Tant de blessures à panser…

Le soleil se levait à peine sur la forteresse meurtrie d’Eomer. L’astre du jour colorait l’horizon d’un rouge flamboyant, éclairant par les fenêtres la grande salle où se tenait Aelyn. La tempête avait ravagée la cité sous la forme de soldats portant la couronne pour emblème, laissant après son passage ruines et désolation.

Elle se souvenait de l’attaque, de la peur et des cris. Au commencement, elle avait hurlé le nom de ses fils, les avait attrapé par le bras et s’était réfugiée à l’abri derrière la lourde porte de leur maison. Cachée dans l’ombre, dissimulant les garçons derrière son corps, elle avait espéré que les guerriers ne s’attarderaient pas, que les secours arriveraient à temps. Elle ne voulait pas mourir, elle ne voulait pas voir la vie quitter ses enfants. Puis le silence s’était fait… Quand enfin elle était ressortie, les morts jonchaient le sol et la moitié d’Aldburg était en feu. Les pleurs et la tristesse avaient envahis les rues. Eofyr et Eogast se serraient derrière elle, choqués par tant de violence et de morts. Elle les avait renvoyés à l’intérieur pour leur éviter la vue du sang, des corps déchirés et démembrés que l’on trouvait gisant à chaque coin, dans chaque ruelle.

Une fois la panique passée, les secours s’étaient organisés grâce aux guérisseurs et aux officiers revenus d’Edoras. Les quelques postes de guérisons que comptaient la cité ne pouvaient suffire à accueillir l’afflux des blessés. Une grande salle avait été libérée spécialement à cet usage. Il y en avait tant… et si peu de monde pour en prendre soin. Lits ou simples paillasses à même le sol s’alignaient en trois rangées, occupant tout l’espace. Aelyn avait répondu à l’appelle et s’affairait depuis des jours, du matin au soir, veillant même parfois la nuit entière auprès de ses patients.

La fatigue avait marqué les traits de la jeune femme alors qu’elle allait et venait, offrant à boire à certains, changeant les pansements et les cataplasmes, cherchant à apaiser les douleurs trop grandes. Dans un coin de la pièce, un homme gémit, rongé par la fièvre. Son flanc avait été déchiré par un violent coup d’épée ayant percé l’armure, la peau et la chair jusqu’à l’os avant de casser deux côtes. La plaie s’était envenimée malgré les soins prodigués. Il était dans un état critique. Aussitôt la jeune rohirrim fut à son chevet. Sa voix murmura quelques paroles douces et apaisantes pour calmer les délires du cavalier. Elle posa sa main sur le front du soldat, les yeux inquiets. Si la température ne baissait pas, il allait y rester. Il avait besoin de force pour guérir. Aelyn en profita pour jeter un coup d'oeil à la plaie. L'horrible odeur qui s'en dégageait quelques heures plus tôt semblait atténuée. C'était, au moins, une bonne nouvelle. Aussitôt son diagnostique fait, la guérisseuse se leva et alla chercher dans sa besace de quoi le soulager.

« Qu’est-ce qui serait le plus raisonnable dans son état… du tilleul ou de la fleur de sureau ? En infusion forcément, cela l’obligera à boire et le réhydratera... Je devrais également y ajouter un peu d'athelas séchée pour apaiser la douleur... mais j'en ai si peu... jamais il n'y en aura suffisement pour tout le monde... »

#Aelyn #Farma

Du tilleul serait de bon aloi Aelyn.

La gueriseuse rohirrim entendit une voix harmonieuse mais ferme derrière elle, elle se retourna et découvrit Farma . Les deux jeunes femmes avaient appris ensemble les rudiments de la pratique de guerisseuse à Edoras, Farma pour sa part avait perfectionné son art auprès des elfes. Les deux jeunes femmes s'apprécaient enormément pendant leurs formations

leurs regards se croisèrent. Farma était soulagée de reconnaitre un visage aumilieu de ce carnage et croisait Aelyn juste après l'affrontement qu'elle avait eu avec son époux la rassurait.

Farma eut honte en voyant son amie s'activer ainsi, elle avait juste sauvé son époux et Aelita et s'était retranché dans ses appartements luxueux à pleurer la perte de ses proches mais en tant que guerrisseuse elle aurait du soigner, servir son peuple.

Elle s'accroupit donc sans hésiter aux cotés de sa jeune amie, pour l'aider.

Elle embrasse la foule de blessés, elle noue ses cheveux et remonte ses manches pour être à l'aise Puis sans se retourner elle interpelle Alarthor

"Seigneur Alarthor, au lieu de me suivre comme un toutou rendez vous utile et allez me chercher le sac d'onguent dans mes appartements"

Farma fit un clin d'oeil vers Aelyn

"Les hommes peuvent être utiles....parfois"

En entendant une voie derrière elle, Aelyn se retourna pour découvrir…

« Farma ?! Quelle joie de te voir ! »

Un sourire éclaira le visage de la jeune femme en reconnaissant son amie d’Edoras. Entourée de tant de douleur, cette présence familière était une bouffée d’air frais pour la guérisseuse.

« Je vais me fier à ton jugement, tu es toujours de bon conseil… Tilleul donc ! »

Elle sortit de sa besace en cuir deux boîtes en fer gravées de signes différents et un petit flacon contenant un épais liquide incolore : un mélange d’huiles antiseptiques. En se redressant, elle remarqua les mouvements de Farma du coin de l’œil. Elle se préparait à la tâche, ses gestes ne trompaient pas.
Aelyn étouffa un rire lorsque la femme du Maréchal s’adressa à l’homme qui se tenait derrière elles.

"Les hommes peuvent être utiles....parfois" lui lança-t-elle avec un clin d’œil.

Le fille de Windhelm répondit avec un air faussement étonné et, surtout, assez amusée :

« Voilà qui est surprenant ! Les deux que j’ai à la maison sont plutôt du genre tire-au-flanc lorsqu’il s’agit des corvées. »

Elle soupira en pensant à ses garçons… la voisine lui avait promit de passer les voir ce matin et leur apporter un bon petit-déjeuner. Ils lui manquaient. Lorsqu’elle rentrait - si elle rentrait - ils dormaient déjà et lorsqu’elle partait ni Eofyr, ni Eogast n’était réveillé.

Encore plongée dans ses pensées, la jeune femme alla chercher près du foyer de l’eau bouillante et deux bols. Elle revient rapidement à la situation présente et se frotta les yeux dans une vaine tentative d’en chasser la fatigue.

« J’ai entendu dire que ton mari avait été assez gravement blessé dans la bataille… comment se remet-t-il ? » demanda-t-elle tout en préparant le remède contre la fièvre et la douleur.

Farma eut un pincement au coeur, en se rendant compte de sa maladresse. la malheur qui avait touché son amie avait touché toutes les filles du Rohan. D'ailleurs de nombreuses d'entre elles s'étaient endormies pleurant en pensant à Aelyn et la mort de son bien aimé.

L'épouse de gallen se mordit la lèvre inférieure.

Elle eluda la question de la jeune rohirrim

"Gallen a été blessé mais tout va bien dorénavant"

"Mais toi mon amie comment vas tu? Etais tu présente lors de l'attaque as tu vu des assaillants?"

Les prunelles claires fixaient le regard déterminé de la jeune Aelyn.

En entendant la bonne nouvelle, Aelyn acquiesça d’approbation.

« J’en suis heureuse. »

Comme elle aurait aimé pouvoir prononcer les mêmes mots que Farma 5 ans auparavant. Et partager la liesse générale de la victoire. La jeune femme secoua la tête pour chasser ses sombres pensées. A quoi bon ressasser le passé de la sorte ? Cela ne ferait en rien revenir Hengest du monde des morts.
Elle ajouta une fleur de camomille au tilleul séché qui reposait dans l’un des bols et versa l’eau bouillante sur sa préparation. L’athélas devait infuser moins longtemps, il lui fallait attendre un peu.
En relevant la tête, elle rencontra le regard de son amie et y répondit.

« Hélas oui, j’étais là ! J’ai vu ceux qui ont fait ça et j’ai assisté au début du massacre… mes garçons aussi malheureusement… Nous avons réussi à nous mettre à l’abri à temps. J’ignore par quel miracle je suis toujours en vie ! L’arrivée de ton époux et de ses hommes y est sans doute pour beaucoup… J’ignore réellement jusqu’où ils seraient allés si on ne les avait pas arrêté. Mais qui étaient-ils donc ? Que voulaient-ils au juste ? »

La jeune rohirrim parlait à voix basse et chargée d’une colère contenue. C’était un désagréable souvenir.
Consciencieuse, elle se dirigea de nouveau vers le cavalier blessé, chargée du matériel qu’elle avait rassemblé. D’un mouvement de tête elle invita Farma à la suivre. Assise au côté de son patient elle entrepris de dégager la terrible blessure. L’homme grimaça et étouffa un cri qui se mua en gémissement plaintif. Il ouvrit des yeux vitreux, embués par la fièvre et le délire.

« Doucement, mon ami, nous allons prendre soin de vous… Patientez quelques instants encore, je vais vous offrir un peu de répit face à la douleur. Vous allez pouvoir vous reposer bientôt… » chuchota d’une voix douce la jeune guérisseuse au soldat exténué.

Une fois la plaie dénudée, Aelyn la désigna à sa compagne.

« Nous ne pouvons pas le recoudre tant qu’elle restera infectée, sans quoi ça finira par lui empoisonner le sang et on ne pourra rien faire… Depuis hier soir je tente un traitement cutané à base d’alcool, d’huile de lys, d’athélas et d’extrait d’achillée, entre autres, qui semble plutôt bien marcher… mais c’est encore trop tôt pour en être sûr. »

En parlant elle imbibait un linge propre de la solution qui se trouvait à l’intérieur du flacon de verre.

Alarthor était épuisé, car bien qu'il n'aille pas participer au combat, son passé d'écuyer, lui avait appris à panser les moindre blessures, et dés qu'il était arrivé sur place, il avait tenté d'aidé au maximum, oubliant sa longue chevauchée. A présent le contre-coup le marquait. Il inspikra un grand coup avant de répondre à la demande de Dame Farma, sa protégée:

-J'y cours....Dame Farma...

Il s'inclina rapidement, étant conscient du faite qu'il servait, sur ordre de son propre Seigneur, la femme du commandant d'Aldburg. En partant, il faillit renverser un aide de camps tout aussi pressé que lui. Il s'excusa brièvement avant de s'enfoncer dans les méandres du palais de la triste ville. Tournant une fois à droite, suivant un long couloir, et retournant à gauche, puis de nouveau à droite, il atteint enfin les appartements temps recherchées. Il passa à côté d'un garde qui lui ouvrit les portes. Le remerciant d'un signe de la tête le Chevalier de précipita vers le sac convoité, le saissit d'une main ferme, et le jeta sur son épaule pour repartir du même pas.
Il refit le chemin inverse, et rejoint le dame du Rohan qui s'activait au côté d'une jeune femme d'on il ignorait le nom. S'il suivait les règles générales de la politesse, il devrait se présenter, mais il y avait mieux à faire. Posant le sac, il dit, un léger sourire aux lèvres:

-Voilà votre sac. Si vous avez besoin d'aide je reste à votre service.

#Alarthor

Il recula à la manière des serviteurs bien dressés. Son épée pendait encore à sa ceinture, dernier signe de son véritable métier qu'était celui de Chevalier de l'Ordre de la Flèche Noir. Il avait enlever son tabard portant les deux flèches croisées l'ayant salit lors de l'affrontement à Edoras. Dés qu'il en aurait le temps, il le nettoierait pour le reporter fièrement.

Hrp désolé du retard, mais je n'ai malheureusement pas internet chez moi...là je poste de chez mon père^^Hrp

[HJ : Il y a pas de mal ^^]

Aelyn terminait de faire le pansement au blessé quand le dénommé Alarthor arriva avec le matériel médical de Farma. Elle ne lui prêta aucune attention tant qu’elle était concentrée sur ses propres gestes mais lui offrit un sourire lorsqu’elle releva la tête de son ouvrage. Puis elle le fixa plus longuement et leva un sourcil. Un guerrier à n’en pas douter.

« Vous me semblez bien fatigué messire. Vous devriez vous reposer un peu ou si vous préférez… asseyez-vous au moins. » insista-t-elle en désignant une chaise à côté d’une paillasse proche. « Je ne tiens pas à ce que vous vous écrouliez ! »

Elle savait qu’elle n’aurait pas tellement de crédibilité avec les cernes qui commençaient à assombrir le dessous de ses yeux. Mais elle était guérisseuse avant tout et elle ne ressentait pas la fatigue alors qu’elle s’agitait aux côtés des patients. Le contrecoup serait sans doute terrible cependant elle n’en avait cure pour l’instant.

« Farma… L’enfant qui est derrière toi… Il devrait se réveiller bientôt mais je pense qu’il serait judicieux de nettoyer la plaie qu’il a à la tête pendant qu’il dort encore. » conseilla-t-elle à son amie maintenant équipée.

Il y avait en effet un petit garçon sur le lit d’à côté. Le gamin était pâle mais sa respiration régulière et son sommeil paisible indiquaient qu’il n’était pas dans un état critique.
Immédiatement après elle se reconcentra sur son patient. L’infusion était désormais prête… elle avait rajouté l’athélas quelques instants plus tôt. Elle la filtra et souffla sur la surface pour refroidir la boisson. La jeune femme passa sa main sur le front de l’homme du blessé et se remit à murmurer.

« Voilà, mon ami. Il faut boire… ça vous soulagera. »

Voyant qu’elle aurait des difficultés à redresser une telle masse de muscles et tenir le bol en même temps, elle se tourna vers Alarthor.

« Puisque vous être là, pourriez-vous m’aider s’il vous plait ? Il faudrait le relever légèrement sans trop forcer sur la plaie. Soulevez-le de façon à ce qu’il reste le plus stable possible surtout. Il a des côtes cassés. »

Alarthor malgré les ordres données pas Aelyn ne s'assit pas. Il pouvait encore tenir quelques heures avant de s'écrouler de fatigue. Le rythme de vie qu'Erco lui avait donné dés son entrée à son service avait fait de lui un homme robuste qui pouvait maintenir un effort moyen durant plusiuers heures d'affiliée. Son Maître lui avait souvent enseigné que la force et la précision n'étaient pas les seuls capacités qu'un guerrier devait avoir, l'endurance était une primordial dont l'on ne parla jamais assez. Il sourit à la femme et resta debout en arrière.

Lorsqu'elle lui demanda de l'aider pour soulever le haut du blessé, il s'avança d'un pas hésitant et posa une main dans la nuque et l'autre derrière la tête. Il banda ses muscles et entreprit de soulever le soldat qui pesait bien son pesant d'or. Il le souleva juste assez avec une lenteur calculée, évitant ainsi les à coups et permettant à Aelyn de lui indiquer lorsque son patient serait à la bonne hauteur.
Il stabilisa l'homme à un angle de plus ou moins quarante-cinq degré, il commençait à faiblir, mais fermement, il ne laissa rien paraître, ses yeux fixés dans ceux du blessé. Il semblait mal au point, mais la guérisseuse était sûr d'elle.
Il lui sourit, et lorsque la boisson fut engloutie en entier par le guerrier rohirrim, l'homme du Lac le reposa aussi doucement qu'il put. Il secoua rapidement ses bras pour les détendre et les laisser de reposer un moment.
Son esprit en entier était tournée vers le massacre qui avait eut lieu....Pourquoi était la seul question qui lui venait à l'esprit.

Farma s'attela à soigner , le jeune garçon. Hélas elle constata que le jeune garçon qui avait reçu un coup de hache au niveau de la jambe devait être amputé. Elle ferait l'opération demain, elle se contenta de stopper la douleur avec des onguents et de calmer l'esprit avec des des plantes médicinales comme de la lavande sauvage.

Des larmes surgirent de ses yeux fatigués. la cruauté de ces blessures sur des civils la révoltait, les assaillants étaient venus non pas pour prendre Aldburg mais pour détruire la ville et ses habitants. Le mot extermination lui vint à l'esprit. pui c'était cela les ennemis voulait l'extermlnation du Roahn. d'ailleurs les récit de la bataille confortaient cette suggestion: la sauvagerie implacable des adversaires, le brasier allumé, les femmes et les enfants tués sans distinction.

Farma sentit la menace lui écraser les épaules et elle vit son époux gallen au milieu de ce typhon de violence et de fureur.

Elle se tourna vers Aelyn, et vit Alathor revenir avec ses plantes médicinales elfes. Elle lui sourit, il représentait l'avenir , un rempart aux tourments futurs qu'elle préssentait.

Elle interpella Aelyn

"Aelyn pourras tu m'aider demain, nous devrons amputer cet enfant sous peine de gangrène"
Le ton de Farma était empreint de lassitude.

Elle ajouta fermement

"Aelyn je viens de perdre mon père, ma souffrance est enoeme, comment as tu pu...."

La phrase de farma resta en suspend mais les deux femmes se reagrdèrent et chacune savait ce que farma voulait dire. Comment vivre suite à de telles tragédies??

Aelyn fut reconnaissante envers Alarthor. Sans son aide, elle n’aurait sans doute pas pu d’administrer sa médication correctement. Elle le remercia avec beaucoup de gratitude.
Son patient allait enfin pouvoir dormir, reprendre des forces et guérir avec. Elle adressa un signe de tête réconfortant au blessé et commença à rassembler les bols sales et les pansements tachés de sang.

Ce fut à peine quelques secondes plus tard que Farma l’interpella pour lui annoncer une bien malheureuse nouvelle pour l’enfant. La jeune guérisseuse se mordit le coin des lèvres dans une moue attristée. Encore des rêves réduit en lambeaux. Elle soupira avec résignation et répondit immédiatement :

« Bien sûr. Dès que j'ai fini, j’irais demander la petite salle qui sert à ce genre d’opération pour demain matin et rassembler le matériel. Je te laisserai préparer de quoi l’anesthésier, la médecine elfique est plus efficace que la mienne ne le sera jamais. »

*Pauvre enfant. Il est si jeune… Comment les êtres de ce mondes peuvent-ils être aussi barbares ?…*

Elle fut interrompue dans ses pensées par les autres mots de Farma. Leurs yeux se rencontrèrent et le choc dans le regard vert d’Aelyn se transforma en un flot de tristesse et de sympathie. Son cœur lui fit mal d’une douleur qui ne lui appartenait qu’à moitié… Elle y ressentait la peine de son amie autant qu’elle la connaissait et la comprenait. Sa main enserra instinctivement le pendentif d’émeraude attaché à son cou.

« Farma… » laissa-t-elle échapper d’une voix faible.

Elle aurait voulu dire qu’elle était désolée pour son amie mais elle ne pouvait pas, les mots restaient bloqués dans sa gorge. Elle se leva prestement pour prendre place juste à côté de l’autre femme. Sans briser leur lien visuel, elle lui saisit les mains dans l’espoir de lui transmettre quelques réconforts et, finalement, parla d’une voix douce, à peine plus élevée qu’un murmure :

« Je l’ignore… La vie ne nous laisse pas tellement le choix… mais il y a toujours des personnes sur lesquelles on peut compter et qui ont besoin de nous aussi. »

Entre chacune de ses phrases il y avait un silence, comme si elle cherchait les bons mots pour exprimer ses pensées. Elle hésita avant de demander, inquiète et mal à l’aise :

« Que s’est-il passé ? »

Aelyn avait le sentiment qu’il y avait quelque chose... sans pouvoir se l’expliquer.

Alarthor sentit tout son moral, enfin ce qui lui en restait, s'enfuir à l'annonce d'Aelyn. Amputer un garçon était la pire des choses. Il ne pouvait pas imaginer ce qu'il allait ressentir lorsqu'il se réveillerait une jambe en moins. Pour lui tout ses rêves s'effondreront, il devra en reconstruire de nouveau, réapprendre à se déplacer, soutenir le regard des autres. C'était juste affreux, comment pouvait-on laisser faire ça?...Il ne savait pas. Une maigre lueur d'espoir traversa ses yeux en pensant qu'au moins ce jeune homme vivrait, mais dans quel état? Il avait vu bien des soldats, suite à une amputation, se suicider ne supportant pas la perte de leur jambe ou bras.
Il s'avança vers le gamin et lui serra la main. Puis il recula juste à temps pour entendre la question de Dame Farma, puis la réponse de la guérisseuse. Il se redressa et dit simplement:

-Lorsqu'on le Seigneur Skaline vint m'annoncer la mort de mon père j'avais seize ans....La seul chose qui me permit de ne pas sombrer dans la solitude et la folie fut le travail, je voulais suivre ça trace, rivaliser,...non le surpasser....Je me rattachais à des souvenirs ou nous jouions ensemble dehors, toute en gardant bien à l'esprit et en œuvrant vers le but que je m'étais donné... Il ne faut pas rester crocher, il faut avancer....

Il murmura pour lui même, le visage sombre:

-Marche ou crève....

Il entendit un gémissement et il se retourna pour voir un soldat demander de l'eau. Il saisit une gourde et l'amena au blessé toute en lui prédisant un rétablissement rapide. Quelque chose sonnait faux dans le ton de sa voix.

Farma écouta les propos d'Alarthor en s'enfonçant les ongles dans les paumes de mains.

puis son regard embrumé fixa celui d'Aelyn

"Mon époux Gallen Mortensen s'est opposé au Roi Hogorwen dont tu as du entendre parler. hélas, l'opposition en est arrivé à une esclandre et mon père le capitaine des gardes royaux est mort, tué par une fléche....rohirrim"

Farma s'aperçut que le fait que son père patriotre tué par une flèche de sa contrée l'attristait d'autant plus. Son coeur fut de nouveau enchassé dans une chappe de plomb....

"Nous vivons des heures bien tristes, ma chère amie et toi comment survis tu ??"

Aelyn sentit la crispation de Farma et se retint de jeter un regard furibond vers Alarthor. Elle était irritée par les dernières paroles de celui-ci tant elles lui semblaient funestes. Mais il avait raison, du moins en partie. Le temps ne peut s’arrêter pour ceux qui sont en deuil. Mais, du point de vue de la veuve qu’elle était, Farma n’était pas seule, son époux était vivant, elle avait la chance de l’avoir encore à ses côtés malgré les temps sombres. Pour la jeune guérisseuse, c’était un trésor des plus précieux. Aelyn était persuadée que son amie ne pourrait apaiser son chagrin qu’avec ce soutien.

"Mon époux Gallen Mortensen s'est opposé au Roi Hogorwen dont tu as dû entendre parler. Hélas, l'opposition en est arrivée à une esclandre et mon père le capitaine des gardes royaux est mort, tué par une flèche....rohirrim"

Aelyn baissa la tête, peinée. Elle avait du mal à cacher son horreur et sa surprise, teintant sa voix d’une nuance aiguë inhabituelle.

« J’en avais entendu parler mais les rumeurs sont si souvent teintée de mensonges et de suppositions… J’ignorais que le sang avait coulé… Je n’avais pas mesuré l’ampleur que ça avait pris… »

*C’est terrible ! Mourir en faisant face à ses propres compatriotes !*

Le monde allait à l’envers… les frères se battaient entre eux. A quand le prochain sang versé ? Et surtout à qui ?… Rien n’allait plus en Rohan depuis quelques temps. La mort du précédent roi avait ajouté une catastrophe de plus dans la longue liste et avait fini de briser les repères de beaucoup.

Aelyn n’osa pas demander plus de précision à Farma. Rien ne servait de remuer le couteau dans la plaie alors qu’elle pourrait avoir des renseignements d’autres sources. Son père, qui était également capitaine, serait sans doute le plus loquace, Eoden devait être présent et Fengel avait gardé beaucoup de relations dans la Garde Royale. Inutile donc d’accabler son amie de questions alors que tous les hommes de sa famille pourraient lui en expliquer les détails. Elle accepta donc sans protester quand Farma ramena le sujet à elle.

« Tu as raison. Hélas pour nous tous… Pour moi, la vie est la même depuis… »

Elle hésita à parler de la mort d’Hengest. Ses yeux se perdirent dans la vague. Puis elle changea d’avis, renonçant à prononcer le nom de son défunt époux.

« … 5 ans. La chance m’a offert deux garçons en bonne santé... Sans eux, je ne sais pas ce que je serais devenue... Eofyr ressemble de plus en plus à son père, tu sais ! » elle afficha un sourire mi-fier mi-triste.

Elle pivota vers l’enfant blessé et passa une main maternelle dans ses cheveux. Un soupire s’échappa de ses lèvres.

« Comme je regrette les temps de paix... »

Alarthor se sentait exclu, comme en trop entre ces deux femmes qui se faisaient des sorte de confidence. Il fut tenté de partir sur la pointe des pieds, mais l'enseignement de son Maître était toujours présent. Ne jamais fuir, on avait besoin de lui ici et quoiqu'il arrive il devait aider.
Il s'approcha donc d'un soldat qui serrait les dents. Le Chevalier sortit une flasque d'un vin fort et il fit boire deux gorgés de cette alcool doux, mais réconfortant au blessé qui remercia d'un signe de la tête. Il semblait se calmer, l'effet de l'alcool ne durerait pas plus qu'une dizaine de minutes, mais d'ici là la douleur se sera apaisée. Du moins Alarthor l'espérait.
Il s'éloigna de quelques pas.
Il entendit parler de la mort du père de Farma. L'homme d'Esgaroth ferma les yeux. Il avait été présent durant la chute du capitaine. Des souvenirs lui revenaient. Son sourire s'estompa. Des frères s'étaient quasiment entretuer. Sans l'intervention du Gondor et du Arnor la guerre civil aurait séparé la Rohan, divisant encore les forces du bien entre elles. Il aurait voulu dire des mots réconfortant, mais il n'avait jamais été alaise pour ça. Les discours étaient du registre des seigneurs, pas des chevaliers.
Il sourit, un sourire qui allait tellement mal au milieu de tout ces blessés. Il dit doucement pour aborder un sujet plus joyeux:

-Mesdames, ce n'est pas peut-être le meilleur moment pour cela, mais il faut bien que nous nous restaurions et il est passé midi depuis bientôt deux heures....N'ayant rien avalé depuis hier soir, je suis au bord de l'évanouissement. Allons donc manger un petit repas, il y a encore assez de médecins debout pour que notre absence passe inaperçue.

Il conclu par:

-Venez!

Ce qui était un ordre que personne n'oserait braver. Il avait parlé avec autorité et s'il le fallait forcerait les deux femmes à le suivre jusqu'à la cantine.

Farma était plongée dans ses souvenirs amers, la rancoeur, l'incompréhension dominait.

Elle reçut les propos d'Alathor comme une gifle, certes, mais salvatrice.

La guérisseuse fixa de ses yeux impassible le jeune chevalier. Puis un léger sourire se déssina sur ses lèvres:

"vous avez raison , jeune chevalier, la mélancolie , la rancœur sont des ennemies à combattre en ces sombres heures. Vous êtes fort sage, votre seigneur erco skaline doit être fier de vous"

Elle se tourna vers Aelyn

"Allons reprendre des forces, nous devons être disponibles pour nos bléssés et redonner le moralà notre peuple"

Le hasard fait parfois bien ou mal les choses. Au moment où Farma s'apprêtait à suivre le jeune Alathor, elle aperçut son époux quiitter son appartement, sa démarche démontraitson extréme faiblesse, mais ce sont ses yuex qui effrayèrent la jeune femme, jamis elle n'avait vu une telle détermination, une telle haine chez son maréchal.

Elle eut un frisson qui lui glissa le long de l'échine :qu'arrivait il à son époux?

Immédiatement , son altercation avec lui au sujet du sort du jeune Orwen lui revint en mémoire, jamais Gallen n'avait été aussi impioyable; elle regarda un instant son amour avncer, décidé vers l'armurerie.

Elle décida de ne pas l'interpeller, il avait besoin d'être seul, elle le sentait mais redeviendrait il un jour le jeune garde insouciant dont elle était tombée eperdument amoureuse, elle en doutait.

Elle remua la tête comme pour éclaircir lses idées et suivit le jeune chevalier.

Aelyn était, tout comme Farma, plongée dans de sombres pensées et, si elle réagit immédiatement au son de la voix du chevalier, elle mit quelques secondes à en saisir le contenu et la signification. Elle afficha une brève grimace, honteuse, en se rendant compte de l’impolitesse dont elle avait fait preuve vis-à-vis d’Alarthor, qui avait été, plus ou moins volontairement, exclus de la conversation. Pourtant elle loua la présence d’esprit de l’homme qui avait permit de couper court aux douloureux souvenirs que la nostalgie, l’impuissance et l’incompréhension avaient généré chez les deux femmes. Elle acquiesça d’un signe de tête accompagné d’un sourire, montrant son accord et approuvant les dires de son amie. Elle devait avouer qu’elle n’avait pas mangé depuis près de 12 heures et que la perspective d’un repas n’était pas pour lui déplaire.

La jeune guérisseuse se releva doucement afin que ses mouvements ne réveillent pas l’enfant blessé. Elle attrapa son sac, le hissa sur son épaule et posa sa main sur la boucle qui le fermait, comme pour vérifier s’il était bien fermé et que son contenu ne se déverserait pas sur le sol. Un geste devenu automatisme dont elle n’avait plus vraiment conscience.

Aelyn embrassa la salle du regard et interpella doucement un jeune garçon qui passait à côté d’elle. C’était un apprenti guérisseur venant d’un des villages alentour qui travaillait pour une vieille femme aux grandes connaissances. Le duo s’était hâté dès que la nouvelle leur était parvenue et ils étaient arrivés depuis peu. La rohirrim lui adressa un sourire avant de lui demander avec sur un ton d’excuse :

« Pourrais-tu aller dire à l’homme qui est là bas » elle lui montra un individu maigre aux cheveux grisonnants « que Dame Farma et Aelyn vont utiliser demain matin la salle qui sert aux amputations… précises-lui bien qu’il s’agit d’un cas urgent qui ne supportera d’attendre l’après-midi ! Et, s’il rechigne et prétexte une autre urgence n’hésite pas à insister ! Dis-lui qu’il s’agit d’un enfant ! »

L’adolescent accepta sa mission mais un air grave s’affichait sur ses traits. Pour Aelyn, il lui paraissait évident qu’il n’avait encore jamais vu avant ce jour les résultats d’une bataille. Il était tellement jeune qu’elle n’était même pas sûre qu’il ait déjà vu la plaie d’un homme blessé au couteau lors d’une rixe de sortie de taverne. Elle le remercia et le laissa aller s’acquitter de sa tâche. Puis elle se détourna avec cet air pensif qui sied au genre de pensées qui se bousculaient dans sa tête.

De ce fait elle se trouva relayé en arrière du groupe et ne sortit de sa réflexion que pour apercevoir Gallen qui passait. Témoin de l’attitude des deux époux, elle secoua la tête en poussant un inaudible soupire. C’était une bien triste situation. Elle franchit la distance qui la séparait de son amie et posa brièvement sa main sur l’épaule de celle-ci, lui montrant son soutien de ce simple geste. Elle ne pouvait imaginer ce qui se passait dans la tête de la femme du Maréchal mais elle pouvait comprendre que cet état de fait la peinait.

L’ambiance repas paru un peu lourd à Aelyn. Les paroles étaient brèves et les silences, longs. En tentait de temps en temps de relancer la conversation sur tel ou tel sujet, la jeune femme ne recevait en réponse que quelques mouvements de tête de la part de son amie. Et, bien qu’elle commençât à l’apprécier, elle n’avait pas suffisamment d’affinités et de points communs avec le chevalier pour tenir une longue discussion.

Le temps passait et Farma, qui se sentait mal, alla s’allonger. Mais elle ne pouvait pas berner Aelyn qui, en plus de la connaître, avait une bonne intuition, et rien n’aurait pu lui faire avaler le fait que ce dont souffrait son amie était simplement physique. La jeune rohirrim se sentait terriblement peinée par la situation.
Depuis qu’elle avait perdu Hengest, elle s’était consacrée corps et âme à ses enfants et aux autres. La joie autour d’elle allégeait sa peine et ses doutes, la douleur la plongeait dans un profond désarroi… Que dire et que faire ? Les blessures physiques, elle pouvait les soigner et les apaiser, mais face aux blessures du cœur elle se sentait impuissante. Dans un sens, Farma était dans une situation bien pire que la sienne… rien n’est plus lourd à porter que l’incertitude et la peur.

C’est la gorge serrée pour son amie qu’elle finit par la rejoindre. Et tout se passa très vite, une succession d’évènements qu’Aelyn ne saisit qu’en partie provoqua une violente réaction chez Farma. L’épouse du Maréchal se laissa aller aux larmes du désespoir. Aussitôt la jeune femme fut à ses côtés, répondant à son appel silencieux. Elle entoura les épaules de sa compagne de ses bras et murmura des paroles apaisantes à mi-voix.

Elle admirait la force avec laquelle l’autre femme affrontait les évènements. Elle connaissait cette situation. L’absence et l’incertitude du destin de l’être aimé, les doutes, le deuil,… tous ces évènements étaient tombés sur Farma comme un couperet : vif et tranchant.

Patiemment, elle attendit que la Rohirrim se calme et retrouve ses moyens. Elle savait que le sang des Eorlings reprendrait le dessus sur la peine et redonnerait courage et espoir. Puis elle s’éloigna le temps d’aller remplir un verre d’eau. Fouillant dans sa besace, elle en sortit un petit sachet de cuir contenant une poudre blanchâtre dont elle versa une pincée dans le liquide incolore. Le mélange dégagea une faible odeur florale lorsqu’elle le tendit à Farma.

« Bois, ça apaisera tes tourments… Aie confiance et gardes espoir. Ensuite nous retournerons auprès de nos patients car l’inactivité est un fléau pour qui n’est pas en paix et ils sont encore nombreux à avoir besoin de nous. »

[HJ : Voilà qui devrait conclure ce sujet... Je te laisses le mot de la fin Gallen et merci de m’avoir permis de démarrer sur le forum ^^]

Farma acquiessa devant les remarques et les sages paroles d'Aelyn , elles étaient remplies de justesse et de sagesse, comme toujours.

Elle réfléchit un instant et se décida enfin, elle devait protéger Aldburg en l'absence de Gallen, en tant qu'épouse ce rôle lui incombait de fait.

Le regard de Farma changea du tout au tout , elle redevint la guerissese du Roahn. Galvanisée par cette nouvelle charge, ses ordres claquèrent , Eotahin se mit quasiment au garde à vous, il retrouvait le dynamisme et l'autorité de la fille du fier Thorin.

Elle croisa le regard du capitaine Eogam qui la salua d'un signe de tête rapide et sec. L'ent blond se retira pour donner les ordres aux gardes .

Farma semblait partout à la fois, coordonnant les différents lieux dxe guérison, mais une crainte grandissait dans son coeur et son âme

Reverrait elle son Gallen ??