Informations et révélation(s)

En fait, même dans la nuit, on voyait que le moulin avait été reconstruit récemment. Premier indice, une grande marque noire, à peu près circualire, tout autour du bâtiment. Le sol était dégarni de végétation et les quelques touffes d'herbes visibles étaient mortes. Deuxième indice, l'absence d'usure sur le murs. la pierre était blanche, le mortier à peine effrité et aucune trace de moisissure n'était visible sur la charpente. Mais cela n'avait pas empêché un chouette d'y élire domicile, et la rapace poussa un léger hululement avant de s'envoler.

Inutile de préciser qu'il faisait froid, très froid. On ne pouvait chercher aucun réconfort dans la lune, cachée derrière d'épais nuages. on ne pouvait voir qu'un faible halo blanchâtre qui perçait le manteau nuageux.

Les deux rôdeurs arrivèrent quelques secondes à peine après leur capitaine et s'appuyèrent sans un mot contre le moulin dont la roue était immobilisée dans le lit glacé de la rivière. Soudain une petite silhouette, emmitouflée dans un manteau presque aussi large qu'elle apparut. elle se précipita à petits pas vers les trois autres. Silencieux, le hobbit ouvrit la porte du moulin et invita d'un geste affolé Forlong, Halbarid et Erumlegos à entrer. Puis il referma la porte qui claqua sans un grincement, et alluma les bougies d'un chandelier qu'il tint à bout de bras pour éclairer le plus possible l'assistance. Il chuchota :

Qui êtes-vous? C'est la première fois qu'on vous voit ici. On raconte que le conseiller a été emprisonné par les Gens du Nord. Vous en êtes?

Forlong vit a cote de soi les deux rangers, et un moment plus tard, un hobbit arriva sur place et les invita a l'interieur du moulin.
Il paraissait assez bien informe...Forlong repondit:

-Je me nomme Forlong Neldoreth, capitaine du Arnor, mes deux compagnons servent aussi le Roi Aldarion. C'est effectivement ma premiere visite a la comte depuis cinq ans au moins. Les rumeurs que vous avez entendues sont vraies. Le conseiller est en ce moment au Arnor, interroge par le Roi Aldarion...la justice sera faite. Mais pourquoi vous nous avez fait venir ici?

Le hobbit promena son regard sur la pièce, comme s'il tentait de percer le noir, suspicieux. Il se dandina un moment sur place, mal à l'aise, et répondit d'une voix hésitante :

"C'est que... vous étiez nouveaux ici... je m'demandais si j'pouvais vous être utile, vous apporter des informations... et p'tet que vous auriez pu m'en donner... avec tous ces hommes qui n'arrêntent pas de nous surveiller. Ils ont l'air calme, comme ça, mais parfois ils s'énervent, et...

-C'est bon Fernan, tu peux arrêter de mentir. Ces hommes dont tu parles, ils ne vous ont rien fait."

La voix avait surgi de nul part. Impossible de dire si elle venait de la gauche, de la droite ou d'en haut. Les deux rôdeurs posèrent prudemment leur main sur la poignée de leur épée, les sens en alerte. Le hobbit, lui restait immobile, les yeux baissés. La voix retentit à nouveau.

"Du calme, les amis, je ne vous veut pas de mal, de toute façon j'en serai incapable, comme vous me connaissez. Mais vous feriez mieux d'être plus attentif. Le hobbit là, c'est pas du tout l'aubergiste. Rassurez-vous, il a un bon fond. En tout cas, ça me fait plaisir de vous revoir."

Toujours personne en vue. rien qu'une voix grave et posée.

Lorsqu'il entendit la voix, Forlong se mit rapidement dos au mur, et sortit son epee. Elle brillait juste legerement, donc aucun orc ni mage noir n'etait dans les parages...mais qui etait ce?
Le capitaine des frontieres dit d'une voix calme:

-Qui est ce? Si vous nous voulez pas de mal, comme vous le dites, alors montrez vous. Seuls les rats et les traitres ont besoin de se cacher dans le noir. Et si cet hobbit n'est pas l'aubergiste, qui est il?

Forlong attendait, seconde apres seconde, chaque instant semblait durer une infinie de temps...La main du capitaine etait crispee sur le manche de son epee, tout son corps etait tendu, et pret a reagir au moindre mouvement.

Un rire sans joie s'éleva des ténèbres. Plusieurs pas trainants se firent entendre, l'inconnu tournait autour de la bougie, sans s'en approcher assez pour qu'on puisse distinguer. Mais finalement, lassé du petit jeu auquel il se prêtait, il s'avança. Restait sur le visage de l'intrus l'ombre d'un sourire qui eut tôt fait de disparaitre. D'une voix bien connue du capitaine, il dit :

"Vous m'avez sauvé, pourquoi voudrais-je votre mort?"

Enfin, il le reconnurent. Reodd. L'ancien maire était dans un état semblable à la première fois qu'ils l'avaient vu : vêtement déchirés, semelles décollées, visage sale. Seule son expression différait, quand quelques semaines plus tôt il était apeuré et livide, cette fois son visage avait gardé ses couleurs et il dégageait de sa personne une sérénité sans pareil.

"Je ne répondrai pas à votre phrase concernant ceux qui se cachent. Souvenez-vous que si vous vous trouvez un jour dans cette situation, mais à ma place, vous comprendrez la jubilation qui m'a habité." Une courte pause, puis : "je vous l'accorde, j'ai réagi à votre phrase. Mais trêve de plaisanterie."

Il s'avança vers le chandelier et plaça ses mains au-dessus des flammes tout en les frictionnant vigoureusement. Sans relever la tête, il continua :

"Le Hobbit que vous voyez ici se nomme Fernan, je reviendrai sur son rôle tout à l'heure. L'aubergiste n'est pas là car ce n'est simplement pas lui qui a mis le mot dans la pipe, mais notre petit ami, sous mes direcives. Ce message avait pour but de nous rencontrer pour clarifier quelque détails, et Fernan m'a gentillement aidé. Je vous dirai ce que vous devez savoir quand vous aurez abaissés vos lames, cela permettra une discussion plus agréable, non?"

Forlong retint son souffle. Lui! Reodd, ce mysterieux personnage...il comptait mener une enquete sur sa disparition soudaine, mais l'apparition du roi Aldarion tourna ses pensees vers des choses differentes.

Il jetta un regard sur l'hobbit, qui tremblotait dans un coin du moulin. Effectivement, il ne s'en etait pas apercu dans la noirceur de la nuit, mais il voyait mainteant que c'etait pas l'aubergiste.

En essayant de ne pas trop montrer ses emotions, il remit Lunerill dans le fourreau qui se trouvait sur son dos, puis dit:

-Tres bien, on vous ecoute...J'espere que cette fois ci vous serez moins mysterieux que lors de notre derniere rencontre.

Il regarda l'homme dans les yeux.

Un rictus apparut sur les lèvres de Reodd à l'évocation de ce souvenir. Il se releva et fit quelques pas dans la pièces, les yeux levés au plafond plongé dans l'obscurité. Un battement d'ailes se fit entendre dans la charpente suivit du bruit feutré de pas sur une poutre. La chouette de tantôt était rentré.

"Par ou commencer? Pour comprendre, je suis obligé de reprendre du début. Ca sera long, mais nous n'avons pas le choix. Tout commence donc il y a plusieurs mois. Je suis encore maire. L'Union des Commerçants de Bree commence à prendre du pouvoir. Ce sont des bourgeois qui n'ont à faire que de leur argent. Toutefois, la politique commence à les intéresser, et leur succés économique allait sans doute leur assurer un succès politique. Mais impossible de laisser des commerçantsengraissés dans leur argent gouverner Bree, vous imaginez ce qui ce serait passé? Je devais intervenir. Pour gagner du temps et pouvoir garger la situation en main, je conclu un accord... compromettant avec l'un des dirgeants Cyril. Mais un autre commerçant, bien moins riche, Seodoc, eut vent de l'affaire en lisant la première page d'une lettre que j'avais adressée à Cyril. Ma signatuer n'y apparaissait pas, mais il savait que je l'avais écrite et que j'entretenais des liens avec L'Union. Cyril voulut se venger et ruina le pauvres marchand, avant de m'ordonner de le tuer, sous peine de révéler les dernières lignes de la lettres que Seodoc n'avait pas lu :

Citation :

Je vous propose un soutien aux prochaines élections du conseil. je demanderai en échange des soutiens financiers.

Je n'avais pas le choix, j'ai donc arrangé l'arrestation du petit vendeur d'herbe à pipe en l'accusant d'un meurtre que j'avais en fait commis, et une fois emprisonné, ile est mort accidentelement. On se comprend."

Il se frotta les yeux du pouce et de l'index, puis reprit :

"C'est là que les choses se corsent. un homme, qui se prétend le frère de Seodoc, vient l'innocenter. Il arrive finalement à me piéger, assez habilement d'ailleurs, en me faisant dire ceux choses que, innocent, je n'étais pas censé savoir. Il avait appris de son frère ses soupçons sur ma personne. Je m'en tirai finalement assez bien, j'étais seulement exilé. La suite vous la connaissez, je m'enfui et vous me trouvez."

Un toussotement, un frotement de main.

"Le plus intéressant maintenant. Lors de mon entrevue avec Meocyn, le frère de Seodoc, une chose m'avait troublée.Dans son journal, Seodoc déclarait avoir cacher le début de cette fameus lettre. Son frère le savant, pourquoi ne l'a-t-il pas cherchée avant de venir me voir pour avoir une preuve supplémentaire? Le fait est qu'il n'en a pas eu besoin, mais c'était assez troublant, même s'il disait avoir une confiance totale en son frère. Je n'ai compris que plusieurs semaines après, lorsque vous m'avez vu dans mon délire : c'était simplement qu'il n'en avait pas besoin. Il me savait coupable, était sûr que je serais jugé coupable avant de venir me voir. Arrivé à Bree, je vous ai faussé compagnie pou m'assurer que ce que je pensais était juste. Je me suis introduit chez Seodoc et y ai cherché la lettre. Je l'ai trouvée avec une facilitée des plus déconcertante. Meocyn ne l'avait même pas cherchée, il n'en avait donc pas besoin. Un magnifique beau gros coup monté."

Il se tut er regarda Forlong en serant ses poings transis par le froid.

"Lorsque deux jours plus tard je découvrais que Seodoc n'évait pas de frère, je ne fus même pas surpris. Cela expliquait autre chose : l'Union, après mon départ, ne fut même pas poursuivie en justice. Aucune enquête n'a été ouverte. Cyril et Meocyn ou qui que soit étaient de mèche. Maintenant, une autre question se posait. Qui été derrière tout ce petit manège? Avez-vous la réponse? non, la question est mal posée. Vous avez la réponse, la question est de savoir si vous allez la trouver..."

//Vous pouvez aller ici si vous voulez, vou y trouverez plus de précisions//

Le visage de Forlong devint pale. Reodd leur avait pourtant dit qu'il etait un meurtrier...mais tuer un prisonnier sans defense...Il se calma, et repondit avec une voix froide:

-Je ne sais pas, Reodd...il y a beaucoup de personnes qui ont profitees du fait que vous ne soyez plus maire...l'Union des marchands, le nouveau maire. Et surtout le Conseiller. Jusqu'a la c'etait lui l'eminence grise, l'homme le plus puissant de Bree, cache derriere un maire-marionnette.
Mais si c'est le conseiller notre veritable ennemi, alors qui a plane l'attaque, puisque le conseiller est en ce moment emprisonne par le roi Aldarion ce ne pouvait pas etre lui.

Reodd glissa un regard en coin au capitain, et répondit :

"Tout juste, j'y reviendrai après. Reprenons notre histoire en faisant un petit bond en arrière, juste après mon départ.A peine deux jours après -étrange coïncidence non?-, un groupe de bandits attaque Hobbitbourg et brûle l'ancien moulin ainsi qu'un champ d'herbes. Après une petite enquête menée par le hobbit ici présent, Fernan, les hobbits trouvent un seul petit bout de papier sur l'emplacement du campement des attaquants, sur lequel figure trois lettres admirablement écrites : U, C et B. Le lien est vite fait avec L'Union, et une délégation du Petit Peuple avec notre Fernan à sa tête se rend pacifiquement à Bree. Ils sont reçus par le Maire, ou plutôt son conseiller, qui aussitôt prend les soupçons des Hobbits concernant l'Union comme des accusations visant directement le gouvernement de Bree. Nos petits amis sont presque jetés dehors, où une foule enragée les attend. Ils sont traités de fous, on les accuse de traiter avec l'Enemmi. Quelques jours plus tard, une bataille a lieu entre le Petit Peuple et les humains de Bree qui remportent aisément la victoire, aidés d'hommes sauvages.
Bien. Analysons la situation. Les habitants de Bree appuyaient leur colère sur une lettre que le Maire hobbit aurait écrit où des phrases injuriantes et malsaines apparaissaient, noir sur blanc. Nous sommes d'accord que jamais un hobbit sain d'esprit comme Oldscool, le maire, n'aurait écrit cela. Mais comment convaincre toute une population de ces faits? Certe, il y a plus de bergers que de moutons comme je me plais à dire, mais encore fallait-il que ces bergers soient eux-mêmes convaincus. Ils leur fallait des preuves, et les voicies."

Reodd avait désigné le hobbit d'un geste presque machinal de la main. fernan se recroquevilla encore un peu plus sur lui même, tandis que de petits sanglots s'échappaient de ses lèvres qui ne cessaient de trembler. L'autre continua :

"Personne ne serait douté de sa culpabilité. Depuis le début, c'est lui qui avait orienté l'enquête dans cette direction dans cette direction. Il savait ou trouver le bout de papier. Une fois à Bree, pendant que ces amis l'attendaient à l'interieur de la pièce il est sorti et a fait son numéro, se rendant encore plus crédible grâce à une fausse lettre. Lors de la bataille, il s'est fait porté pour mort et a disparu dans la nature. Pourquoi a-t-il fait tout cela? Il ne savait pas pour qui il travaillait, mais un besoin propre à toutes les races qui existent à du le pousser à agir, l'argent, la survie. C'est lui qui est venu à moi, et rongé par le remors m'a raconté ce que je viens de vous dire. La suite est le seul réultat de mes déductions. Le plan de notre inconnu avait réussi : la Comté était désormais sous la tutelle de Bree, et le Conseiller en profitait bien. A-t-il simplement agi par opportunisme en poussant Bree à la guerre, où était lui le maestro? Ce que je viens de vous révéler pousse à penser que oui, et pourtant... Il était parfaitement à ses aises : un maire faible et des commerçants corrompus en guise de conseil. "

Une deuxième fois, il s'abaisse et réchauffe ses mains au-dessus du candélabre.

"Etrangement, Bree sombre dans la misère, malgré son pouvoir. Des attaques de voleurs se multiplient. Et là vous arrivez. Toutefois, pour l'instant, tout se déroule comme prévu pour Lui. Notre ami elfe nous rapporte qu'il fait le rapprochement entre une broche qu'il a vue dans un des sacs volés et sur la poitrine du Conseiller.Seulun contact entre le voleur et lui aurait pu faire que la broche se trouvait dans le butin, et plus vraisemblablement qu'elle s'y était retrouvée par erreur. Voilà une piste qui confirme nos doutes sur le Conseiller. Et puis le lendemain, l'attaque de l'auberge. Le combat est rude, mais l'arrivée de miliciens vous assure la victoire. Ensuite, le rapprochement entre Liryc et Cyril. Vous allez à la Mairie pour discuter avec le Maire et son conseiller de ce lien, et là, l'arrivée de votre Roi chamboule tout. Le conseiller est emmené en Arnor pour y moisir dans une rison tandis que vous, vous allez en Comté pour enquêter. Sur la route, des badnits (les même que ceux de la première attaque au départ, que ce soit dit en passant) vous attaquent et vous les tuez sans difficultée. Aucun ne survit."

Il se relève en gardant ses yeux fixés sur les petites flammes qui tremblotent.

"Le Conseiller est maintenant hors d'état de nuire. L'Union... elle ne va pas faire long feu, après qu'on ai certifié que Cyril faisait bien parti des attaquants. Si je me souviens bien, deux d'entre eux se prétendaient être Lyric. C'était le premier, celui que vous avez tué en premier. Il s'est fait joliement avoir. Ceux qui ont attaqué la Comté ne sont plus là. Alors qui reste il?"

A fur et a mesure que l'ex-maire parlait, certains choses s'eclairaient dans la tete du capitaine, mais d'autres restaient obscures.
Lorsque Reodd posa la question, Forlong ne savait repondre. Il lui semblait que la reponse etait tout pret, a portee de main, mais il ne la trouvait pas. Il reflechissait tout haut:

-Si ce n'est pas l'Union...ni le conseiller...et Oldscool est clairement innocent.
Alors qui reste t'il? Qui tire toutes les cordes? Le seul joueur qui semble rester encore sur le plateau est le Maire actuel de Bree...mais a moins qu'il soit un excellent acteur il ne peut pas etre le vrai maitre de la situation...
Ou bien tout cela est dirige par quelqu'un de l'exterieur? Cette broche en forme de tete d'orc semble indiquer cette possibilite. Mais si c'est quelqu'un de l'exterieur...qui?

Le visage de Reodd s'assombrit. Apparamment, il n'avait pa eu connaissance de cet indice là. Sans doute essayait-il de recoller les différentes pièces du puzzle. Il sembla penser à voix haute :

Le maire actuel semble en effet faible et facile à infleuncer. Comme on l'a dit, le conseiller en a grandement profité. Pourrait-ce être lui? Qui sait... Un montage de l'exterieur? Qu'y aurait-il à gagner? Bien sûr le commerce a été une source importante de revenu, mais seulement pour l'Union. Une vengeance peut-être? Oui, après tout, on peut trouver mille raisons...

Un long silence de réflexion. Il fut brisé par Halbarid qui jusque-là n'avait pas ouvert la bouche. Il était frappé de stupeur et parlait avec une excitation débordante.

Mais, oui c'est bien lui! Quand nous sommes arrivé à Bree, quelque jours avant la première attaque des bandits, nous avons été témoin d'un étrange rendez-vous. Ce rendez-vous se faisait entre un immense forgeron et un autre homme. Impossible d'entendre leur conversation, mais je restais longtemps troublé, car il me semblait bien avoir déjà vu l'un deux. Ce n'est que maintenant que je me rappelle : le forgeron n'est autre qu'un des bandits qui nous a attaqué hier, et l'autre est... Cyril!

Reodd ne régit pas, laissant Forlong tirer d'éventuelles conclusions.

Forlong repondit:

-Deux hommes...Cyril et le forgeron dont vous parlez...d'apres ce que vous dites, ils sont a present tous les deux morts.
Qu'est ce que cela veut dire? Que l'affaire est finie? Qu'on a plus d'ennemis? Que l'attaque qui a eu lieu pendant la nuit etait un dernier mouvement desespere? Ou que le forgeron et Cyril n'etaient pas les vrais maitres de la situation? Ou...que le Cyril dont vous parlez n'etait pas le meme Cyril qu'on a tue?

Alors que le rôdeur s'apprêtait à répondre, on put entendre un profond soupir. Reodd baissa les yeux comme désespéré, et répondit à la place de Halbarid :

"Hélas, rien de tout cela. Vous avez été très bon sur ce coup, je dois le reconnaitre. Je me doutais que vous n'étiez pas nets tous les deux. L'histoire de la broche, je me doutais que c'était pour faire incriminer le conseiller, il fallait éliminer tout le monde. Mais l'arrivée du roi d'Arnor a écourté vos plans. Ironique hein? Le plus grand danger pour vous et votre maître vous a en fait aidé. Mais comme je l'ai dit, je ne faisais que m'en douter, et je ne pouvais exprimer mon doute à voix haute, vous auriez alors été alerté et je n'avais aucune preuve. Les chances d'en avoir auraient alors été bien réduites. Mais maintenant j'en ai une. Lors de notre première discussion à Bree, vous nous aviez dit être envoyé en Comté pour y éclaircir la situation après l'annexion des terres hobbites. Ce qui bien évidemment vous empêche d'assister à une conversation au Poney Fringant sensée se dérouler plusieurs semaines avant. Quelque soit le vrai jour de votre venur à Bree, vous vous êtes compromis. Pourquoi? Pour détourner les doutes j'imagine."

Il ne put commencer un autre phrase, une lame s'était plantée dans son abdomen et une deuxième trancha la tête du hobbit. Si ce dernier était bien mort, Reodd en avait encre pour une vingtaine de minutes. Les deux rôdeurs démasqués se tournèrent vers Forlong, leur épée tendues vers lui. Erumlegos dit :

"Cet homme est bien plus futé que nous le croyions. Dommage qu'il ait été du mauvais côté, il aurait pu nous être très utile. Enfin, ce qui est fait est fait... Chacun de nos allié est mort, un par un. L'attaque d'hier n'avait pour autre but que de se débarrasser de ces ridicules bandits. Cyril nous avait au départ aidé, surtout pour destituer Reodd, mais il devenait trop oppressant. Nous lui avait fait croire qu'il ne mourrait pas lors de l'attaque de l'auberge, et il nous a cru ce benet, acceptant d'en faire partie contre une somme d'argent... Stupide n'est-ce pas? Quant au conseiller, et bien il n'a a fait que profiter de la situation sans jamais être au courant de quoi que ce soit. Son sort était réglé depuis le début, mais il a était écarté encore plus facilement de la table de jeu grâce à votre bon roi... Le maestro, comme vous l'aviez deviné à moitié, est le nouveau maire. Il est en effet un très bon acteur d'ailleurs. C'est lui qui était au rendez-vous dont je vous ai parlé."

Une petite pause durant laquelle les deux acolytes s'étaient rapprochés du capitaine. Halbarid continua :

"Vous vous disons tout cela, car vous allez mourir. Par conséquent vous avez le droit de connaitre la vérité, après tout ce que vous avez subi..."

Pour les avoir vu combattre, Forlong savait que l'elfe et son compagnon humain étaient d'excellents bretteurs. Si en affronter un seul des deux n'était déjà pas chose aisée, les deux en même temps alleint être... vraiment difficile.

Forlong vit Reodd et l'hobbit s'ecrouler par terre, il ne croyait pas ses yeux...
A present tout devenait clair dans son esprit. Un souvenir apparut devant ses yeux...lors des combats a l'auberge, les deux rangers qui avaient meme pas sortis leurs epees, et qui regardaient les civils morts avec une indifference etrange.
Le capitaine avait toujours ete mefiant envers ces deux hommes, mais ceux ci parvinrent a endormir ses soupcons, et l'accompagner jusqu'a la Comte.
Et le maire...oui, il lui semblait bien que le conseiller etait juste un simple profiteur, et que quelqu'un d'autre se cachait derriere cette affaire. Et le maire...si appeure, si faible... Que se passe t'il a Bree a present? Les guerriers dunedain sont ils encore vivants? Ou le maire s'est il debarasse d'eux?

Mais c'etait du passe. Forlong se trouvait face a deux adversaires, deux bretteurs dangereux. Une image apparut pendant un court moment devant ses yeux...la tete d'un enfant tombant par terre, une mere qui pleure...
Ils en etaient responsables.
Il jetta un regard autour de lui. L'interieur du moulin etait apparemment grand, mais plonge dans le noir, ce qui rendait le combat difficile.
D'un geste rapide comme l'eclair il sortit Lunerill du fourreau se trouvant sur son dos. La lame brulait d'une flamme bleue, eclaircissant les visage des trois combattants.
Il ne pouvait pas se laisser entourer. Il fit semblant d'attaquer Halbarid, et lorsque celui ci fit un pas en arriere, se protegeant avec son arme, Forlong profita de l'occasion, et s'eloigna davantage des deux adversaires.
Il se trouvait maintenant au milieu du moulin...

Les deux rôdeurs disparurent dans le noir. La bougie s'était éteinte. la seule source de lumière désormais était la lame du capitaine, et c'était un désavantage non négligeable. En effet, ses deux adversaires pouvaient aisément le voir, mais l'éclat de l'épée ne permettait pas à Forlong de les voir.

Quand il était entré, il avait pu voir une charpente faite de nombreuses poutres. Facile de se cacher dans la toiture donc. Il avait aussi pu voir la meule, dans un coin de la pièce circulaire et deux plans de travail de chaque côté. Le sol était de terre, on y dérapait facilement. De plus, il y avait deux corps allongés sur le sol désormais, invisibles.

Le silence était complet, si bien que le capitaine pouvait entendre distinctement sa respiration et les battements de son cœur. Impossible de dire pour l'instant où se trouvaient les deux dunedain. Sans aucun doute à l'épier et à attendre le bon moment pour l'attaquer.

//Voilà, j'ai planté le décor, maintenant je te laisse faire. Si tu n'as pas toutes les précisions nécessaires, tu peux improviser. Bon combat!//

Le capitaine s'apercut tout de suite du desavantage cause par son epee brillante.
Rapidement, il la remit dans le fourreau, et s'eloigna de l'endroit ou il se trouvait.
Un combat dans le noir...contre deux assasins habiles. Son coeur battait avec une rapidite incroyable.
Il calma sa respiration. Il est deja sorti vivant des pires situations.

Soudain, son pied toucha quelque chose de mou. Il s'apercut avec degout que c'etait le corps de l'hobbit decapite.
Il entendit une lourde respiration a sa gauche; Reodd vivait encore, mais plus pour longtemps. Le capitaine ressentait de la pitie pour cet homme, meme si celui ci etait un assasin.
Des paroles presque impossibles a entendre sortirent des levres du mourrant:

-Tues ces enfoires...

Forlong regarda Reodd serieusement dans les yeux, et lui serra la main, en murmurant quelques mots de priere pour son ame.

Deux secondes plus tard ses pensees se tournerent a nouveau vers le combat. Il etait entoure...dans le noir. Que faire?
Il enleva une des bottes du hobbit mort, la leva, et la lanca sur le mur de l'autre cote de la piece. Un bruit sourd se fit entendre....de quoi attirer l'attention de l'elfe et de l'homme.

Il s'avanca lentement vers l'endroit ou la botte avait touchee le mur...soudain il entendit un juron murmure en elfique.
D'un geste brusque il sortit son epee, dont la lumiere lui sembla aveuglante pendant un court moment, car il s'etait deja habitue a la noirceur.
Il sauta vers la source du bruit, en levant sa lame au dessus de la tete.
Il vit devant soi Erumgelos, son visage eclaire par la lueur bleue de l'epee.
Les deux lames se heurterent, puis se separerent a nouveau.

Le capitaine entendit derriere soi le bruit de respiration, et se baissa au dernier moment. L'epee d'Halbarid vola au dessus de sa tete.
Il ne pouvait pas oublier qu'il avait deux adversaires...

Il roula sur le cote, profitant du moment d'inattention de ses deux ennemis, remettant son epee dans le fourreau, plongeant a nouveau la piece dans une noirceur totale.
L'elfe, Erumgelos, semblait beaucoup plus experimente...et puis c'etait un eldar, bien plus agie qu'un simple homme.
Halbarid devrait etre plus simple a eliminer.

Il se heurta la tete contre une poutre. Il s'etait deja apercu avant que la toiture offrait une cachette eventuelle. Il atrappa la poutre a deux mains, et se souleva avec difficulte, en appuyant ses pieds sur le mur.
Finalement, il se retrouva accroupi sur la poutre. Une position peut etre peu comfortable, mais discrete, et donnant un certain avantage sur les adversaires.

Il attendit...sans bouger, en essayant de ne pas respirer trop fort.
Soudain, il entendit un leger bruit de pieds sur la terre en dessous de lui.
Il pouvait distinguer la silhouette d'un homme...une ombre dans le noir.

Il y avait qu'un seul moyen...Il sauta, en atterissant juste a cote de l'adversaire desoriente. Sa main sortit presque automatiquement l'epee brillante du fourreau. Lunerill se heurta contre la lame de Halbarid.

Le capitaine savait qu'il devait se depecher. Si il tue pas le ranger assez rapidement, Erumgelos aura le temps d'aider son compagnon.

Il frappa a nouveau avec son eppee scintillante, et lorsque l'adversaire para le coup, il lui donna un coup de pied sous le genou. Le traitre se plia legerement avec un cri de douleur.
Forlong profita de l'occasion et frappa a nouveau. Cette fois ci Lunerill toucha le bras de l'homme dechirant le tissu de la manche ainsi que la peau.
Le capitaine continua a infliger les coups, obligeant l'adversaire a reculer.
Finalement, il vit devant soi une bonne opportunite; il frappa en diagonale, visant l'epaule de Halbarid, puis au dernier moment changea la direction de son coup, d'un geste douloureux du poignet, en frappant le manche de l'epee ennemie, qui tomba des mains d'Halbarid.
L'epee brulante de Forlong s'enfonca dans le torse du traitre, transpercant son coeur.
Le capitaine pensa: *Benie soit Silka Sorge*

Soudain, il recut un puissant coup avec le manche d'une epee sur la nuque. Il avait oublie Erumgelos.
Il se retourna, a moitie sonne, et para au dernier moment un coup de la lame elfique.
L'elfe attaquait, pousse par sa rage.
L'epee d'Erumgelos frappa sur la jambe du capitaine, qui poussa un cri de douleur.
A moitie assome par le coup dans la nuque, il ne pouvait parer les coups de l'elfe avec suffisament de rapidite.
Soudain, il glissa sur la terre, et tomba en arriere, laissant tomber son epee.
L'elfe sourit mechamment, et leva son epee.

Forlong regardait, impuissant, paralyse. Sa vie se finissait ici, dans le noir, dans un moulin de la Comte...La trahison du maire et des deux rangers ne sera jamais devoilee, Erumgelos dira surement que Forlong et Halbarid furent tues dans une ambuscade...

Soudain, la porte du moulin s'ouvrit, attirant l'attention de l'elfe, prolongeant la vie du capitaine de quelques precieuses secondes.
Le sifflement d'une fleche se fit entendre, et Erumgelos tomba a terre, un jet de sang sortant de ses levres, un carreau plante entre les omoplattes.

Une silhouette se tenait dans la porte, eclairee par la lune.
Forlong reconnut apres un moment son jeune ecuyer, Bannor, tenant une arbalette a la main, tremblottant.

Il sourit legerement, se releva avec difficulte, releva son epee, et se dirigea vers l'ecuyer, boitant de sa jambe blessee. Il lui serra fortement la main, et dit:

-Tu m'as sauve la vie, Bannor, je te remercie. Sans toi je serais deja mort.

L'ecuyer sourit legerement, le visage toujours tres pale.

Un gémissement se fit entendre dans le moulin. Reodd. D'un geste vague de son main ballante, il fit signe au capitaine de s'approcher. De fait, si ce dernier voulait entendre ce qu'avait à dire le mournt, ilserait obligé de se penché.

La lame avait transpercé le foie, il n'avait aucune chance de survie. Il murmura d'une vois à peine audible, les yeux fermés, sans vérifier si Forlong l'écoutait :

Avant que je ne meure, retenez une chose : de tout ce que j'ai fait je ne regrette rien. //"ni le bien, qu'on m'a fait, ni le mal, tout ça m'est bien égal..." désolé c'était trop tentant...// A mes yeux, tous mes gestes étaient justifiés, je devais sauver Bree du jougdes commerçants, ma ville serait devenue seulement un investissement de bourgeois, ne servant qu'à rapporter de l'argent. Pour nous portéger de cela, la mort de deux hommes était pardonnable. Si tout ceci n'avait pas été un coup monté, je serai parvenu à mes fins, croyez-moi, d'une manière ou d'une autre. Mais Bree est désormais sous l'ombre d'un autre danger, et il vous appartient de l'écarter. Qui sait ce que peut faire le maire maintenant? Il ne va pas se rendre facilement, alors battez-vous avec acharnement, et...

Ainsi mourut Reodd Gleryn, maire déchu de Bree et prêt à tout pour protéger la bourgade. Difficile de pleurer sa disparition, mais également de se réjouir. Son rôle dans toute cette histoire derait un des plus important, mais sauf si ses crimes étaient révélés, ses actions resteront dans l'ombre. Ce serait à Forlong de décider si il pouvait reposer en paix, oublié, ou bien s'il son trepas allait être troublé par les innombrables débats qui auraient lieu pour savoir si on devait le remercier ou le punir. Mais avant ce choix difficile, le capitaine du Nord avait une tâche à accomplir : redonner à la Comté son calme habituel. Que faire alors maintenant? Il n'avait plus personne pour le conseiller, hormis son écuyer.

Forlong soupira, et ferma delicatement les yeux de Reodd.
Il posa le corps de Reodd dans une position assise, contre le mur, puis dit a son ecuyer:

-Bannor, nous devons partir de toute urgence. Le maire laisse a Bree est un traitre, pareil pour les deux rangers, qui essayaient de me tuer.
Allons au Dragon Vert, il faut d'abord que je mette un bandage sur ma jambe blessee, puis on verra ce qu'on peut faire.

Les deux hommes sortirent du moulin, Forlong en boitant, Bannor le visage pale, toujours l'arbalette en main.