage de violet sous les yeux..°°

« ha ça pour favoriser l’arrivée de la vermine… »

Regard agacé aux balourd qui avait commencé à se redresser sur son siège en laissant entrapercevoir le manche d’une arme lourde…Kharian se retourna pour planter son regard bleu acier dans celui de son ami et d’ajouté d’une voix (pseudo) menaçante.

« Oroloth, je compte dormir ici ce soir. Vraiment.»

Mais devant le regard de son ami qui tenait entre ces doigts son second verre d’alcool que venait de lui apporter la demoiselle, kharian essaya autre chose, plus radicale. Attrapant le verre des mains de son ami il le refourra dans les mains de la serveuse sous son regard étonné avec un

« il a pas de quoi le payer et vous deviner qu’il serais pas franchement malin de le faire travailler en cuisine ou où que se soit d’autres d’ailleurs pour éponger sa dette. »

kharian se releva, attrapant son manteau d'une main pour se le balancer négligemment sur les épaules, fourrant d'un geste vif quelques piécettes dans la mains de la serveuse pour leurs consommations avec un « à ce soir, on prendra sûrement une chambre » baragouiner avec ce qui pouvait passer pour une esquisse de sourire…m’enfin pas franchement d’humeur là.. Se retournant vers Oroloth, kharian lui attrapa le bras au passage pour l’obliger à se relever et à le suivre. Mais celui-ci ne semblait pas de cet avis…

« maintenant que t’as plus rien à faire ici, on va faire un tour en ville et si t’es sage, j’ te payerais un autres verre ou deux »

Gdom entra dans l'auberge en ouvrant la porte d'un grand coup de pied. Quelques regards se tournèrent bien vite vers le gros homme aux habits verts qui s'avança en ronchonnant. Il essayait nerveusement de faire partir les taches de boue qui maculaient son beau pantalon de velours. Enfin, on ne pouvait pas dire que ses habits étaient beaux. Ils étaient chics, pour sûr, mais de très mauvais goûts.

Après deux pas, il s'arrêta et émit un petit couinement de douleur en se massant le cou, meurtri par des ongles pointus [=>Voir : "Solitude trompeuse"]

Sans que quiconque puisse deviner pourquoi, il jura à voix haute, maudissant "une salle harpie aux doigts crochus" qui devait lui avoir causé quelques ennuis dans les ruelles de la Cité. Néanmoins, tout le monde finit l'oublier, après tout, c'est le genre de désargément qui arrive à une dizaine de personnes par jour et étonnament, quand quelqu'un à un problème, il finit toujours par venir à la taverne. Comme quoi ceux qui pensent que l'alool est un remède efficace sont nombreux...

Mais ce n'était pas le cas de Gdom. il s'assit à une table, et se retint bien de commander quoi que ce soit. Il tenait fort à rester sobre, sans quoi il ne pourrait mener à bien la chose pour laquelle il était ici.
Il faut dire qu'avec ses vêtements de velours, ses parures diverses et son air hautain, mièvre, il n'avait pas l'air d'un pochard.
Sa tête ronde pivota doucement sur son large cou, il se mit à chercher un prochain pigeon, moins dangereux cette fois.

Finalement, une phrase arriva à ses oreilles décolées :

« maintenant que t’as plus rien à faire ici, on va faire un tour en ville et si t’es sage, j’ te payerais un autres verre ou deux »

Il exuhlta, et quelques regards se tournèrent vers lui. il est vrai que voir un porc se dandiner sur un tabouret en rigolant n'est pas courant.
Mais selon lui, c'était le genre de promesse qu'on fait à un ivrogne. Les ivrognes étaient souvent des cibles parfaites...

Il les appela avec un air de grand seigneur :

"Holà, bonnes gens ! Seriez-vous des étrangers de passage en cette Cité ? Vous pourriez certainement vous asseoir à ma table et me donner des nouvelles du dehors, et je pourrais vous compter des nouvelles du dedans...Qu'en dites-vous ?"

« Oui ? Que puis-je faire pour vous ? »

Le sourire mauvais, Oroloth avait tourné la tête pour planter son regard dans celui du misérable qui avait osé lui répliquer...Avec aussi peu de subtilité qui plus est. Pff, un de ces crétins sans cervelle qui s’offusquent à la moindre parole qu’ils ne parviennent à comprendre ? Il ne valait pas même la peine de s’y intéresser. Détournant volontairement le regard, Oroloth eut alors un léger sourire en coin devant la mine déconfite de son ami, rapidement suivit d’un insolent haussement d’épaules. Pourquoi devrait-il se taire ? Pour la simple et bonne raison que les autres étaient trop limités ? Pourquoi devrait-il faire un effort alors qu’il n’avait absolument rien à faire de tous ces vulgaires tas de chair ? S’il les insupportaient, il n’avaient cas changer eux-mêmes d’Auberge, ce n’est pas ce qui manquait dans cette satané ville. Et rien que leurs réactions étaient un émulsifiant à la sienne...
C’est alors que Kharian fit une chose à la quelle il ne se serait jamais attendu : il lui arracha le verre des mains ! Il n’avait pas même eut le temps d’y tremper les lèvres ! Comment cet avorton osait ainsi prendre les devants envers lui ? Etre aussi familier ? Aucune créature vivante n’en avait l’autorisation, et pas plus ce pathétique humain que les autres !

Le regard sombre et orageux, Oroloth foudroya le rôdeur alors que ce dernier l’attrapa par le bras, vraisemblablement pour le forcer à se bouger et quitter l’Auberge. L’elfe détestait par-dessus toute la contrainte et ce crétin espérait le faire changer d’opinion en lui coupant toute retraite ? C’était fort mal le connaître ou pire encore, le prendre pour un con.

« Maintenant que t’as plus rien à faire ici, on va faire un tour en ville et si t’es sage, j’ te payerais un autres verre ou deux »

Un fin sourire sur les lèvres qui ne prévoyait rien de bon, Oroloth ne dit mot, se relevant avec un tact tout elfique et empreint de toute son arrogance avant de s’épousseter avec une lenteur des plus exagérée. C’est alors qu’une voix désagréable s’éleva au-dessus du brouhaha de l’Auberge, arrêtant le manège d’Oroloth. Mais rien que le ton ne lui plaisait guère. Et qui était ce corpulent et gras personnage ? Lui jetant un bref coup d’œil dédaigneux, il ravala sa première pensée pour rejoindre le bouffi personnage. Cet homme semblait plutôt richement vêtu malgré son goût désastreux et les plaques puantes de boue. Et s’il n’avait que faire de savoir de quelle façon était ba*sées les puta*ns du coins, il pourrait toujours parvenir à échanger infos contre les verres que lui refusait cet imbécile de Kharian.

« Vendui’ malla Rivvil, je crois que nous pouvons nous entendre... »

Tout sourire, l’elfe tira une chaise non loin et s’assit dessus tout en basculant doucement avant de faire signe d’un claquement de doigts à Kharian de faire de même. Avec ses vêtements fripés et quelques peu déchirés, son haleine empestant l'alcool et son bel hématome violacé sur la joue gauche, le tout réhaussé par de jolies cernes, Oroloth n'avait peut-etre pas l'air du pochard habituel mais son look n'en était pas moins déplorable.

« Il se trouve que je suis Ménestrel de Métier et donc prédestiné à partager mes cheminements avec la masse...Cependant, à gosier trop sec, conversation bien trop brève... »

Souriant, l’elfe observait l’épais homme de façon nonchalante en se balançant sur sa chaise, attendant que ce dernier renchérisse. Les clients de la taverne semblaient s’être rassénés et ne leur jetaient que de brefs coups d’œil, mais ce qu’il y lisait l’amusait grandement. Si cela ne fonctionnait pas, il avait une autre solution, tout aussi distrayante...

Gdom se fendit d'un sourire grotesque jusqu'aux oreilles, découvrant ainsi plusieurs dents en or dans sa machoire qui devait lui servir énormément, vu les cochonneries qu'il ingurgitait à longueur de journée.
D'un petit geste de la main, il invita l'elfe à s'asseoir, s'efforçant d'adopter une attitude distinguée.
Néanmoins, il cacha une drôle de grimace en regardant le compagnon humain de l'elfe. Celui-ci semblait en possession de ses moyens, et surtout plus raisonnable.
Mais Gdom retrouva vite sa bonne humeur quand il remarqua qu'il ne faisait pas mine de s'assoir.

Il jeta un coup d'oeil autour de lui. Quelques regards le dévisageaient suite à son intervention. en effet, que venais faire un homme vêtu avec faste, sûrement un noble ou un riche marchand, avec un aussi étrange interlocuteur. Mais d'autres, qui connaissaient bien Gdom, souriaint en coin. Ils savaient bien comment finissaient les interventions du gros homme vicieux.

Ce denier fit signe à une serveuse et lui demanda sur un ton mielleux d'apporter à boire, à lui et ses compagnons.

"Naturellement, naturellement...Je me nomme Alberich, bourgeois de Minas Tirith. Puis-je me permettre de vous demander votre nom ?"

Les chopines ne tardèrent pas, et Gdom les saisit sur le plateau de la serveuse, avant de les tendre à ses compagnons. Etrangement, il ne toucha pas à la sienne.

"Rassasiez-vous, mon cher...L'alcool délie les langues et l'esprit...Peut-être pourrions-nous nous détendre un peu tout en parlant ?"

Sur ces mots, il sortit de sa poche des dés pipés, même si rien ne les différenciait des autres, et il avait aussi un jeu de cartes, sur du parchemin épais qui rendait leur maniement difficile.
Mais en outre, il déposa quelques piécettes, manifestant son intention de jouer avec une mise tout en saoûlant son adversaire pour embrumer son epsrit...pardon,tout en trinquant avec son interlocuteur tout en parlant avec lui.

Kharian répondit au regard assassin de son ami par un regard franc, déterminé et autoritaire qui n’avait maintenant plus rien de la mine boudeuse de l’adolescent qu’il avait été. De part leurs races respectives, il était normal que le jeune humain grandisse et mûrisse bien plus en 13 ans que l’elfe mais là, Kharian avait vraiment l’impression de se trimbaler davantage un gamin boudeur et capricieux qu’un elfe de plus de 250 ans ! Et comme tout bon garnement capricieux, Oroloth refusait d’entendre raison.
Comme au gosse qu’il était, le rôdeur promis un verre si celui-ci se montrait un peu plus obéissant. En réponse a quoi, les fines lèvres de l’elfe se fendirent en cet étrange sourire que le gosse avait apprit a redouter et qui le fit hésiter un bref instant. Mais le mal était fait.

« c’est ça degagez ! pas b’soin d’la vermine dans vo’t genre ici !! » « qu’on lui ferme son clapet a celui la !! » « si notre ville te plait pas, dégage !! » « ouai !! on t’retiens pas ! »

Toujours quelques peu agacé mais plus méfiant qu’autre chose, le jeune homme observa son compagnon se lever avec grâce, le visage d’un étrange calme souverain alors qu’un brouhaha de protestations et répliques à deux £ commençait à gronder derrière eux. Cet optimiste de Kharian se mis presque à espéré que ce dernier avait entendu raison et s’apprêtait juste à le suivre calme…Non. Juste, raison et Oroloth étaient trois mots antinomiques. Il n’y avait qu’à voir avec quelle arrogance et lenteur exaspérante il époussetait sa cape.

« Oro.. »

Commença Kharian lorsqu’une voix bourrue et grave s’éleva au dessus du concert de protestations. C’était l’étrange politesse de celle-ci qui avait attiré l’attention –et la méfiance- du rôdeur. Mais le ton n’en restait pas moins des plus désagréable, peut être même davantage que les insultes des autres badauds. Mais l’offre était avenante.. En effet il était difficile de se maintenir au courant lorsqu’on passait 90% de son temps en foret et sur els routes. Et si cela permettait de calmer un peu le jeux, peut être auraient ils encore une chance de pouvoir espérer dormir dans un lit ce soir..

Oroloth en revanche ne fut pas aussi hésitant. Apres un regard dédaigneux des plus prévisible, celui-ci s’approcha du bouffi personnage attiré par l’or de ces vêtements au goût douteux, usant d’un langages que Kharian avait déjà entendu à plusieurs reprise de la bouches de quelques terribles personnages que faisait vivres les histoires du bardes.
Le rôdeur ne se faisait aucune illusions sur les intentions de son ami : échanger quelques paroles contre les verres qu’il ne pouvait s’offrir seul tout en assenant quelques piques cyniques aux autres habitués de la taverne.. En revanche les intentions de l’autre personnage lui paraissait plus floues… simple curiosité pour le monde au delà des frontières de la ville ?
Certes pas impossible mais ce mettre ainsi à dos la moitié des occupants de la taverne pour quelques anecdotes…ça paraissait un peu léger. Et puis ce type ne lui disait rien qui vaille.

Oroloth ne semblait toutefois pas de cet avis, allant même jusqu'à offrir l’un de ces sourires satisfait à l’homme avant de prendre place en face de lui, invitant Kharian à faire de même d’un agaçant claquement de doigts que ce dernier ignora superbement. S’adossant à sa table, pieds et bras croisés, Kharian laissa échappée un petit ricanement moqueur devant le tableau qu’offraient les deux personnages. Si son ami avait de gracieuses manières et un port de tête altier caractéristiques des nobles et des elfes, son apparence sale et débraillée du moment faisait davantage penser à l’un de ces pauvres gens, ces « taches » des bas fonds de la cité blanche.

« Il se trouve que je suis Ménestrel de Métier et donc prédestiné à partager mes cheminements avec la masse...Cependant, à gosier trop sec, conversation bien trop brève... »

Cela ne tiendrait qu’à lui que Kharian aurait poliment refusé l’offre de l’étrange personnage pour profiter de cette fin d’après midi et voir, de lui-même, de quoi il retournait entre les murs imposant de cette belle citée. Regardez son ami boire et ricaner bêtement ne le réjouissait pas mais il ne pouvait se résoudre a le laisser seul ici alors qu’il savait pertinemment comment tout cela finirait, à peu de chose près.

Evidemment, le gras personnage ne montra aucune difficulté à répondre aux désirs bien prévisible de l’elfe barde, sortant même quelques dés et autres cartes. Le rôdeur aimait de moins en moins ce personnages aux rictus mauvais et avide..en vue des quelques regards en coins qu’il recevait, le jeune homme se douta que cette animosité etait bien reciproque.

Lorsque l’homme sortit de sa main quelques piécettes, exprimant clairement son désir de jouer de l’argent, le visage de kharian se fendit d’un nouveau sourire insolent. Connaissant la bourse de son ami, ce dernier ne risquait pas grand-chose… son sourire disparut toutefois bien vite lorsque son esprit lui montra ce qui ne manquerait pas de se passer si l’elfe se trouvait endetté et dans l’incapacité de payer a la fin de la soirée..

« Oro, si c’est un peu de maquillage pour ton œil gauche que tu veux, y’a plus simple tu sais… Monsieur, nous vous sommes grès de votre accueil mais mon am.. »

Mais il n’eut le temps de finir que le dit ami laissa échapper un profond soupir avant de lever les yeux au ciel tout en répliquant sèchement

« Amusant, voila que notre petit bonhomme des foret pas même capable de s’occuper de lui-même viens faire la nounou…comme c’est mignon.. Tu n’étais pas né que je parcourais déjà ces contrés et me soulait déjà dans ces même auberge alors soit gentil de me laisser tranquille 5 minutes ou je vais vraiment finir par regretter d’avoir sauver le bout de chair putride qui constitue ta pitoyable carcasse bâtarde! »

Kharian se figea alors que l’elfe complétait sa tirade d’un regard mauvais et dédaigneux. Le gamin sembla hésiter un instant, la mâchoire et le poings crispé, le regard sombre au fond duquel se mêlait la colère et la peine. Une poignée de seconde passa ainsi, ou les deux amis s’affronter du regard, avant qu’Oroloth ne se détourne, dédaigneux, pour offrir un rictus a l’homme qui semblait, lui, plus que satisfait… Kharian lui jeta un regard haineux avant de pivoter sur ses talons et de se diriger vers la porte qu’il franchit de son pas vif et agacé.

Il laissait passer quelques secondes, le vent fouettant son visage crispé par la colère avant d’entrer de nouveau dans la pièce pour s’adosser au mur qui longeait la fenêtre entrouverte de l’auberge. Soit. D’accord il ne dormirait pas dans un lit ce soir et l’elfe était un enfoiré de la pire espèce mais non il ne le laisserait pas entre les mains de ce sale type. D’un mouvement rageur, le jeune home croisa les bras sur son torse, fustigeant les deux hommes d’un regard courroucé mais à la détermination tenace.

Cet énorme personnage semblait tombé du ciel, aurait-il été croyant qu’Oroloth en aurait remercié sa divinité. Mais le barde n’avait que faire de ces entités puériles qui se targuaient de se mêler des affaires des mortels avec leur arrogance d’Outre Monde et leurs grosses pattes bouffies. Pour le moment, seule sa bourse et donc la quantité d’alcool que le bourgeois pourrait lui fournir l’intéressaient. Que l’attention et les motifs de l’individu soient troublent ne lui important guère tant qu’il allongeait la boisson. Voulait-il jouer que cela lui convenait très bien. Le seul petit détail qui semblait clocher dans cette magnifique scène était cet satané rôdeur qui comme toujours venait se mêler des affaires qui ne le regardaient pas, fourrant son nez d’humain trop loin à son goût. Et évidemment, comme tous les gêneurs, Kharian ne pouvait se retenir d’ouvrir son bec trop longtemps, cherchant déjà à prendre congé de leur exquis et nouvel ami, croyant encore une fois que sa propre opinion prévalait sur celle d’Oroloth... Il aurait pourtant dût savoir à quelles futilités pathétiques il s’ouvrait en agissant ainsi. Vraiment collant ces bestioles. Soupirant bruyamment, Oroloth levant les yeux au ciel d’un air désespéré avant de lui couper la parole d’un ton sec et cassant, utilisant volontairement termes et souvenirs qu’il savait agacer profondément l’homme de la forêt.

« Amusant, voila que notre petit bonhomme des forets pas même capable de s’occuper de lui-même vient faire la nounou…comme c’est mignon..
Tu n’étais pas né que je parcourais déjà ces contrées et me saoulais déjà dans ces mêmes auberges, alors soit gentil de me laisser tranquille cinq minutes ou je vais vraiment finir par regretter d’avoir sauvé le bout de chair putride qui constitue ta pitoyable carcasse bâtarde! »

Ponctuant sa déclamation d’un air méprisant, Oroloth ne prit même pas la peine de détourner le regard de l’homme, préférant de loin observer l’effet escompter dans son propre regard, ne baissant nullement les yeux. Et oui, ça fait toujours aussi mal mon mignon, pauvre petit chaton mal léché... Puis, satisfait, il détourna la tête pour reporter son attention sur le grassouillet personnage avant de laper un coup de sa chope avec avidité. Le pas bruyant de Kharian s’éloigna vers la sortie, mais l’elfe ne lui accorda pas un regard, s’octroyant avec un fin sourire la boisson abandonnée du Rôdeur. Gaspiller, c’est mal^^.

Reprenant la conversation avec Gdom comme si de rien n’était, l’elfe farfouilla brièvement dans ses poches pour en retirer quelques piécettes brillantes et les jeter sur la table d’un geste leste. L’elfe en connaissait un qui devait se sentir un peu plus léger actuellement...(cv Kharian hein^^).

« Oroloth. »

Et sur ce, après cette simple dénomination, Oroloth attrapa le paquet de cartes de son compagnon de jeu avant de le mélanger distraitement et le redistribuer. Gagner lui importait peu tant que l’alcool était de mise, et l’elfe n’eut aucun remord à augmenter plus tard la mise de quelques affaires chapardées dans l’Auberge un peu plus tôt, que ce soit une étrange bague, un pipo de bois ou encore l’un des couteaux finement runé de Kharian, finissant même par parvenir aux peurs de ce dernier en passant le pas de la dette. Que ce soit leurs objets aperçus sur la table, les piques cyniques de l’elfe sur tout ce qui lui tombait sur la main (N’avez-vous jamais remarqué que Tirith rimait avec termite ? Que les humains prolifèrent encore plus rapidement que les lièvres de Plaines ? Heureusement que nous pouvons faire confiance à la maladie et les Guerres pour nous en délester. D’ailleurs à ce sujet, avez-vous déjà entendu parler des résultats de la dernière épidémie dans l’Est de la contrée ? ...), ou sa tête qui ne leur revenait pas, petit à petit plusieurs clients de l’Auberge se mirent à jeter au duo des regards noirs et agacés, proférant de sourdes menaces... Leur jetant des regards en coin, Oroloth prenait parfois la peine de rétorquer de sa voix dédaigneuse et froide aux grognements les plus bruyants.

« Ah, il semblerait que je me sois encore fourvoyé. Il faut m’excuser, mais toutes ces misérables faces purulentes se ressembles comme deux gouttes deux pour moi, et à mon grand damne, je n’arrive jamais à me persuader que cette façade primitive abrite réellement une cervelle utilisable... »

Terminant cul sec le dernier verre qui lui faisait face, l’elfe sembla observer avec regret son jeu et les mises actuelles avant de hausser les épaules tout en regardant Godme d’un air des plus sérieux malgré le fin sourire sur ses lèvres.

« Je crois qu’il est temps pour moi de mettre à profit mes talents afin de réunir de quoi continuer à profiter de votre grasse compagnie...Et personne ne peut résister longtemps à l’appel implorant de la foule... »

Et sur ces mots, l’elfe se releva doucement, titubant quelque peu avant de retrouver son équilibre et de sortir une fine et longue flûte de ses vêtements. A peine l’avait-il approché de ses fines lèvres qu’une douce mélodie se fit entendre, captant ainsi l’attention d’une bonne partit de l’Auberge, calmant légèrement ceux qui serraient les poings. Oroloth effectua une brève courbette gracieuse – à peine entachée par ses boissons- avant de prendre la parole, non sans avoir jeté un bref coup d'oeil vers Kharian.

« Je doute sincèrement que vos esprits limités soient capables d’apprécier mon illustre talent à sa juste valeur, mais étant donné la nature des plus imprévisible de votre race lamentable et dans un suprême acte de générosité de ma personne, je consens à partager avec vous une part infime de mon art. Ouvrez bien vous oreilles de chou. »

La clientèle de l’Auberge ne sut d’abord que dire, apparemment étonnée de la témérité de cet elfe débraillé, et Oroloth ne leur laissa pas le temps de passer outre ce sentiment pour entamer son Ode. Donnant d’abord le ton de sa flûte traversière, sombre et froid, les premières syllabes traversèrent ses lèvres en d’autant de notes harmonieuse de sa voix profonde et suave.

Tel un lumineux squelette,
Dont la chair à depuis longtemps été rongée,
Brille d’un blanc immaculé,
La cité Obsolète.

Jadis nommée Anor,
L’étreinte sanglante dont fut victime sa concubine,
Ambitieuse trahison, Sombres vermines,
Lui permit d’embraser son destin en chevauchant le Gondor.

Au creux de ses murs crayeux,
De ses ruelles infâmes
Où pullules parasites ignominieux,
La Cité Royale à depuis longtemps perdu son âme.

Ramassis abjects, rancoeurs perfides,
Et autres flétrissures,
Sont les héritages avides,
Qu’ont laissé de royales pourritures.

Leurs effluves malodorants,
Rampent silencieusement,
Corrompant de leur arrogance inassouvie,
Le misérable tas de chair qui y croupi.

Membre turgescent,
La Cité Des Rois se dresse, moribonde,
Telle une sangsue empoisonnant ce monde,
Que seules d’enflammés filaments
Parviendrons à rendre au Néant.

Finissant sa tirade sur une voix d’Outre Tombe, Oroloth la ponctua de sa flûte assortie avant de vider le premier verre qu’il trouva et de le tendre en avant, le regard pétillant dangereusement...

« Tout travail mérite rétribution. »

Gdom esquissa un sourire nerveux quand le rôdeur humain essaya de raisonner son compagnon. Le gros homme était lui même étonné de voir un elfe dans une pareille situation, sachant bien que ces gens-là étaient connu pour leur noblesse et non pour un comportement fantasque, et surtout en tant que personnges endurants à l'alcool. Certaines mauvaises langues murmuraient même le contraire, et Gdom finirait bien par vérifier si cela était vrai ou pas.

En parlant de mauvaises langues, le vicieux obèse commençait à regretter d'avoir choisis telle victime. Il s'était déjà fait jeter à terre plus tôt dans la journée et ne tenait absolument pas à se mêler à une bagarre, surtout qu'il n'était pas particulièrement agile, et qu'il ne portait pas d'arme. Enfin, en début de partie, car il semblait que notre homme était particulièrement chanceux...
Chose étrange, on aurait dit qu'il avait des poux, ou des tiques, ou qu'importe...Chaque fois qu'il avait une mauvaise main aux cartes, il fallait qu'il se gratte quelque part, d'un geste futile. C'est étrange, ses beaux habits ne devaient sûrement pas être inconfortable...
Plus curieux encore, après le passage de sa main sous ses aisselles, ou autre, il semblait qu'il y avait toujours un as qui se glissait imperceptiblement en trop, losqu'ils abattaient les cartes.
Si bien que divers objets trônaient devant lui à présent, avec un joli tas de pièce qui diminuait un peu lorsqu'il jugeait bon de recommander à boire.

Il fit une grimace quand l'elfe se leva pour jouer. Mais après les paroles de l'elfe, ignorant l'insulte à peine voilée, il se remit à sourire, heureux à la perspective de gagner de l'or au lieu de bibelots.
Il se mordit les lèvres en entendant la chanson.

*Fichtre, pensa t-il, s'il est encore capable de déclamer, je ne l'ai pas assez saoûlé...*

Il frappa quelque peu dans ses mains quand vint la fin, imité seulement par une certaine partie de l'auberge, principalement des gens qui venaient d'arriver.
Quelques gens du coin, eux semblaient fort vexés. Car si l'ancienne tour avait bien été corrompue jadis, son chef devenu fou, son mal ancien avait été vaincu, il y tous juste quelques siècles, et ceux là se sentaient donc insultés. Ceux-là ne supporteraient pas une pique de plus...
Quelques tintements indiquaient que des pièces touchaient le sol, Gdom lui semblait enclin à rendre le pipeau qu'il avait gagné...Ca ne lui était d'aucun utilité, et en fait, il ne fit qu'attendre que l'elfe se réintéresse à lui, et à ses cartes, surtout.

Du haut du rebord de la fenêtre sur lequel il s'était adossé pour bouder comme il convenait, Kharian surveillait la pièce, méfiant. Le nombre de regards sombres, agacés et outrés était proportionnel aux innombrables piques et répliques du barde. Lui même n'avait pas encore véritablement décoléré de la repartie cinglante qu'il venait de se prendre. Certains serraient même les poings, fixant le gêneur d'un oeil sombre alors que d'autres se lançaient des regards entendus en coin. Combien de temps tiendraient ils encore ainsi, tendus et bouillonnants ?
Comme en réponse à ses craintes, Oroloth acheva de vider cul sec le dernier verre qui avait eut le malheur de croiser sa route avant d'énoncer à haute et étonnamment intelligiblement voix son intention de pousser la chansonnette. Kharian fit la grimace tout en se redressant tout à fait, jetant un bref coup d'oeil à la porte, essayant de calculer le temps qu'il lui faudrait pour attraper et traîner Oroloth à sa suite avant que « la foule implorante » ne soit plus capable de contenir leurs poings le long de leurs corps.

Titubant légèrement avant de reprendre contenance, Oroloth sortit alors sa flûte traversière, la seule et unique chose à laquelle se dernier semblait tenir. Quelques murmures, étonnés, d'autres agacés mais dès les premières notes, si douces, si légères, contraste si frappant avec l'ambiance pesante qui semblait s'être emparée du lieu, un étrange silence se fit. La surprise, l'étonnement, la méfiance, l'hésitation... le peu de rancoeur que le jeune rôdeur avait pu conserver à l'égard de son ami s'envola du même coup, cette flûte, tant de souvenirs...c'était trop bête. En bon opportuniste et conteur, Oroloth profita de l'instant pour débuter ça tirade, annihilant immédiatement cet instant d'hésitation pour certain, d'adoucissement pour les autres.

°°Par la déesse, à croire qu'il cherche les coups !! °°

Kharian fut peut être l'un des seul à apprécier l'ode à sa juste valeur, se préoccupant davantage du rythme et du ton que des paroles en elles même. Il commençait a avoir l'habitude, si les paroles n'étaient jamais les mêmes -l'elfe ne trouvant nul plaisir dans la répétition- sans s'en trouver jamais tout à fait différentes et pour dire, elles avaient toujours le même but que de blesser, retourner le couteau dans la plaie, fut elle béante et purulente -et même, c'est meilleurs ainsi- de raviver les craintes, d'alimenter les peurs... Kharian observait les visages se figer, se tordre sous la colère, rougir sous la honte ou trembler sous la tristesse, il voyait les regards se faire tantôt plus sombres, tantôt plus humides, si certains fixaient l'elfe comme s'ils eurent ainsi voulut le tuer de leurs regards assassins, il en étaient d'autres, qui détournaient le regard ou secouait la tête, comme lorsqu'on souhait effacer une mauvaise pensées ou un mauvais rêve... Le jeune homme trouvait que l'image saillait parfaitement a son compagnon , celle d'un mauvais rêve, tout comme ce dernier, il troublait, effrayait, tout comme ce dernier il était méprisé et craint tout a la fois, et heureusement, tout comme ce dernier, il ne restait jamais trop longtemps au même endroit, dans la même cité, sur les mêmes têtes.. Mais contrairement aux mauvais rêves, il était de chair et d'os, d'autant plus effrayant et méprisé qu'il était à portée de main, de poings, de coups. Crétin.

« ...
Membre turgescent,
La Cité Des Rois se dresse, moribonde,
Telle une sangsue empoisonnant ce monde,
Que seules d'enflammées filaments
Parviendrons à rendre au Néant. »

L'elfe acheva sa sombre et mortuaire tirade de sa voix qu'il avait rendu plus grave et sombre, annonciatrice de nouvelles souffrances dans cette citée dont les flans portent encore les meurtrissures du passé. Kharian ne pouvait s'empêcher de grimacer pour eux, le barde ne connaissait nulle pitié. Mais aucun être libre possédant un minimum de fierté ne pouvait se laisser ainsi impunément écrasé et roulé dans la boue. Bien campé sur ses jambes, Kharian s'apprêtait à bondir, tout en maudissant intérieurement et cet elfe inconscient et stupide, et son propre entêtement à refuser de le laisser prendre ses responsabilités comme le grand garçon qu'il prônait être. Voilà que cet imbécile poussait même le vice jsuqu'à réclamer quelque rétribution pour le malheur et la colère qu'il venait de faire gentiment naître dans chacun des « bouts de chairs » qui avaient put l'entendre et le comprendre. Quelques faibles applaudissements se firent entendre, suivient par quelques piécettes : des voyageurs qui venaient tout juste d'arriver, des étrangers assurément. Notre noble Porcinet 1er tenta même de tapoter dans ses grosses mains grasses, espérant entraîner derrière lui quelques gens... à moins qu'il ne s'agissait là juste qu'une pitoyable tentative pour amadouer l'adversaire -ses vers suffisaient pourtant- ou tout simplement d'attirer de nouveau l'intention du barde sur leur jeu ? Quoi qu'il en soit, seules une ou deux personnes tout juste le suivit, pour les autres il s'agissait davantage de frapper impatiemment son poing dans la paume de sa main que d'applaudir véritablement.. Euh.. pourquoi la porte parait soudain beaucoup plus loin que tout à l'heure ? Pas d'accord ! Au pied !! *ZBAAF *

Quelles répliques, paroles ou gestes entraîna les suivants ? Quel impétueux donna le premier coup ? Qui poussa le premier cri ? Personne n'aurait pu le dire, l'auberge se trouvait maintenant être le lieu le plus animé de la ville, on braillait, on insultait à tout va, pied et poings ne semblaient même plus suffirent : certains usaient à présent de leurs dents la ou d'autres avait tiré quelques poignards sous les cris exaspéré puis furieux du tavernier dont les grandes enjambées s'étaient vivement rapprochés Du barde arrogant qui parvint à éviter les premiers coups en usant de quelques acrobaties qui eurent tôt fait d'achever d'exaspérer les plus pacifiques, sans parler de ses insupportables petits sourires hautains...A tant attirer les coups voilà une ou deux brutes qui se jetèrent d'un même mouvement sur le barde qui se penchait pour attraper (?) une piécette qui semblait avoir malencontreusement roulé au sol.. S'entre-assommant à moitié, le plus costaud des deux bouscula son camarade dans un grognement rageur avant d'envoyer un violent coup de poing dans l'estomac de l'elfe qui venait juste d'échapper à un mauvais coup de lame... Le souffle coupé et l'équilibre déjà précaire, Oroloth avait émit un cris rauque, autant sous la surprise que sous la force du coup, avant de se plier en deux sous la douleur. Un genoux sur le sol, ce dernier tentait vainement de reprendre son souffle, protégeant comme il pouvait sa flûte et son visage des coups de pieds qu'on s'apprêtait a lui assener lorsqu'une ombre l'enjamba furieusement.

Des cris, des coups, la voix de Kharian, indigné et furieux, celle du tavernier, bien plus grave et rauque de celui qui ne fait pas que vendre ces produits, et le brouhaha menaçant du reste de la populace. Le poing du tavernier coupa court aux récriminations du rôdeur, faisant légèrement chanceler ce dernier qui ne manqua pas de se faire bousculer par quelques grosses brutes trop heureuses de l'aubaine. Un cercle c'était formé autour du petit groupe, les gens hurlaient, et lançaient les même injures mais ils souriaient ces enfoirés...Par Miéliki ils étaient ravis... tous ensemble ils se sentaient plus fort.. combien étaient ils ? 20 ? ils étaient deux.. Oroloth venait a peine de se relever et avait levé l'un de ces long doigts fins comme pour en rajouter une, encore une... Mais c'est pas vrai !! Ne la fermerait il jam..?!!! bousculé dans la foule, Oroloth fut renvoyé au centre d'un violent coup de poing sur sa pommette encore intact. L'elfe émit un faible gémissement en se plaquant la main sur son oeil meurtrit alors qu'il vacillait. Kharian , furieux et écoeuré par la joie manifeste que la populace semblait prendre au lynchage de son ami, se mit à donner des coups à tors et à travers avant de sortir un long couteau qu'il plaça sous la gorge du premier qu'il réussit à choper.

«Voulez vous savoir pourquoi on arpente les rues vêtus de haillons, le visage caché sous une barbe d'un mois sans oser s'arrêter plus d'un jour au même endroit ? Voulez vous que je vous raconte une histoire moi aussi ? Je vous conseil vivement de nous faire une belle haie d'honneur jusqu'à la porte ou je repeins de rouge jusqu'aux murs de votre misérable citée ... »

Pour appuyer ses paroles Kharian exerça une légère pression sur la gorge de l'homme de ses doigts experts, comme il eut agit avec du gibier. Les badauds semblèrent hésiter un instant mais ce qui effraya Kharian, c'était leur regard..Ce n'était pas tant la perspective de voir l'un des leur mourir sous leurs yeux que de voir cesser leur divertissement qui semblait les ennuyer. Toutefois , bon grès, mal grès, ceux ci s'exécutèrent.
Poussant Oroloth de a main libre, Kharian avança jusque la porte lorsqu'il passa devant la table de jeux d'Oroloth et du vil porcinet.

La, devant lui, son couteau. Contrairement a l'elfe, le jeune homme tenait a chacune de ses maigres possessions comme à la prunelles de ses yeux bleus.

« Mais c'est..Oroloth !! Corbeaux et putain mais t'es incapable de garder tes mains dans tes poches! Et pour te payer un verre avec ce gros port !!??! et moi je... humf !! »

Outré, cet imbécile de Kharian avait lâché son pseudo « otage » pour se précipiter reprendre son couteau des mains trop grasses de l'homme qui était soigneusement resté a l'ecart, plus occupé a ramasser ses maigres récoltes de la soirées.. Une vrillante douleur au niveau de son flan gauche le rappela à l'ordre alors que la masse bouillonnante s'apprêtait de nouveau à leur fondre dessus. Oroloth réussit tant bien que mal à chanceler vers la sortie après avoir plus ou moins réussit a éviter un sévère coup de poing, aussitôt suivit de son ami.
Le tavernier et ses clients les poursuivirent encore sur quelques mètres avant de leur balancer tout ce qui pouvaient bien leurs tomber entre les mains en proférant quelques horreurs que j'aurais honte -ou la flemme ?- de vous retranscrire ici.

Les deux amis s'enfoncèrent dans les ruelles des bas de la citée avant de s'arrêter, haletants, au détour d'une ruelle pour soufler un instant. Adossé contre le mur, Kharian guettait des bruits de course qui ne venaient pas. Soulagé, il se retourna vers Oroloth, sourcils froncés, regard sombre il cracha par terre, dégouté:

« Je viens de me souvenir pourquoi j'ai choisis la voie de la nature et de la solitude. L'humanité est écoeurante....et tu n'es qu'un crétin finit joliment maquillé maintenant...»

Oroloth se redressa légèrement , dédaigneux et hautain malgré son etat pour pointer l'oeil droit du jeune homme de son long doigt fin avant de répliquer avec un sourire moqueur.

« Etais-tu si jaloux de mon maquillage que tu t'es fait faire le même ?
Tsss tout ce que je fais n'es pas toujours bon à exécuter tu sais ? Il va falloir que tu apprennes à te débrouiller un peu tout seul de temps en temps. »

« Enfoiré !! Tu en veux un autre ? »

« Tsss si tu crois que je t'ai attendu mon petit bâtard... »

Ah, quelle joie immense que de pouvoir se moquer avec tant d’aisance de ces pauvres gens. Rien que de voir leur tronches face à pareille provocation emplissait l’elfe Barde de joie. Manipuler les gens à sa guise afin de tester leurs limites, les agacer et faire sortir de leurs gonds était un véritable amusement pour lui et bien la seule satisfaction que tous ces pathétiques tas de chair pouvaient lui apporter. N’était-ce d’ailleurs pas là la seule utilité de leur existence ?
Satisfait, le sourire sarcastique aux lèvres, Oroloth avait volontairement poussé le vice jusqu'à demander qu’on le paie pour ses valeureux services, sachant pertinemment quelle provocation de plus il faisait là... La goutte d’eau débordant du vase ? Non non, il préférait pertinemment se comparer au coup supplémentaire d’un pointe de dague, agaçante mais qu’on pouvait laisser passer au départ, qui se faisait de plus en plus insistante avant d’en être insupportable et dangereuse... Et puis, le but de toute chanson ou histoire n’était-elle pas de faire naître et manipuler les sentiments chez son public ? Entraîner la passion comme la peur, le désespoir comme la haine ? Si certains Ménestrels donnaient dans le mélodramatique et la romane, pourquoi d’autres ne pouvaient-ils pas se concentrer sur des points bien plus difficiles et marginaux ? Il était tout à fait normal que ce troupeau incrédule allonge la monnaie. Chanter donnait soif de toute manière. D’ailleurs quelques sombres crétins avaient suivit les insolentes directives du Barde et quelques piécettes roulaient avec d’agréables tintements sur le parquet de bois. Et bien, à croire que ces imbéciles étaient encore plus idiots qu’il ne l’avait cru. Devrait-il éviter tant de subtilité dans ses odes pour que ces simples d’esprits puissent ses paroles impies et autres outrages ?

« Incroyable, qui aurait cru la race humaine dégénérer aussi rapidement vers son statut primitif ? Vous ‘êtes même plus capable d’applaudir adéquatement. »

Récupérant quelques pièces par-ci, par-là, l’elfe continuait à braver et provoquer la foule avec une joie visible, mais que ce soit cette ultime insolence, son sourire ou la colère bouillonnante des gueux de l’Auberge, tout sembla démarrer d’un seul coup, la pièce s’animant de toute part, les objets se mettant à voler, les insultes à fuser et les poings à fracasser.

« Et évidemment vous ne trouvez rien de mieux que de vous en prendre à un pauvre elfe sans défense ? Ah qu’il est beau l’esprit de pitié de cette merveilleuse ville !! »

Evitant aisément le premier pichet qui se fracassa derrière lui, Oroloth savourait délicieusement le chaos qu’il avait semé, riant aux éclats à chaque fois qu’un imbécile le loupait, se jouant de ces brutes avec délices en leur répondant par de fins sourires hautains ou feignant de ne même pas les apercevoir, occupé ailleurs. Ces imbéciles se gênaient entre eux ! Comme si ainsi ils avaient la moindre chance de l’effleurer ? Pathétique. Tous ces minables tas de chairs malodorants n’étaient que de simples défouloirs et test pour lui, rien de plus, un moyen d’occuper sa longue vie et d’y déverser son aigreur...
Posant l’une de ses main sur l’épaule d’un de ces imbéciles, Oroloth profita du mouvement pour s’élever au-dessus de l’homme et atterrir derrière lui avec souplesse, avant de s’accroupir pour récupérer l’objet de sa convoitise : une magnifique pièce d’argent ! Deux ombres gigantesques s’abattirent alors sur lui ainsi que le son caractéristique d’une lame que l’on dégainait. Bloquer de par et autre par les mouvements de la foule et dans une position mal habile, Oroloth ne parvint qu’à éviter de justesse le coup qu’il jugea le plus dangereux –toujours moyen le tranchage, pas un Troll moi, ça repousse pas- pour sentir immédiatement ses poumons se vider de leur air sous un choc des plus violent et douloureux. Plié en deux, l’elfe posa un genou à terre, le souffle coupé, relevant rapidement l’une de ses mains devant son visage pour se protéger de la suite qu’il savait inéluctable, l’autre bras protégeant tant bien que mal son instrument. Là c’était sur, il allait vraiment passer un sale quart d’heure, au moins n’aurait-il pas à se soucier de trouver un lit pour cette Nuit.^^

Mais un fin sourire se peignit sur ses lèvres alors qu’une ombre immense venait de prendre place entre lui et les ennuis, Kharian.

« Tu en as mis du temps, mon ami... »

Il fallait au moins leur laisser cela, certains humains étaient aussi fidèles que les meilleurs des clebs. Oroloth était toujours des plus amusé de voir que son compagnon, quelles que soit les méchancetés acerbes qu’il venait de se prendre, revenait toujours, incapable de le laisser se prendre sa dérouillée tout seul. L’homme avait le cœur bon, incapable de rester tranquillement sur place dès que quelque chose blessait sa morale inaltérable, et en quelques sortes, l’elfe l’admirait pour cela. Sans pour autant lui donner raison hein^^. La preuve, le jeune sot était toujours persuader que l’elfe lui-même était un homme bon au fond de lui...Oroloth ricanait dangereusement à ce genre d’illusion même cela le touchait pourtant bien plus qu’il ne le laissait penser...Et qu’il ne se laissait penser...

Braillant à tort et à travers, malgré sa respiration encore difficile, l’elfe s’amusait de voir l’homme des bois prendre ainsi son partit et le défendre, mais à peine était-il entré dans le jeu que le Tavernier y mettait son grains de sel...Pff, ingrat, grâce à moi que tu as autant de client ce soir. Un regard courroucé avant de tousser légèrement, l’elfe eut à peine le temps de voir le coup venir, le souffle trop court pour prévenir son ami. Un brutal coup de poing du commerçant coupa court aux récriminations de Kharian, le faisant vaciller dangereusement.

« C’est vraiment gentil de ta part de v’nir me rejoindre, gamin... »

La voix rauque et ironique, l’elfe parvint doucement à se relever alors que les badauds avaient reprit leur occupation fracassante dès l’intervention de l’Aubergiste. Levant l’un de ses fins doigts pâles, Oroloth s’apprêtait à en rajouter une couche, toute petite, incapable de se la fermer même maintenant, lorsque le regard noir de Kharian précéda la suite de réjouissances, un violent coup de poing cueillant l’elfe avant même qu’il ne puisse avancer un seul mot, lui écrasant brutalement la joue qui lui restait d’intacte tout en l’envoyant valser à nouveau vers le centre du petit cercle qui c’était former. Son faible gémissement sous la douleur fut le seul son qui sortit de sa gorge apparemment à la grande réjouissance des badauds de l’Auberge.

La tête lui tournait dangereusement, la douleur lui martelant le crâne, l’elfe ne parvenait même plus à voir correctement la salle dans ce flou étrange. Pourtant il eut un sourire des plus exaspérant comme si cette blessure de plus lui convenait justement.

« ... Voulez vous que je vous raconte une histoire moi aussi ?... »

Uhmm ? L’esprit barbouillé, l’elfe ne comprit qu’une partie des paroles de Kharian, mais ce qu’il en devina l’amusa grandement, voila que le petit homme se mettait lui aussi à jouer ? Tout juste s’il ne commençait pas à parler comme lui...Et ce couteau sous la gorge du gueux ? Vraiment amusant. Qu’allait-il faire ensuite ? Lui se savait maintenant incapable du moindre geste, bien trop sonné pour tenter quoi que ce soit. Mais il était intéressant de voir comment le rôdeur allait les sortir de là...

Une légere poussée à laquelle l’elfe répondit d’un grommellement avant d’obtempérer. Il semblait que Kharian parvenait à ses fins... La porte de l’Auberge s’était rapprochée.

« Mais c'est..Oroloth !! Corbeaux et putain mais t'es incapable de garder tes mains dans tes poches! Et pour te payer un verre avec ce gros porc !!??! et moi je... humf !! »

« HUmm ? Ah oui, il semblerait. »

Haussant d’un air indifférent les épaules, Oroloth lui fit un joli sourire avant de continuer tout seul vers la porte, évitant de peu un poing qui lui effleura la joue avant de passer l’issue de secours. Evidemment, plus en forme que lui, Kharian l’avait déjà rejoint en grommelant et le força à activer pour semer la foule en colère. Sombres ruelles et rues étroites, les deux coupèrent s’enfoncèrent rapidement dans le dédales de la basse cité, semant facilement le troupeau de badauds. Le souffle court et les muscles en feu, ils s’arrêtèrent enfin au détour d’une ruelle. Reprenant avec mal son souffle, l’elfe ne put pourtant s’empêcher e sourire sous le regard noir de Kharian qui brillait de colère et mépris. Ben tiens, cela faisait longtemps.

« Je viens de me souvenir pourquoi j'ai choisis la voie de la nature et de la solitude. L'humanité est écoeurante....et tu n'es qu'un crétin finit joliment maquillé maintenant...»

Oroloth se redressa légèrement, dédaigneux et hautain malgré son état pour pointer l'oeil droit du jeune homme de son long doigt fin avant de répliquer avec un sourire moqueur.

« Etais-tu si jaloux de mon maquillage que tu t'aies fait faire le même ?
Tsss tout ce que je fais n'es pas toujours bon à exécuter tu sais ? Il va falloir que tu apprennes à te débrouiller un peu tout seul de temps en temps. »

« Enfoiré !! Tu en veux un autre ? »

« Tsss si tu crois que je t'ai attendu mon petit bâtard... »

Le ton monta rapidement, les répliques s’enfflamant alors que l’elfe continuait de provoquer l’autre avec un mépris et un amusement qui avaient le don d’agacer son compagnon. Au bout de quelques secondes, l’humain tenait brutalement l’elfe par le col, contre le mur de pierre.

« Et bien qu’est-ce que tu attends ? Vas-y ! Frappes-moi ! Venges-toi ! »

« Crétin. »

Kharian lâcha l’elfe en soupirant, sachant pertinemment où l’autre essayait de le mener, jouant avec lui comme avec tous les autres, le forçant à devenir comme toute cette pathétique piétaille. L’elfe lui octroya un de ses sourires exaspérant avec de se mettre à épousseta les misérables loques qu’il portait, d’un air dédaigneux.

« T’es rien qu’un elfe maso, Oro, tu devrais te faire soigner. »

La discussion semblait close, et la seule chose à faire restait de se trouver un autre lieux pour dormir. Dans un piteux état, n’ayant pas prit de véritable repos depuis plus de trois jours, Oroloth ne trouva rien à redire à la proposition de son ami, lui suivant presque sans râler. Mais évidemment, les deux premières auberges ne convinrent pas, l’elfe prévenant Kharian en souriant, qu’il les avait déjà visité. L’homme ne prit d’ailleurs pas même la peine de vérifier les dires du barde. Un établissement plutôt correct malgré son état quelque peu délabré finit par les accueillir pour la nuit dès lors que Kharian avança l’argent en soupirant. Et l’homme parvint même à arracher ce qui se rapprochait le plus d’une promesse de la part de l’elfe, comme quoi ce dernier ne les ferait pas jeter des lieux...Le bâtiment leur servirait de pied-à-terre pour les prochains jours, avant que Kharian ne reparte de la cité pour ses précieuses forêts.