Le Cor des Deux lignées

Il partait vers le Sud, peut-être une ultime fois, ce Cor des Deux lignées, porté par Tior, le dernier des Celebdîn. L'avenir dirait si l'antique objet le mènerait vers le but de sa mission... Celle-ci était de rechercher Berethir Dolothir, second de Galathor Periöndor, afin de tenter de le convaincre de le faire revenir en Arnor.

En effet, le Capitaine Halbarad lui avait donné l'odre de le rechercher par tous les moyens, ainsi que sa Délégations, car ses hommes pretigieux pouvaient, selon lui, jouer un rôle dans la grande guerre.

Maintenant, Tior Celebdîn avait passé les grandes portes d'Annùminas et débuté son voyage dans lesterres séparant le Nord du Sud, chevauchant avec célérité à la suite du gouverneur de Minas Tirith et de ses trente guerriers. Mais la monture du messager d'Halbarad ne pourrait rivaliser avec les puissants chevaux de la Délégation, partis, qui plus est, bien avant lui. Il faudrait donc se rendre dans la Cité Blanche, à la recherche de la demeure de Galathor Laurë... mais le voyage serait long. Cependant, Tior avait une autre idée en tête, qui rendrait le labeur un peu plus acceptable. Mais seul Galathor en personne savait de quoi il s'agissait.

Annùminas n'était qu'un petit point illuminé par le soleil couchant lorsque Tior sortit le Cor ancestral. Il souffla puissament dans la corne ornée d'argent, et son son qui s'éleva fut clair et puissant, montant dans les airs, et audible à des milles à la ronde. Tous les villageois d'Annùminas restés dehors purent entendre son rugissement lontain... mais ni Berethir, ni Galathor, ni aucun de leurs compagnons ne le put, chevauchant déjà au loin dans les collines au-delà de Bree.

Il replaça son cor à sa ceinture, et continua sa chevauchée pendant une grande partie de la nuit. Enfin, il fit une pause pour faire dormir cavalier et bête durant quelques heures.

Cette mission était importante, mais elle risquait de lui faire rater la guerre...

Avant l'aube, Tior repartit...

Le paysage défila bientôt à grande vitesse, bien que Tior ne pouvait voir grand chose par cette luminosité. En effet, le soleil ne s'était pas encore montré, toujours caché derrière l'horizon Est.

Le repos nocturne n'avait pas été bien réparateur, et en tout cas un peu court... Mais il fallait poursuivre, poursuivre inlassablement ce Berethir avant qu'il ne soit trop loin. Pourtant, Tior Celebdîn n'avait que peu d'espoir: il était parti en retard sur la Délégation, et tous ces hommes du Sud seraient bientôt de retour dans leur Royaume avant que Tior ne les ait rattrapé...

Le messager d'Halbarad n'en continua pas moins sa chevauchée effrénée, tout d'abord parce qu'il en tenait l'ordre du Capitaine Dunàdan, et ensuite parce que le fait de revoir peut-être Galathor lui rendait le voyage moins pesant.

L'astre solaire se leva enfin derrière les collines orientales, et Tior se réjouit, car il serait plus aisé de suivre la trace des Periöndor en plein jour.

La journée passa, n'apportant nulle trouvaille... Mais le semi-Elfe était loin de se douter de ce qui allait se produire à la tombée de la nuit...

Galathor Laurë et sa délégation ne se trouvaient plus loin du tout à présent, et ceci pouvait être expliqué par le long repos à la belle étoile qu'ils s'étaient autorisés, puisque rien ne les pressaient, au contraire du Dunàdan.

Or donc, Tior, arrivant au sommet d'une colline des plus élevées, aperçut à quelque distance un groupe de cavaliers avançant à allure modérée, mais causant pourtant un grand nuage de poussière. Pas de doute, il s'agissait bien de ceux qu'il recherchait si hardiment.

S'emparant du Cor des Deux Lignées, il souffla... et le son retentissant dans les collines comme le tonnerre dans les montagnes parvint aux oreilles des hommes de la lignée Periöndor.