La Tour de la clef d'Or

Aussi blanche que sa grande soeur Elostirion mais plus petite, les cinq niveaux que comporte la tour de la clef d' or sont dédiés à l' étude, à l' art et à la méditation. On y recherche savoir et sérénité.
Les portes de la tour sont cachées par une grande lyre sculptée dans un arbre où miroite l' anneau de la connaissance :



Au premier niveau trône une grande et très ancienne bibliothèque emplie d' anciens grimoires ainsi que de nombreux parchemins entassés là au fil des âges. Beaucoup peuvent y être étudiés et l' on dit que certains textes antiques, écrit en Valarin de la main même de Fëanor, y seraient conservés. Le silence accompagne ceux qui se plongent dans les volumineux ouvrages, laissant courir leurs yeux le longs des pages poussièreuses à la lueur des flammèches chevrotantes de grandes bougies blanches des heures durant :



Au second niveau se trouve une salle réservée à la musique. Nuits et jours, sans interruption, ses murs raisonnent de douces mélopées célèbrant les hauts faits de l' histoire de la terre du milieu. Outre la musique et les chants, l' on peut y entendre récits épiques et poèsies enchanteresses. Ici, les esprits divaguent sur des rivages inexplorés, en des temps oubliés.
Le troisième niveau est consacré à la peinture. Les plus grands artistes ont généreusement fait don de quelques unes de leurs plus belles oeuvres, enrichissant ainsi la tour de la clef d' or d' un large patrimoine artistique. Les murs de la salle sont recouverts de toiles de grands peintres, d' aquarelles, de portraits divers et de grandes tapisseries dévoilant les épisodes marquant depuis l' arrivée des elfes en terre du milieu. Qui admire ces différentes oeuvres voit défilés devant lui l' histoire d' Arda toute entière. L' on peut aussi y admirer des objets de toutes sortent, dont certains très rares, sont conservés là depuis d' innombrables années par le peuple elfique :



Le quatrième et le cinquième niveau sont entièrement dévolus à l' étude. Nombres d' érudits y dispensent leur savoir, aidant ceux qui cherchent à trouver leur voie sur le long chemin de la connaissance. Des élèves de tout horizons posent ici leurs bagages afin d' étancher le plus possible leur soif de compréhension.
L' on dit que quiconque passera la grande lyre à l' anneau du savoir pour séjourner derrière les portes de la tour de la clef d' or en repartira l' esprit clairvoyant et le coeur sage.

Namirië se tenait près de l' entrée de la tour de la clef d' or. Derrière lui, une lyre majestueuse avait été sculptée dans les branches d' un arbre. Elle enchâssait un énorme anneau fait de métal brillant de milles feux, symbole de la connaissance.
Un petit faucon sur l' épaule, l' elfe semblait attendre quelqu' un. Il caressait le plumage du rapace qui, après avoir prévenu son maître de l' arrivée d' un inconnu sur la plage aux abords de la clef d' or, lui donnait à présent de petits coups de becs à l' oreille.
Après quelques minutes, il vit se dessiner une silhouette au loin. Elle se rapprochait de la tour d' un pas rapide et assuré. Sous la lumière du clair de lune, Namirië reconnu le dunàdan à qui il avait donné quelques informations concernant sa nouvelle patiente, la belle et mystérieuse Maïrwen.
Alors que le nouvel arrivant était presque arrivé, l' efle posa sa main sur une partie de l' anneau étincelant en prononçant quelques mots.
L' anneau se mit à bouger, tournant sur lui même, laissant apparaitre deux grandes portes en bois couverte d' écritures elfiques. Les Battant s' ouvrirent en même temps que l' anneau effectuait son tour. Au loin, on pouvait apercevoir un large escalier éclairé par des centaines de bougies posées sur de grand chandeliers aux reflets dorés ...

La tour d'Elostirion se rapprochait à vue d'oeil, ou du moins était-ce Tior qui le faisait pour les éventuels observateur accoudés aux rebors des fenêtres. Cependant, peu de gens étaient en train de faire une telle chose, car la grande tour d'Elostirion ne demeurait que peu peuplée...

Seul un mystérieux volatile semblait faire attention au messager d'Halbarad... mais Tior traça bien vite son chemin vers la tour à la clef d'Or. Ce bel édifice était nettement moins grand que sa fausse jumelle, et c'était ici que se trouvaient grimoires, livres généalogiques, ouvrages du savoirs, et mémoires du passé... Dans cette tour se rendait le Dunàdan.

Il monta jusqu'à la porte, et frappa quatre coups de son poing vigoureux. Un Elfe ne tarda pas à lui ouvrir. Il s'appelait, en vérité, Namirië... Tior Celbdîn le salua en s'inclinant profondément.

"Je me nomme Tior Celebdîn, Maître Elfe, et Milanwë le marinier m'a conseiller la tour de la Clef d'Or pour ce qui est de chercher des informations sur mon passé..."

Namirië s' inclina à son tour et le petit faucon qu' il avait sur l' épaule en profita pour s' envoler gracieusement. L' elfe regarda fixement le nouvel arrivant un court instant avant de lui sourire puis déclara :

- Soyez le bienvenue à la Clef d' Or, Tior Celebdîn ! Ici viennent ceux qui cherchent. Parfois ... ils trouvent. Toutefois, Les réponses ne correspondent pas toujours à celles désirées ...
Voulez vous bien m' accompagner ?


Sans attendre, Namirië se dirigea vers l' escalier mais s' y engagea pas. Il le contourna et se retrouva devant une porte qu' il ouvrit. Se retournant vers Tior, il l' invita à entrer en indiquant :

- Le bureau sous l' escalier. Ici, nous pourrons nous entretenir des raisons qui motivent votre visite. Cela me permettra ainsi de vous orienter.

L' elfe se rapprocha d' une grande armoire, en sortit deux verres qu' il remplit d' une boisson aux reflets argentés. Il tendit un verre au dunadàn avant de s' assoir dans un fauteuil de velours bleu invitant d' un geste son invité à faire de même. Il porta son verre à ses lèvres tout en regardant Tior d' un air interrogateur ...

Une boisson fut servie par Namirië, et l'Elfe regarda tior d'un air interrogateur. cependant, avant de parler, le Dunàdan vida en partie son verre, car cette marche lui avait fort soif. Ce liquide... l'arnorien ignorait son origine et sa nature, bien qu'il eut déjà entendu parler d'une boisson assez semblable: le Miruvor, l'hydromel de Fondcombe. Mais il n'y avait malheureusement jamais goûté, et le Miruvor, avait, dit-on, une couleur dorée, chaude comme le soleil... Ici, les reflets étaient argentés, comme la Lune et les étoiles dans le ciel nocturne.

Mais ces questions sortirent bien vite de la tête de Tior, au profit d'interrogations plus importantes. Mais d'abord, Namirië lui avait conseillé de révéler les raisons de sa venue, afin de l'aider dans sa recherche.

"Eh bien, pour commencer, sachez tout d'abord que j'ai été, ou je croyais être, orphelin très jeune, et je n'ai plus aucun souvenir de mes parents. Le Capitaine Berethor de l'Arnor m'a élevé pendant mon enfance, mais il est décédé assez vite, et n'a pas pû me révéler mes vraies origines..."

Marquant une courte pause, Tior en profita pour reprendre une gorgée de boisson.

"Et je croyais que mes deux parents étaient des Dunedain d'Arnor, qu'aurais-je pu croire d'autre? aussi je m'angageai dans l'armée de Tar-Aldarion. Cependant, lors de mon voyage récent vers le lieu où nous nous trouvons, j'ai rencontré Galathor, gouverneur de Gondor, Homme de beaucoup de sagesse et de connaissances. Et que ne me dit-til pas? Qu'il entendu parler de mes parents, et que, selon ses dires, ma mère serait une Elfe d'Avallonë, la lointaine île solitaire. Ce fut mon nom à consonnance Elfique, Celebdîn, "Silence d'Argent", qui le mit sur la voie. Et mon père serait, comme je le pensais, un Dunàdan.
Et pendant que nous voguions sur les flots de Beleager, Galathor me demanda si je ne possédait point un objet, une bague, qui puisse provenir de ma mère... Je regardai ma chevalière en or, et à ma stupéfaction, je vis que les fines lignes tracées qui jusqu'alors me paraissaient anodines, se présentaient alors à mes yeux comme le dessin d'un navire naviguant vers une lointaine île. Puis la vision s'effaça. Mais alors que nous arrivions dans le Golfe de Lune, je vis au loin la lumuère blanche d'Avallonë, et alors que joyau bleu de ma bague se mit à briller d'un feu intérieur. Avec tous ces indices, je ne doute pas que mon passé et mes origines soient liés à la Mer..."

Tior termina son verre et s'apprêta à conclure, à faire savoir le but de sa venue:

"Je suis donc venu, d'une part, afin de connaître, si possible les noms de ma mère et de mon père, et des rendeignements sur leur vie, ainsi que la raison du nom Celebdîn, et d'autre part, afin de vous montrer cette étranges chevalière, dans le but de connaître sa véritable nature, et de savoir le lien de ma lignée avec la mer, puisque cette bague a l'air de signifier cela..."

Le Dunàdan ôta sa bague et la tendit à l'Elfe. C'était là une chevalière en or certie d'un jotau bleu au centre de forme ronde, et entouré de fins lignages d'or, qui avaient pu paraître différents au Dunàdan à un certain moment...

Namirië tendit lentement sa main pour recevoir la chevalière et se leva pour se diriger vers la porte du bureau qu' il ouvrit mais juste avant de sortir, il se retourna en souraint pour indiquer :

- Ne vous méprenez pas Maître Dunadàn, je n' ai nullement l' intention de partir avec votre chevalière, je vais simplement chercher une bougie supplémentaire ...

L' elfe revint rapidement posa la grosse bougie du couloir sur la table du bureau et placa la bague sous la lumière. Il resta ainsi, à contempler l' objet pendant de longues minutes, l' examinant sous toute les coutures puis lentement, il releva la tête plongeant ses yeux dans ceux de son invité avant de lui adresser un franc sourire :

- Tior, il n' est pas étonnant que vous ne puissiez voir tout les détails des ciselures de votre chevalière ... Seul un elfe le peut !

Le Dunadàn sembla soudain s' agiter sur sa chaise, il allait dire quelque chose mais Namirië mit son index sur ses lèvres pour lui faire signe qu' il n'avait pas fini et reprit doucement :

- Le joyau bleu qui se trouve au centre est une pierre très connue chez les elfes. C' est une goutte d' océan ... Il en est beaucoup qui ont été Taillées sur Avallonë par les artisans elfe en l' honneur d' Ulmo, Seigneur des eaux, pour le remercier d' avoir ancré l' ile au fond de la mer. C' était il y a fort longtemps, même pour l' elfe que je suis. Quelques unes de ces pierres furent données par les Teleri aux Núménoréens lors de leurs nombrueses visites et c' est ainsi que quelques unes d' entres elles arrivèrent jusqu' à nous ...

Namirië retira la chevalière de la lumière de la bougie, la placa sur le bureau et se cala au fond de son fauteuil puis, très serieusement il demanda à son invité :

- Que pouvez vous déduire de ces quelques infomations, Tior Celebdîn ?

Le dunàdan vit partir sa belle chevalière aux mains de l'Elfe des Mithlond, mais elle revint tout de même. Tior avait de toute façon confiance à Namirië.

L'examinant sous toutes les coutures, l'habitant des Havres révéla de précieuses informations sur la nature de cette bague: d'une part le joyau bleu n'était autre qu'une goutte d'Océan mis sous la forme d'une pierre par le pouvoir des Elfes d'Avallonë, d'autre part que ce bien précieux provenait des Teleri, ce qui pouvait apporter des réponses sur les origines et la race des ancêtres de Tior...

"Eh bien, ce que je déduit de ces informations... L'un de mes parents était sûrement un Efle Teleri, et venant probablement d'Avallonë. Je pense qu'il s'agit de ma mère. En tout cas c'est ce que pensait Galathor. Elle a sans doute fait le voyage depuis la lointaine île solitaire et aurait donné cette chevalière à mon père, un Dunedain, autrement dit un Numenoréen, ou bien directement à moi-même... Je ne vois pas d'autre possibilité à mon esprit, mais sans doute, vous, le pouvez."

Il marqua une pause, alors que Namirië réfléchissait , les yeux fixés sur le bijou.

"Et puis, reprit-il, j'en déduit que ma lignée est liée à la mer, à l'Océan, à l'eau, puisque, dites-vous, de tels joyaux étaient créés en l'honneur d'Ulmo, maître des Mers."

Tior comprenait un peu mieux des énigmes qu'il avait longtemps gardé dans son esprit. Et le Dunàdan l'ignorait, mais les lignées Celebdîn et Periöndor avaient été liées et s'étaient cotoyé à un moment ou à un autre. Ainsi, Tior et Galathor avaient un certain rapprochement... mais cela, seul des deux Galathor le savait.

Namirië se leva de son fauteuil, il fit un petit sourire bienveillant à son invité avant de retourner prendre le pichet contenant la boisson argentée. Il remplis à nouveau les deux verres avant de reprendre :

- Bien ! voila une chevalière bien bavarde ne trouvez vous pas ? Hé bien, si vous le voulez bien cher Dunàdan reprenez la et approchez la de la lumière de la bougie, regardez bien le joyau central ...

Namirië n' attendit pas la réponse très longtemps, visiblement Tior n' y voyait rien. Il scrutait le joyau mais seule la pierre bleue se reflétait dans les iris de ses yeux à la lueur de la flamme. L' elfe repris d' un air grave :

- Ne soyez pas déçu, cela est normal, rappelez vous la première phrase que j' ai prononcée : '' Seul un elfe peut voir tout les détails de cette chevalière '' Il y a quelque chose à voir dans ce joyau et je le vois ... Ce n' est pas un exploit de ma part ! Comprenez bien Maître Dunàdan, je ne cherche nullement à vous mettre en difficulté mais à vous mettre sur le chemin de vos origines.

L' elfe se remit assis dans son fauteuil et se saisit de son verre pour boire une gorgée du liquide argenté.

- Toutes n' ont pas eu ce privilège, mais certaine '' goutte d' océan '' laissent apparaitre des initiales. La vôtre en fait partie ... Trois lettres apparaissent si je l' approche de la flamme de cette bougie : Un E se trouve sur le dessus, il correspond à celui ou celle ... Dans ce cas j' opterais pour celle ... Qui offre. Au dessous se trouve deux autres initiales un M et un C qui corresponde à celui ou celle ... Ici nous dirons que c' est celui, qui reçoit ...

L' elfe marqua de nouveau une pause avant d' invité Tior à reprendre ses reflexions :

- Qu' en déduisez vous ?

Ainsi, les yeux du dunàdan n'étaient point assez perçants pour discerner les fins lignages du joyau bleu: seul Namirië pouvait voir trois lettre taillées dans la pierre de l'Océan... E, M et C.

"Encore une fois, cette chevalière nous délivre ses secrets... et ce que je prenais jadis pour une simple bague d'or avec une pierre bleues posée dessus s'avère être en réalité un bien d'une valeur et d'une importance dépassant tout ce que j'ai possédé."

L'Elfe en face de lui le plaçait sur la voie pour comprendre ses origines, mais il ne donnait pas les informations à flots: il laissant Tior réfléchir afin que ce soit l'intéressé qui trouve lui même le chemin de la vérité. On voit là toute la sagesse des Elfes des Mithlond... L'Arnorien regarda Namirië dans les yeux, pensant avoir trouvé la réponse, ou du moins une réponse, tirée des observation de l'Elfe:

"J'en conclut que la première initiale, le E, serait celui de ma mère... Je connais quelques noms féminins commençant par un E: Elethien, Eärelia, Eärawen, Eladë, mais il doit en exister de nombreux autres. Ici, ni la bague ni votre sagesse ne peuvent deviner duquel il s'agit, seul un livre ancien pourrait nous renseigner...
Quant au M et au C, les initiales de mon père je présume, je crois connaître le C: je le porte moi-même, "Celebdîn". ce pourrait être à l'origine le nom de ma mère, puisqu'il est Elfique. Mon père étant sûrement un Dunàdan, je ne pense pas que se soit son nom de naissance. Il a du le prendre lorsqu'il a épousé ma mère: curieuse chose qu'un homme change de nom... Et le M serait son prénom. Là encore, s'il est d'origine "Arnorienne", j'en connaît bien une dizaine, mais lequel est-ce, je l'ignore."

Il but une gorgée de cette boisson argentée nouvellement servie, avant de s'agiter un peu sur sa chaise... Il lui tardait d'aller tourner les pages des vieux grimoires de la tour et de découvrir leurs secrets.

Namirië reprit la chevalière pour l' admirer une dernière fois avant de la rendre définitivement au Dunàdan. Il poussa un long soupir, le précieux objet avait réveillé en lui de vieux souvenirs et une pointe de nostalgie semblait s' être saisie de l' elfe. Il sourit pour lui-même se disant que c' est le passé de son invité qu' il s' agissait de ranimer, pas le sien ... Il s' adressa à son invité :

- Très bonne déductions Tior. Voilà une entretien qui n' aura pas été vain ! Votre chevalière nous a beaucoup éclairé et il est temps d' en tirer toutes les conclusions. Je vais donc vous dire ce que je sais, et ce que je pense deviné par rapport à toutes vos déductions ...
Cette chevalière provient de l' ile solitaire, c' est incontestable. C' est une elfe, une Teleri, dont le nom porte l' initiale E qui l' a offerte à un Núménóréen. Les initiales de cet humain figurent également sur le joyau. Il s' agit là de vos parents ...

Namirië fit une légère pose avant de reprendre :

- Cependant, Celebdîn n' est pas le nom de votre mère, vous vous égarez sur ce point. Comme je vous l' ai dit, son nom commence par un E. Néanmoins, c' est le nom qu' elle a donné à votre père et qui est resté le sien parmis les elfes et certainement chez son peuple aussi par la suite. '' Silence d' argent '' probablement votre père ne parlait pas beaucoup ...

Il fit un grand sourire au Dunàdan avant de continuer :

- J' aimerais revenir sur un point dont vous n' avez pas saisi toute l' importance. Seul les elfes ont la capacité de voir tout les détails de ce précieux objet. Vous n' aviez jamais vu aucune ciselure sur votre chevalière. Pourtant, alors que vous arriviez aux Havres, celles çi sont apparuent à vos yeux, vous avez été capable d' en voir une partie Pourquoi ? Parce que vous êtes un semi-elfe Tior Celebdîn ! Et qu' au contact des elfes, certaine capacités du coté maternelle, en sommeil durant votre long séjour chez les humains, resurgissent. Un humain n' aurait rien réussi à voir ... Du tout ! Si il fallait une preuve incontestable de vos origines elfiques, je pense que celle-çi en est une ...
Jetez donc un coup d' oeil à la goutte d' océan de temps en temps pendant votre séjour ici. Mon coeur me dit qu' avant la fin de vos recherches, avec un peu de concentration, peut être y verrez vous apparaitre les lettres dont nous venons de parler ...

Namirië se leva de son fauteuil, s' inclina avant de conclure :

- Maître Semi-Elfe, il est temps pour vous de vous rendre à la grande bibliothèque du second étage. Là demeurent certains registres qui pourraient s' avérer utiles pour vos recherches. Vous y croiserez sans doute des élèves et peut être un de nos érudit. Vous pouvez y rester aussi longtemps que vous le désirez. Ne tentez pas d' ouvrir la grande porte blanche du fond ... Cette salle est fermée.
J' ai des patients à voir à la Clef d' Argent. Je dois donc vous quitter.

Namirië ouvrit la porte du bureau s' inclinant une nouvelle fois avant d' ajouter :

- Je repasserais à la Clef d' Or plus tard, je pourrais vous rejoindre un moment si vous le désirez ...

Ainsi, l'hypothèse qu'avait émit Galathor, il y a quelques temps de cela, était bel et bien exacte. La mère de Tior appartenait bien au peuple des Elfes Teleri résidant sur l'Ile Solitaire d'Avallonë. Le gouvernuer Periöndor semblait doué d'un certain géni pour ce qui était de reconnaître l'appartenance à telle ou telle lignée, ainsi que d'un profond savoir, du moins pour un Homme. Car l'Elfe ici présent était doté d'une sagesse encore supérieure. Et le nom de cette Elfe qui fut la mère de Tior commence par un E... Quel est-il exactement, les livres de savoir le révèleront peut-être au semi-Elfe en temps voulu.

Quant à son père, un certain M. Celebdîn, il était bien Numénoréen, mais, contrairement à ce que croyait Tior, ce nom signifiant "Silence d'Argent" n'était en réalité qu'un surnom donné par les Elfes, et probablement inventée par son épouse. Selon la toute première impression de Namirië, ce nom serait dû au caractère discret et mystérieux du père de Tior, bien que le semi-Elfe pensait, en arrivant à la tour de la clef d'or, que ce put être une autre façon de parler de l'astre lunaire... rien n'était sûr à ce sujet.

Et quand Namirië parla de l'importance des lignes de la chevalière, Tior fut confondu:

"En effet, comment ce détail flagrant a-t-il pu m'échapper! Ceci est évidemment la preuve que je suis un demi-elfe, bien que le lignage ne me soit apparu qu'une seule fois."

Le Dunàdan, comme le lui conseillait l'Elfe, observa avec attention sa chevalière, souhaitant apercevoir les trois initiales si importantes pour lui... Rien n'était visible hormis le bleu profond du joyau. Et Namirië sourit en le regardant, et certaines paroles revinrent dans l'esprit de Tior:

Avec un peu de concentration, peut être y verrez vous apparaitre les lettres dont nous venons de parler ...

Une plus grande concentration était encore nécéssaire... il réésaierait lorsqu'il serait seul. D'ailleurs, Namirië s'apprêtait à partir. Tior s'inclina:

"Que le soleil brille sur votre route pour toujours, si nous ne revoyons point. Sinon, vous me trouverez sans doute plongé dans un vieux livre, si vos pas reviennent dans cette tour avant que je ne partes. Je n'oublierais pas ce que vous avez fait pour moi. Au revoir."

L'elfe repoussa la porte du bureau, laissant Tior Celebdîn dans la semi-oscurité des bougies. Le semi-Elfe vida le restant de son verre et s'apprêta à monter chercher d'autres secrets dans les livres de la tour.

Le semi-Elfe monta alors au deuxième étage de la tour de la clef d'Or, étage où sont entassés un nombre incalculable d'anciens grimoires, et même de livre et de parchemins ancestraux qui auraient un coût énorme s'ils se trouvaient sur les étalages du marché aux puces de Minas Tirith. Fort heureusement pour ces ouvrages et pour les personnes venant les consulter, ils sont gardés soigneusement en ce lieu à l'abri des regards de ceux qui ne passent pas les portes de la tour. Mais leur valeur n'en est pas moins grande, bien qu'ils ne soient pas faits pour être vendus.

Tior ne savait point par où débuter, par quel livre commencer dans tous ces étages de bibliothèque. L'érudit dont parlait Namirië n'était pas encore là, ou peut-être n'était-il plus là... En tout cas seuls quelques "élèves", aussi silencieux que la Lune dans la brume, étaient plongés dans quelque lecture passionnée, si bien qu'il ne remarquèrent ou ne semblairent pas remarquer la venue de ce dunàdan semi-Elfe.

Au fond de cette majestueuse salle, il put voir, aux travers des rayons et des manuscrits, une haute porte blanche semblant donné sur quelque autre pièce importante. Tior n'alla même pas dans cette direction, suivant le conseil de Namirië.

De toute façon, des tas de livres attendaient tout autour du Dunàdan: il n'y avait nul besoin de les chercher plus loin. Du moins était-ce la pensée de Tior. Il verrait par la suite que parmi toutes ces pages, seulement quelques unes isolées dans les coins de la bibliothèque le renseignerait sur son passé. Tel est, l'inconvénient et à la fois l'avantage, d'une bibliothèque aussi volumineuse.

Tior Celebdîn se demandait dans quel lieu secret cette porte aussi blanche que l'écume de la mer pouvait bien mener, puisqu'elle semblait fermée et accessible seulement de certains, et encore.

Mais ses pensées le quittèrent, et il saisit de sur les étages un gros manuscrit qu'il commença à feuilleter... Nulle nouvelle de son passé ne s'y trouvait, rien qu'à en voir le titre:


*Totalement autre chose... se dit Tior. Mais par chance, je me trouve dans les rayons des livres traduits en Langue Commune. Cherchons-en un autre...*

Tior lisait, observait, cherchait profondément puis, un Oiseau vint se poser sur le rebord de la fenêtre, le même Oiseau de Valinor qui se posa toute à l'heure sur Elostirion.
Il y avait une lettre dans les serres dorées de l'animal.
On y lisait:

Citation :

Tior,

Je sais que vous avez trouvé les réponses que vous cherchiez, mais bien d'autres sont à trouver.
Cependant, je sais moi-même qu'il manque une chose, car je me considère comme Semi-Elfe, et ces lettres, dont vous venez d'apprendre l'existence, eh bien, je connais leur signification, et le mot auquel elles se rattachent.

Ce ne sera point dans les livres et ouvrages des Premiers Âges, que vous trouverez le nom de votre défunte mère.
Je le connais, car, mes parents ont connus les vôtres, mes ancêtres connaissaient votre mère, et Gilwë m'eut dit jadis: Eärwen, cela est un nom que tu te doit de te souvenir, Eärwen.

La "fille de la Mer". C'est je pense sans nul doute, le nom de votre mère, cette femme magnifique, aux yeux de saphir et à la peau de nacre. La plus belle d'Avallonë, on l'appelait ainsi partout en Eressëa, en Valinor et même en Numenorië.
Je suis en route vers Annuminas, et je pense qu'avec un bon destrier, vous arriverez à nous rejoindre rapidement.
Plusieurs fois vous avais-je mis sur la voie, vous disant que vous deviez sûrement être Semi-Elfe, ou approché.

Après ces révélations, je vous conseillerai ardemment de venir à Minas Tirith car les présents de votre mère meurent d'impatience de revenir à un membre de la Lignée Celebdîn d'Avallonë.
Je ne peux vous en dire plus.
Votre mère et vous avez beaucoup en commun, bien plus que vous ne le pensez.
Malgré le fait que votre père soit un Numénoréen, vous avez hérité de beaucoup de qualités qu'arborait votre douce mère.

Puisse les Valar vous conduire où vous le voudrez, et vous mener à vos racines.

Amicalement,
Galathor Laurë Ainumirë Periondör.

Alors, Tior s'en approcha, voyant l'Oiseau, prit la lettre et la lut.

Ayant trouvé un autre livre qui put être intéressant, le semi-Elfe n'eut pas le temps d'entamer sa lecture: l'oiseau qu'il vit tout à l'heure à proximité d'Elostirion venait à présent de se poser sur le rebord d'une des fenêtres de l'édifice de la Clef d'or.

*Curieux hasard, se dit Tior, on dirait que ce volatile poursuit inlassablement mes pas...*

Il alla voir de plus près. C'était là un bien bel Oiseau, avec, comme qui dirait, un certain air Elfique. Le messager d'Halbarad porta alors son attention sur les serres de l'animal: outre leur magnifique couleur dorée, elle renfermaient une petite feuille de papier enroulée sur elle-même.

Tior retira soigneusement la missive et la lut...

Et en ce moment où Tior avait finalement obtenu des réponses sur son passé, c'était Galathor, le noble qui l'avait mis en premier sur la voie de sa recherche, qui venait lui révéler une information capitale...

Eärwen... Eärwen... Ce nom résonna alors maintes et maintes fois dans l'esprit de Tior. La fille de la Mer... telle était sa signification. Ainsi, la lignée de Tior et l'élément d'Ulmo étaient liés. Le semi-elfe connaisait maintenant le nom de sa mère; il restait à trouver celui de son père. Pour cela, peut-être que le savoir d'un ancien d'Arnor serait plus approprié que les livres des Elfes...

Sans tarder, Tior Celebdîn saisit une plume et un encrier qui se trouvaient sur une petite table de chêne basse, et écrivit une réponse sur la face encore vierge.

Citation :

Galathor, sage gouverneur de Gondor et ami,

Bien que je ne vois pas encore la raison pour laquelle vous avez tant tarder à me révéler la nom de ma défunte mère, je commence à la deviner peu à peu, et je reconnais là la sagesse elfique qui vous est caractéristique. Vous avez choisi votre propre moment et votre propre façon, et nulle récompense de ma part ne pourrait effacer la dette que je vous doit maintenant.

Comme vous le dites, j'ai peut-être certaines qualités "elfique", enfouie en moi, mais ne sous-estimez pas les qualités Numenoréenne des Dunedain. Elles ne sont pas les mêmes, sans doute moins nobles que celles des Elfes, mais honorables toutefois.

Grâce à cette information, je pense que mes recherches dans la tour d'Or touchent à leur fin, et que je pourrais, comme vous le dites, chevaucher vers vous et vers l'armée que vous commandez, qu'elle soit arrivée ou non à Annùminas.

Un Homme qui chevauche seul et qui connaît son Royaume met deux fois moins de temps qu'une armée étrangère. Du moins est-ce ce que l'on dit dans notre pays. Je vais essayer de ne pas faire mentir ce dicton. Et je pense que les destriers Elfique m'aideront dans cette tâche.

Après cette guerre, je vous promets que nous nous rendrons tous deux dans votre demeure, et là, vous me montrerez ce que vous avez à me montrer... Si tant est que l'un ou l'autre de nous deux ne meure pas avant.

L'avenir nous le dira.

Que ma Cité soit pour vous d'un acceuil aussi bon que celui des Mithlond.

Tior Celebdîn.

Le messager enroula de nouveau la lettre et la remit dans les erres du volatile.

"Adlanno na Galathor"

L'oiseau s'envola... Plume et encre furent reposées sur la table, et Tior resta silencieux.

Le Dunàdan avait maintenant appris bon nombre d'informations qu'il lui tenait à coeur de détenir. Il savait que sa défunte mère était une Elfe Teleri de Tol Eresseä, qu'elle s'appelait Eärwen; il apprit aussi que le nom de son père commençait par un M. Tior était donc un semi-Elfe, et la preuve formelle demeurait dans le fait qu'il puisse voir les fins lignages dans l'or de la chevalière.

Seuls l'origine du mot Celebdîn, "Silence d'Argent", et le nom exact de son père demeuraient encore un mystère...

Cependant, un point hantait toujours l'esprit de Tior: il voulait, avant de quitter cette tour Elfique, réussirent à discerner les initiales gravées sur le joyau bleu. Il essaya de se concentrer du mieux possible, et, ôtant la bague de son index, porta son regard sur celle-ci...

...rien de plus qu'une pierre précieuse.

Avec un petit sentiment de déception, il remit sa chevalière à son doigt.

*Tant pis, se dit-il, il faut faire confiance à Namiriê et Galathor pour ce qui est des noms et initiales de mes parents... d'ailleurs, pourquoi m'auraient-ils menti?*

Tior Celebdîn descendit de beaux escaliers de marbre blanc jusqu'au rez-de-chaussée, poussa une porte en bois, et, contrairement au chemin qu'il avait emprunter pour entrer, il sortit par l'escalier principal, celui en-dessous duquel se trouvait le bureau de l'entretien avec Namirië.

Se rappelant cet agréable moment, et contemplant les eaux azures de la rivière Lhûn, et plus loin, les Havres ornant le Glofe de Lhûn, il fit une nouvelle fois glisser sa chevalière de son doigt...

C'est ce qu'il put discerner sur le joyau, la Goutte d'océan brillant au soleil... Rangeant son anneaux, il repartit dans la direction où le marinier Elfe devait l'attendre.

Namirië venait de faire son entrée dans le bureau sous l'escalier principale de la tour de la clef d'or. Comme il l'avait demandé, un elfe était là à l'attendre confortablement installé dans un grand fauteuil de velours à siroter un verre empli d'un liquide argenté. Il se leva d' un coup en voyant le nouvel arrivant et s'inclina respectueusement.
Namirië s'inclina à son tour et prit la parole :

- Eliwën, mon ami !! c'est une grande joie de te revoir. Allons, reprend place, je te sert un nouveau verre, tu dois être harassé ...

Eliwën s'installa à nouveau confortablement et sourit avant d'indiquer :

- Harassé certes, je le suis cher Namirië, harassé mais heureux, je l' ai ... localisé !!

Namirië se fendit d'un grand sourire avant de répondre :

- Voilà une bonne nouvelle ! Une excellente nouvelle même ! Tu es bien bien sur de ce que tu avances ?

Eliwën sembla déçu et fronça les sourcils. Cela faisait des mois qu'il sillonnait la terre du milieu pour son enquête. Des mois qu'il cherchait une piste. D'ailleurs, il avait failli abandonné jusqu'à ce que ...

- Bien sur que je suis sur ! Cela ne fait pas le moindre doute ! C'est lui ...

Il marqua une pause avant de continuer :

- La demande du seigneur Laurelin était très claire et ses indications extremement précises ...

Namirië avait perçut l'agacement de son interlocuteur et s'excusa puis il enchaina :

- Penses-tu qu'il soit possible de le ramener à Elostirion ?

- Il est possible d'essayer mais la partie ne sera pas facile et la contrepartie en sera importante à n'en point douter ...

Namirië vida son verre d'une traite et se releva d'un coup de son fauteuil en s'écriant :

- Une contrepartie ?? Une contrepartie ?? Mais mon cher Elliwën, de contrepartie, il ne saurait être question ! Ni contrepartie, ni marchandage, ni ... rien !!

il regarda Elliwen et posa sa main sur son épaule, se calmant, il lui dit d'une voix douce :

- Je te félicite et te remercie mon cher ami ! Va te reposer à présent. Nous discuterons des détails demain et je prendrais la route dès que nous en aurons terminé. J'irais moi même le chercher et je ferais mon possible pour le ramener ...