Petit accrochage avec la garde

-Bien…

Le Capitaine s’installa de nouveau à son bureau. Il hésitait visiblement, se demandant de quelle façon il allait pouvoir aborder le sujet.

-Déjà, je crois qu’il est honnête de vous dire que cette… mission dirons nous, peut vous couter la vie. De même que personne ne sera au courant de vos agissements excepté le Sergent Horvann et moi. Vous êtes toujours d’accord pour continuer ?

Un hochement de tête vin appuyé la réponse positive des deux intéressés, qui écoutaient avec une attention renouvelée.

-La personne que vous avez agressé demoiselle, non ne protestez pas, que ce soit elle, ou vous cela ne change en rien le fond du problème.

Cet homme, le sieur Kastel, n’est pas vraiment un homme de vertu. Cependant il a su se faire de nombreux amis parmi les hautes sphères ce qui le rend intouchable ou presque. C’est pour cette raison demoiselle, que cette blessure qui n’est que peccadille a pris de telle proportion. Toujours est-il que le sergent et moi-même le soupçonnons fortement de prendre part à des magouilles illégales. Nous pensons qu’outre vendre ses spiritueux, il vend également certains charmes féminins, qu’il tient sous couvert de son échoppe une maison close, voir peut être plus.

Le problème c’est que nous n’avons que des suppositions. Je pense qu’il a essayé de vous enlever Demoiselle, pour ses petites affaires. Enfin bref, je voudrais enquêter la dessus mais comme je vous l’ai déjà dis, cela m’est impossible. En revanche vous…. Si vous me ramenez quelques choses à me mettre sous la dent… à ce moment la les charges contre vous Môrhïn ne seraient plus d’actualité.

Bien évidement je ne peux vous laisser errer dans la ville, et vous laissez vous enfuir, j’assigne donc le sergent à cette… mission officieuse, ainsi que tout ce qui vous est nécessaire, dans la limite de mes possibilités. Horvann, conduisez les dans le salon des officiers, vous y serez tranquilles pour décider de la marche à suivre. Evidemment je vous imparti un temps pour réussir, ou échouer. Vous avez une semaine, au-delà je ne pourrais plus vous couvrir et vous finirez en prison. Vous pouvez disposer à présent.

Aussitôt dit, aussitôt fait, ils sortirent du bureau et le Sergent les guida jusqu’au salon des officiers de la caserne. L’endroit, déserté des gradés grâce au capitaine, offrait un environnement spartiate. Seule concession au luxe, une énorme cheminée dans laquelle quelques buches brulaient en crépitant. Une table en bois déjà bien abimé remplissait le centre de la pièce et concentrait tout les regards. En périphérie, quelques râteliers d’armes diverses, des tapisseries pour couvrir la pierre froide et une bibliothèque aux rayonnages à demi-vides complétaient ce mobilier, un rien vieillot.

Môrhïn s’assit sur un fauteuil dont la paille au niveau de l’assise était trouée, et le pied branlant. Depuis le siège de Fronost, il paraissait évident que les soldats avaient eu d’autres priorité que de rendre cette salle agréable. Elle soupira légèrement, croisa ses longues jambes effilées, et attendit que l’un ou l’autre des hommes présents prennent la parole. Après tout, si cette affaire la concernait de près, il y avait fort à parier pour qu’elle soit des plus désagréables, et la jeune femme n’était pas très emballée par cette perspective. Aussi, et pour une fois, elle garda le silence.

//HRP: Désolé pour l'attente Môrhïn... :s //

Alastor écouta avec attention la mission que le Capitaine allait lui confier à lui et à la jeune Femme, il fallait ramener une preuve comme quoi un certain Kastel trempait dans des affaires pas très nette. Ce n'était pas le genre de mission qu'aurait aimé faire le Gondorien mais il s'était mit tout seul là dedans et n'avait pas à se plaindre, et puis, être mandater de ce genre de mission aller lui laisser un peu de liberté, même si celle-ci est officieuse et que la mort semble être bien présente, voir même plutôt étouffante d'après les paroles du Capitaine mais cela ne le dérangeait pas, il avait souvent vécut des expériences dangereuses, et sa toute première à même faillit être la dernière.
En y repensant, il passa son bras droit par dessus son épaule gauche et toucha son dos, une partie bien précise en fait puisqu'il s'agissait de justement de la cicatrice qu'il avait reçu ce jour là, ce fameux jour qui changea toute sa vie à jamais. Il parcourait du bout des doigts, à travers ses vêtements, le haut de sa longue entaille, puis après quelques secondes, se leva et se prépara à suivre le Sergent dans le Mess des Officiers.
Arrivé dans la Salle qu'il observa d'un rapide coup d'oeil, il alla se mettre contre un mur et croisa les bras sur lui, baissant légèrement le tête, il attendait que quelqu'un prenne la parole et observa d'abord le sous-officier, puis la Bohémienne. Cette dernière avait croisé ses jambes et le Vagabond ne put s'empêcher de les regarder pendant un bref instant. Puis quand le silence devint trop encombrant, il prit la parole et interrogea le Sergent Horvann.
Il attendit la réponse du Sergent et les remarques de la jeune Femme, il se doutait qu'elles risquaient d'être nombreuses...

Môrhïn réfléchissait, elle passait en revue tout ce qui avait été dit, ressassait en boucle tout ça et une solution s'imposa soudainement à son esprit. Une solution, désagréable, surtout pour elle, mais une solution qui présentait l'avantage de prendre l'homme sur le fait. C'était délicat, le temps leur étant compté et le nombre de participants à cette chasse restreints mais si..... peut être qu'en cas d'urgence le capitaine et le sergent pourraient dépêcher leurs hommes... Encore fallait il que Le Sieur Kastel se laisse prendre au stratagème qui s'edifiait dans l'esprit de la bohémienne.

- Personne ne sait encore que nous avons été arreté. A la taverne on me croit en fuite n'est ce pas?

Un hochement de tête confirma son idée.
Lentement elle sortit son jeu de tarot, et elle retourna tour à tour , cinq cartes. Elle sourit, d'un sourire éclatant.

- J'ai une idée.. pour avoir des preuves quels meilleurs moyens que de le prendre sur le fait.... avec un appât de choix.

Ses doigts jouaient toujours avec les cartes tournant et retournant avec une habileté délicieuse sur la table. Les figures dessinées d'une main de maitre prédisaient un avenir qu'elle seule semblait voir.

- qu'en dites vous?

//HRP: Pour changer, je m'excuse encore du retard de ma réponse... :s //

Alastor écouta les paroles de la jeune Femme, elle n'avait absolument pas tord, son plan était sans aucun doute le meilleur possible, mais le Gondorien n'aimait pas le fait qu'elle se mette ainsi en danger, si c'était bien ce qu'il avait compris. Et puis le fameux Kastel la connaissait; ne serait-ce pas un peu louche qu'après avoir fuit ainsi, elle revienne directement dans la gueule du loup...
Il laissa un petit temps mort en regardant la Bohémienne, elle avait un regard décidé et à la vue de ce dernier, on aurait dit qu'elle avait réponse à tout, que son plan était déjà décidé et que en choisir un autre, en plus d'être moins bon, serait sans doute une erreur.
Le Vagabond, toujours adossé contre le mur, les bras croisés, s'approcha de Môrhïn et lui dit:
Il s'arrêta là, il venait de montrer une part de lui qu'il ne voulait pas, son sentimentalisme, bien qu'étant quelqu'un de froid et dur, il ne pouvait laisser une personne courir un danger alors que lui resté les bras croisés, surtout si cette personne était une aussi jolie Demoiselle.
Il finit ainsi son argumentation en s'asseyant sur une chaise en face de la Bohème, il fallait maintenant qu'il attende les réponses, en espèrant qu'elles aillent dans son sens et non à son encontre...

Elle éclata de rire, un rire cristallin aux accents rauques et chauds, comme si ce que venait de dire le vagabond tenait d’une blague amusante. Elle ramassa vivement les cartes qui s’étalaient sur la table. Les manipuler l’aidait toujours à mieux se concentrer, à mettre à plat les idées qui se bousculaient dans sa tête.

-Je crois, mon cher, que vous n’avez pas bien saisit. Il n’est pas question que j’y retourne de moi-même voyez vous. Plutôt que l’on m’y contraigne. Je suis en fuite, et – cette fois ci elle adressa un regard au sergent Horman - en théorie recherchée par la garde. Ce qui ne me laisserait, en temps normal que deux choix. La fuite ou bien la dissimulation. Maitre Kastel est certainement du genre à ne pas « apprécier » qu’on se refuse à lui, d’où sa… sa plainte. Je pense qu’il serait ravi de me remettre la main dessus. Et vous M. L’inconnu… vous êtes exactement le type d’homme louche, à qui un peu d’argent facile ne ferait sans doute pas de mal. Je suis certaine que vous voyez où je veux en venir. Vous et, éventuellement le capitaine si le sieur ne le connait point, seraient les vendus qui me jetteront dans la gueule du loup. Cela nous apporte 2 avantages certains, et un seul désagrément.

Elle leva deux doigts de sa main pour appuyer ses dires, tout en fixant ses deux interlocuteurs, d’un regard soutenu et pétillant.

-Nous seront tous infiltrés, surtout si vous êtes suffisamment convaincant pour vous introduire dans la bande, ce qui nous rendra vraisemblablement la tache plus aisée pour les prendre sur le fait. Le seul inconvénient, c’est qu’il risque de devenir libidineux avec ma personne, mais rien que je ne puisse me charger, j’en suis sûre.

Elle s’adossa sur le siège. Sa dernière phrase était un peu présumée, beaucoup même, mais il lui fallait faire un choix. Entre la prison et supporter un forban aux mœurs douteux, la réponse était vite vue. Au moins avec un homme on pouvait toujours s’en sortir à grands renforts de charmes, de négociations déguisées et au pire il restait la manière forte.

-Reste à savoir comment procéder. Savoir si vous prenez contact avec lui avant, ou en m’emmenant…

Un index effilé tapota doucement le menton de la jeune bohémienne. La question était plutôt délicate, mais pas forcement existentielle, aussi se plierait-elle à la décision du soldat et d’Alastor.
D’ailleurs les deux compères en question semblaient en profonde réflexion et particulièrement le Sergent dont le visage méditatif passait en revue chacune des failles du plan. Un stratagème, assez bien fomenté pour tout avouer, un stratagème auquel son supérieur et lui-même n’auraient jamais pu penser ou mettre en application. Cependant les risques restaient considérables, et une aide pourrait s’avérer nécessaire. Il en parlerait dès que possible avec le Capitaine, tout en le tenant informé autant que possible de l’avancée des recherches.

Le sergent Horvann partit, il laissait derrière lui, la bohémienne et son prétendu allié. N’allait pas croire qu’elle ne se sentait pas redevable devant tant de naïveté de la part du jeune homme, simplement elle se questionnait ardemment sur les raisons d’un pareil désintéressement de soi. S’il y avait bien une chose qu’elle avait appris depuis son adoption, c’est que l’on offre rarement son aide en échange de rien. Disons que la demoiselle, en rapport avec son tempérament avait décidé de jouer cartes sur table. Cependant vu l’affaire délicate dans laquelle elle s’était malencontreusement engluée, elle préféra d’abord faire le point à ce sujet.

-Bon, nous irons plutôt à la tombée de la nuit. N’oubliez pas, jouez votre rôle, sinon nous finirons tous deux au fond d’un quelconque lac, les chevilles lestées. En tout état de cause, vous avez plus à craindre pour vous, que moi.

Sur ses mots elle releva impudiquement ses jupons, sa robe écarlate, jusqu’à mi-cuisse, lui dévoilant ainsi son petit attirail. Trois poignards, les deux fioles qu’elle s’empressa de déplacer de son aumônière à son fourreau, siégeaient sur sa peau crémeuse.

-Vous voyez je ne suis pas sans ressource. Pensez à faire de même. Bon. Il vous faut un nom aussi !

Elle posa son index droit sur ses lèvres, réfléchissant à une identité tout en continuant à le fixer de ses yeux verrons. Des yeux de sorcières, certains affirmaient. La lueur espiègle qui jouait dans les prunelles sombres redoubla d’ardeur dès qu’elle eut trouvé.

-Alastor ! Cela vous convient ?

Elle ne sembla pas faire attention à la surprise qui se peignait sur le visage de son interlocuteur, ni à l’ébahissement que trahissait la moue de sa mouche. Elle ne semblait pas, mais le remarqua tout de même.

- Bien Alastor, si maintenant vous m’expliquiez pourquoi vous voulez m’aider.

// Vraiment, mais vraiment désolé Môrhïn, mais j'ai perdu deux fois mon poste a cause d'une connexion internet défectueuse et ça m'a un peu saoulé, et j'ai toujours mon internet qui merde, vraiment sorry sorry..., en fait, j'ai pas d'excuse... Honte à moi, Lapide moi... Pardon //

La jeune Femme proposa t'attendre la tombée de la nuit, ce qui était au fond logique puisque que dans n'importe quelle partie du monde, il est bien plus simple de faire des choses malhonnêtes de nuit que de jour, et surtout pour le genre de tâche qu'ils allaient accomplir. Elle lui rappela aussi du danger de leur mission si celle-ci échoué, mais cela ne le déranger pas du tout, il avait souvent souffert, trop souvent même pour que maintenant, il prenne l'habitude de ce genre de risque.
Alastor vit alors la jeune Femme remontait très largement sa robe pour montrer à nouveau ses belles jambes effilés mais il regarda plutôt l'attirail qu'elle avait autour de la cuisse, elle était loin d'être une bohémienne ordinaire. Étant en possession de trois couteaux plus deux fioles douteuses, le Gondorien comprit rapidement pourquoi cette dernière était accusé de meurtre même si c'était bien de la légitime défense. Le Vagabond ne se posait pas beaucoup de questions sur le jeune Femme, mais le contenu des fioles qu'elle transportait le tourmenter quelques peu, la seule chose dont il était sur, ce que ce n'était en aucun cas des filtres d'amour vu la délicatesse avec laquelle la Bohème les manipulait.
Pendant que Alastor réfléchissait à la question, la jeune dit une chose qui la sortit de ses pensées, elle venait de prononcer son nom comme ça, il resta quelques secondes sans rien dire ni bouger, puis il se remit quelques peu du choc qu'il venait de recevoir, réfléchissant à chaque mot qu'il avait dit depuis leur rencontre.
Après quelques secondes de réflexion, il se souvint de ne pas avoir dit son nom, il ne comprit pas vraiment comment elle avait put deviner et il savait qu'il était trop tard pour démentir, il demanda alors:
Tout en disant cela, il se releva et s'éloigna quelques peu de la jeune Femme, beaucoup d'interrogations fusaient dans son esprit mais aucune ne lui parut plausible...
Il posa alors le regard sur la jeune Femme, cela le détendit, il n'avait aucune apparence menaçante, il se détendit et vint se rasseoir près de Môrhïn et lui dit:
Il était redevenu calme et détendu, même un peu froid, comme ci son énervement n'avait jamais eut lieu.

La jeune bohémienne nota immédiatement le changement de ton du vagabond, signe précisant visiblement que son nom devait être un sujet tabou et qu’elle était tombée juste. Etonnant. Etrange. Et pourtant ce n’était pas la première fois qu’une telle chose lui arrivait. Elle soupira chassant l’idée désagréable que certaines harpies et mauvaises langues pouvaient avoir raison sur ses yeux. Ce n’était qu’un coup de chance, le hasard, rien de plus, rien de moins. Décochant une œillade et un sourire enflammés à Alastor, puisque tel semblait être son nom, elle répondit sur un ton badin, pour casser la froideur qui venait se s’installer dans la pièce.

- Ainsi je suis tombée juste ? Un coup de chance, n’y voyait rien de personnel, j’ai juste pensé à ce nom. Il vous sied comme un gant. Bon…. Qu’est ce qu’ils fabriquent ?!

Son pied tapota impatiemment le dallage au sol, montrant son impatience grandissante, lorsque la porte s’ouvrit brutalement, découvrant les deux militaires tant attendu.
L’affaire vu vite entendue, et approuvée et on commença dare dare les préparatifs, la nuit tombant vite à cette époque de l’année.

Un avis de recherche concernant la bohémienne fut diffusé en ville, opérant ainsi la première partie de son plan. Des soldats furent envoyés en patrouilles dans des secteurs bien précis, que les deux apprentis espions se firent une joie de retenir pour le bien de la mission. Puis on lia Môrhïn, les deux mains dans le dos, la corde légèrement entaillée afin qu’elle puisse s’en défaire si le besoin devait s’en faire sentir. On équipa le jeune homme des armes qu’il voulut après un choix difficile dans l’armurerie de la garde. Le Capitaine Horvann, se changea également, troquant son uniforme militaire pour des guêtres moins saillantes et élimées. De la même façon quelques hommes furent sélectionnés âprement pour garder leur arrière. Cependant il paraissait évident qu’ils ne pourraient intervenir à tout bout de champ. Au final la Bohémienne préférait de loin compter sur ses compétences plutôt que sur celle de ces soldats. Elle espérait qu’ils sauraient rester discrets, il en allait de leur survie à Alastor et elle-même.

On les conduisit par la porte dérobée, les ruelles sombres, et les allées vides. Le soleil s’était couché depuis quelques heures, et les honnêtes gens commençaient déjà à souffler leurs bougies en prévision d’une dure journée de labeur pour le lendemain. Pas un bruit ne venait troubler le silence glacé de cette nuit sans lune, mis à part quelques hululements perdus d’une lointaine chouette. Un vent frigorifiant s’était levé, et sous ses vêtements la jeune femme frissonnait autant de froid que d’appréhension.

Rapidement, bien trop vite d’ailleurs, la façade impeccable du fond de commerce et de la demeure du Sieur Kastel s’éleva devant eux. Derrière les vitres colorées, des bougies se consumaient encore, éclairant la rue de leur lumière diffuse.

- Etes-vous prêt ? Ha oui…. J’ai peut être oublié de vous le dire mais Kastel risque d’être flanqué de ses molosses… par molosses j’entends hommes de main évidemment !N'oubliez pas... vous devez les convaincre de vous engager...

Un mouvement tout juste perceptible dans l’ombre du coin de rue, lui indiqua que les soldats prenaient place, prêt à accourir aux moindres signaux. Elle haussa les épaules. Comme s’il serait simple d’appeler à l’aide une fois dans l’antre du Grand Méchant Loup.
Alastor finit de la bâillonner. Il avait décidé ensemble qu’il valait mieux dans un premier temps qu’elle joue les inconscientes. La laissant dans l’entrebâillement d’une ruelle attenante à la maison, il s’avança vers la porte en bois.

//Encore désolé, je te préviendrais quand j'aurais plus mes soucis d'internet...//

Quand la jeune Femme dit à Alastor qu'elle avait trouver son nom par simple hasard, le Vagabond ne l'a crut pas le moins du monde. *Comment peut-on deviner une telle chose avec un coup de chance... c'est impossible...* Mais il garda ses pensées pour lui et puis, de toute façon, que pouvait-il faire..?!
Les deux Soldats revenaient déjà et approuvèrent le plan de la Bohème. Ils conduisirent ensuite les deux "complices" dans l'armurerie ou Alastor put choisir les armes qu'il souhait, ce dernier prit une claymore en fer, légèrement rouillé mais suffisamment coupante, ainsi qu'un Tanto en acier qu'il attacha à sa cheville gauche. Il demanda également l'équipement adéquate pour pouvoir placer son épée à deux mains dans son dos.
Après ils partirent en ville, lorsque la nuit fut bien avancée, une nuit sans lune d'ailleurs, parfait pour tous les bandits et autres malfaisants de la région ainsi que pour faire leur genre de "mission".
Ils arrivèrent rapidement près de la demeure de Kastel, avant de s'y diriger, Môrhïn rappela à Alastor son but, il devait faire en sorte que les autres lui fassent confiance. Après ces quelques recommandations auxquelles le Vagabond ne fit que émettre un léger sourire, ce dernier se dirigea vers la porte à laquelle il frappa deux coups secs sans aucune hésitation même s'il savait que sa vie était en jeu.
A peine avait-il frappé que la porte s'ouvrit, sur son seuil apparut deux Hommes et pas des moindres, l'un d'entre eux était d'ailleurs plus grand que lui et les deux possédaient beaucoup d'armes, le plus petit demanda:
La phrase que dit le Vagabond laissa pendant quelques secondes les deux acolytes sans voix jusqu'à ce que le plus petite recommence à parler tout en posant doucement sa main sur le pommeau de son épée:
Les deux Hommes se regardèrent, comme incrédule, le Grand parti alors vers l'arrière et revint quelques instants plus tard accompagné par un homme d'une quarantaine d'années, assez petit et un peu enveloppé, il portait une moustache et était habillé très richement, il se plaça devant Alastor et dit:
Le Sieur Kastel prit un peu de recul et réfléchit à la situation, il est vrai que mettre la main sur cette Femme le tentait énormément et puis, un Homme de main de plus ne serait pas de refus, surtout par les temps qui court, de plus, au moindre faux mouvement, il aurait put l'éliminer facilement.
L'Homme véreux serra la main à Alastor qui tenta de sonder son esprit mais laissa tomber, c'était plus une aptitude de la Bohémienne, il fit alors un signe de la main pour signaler à Horvann et Môrhïn que c'était à leur tour d'approcher...

HRP: ya pas de mal, c'est pas grave

Môrhïn que le Sergent Horvann venait de jeter en travers de son épaule, se trouva une vague ressemblance avec les sacs de pommes de terres dont se chargent parfois les paysans lors des marchés. Elle éprouva presque de la sympathie au vu du traitement qu’ils et elle subissaient. Etre ballotée dans tous les sens, sur les os dur d’un homme, n’était en rien agréable. Elle fermait les yeux dans une simulation vraiment convaincante de l’inconscience, lorsqu’elle fut descendue de cette épaule trop osseuse. Enfin pour être plus exacte, des mains se posèrent sur sa taille, et la tirèrent. Elle se trouva le dos contre un abdomen priant mentalement pour que ce soit celui du soldat ou du vagabond. Savoir que les grosses mains crasseuses de ces fils de chiens pouvaient, ne serait ce que l’effleurer, lui donnait la nausée.

- Bien, très bien…

Une main collante se posa sur sa joue et lui releva le menton. Elle se contrôla tant bien que mal, afin d’éviter de lui assener la gifle retentissante qui brulait de sortir. L’halène fétide et alcoolisée de Kastel, car elle l’aurait reconnu entre mille, frôla son visage. Une moue de dégout menaçait d’ourler ses lèvres mais elle parvint de justesse à se reprendre

- La bougresse nous en aura fait voir de toutes les couleurs. Bien. Quel est ton nom ? Al Arvenge. Parfait Al. Bienvenu parmi nous, cependant il y a deux, trois petites choses que nous devons parler avant toutes choses. Déjà qui est l’homme qui vient d’emmener cette femme… hum… tu me répondras en même temps que nous irons dans mon bureau. Ah. Oui. Portes là, aussi, elle vient avec nous.

Le vagabond prit donc la jeune femme dans ses bras, comme on le lui avait ordonné. Mais celui-ci, au grand soulagement de la bohémienne la portait devant lui, ce qui était, convenant en, bien plus agréable pour la prétendue prisonnière.

Il parcourait des couloirs bercés par la lumière fébrile et tamisés des chandeliers. Les tapisseries couvertes de tableaux démontraient le goût douteux du propriétaire pour l’art. On peinait à deviner les représentations de paysages, de natures mortes et de nues. Quand aux meubles, d’excellente fabrication quoique largement surchargée prouvaient que les affaires du maitre des lieux se portaient comme un charme. Ils arrivèrent bien vite dans un bureau, l’un des cerbères devant son maitre, l’autre derrière Alastor.

- Sortez Messieurs. Quand à vous posez cette garce sur le sofa.

Le bureau, comme d’ailleurs le peu d’autres pièces entrevues, étaient pompeusement décoré. Un secrétaire en bois de rose, surmonté de gravures de nacre trônait au centre de la pièce sur son tapis du Rhun. Un large lustre, chargé de fanfreluches fut allumé prestement, avant que les deux molosses ne se retirent. Alastor posa doucement la bohémienne sur le canapé en velours écarlate.

- Il est embêtant que vous ayez payé cet homme pour nous apporter cette femme. Enfin nous avons l’essentiel et le superficiel sera éliminé des ce soir. Prenez place je vous prie Monsieur Arvenge. Déjà je voudrais que vous me contiez exactement comment vous avez attrapé mon gibier. Et pour quelle raison, elle se trouve assommée. Je vous écoute.

Le sieur Ibrahim Kastel joignit ses mains sur son ventre proéminant, croisa les jambes sur un petit guéridon dans l’attente de l’aventure qu’il imaginait déjà palpitante au vu du caractère de la donzelle. D’ailleurs il portait une marque qu’il se ferait un plaisir de lui faire payer. Oh pas par la violence… si elle se montrait complaisante et docile.

HRP Merci beaucoup /HRP

Alastor regarda le Sergent déguisait s'approcher avec le "présent" sur l'épaule, arrivé devant Kastel, il passa la jeune Femme au Vagabond qui la plaça debout devant lui, elle lui arrivée juste sous le menton et fesait semblant d'être inconsciente. L'Homme l'examina alors et la reconnut tout de suite, il parla alors exclusivement à Horvann qui lui donna un faux nom puis il leur demanda de le suivre dans son bureau.
Le Gondorien prit alors Môrhïn dans ses bras avec beaucoup de douceur et de délicatesse, et la porta devant lui en fesant attention à ne pas la cogner dans les murs ou les portes donc certaines étaient assez étroites. Arrivé dans le bureau de Kastel, ce dernier montra du doigt un divan à Alastor en lui disant que c'était l'endroit idéal pour cette "garce", le Vagabond ne put s'empêcher de penser *Cette "Garce" comme tu dis, vaut au moins des milliers d'hommes de ton espèce* Mais même si ses pensées étaient tournées vers la découpe rapide de Kastel, son visage resta froid, ne montrant rien de ce qu'il pouvait envisager de faire. Alastor alla alors vers le large fauteuil et il y déposa alors, avec beaucoup d'attention, la jeune Femme tout en profitant que les deux molosses du Maître des lieux soient partis pour déserrer quelques peu les liens de Môrhïn de façon à ce qu'elle puisse réagir en un clin d'oeil.
Horvann s'était assis en face de Sieur et commença à raconter comment ils étaient parvenus à retrouver la Bohémienne, Alastor quant à lui, était resté près de Môrhïn et c'était mit de telle sorte qu'il cachait son visage à Kastel pour qu'elle puisse ouvrir les yeux et observer la pièce sans problème. Il cachait même tout le haut de son corps grâce notamment à son grand manteau.

Alastor avait coupé court à la conversation, il voulait se montrer impatient pour bien montré à Kastel qu'il n'était pas là pour rigoler ou raconter des histoires qui ne servent à rien.

Alastor était peut être un peu trop franc, initiant peut être un doute dans l'esprit de leur hôte, mais il pensait aussi que trop de retenu n'était pas bon, surtout pour le métier dont il devait faire parti, d'après leur plan.
Au final, être franc et direct serait sans doute le meilleur moyen de s'intégrer tout en finissant au plus vite cette... mission.

Le sieur s’était adressé tout le long à celui qu’il avait prit pour le chef, celui qui s’était avancé davantage dans la lumière, celui qui se faisait nommé Al. Mais c’était là apparemment une erreur de sa part. Le jeune homme aux cheveux de neige, car malgré cette étrange teinte ne devait pas avoir bien plus que la vingtaine, faisait preuve d’autorité. Ca ne plaisait pas au tenancier et à la fois si. Un sourire s’engonça sur ses lèvres épaisses et graisseuses.

- Il me plaisait d’entendre votre histoire et j’avoue être réellement déçu. Pas de prouesses… rien…

Il haussa les épaules d’un air négligeant et se leva du fauteuil moelleux qui constituait le trône de son petit monde. Il avança sur la bohémienne et son garde du corps improvisé. Un doigt boudiné parcourut bientôt la peau dénudée de la demoiselle, tandis que le regard bleu glacial du marchand s’incrusta dans celui d’Alastor.

-Tu exiges beaucoup jeune homme, mais je suis encore le maître chez moi. Je dois cependant avouer que tu as du cran. Oui… c’est certain… du cran… Mais le cran ne sert à rien s’il ne brille pas d’intelligence vois tu. On ne monte pas un empire sans avoir ce qu’il faut dans la tête. Et ta question ne parle guère dans ce sens. Si tu connais mon… commerce... alors tu sais pertinemment pourquoi je la veux. Et puis, nous avons tous deux une petit contentieux… pas vrai ma belle ? On ne pose pas de question lorsqu’on en connait la réponse.

Il recula légèrement, appuyant davantage ses regards affamés sur les courbes voluptueuses à sa disposition. Puis il intercepta celui de marbre d’Alastor. Froideur, et dénuement d’émotions, tout ce qu’il aimait pour ses affaires. Il repartit s’assoir sur son fauteuil et les deux coudes sur le secrétaire, les observa attentivement. Le plus vieux des deux ne lui inspirait pas confiance. Quand au plus jeune, il appréciait cette fougue glaciale, lui rappelant vaguement un fils décédé.

- Bien je vais accéder à votre requête et vous prendre dans ma maisonnée, du moins à l’essai. Ne rêvez donc pas, les taches les plus ingrates vous serons confier.

Il balança une petite clochette doré de gauche à droite et dès les premiers tintements les deux cerbères apparurent laissant supposer qu’ils écoutaient la conversation juste derrière la porte.

-Hendil, accompagnez donc Monsieur Arvenge à ces nouvelles fonctions. Je compte sur vous pour lui apprendre les ficelles. Hum… aux vues de l’heure la cargaison devrait bientôt arrimé. Je vous conseille de faire vite, je n’aime pas attendre. Quand à vous jeune homme… j’aimerais connaitre votre nom, avant de vous assigner à vos corvées. Je gage qu’elles vous plairont plus qu’à votre acolyte.

Pendant ce temps, le sus nommé Hendil, affublé du capitaine Horvann sortait de la pièce vers leurs futures occupations, laissant seuls, Môrhïn, Alastor et Sieur Kastel, marchand de spiriteux de son état.

Ibrahim Kastel émit un de ses sourires à la fois mystérieux et amusé. Cette fois ci, vu l'attitude protectrice du jeune homme... enfin pas vraiment protectrice, disons cette manière de toujours se placer entre lui et la bohémienne, il était presque certain qu'elle lui plaisait. Tant mieux. Ainsi verrait il ce qu'il avait dans les tripes et jusqu'où il était capable d'aller.

- Ifrit... un nom intéressant. Gondorien? Vraiment?

Ses yeux noirs malins brillaient, signe qu'on ne lui faisait que difficilement prendre des vessies pour des lanternes. Il se leva, lentement, il faut dire que son ventre proéminent gênait un peu à la manœuvre.

- Prend la fille, vu qu'elle est réveillée c'est aussi bien. Tu verras en quoi consiste ta tache plus tard. Suis moi.

Il était à noté que l'homme n'était pas stupide, loin s'en fallait, aussi avait il remarqué dès qu'elle eut ouvert les paupières que Môrhïn sortait de sa soi-disante inconscience. Cependant le bâillon lui empêchait toutes formes de paroles, ce que notre marchand jugea fort satisfaisant. S'entendre insulter ne l'obligeait pas vraiment. Les deux complices à son insu, le suivirent dans le dédale de couloir. Un des chien de garde, comme aimait les appeler la bohémienne fermait de nouveau la marche, le Maitre des lieux prisant la méfiance, après tout c'est ce qui lui permettait d'avoir encore la tête accroché à son corps volumineux.

Ils descendirent un escalier dont les marches sinueuses ne pouvaient que les menaient aux sous-sols. D'ailleurs cet endroit n'avait pas vraiment l'air de sous-sol. Des pièces, imbriquées les unes dans les autres au demeurant coquettes et non pas poussiéreuses comme on pourrait s'y attendre. Le corridor se marquait par de nombreuses torches. Plus étonnant encore le nombre d'hommes en armes croisés. Oh pas tant que ça, mais pour surveiller de simple cave un peu trop.

La jeune femme poussée gentillement par le vagabond suivait docilement, peut être un peu trop au goût de Kastel. Ils arrivèrent bientôt devant une porte, qui fut vite ouverte, et pénétrèrent dans la salle. En fait c'était une salle des plus, étrange dépourvue de toute ouverture. Absolument incongrue dans un endroit tel que celui ci. Une cheminée prenait un pan de mur, une table de bois, assez ancienne, quelques chaises dans un coin remplissait toute la pièce, ainsi qu'un grand nombre de coffres.

- Bien vu qu'elle m'appartient maintenant, il convient de la faire entrer comme il se doit dans mon cheptel. Vous voyez cet instrument sur la table. Je n'ai pas besoin de vous faire un dessin, c'est un fer. Comme vous savez déjà à quoi ça sert, je vais vous laisser le plaisir de vous en occuper. Bien sûr ne l'abimez pas trop pendant la tache. Mais si vos mains sont top baladeuse pendant votre ouvrage, et bien estimez que c'est un cadeau de remerciement de ma part pour sa capture. Il y a des attaches sur la table si elle vous donne trop de mal mon garçon. Vous avez 1heure. Pas une minute de plus. Si vous échouez se ne sera pas la peine de revenir. Ah oui,,, j'oubliais. Ici ma marque. Compris?

Ce disant il glissa une main sur la joue de la bohemienne, la passa derrière son cou, et la força à baisser la tête. Les boucles noires cascadèrent devant ses yeux, alors que le doigt boudiné de Kastel montrait l'endroit précis sur la nuque de la jeune femme. Puis il claqua la porte derrière lui, sommant son homme de main de rester devant.

Môrhîn soupira sous son bâillon, elle ne supportait plus que cette grosse outre pose ses sales pattes sur elle. Il lui avait été difficile de jouer le comédie, enfin maintenant ils n'étaient plus qu'Alastor et elle. Elle frémissait à l'idée de ce qu'elle aurait à subir si le Kastel s'apercevait de la supercherie. Il n'avait qu'une heure? Cela semblait si court. Que faire? Elle regarda interrogative son compagnon d'infortune.

Môrhïn marqua un temps d’arrêt, son regard posé sur l’objet de sa stupéfaction, autrement dit le vagabond. Sa bouche s’ouvrit, s’étira, se referma, se déforma en grimace, avant de reprendre une attitude pincée. Ce changement d’expression, qui chez tout autre personne que la bohémienne provoquerait rires et moqueries, montrait son total étonnement. Son silence était éloquent, et surtout inhabituelle chez la jeune femme. Cela devait bien faire une poignée d’année, qu’elle ne s’était retrouvée bouche bée devant quelqu’un. Elle modifia légèrement sa position, ajustant ses mains sur ses hanches, et soulignant de ce fait sa taille de guêpe. Son visage reprit consistance et ses prunelles vibrèrent de colère, au moment ou elle reprenait la parole. Notons qu’elle essayait, avec réussite, de se contenir pour ne pas alerter les gardes que Kastel avait immanquablement dû positionner non loin de cette pièce.

- Vous avez pas d’idée plus idiote encore !! Vous marquez, non mais vraiment quelle idée je vous le demande ! Pas question que je vous marque, pis je vois pas l’intérêt de le faire. C’est pas ça qui va nous aider.

Elle se détourna ostensiblement du bras tendu, du tisonnier, de l’homme en question, dans un déhanché ravageur et félin. Que faire ? S’échapper par la cheminée comme le proposait Alastor ? Voilà qui ne résoudrait rien à ses problèmes, et puis le laisser en arrière c’était le jeter en pâtures. Si Môrhïn était une menteuse doublée d’une voleuse, d’une arnaqueuse, elle n’était en rien lâche. Aussi balaya t elle, cette idée d’un revers. Assommer… assommer le molosse en voilà une idée brillante. Comment procédé ? Que venait-il de dire ? Pendant qu’il profitait de la situation…. Brillant…

- Non cela ne resolverai rien de s’enfuir. Je ne veux pas croupir toute ma vie dans une geôle et encore moi finir au bout d’une corde. Je préfère encore le fer. Mais ça n’arrivera pas non plus, parce que j’ai une idée. Une vraie !! Pas comme celle de vous transformer en bétail que l’on marque. Nous allons attirer notre gardien ici. Vous l’assommerez, et nous fouillerons l’endroit. Et puis si jamais, nous ne trouvons rien, se sera le moment de trouver un plan B pour filer à la Rhûnienne.

En fait, elle avait déjà pris la décision, de toute façon elle ne voyait aucune autre échappatoire. C’était la meilleure solution. En espérant que les gardes à la porte ne seraient pas plus de 3 sinon cela deviendrait difficile. D’un geste vif, elle déchira le bas de sa robe, offrant une vue agréable sur sa jambe, celle désarmée de tout fourreau. Puis elle fit de même avec son chemisier dévoilant avec parcimonie ses charmes. Elle se retourna vers Alastor.

- Bon vous vouliez être marqué… vous allez être servi.

Sur ses mots elle le souffleta, traçant sur sa joue, d’un rouge bien vif, les contours de ses doigts. Puis elle le griffa sauvagement à hauteur de l’arcade sans que sa pauvre victime n’est le temps de réagir, ou de se protéger.

- Plus réaliste ainsi… maintenant il va falloir les faires entrer ici, et les mettre hors d’état de nuire. Vous allez leurs demander de l’aide… pour me maitriser. Trouvez une excuse, n’importe quoi, mais il faut que nous nous en débarrassions, vite fait. Nous avons moins d’une heure. Prêt ?

Elle commença à hurler comme un chat sauvage défendant sa portée de chatons. Ses cris aigues, les chaises qu’elle déplaçait,envoyait violement contre le sol, elle espérait qu’ils ressembleraient, aux vacarmes d’une bagarre entre le soi-disant Ifrid et la gitane. Bientôt, les grognements rauques d’Alastor qui entrait dans son jeu, se mêlèrent à sa voix.

Non pas qu’elle voulait lui griller la priorité mais, Alastor et elle-même avait autre chose à faire que de s’amuser avec les deux gardes. Le deuxième était toujours debout, enfin le temps que le vagabond pose la question et la gitane, d’un élégant croc-en-jambe expédia l’homme par terre. Elle en profita pour passer sur lui, dans une position totalement digne d’une catin, mais ce né’tait pas ce genre de jeu qui motivait ses mouvements. A cheval au dessus de lui, elle bloqua ses mouvement, autant par la force contenue dans ses cuisses de danseuse et d’acrobate, que par l’indécence de la position. Il perdit un temps précieux, suffisant pour que la bohémienne entaille sa peau au niveau du cou. Sa dague dont le bout luisait d’un étrange mélange de sang et de liquide jaunâtre ne venait que de l’effleurer. Elle ne se sera pas permise de le tuer. Cependant si elle se releva avec la grâce féline que lui conférait la pratique journalière de son art, son adversaire lui ne pouvait pas bouger d’un centimètre. Un sourire erra sur la courbure pleine de ses lèvres. Le poison faisait effet, l’immobilité, puis le raidissement l’empêcherait à la fois de se mouvoir mais aussi de crier. On ne pouvait rien faire si le sang entrait en contact avec cette mixture, à moins de croquer immédiatement l’antidote. On ne pouvait que vois la mort arrivée, mais en ce qui concernait le garde, rien ne sa passa. Ils l’abandonnèrent à son sort dans la pièce. Ce n’était pas l’envie qui manquait à Morhïn d’appliquer le fer qu’on lui destinait sur la peau de cet homme. Mais comme dis précédemment le temps leur manquait cruellement pour ce genre de bassesse. Elle se remisa un peu, enfin autant que possible avec ses vêtements déchirés. Le sieur Kastel lui devait une nouvelle tenue, et elle saurait se faire rappeler à son bon vouloir.

Dépassant Alastor, elle poussa la porte, avec la prudence d’une chatte qu’on tente de mettre en cage. Rien à droite, rien à gauche, elle s’engouffra donc dans le couloir, le jeune homme sur ses talons.

- Séparons nous… nous couvrirons plus de pièces.

Elle lisait déjà les objections dans le regard du vagabond. A vrai dire, elle était plutôt d’accord, en se séparant cela deviendrait davantage risqué. Pour elle, comme pour lui, bien qu’a des niveaux différents. Elle se mordilla le bout du doigt, signe de sa concentration. L’ennui de rester grouper c’est que vu le peu de temps qu’ils leurs restait, ils pouvaient ne pas en avoir assez pour fouiner partout. De plus si elle pouvait se faire discrète, elle n’était pas certaine que son comparse le put également. L’avantage c’est que face aux dangers, ils auraient plus de chance de pouvoir s’échapper. Que faire ? Il fallait choisir et vite.

Elle sentait sur sa jambe encore couverte par un morceau de jupon écarlate, le cuir rassurant de ses fourreaux. Ses dagues… elle pourrait toujours comptait sur leur tranchant à la moindre rencontre, pas besoin d’un homme. Une voix insidieuse lui soufflait pourtant qu’un homme avait ses avantages. Elle soupira. Elle s’en remettrait pour une fois à la décision d’Alastor. S’il la contredisait, ils iraient ensembles. S’il n’ajoutait rien, ils se sépareraient durant les recherches.

Le Vagabond regarda la jeune Femme s'occupait du Garde tout en attachant et bâillonnant l'autre avec les quelques morceaux de cordes et de tissus qui gisaient ça et là sur le sol, il remarqua le léger liquide jaunâtre sur la pointe de sa dague et se rappela des fameuses fioles que la jeune Femme portait dans son aumônière. Après en avoir fini dans cette pièce, il la suivit dans le couloir en avançant très prudemment puis elle lui dit qu'il fallait mieux se séparer, Alastor n'était pas vraiment sur que c'était l'idéal, cela impliquait beaucoup plus de risque pour les deux mais aussi une fouille des lieux bien plus rapides.
Le Gondorien prit sa claymore qui n'avait pas encore bouger depuis qu'il l'avait choisit dans l'armurerie de Fornost, il la tenait à une main, elle n'était pas aussi lourde que ça et pas de qualité vraiment exceptionnelle mais c'était mieux que les bâtons dont il se servait il n'y a pas si longtemps même si au final, le maniement était à peu de choses près le même, à part que avec une telle arme, le résultat final est souvent la mort.
Et il commença à avancer jusqu'à une sorte de carrefour ou il alla vers la gauche, il n'y avait personne à première vue et trois portes s'offraient à lui, deux sur le mur de droite, et la troisième au fond du couloir le tout éclairé par quelques chandeliers disposés sur le mur de gauche. Alastor ouvrit le deux premières portes avec prudence mais tomba dans la première sur une chambre avec trois lits vides et quelques meubles, chaises et tables principalement, une salle de repos pour les gardes ou les Femmes sans doute, bref, rien d'intéressant à se mettre sous la dent. La seconde porte quant à elle menait sur un simple placard à balai ce qui eut pour effet de faire apparaitre sur le visage du jeune Homme un léger rictus *Même les Brigands lavent leur sol...*
Sur cette pensée, il se dirigea vers la porte du fond, toujours aussi prudemment, regardant derrière lui de temps en temps et surtout écoutant tous les sons qu'ils pouvaient capter dans cet espace réduit mais pour l'instant seul le silence envahissait ses oreilles, il ne comptait pas trop sur Môrhïn pour faire le moindre bruit sauf en cas de danger. Le Gondorien attrapa la clenche et ouvrit la porte, toujours sa claymore à la main, il arriva dans une pièce ressemblant à une bibliothèque, pleine d'étagère et de livres et de parchemins avec une large table au centre, la pièce était vide, ou en tout cas, personne ne semblait s'y trouver, pour le moment. Alastor pensa rapidement qu'il y avait sans doute là des preuves sur le fait que Kastel trafiquait et il s'entreprit déjà de lire ou plutôt de parcourir les différentes notes qui étaient disposés sur le table ce qui allait déjà lui prendre quelques temps surtout que la lecture n'était pas vraiment son fort.

La Bohémienne s'engagea donc sur la droite, tandis que ce cher Alastor partait par la gauche. La jeune femme avançait doucement, chacun de ses pas relevant plus d'une étrange danse silencieuse, plutôt qu'autre chose.L'œil acerbe, elle tentait d'ouvrir chaque portes qu'elle rencontrait. Certaines s'ouvrait facilement, et ne contenaient rien d'autres de des ballots solidement fermés, des caisses en bois garnis de nourritures, de bouteilles de vin, mais rien qui n'intéresse réellement la gitane. Pas l'ombre d'une preuve, et le temps qui continuait à s'écouler, trop vite à son goût. D'ailleurs elle trouvait cette cave réellement spacieuse en rapport à la surface de la maison. La galerie continuait, et elle progressaient lentement. Bientôt les bruits de son acolyte disparurent totalement , et elle se sentit seule, nue, comme si on venait de lui ôter son petit arsenal encore coincé contre sa jambe.

Elle tourna une poignée. Elle avait oublié le compte de celle ouvertes sur rien de bien concluant, mais celle ci résista. Elle était fermée à clef. Des bruits étouffés s'élevaient de l'autre coté de la paroi. Môrhïn repoussa en arrière sa chevelure luxuriante, et déposa une oreille contre le bois. Des chuchotements, des murmures et les cliquetis reconnaissables de chaines en métal. Peut être venait elle enfin de retrouver la preuve qu'il lui fallait? Elle se pencha sur la serrure, releva sa robe et pris l'une de ses dagues. Elle n'avaient pas pensé à prendre ses épingles si pratiques pour les larcins de ce genre, mais son surin était suffisamment effilé pour que la pointe pénètre facilement dans le mécanisme. Elle le tourna légèrement, s'appliquant à la manœuvre délicate. Un petit bout de langue rose dépassait de sa bouche marquant la une concentration sans faille. Soudain le déclic tant attendu de fit entendre. Elle se releva et entra enfin.

L'étonnement la saisit immédiatement. La pièce assez grande , contenait des rangée de lits à auxquelles des femmes se trouvaient enchainées. Elles n'étaient pas si nombreuses que cela; peut être une dizaine à tout casser, mais elles la fixaient bizarrement. C'était comme si chacune des ses femmes vidées de leurs liberté s'étaient vidée de leurs émotions. Étaient elles droguées? Possible. Elles semblaient ne même pas réagir à cette porte qui venait de s'ouvrir. Elle n'eut pas le temps de se remettre totalement de sa stupéfaction qu'une poussé dans son dos l'expédia en avant,la propulsant violemment au sol.

- Je m'en doutais. Trop beau pour être vrai. Enfin.... au moins tu seras à moi.Mais je ne comprend pas vraiment la raison de cette intrusion. Et qui est cet homme qui t'accompagne? Ton amant?

Kastel et ses chiens de garde. Ainsi la ruse n'avait pas totalement fonctionnée. Le Maitre des lieux haussa les épaules, de toutes façons il aurait les moyens de les faire parler. Enfin bien qu'il joue les hommes sûr d'eux, il ne s'était vraiment rendu compte de la supercherie qu'en voyant la bohémienne devant ses possessions. Cela l'agaçait un tantinet, mais ce qui était fait ne pouvait être défait. Par contre on pouvait les faire rentrer dans l'ordre.

- Attrapez la moi!

Elle se releva, avec l'agilité d'une acrobate, entrainée à tomber lors de ses exercices. Sa main trouva instantanément la garde d'une première de ses lames, dévoilant le reste d'un corps prometteur. Elle la lança et le premier des garde la reçut vaillamment dans l'épaule avec un grognement douloureux. Mais ils étaient 5 sans compter le marchand. Elle évita le cercle robuste des bras d'un autre, dans une série de pas, mais ce ne fut que pour se jeter contre le torse d'un 3eme larron. Les biceps se refermèrent sur elle avec force. Elle mordit promptement dans les chairs qui la retenait, et il hurla. Un coup de genou bien senti le fit totalement lâcher sa proie. Un de moins, enfin pour un court laps de temps. Une main se referma sur son poignet, le lui broyant littéralement. D'ailleurs un craquement sinistre signifia que son os,venait de se briser, ne supportant pas autant de pression. Un hurlement féminin de douleur se répercuta dans les couloirs tandis que le sieur Kastel rouspétait

- N'abimez pas la marchandise, bon dieu!

Pathétiquement inefficace…. Inutile… traine savate… boulet…. Toutes ses expressions traversèrent l’esprit de la bohémienne en observant le corps inanimé de son compagnon. Quelle efficacité vraiment ! Typiquement masculin de prendre la plus grosse arme et de se retrouver quand même par terre avec une grosse bosse. Enfin au moins l’avait il encore, sa tête. Pour combien de temps ça c’était une autre histoire. Mais au vue de la mine sévèrement cruelle de leur cible, le pire restait à craindre.

Les deux comparses furent désarmés, et l’heureux mortel qui eut à la charge de délester la gitane de ses atours tranchants, s’attarda sensiblement trop longtemps sur la cuisse galbée. Evidemment le ruffian en profitait allégrement, prenant tout son temps pour défaire le fourreau de ses doigts boudinés. La tigresse bouillonnait mais elle était solidement tenue et le bâillon trop serré pour qu’elle puisse hurler les insanités qui montaient frénétiquement à ses lèvres.

- Hummm…. Qu’est ce que je vais bien pouvoir faire de vous deux…. Ed… il était trois, va donc me chercher celui qui manque. Il est sur les quais avec les autres, en train d’arrimer les marchandises. Trouve le et ramène le. Arrange-toi pour qu’il soit déjà hors course. Je ne veux pas d’autre effusion de sang… c’est trop difficile à faire disparaitre.

- Bien Monsieur Kastel.

Le gros bonhomme se retourna alors vers nos deux héros et posa ses mains sur sa ceinture qui soulignait fortement son ventre proéminant.

- Bon pour la donzelle, je sais quoi en faire… Bien que la garder ici risque de me faire quelques dégâts. Enfin j’ai des clients qui aiment mater les rebelles comme toi.

La main se posa sur le menton de la jeune femme l’obligeant à le regarder. Comme elle aurait aimé planter ses dents dans cette main grasse. Sentir le goût acre lorsqu’on les enfonce profondément. Elle mourrait d’envie de lui flanquer son genou dans les bijoux de famille, mais elle ne pouvait pas faire le moindre mouvement. Surement comprit il la bataille qu’elle se livrait car il éclata de rire avant de se retourner vers le vagabond, lui assenant au passage un coup dans les cotes.

- Emmenez ces deux la dans « l’endroit » et laissez y pendant que je réfléchit à leur sort. N’oubliez pas d’y conduire leur ami dès son arrivée dans cette maison. Je ne veux pas de ces rats ailleurs que dans ma cave.

« L’endroit » en question ressemblait fort à un placard à balais en plus désagréable. Petite pièce étroite et sombre dont ils se servaient indifféremment pour punir la marchandise récalcitrante, terroriser des gardes à la langue un peu trop pendue ou… effacer des personnes compromettantes. Cela arrivait relativement moins souvent, mais les taches de sang noircit sur le sol prouvait que ca l’avait été, il n’y avait pas si longtemps que cela.

Sur les murs de pierres froides, la première chose qui se distinguait de l’obscurité, c’était ces fers assortis à de très courtes chaines, de toute hauteur. Puis l’air vicié, humide ; pire que celui de certain cachot que la jeune femme avait essayé. Ils furent liés… ou plutôt enchainés sans douceur. La gitane grimaça de douleur et son cri se perdit dans le chiffon sale qui obstruait si peu élégamment sa bouche.

De pire en pire…. Ils étaient faits. Ils étaient mal embarqués. Le seul point positif c’est que Môrhin avait trouvé une preuve en la présence des filles lesquelles elle ne tarderait pas à rejoindre s’ils ne trouvaient pas une solution pour s’enfuir.

Quelques temps plus tard, alors que Môrhïn et Alastor avaient déjà eu le temps de tourner en rond, la porte s'ouvrit violemment. Al Arvenge, alias Horvann s'écroula de tout son long aux pieds de la jeune femme et de l'étranger. Il n'y avait plus de chaînes pour le retenir, mais les coups bien placer du gros balourd de Kastel devaient suffire à mettre hors d'état un simple homme du port. Hélas pour lui, heureusement pour Horvann, un Sergent d'Arnor supportait sans mal ce genre de petits pépins.

"Pourquoi me suis je fourré dans ce pétrin..." fit-il en se relevant.

Au moins, leurs ravisseurs ne savaient pas qu'il était en fait Sergent de la Garde, et que dès qu'il pourrait communiquer avec ses hommes, la chance tournera. Mais pour le moment il valait mieux rester Al Arvenge, et garder le Sergent Horvann pour plus tard. Doucement il s'avança vers Môrhïn et regarda de plus près les larges menottes qui l'entravaient.

"Môrhïn pour la énième fois... Que se passe t-il? J'ai surpris quelques conversation au port, mais rien de véritablement intelligible."

Il se tourna vers Alastor et d'un oeil aiguisé il remarqua l'Etat quelque peu déplorable.

"Je ne pensais pas qu'il irai jusqu'à la tourture... Que veux t-il donc de vous?"