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Sujet: Actes de foi
Aelyn

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Rechercher dans: Meduseld   Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Actes de foi    Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 23 Mai 2020 - 16:57
Aelyn descendait lentement les marches qui menaient aux cachots d’Edoras. Eólida suivait derrière elle, silencieuse comme une ombre. La guérisseuse n’avait jamais autant ressenti l’impact de la gravité qu’en descendant cet escalier avec sa cheville fragile et son ventre gravide. Chaque pas nécessitait un savant calcul de prudence et d’équilibre. Il fallut un temps bien trop long aux deux femmes pour enfin arriver en bas.

« Oh par les sabots d'or de Nahar ! » souffla Aelyn en reprenant son souffle contre un mur « Je n’ai pas souvenir de m’être sentie aussi imposante durant ma première grossesse et pourtant, mes ancêtres m’en soient témoins, j’étais énorme ! Faut-il vraiment que je sois destinée à toujours les porter deux à deux ? »

Elles s’arrêtèrent finalement devant la porte d’une des cellules les plus éloignées de l’entrée. Une oubliette ni plus ni moins.
La fiancée du Vice-Roi se sentit soudain très mal. Prenait-elle réellement la bonne décision ? Elle repensait aux corps étendus des femmes du village, aux cauchemars de la petite Lora qui se réveillait parfois si paniquée que la guérisseuse finissait par se rendormir dans le lit d’enfant, la jeune fille serrée contre elle. Et pourtant cette pensée la confortait dans son idée. Il fallait briser le cycle infernal du sang qui appelait le sang.
Elle prit une grande inspiration et entra finalement dans le réduit sombre et malodorant. Les relents acres résultant de la mauvaise aération vinrent aussitôt agresser l’odorat hypersensible de la jeune femme. Une meurtrière horizontale bardée de fer était la seule source de lumière dans la pièce autrement noire.
Comme convenu, sa garde du corps resta à la porte, l’oreille tendue et l’œil vif, prête à agir si les choses ne se déroulaient pas comme prévues.

Au fond de la cellule, recroquevillé dans le coin le plus sombre, une expression alarmée défigurant son visage, se tenait le tout jeune homme qui l’avait malgré lui aidé dans sa fuite. Sa vie avait reposé sur Aelyn seule ce jour-là. Elle aurait tout aussi bien pu le jeter à bas de son cheval pour se débarrasser d’un poids mort qui la ralentissait. Elle aurait pu l’égorger une fois à l’abri. Elle aurait pu laisser Gallen régler le problème sur le champ de bataille. Son fiancé avait été perplexe face sa clémence alors et elle doutait qu’il soit plus serein sur le sujet aujourd’hui. C’était un homme d’action qui agissait dans le feu du moment, "œil pour œil". C’était un défaut avec lequel elle composait parfois, tout comme une qualité qui l’avait maintenu en vie dans ses nombreux combats.

Le garçon la reconnut immédiatement et une vague d’émotions passa au fond de son regard creusé par les mois d’emprisonnement. Trop vite pour qu’Aelyn n’en saisisse toute l’étendue mais ce fut surtout la peur qui resta le plus longtemps. Il était le dernier de ses co-conspirateurs après tout. La population vengeresse avait bu et chanté au retour d’Aelyn comme elle avait damné les traitres de rituels superstitieux. Le jeune homme était resté longtemps seul, à craindre le pire chaque fois que la porte s’ouvrait, incapable de savoir s’il allait désormais manger ou mourir.
Si seulement elle avait été plus vite remise, plus vite prête à affronter cette réalité… Cela n’avait que trop duré.

Elle s’installa sur le petit tabouret trépied qui constituerait le seul meuble de la pièce à l’exception de la paillasse et d’un pot de chambre en métal rouillé.

« Bonjour, commença-t-elle d’une voix douce. Je ne connais pas ton nom mais tu me pardonneras de ne pas vouloir le connaitre en pareilles circonstances ? Il s’est passé quelque chose qui a bouleversé nos vies ce jour-là, mais je n’oublie pas que sans toi, sans ta compassion et tes valeurs, je ne serais plus là. Alors… j’ai une proposition à te faire.
C’est une proposition très simple à vrai dire. La liberté. Si tu choisi cette option, tu entreras en apprentissage auprès d’un artisan d’Aldburg, tu y seras logé et nourri par ton maître et tu y apprendras un métier. En contrepartie, tu abjureras ta loyauté et tes devoirs envers l’Ordre de la Couronne de Fer et tous ceux qui leur sont ou leur furent liés, et ce, jusqu’à la fin de ton existence. Si tu choisi cette option, tu laisseras dans cette cellule jusqu’à ton identité pour renaitre de nouveau. Tu porteras le nom de Feorlean, fils du Riddermark, et tu pourras te forger une existence libérée des démons du passé. Voilà ce que je te propose. »


Aelyn laissa planer un silence qui se prolongea longtemps. Cela faisait beaucoup à digérer.

« Tu auras quatre jours à partir de maintenant pour prendre la décision d’accepter ou non cette offre. L’autre option étant évidement d’affronter le tribunal. Je témoignerais en ta faveur, bien entendu, mais je ne peux garantir la clémence du verdict. L’Ordre a fait énormément de mal au Riddermark et les rohirrim ne sont pas encore prêt à oublier… »

La jeune femme s’agita sur le siège inconfortable. Sa grossesse avancée ne laissait pas grand place au confort mais cette position était particulièrement pénible.

« Je sais que ça ne ressemble pas vraiment à un choix présenté comme ça mais tu dois être conscient que même si tu choisis la voie que je t’offre, elle ne sera pas aisée et elle s’accompagnera de lourdes conditions et d’importants devoirs. Ce n’est pas une décision à prendre à la légère. De plus le Vice-Roi n’approuve pas vraiment ma décision et il risque de t’avoir à l’œil un long moment… Bien… Je vais te laisser maintenant. Prend le temps de bien réfléchir… »

Aelyn prit elle-même le temps de regarder le jeune homme. Le nom qu’elle lui offrait n’avait rien d’anodin. Il prenait sa source dans un vieux mot rohirric pour désigner le prix du sang. Une vie pour une vie. Il représentait le payement pour les vies que lui et ses comparses avaient volées. Il représentait également la reconnaissance d’Aelyn, une vie épargnée pour une vie sauvée. Une identité lourde de sens.

Pour sauver le Riddermark il fallait retrouver son essence même, celle qui faisait du peuple des chevaux un peuple grand et fier, un allié irremplaçable des Peuples Libres, un peuple heureux dont les membres pouvaient compter les uns sur les autres... Et cela, elle en était persuadée, commencerait par un acte de bonté.
Finalement, elle se leva péniblement et prit le chemin vers la porte.

« Le monde n’est pas parfait et il est aisé de croire que la colère, la violence et le sang peuvent le rendre meilleur… mais cela ne marche pas comme ça. On n’y gagne que plus de colère et plus de haine. Ce n’est pas ce Riddermark-là qui rendra sa fierté à notre peuple. Ce n’est pas ce Riddermark-là qui lavera la honte de nos luttes fratricides et de nos échecs. Nous sommes un grand peuple parce que nous connaissons le sens du mot honneur, que nous connaissons la valeur d’une vie et la valeur de la paix. »

Ce furent les derniers mots qu’elle prononça avant de quitter la cellule. Un garde vint rapidement refermer la porte. Aelyn sentit son regard sur elle.  Il semblait jauger son état. Nombreux étaient ceux qui agissaient ainsi depuis qu’elle était enfin sortie de sa chambre. Elle avait peu parlé de ce qui lui était arrivé là-bas mais la rumeur avait vite fait son chemin quant à l’état dans lequel on l’avait retrouvé. A présent on cherchait à savoir d’un coup d’œil à la dérobé, si sa boiterie était dû à la grossesse ou à la blessure, si sa main parvenait encore à saisir une coupe pour y boire, si les larmes lui montaient à la suite d’un son trop brusque ou d’un souvenir revenu. Mais la jeune femme tenait bon et se remettait progressivement, ignorant les regards insistants et la prévenance empressée.

Eólida lui emboita le pas à une allure martiale. La jeune femme semblait plus sombre depuis le départ de Learamn et Aelyn ne pouvait pas l’en blâmer. Nulle nouvelle ne leur étaient parvenues depuis son départ et il y avait de quoi craindre le pire. Iran était-elle encore de ce monde ? Aelyn en doutait terriblement. Malgré la science de tous les guérisseurs à la ronde, rien n’y avait fait.  Elle aurait souhaité que Rihils ne fût pas auprès du Roi pour leur venir en aide, mais aurait-il pu y faire quoi que ce soit ? Qu’adviendrait-il de Learamn ou du Riddermark tout entier si Lyra venait à tourner son courroux dans leur direction ? Une chose cependant la rassurait. Heolstor, le cheval dont elle avait fait don à l’ancien capitaine n’était pas revenu. C’était pour elle un signe de bon augure auquel elle accrochait tous ses espoirs.

Alors qu’elle remontait à grand peine les escaliers, elle s’arrêta un moment pour reprendre son souffle.

« Eólida… Dites-moi franchement… Ais-je tords de laisser ainsi une chance à ce garçon ? Quelque part, même s’il m’a approuvé, je pense que le Vice-Roi aurait aimé se débarrasser du problème une bonne fois pour toute. J’ai parfois du mal à savoir ce qui se passe dans sa tête. Il est inquiet… et si sombre ces derniers temps… » Elle hésita un instant avant de poursuivre. « J’ai conscience des risques, bien sûr. Je ne suis pas si naïve… Mais tuer un gamin, n’est-ce pas jouer le jeu de l’ennemi ? Nous valons mieux que ça, n’est-ce pas ? »

Bien que persuadée au fond d’elle d’avoir raison, elle ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter… Malgré ce qu’elle avait enduré aux mains de l’ennemi, un tel geste pouvait tout aussi bien être considéré comme de la pure trahison. Et pour l’ennemi qui guette dans l’obscurité, une marque de faiblesse de plus. Le doute la rongeait.
La demande de Gallen, leurs fiançailles, avaient redistribué les cartes. Elle n’était plus dans l’ombre, on guettait ses décisions, ses choix avaient à présent un impact. Elle n’était pas née pour ça. Elle n’avait jamais été préparée à ça. C’était nouveau, et effrayant pour elle qui avait pourtant été habituée à prendre des choix rapides et difficile devant des patients éventrés sur sa table, aux portes de la mort…
Sa famille était grande à présent, et le serait plus encore. Et quand elle parlait de son peuple, à présent ces mots prenaient une toute autre signification. C’était un poids bien lourd, et pourtant une responsabilité qu’elle avait décidé d’assumer. Elle avait trop sacrifié et trop souffert pour qu’il en fût autrement. Alors elle avançait dans le noir, un pas après l’autre, en espérant faire ce qui était juste et ne pas sombrer dans l’abysse.

Elle laissa échapper un long soupire las, cala une main contre ses reins et entreprit de finir l’ascension. Qu’elle plaignait les femmes de Minas Tirith obligées à supporter les pentes raides à chaque niveau. Elle avait hâte de retrouver son fauteuil rembourré de coussins et de fourrures.

#Aelyn
Sujet: [Passé] Qui ne sait pas être serviteur ...
Aelyn

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Rechercher dans: Edoras   Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Passé] Qui ne sait pas être serviteur ...    Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 30 Mai 2016 - 0:17
Aelyn s’était levée très tôt ce matin-là. Difficile de dormir à vrai dire, avec tous les soucis qui la rongeaient. La délégation rohirrim était rentrée du Gondor il y avait peu de temps et les stigmates de son attaque s’affichaient encore visibles sur sa gorge. Les marques violacées étaient devenue jaunâtres, avaient même disparues par endroit, mais un œil attentif pouvait encore les voir clairement. Les cauchemars aussi, étaient devenus son lot quotidien. Chaque nuit, elle revivait aussi distinctement qu’au premier jour le chaos dans la pièce, le sang de son garde du corps, les mains qui lui enserraient la gorge avec la puissance d’un étau… C’était généralement à ce moment précis qu’elle se réveillait en sursaut, ses propres mains portées à son coup pour déloger la prise fantôme qui l’oppressait pour les heures qui suivaient.
Le bébé qui grandissait dans son ventre était devenu une autre sorte de préoccupation et une source perpétuelle de stress. Aurait-il des séquelles de l’agression de sa mère ? Quand devrait-elle retourner voir le guérisseur de la cour pour les examens officiels ? Et sa tante, pour les officieux ? Et les courtisans et les nobles qui se pressaient à sa porte du matin au soir pour lui présenter hommages et félicitations, pour s’enquérir de l’avancée de la grossesse, de la santé de la mère, se rependre en conseils creux et la pressaient pour connaitre la date d’un mariage qui n’arriverait pas de si tôt. Et Eofyr et Eogast à qui il avait fallu apprendre la nouvelle, expliquer et protéger…
Tout cela était exténuant, toute cette présence et cette pression autour d’elle. La jeune femme regrettait parfois l’époque où elle pouvait encore se permettre de prendre son chariot et ses fils pour parcourir les immenses plaines du Riddermark, loin de l’agitation des bourgs , aller de fermes en fermes pour prodiguer soins et recommandations aux plus isolés en échange d’un bon repas, un peu de troc et parfois quelques pièces. A Meduseld, on n’était jamais vraiment seul, même dans ses propres appartements. Il y avait toujours un serviteur ou un soldat à passer par là, un messager qui courait dans les couloirs ou un conseiller si chargé qu’il ne pouvait voir plus loin que son nez.

La jeune femme avait pris une grande décision. Elle allait rencontrer cette jeune femme dont ses fils lui rebattaient continuellement les oreilles depuis leur retour à Edoras. Discrètement, elle avait mené sa petite enquête auprès des serviteurs de la première vague de retour, et de quelques soldats qui avaient été en poste à Isengard. Quelle ne fut pas sa surprise en apprenant à qui la demoiselle était apparentée ! Elle eut également une grande conversation avec Sealig, le soldat en charge de la protection rapprochée de ses garçons. Qui de mieux placé que lui pour décrire l’attitude de cette inconnue en présence des jumeaux ? Le jeune homme avait d’abord rougit comme une pivoine avant de répondre avec un enthousiasme qui n’était pas sans rappeler celui des enfants eux-mêmes.
Les conclusions de son enquête avaient laissé l’ancienne guérisseuse perplexe. Elle ne savait qu’en penser et, comme souvent, elle pencha pour la solution qui lui semblait la plus sage : elle devait se faire une opinion par elle-même. ! Aelyn en toucha deux mots au Vice-roi qui n’émit aucune objection. Elle n’en aurait d’ailleurs sans doute pas toléré car, quand il s’agissait de ses enfants, elle avait toujours le dernier mot.
Ainsi fut-il fait et, ce matin donc, on envoya un homme convoquer la jeune fille.


Pour l’occasion, Aelyn avait réquisitionné dans le château une petite pièce sobrement décorée loin du passage et du défilé ininterrompu. Une cheminée, une petite fenêtre donnait sur l’horizon verdoyant, quelques guéridons, quelques tentures aux scènes champêtres, une chaise élégante et quelques tabourets assortis. Naturellement, comme c’était son privilège, elle prit place sur la chaise. Elle avait eu du mal à s’adapter à son nouveau statut mais elle avait désormais pris le pli de ses fonctions. Elle avait fini par comprendre qu’il lui faudrait agir en vice-reine si elle voulait espérer se faire respecter au milieu des requins qui composaient la cour, comme dans n’importe quel autre royaume.

La jeune femme attendit patiemment l’arrivée d’Aliénor. Elle avait hâte d’enfin pourvoir mettre un visage sur ce prénom mille et mille fois entendu. Elle espérait que la jeune fille ne prendrait pas trop peur en apprenant que la compagne du vice-roi elle-même l’avait convoquée, mais, en un sens, elle comptait malgré tout sur l’intimidation. Ce n’était pas une technique qu’elle appréciait particulièrement, mais pour obtenir les informations qu’il lui fallait, elle devait tenir un rôle suffisamment strict avant de savoir à qui elle avait affaire.

Et quand enfin on frappa à la porte pour annoncer la jeune aide de cuisine, Aelyn prit soin de redresser sa posture avant de l’autoriser à entrer. Elle avait envoyé un serviteur accueillir et amener Aliénor jusqu’à elle.
La jeune demoiselle qui entra dans la pièce l’étonna sur bien des points. Si elle avait été honnête, elle ne l’aurait pas imaginé si jeune malgré les descriptions qu’on lui avait faites. Etrange qu’elle n’ait jamais pensé à demander son âge.

« - Entrez. Installez-vous, s’il vous plait. » demanda-t-elle en désignant l’un des tabourets en face d’elle. « Détendez-vous, je ne vais pas vous renvoyer. Je veux que l’on puisse discuter. »

Aelyn se pencha légèrement en direction de l’autre femme pour la regarder directement.

« -Mes fils ne me parlent que de vous depuis leur retour de l’Isengard. J’avoue qu’au début j’étais perplexe… puis je suis devenue curieuse. Vous leur avez fait une forte impression. Surtout à Eofyr, il chante les louanges de vos talents de conteuses. Alors, je me suis un peu renseignée à votre sujet mais je préfèrerai l’entendre de votre bouche si vous n’y voyez pas d’inconvénients ? »

La compagne du vice-roi se redressa pour se reposer contre le dossier de sa chaise et adressa un petit signe de tête d’encouragement en direction de la sœur d’Harding – une autre surprise exhumée par sa petite enquête.
Aelyn ne savait pas encore ce qu’elle allait faire de ces informations et n’avait encore pris aucune décision concernant Aliénor. Pour l’instant elle n’était là que pour satisfaire sa curiosité et apaiser l’inquiétude légitime d’une mère.

#Aelyn
Sujet: Aux grands maux les grands moyens . [PV Aelyn]
Learamn

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Rechercher dans: Meduseld   Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Aux grands maux les grands moyens . [PV Aelyn]    Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 13 Oct 2015 - 23:00
D’un mouvement qu’il avait déjà répété des centaines de fois depuis la veille Learamn tourna à nouveau une page du livre qu’il lisait.  Il approcha un peu plus ce dernier de la chandelle qui illuminait faiblement sa chambre . Nourri depuis des semaines aux livres d’Histoire ou de stratégie , le capitaine s’était attaqué depuis quelques heures à la lecture d’un roman-fleuve . L’intrigue portait sur celle d’un preux et valeureux prince devant assumer le rôle de Roi après la mort brutal de son père et alors que des barbes mènent une invasion dans ce royaume ; Learamn se souvenait bien avoir lu de nombreuses histoires de ce genre durant ses jeunes années. Déjà enfant son père le berçait le soir avant le coucher avec ces récits épiques. Quand il fut en mesure de lire il se revoyait en train d’insister auprès de ses parents pour que ceux-ci lui achètent un nouveau livre . Pour une famille de paysans ce genre de biens n’étaient pas forcément aisés à se procurer et leur prix était loin d’être faible . Toutefois sa mère acceptait à chaque fois de lui offrir un nouvel ouvrage , elle espérait probablement que son fils devienne un érudit ou un intellectuel qui pourrait intégrer la haute et noble société ; le destin lui avait donné à la fois tort et raison . Son fils était entré dans l’armée et n’était ni devenu un savant ni un commerçant mais il avait bien réussi par intégrer les sphères supérieures du royaume .  Du reste si le jeune homme avait décidé de devenir un cavalier du Rohan , les chroniques et récits qu’il avait pu lire ou entendre n’y étaient sûrement pas étrangers. Il avait maintes fois rêvé de chevaucher à son tour un magnifique cheval dans une armure reluisante comme les chevaliers des contes et légendes . Etait-ce qu’il était devenu? C’est ce qu’il s’était déjà dit plusieurs fois pour se redonner du courage aux moments les plus critiques ou pour prendre un peu plus de confiance en lui-même . Lui , simple fils de paysan , était devenu à un âge exceptionnellement jeune un officier de la garde royale qui parcourait les plaines du Riddermark sur le dos d’un magnifique étalon et vêtu d’une armure étincelante.
Mais jamais , au grand jamais , il ne s’était même imaginé gravement blessé et forcé au repos. Non , il n’avait pas même envisagé cette possibilité , et pourtant celle-ci menaçait constamment tout guerrier aussi exposé qu’il ne l’avait été . Le preux capitaine Learamn était à présent alité , condamner à l'oisiveté et à utiliser d’encombrantes béquilles à chacun de ses rares déplacements . Qu’il était bien loin le vaillant , fier et splendide chevalier de ses rêves .

Sèchement Learamn ferma le livre et le reposa sur sa table de chevet , il souffla ensuite sur la bougie et se retourna dans son lit dans l’espoir de retrouver le sommeil . Mais rien n’y faisait , le jeune rohirrim n’arrivait tout simplement pas à s’assoupir . Ce phénomène d’insomnie était d’autant plus inquiétant qu’il était devenu de plus en plus fréquent au cours de ces derniers jours. Cela faisait déjà plus de trois semaines qu’il était arrivé à Edoras , le temps passait avec une extrême lenteur et tous les guérisseurs s’accordaient à dire qu’il était encore bien trop tôt pour se prononcer sur un rétablissement total ; ils évoquaient seulement la possibilité de marcher à nouveau de manière autonome. Marcher … Ce geste enfantin qu’il ne pourrait pas réaliser avant encore  un moment.  Les insomnies dont il souffrait étaient bien sûr en partie lié à la douleur lancinante venant de son pied , pourtant il y avait de nettes amélioration depuis que la compagne du vice-Roi Mortensen s’occupait de lui
Dame Aelyn , dont les talents de guérisseuse n’étaient plus à prouver avait accepté de prendre en charge le jeune homme meurtri malgré sa grossesse déjà bien avancée.  Learamn ne pouvait que se sentir honoré et surtout profondément touché par ce geste , l’ex Maréchal n’avait pas mal choisie son amante ; c’était une femme d’exception , courageuse et ayant la main sur le coeur en toutes circonstances. Ses visites étaient aux yeux de l’officier comme des rayons de soleil qui apparaissaient furtivement au milieu des intempéries et qui illuminaient avec éclat mais de manière éphémère les grandes plaines du Rohan. Quand elle était là il avait l’impression d’avoir une sorte d’alter ego en face de lui qui le forçait à se confier , à s’ouvrir , à exorciser ses démons intérieurs. Car en effet le rôle de la guérisseuse ne s’arrêtait pas aux soins purement physique , soins qu’elles assumaient d’ailleurs avec brio ; elle se chargeait aussi de guérir psychologiquement Learamn  car les ravages intérieurs encore bien plus désastreux chez lui que les blessures corporels. Aelyn prenait donc le temps de s’asseoir , de discuter avec lui , de chercher à en savoir plus. D’abord réticent Learamn s’était peu à peu ouvert à elle , conscient que continuer à rester enfermé sur lui-même le mènerait à une impasse. Toutefois cela restait une tâche difficile à la jeune femme , le capitaine n’était pas le plus pas bavard des patient et bien souvent elle devait arracher chacune des informations au prix de multiples efforts.  D’ailleurs elle était sûrement l’une des seules à pouvoir espérer tirer quelque chose de lui , les autres guérisseur et infirmières qui entraient dans la chambre du blessé se heurtait à un véritable mur.  Pourquoi elle plus qu’un autre? Le capitaine ne savait pas trop comment l’expliquer , il se sentait juste plus en confiance quand elle était là ; comme si c’était elle qui était susceptible de le comprendre quand un autre se serait contenté de hocher hypocritement la tête en signe d'acquiescement avant de continuer à le saigner. Peut-être était-ce dû à sa douceur féminine , peut-être était-ce aussi liée au fait qu’elle aussi était une enfant du peuple qui s’était brutalement retrouvé en haut de l’échelle . C’était aussi la compagne que le Vice-Roi Mortensen avait choisi après la disparation de Farma qui fut si éprouvante pour lui , Gallen avait été le mentor et le modèle de Learamn  depuis son arrivée à Aldburg . Il n’y avait nul personne dans tout Arda en qui le jeune homme avait plus confiance ; la femme qu’il aimait ne pouvait donc qu’être digne de confiance.  C’était d’ailleurs sur son insistance que le jeune cavalier du Rohan avait accepté l’aide d’un jeune assistant dans ses déplacements et ses besoins quotidiens .

La patience… voilà bien un mot qu’Aelyn s’évertuait à répéter à longueur de journée au jeune homme qui en manquait pourtant cruellement. En tant que guérisseuse elle voyait des progrès encourageants tandis que Learamn ne regardait que les semaines et les mois que duraient encore la convalescence. Pourtant l’amélioration de son état était bien réelle , la jeune femme avait fait des véritables miracles au vu de la situation désespérée. Le pied du capitaine désenflait progressivement et la plaie se cicatrisait lentement. Tout n’était qu’une question de patience.

Ses insomnies chroniques étaient sans aucun doute également liées aux pensées qui ne cessaient de tarauder son esprit , en particulier une fois le soleil couché ; allez savoir pourquoi , peut-être la nuit n’était-elle pas de si bon conseil après tout. Ces pensées obsédantes , entêtantes , destructrices allaient , partaient et revenaient sans interruption , causant sur leur passage de véritables désastres psychologiques.  Tout le monde s’accordait à dire que pour pouvoir se rétablir dans les meilleurs conditions Learamn devait bien se reposer , ce n’était pas tout à fait ce qu’il faisait. Ses nuits étaient bien trop chaotiques et entrecoupées pour pouvoir lui permettre de récupérer sérieusement et tout au long de la journée  il était plus fatigué et excédé qu’en voie de guérison.

Le jeune capitaine changea plusieurs fois de positions sur sa couche , en quête de la posture idéale pour pouvoir enfin s’endormir ; en vain , c’était peine perdue. Il reste donc un moment allongé, les yeux grands ouverts dans l’obscurité . Dehors un rayon de lune éclairait très faiblement la capitale du royaume . Dans la pénombre Learamn balayait sa chambre du regard bien qu’il n’y voyait pas grand chose , comme s’il craignait qu’un démons des ombres ne surgissent de la nuit pour l’attaquer , lui pauvre homme affaibli et incapable de se défendre. Il ne sut combien de temps il passa à se mouvoir ainsi sous son édredon , cela paraissait juste trop long à son goût ; beaucoup trop long . Au bout d’un moment il abandonna sa quête de sommeil , celle-ci paraissait vaine .  

En jetant un coup d’oeil par la fenêtre il put constater que l’aube se profilait et que d’ici une heure ou deux le soleil illuminerait à nouveau Edoras et le Château d’Or.  Learamn fronça alors le nez en humant l’air de la pièce ; de toute évidence son odeur corporel était loin d’être des plus agréables. Il avait grandement besoin d’un bain . Le capitaine ne devait pas attendre une seconde plus pour se rendre aux salles d’eau , le trajet risquait d’être plutôt long et éprouvant et le jeune officier ne tenait pas à croiser d’autres soldats . Car oui il avait honte , honte que des guerriers opérationnels puissent voir la déchéance de leur supérieur ; sûrement était-il aussi jaloux de ces hommes en pleine forme qui pouvaient servir dans les rangs . Avec un gémissement le cavalier rohirrim se saisit de ses béquilles  et se leva doucement de son lit. Après avoir prit des habits propres  il claudiqua jusqu’au couloir et prit la direction des salles de bains qui étaient situées à quelques centaines de mètres de sa chambre ; autant dire une véritable épreuve pour l’infirme. Il frappa à la porte de la chambre du page qui se trouvait à côté de la sienne ; celui-ci devait sûrement être encore dans son lit. Le jeune adolescent s’empressa de s’habiller sommairement ; il avait des consignes claires : il devait accompagner le capitaine dans tout ses déplacements . Quant à Learamn il avait aussi reçu des instructions strictes ; il ne devait jamais sortir seul et le jeune homme préférait ne pas y désobéir car il valait mieux affronter une cohorte d’orques que de subir la foudre d’une Aelyn en colère. Le page était un bon garçon , gentil , poli et serviable qui remplissait bien sa fonction d’autant plus que ces derniers temps la compagnie de Learamn n’était pas des plus joyeuse ; mais le blessé , lui , aurait préféré être seul.

 Il avançait tout en priant il ne savait quelle divinité pour croiser le moins de monde que possible sur son chemin.  Une bonne dizaine de minutes plus tard et après une véritable expédition faite de longs corridors interminable il arriva en vue de la porte d’entrée des salles de bain. Ce n’était pas trop tôt ! Et dire qu’il y avait encore le chemin inverse à faire pour retourner dans ses quartiers ; enfin au moins il sera propre.  

Il franchit le seuil et se dirigea doucement vers une des salles où il avait l’habitude de se lever , une petite pièce avec un bassin de taille modeste . On y était relativement tranquille et le matin l’eau y était bien chaude.  C’est alors qu’il entendit plusieurs voix s’approcher de lui , plusieurs personnes se dirigeaient vers sa position et ne tarderaient pas à croiser le capitaine. Diantre ! Tout ce qu’il voulait éviter. Affolé Learamn tourna la tête dans tous les sens comme s’il cherchait une cachette à proximité car il était trop tard pour faire demi tour . Le capitaine sauta littéralement derrière la porte d’un vestiaire, en emportant le jeune page avec lui ,  au mépris de sa blessure . Les hommes qui arrivaient marchaient vite comme s’il voulait rapidement sortir de cet endroit ; ils dépassèrent la position où se cachait l’officier sans le remarquer. Ce dernier attendit que le “danger” s’éloigne et que leurs voix ne soient plus audible pour sortir de sa cachette. Ah ! Qu’il était triste de voir un jeune officier autrefois preux et fier être réduit à devoir se cacher à la vue des hommes de la troupe.  Learamn lâcha un juron grossier et poursuivit son chemin.
Il arriva sans autres encombres à la salle de bain qu’il affectionnait particulièrement ; la perspective d’un bon bain chaud lui mit un peu de baume à son coeur détruit .

-Attends moi ici.
fit simplement Learamn au jeune page en entrant dans la pièce.

Avant de se déshabiller le jeune homme voulut vérifier si l’eau était bien à une bonne température , il boita donc jusqu’au bassin et prenant appui sur ses béquilles il se pencha.

C’est alors qu’il remarqua qu’il n’était pas seul dans la pièce puisqu’un corps se trouvait sous la surface . Un corps inerte. Sans hésiter une seconde Learamn lâcha ses fidèles compagnons de marche et sauta dans l’eau , s’il n’avait pas eu l’esprit occupé par ce sauvetage il aurait pu d’ailleurs remarquer que l’eau était bel en bien chaude. Il saisit la personne en danger sous les aisselles et  la hissa sur le rebord . Alors qu’il sortait lui aussi du bassin pour voir si l’individu vivait encore ou si le sauvetage avait été inutile il put constater d’un rapide coup d’oeil qu’il s’agissait d’une femme . Il s’approcha d’elle au plus vite et nota qu’elle respirait encore ; Learamn émit un soupir de soulagement : elle était en vie.  Vivante certes mais dans un état tout de même loin d’être enviable ; les Valars seuls savaient combien de temps elle avait pu passer inconsciente sous l’eau.  Elle avait besoin d’aide et d’une aide provenant d’une personne compétente .

-Va chercher Dame Aelyn ! Vite !
Cria Learamn à l’adresse du page

Des bruits de pas précipités se firent entendre de l’autre côté de la porte tandis que l’officier reprenait son souffle en fixant la jeune femme nue et inconsciente étendue quelques mètres devant lui . Mais que diable faisait-elle là? Depuis quand les femmes venaient se laver dans les bains de la garde? Comment s’était elle retrouvé dans cette position pour le moins dangereuse? Accident ou agression?  Autant de questions primordiales en attente de réponses.  Au vu de ses traits elle ne semblait pas venir du royaume ; les femmes du Rohan avait le teint et la chevelure beaucoup plus claire. Avec cette peau mate et ses cheveux sombres , la jeune femme semblait venir de plus loin , peut -être l’Est lointain . Une Orientale était donc retrouvée et sauvée in extremis au petit matin dans les bassins de la garde: la situation était si incohérente qu’elle semblait absurde.

C’est alors qu’elle ouvrit les yeux et releva lentement la tête ; visiblement elle n’avait pas les idées encore très claires. Elle observa un long moment son sauveur avant de balbutier le grade du jeune homme pourtant dépourvu d’armure ou d’un quelconque signe distinctif et elle tenta aussi de prononcer le nom de l’officier qu’elle connaissait mais qui lui échappait.
Décidément Learamn passait d’étonnement en étonnement ; d’où le connaissait-elle?

-Ca..capitaine Learamn Madame . fit finalement le principal interessé.

L’Orientale , si c’en était bien une , n’eut point le temps de répondre puisqu’Aelyn et le page entrèrent en trombe. Alertée par l’adolescent la compagne du vice-Roi analysa rapidement la situation et couvrit la jeune femme passée si près de la noyade . Elle demanda à Learamn ce qu’il s’était passé  sur un ton décidé et quelque peu abrupt mais dans lequel il n’y avait aucune once de  méchanceté. La guérisseuse envoya ensuite le jeune page avertir le Vice-Roi Mortensen et commença à prendre soin de la miraculée.

-Je n’en ai pas la moindre idée Dame Aelyn
, plaida Learamn , je suis venu ici pour me laver et je l’ai trouvé inconsciente dans le bassin. Je ne sais ni qui elle est ,ni comment elle s’est trouvée là , ni d’ailleurs d’où elle me connaît.

Les paroles étaient bien adressés à la compagne du Vice-Roi mais c’étaient aussi des questions indirectement adressés à l’Orientale. Allez savoir si elle avait l’esprit assez clair pour les saisir ;au moins elle parlait le Commun et le dialogue était donc possible.

La situation nécessitait d’être éclaircie au plus vite . Et dire qu’il voulait simplement prendre un bain de bon matin….

#Learamn #Aelyn
Sujet: Un rendez vous avec le destin
Gallen Mortensen

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Rechercher dans: Les Champs du Pelennor   Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Un rendez vous avec le destin    Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 29 Avr 2015 - 13:02
La puissance de la gifle surprit le Vice roi, il faut bien l'avouer. Mais la réaction de son Aelyn était tellement logique. Par les valars, en colère elle était d'un charme fou, Gallen avait presque envie de stopper sa diatribe d'un baiser passionné et de rire à gorge déployée ensuite. Mais ce n'était pas ce genre de situation. Le poids du protocole enchâssait les jeunes gens, et Gallen devait combattre mais Aelyn ne pouvait pas le comprendre. Puis l'annonce tomba telle la foudre: un enfant. Gallen ouvrit la bouche mais aucun son ne sortit. D'ailleurs Aelyn ne lui donna d'ailleurs  pas l'occasion. Puis elle l'embrassa comme il le désirait : fougueusement, il lui rendit son baiser. Et digne comme Eowyn elle partit la tête haute rejoindre la délégation rohirrim. Gallen resta un instant estomaqué . Puis il admira la grâce et la force de sa compagne. En fait Aelyn lui avait donné une nouvelle raison de vaincre, il devait vivre pour se faire pardonner et ... un enfant , jamais il ne s'était posé cette question. L'image de Farma s'imposa un bref instant, il balaya mentalement ses égarements et pour se rassurer, joua au fier à bras

il lança à la cantonade

"Ah les Dames du Rohan "

Des rires crispés répondirent à la boutade

Gallen fixa les yeux gris d'Erco et ajouta d'un ton apparemment taquin

"je ne peux pas te laisser seul avec Aelyn, elle serait insupportable"


Mais le regard du Vice roi trahissait une forme de désarroi. Erco acquiesça simplement d'un signe de tête rapide. Oui il s'occuperait du mieux possible d'Aelyn en cas de malheur.

Gallen prit une longue aspiration puis il talonna Lars. Erco en tant que temoin avança à pieds à ses cotés. Le vice roi sentit le stress de l'écuyer à ses cotés, Gallen lui sourit. Arrivés au centre de l'arène improvisée, Gallen descendit avec souplesse et remit les rennes de son étalon au jeune écuyer. Il lui sourit à nouveau. Il fixa alors Erco il se saluèrent d'un signe de tête respectueux et l'ancien comte d'Esgaroth rejoint Aelyn parmi la délégation rohirim. Gallen observe la reine du Rhun, au delà de la beauté froide de cette souveraine, c'est son emprise sur ses hommes qui surprend le Vice roi.

Le champion du Rohan ose un regard furtif vers Aelyn . Par les valars qu'elle est belle. Puis Gallen ferme un long instant les yeux. il laisse un mur invisible se construire autour de lui. Sa perception du monde environnant augmente, le vent est plus fort, la lumière plus forte, le ciel plus bleu. Le rohirrim est déjà dans son duel. Au contraire du public Mortensen est incapable de se rendre compte de la durée étonnante de l'attente. Puis il les voit puis ressent la cavalcade presque désespérée. Il reconnait au fur et à mesure les armures identiques de celles de Rokh. Ainsi il veut faire une entrée fracassante. Gallen a un sourire fugace, il est néanmoins déçu , il avait  envisagé une entrée en matière plus raffinée. Mais peu importe...

Et Gallen comprend un peu tard que le cavalier de tête ne s'arrêtera pas. Avec précipitation le champion du Rohan sort Kaya. Le choc des lames est puissant . C'était une attaque pour tuer. Déséquilibré Gallen s'affaisse , il effectue une roulade pour de redresser. Avant qu'il ait pu comprendre cet assaut surprenant, son adversaire est sur lui. Et il ne prend pas de gant. Gallen est obligé de se mettre en défense. Une dizaine de passe oblige le rohirrim à reculer. La surprise passée, le vice roi bloque les attaques furieuses de son assaillant. Il campe sur ses appuis. Jamais Rokh n'a fait preuve d'une telle précipitation. Gallen ne comprend pas , cette stratégie est suicidaire contre lui. D'ailleurs Gallen commence à prendre l'avantage, un véritable mur de lame se dresse contre son adversaire qui commence à son tour à reculer. il n'est pas acculé mais à ce rythme il ne tiendra pas longtemps. Et un autre élément interpelle Gallen , la puissance des coups est inférieure aux duels antérieures, Rokh a t-il décidé de ne pas se mettre à fond au début de leur combat. Etrange , pourtant la manière de bouger est identique mais quelque chose est différent... Puis c'est un maelstrom qui s'empare de l'arène, les deux délégations se retrouvent au milieu du terrain , séparant maintenant les deux combattants. Eokar est à coté de son vice roi l'épée dégainée, vociférant, ordonnant aux gardes de protéger Gallen. Inquiet , le champion du Rohan cherche du regard Aelyn qui est juste à coté protégé par Erco armé lui aussi d'Amdir. Mais lui est calme attendant en guerrier expérimenté la suite des événements.... Gallen sourit de nouveau à Aelyn pour la rassurer. Encore plongé dans le regard Emeraude de sa compagne, il entend la voix mélodieuse mais ferme, habituée d'être obéie de la reine Lyra. A sa stupéfaction, les soldats rhuniens se mettent à genoux. Interloqué d'un signe de la main il ordonne à ses hommes de rester calmes. Et Gallen découvre que c'est une femme qu'il a combattue. Un échange apparemment tendu démarre entre la reine et la jeune femme. Et la sentence tombe : Rokh est mort. Gallen reste un instant interdit, son regard croise de nouveau celui d'Aelyn. Puis il hurle

"Stop , pas de vagues, je vais régler cela avec La reine Lyra, aucun d'entre vous n'intervient"

Eokar s'interpose, Gallen d'un ton sans réplique séchement

"C'est un ordre, retournez à la cité blanche"


et il ajoute

"j'irai avec Dame Aelyn "

Il a besoin de se retrouver avec Aelyn et surtout après son agression il veut plus  laisser seule
"Amenez nos chevaux"

Malgré l'étonnement le jeune écuyer amène les 2 montures. Gallen avant de suivre la délégation orientale indique à Erco

"Si nous ne revenons pas, déclenche les enfers mon ami. Informe la cité de ce qui se passe."

Erco répondit juste

"Je n'aime pas cela Gallen, je viens avec toi !!"


Gallen répondit juste

"Pas cette fois mon ami, c'est le vice roi qui doit y aller. Toi couvre mes arrières. Et prépare une bière fraiche"

Gallen faisait de l'humour mais il avait peur il doit bien l'avouer, pas de mourir mais peur pour Aelyn pour son pays en cas de conflit.

Aelyn était plongée dans un mutisme inquiétant. Lors du court trajet vers la tente de Lyra , Gallen réussit à se rapprocher de sa compagne à lui prendre la main et à lui glisser

"Tout ira bien mon amour"

Ils arrivèrent à destination. ils furent introduits sans ménagement dans les appartement de la reine. Et Gallen découvrit le corps de sa némesis. Il en fut troublé. Aelyn put remarquer le tremblement de ses mains

Puis l'interrogatoire commença

Lyra pensait qu'il avait tué Rokh. si le situation n'était pas aussi grave il en aurait hurlé de rire. Il caressa rapidement la main gauche d'Aelyn et lui sourit fugacement de nouveau et avança

Sa voix de stentor se répercuta dans l'enceinte

"Je me présente Gallen Mortensen, Vice roi du Rohan , champion du Rohan. En effet dans mon pays lorsque l'on accuse une femme et un homme, on se présente et l'accusé fait de même"

Gallen sentit l'air crépité

"Reine Lyra, je n'ai pas d'alibi et je n'ai pas à vous en donner. Et ceci pour plusieurs raisons. Tout d'abord je suis Vice roi du Rohan et cela justifie mon silence sur mes faits et gestes. En revanche reine Lyra vous avez fait de ce duel un événement politique, vous croyez vraiment qu'en tant que vice roi de ma contrée j'aurai pris le risque de bafouer l'honneur rohirrim.

Ensuite je suis champion du Rohan, garant des valeurs du Rohan et le meurtre n'en fait pas partie

Ensuite je suis le compagnon de dame Aelyn ici présente. En effet elle porte des traces de strangulation mais si vous connaissez un minimum Rokh ce dont je ne doute pas , vous savez qu'il est ... était incapable de tels agissement. Au passage accusez encore une fois ma compagne et votre garde d'élite ne suffira pas à m'empêcher de vous trancher la gorge. Ce n'est pas une menace c'est un fait Majesté. Scrutez leurs regards il le savent tous

Ensuite je suis un rohirrim et un rohirrim n'humilie pas son ennemi

Enfin car je suis un guerrier et que je pleure en cet instant la mort indigne d'un autre guerrier et qu'à contrario je passerai par le fil de l'épée ceux ou celui qui m'a empêché de prendre ma revanche contre cet homme que je respectais en tant que personne et guerrier

Voilà pourquoi majesté je n'ai pas tué Rokh, ni ma compagne . Vous êtes intelligente, vous savez lire au travers des paroles et juger les femmes et les hommes, vous savez que mes paroles portent le sceau de la vérité. Si vous voulez transformer ce drame en acte politique , les enfers s'empareront de vous Reine Lyra sachez le"

Gallen recula de quelques pas , fustigeant du regard les gardes prêts  à en découdre. Le vice roi aurait préféré ce genre de confrontation , mais il commençait à percevoir les exigences politiciennes de son rang. Il ajouta juste vers la femme qu'il avait combattue

"C'est donc vous! Je sais que vous ne voulez pas l'entendre en ces instants mais vous avez compté pour lui"


Le vice roi savait que la femme allait réagir mais cela faisait écho à sa dernière conversation avec Rokh, cette femme était la raison principale de son changement en plus de son voyage à Aldburg. Gallen vigilant se tenait près d'Aelyn , prêt à vendre chèrement sa vie.

#Erco #Aelyn
Sujet: Un rendez vous avec le destin
Gallen Mortensen

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Rechercher dans: Les Champs du Pelennor   Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Un rendez vous avec le destin    Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 8 Avr 2015 - 15:34
Gallen était plongé dans l'inspection de sa plus vieille amie Kaya. Il passa la nuit à l'observer. Il entendit les feux du campement s'allumer, le rohirrim sentit la chaleur des foyers l'atteindre. Il plongea de temps en temps son regard acéré dans les feux incandescents. Il ne leva jamais le regard contre les guerriers qui passaient devant lui mais aucun ne le provoqua. Il semblait d'une certaine manière l'accepter comme on accepte un chien ou un enfant. Gallen eut la surprise de voir une femme aux atours somptueux lui amener un plat chaud il reconnut les armoiries de la reine Lyra. Le rohirrim prit hâtivement le bol et remercia d'un signe de tête la femme qui déjà se dirigerait vers la plus imposante des tentes du campement. Gallen se rassit donc contre la pierre. Son contact froid le rassure presque. il trempe ses lèvres dans le breuvage, celui-ci est épicé mais le goût loin d'être désagréable. d'un regard circulaire, le vice roi observe le campement qui se prépare à la nuit. Ce qui surprend le Vice roi est la quiétude des lieux , lui qui a passé sa vie dans sa vie dans des campement de guerriers est surpris. Chacun sait ce qu'il doit faire c'est le cas chez les rohirrim mais il semblerait que les rhuniens le réalisent avec un sens  raffinement développé, oui c'est cela le raffinement. décidément Gallen découvre un peuple bien plus complexe et moins sauvage que les rumeurs qui courent sur son compte.

Gallen regarde ensuite le ciel sombre, il aperçoit Minas Thirith au loin tel un écrin étincelant. Puis le bruit des chevaux derrière lui le berce et le vice roi s'endort , les images de ces duels précédents en mémoire , mais à son grand étonnement un beau visages bordé de boucles blondes s'impose à lui: Aelyn.


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Gallen se réveille presque en sursaut. L'aube arrive. Quelques guerriers lui lancent des regards sombres mais rien de plus. Gallen s'harnache , il est prêt au combat. Il frotte son casque au panache blanc pour que les rayons du soleil naissant le fasse briller. Le rohirrim laisse ses yeux s'habituer à la luminosité  en observant les jeux de couleurs sur les façades d'albâtre de la capitale du Gondor. Puis il a la surprise de voir sortir une troupe par la porte principale de la ville. Immédiatement il reconnait l'étendard : Le Rohan.... Gallen s'avance vers la délégation de son pays natal. il découvre alors les principaux seigneurs du Rohan venus pour le mariage. Ils arborent tous les armoiries ancestraux des dresseurs de chevaux. Gallen les accueille d'un sourire franc, bien que le champion du Rohan  se demande comment l'annonce du duel ait pu transpirer dans les murs de Minas Thirith, pourvu qu'Aelyn l'ignore.

A leur tête le seigneur Eokar , un vieux guerrier Seigneur du Nord du Rohan, que le Vice roi respecte profondément. Le vieux guerrier à la barbe grise et aux épaules larges scrute du haut de sa monture le jeune Vice Roi et de sa voix digne d'une tempête l'interpelle

"Majesté, un rohirrim ne peut pas se battre seul, son peuple se doit d'être là". Puis il descend de son destrier avec maestria malgré son âge avancé.

Le champion du Rohan acquiesce d'un signe de tête rapide. Puis Eokar hurla

"Amenez le "

Et un jeune page se fraie un chemin et Gallen découvre Lars harnaché prêt à aller à la bataille, la selle du roi Folcyne  sur son dos puissant.

Eokar commente uniquement

"Un rohirim doit venir  sur un lieu de duel à cheval"


Puis il s'approche de Gallen et lui dit en souriant

"Tuez le , pour le Rohan, majesté"

Gallen découvre alors le lieu de son duel qui a été préparé dans la nuit par les rhuniens. Les 2 camps se mettent de chaque cpté. Le vice roi ressent le tension dans l'air. Il doit utiliser cette atmosphère pour se libérer, il calme sa respiration ferme un instant les yeux . Oui il est prêt , son regard est enflammé et il monte sur Lars , le jeune page lui transmet son casque. Gallen eut un pincement au cœur il aurait aimé que Eothain son jeune écuyer soit là pour ce combat mais c'est ainsi.

Gallen attendit patiemment, il plongeait comme toujours dans sa bulle. Puis la reine Lyra arriva avec sa suite. Mortensen fut surpris il ne pensait pas qu'elle était si belle, et d'un tel charisme. Au tout cas son autorité ne faisait aucun doute. Gallen comprit alors que Rokh combattrait pour sa reine et sa contrée. Une raison de plus pour le battre mais Gallen n'avait aucune raison de reculer

Le vice roi talonna Lars , lorsqu'il entendit du brouhaha à quelques dizaines de mètres de lui. Et il la vit, son regard bleu cobalt, rencontra son regard vert émeraude. par les valars elle était d'une beauté à couper le souffle. Puis le regard de Galllen s'assombrit

"Mais ce sont des ecchymoses sur ton cou Aelyn ??"

Et il se tourna vers le compagnon d'Aelyn qui n'était autre qu'Erco Skaline. L'ambassadeur avait encore les séquelles de son combat de la veille

"Erco tu m'avais promis de la protéger par les valars !!"

Le ton de Gallen était sévère, il poursuivit

"Et c'est ce que tu as fait mon ami apparemment mais qui sont ces chiens ,"

Erco leva les mains d'impuissance puis ses yeux gris délavés se portèrent sur l' arène du futur combat, il prononça alors

"Tu n'es pas obligé de faire cela Gallen , tu es un des plus grand guerrier que je n'ai jamais vu, tu n'as rien à prouver !!"

Seul Erco pouvait parlé ainsi au Vice roi. D'ailleurs Gallen constata une crispation parmi les rohirrim présents; comment l'ambassadeur pouvait s'adresser ainsi au Vice roi .....

Gallen répondit calmement à son ami

"C'est ainsi, je suis ainsi, Erco tu le sais. En revanche je serai honoré que tu sois mon témoin , mon Ami"

Erco scruta un instant le leiu du duel, les yeux dans le vague et réponduit enfin

"Je désapprouve Gallen, mais au nom de notre amitié , j'accepte d'être ton témoin "

Puis enfin Gallen fixa Aelyn et il découvrit ce qu'il craignait : son appréhension, son amour et sa colère mais c'est sa peur de le perdre qui lui renvoyait sa propre peur de la perdre qui lui fichait la frousse, il la fixa donc...

Il la trouva plus belle que tout et il attendit car Aelyn était une Dame du Rohan, et une Dame du Rohan parle lorsqu'elle le doit tout comme Dame Eowyn et Dame Aelyn était de cette trempeà n'en pas douter  ce n'était pas la compagne du Vice roi du Rohan pour rien.

#Eokar #Aelyn
Sujet: Des jours avec et des jours sans...
Aelyn

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Rechercher dans: Les Maisons de Guérison   Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Des jours avec et des jours sans...    Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 4 Avr 2015 - 23:16
Il fallut bien l'aide d'Erco pour aider Aelyn à se relever de son agression, peinant à retrouver son souffle, encore à demi-asphyxiée, les jambes tremblantes et la tête totalement vidée. Au "ça va ?", elle ne répondit que par un vague hochement de tête.
Puis elle croisa le regard de son "sauveur"... non, cet homme aussi avait une promesse de mort dans les yeux, la même folie de tuer et de détruire, dirigée contre elle. Encore. La jeune femme ouvrit la bouche dans un cri qui ne sortit pas avant d'être brutalement rejetée sur le côté par Erco qui lui épargna ainsi la charge mortelle de l'assaillant.
Cette fois, elle ne se fit pas prier, puisant dans des forces dont elle n'aurait jamais soupçonnées l'existence, elle se remit sur ses jambes et se précipita vers la sortie. Mais rapidement, elle se rendit à l'évidence, au vu de la puissance du combat qui avait lieu, elle ne pouvait pas se permettre de rester trop longtemps à découvert, si Erco n'arrivait pas à distraire son adversaire quelques secondes, c'en était fini d'elle. Elle n'atteindrait pas la porte. Alors dans sa hâte, elle se glissa dans une alcôve, recroquevillée sur elle-même dans le coin le plus sombre, priant qui voudrait bien l'entendre. Elle voulait de nouveau sentir le poids rassurant du poignard du sa mère à son flanc. Elle voulait de nouveau serrer ses fils dans ses bras. Elle voulait avoir encore l'occasion de parler à Gallen, de l'embrasser aussi. Elle voulait retrouver son pays et, si c'était son destin de mourir jeune, au moins mourir dans les plaines qui l'avaient vu naitre et non au milieu d'une cité de pierres étrangère. Elle voulait tout. Tout mais surtout que ce cauchemar cesse.

Ne pouvant voir sans révéler sa position, elle ne pouvait qu'entendre le fracas du combat et en deviner la violence inouïe. La peur battait ses oreilles au rythme effréné de son cœur, pourtant elle entendait tout jusqu'au moindre crissement des chaussures de cuir sur le sol de pierres immaculées. Sa gorge, loin d'être apaisée, lui donnait l'effet de déverser du métal en fusion de la bouche au poumons. C'était, avec le bruit du combat, la seule chose dont elle avait encore conscience dans l'état de choc dans lequel elle se trouvait.
On l'avait déjà menacé, trop souvent à son goût, et parfois elle avait eut peur pour sa vie, bien trop souvent aussi... Mais jamais elle n'avait été aussi près de la frontière fragile qui la séparait du monde des morts. Quelques secondes auparavant, elle avait sentit sa dernière heure arrivée. Elle avait vraiment cru, tout son être avait cru en sa mort inéluctable. Mais pourtant elle était là, bien vivante, et chacune de ses terriblement douloureuses respirations étaient là pour lui rappeler. Et elle priait pour qu'Erco et ses deux gardes aient eux aussi cette chance.

Un immense bruit retentit soudain dans toutes les Maisons de Guérison, roulant sur les murs comme le grondement du tonnerre. Il y eut des cris, une cohue, un chaos aussi bref que terrifiant pour la jeune femme toujours recroquevillée dans sa minable cachette. Aelyn put saisir quelques mots. La Garde de la Cité. Les combats avaient finalement attirés des alliés... n'est-ce pas ? Finalement l'ancienne guérisseuse s'extirpa de l'alcôve avec lenteur et méfiance. Elle ressemblait à un animal effrayé, échevelée, la gorge d'un rouge soutenu qui commençait déjà à faire place à des tons plus violacées, les yeux écarquillées et nerveux... C'est ainsi qu'Erco la retrouva. Et alors qu'il l'aidait de nouveau à se relever, elle s'agrippait à son avant-bras si fort qu'elle aurait pu lui faire mal, comme un marin tombé à la mer en pleine tempête s'agripperait à une corde lancée par ses camarades. Ce ne fut que quand elle fut debout qu'elle se mit à trembler et trembler, trembler si fort que tenir sur ses jambes lui demandait un effort titanesque.

"Ca va dame Aelyn ?"

« Je... »

Non, bien sûr que non ça n'allait pas... Mais elle n'avait pas envie d'entendre cette vérité de sa propre bouche. Elle ne finit pas sa phrase, se concentra à prendre de grandes et longues inspirations. Il fallait qu'elle se calme, c'était une question de vie ou de mort. Il fallait que ses battements de cœur ralentissent que l'adrénaline retombe, c'était vital. Pendant ce temps, Erco tentait de la mener vers la sortie pour éviter la garde mais c'était peine perdue.
Il fallut alors expliquer, réexpliquer et de nouveau expliquer, ce qui s'était passé, ce qu'ils avaient vu, et répondre de nouveau à de multiples questions dont Aelyn était bien incapable de connaitre les réponses. En tout quatre officiers de la garde vinrent l'interroger, confronter ses réponses avec les autres témoins, et un finalement pour lui dire que ses gardes du corps avaient été pris en charge et qu'ils avaient de fortes chances de s'en sortir. Cette seule nouvelle eut le don d'apaiser un peu la jeune femme. Mais elle était épuisée, tout était flou et elle ne voulait que rentrer chez elle. Elle ne se sentait plus en sécurité entre ces murs et s'accrochait à Erco comme s'il était la seule chose au monde capable de la maintenir en vie.
Quant aux gardes de la Cité, ils se trouvaient dans une situation très embarrassante. On avait tenté d'assassiner la compagne d'un haut dignitaire du Rohan, un allié rien de moins, et entre les murs d'un des bâtiments les plus mythiques de la Cité Blanche. Erco, heureusement, par son statut d'ambassadeur, parvint à accélérer les choses si bien qu'on lui permit de partir une fois qu'un guérisseur l'aurait examiné. Ce fut vite réglé.

Après cela, Erco l'escorta jusqu'aux appartements qu'elle partageait avec la vice-roi du Riddermark. Aelyn constata vite que Gallen n'était pas rentré et ne réussit pas à dire si elle se sentait furieuse ou soulagée de son absence. Puis elle se tourna vers le nouvel ambassadeur. Elle savait qu'elle devrait lui en être reconnaissante, qu'il lui avait sauvé la vie rien de moins mais au lieu de ça elle fit le tour du propriétaire, barra toutes les portes et toutes les fenêtres d'un geste fébrile et, sans un mot, alla s'enfermer dans la chambre, refermant le battant au nez de l'ancien comte.
Alors elle fit la première chose qui lui vint à l'esprit, de dévêtit entièrement et jeta avec fureur ses vêtements maculés de sang dans l'âtre froid de la cheminée. Puis elle se plongea dans l'eau glacée d'un bain, tout pour retirer de son corps la moindre trace de ce qui venait de se passer. Elle se frotta la peau jusqu'au sang, marquant ses bras et son cou déjà abimés de grandes tâches rouges brûlantes. Toute la pression retomba et la fière rohirrim se mit à sangloter comme une petite fille en position fœtal, incapable de s'arrêter de pleurer, étouffant ses gémissement de douleur et de terreur dans l'eau, sa trachée écrasée la torturant à chaque spasme.

Une demi-heure entière passa avant qu'elle ne fut totalement calmée. Elle s'extirpa de la baignoire, enfila une robe propre et, sans se soucier de ses cheveux encore dégoulinant se laissa tomber sur le lit. Elle devait attendre Gallen, lui expliquer mais elle était si épuisée qu'elle sombra en quelques minutes dans un sommeil agité.

#Aelyn
Sujet: Des jours avec et des jours sans...
Aelyn

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Rechercher dans: Les Maisons de Guérison   Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Des jours avec et des jours sans...    Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 23 Fév 2015 - 0:13
Aelyn suivit des yeux le départ de la jeune servante . Elle profita des instants qui suivirent, de la paix des lieux, du bruit de fond du personnel afféré dans une agitation rassurante et d'un mélanges d'odeurs familière... jusqu'à ce que la vieille folle ne refasse irruption dans la pièce ! Sitôt qu'elle ouvrit la bouche, le pauvre Merlin... non, Merin, s'était recroquevillé sur lui même comme pour contrer une déferlante. Cette femme qui lui arrivait à peine au menton et qui, quelques minutes auparavant, était le centre de ses moqueries, semblait maintenant lui flanquer une frousse bleue. Mais, aux constatations d'Aelyn, il y avait de quoi ! Par les Méaras, qu'elle était heureuse d'avoir appris la médecine auprès de sa douce et calme tante Elwyn plutôt qu'avec cette furie qui n'avait visiblement pas toute sa tête dans le même bâtiment. Aussi clairvoyante qu'elle puisse être, elle était tout bonnement effrayante quand elle s'y mettait !
Après avoir copieusement insulté le jeune homme sur sa fainéantise, son incompétence, son caractère volage et accusé de tous les maux de la Cité, la mégère lui arracha le remède des mains et en aspira une grande goulée dans un bruit écœurant de succion qui eut tôt fait de retourner l'estomac encore fragile de la pauvre Aelyn. La jeune femme se força a respirer longuement par le nez et se demanda si, finalement, elle n'aurait pas mieux fait de simplement rester couchée au fond de son lit et dormir jusqu'à ce que ça passe.
Enfin, la vieille chouette apposa son approbation et sortie comme si tout était le plus normal du monde. Mais il fallut bien plusieurs minutes à Aelyn pour calmer son haut-le-cœur et plus encore pour se décider à boire elle-même le remède.

La jeune femme passa le nez au-dessus du bol, humant le parfum et en devina rapidement la composition. Elle haussa un sourcil. Elle ne s'attendait pas vraiment à ça mais... au point où elle en était même un remède aussi basique ferait l'affaire. Et ça ne pouvait pas lui faire de mal, bien au contraire ! Quant au pauvre Merin, le garçon semblait envisager sérieusement de prendre la clé des champs dans l'instant de peur que la vieille ne rebrousse chemin et ne le retrouve dans les parages.
Les deux gardes à la porte échangèrent un regard qui en disait long sur ce qu'ils pensaient de ce lieu, qu'ils auraient plus facilement qualifié d'asile de fous si on ne leur en avait montré que les occupants. En bons rohirrim, ils haussèrent les épaules, jugeant que, de toute façon, ils étaient fous ces gondoriens, puis reportèrent leur attention sur leur tâche.

Au bout d'un long moment, Aelyn commença à réellement se sentir soulager. Les maux qui l'accablaient depuis le matin refluaient enfin et elle avait bon espoir de pouvoir rentrer très vite. Elle laissa aller son dos contre le mur de pierres blanches dont la fraicheur était une véritable source d'apaisement sous cette chaleur estivale.
Pour éviter au jeune Merin un silence gênant et se changer les idées, elle l'interrogea sur les Maisons de Guérison, leurs fonctionnements et toutes les questions qui lui passaient par la tête, ce à quoi le jeune homme répondait de bon cœur, presque avec enthousiasme, si ce n'était ces coups d'œil fréquents vers la porte comme s'il craignait qu'un dragon n'y fasse une entrée. ou alors était-ce pour guetté le retour de cette servante, Eirien ?

Cependant, la discussion tourna court quand l'un des gardes quitta son poste d'observation pour aller au devant d'un individu suspect. En entendant l'interjection, la jeune dame se pencha en avant sur son siège pour tenter de voir le visage de l'interlocuteur. Son autre garde se rapprocha d'elle, lui assurant que ce n'était rien, juste un petit contrôle pour s'assurer que tout allait bien. Aucune raison de s'inquiéter, vraiment. Aelyn acquiesça machinalement tout en continuant d'essayer d'apercevoir le visage de l'autre homme. Mais, à dire vrai, elle ne se faisait pas tant de soucis. Qui s'en prendrait à elle après tout ? De toutes les cibles potentielles de la Cité, elle était des moindre. De tous les dignitaires, son statut était celui de moindre valeur. Officiellement, elle n'était même pas grand-chose.
Pourtant, un frisson remonta son échine lorsqu'enfin elle croisa le regard de l'individu. Elle avait l'impression d'avoir été brusquement plongée dans une bassine de glace. Cet homme faisait froid dans le dos. Il avait l'air normal pourtant, un physique banal, des vêtements classiques, mais quelque chose chez lui faisait retentir toutes les cloches d'alarme de la jeune femme. Etrange. Aelyn détourna le regard et chassa la sensation d'un revers de pensée, préférant s'en référer à la logique.  Logique qui lui assurait qu'elle n'avait aucune raison de s'inquiéter.

Le jeune soldat se tourna vers eux , visiblement incertain de la procédure à suivre. Aelyn s'apprêtait à faire un geste pour qu'il laisser aller l'individu. Elle n'eut pas le temps. Brusquement, tout s'accéléra. L'homme sortit  une lame de fortune d'elle ne savait où et, avec une précision chirurgicale, l'enfonça profondément  dans le flanc si brièvement exposé du pauvre garde. Les yeux d'Aelyn s'écarquillèrent et sa bouche s'ouvrit dans un cri d'horreur muet. Comme au ralenti, elle distingua le clou s'extirper de la chair de son garde du corps, chuter et rebondir dans un tintement sur le sol de pierre immaculé. Un battement de paupière plus tard et tout les protagonistes formaient une mêlée indistincte. Et Erco... Erco ?! Que faisait-il là ?! Erco faisait barrage entre elle et l'assaillant. Ou les assaillants... Elle ne voyait pas, elle ne comprenait pas. La soudaine panique obstruait ses sens.
Le plus jeune de ses soldats se tenait à terre, la main pressée sur la plaie de son abdomen qui déversait un flot inquiétant de sang sans parvenir à endiguer l'hémorragie. Et si la pointe avait touché le foie ? Ou un rein ? De là où elle se trouvait, au milieu de cette confusion dont elle était le centre, elle n'était sûre de rien. Et son cerveau n'arrivait pas non plus à comprendre la situation. Même maintenant, elle n'arrivait pas à envisager qu'elle puisse être la cible. Tout son esprit se rebellait contre cette idée.

Directement pourtant, ce n'est pas vers la porte qu'elle se précipita, mais vers l'homme à terre. Ses réflexes de guérisseuse semblaient être seuls à avoir survécu au choc de la situation plutôt que le plus élémentaire instinct de survie. Elle ne vit pas l'homme qui se précipitait vers elle jusqu'à ce qu'il rentre en collision avec Erco qui, de nouveau, s'interposa. Le monde autour n'était plus que cris de terreur et ruée vers la sortie des patients paniqués. La jeune femme se mit à trembler violement. Son esprit lui hurla de courir, de fuir. Mais où ? Où se mettre à l'abri dans une ville inconnue et qui, subitement, se révélait hostile. Et son garde  recroquevillé au sol dans son propre sang, l'autre face au premier assaillant, Erco, au second...

- Mettez Aelyn à l'abri ! cria ce dernier dans le tumulte

Mais il y avait peu de monde pour mettre l'ordre en application. Le jeune apprenti guérisseur était resté pétrifié à l'exact place où il discutait avec la Dame du Rohan quelques minutes auparavant. La jeune servante, elle n'avait pas la moindre idée où elle se trouvait... Quant aux autres, dans le chaos ambiant, difficile de savoir qui pouvait bien prêter attention à ces cris. Quant à la concernée, elle ne pouvait simplement rien faire de plus que rester à genoux à côté du soldat blessé, sans pouvoir bouger.
Tout était flou, fragmenté. Le second rohirrim tomba derrière elle, la faisant faire volte-face. L'assassin, débarrassé de son adversaire, chargea à grandes enjambées dans sa direction. Dans son regard, elle était déjà morte. Aelyn chercha frénétiquement à son flanc son poignard que pourtant elle ne portait pas. Elle allait mourir ! L'instant suivant, le tueur était fracassé au sol après une douloureuse rencontre avec le mur. Elle ne croyait pas connaitre l'homme qui venait de lui sauver la vie mais c'était une véritable force de la nature.

Brusquement, le chemin vers la sortie venait de se libérer. Dans la confusion, une minuscule ouverture s'offrait à elle.  Elle se précipita mais le gémissement de douleur de son garde à terre fit lâcher ses jambes. Elle ne pouvait pas l'abandonner. Elle ne pouvait pas laisser quelqu'un mourir pour elle. Elle refusait. Jamais !
Gallen allait être furieux, fut la première pensée à lui traverser l'esprit, aussi impromptue puisse-t-elle être. Qu'elle aurait aimé qu'il soit là. Elle voulait qu'il soit là. Elle n'aurait jamais dû sortir sans lui...
Puis elle se dirigea, ou plutôt se traina entre les jambes des combattants, jusqu'à celui qui avait prit un coup à la tête. Il respirait. Peut-être une commotion et sans aucun doute un tympan perforé. Puis elle se dirigea vers le premier touché, à demi à quatre pattes. Il était encore conscient et ne comptait pas lui faciliter la tâche. Chaque fois qu'elle faisait un geste vers la plaie de son flanc, il chassait sa main avec plus de violence. Mais elle refusait obstinément son injonction de fuir et de le laisser là. Sa voix fut bien vite trop faible pour les protestations et son teint prit une nuance cendreuse. Il perdait trop de sang.

« - Ma Dame, je vous en prie..., tenta-t-il encore. C'est notre travail à Harund et moi de risquer notre vie pour sauver la vôtre. Si vous mourrez ici, ça n'aura servi à rien. Vous devez vous mettre à l'abri. Vite !... »

Son plaidoyer se perdit quand, à bout de force, il sombra dans l'inconscience également. La pression sur la plaie se relâcha et, de nouveau, la blessure déversa le sang. Pourtant, Aelyn s'efforça d'arrêter l'écoulement et maintenir la pression sur la plaie de ses deux mains, terrorisée. Elle arriva finalement à arracher un bout de tissu qu'elle glissa dans la plaie et fit son office. L'hémorragie était jugulée. Pour l'instant.

Trop accaparée, elle ne sentit qu'une demi-seconde trop tard la présence menaçante dans son dos. Et lorsque qu'une paire de mains poisseuse se refermèrent sur sa gorge, elle n'eut pas le temps d'un cri que déjà l'air lui manquait. Ses mains ensanglantées ne lui offraient aucune prise sur celles tout aussi maculées de son agresseur et toutes ces tentatives pour s'extirper de la prise se soldèrent par un échec. Ses oreilles se mirent rapidement à siffler, sa vision à noircir et se brouiller. Elle parvenait à peine à distinguer le dos d'Erco sans parvenir à l'appeler à l'aide. Elle était stupide... En désespoir de cause, elle chercha à tâtons, avec la frénésie des dernières forces, un moyen de s'échapper. Par miracle, ses doigts se refermèrent sur le clou de charpentier qui avait été la première arme. S'agrippant à ce dernier espoir de survie, elle balança son bras en arrière en direction de l'homme qui la tenait à sa merci. Hélas le miracle ne dura pas. Affaiblie et en mauvaise position, elle se révéla incapable le toucher. Elle avait peur. Elle ne voulait pas mourir, pas comme ça, pas maintenant... Elle suffoquait et des larmes de terreur dévalaient ses joues. Autour d'elle le monde devint silencieux. Même le sol ne semblait plus offrir d'appui stable.

Aussi soudainement qu'elles l'avaient agrippées, les mains desserrèrent leur étaux. Le premier son qui revint à ses oreilles fut le hurlement de son agresseur. Une immense bouffée d'air s'introduit dans les poumons de la jeune femme comme autant de lave en fusion, et pourtant salutaire. Puis une violente quinte de toux la secoua toute entière. Sa gorge écrasée sous la pression peinait à reprendre ses fonctions. Même déglutir lui donnait l'impression d'avaler du fer rouge. Recroquevillée sur elle-même, les bras tremblant, elle n'arrivait pas à reprendre la pleine mesure de ce qui l'entourait. Pourquoi l'homme avait-il lâché prise ? Ou plutôt qui l'avait arraché à elle ? Dans sa tête tout se bousculait, tournait, sifflait. Allait-elle simplement mourir là, assassinée sur le sol sacré des Maisons de Guérison, seule, loin de ses enfants et sans Gallen à ses côtés... Elle avait aimé Hengest de toute son âme mais elle n'était pas prête à le rejoindre dans le monde d'Après.

#Aelyn
Sujet: Des jours avec et des jours sans...
Aelyn

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Rechercher dans: Les Maisons de Guérison   Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Des jours avec et des jours sans...    Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 10 Jan 2015 - 20:26
[ Ei, je sais que t'avais dit que tu préférais les rp court mais je me suis un peu emballée, si tu veux tu peux zapper directement au paragraphe où elle arrive aux Maisons de Guérison Wink ]

Aelyn s'éveilla ce matin-là dès que Gallen se glissa hors de leur lit. Elle se sentit immédiatement fatiguée et nauséeuse. Son ventre la faisait souffrir et sa tête tambourinait violement. Elle resta les yeux fermés alors que le vice-roi s'en allait à son rendez-vous officiel avec le Haut-Roi du Royaume Réunifié. Elle sentit les doigts de son compagnon effleurer son dos et la cicatrice qui l'ornait, et ses lèvres sur les siennes. Elle laissa échapper un léger soupire de contentement, les yeux toujours clos. Puis elle attendit d'entendre son pas s'éloigner et quitter le logement qui leur avait été attribué. Sitôt la porte claquée, elle laissa échapper un long gémissement de douleur étouffé dans son oreiller.
Il y avait eu la chaleur de la veille, le stress de ne pas être à la hauteur, la nourriture au banquet, la fête du soir... et cette foutu bière naine qui n'avait améliorée son état. Son malaise était suffisamment puissant pour qu'elle maudisse Gallen entre ses dents. Mais quelle idée... !
La jeune femme prit une grande inspiration et tenta de se lever d'un coup, mais à peine assise, une brusque bouffée de chaleur et le sifflement caractéristique  de ses oreilles lui signalèrent que ce n'était sans doute pas la meilleure façon de s'y prendre dans son état actuel. La jeune femme enfouit son visage dans ses mains en attendant que ça passe. Elle avait beau chercher dans ses souvenirs, elle n'avait pas souvenir d'avoir été aussi mal la dernière fois... Finalement, après longues inspirations, elle parvint à se lever, les jambes un peu faibles.

L'ancienne guérisseuse de métier passa un long moment dans la baignoire à tenter de chasser le malaise avant de se décider d'en sortir, ne sentant aucune amélioration. Elle s'habilla et se coiffa rapidement et sortit finalement prévenir son escorte, deux jeunes soldats alertes et fiables, de leur départ. Ceux-ci commençaient d'ailleurs à s'inquiéter de ne pas la voir arriver, elle qui leur avait pourtant fait part de son souhait de partir tôt pour visiter le plus de lieux possible, mais aucun d'eux n'avait osé ne serait-ce que frapper à sa porte pour s'assurer que tout allait bien.
Comme à son habitude, elle les salua chaleureusement et les remercia de leur présence avant d'exposer son changement de programme. Elle était un peu pâle et l'un d'eux s'en inquiéta immédiatement et fit un pas vers elle.

« - Tout va bien Ma Dame ? Vous semblez souffrante. Voulez-vous que j'aille chercher un guérisseur ? »

Son collègue lui donna un coup de coude au flanc. Evidement, demander à une guérisseuse de lui faire mander un collègue pour une petite faiblesse, ce n'était guère diplomate. Certains l'aurait peut-être même prit pour une injure... Mais Aelyn était trop mal pour ça et était presque tentée d'accepter l'offre. Elle se contenta pourtant de sourire et secoua négativement la tête dans un geste lent.

« - Non, ça ira merci. En revanche, je crains, messieurs, que notre visite touristique ne se fera pas aujourd'hui. Mais il est vrai que je me sens... un peu faible. Si vous pouviez m'escorter jusqu'aux Maisons de Guérison, ce sera amplement suffisant. Je ne suis pas infirme, je peux me déplacer en personne. »

Les deux hommes hochèrent fébrilement la tête.

« - Bien sûr Ma Dame. »

Elle avait bien prévu de se rendre aux Maisons de Guérison de toute façon mais elle avait espéré y aller en temps que collègue, par simple curiosité professionnelle, et certainement pas en tant que patiente, mal et affaiblie. Déjà elle sentait que le peu de distance qui les séparaient des guérisseurs allait lui sembler une éternité de marche...

« - Oh et... S'il vous plait messieurs, pas un mot au Vice-Roi, je ne tiens pas à ce qu'il s'inquiète pour si peu. Il a tant de choses à faire bien plus importantes... mais il serait bien capable de tout lâcher rien que pour s'assurer par lui-même que tout va bien. »

Chaque fois qu'elle tombait malade, même si c'était rare, elle faisait de son mieux pour le dissimuler à Gallen. Les souvenirs de Farma étaient encore bien trop frais dans son esprit et elle ne voulait pas qu'il s'alarme au moindre rhume.

Le chemin vers les Maisons de Guérison fut, comme elle l'avait pressenti, long et pénible. Sa tête lui tournait moins et l'étau qui lui enserrait le crâne depuis le réveil avait un peu relâché son étreinte, mais la fatigue, les crampes et les nausées, elles persistaient. Les gardes, prévenants malgré leur état d'alerte, prenaient soin de simuler quelques arrêts de vérification inutiles pour lui laisser le temps de souffler sans avoir besoin de le réclamer. Elle leur en fut gré de ménager sa fierté.
Finalement ils arrivèrent devant ces bâtiments mythiques de la Cité Blanche, nommés maintes fois dans les histoires et les chansons du Riddermark, là où la vierge guerrière qui avait vaincu le chef des Nazgûl avait laissé l'épée pour devenir guérisseuse. La jeune rohirrim resta un moment à admirer l'architecture de ces pierres immaculées et emplir ses poumons des odeurs qui lui étaient, il n'y avait pas si longtemps encore, familières.

« - Inutile de m'accompagner plus avant messieurs, ici je ne risque rien. » annonça-t-elle aux gardes.

« - Impossible ma Dame, le Vice-Roi a été formel, on ne vous lâche pas d'une semelle. Il nous ferait trancher la gorge si nous vous laissions ne serait-ce que quelques minutes à la merci de n'importe quel criminel ! Et je n'ose imaginer ce qui nous arriverait si nous avions permis qu'il vous arrive malheur ! Vous êtes sa compagne, vous ne pouvez rester sans protection ! » argua celui-là même qui s'était inquiété pour sa santé un peu plus tôt.

Son collègue, plus rigide, lui offrit de nouveau un coup de coude pour son manque de déférence mais abonda en son sens.

« - Je crains ma Dame que cet imbécile n'en ait pas moins raison sur le fait qu'il est de notre devoir de vous suivre partout où vous allez. Les Maisons de Guérison n'en sont pas moins un lieu ouvert à tous et propice aux attaques. »

Aelyn soupira.

« - Soit... Mais faites-vous discrets, je ne suis pas là pour une visite officielle. »

Sur cette mise au point, elle rentra et demanda un remède contre les maux de tête et de ventre. La personne qui l'accueillit sembla la reconnaitre aussitôt et s'exécuta au pas de course après s'être profondément incliné. On la fit patienter dans une petite pièce à l'écart, qui pouvait se fermer d'un rideau, sans doute là où l'on examinait les patients.
Les Maisons grouillaient d'activités. Les guérisseurs et guérisseuses faisaient des allers et retours, leurs aides et leurs apprentis courraient ça et là chercher ce que leurs maîtres leur réclamaient et revenaient les bras chargés. Les patients arrivaient la mine basse et repartaient souvent le visage plus léger. Les servantes, quant à elles, vaquaient à leurs tâches au mieux en esquivant avec adresse toutes ces personnes.

Enfin, un vieux guérisseur arriva d'un pas claudiquant, dans ses mains un bol fumant de ce qui devait être le remède demandé. Personne ne l'avait examiné, sans doute savaient-ils déjà ce qu'elle avait été ?

« - Dame Aelyn, c'est un honneur de vous avoir entre nos murs. Le Gardien des Maisons de Guérison est au beau milieu d'une opération pour l'instant et n'a pas pu venir à vous saluer personnellement. Je suis Ylas, l'un des maîtres guérisseurs, pour vous servir. Voici le remède que vous avez demandé. Mais peut-être conviendrez-vous qu'il serait plus sage de vous faire examiner par un confrè...  »

Tout en parlant, l'homme avait offert le bol à Aelyn. Celle-ci inspira profondément au dessus du récipient.

« - Mais... c'est de la sauge ! » s'insurgea-t-elle.

D'un geste instinctif, elle rejeta violemment le bol devant elle comme s'il l'avait brûlée. Il s'écrasa par terre dans un brut sourd, répandant son contenu sur les dalles blanche. Le bois se fendit dans un craquement. Les gardes devant la porte bondir à l'intérieur, alertés. Un long silence figea la scène. Ylas regardait la jeune femme avec des yeux écarquillés de stupeur. Et Aelyn, pauvre Aelyn, était rouge de honte et de gêne.

« - Oh non ! Je suis désolée ! Je... C'est... Je suis vraiment navrée !!! »

Oubliant son rang, elle tomba à genoux pour essayer d'éponger les dégâts. Soudain, le vieux guérisseur éclata de rire et se hâta aussitôt de relever la jeune femme mortifiée.

« - Je vous en pris, Dame Aelyn... Ce n'est rien. Je crois que je comprends parfaitement... Veuillez me pardonner, j'aurais dû m'en douter. Ne vous occupez pas de ça, ce n'est rien. Je vais vous faire préparer un autre remède et une servante va venir s'occuper de ça. »

Il lui adressa un sourire compréhensif mais, tétanisée par son geste, Aelyn se contenta de hocher la tête sans même ouvrir la bouche. Les deux gardes se regardèrent, indécis quant à ce qu'il fallait faire puis finir par hausser les épaules et se remettre en poste.

Une cavalcade se fit entendre dans le couloir et un apprenti échevelé apparu dans l'embrasure de la porte.

« - Maître Ylas ! Maître Ylas ! Votre patient vient de se réveiller ! Il hurle pour qu'on le laisse sortir ! Il a manqué d'étrangler Annie quand elle lui a demandé de se recoucher ! »

« - Merin, par l'Arbre Blanc, un peu de tenue devant notre patiente de marque ! J'arrive. » puis il se tourna vers Aelyn en s'inclinant « Veuillez excuser mon apprenti, Dame Aelyn, il est encore jeune. Je vais vous envoyer quelqu'un pour vous examiner si vous le permettez, en attendant, mettez-vous à l'aise. »

Et il fit immédiatement volte-face. En chemin, la jeune femme l'entendit héler une servant :

« - Eirien, mon petit, pourriez-vous passer un coup de serpillère dans cette pièce s'il vous plait. Et ré-arranger votre robe... et aucune impertinence, cette dame est la compagne du vice-roi du Rohan. »

Et c'est donc avec un sourire désolé qu'Aelyn accueillit la jeune servante.

#Aelyn #Ylas
Sujet: Diplomatie parallèle
Aelyn

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Rechercher dans: Minas Tirith - Le Haut de la Cité   Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Diplomatie parallèle    Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 16 Juin 2014 - 1:20
[Suite de : Une histoire s'achève, une autre commence]

A l'abri des murs de pierre, il faisait tellement plus frais, c'était un délice. La jeune femme remercia les soldats qui les avaient escortés puis se hâta à l'intérieur pour changer de tenue. Sa robe lui plaisait beaucoup et elle espérait avoir l'occasion de la remettre en de plus fraiches occasions mais là, elle était vraiment de trop. Cela pris du temps car il fallait défaire tous les nœuds qu'elle avait patiemment attachés plus tôt et ce à chaque épaisseur de tissus. Elle entendit dans son dos Gallen donner congés au Capitaine avant de fermer la porte. Elle était venue à bout de la première épaisseur, restait la longue robe de soie blanche qui elle aussi avait de multiples attaches. Elle entendit Gallen bouger, se changer et se déplacer mais, trop absorbée par un nœud particulièrement coriace qui cédait enfin, sursauta en sentant ses bras se refermer sur elle. Un long frisson lui parcouru l'échine quand il posa ses lèvres dans son cou. Elle lui sourit à travers le miroir avant de se laisser aller contre le torse nu et reposer sa tête sur la large épaule derrière elle. Parfois elle se demandait si c'était le nombre de mariage arrangé qui rendait la noblesse allergique aux marques d'affection comme elle avait pu le constaté dans la journée au milieu de couple qui ne se regardaient qu'à peine et évitaient tout contact physique. Fort heureusement, Gallen n'était pas comme ça. Elle continua à regarder leur reflet dans le miroir, une main posée sur la joue de son compagnon.
Il commença par lui donner sa bénédiction pour le collier, cela l'étonna car habituellement il n'en parlait simplement pas. D'un autre côté, elle le dissimulait souvent sous ses vêtements. Cela la toucha qu'il accepte aussi facilement le souvenir de son prédécesseur. Elle murmura un "merci" très bas mais fut coupée par un autre baiser qui lui fit fermer les yeux.

"Je crois, non je sais que je t'aime dame du Rohan"

Aelyn rouvrit brusquement les paupières. Son regard d'émeraude intercepta le cobalt dans le reflet. Depuis le début, elle s'était contentée des preuves implicites, des gestes et des actes qui parlaient pour lui et lui disaient toute son affection. Jamais encore il n'avait prononcé ces mots. Et pour être honnête, elle ne pensait pas les entendre avant longtemps. Il y avait une telle certitude dans le regard bleu maintenant, une telle affection. Une grande bouffée d'émotion la submergea, lui nouant la gorge. Elle était incapable de parler, de répondre. Pour peu elle pleurerait. Elle se blottit un peu plus contre lui jusqu'à ce qu'il ne finisse par s'éloigner.
Elle profita de l'interlude pour enfiler un chainse très léger azur clair par dessus lequel elle passa un bliaut d'un bleu profond aux longues manches fendues, rehaussée d'une ceinture argentée. Et lui reprenait le plus naturellement du monde :

"Il va falloir former Eofyr et Eogast, si tu le permets je serai honoré de le faire"

Comment pouvait-il annoncer ça sur un ton si léger ? C'était une demande importante ! Il avait vraiment décidé de la surprendre aujourd'hui ! Aelyn laissa échapper un petit rire heureux. La jeune femme se rapprocha de lui, prit le fier visage entre ses mains et l'embrassa. Ses yeux reflétaient toute son émotion, brillant un peu trop peut-être.

« - Je t'aime Gallen Mortensen, Vice-roi du Riddermark... mon Gallen. N'en doute jamais... Tu as fait de moi la plus heureuse des femmes de Terre du Milieu en me gardant à tes côtés. »

Elle prit un temps pour savourer le moment puis reprit :

« - Mes fils t'adorent, tu es un modèle pour eux. Et tu es l'idole d'Eofyr. Il ne jure que par toi. Tu l'entendrais parler dans ton dos. Gallen par ci, Gallen par là... J'en serais presque jalouse, mon fils va finir par te préférer à moi ! »

Les jumeaux n'avaient aucun souvenir de leur père, ils étaient bien trop jeunes quand Hengest était tombé. Maintenant qu'Aelyn était devenu la compagne du vice-roi, il était devenu ce qu'il y avait de plus proche d'un père pour eux... Le fait qu'il soit également un héro ne gâchait d'ailleurs rien aux yeux des deux gamins. Elle lui lança un regard espiègle.

« - Dans ces conditions, comment, dis-moi, pourrais-je refuser de te faire cet "honneur" ? C'est une tâche je ne confierais à nul autre. »

Peu de temps après, le rohirrim lui expliqua en quelque mot le programme du lendemain. Se balader en ville pourquoi pas ? Evidement, avec Learamn. Dans les premiers temps de leur relation, cela l'avait agacé d'avoir un garde du corps quand elle souhaitait sortir, après tout elle s'était débrouillée toute seule pendant des années. Maintenant elle avait appris à s'y faire et puis, pour être tout à fait honnête, avec tous ces représentants de pays pas vraiment alliés et toute cette profusion de richesses pour attirer les détrousseurs, Aelyn ne se serait pas plainte d'une présence rassurante à ses côtés... Mais quelque chose la chiffonnait. Si Learamn allait avec elle, qui veillerait sur Gallen ? Assurément, il y avait d'autres gardes très compétents pour l'accompagner. Elle s'inquiétait vraiment trop !

« - J'irais peut-être visiter la Maison de Guérison et admirer l'Arbre Blanc si les températures sont plus clémentes qu'aujourd'hui, mais en t'en fais pas, je ne prendrais aucun risque. J'espère que tout se passera bien avec le Haut-Roi. »

Pendant ce temps, Gallen entreprit de sortir de ses affaires un petit tonnelet de bière naine et un coffret en bois qu'Aelyn ne se souvenait pas avoir déjà vu. Dedans était logé quatre coupes d'argent magnifiques à la forme étrange. Mais l'explication que Gallen lui offrit ne l'éclaira pas beaucoup. Gardiens des flammes ? Quelles flammes ? Etait-elle sensé comprendre ? Elle chercha dans sa mémoire une référence à ce mystère dans leurs conversations mais ne trouva rien. Il ne lui laissa pas le temps de s'interroger et sortit une coupe d'or pour elle.
Aelyn le regarda ensuite trouer la porte avec un coupe-papier, fier comme un gamin. Il riait. Jamais elle ne l'avait vu aussi joyeux. Elle se demanda vaguement ce qui s'était passé pour le transformer comme ça, pas qu'elle s'en plaignait, loin de là. Elle tenta bien d'afficher une mine sévère devant ces gamineries mais au lieu de le réprimander pour avoir abimé le logement qui leur avait été gracieusement offert pour leur séjour, elle se laissa gagner par l'hilarité de son compagnon et l'accompagna dans son rire en le couvant du regard. Cela faisait tellement de bien.
Personne ne lui avait rien reproché de son attitude ou de sa naissance de la journée, le Roi d'Arnor avait apprécié les cadeaux du Riddermark, Gallen lui avait avoué son amour et rien ne pouvait être plus parfait. Cette journée était au delà de toutes ses attentes.

On frappa enfin à la porte. Cela ne pouvait qu'être qu'une personne : l'ambassadeur Erco Skaline.

« - Monsieur l'Ambassadeur. » salua la jeune femme en souriant.

Elle dévisagea l'autre homme tandis qu'il faisait de même. Elle lui adressa un sourire chaleureux et continua :

« - C'est un réel plaisir de pouvoir enfin vous rencontrer. J'ai beaucoup entendu parler de vous, en bien croyez-moi. Ma source, elle coula un regard amusé vers Gallen, a toujours été très élogieuse à votre sujet. »

Gallen donna à chacun sa coupe. Les deux hommes tendirent leurs flammes d'argent pour trinquer, Aelyn les rejoint de sa coupe d'or ciselé.

« - Au Rohan ! répéta-t-elle en portant le gobelet à ses lèvres. Puisse-t-il prospérer encore longtemps. »

La bière était d'excellente qualité, sans doute la meilleure qu'elle ait eut l'occasion de goûter mais bien plus forte aussi. Elle avait intérêt à surveiller sa consommation.

#Aelyn
Sujet: Un retour douloureux (Passé)
Aelyn

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Rechercher dans: Aldburg   Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Un retour douloureux (Passé)    Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 14 Juin 2014 - 15:17
Tous les jours, les deux guérisseurs se relayaient auprès de la Dame d'Aldburg. Le temps s'égrainait lentement, une journée après l'autre, suivant le même schéma. Ils lui donnaient des remèdes, prenaient soin d'elle, la forçaient à faire ses exercices et surtout s'assuraient de sa sécurité à chaque crise. Bien qu'ils aient convenus au départ de lui laisser des périodes de tranquillité sans surveillance, il n'en était plus question. La dernière fois avait faillit tourner à la catastrophe.
La jeune femme, n'ayant plus de toit au dessus de sa tête et plus de temps à elle pour s'occuper des réparations, avait fini par se voir attribuer une chambre dans l'aile des serviteurs où elle logeait avec ses enfants. Les garçons continuaient à passer leurs journées en ville, s'occupaient des chevaux et de leur écurie avant de vaquer à leurs propres occupations, ne revenant dans la demeure du Maréchal qu'aux heures de liberté de leur mère.
A chaque fois que c'était possible, la petite famille se réunissait dans leur petit jardin, devant leur maison en ruine, malgré le froid. Ils récupéraient le peu qu'il leur restait de leurs affaires, jouaient ensemble ou se racontaient leurs journées. Parfois même ils allaient chevaucher à l'extérieur des murs de la ville, recevaient de la visite de la part de membres de la famille... Tout ce qu'il fallait pour oublier que les mauvais moments, le manque d'argent et la perte de leur maison. Tout ce qui les rendait heureux, ensemble.

***
La première fois qu'elle revit Gallen, elle se trouvait au chevet de Farma et discutait avec Maître Rihils devant une tisane comme ils avaient prit l'habitude de le faire depuis que la jeune femme avait insistée pour prendre soin de son amie également. A ses côtés elle tenait évidement plus le rôle d'assistante que de guérisseuse mais il fallait avouer qu'ils n'étaient pas trop de deux parfois pour gérer la pauvre femme. Et, même, pour ne pas dire surtout, psychologiquement. La Dame dormait maintenant à poings fermés et les deux guérisseurs faisaient le point. C'est à ce moment-là qu'entra le Maréchal. La conversation mourut dans l'instant. Les yeux de la rohirrim s'écarquillèrent d'horreur devant le triste spectacle qu'offrait Gallen. Il était pratiquement méconnaissable, tenant plus du mort que du vivant. C'était à se demander par quel miracle il tenait encore sur ses jambes. Il n'était que plaies mal cicatrisées, peau brûlée et regard vide d'épuisement intense. Et il avait considérablement maigri.
Il tenait serrer un objet dans son poing comme si sa vie en dépendait. Il le donna au maître guérisseur : l'antidote pour Farma. La clé sa guérison... du moins était-ce ce qu'ils pensaient.


"Je te hais Gallen, j'ai tout perdu à cause de toi. Mon enfant, mon père"

Plusieurs jours avait passés, Gallen comme Farma avaient montré une très nette amélioration de leur forme physique. Mais la santé mentale de Farma ne s'améliora pas. Pire, de jour en jour elle sombrait un peu plus. La présence de son époux, loin de lui être bénéfique, ne faisait qu'attiser sa colère démesurée. Il n'était pas rare de l'entendre hurler contre Gallen à s'en briser la voix, quelque soit l'heure du jour ou de la nuit. Mais ce soir-là, trop ahurie par la violence de son amie, Aelyn resta tétanisée, incapable de réagir pour retenir la main de Farma à temps. La gifle claqua furieusement. Jamais elle n'était allée aussi loin... Il fallu d'ailleurs quelques secondes à la guérisseuse avant de revenir de sa surprise. Le Maréchal avait déjà tourné les talons. Le visage torturé de Gallen resta gravé dans son esprit. Finalement elle se leva d'un bond, et s'interposa devant l'autre femme qui tentait de rattraper le maréchal, visiblement pour se jeter sur lui. Aelyn en venait à gronder son amie comme l'on réprimanderait une enfant capricieuse.

« - FARMA ! Arrête maintenant ! Calme-toi !... On a déjà parlé de tout ça ! Pourquoi... Il était venu prendre de tes nouvelles ! Il a fait tout ça pour te ramener un antidote ! Ce que tu viens de faire... c'était cruel ! »

Elle aurait pu arguer que le bébé n'était d'ailleurs pas que le sien ou tout autre raisons logiques... mais elle avait déjà épuisé et répété à l'infini tous ses arguments depuis qu'elle veillait sur Farma et se lassait de s'acharner à lui faire entendre raison. C'était peine perdue. D'ailleurs la seule réponse de la concernée fut de bouder à la façon d'une adolescente contrariée en l'accusant de la détester, le dos tourné... pour finalement retourner à la comptine qu'elle chantonnait depuis le début de la journée. Comme si rien n'était arrivé. Aelyn était en colère et révoltée de la façon dont Farma traitait son époux... mais elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, ce n'était pas vraiment sa faute, c'était la maladie qui rongeait son esprit qui la rendait ainsi. Une maladie qu'elle était incapable de soigner pas plus que Rihils qui était pourtant bien au dessus de son niveau.
Elle échangea un regard qui en disait long avec le meilleur guérisseur du Riddermark, les choses allait de mal en pire. Elle perdait espoir de voir un jour l'état de Farma s'améliorer. Quant à Gallen, elle avait énormément de peine pour lui. Elle ne pouvait pas comprendre cette partie de Farma qu'elle entrevoyait à chaque nouvelle crise. Ne voyait-elle donc pas sa chance ?! Son époux était rentré. Il était vivant et il était rentré pour elle avec de quoi la soigner. Il se souciait d'elle et ne voulait que sa guérison... et elle le traitait pire qu'un chien, l'accablait de paroles blessantes et lui imputait tous ses maux. Même en tant que simple témoin, c'était terrible à voir.

Un peu plus d'une heure plus tard, Aelyn sortit de la chambre. Farma s'était enfin endormie. Plus ses crises étaient violentes, plus longtemps elle dormait, si bien qu'elle passait les trois quart de ses journées à crier et dormir. Et là, elle venait de passer une autre frontière. Comme un rituel, Aelyn ferma les yeux et prit le temps de deux grandes respirations.  Elle avait pris très vite cette habitude à chaque fois qu'elle quittait cette pièce. Cela lui permettait de passer à autre chose l'espace d'une sortie et ne pas imposer son angoisse à ses enfants. Elle ouvrit les yeux et tomba pratiquement nez à nez avec le Maréchal. Avachi sans force contre le mur, visiblement bien trop ivre, il l'apostropha sèchement en se redressant avec peu d'élégance, instable sur ses appuis.

"Comment va-t-elle? Elle me hait toujours. Elle a raison, d'une certaine manière, je suis un monstre je le sais. Tu ne sais pas ce que j'ai fait. Mes nuits sont remplies des cauchemars de mes actes"

Et soudain tout se mit en place dans la tête de la guérisseuse. C'était la culpabilité qui interdisait à Gallen de répliquer. C'était la raison pour laquelle, depuis le début, il acceptait l'attitude de son épouse sans broncher. Elle allait répondre sans même savoir encore quoi, quand l'homme tenta de se détacher totalement du mur. Bien évidement, il vacilla, amorça maladroitement un geste pour se rattraper avant de s'écrouler à moitié sur la jeune femme qui essaya de le retenir comme elle pouvait. Et enfin le barrage céda. L'homme, habituellement si fier, s'écroula en sanglots incontrôlables sur l'épaule de la jeune femme.
Patiemment, elle le laissa pleurer tout son soûl, le berçant dans ses bras comme elle l'aurait fait d'un enfant. Le pauvre homme était épuisé, à bout de nerf. Il avait visiblement vécu des choses atroces pour rapporter à Farma le remède qu'il avait confié aux guérisseurs à son retour, mais au lieu de retrouver le calme et la paix dans sa demeure, il ne pouvait que regarder impuissant sa chère épouse sombrer dans la folie. Farma était tellement cruelle avec lui, chaque mot qu'elle lui adressait n'avait pour autre but que de le faire souffrir et le blesser profondément encore et encore. Des mots qui semblaient malheureusement trouver écho dans l'esprit du maréchal qui se rendait responsable de tout et se torturait continuellement, un feu que Farma prenait plaisir à entretenir jusqu'à l'incendie. Aelyn murmura quelques paroles apaisantes en passant une main réconfortante dans le dos courbé d'épuisement physique et moral. De très longues minutes passèrent avant que le rohirrim ne puisse enfin se calmer. Il s'excusa, elle lui répondit doucement que ce n'était rien, que c'était normal, s'appuyant d'un très léger sourire encourageant.
Quand Gallen releva enfin la tête, une lueur étrange passa dans son regard.  Une lueur qu'elle n'avait pas vue depuis bien longtemps et qu'elle ne reconnu pas immédiatement. Elle n'eut pas le temps de réagir que le Maréchal l'embrassa. Ce fut comme une explosion au creux de son ventre qui balaya tout sur son passage. Son esprit s'embruma à tout ce qui n'était pas ces lèvres qui bougeaient avec fièvre contre les siennes. Combien de temps ? Depuis combien de temps n'avait-elle pas été embrassée, touchée ? Pas depuis Hengest. Une main agrippée aux cheveux blonds et l'autre à la chemise de Gallen, elle répondait avec ferveur. Elle avait oublié où ils étaient, qui ils étaient. A cet instant précis ça n'avait aucune importance. Le baiser devint plus passionné, plus désespéré aussi peut-être. Elle était tant submergée de sensations trop longtemps oubliées qu'elle ne pouvait rien analyser. Et soudain tout s'arrêta. Gallen s'éloigna d'elle en balbutiant un flot d'excuses. La jeune femme redescendit brusquement sur terre. Elle cligna des yeux, incertaine sur ce qui venait de se passer. Soudain la situation la percuta comme une gifle. Rouge de honte et de gêne, elle tenta fébrilement de remettre en place son corsage et se redonner une allure présentable. Joignant ses excuses à celle de Gallen d'une voix un peu trop aiguë, elle semblait vouloir disparaitre dans le mur contre lequel l'homme l'avait plaqué. Elle ne pouvait même plus le regarder dans les yeux. Ce fut pire encore quand, suivant le départ précipité du Maréchal elle croisa le regard indifférent de Rokh, à demi-dissimulé dans l'ombre du couloir. Il avait dû assister à toute la scène... A cette pensée le visage de la jeune femme se colora de deux teintes plus sombres. Elle était écarlate du cou aux oreilles. Y aurait-il pu avoir pire en cet instant de faiblesse qu'un tel témoin ? Aelyn aurait voulu se trouver à mille lieux de là, dans une grotte au milieu de Fangorn, n'importe où mais pas dans ce couloir. Rassemblant sa dignité et son courage pour ne pas s'enfuir en courant dans la direction opposée, elle se dirigea le plus rapidement possible, tête basse, jusqu'à sa chambre pour s'y enfermer.

Alors qu'elle atteignait le quartier des domestiques, elle manqua de percuter une vieille servante qui la dévisagea de la tête au pied.

« - Par les Méaras, ma fille, vous avez bu ?! Vous empestez l'alcool... et regardez-vous, vous êtes complètement débrayée ! »

La mégère lui jeta alors un long regard suspicieux qui manqua de la faire mourir de honte. Cherchant au plus vite une excuse valable, elle inventa le premier mensonge qui lui vint à l'esprit, les Valar lui pardonnent. Le visage d'un rouge qu'elle s'attela à faire passer pour de la colère, elle n'eut pas de mal à simuler un ton outré qui claqua dans l'air :

« - L'odeur que vous sentez est celle des médicaments, vous ne devez pas être sans savoir que l'on doit parfois mélanger des simples avec de l'alcool ! Quant à ma tenue, il se trouve que Dame Farma a fait une crise plus violente que d'habitude. Et je rajouterais que tout ceci ne vous regarde nullement ! »

Dissimulant comme elle le pouvait ses tremblements, elle contourna l'autre femme et s'enferma dans sa chambre. Ce n'est seulement qu'à se moment-là qu'elle s'autorisa à lâcher prise. Elle dû s'asseoir le temps de reprendre ses esprits.
Qu'avait-elle fait ? Embrasser le mari de son amie souffrante, le Maréchal de la Marche Est en personne et qui plus est alors que celui-ci lui faisait confiance dans un moment de faiblesse... Non non non, se corrigea-t-elle, c'était Gallen qui l'avait d'abord embrassé... Mais il était à bout de nerf, et il était ivre, et elle n'avait rien fait pour le repousser, au contraire ! Elle était fatiguée. Ce n'était pas une excuse ! Quelle folie ! Son esprit l'assaillait des images de la scène, la ravivant encore et encore. Chaque fois, elle sentait son corps s'enflammer, son visage la brûler. Elle s'aspergea la figure d'eau en espérant fuir ces visions. Les mains tremblantes, elle tentait de remettre de l'ordre dans les lacets de son corsage qu'elle avait renoués à la va-vite dans sa fuite. Ses enfants allaient rentrer, il ne fallait surtout pas qu'ils la voient dans cet état... Mais dans quelle galère s'était-elle embourbée ?!

Le lendemain, elle dû faire les cents pas devant la porte de son amie pendant cinq longues minutes avant de se résigner à entrer. Elle priait pour que Rihils soit là, tout plutôt que se retrouver seule en tête à tête avec Farma après ça. Pas tant qu'elle n'aurait pas totalement repris ses esprits. Et surtout, surtout, il fallait qu'elle s'occupe pour ne pas réfléchir ou repenser à la veille !

#Rihils #Aelyn #Farma
Sujet: [RP Resynchro]Une histoire s'achève, une autre commence
Aelyn

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Rechercher dans: Minas Tirith - Le Haut de la Cité   Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [RP Resynchro]Une histoire s'achève, une autre commence    Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 10 Juin 2014 - 4:53
Aelyn s'était enfin réveillée. Elle avait longtemps trainé au lit, encore dans les limbes du sommeil. Elle repensait aux six derniers mois qui l'avaient mené jusqu'ici. Le destin faisait parfois étrangement les choses. Toutes ces horreurs et toutes ces belles choses qui étaient arrivés en une année seulement. C'était comme vivre plusieurs vies à la fois. Mais alors qu'elle tournait et retournait son esprit, elle fut tirée de ses songes de la plus agréables des manières, les lèvres de Gallen contre les siennes. Elle sentait qu'elle ne pourrait jamais s'en lasser, c'était le baume qui apaisait ses peurs. Elle s'y abandonnait toujours avec une ferveur que d'aucun aurait qualifié d'excessive peut-être... mais peu lui importait. En 5 ans de veuvage, elle avait fini par oublier qu'elle n'était pas qu'une mère et il avait fallu Gallen pour qu'elle s'en rappelle enfin, elle n'était pas prête à l'oublier de nouveau. Qu'importe les cicatrices de son corps et de son esprit, elle l'avait accepté comme il était et caressait l'espoir de les apaiser un jour, n'était-elle pas guérisseuse après tout ? Elle sourit contre le baiser, passa ses bras autour du cou de l'ancien maréchal et l'attira vers elle.

***
Ils avaient fini par se préparer enfin, l'heure approchant. Il faisait une chaleur éprouvante ces jours-ci. Après le Rude Hiver, les saisons avaient été particulièrement chaudes. Le printemps avait semblé céder son tour au profil d'un été qui n'avait dès lors pas cessé de réchauffer la Terre du Milieu. Le climat du Gondor, bien plus chaud que celui du Rohan avait fait souffrir la jeune rohirrim dans les premières heures de leur arrivée dans le royaume. Plus habituée aux grandes plaines balayées par les vents frais qu'à la chaleur étouffante de la cité, elle s'était prise à regretter en silence d'être coincé entre les murs de Minas Tirith et non à l'air libre des Champs de Pelennor. A présent elle se sentait mieux, un bain à l'eau mentholée l'avait grandement rafraichit et elle était prête pour l'épreuve du mariage.
Du coin de l'œil, elle observa son compagnon. Elle avait sentit son regard sur elle et lui répondit d'un tendre sourire avant de reprendre ses préparatifs. Alors que le Vice Roi était déjà apprêté, elle continuait à nouer savamment les nombreux liens qui maintenaient sa somptueuse robe de cérémonie. Quelques mois auparavant, elle n'aurait jamais cru ne serait-ce que possible d'effleurer un tel chef-d'œuvre, commandé et réalisé spécialement pour l'occasion par les meilleurs artisans du Rohan. Elle se serait contenter d'une robe un peu plus modeste mais tous avait été clair, elle représenterait le Riddermark aux yeux de toutes les délégations de la Terre du Milieu, impensable de se contenter de si peu. C'était une robe dans le plus pur art rohirrim dans ce qu'il avait de plus noble, toute de soie et de lin délicat, brodée d'entrelacs dorés et de minuscules têtes de chevaux, et incrustées de fils d'argent. Si délicate qu'elle avait à peine osée l'essayer lorsqu'elle lui fut livrée. Elle mettait en valeur sa silhouette tout en dissimulant élégamment la trop grande cicatrice de son dos. Elle était parfaite.
La jeune femme se regarda dans le miroir pour juger de l'effet. Pour le reste de sa tenue, elle était restée plus sobre. Oui elle représentait les rohirrim, et les rohirrim n'étaient pas des gens noyés dans le faste et l'apparence, c'était un peuple sincère qui ne se dissimulait pas sous des maquillages et des coiffures extravagantes. Ses cheveux formaient une couronne tressée autour de sa tête, juste agrémentée de quelques fils d'argent semblables à ceux qui décorait sa robe et à son cou seul trônait l'émeraude d'Hengest. Qu'importe l'importance de sa relation avec Gallen, elle n'avait jamais pu se résoudre à se séparer de ce collier. Alors même qu'elle avait confié sans trop de difficulté la clé du coffre contenant les affaires de son ancien époux à son fils aîné. Elle avait gardé le pendentif. Il faisait partit d'elle et comme Gallen n'avait jamais exprimé le souhait de le voir disparaitre au fond d'un tiroir, elle s'autorisait à le porter encore. Elle se tourna enfin vers son compagnon, l'éclat dans ses yeux était plus sincère et flatteur que le reflet du miroir.

Avant de sortir des appartements, elle replaça délicatement le col de Gallen, s'assura d'un coup d'oeil qu'il avait bien pensé à prendre le cadeau pour la reine et lui offrit un baiser. Une main posée sur sa joue, elle tenta de lire dans ses yeux ce qu'il avait en tête.

« - Tout se passera à merveille. » affirma-t-elle doucement.

En vérité, elle n'était pas sûre de qui elle tentait le plus de convaincre, son compagnon ou elle-même. Bien qu'elle ne laissait rien paraitre, elle était horriblement stressée par cette perspective. C'était sa première véritable rencontre officielle avec les grands seigneurs et rois de l'étranger. Sa plus grande angoisse était de voir niée sa légitimité devant toutes ces personnes qui l'intimidaient et l'écrasaient de leur pouvoir. Gallen et elle n'étaient pas mariés, hérésie pour le plus grand nombre. Pour certain elle n'était qu'une maîtresse, un jouet, parfois la qualifiait-on de prostituée ou d'arriviste !  Les plus cruelles étaient sans doute ces familles nobles qui aurait rêvé voir leur propre fille au bras d'un si beau parti, pour qui la pauvre guérisseuse n'était qu'une paysanne pouilleuse qui avait profité de la détresse du maréchal pour parvenir à ses fins. Quant aux militaires, ils n'avaient guère été plus tendres... Ces insultes lui donnaient la nausée. Si à force d'effort et de patience, elle était parvenue à se faire reconnaitre du peuple du Rohan, elle devait surtout ce prodige à l'acharnement de son compagnon. Et même s'il fallait bien avouer que couper des têtes n'avait absolument rien de romantique, le combat de Gallen pour la faire reconnaitre Vice Reine à part entière et lui faire valoir la même considération qu'une épouse avait été sa meilleure motivation à ne pas simplement baisser les bras sous la violence des attaques qu'elle avait dû subir. De quelle autre preuve d'amour aurait-elle donc besoin après avoir vu cet homme se démener pour pouvoir la garder à ses côtés malgré toutes les pressions ? Un mariage aurait sans doute été plus radical mais Aelyn avait accepté le fait que Gallen n'était pas prêt pour ça. Qui l'en blâmerait après ce qui s'était passé avec cette pauvre Farma... Et maintenant il était temps d'assumer ce choix devant le monde entier.
C'était en partie à cause de cette peur qui la rongeait que la jeune femme avait préféré laisser ses fils chez eux. Les prétextes n'avaient pas manqués : la plus facile était l'importance de continuer à étudier auprès de leur précepteur mais celle qui avait eu le plus d'impact sur les jumeaux avait été de "rester tenir compagnie au roi". Ce n'était pas vraiment ce qui se passait car malgré leur faible différence d'âge avec le souverain du Rohan, celui-ci avait grandit trop vite et la différence de maturité était écrasante malgré les efforts des enfants d'Aelyn. Et les Valar savaient à quel point ils s'y affairaient ! Bien qu'Eogast s'en sorte bien mieux à ce jeu-là que son frère, Eofyr, plus guerrier et moins prompt à la sagesse... Et il était vrai qu'Aelyn elle-même prenait beaucoup sur elle pour ne pas paraitre trop maternelle avec Fendor, malgré l'intelligence et les compétences certaines du garçon, elle ne pouvait s'empêcher de voir tout autant le roi que l'enfant trop jeune et trop seul qui portait trop de responsabilités. C'était un combat de tous les instants contre elle-même pour rester à sa place face au jeune souverain.

Dans une grande et profonde inspiration, la jeune femme se força à relever la tête, détendre ses épaules et apaiser les traits de son visage. Finalement elle prit le bras offert qui la guida vers l'extérieur. Là les attendait le tout jeune Capitaine de la Garde Royale, fier dans son armure rutilante. Aelyn le salua gracieusement de la tête. Son respect pour le jeune homme s'était rapidement calqué à celui de Gallen tant celui-ci était élogieux à son sujet. Ils avaient vécu tout deux ce genre de combat qui lie par le respect et une confiance indestructible que la compréhension d'Aelyn ne pouvait qu'effleurer en surface. Un lien que seule une expérience similaire permettait de comprendre.

Gallen et Aelyn, après avoir remonté avec le reste des officiels la rue qui montait au palais, s'installèrent aux places qui leur étaient réservées. La présence de haradrim aussi proche hérissa la jeune femme tandis que celle de la Reine Lyra lui tira la chair de poule. La seule présence de cette femme suffisait à réveiller l'instinct de survie de la rohirrim. Alors que son esprit rationnel lui soufflait le ridicule de cette angoisse, son corps lui signalait qu'elle ne tarderait pas à poignarder quelqu'un dans le dos. Heureusement pour elle, elle fut rapidement divertit de son inquiétude par l'arrivée de la mariée. Elle était d'une grande beauté, digne d'une reine, pensa-t-elle bien qu'Aelyn ne soit pas la dernière à penser qu'il nécessite plus d'intelligence que de beauté pour se tenir au côté d'un roi. Mais la première impression de la princesse semblait avoir fait mouche aussi bien sur le peuple que sur les dirigeants venus assister à la noce. Tous semblaient subjugués, à raison d'ailleurs. Dinael n'avait pas l'air malheureuse de son sort visiblement, et c'était au mieux. Aelyn n'était pas sans savoir qu'il était rare dans les hautes sphères qu'on demande leur avis aux futures épouses. Et il ne manquait pas d'histoires pour conter ces terribles déconvenues, mais ça ne semblait pas être le cas de cette union.

Avant toute célébration, le Haut-Roi réclama quelques minutes de recueillement à la mémoire de toutes les victimes des tragédies qui avaient accompagnés le Rude Hiver, tous ceux qui avaient péri suite à ces horribles évènements. Aelyn aurait sans doute eu le cœur retourné à l'évocation des enfants royaux atrocement assassinés si une image plus forte que tous les autres ne s'était pas imposée à son esprit. L'espace d'une seconde, elle se revit maintenir la tête de Farma qui la fixait le regard fou, les cheveux en bataille et le visage rouge. Elle battit des paupières et l'image disparue. Elle n'en resta pas moins perturbée durant les dernières minutes de silence si bien qu'elle chercha discrètement la main de Gallen pour y glisser la sienne. Si elle était hantée par ce souvenir, elle n'osait imaginer ce qui se passait derrière les paupières closes de son compagnon. Elle sera un peu plus ses doigts pour tenter de lui transmettre un peu de réconfort.
Puis les réjouissances reprirent. On maria bien vite le couple, en moins de temps qu'il n'avait fallu à son frère pour prononcer ses vœux à son propre mariage trois mois plus tôt. Cela laissa à Aelyn un goût d'inachevé mais ne l'empêcha pas de participer à la liesse générale, le sourire aux lèvres mais avec toute la retenue qui seyait désormais à son rang. Il fut alors temps de trouver sa place dans la file interminables de dignitaires et de notables empressés de présenter leurs cadeaux.  Fort heureusement pour eux, il s'avérait que dans l'ordre défini par le protocole strict qui régissait ce genre d'évènement, le Rohan avait bonne place et leur attente ne fut pas si longue. Gallen semblait agité, il n'était pas encore habitué de ce genre d'évènement et avait toujours quelques réserves vis-à-vis du roi d'Arnor qui rendait le moment encore plus pénible. Et sa compagne ne pouvait pas faire grand chose sinon se tenir à ses côtés.

Aelyn salua d'abord Tar-Aldarion en tâchant de faire montre de la plus grande élégance et la plus grande noblesse. Sa démarche et son port naturels lui furent d'un grand secours. Puis elle fit de même avec la toute nouvelle reine, se permettant un sourire avant d'énoncer ses voeux de bonheur et de prospérité en son nom propre puisque Gallen se chargeait évidement des félicitations officielles. Elle s'écarta ensuite d'un pas vers l'arrière pour laisser le Vice Roi présenter les cadeaux du Riddermark. La broche sembla faire son effet chez la jeune reine. Sa valeur était inestimable et moins par son prix que par son histoire et sa signification. Outre le fait de représenter Eowyn, femme rohirrim, modèle entre toute, elle symbolisait également l'union du royaume d'Elessar et celui d'Eomer. Quant au Mearas... Aelyn n'en revenait toujours pas. Les Seigneurs des Chevaux étaient réservés aux Rois du Rohan exclusivement et le furent tous à l'exception de Gripoil qui fut la monture d'un Istar. C'était là un cadeau au dessus de toute valeur qui avait été le théâtre de négociations houleuses à la Cour. Mais la promesse de paix durable qui était lié à ce cadeau exceptionnel avait fini par décider les plus réticents. Les affres de la guerre avait trop violement frappé la Marche pour que quiconque puisse dédaigner la Paix, quelqu'en soit le prix à payer tant qu'il ne déshonorait pas les Rohirrim. Et c'était là au contraire un présent qui leur faisait honneur. Et un immense gage de confiance. Elle sourit intérieurement en pensant à quel point l'idée de céder un de ces précieux chevaux à un autre royaume déplairait à sa mère. Elle espérait qu'au moins l'animal serait traité avec égard et non pas comme n'importe quel poney ou mule. De toute façon, ils le sauraient assez vite, un Mearas ne saurait rester auprès d'un cavalier qui ne lui accorde pas tout son respect.
Les cadeaux présentés, le couple put se retirer après de nouvelles révérences et la répétition des vœux d'usages. Il était grand temps de se montrer aux festivités, il n'était pas encore temps de s'adresser au Haut-Roi. La chaleur était toujours harassante et Aelyn espérait trouver de quoi se rafraichir un peu à leur table.

Pour le moment tout se passait à merveille et cela allégea nettement le poids qui pesait sur ses épaules. Elle adressa un sourire lumineux à son compagnon, espérant le divertir un peu de ses soucis.

#Aelyn
Sujet: Les guérisseuses font les plus mauvaises malades
Aelyn

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Rechercher dans: Aldburg   Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Les guérisseuses font les plus mauvaises malades    Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 1 Mar 2014 - 17:52
[Tu m'en voudras pas, Gallen, d'avoir piqué ton expression pour titrer le sujet ? x)]

Aelyn observa, désemparée, le désespoir de son amie. Tous ces horribles malheurs, elle ne méritait pas ça... Elle était si pâle, si malade, si perdue... C'était un crève-cœur de la voir ainsi, elle qui avait toujours été si forte et si fière.
Patiemment, la jeune guérisseuse d'Aldburg prit le temps de remettre en place chaque élément de ce récit décousu qui lui était compté, chassant au passage d'un coup de tête compréhensif le semblant d'indélicatesse de Farma. Elle n'avait peut-être plus d'époux mais sa famille ne manquait pas d'hommes pour illustrer ces propos, elle comprenait très bien.
Peu à peu, tandis qu'elle reconstituait le puzzle, elle saisissait ce qui s'était passé en ces lieux, la présence de l'oriental et la faible estime que les gens d'ici avaient de lui. Et était-ce cette fameuse empoisonneuse que la noble gondorienne était venue voir ? Pourquoi ferait-elle une chose pareille ?

Mais bientôt quelque chose l'inquiéta bien plus que ce que lui racontait l'épouse du Maréchal. Son débit de parole était de plus en plus rapide, sa voix de plus en plus aiguë, ses yeux se perdaient dans le vide. Pour la deuxième fois, elle réclama Gallen. Puis, pendant quelques secondes, elle ne sembla plus là, totalement perdue dans un ailleurs qu'elle était la seule à voir.
Aelyn ne parla pas, la laissant revenir d'elle-même au présent en caressant les mèches blondes au dessus du front de sa vis-à-vis, elle brûlait comme le feu d'une forge.

« - Pour notre malheur, nous vivons dans un royaume où les hommes aiment tant leur pays qu'ils en oublient parfois leurs épouses. Gallen aime le Riddermark, j'en suis sûre... Mais je suis persuadée qu'il t'aime bien plus encore... Hengest me disait qu'il n'y avait pas de bataille qu'il n'accepterait de faire si cela signifiait me protéger. Et que je brûle dans les flammes du Mordor si tu n'es pas la seule chose qui importe dans l'esprit du Maréchal à cet instant même ! »

Elle essaya d'être la plus convaincue possible. A vrai dire elle ne savait rien de ce qui se tramait ni à quoi pouvait bien songer le maréchal en abandonnant sa femme dans cet état, mais tout était bon pour réconforter Farma. Dans son état c'était la seule chose à faire. Apaiser son esprit et reposer son corps.

"Je suis lasse Aelyn, si fatiguée. Où sont Thorin mon père ? Mon enfant ?? Les as-tu vus ?"

La jeune femme écarquilla les yeux de surprise avant de se reprendre très vite. Elle baissa la tête pour dissimuler son expression impuissante. La fièvre. Le délire. Appeler son époux partit au loin était une chose, réclamer des morts comme on réclame les vivants en était une autre... Si seulement elle avait su, si elle n'était pas partit, elle aurait peut-être pu faire quelque chose !

Relevant la tête avec résolution, elle parla de sa voix la plus apaisante, comme on parlerait à un enfant malade :

« - Farma... Il... Il faut te reposer maintenant, d'accord ? Tu es épuisée, ça se voit. Nous discuterons quand tu auras repris un peu de force. »

D'un geste à la fois doux mais ferme, elle força Farma à basculer sur le lit, totalement allongée. Elle arrangea les oreillers et les draps pour qu'ils la soutiennent au mieux.

« - Je vais te préparer un remède, je ne reste pas loin. Tu as bien trop de fièvre, il faut absolument la faire baisser. Surtout tu ne bouges pas. Et inutile de protester, tu m'as veillée pendant cinq jours quand j'ai été malade l'année de mes 14 ans, mon premier hiver à Edoras où j'avais été presque terrassée par une fluxion de poitrine, je te dois bien un retour de faveur. J'avais été une malade aussi récalcitrante qu'une vieille mule, tu te souviens ? »

Sur ces mots elle se remit sur ses jambes gracieusement et se dirigea vers la cheminée. Elle aurait bien évidemment veillé sur son amie qu'elle ait ou non veillé sur elle par le passé, mais elle se disait qu'orienter les pensées de son amie vers des souvenirs plus lointains l'aiderait à reprendre pied dans la réalité sans la ramener à sa triste situation actuelle. Si seulement cela pouvait lui rappeler quelques bons moments qui chasseraient l'espace de quelques minutes ses sombres pensées.
Aelyn rajouta une buche au feu pour renforcer la chaleur de la pièce et fixa un petit récipient au crochet de l'âtre. Ensuite, elle entreprit de sortir un à un les ingrédients de sa sacoche de guérisseuse pour les poser sur une petite tablette toute proche. Elle jetait fréquemment des regards vers sa malade et, par respect pour la grande guérisseuse qu'était son amie, commença à préparer sa médication sous ses yeux. Ainsi Farma pourrait voir exactement ce qu'elle utilisait, les quantités et juger par elle-même de l'efficacité de sa préparation. Et, pour une victime d'empoissonnement, elle pensait que ce serait plus rassurant. Difficile de savoir ce qui avait le plus traumatisé l'épouse du Maréchal, autant lui prouver qu'avec elle, elle était en parfaite confiance.
Des herbes pour la paix de l'esprit, des racines soigneusement choisies pour la fièvre ainsi que du coquelicot et du pavot pour la douleur physique et le sommeil. Rien d'inconnue pour Farma.

Aelyn ressentait une peine immense pour son amie. Ainsi elle attendait un enfant. Elle n'était pas au courant, elle n'avait rien vu la dernière fois qu'elles s'étaient parlées. Mais le pire de tout était de l'avoir perdu dans ces conditions. De nombreuses femmes faisaient des fausses couches, c'était très dur, mais quand elles étaient provoquées par quelqu'un de mal intentionné, quand quelqu'un avait volontairement tué son bébé... Aelyn ne pouvait que comprendre la fureur meurtrière que Farma entretenait à l'égard de la femme enfermée dans les geôles d'Aldburg. Quelle horreur ! Et personne n'était donc là pour la soutenir ? Thorin mort, Gallen partit... Et pourquoi, par les plaines du Riddermark, le maréchal était-il partit en laissant sa femme dans un tel état ? Si il y avait une chose qu'elle considérait comme acquis c'était bien l'amour que le couple se portait, alors pourquoi ? C'était à n'y rien comprendre !
Et puis il y avait Rokh, malgré ce qu'elle en savait, elle n'arrivait pas bien à comprendre pourquoi, de tous les hommes qui chevauchent sur cette terre, Gallen avait choisi cet oriental précisément pour veiller sur la vie de son épouse. Et pour le faible aperçu qu'elle avait pu avoir quelques minutes plus tôt, l'entente entre ces deux-là était à la dernière limite de la cordialité. Sans compter le caractère sanguin et lunatique dont il avait fait preuve devant la porte.
Assaillit par de plus en plus de questions sans réponse, la jeune femme préféra mettre de côté ses interrogations pour le moment. La seule personne qui avait la solution de ce casse-tête n'était pour le moment pas en mesure de la lui expliquer de manière claire.

En continuant de surveiller son amie et son remède, elle attrapa le broc et la cuvette de toilette qu'elle trouva dans un autre coin de la chambre. Elle rempli la cuvette à moitié avec l'eau fraiche, ajouta quelques gouttes d'essences de lavande, de menthe poivrée et quelques autres pour faire bonne mesure. Puis revint auprès de son amie.

« - Il faut que je sache, depuis quand es-tu dans cet état ? Qui a prit soin de toi depuis ce temps ? Qui t'as soigné du poison ? A moins que mon jugement ce soit altéré au contact des elfes, ton garde du corps ne ressemble en rien à un guérisseur... » demanda-t-elle en passant délicatement un tissu imbibé sur le visage pâle.

Farma n'allait sans doute pas apprécier la sensation de l'eau parfumée sur son visage, avec une telle fièvre elle allait sans doute lui paraitre glacée, mais il fallait absolument faire baisser la température.

#Aelyn #Farma
Sujet: Une sœur peut en cacher une autre
Taorin

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Rechercher dans: Aldburg   Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Une sœur peut en cacher une autre    Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 23 Oct 2013 - 11:04
Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! 674585katiedesousarandomportrait

Anna resta interdite quelques temps suite à la réponse du garde. Une telle grossièreté, de la part d’un homme dans une telle position ! La comtesse des Nimrais s’apprêtait à lui répondre de toute sa taille, se tenant droite, le visage fier, tout l’orgueil du monde la soutenant, lorsque la porte s’ouvrit et qu’un deuxième garde, un rohirrim cette fois, et non pas un barbare de l’Est, annonça que Dame Farma souhaitait lui parler. Il arrivait à point nommé !

Anna attendit royalement que l’Oriental lui cède le passage, s’étonnant toujours de la présence d’un tel individu en ces lieux. Lorsque la porte fut suffisamment ouverte, les deux hommes écartés et la jeune brune derrière le Rhûnadan, Anna s’avança et pénétra dans la chambre de la maitresse des lieux. La pauvre était en piteux état : elle semblait se perdre dans son lit, enfouie sous une pile de fourrures pour se protéger du froid insidieux. Elle avait néanmoins le regard fier, et Anna pût sentir la force morale se dégageant de cette femme.

La porte se referma, les laissant seules. Anna s’inclina, et, restant debout, prit la parole.

« Madame, je m’excuse de vous déranger dans votre… état. Je ne le savais pas si grave. Je voudrais néanmoins vous remercier pour votre hospitalité exquise, et je suis votre obligée. Je serais heureuse de pouvoir vous tenir compagnie. » Anna regarda autour d’elle, prenant conscience de la chambre de Dame Farma, du mobilier en bois massif, du feu dans l’âtre, du léger désordre. « Mais, sans vouloir être indiscrète, quel mal vous affecte ? Peut-être aurais-je dans mes bagages quelque remède pouvant vous soulager, même si je ne doute pas de l’efficacité de vos médecins. » Anna scruta le visage de la femme du maréchal Mortensen, et conclut : « Si je puis vous être d’aucune aide… »


#Anna #Farma #Aelyn #Rokh
Sujet: Fuir vers un avenir incertain
Aelyn

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Rechercher dans: Edoras   Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Fuir vers un avenir incertain    Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 23 Sep 2011 - 17:21
Arrivée au fameux souterrain, Aelyn cru qu’elle allait s’écrouler. La tension qui redescendait soudain, le soulagement d’être arrivée en vie après avoir frôlé de si près le danger, la peur omniprésente, l’inquiétude qui rongeait son cœur en songeant à Eofyr et Eogast, ses chers enfants, l’angoisse quant à l’état de Marionel… faillirent tous avoir raison d’elle. La pauvre femme dû s’appuyer quelques instant contre le mur de pierres froides pour éviter de s’écrouler.

Sans s’en rendre compte elle s’était mise à trembler de tous ses membres. Son cœur faisait des embardés violentes dans sa poitrine. Il fallait qu’elle se calme. Rapidement. Si elle ne réussissait pas à se maîtriser encore quelques heures, elle risquait de faire une erreur fatale pour la pauvre elfe. Si la peur prenait le dessus, s’en était fini.

La guérisseuse respira lentement, profondément. Pendant quelques longues secondes elle sembla totalement indifférente à ce qui l’entourait. Se concentrer. Vaincre la peur et l’angoisse. Triomphé de soi même. C’était la seule chose qu’elle avait à faire. La seule chose qu’elle devait faire. Progressivement, son cœur ralentit et reprit un rythme régulier. Une respiration. Ses jambes se stabilisèrent. Une respiration. Ses mains se détendirent. Ses épaules retombèrent. Une respiration. L’angoisse reflua. La peur battit en retraite dans un recoin sombre de son cerveau, toujours menaçante mais non plus dominante. Une respiration.
Enfin, la jeune femme rouvrit les yeux, aussi calme qu’on pouvait l’être en pareille situation. Maintenant elle pouvait être utile. Comme une femme forte, une Rohirrim, et non une faible demoiselle tremblotante !

Aelyn observa autour d’elle. Le long couloir de pierre, éclairé à intervalles réguliers par des torches dont la moitié étaient éteintes, semblait s’étendre à l’infini depuis le point d’entrée. Un seul chemin à suivre et, au bout du tunnel, peut-être, la liberté. Ou, du moins, la vie… et ses fils qui l’attendrait. La jeune mère résista à l’envie de courir jusqu’à en perdre son souffle. Elle voulait voir ses enfants, s’ils allaient bien, s’il ne leur était rien arrivé.

Son attention, cependant, fut détournée par un gémissement plaintif plus fort que les autres et Orwen qui la supplia de sauver l’elfe. Le Prince semblait paniqué à l’idée de voir fille d’Adanael succomber.

« Je le ferais, soyez sans crainte, seigneur Orwen. L’heure de cette femme n’est pas encore venue, et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour que cela reste ainsi. Je vous en fais le serment ! »

Sa voix, ferme, pleine de certitudes, mais néanmoins douce et apaisante, avait pour but premier de rassurer le jeune prince. Oh, elle n’avait pas mentit. Elle était persuadée qu’elle pourrait sauver la jeune elfe. Mais il fallait avant ça que tout le monde autour d’elle en ait également la certitude. Non pas pour flatter son propre ego, mais pour lui donner le courage et la force nécessaire afin d’entreprendre ces soins complexes dans une situation si précaire.
Aelyn, bien qu’elle ne l’avouerait jamais, avait besoin d’un soutien, même si ce n’était qu’une simple pensée, pour exercer son art. Elle avait besoin de sentir qu’on lui faisait confiance. Cela apaisait son esprit.

Moins d’une minute lui suffisent pour analyser leur situation matérielle. Impossible de faire du feu et des infusions en un tel lieu. Elle compulsa dans sa mémoire toutes les recettes et les remèdes qu’elle avait patiemment appris. Il lui fallait de quoi désinfecter les plaies envenimées, soulager la douleur et la fièvre, et un somnifère. Il leur faudrait la porter s’il fallait encore avancer, marcher, même soutenue, finirait par entraîner un infection du sang ou d’autres problèmes aussi définitivement fatals.

Elle regretta un court instant que Farma et sa médecine elfique ne soient pas là pour lui prêter main forte. Penser à son amie lui remémora soudain une scène, à Aldburg. Etait-ce la veille ou des siècles auparavant ? Tout s’embrouillait. C’était le lendemain de l’attaque de la cité par les soldats à la bannière couronnée. Il y avait cet homme qui se mourrait d’une terrible infection. Elle se souvenait parfaitement avoir expliquer à l’épouse du Maréchal la composition d’un mélange de son invention pour chasser cette gangrène. Farma avait approuvée. Aelyn avait ensuite recréé ce mélange plusieurs fois. Il devait lui en rester.

« Allongez-la ici, s’il vous plait. » demanda-t-elle au prince tout en fouillant frénétiquement dans sa sacoche de guérisseuse.

Elle avait désigné un endroit sur le sol où les dalles formaient naturellement un creux idéal pour soutenir le dos de la blessée, comme un berceau. La rohirrim espérait que la fraîcheur qui se dégageait de la pierre aurait une influence bénéfique sur la fièvre de sa patiente.

« Donnez-lui de l’eau mais penchez-lui la tête en avant pour ne pas la noyer. Progressivement, par toute petite quantité. Cela fait plusieurs heures qu’elle n’a pas dû s’hydrater… avec une fièvre comme ça. Il faut remercier la solide constitution de sa noble race. Beaucoup auraient déjà succombé. »

Maintenant elle avait retrouvé toute sa confiance et donnait ses directives sans une hésitation, peu soucieuse désormais de la personne à qui elle donnait des ordres. Qu’importe que ce soit le prince ou un simple paysan, une vie était en jeu, c’était la seule chose qui importait.

La guérisseuse trouva enfin se qu’elle cherchait. Un flacon en verre épais et opaque fermé par un bouchon de cire blanche. Elle sortit également une fiole en métal ouvragé dont le bouchon représentait une tête de cheval stylisé, du pur artisanat rohirrim. Elle  déboucha cette dernière et en fit couler la totalité du contenu sur la lame de sa dague. De quoi chasser le poison et désinfecter l’arme pour qu’elle accomplisse ce pour quoi elle avait été créée : aider à sauver la vie. Une fois cela fait, elle fit sauter la cire du flacon de verre. Il lui suffit de passer son nez au dessus du goulot pour s’assurer que le précieux mélange ne se soit pas gâter.

« Dégagez ses plaies ! Je vais préparer de quoi arranger cette vilaine infection avant que ce ne soit trop tard. »

Et Aelyn fit ce qu’elle avait dit. Elle prépara avec la vitesse et la dextérité de l’habitude des pansements et des compresses imbibées du liquide huileux et incolore aux parfums fleuris. Enfin elle s’approcha de la malade, à genoux, et observa les plaies avec le plus grand soin. Certaines semblaient en bonne voie de cicatrisation depuis la veille mais les autres suintaient et dégageaient l’odeur typique de l’infection. Les cachots n’avaient pas dû arranger les choses mais c’était surtout l’absence de traitement dans ce milieu insalubre qui était la cause d’un tel gâchis. Les cicatrices ne seraient pas belles, mais qui s’en souciait aux portes de la mort ?

En replongeant la main dans son sac elle sortit de nouveau plusieurs contenants, tous de tailles et de formes différentes, frappés d’un signe particulier sur chacun.
L’un était un petit coffret en bois sombre qui dégageait une odeur âcre, fermé par un simple crochet. Un autre était un modeste sachet en cuir solidement verrouillé par un nœud complexe. Il s’écrasa en touchant le sol comme s’il contenait du sable. Un troisième récipient, en fer bosselé, ne retenait son contenu qu’à l’aide d’un bout de tissu en laine. Il sembla à l’assistance qu’il était rempli de pierres. Le dernier était une toute petite boite en bois précieux, finement ciselée et fermé par deux minuscules loquets en acier. Sur le couvercle était gravé le symbole d’Elendil. Inutile de réfléchir longtemps pour en connaître le contenu : du précieux athélas.

#Aelyn
Sujet: Le sauvetage de Marionel
Gallen Mortensen

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Rechercher dans: Edoras   Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Le sauvetage de Marionel    Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 31 Aoû 2011 - 0:35
Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! Prince12
#Orwen

Le visage juvénile du jeune Orwen reflétait sa détermination. Il étonna Aelyn. Le jeune Homme avait bien changé en quelques temps depuis l'attaque d'Aldburg. Il était devenu un homme, un guerrier même, la guérisseuse le perçut dans sa manière de marcher de se déplacer. Le prince exilé n'était plus un nobliau, il n'était pas venu à Edoras pour se jeter dans la gueule du loup comme un pauvre agneau. Il n'était pas seul. Avec lui se trouvait le courageux Tinomir qui avait accepté de l'accompagner dans ce périple après l'avoir sauver des griffes d'Eovis et consorts. Orwen eut un pincement au cœur, il aurait tant voulu avoir le brave Harding à ses cotés mais l'ombrageux guerrier avait refusé de se joindre à cette vendetta , préférant rejoindre Aldburg avec le capitaine l'ent Blond Eogam.
Tinomir était resté en arrière pour prévenir tout intrusion dans le couloirs des geôles.

Orwen avança en silence vers les trois hommes qui gardaient la porte de Marionel. Le plus proche ne sut jamais ce qui lui arriva puisque le prince l'assomma d'un coup d'épée puissant sur la nuque. Calmement le prince se présenta devant les deux derniers gardes, en effet jamais Orwen . Un des deux se rua vers la cloche d'alarme mais Orwen fut plus vif et lui barra le route. Les deux gardes sortirent leurs épée et le fils du souverain actuel les engagea immédiatement dans un style fluide et rapide.

Il eut rapidement le dessus mais il était deux. Aelyn en profita pour se rapprocher armée de sa dague.

Orwen l'aperçut du coin de l'œil , il effectua un coup puissant d'estoc et l'homme dut reculer. Aelyn pourrait en profiter pour porter un coup déterminant sur le garde. mais la guérisseuse le ferait elle, il y a parfois un fossé entre un envie d'agir et l'action elle même? Attaquera elle un rohirrim? Un choix déterminant .....

#Tinomir #Aelyn
Sujet: Sale nuit pour Dunlinde et Rimbold
Aelyn

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Rechercher dans: Edoras   Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Sale nuit pour Dunlinde et Rimbold    Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 26 Juil 2011 - 14:15
Occultant l’agitation extérieure, la guérisseuse examina son patient. Les blessures du garde étaient très sérieuses et Aelyn s’en inquiéta. Le foie semblait touché et saigné abondement. Elle craignait également que l’estomac ne fût ouvert et que les sucs gastriques ne mettent pas longtemps à se répandre dans l’organisme. L’abdomen du blessé, plus dur que la normal l’informa que l’hémorragie était aussi bien interne qu’externe. Du sang noirâtre coulait de la commissure de ses lèvres alors qu’il était pris de quintes de toux déchirantes, l’affaiblissant un peu plus. Cependant, par un miracle aussi inattendu que salutaire, ni l'aorte abdominale ni la veine cave inférieur n’avaient été touchées. Le cas échéant aurait condamné le courageux rohirrim en quelques minutes seulement, sans qu’elle puisse rien y faire. Sans doute pouvait-il être considéré comme chanceux malgré son état…

« Tenez bon surtout… Ne vous endormez pas ! » l’encouragea-t-elle d’une voix douce.

Il avait besoin de soin très rapidement. Elle commença à extirper de son sac de longues bandes de tissus mais l’appel de sa tante la stoppa un instant.

"Aelyn, viens vite, je n'y arriverai pas seule !"

La guérisseuse émit un gémissement entre la frustration et la panique. Si Elwyn ne pouvait gérer la jeune elfe seule et qu’elle-même ne pouvait pas s’occuper du rohirrim, l’un des deux patients allaient mourir. Et cela était inenvisageable. Elle se le refusait !

Prenant à peine le temps de réfléchir, Aelyn saisit assez violement l’épaule d’Ariane, accroupit à ses côtés.

« Vous y connaissez-vous un peu en soins ? » interrogea-t-elle, pressée par l’urgence.

La surprise passa d’abord sur le visage de l’éleveuse mais, dès qu’Aelyn détecta le premier signe acquiescement, celle-ci la relâcha immédiatement. Elle fini d’extraire le tissu de son sac et le plaça d’autorité dans les mains l’autre jeune femme. Elle parla très vite.

« Placez ça dans sa blessure, des deux côtés, ça jugulera un peu l’hémorragie et absorbera le sang qui ne sort pas. Inutile de s’occuper de ses blessures mineures, bandez lui juste sommairement le bras pour éviter qu’il ne perde plus de sang encore. Débarrassez-le de son armure et de son casque, coupez les liens avec ça » Elle attrapa la dague qui pendait à son côté et la plaça au dessus de la pile de tissus. « …et ne faites pas dans le détail. Une armure n’est rien face à la vie d’un homme. » elle s’interrompit un instant pour reprendre son souffle avant de continuer, plus rapide encore « Quand ce sera fait, mettez-le sur plusieurs boucliers et faites-le porter à l’intérieur par les plus valide qui sont ici. Bougez-le le moins possible, le moindre choc pourrait le tuer… » elle finit en se levant « Et continuez à lui parler surtout. Toujours ! Il ne doit surtout pas tomber dans l’inconscience avant d’être à l’intérieur. »

Puis, sans plus attendre, Aelyn se précipita dans la chaumière de sa tante… juste à temps pour entendre la supplique d’Edor. Cette simple phrase suffit à faire comprendre à la jeune femme l’importance de l’elfe blessée. En quoi elle était importante, ça elle l’ignorait. Mais de sa vie ou de sa mort dépendrait beaucoup de choses, elle en était intimement persuadée. Sa tante acquieça de la tête sans rien dire. Elle pouvait faire de son mieux pour sauver sa patiente mais sa guérison ne dépendrait que de celle-ci.

L’intérieur de la maisonnée était en effervescence. Près de la cheminée, Elda expliquait à Eoras la température à laquelle devait être l’eau dans les deux récipients qui chauffaient au dessus du feu. Le maître-palefrenier, ne pouvant se déplacer avec efficacité en raison de ses côtes fêlées, avait été désigné pour surveiller le feu et ce qui s’y trouvait à proximité. Elwyn engagea Edor à transporter la grande bassine d’eau chaude entre les deux tables.
Ses deux garçons, malgré les recommandations, étaient descendus prêter main forte. Ils étaient habitués au sang et aux sales blessures. Plus d’un fois, à Aldburg, on lui avait amené un paysan ou un soldat salement amoché sans se soucier de la présence de ses enfants à ses côtés… Mais Aelyn n’aimait pas qu’ils voient ça. Efficacement, Eogast recouvrait le sol de sable, autour des paillasses de fortune, pour éviter que les guérisseuses ne glissent sur le sang frais qui ne manquerait pas de maculer leur périmètre d’action. Eofyr, les bras chargés d’instruments, faisaient des aller et retour entre la salle de soin d’Elwyn et la salle principale de la maison transformée en salle d’opération d’urgence.

« Je suis là Tante Elwyn ! Elda, il va bientôt y avoir un autre patient, il fait une hémorragie interne et son estomac est perforé. Tu nettoieras sa plaie des deux côtés avec la jeune femme, il faut que je puisse voir ce que je ferais le plus possible ! Tout le sang qu’il a déjà perdu risque de réduire ma visibilité ! »

La jeune femme d’Aldburg se dirigea donc d’un pas rapide vers sa tante et l’elfe allongée. Certaines de ses plaies saignaient de nouveau abondement. Peut-être cela aurait été une bonne chose si la situation l’avait permit car le sang ferait s’écouler les agents infectieux dont la longue chevauchée avait dû permettre l’installation. Elwyn lui fit un récapitulatif des blessures de Marionel tandis que sa nièce se lavait rapidement les mains, puis elle prit la parole en se mettant à l’ouvrage à l’aide d’aiguilles et de fils médicaux. La jeune immortelle étant dans une profonde inconscience, il était inutile de perdre de précieuses secondes à la plonger dans un sommeil artificiel.

« Je ligature les vaisseaux des plaies qui sont de mon côté, je n’aurais qu’à me retourner pour m’occuper du garde. J’ai une minute tout au plus, voir deux, ce sera suffisant ! » décréta-t-elle, comme pour se persuader elle-même. « Tu n’auras pas besoin de moi pour recoudre les muscles et la peau n’est-ce pas ? »

« Je m’en débrouillerais à ce moment-là, ne t’inquiètes pas. » la rassura sa tante. « Il va falloir gratter une partie de la chair infectée je le crains… »

L’expérience conjuguée des deux guérisseuses et leur capacité à travailler efficacement de concert firent des merveilles. Le résultat fut rapide et propre. Les dangereux saignements stoppèrent progressivement. Juste à temps car les soldats passèrent enfin la porte. Rimbold, pâle comme une statue de cire, était allongé sur un brancard de fortune. Elda se précipita pour aider à l’installer sur la plus large des tables, et, un linge propre dans chaque main, expliqua la procédure à Ariane.

Aelyn sentit ses genoux trembler. La fatigue du voyage, de la nuit avancée et le contrecoup de tous les évènements qui s’étaient succédés commencèrent à se faire sentir. Ce n’était pourtant pas le moment de lâcher. La vie d’un homme était entre ses mains maintenant. Elle s’appuya lourdement contre le bord du meuble qui soutenait l’elfe et inspira un grand coup. L’odeur du sang et des huiles essentielles désinfectantes qui avaient été mélangée à l’eau lui emplirent les narines. Elle finit sa dernière ligature, coupa le dernier fil et vérifia la propreté de la dernière plaie avant de laisser les rênes à sa tante. Elwyn entreprit donc de rassembler les chairs ensemble avec précision. Marionel était hors de danger pour le moment. Le temps venu, quand plus personne ne sera en danger de mort imminente dans la bâtisse, les deux guérisseuses s’occuperaient des détails de sa guérison. Pour l’instant, elle était allongée inconsciente sur un vieux drap tâché et, malgré la fièvre, la vie revenait en elle peu à peu. Quelques couleurs revinrent sur son front et ses lèvres. Elwyn, sans quitter son travail des yeux, s'adressa à Edor :

« Elle va vivre. »

La plus jeune des guérisseuses se tourna alors vers son second patient. Le sable crissa sous ses pieds. La nuit était loin d’être finie…

#Aelyn #Ariane #Marionel
Sujet: Comme Edoras a bien changé...
Aelyn

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Rechercher dans: Edoras   Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Comme Edoras a bien changé...    Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 13 Juin 2011 - 21:30
Aelyn n’était pas restée aussi longtemps qu’elle le prévoyait à Aldburg. Une missive l’attendait déjà, déposée chez une voisine en attendant son retour. Sa tante l’invitait à lui rendre visite à la capitale dès que l’occasion lui en serait donnée. Cependant, elle la prévenait également de ne pas s’étonner des changements qu’Edoras présenterait à son arrivée car nombre de ceux-là étaient le fait de l’actuel souverain.
Après un temps de réflexion, la jeune femme décida qu’après tout, l’idée n’était pas mauvaise. Elle avait beaucoup d’affection pour Elwyn et l’idée de la revoir la débarrassa de toute lassitude. Les rencontres entre les deux guérisseuses donnaient toujours lieu à des débats médicaux des plus passionnants et Aelyn s’en réjouissait d’avance. Elle s’imaginait déjà exposer à sa tante les nouvelles idées et les nouveaux cas qu’elle avait étudier durant les dernières années. Elle termina donc la lecture des nouvelles en chantonnant un air joyeux, aussi guillerette qu’une enfant à l’approche de son anniversaire.
Elle s’accorda néanmoins quelques jours de repos afin que tout le monde puisse se remettre de leur voyage et préparer le prochain, heureusement bien plus court.

A la fin de la semaine tout fut prêt et emballé soigneusement au fond du chariot. Avant d’annoncer le départ à son petit convoi, la jeune femme prit soin d’ajouter à ses bagages, dans un petit coffret, quelques uns de ses nouveaux remèdes en prévision, pour les présenter à son ancienne formatrice. Les deux garçons courraient autour du véhicule, au milieu de la rue. Ils étaient surexcités à l’idée de se retrouver dans la capitale et, peut-être, rencontrer leur cousin Fengel, un des héros de la Bataille du Nord, qui avait perdu son bras droit en tentant de sauver la vie de leur père.

Durant son voyage, la famille de la guérisseuse se joignit à une caravane de marchands en route vers Edoras. Nul n’ignorait que voyager en groupe permettait de s’éviter de nombreux désagréments. De plus, Aelyn apprit de nombreuses nouvelles de la bouche de ses bavards compagnons de voyage. Elle eut notamment vent d’une rumeur persistante qui semblait courir plus vite qu’un Mearas au galop travers les plaines du Rohan.
Certains se moquaient volontiers de ces racontars en arguant qu’il y aurait bientôt plus de prétendants au trône du Riddermark que de chevaux dans les écuries royales mais d’autres, plus crédules ou plus lucides, analysaient plus sérieusement la situation. Des conflits fratricides étaient déjà nés durant l’ascension à la couronne d’Hogorwen alors même qu’on le pensait seul héritier vivant à pouvoir y prétendre. Si ce fait venait à être mis en doute, le Rohan risquait de basculer dans une guerre civile comme il n’y en avait encore jamais eut au Pays des Chevaux. Cette simple idée suffisait à semer l’incertitude et l’angoisse dans le coeur des simples gens qui ne demandaient qu’à vivre en paix dans le royaume qu’ils aimaient tant. Et Aelyn était de ceux-là… même si la guérisseuse avait un avis très tranché sur les réformes et les décisions rétrogrades et déshonorantes, de son point de vue, que leur nouveau souverain instaurait.

La famille se sépara du groupe à quelques kilomètres de la ville. Les marchands comptaient s’arrêter pour la soirée car le temps se gâtait et, d’après eux, arriver sous la pluie n’était pas bon pour les affaires. La guérisseuse s’en amusa alors qu’elle rabattait son capuchon sur sa tête. Elle vérifia l’étanchéité de la bâche qui recouvrait son véhicule et reprit sa route après quelques derniers échanges amicaux avec ses compagnons de route.

Ce fut donc sous une fine bruine qu’Aelyn passa la porte d’Edoras, pieds à terre et la bride de Mægen à la main. Ses fils dormaient déjà au fond du chariot. Elle ne pu s’empêcher de lancer un regard noir au nouvel étendard qui claquait dans le vent, au dessus d’eux. Sa bouche esquissa un rictus de dégoût avant qu’elle ne marmonne un « Sinistre ! » des plus désobligeant. Elle détourna aussitôt les yeux, comme si la simple vue du morceau de tissu détrempé couleur corbeau lui donnait la nausée. Quant aux gardes en uniforme sombre, elle ne leur accorda même pas un vague regard de peur que ses sentiments ne transparaissent trop. Et en remontant la rue pavée, elle ne pu s’empêcher de remarquer à haute voix :

« Oui, Edoras a bien changée… »

#Aelyn
Sujet: Un accident sur le chemin du retour [libre]
Aelyn

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Rechercher dans: Les Prairies   Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Un accident sur le chemin du retour [libre]    Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 30 Avr 2011 - 23:40
Un vent du nord battait les pâturages verdoyants du Folde, faisant onduler l’herbe tendre comme des vagues sur la mer. Le soleil était à son zénith pourtant l’air était froid. Un petit groupe de voyageur avançaient lentement en direction la forteresse d’Aldburg. Une jeune femme se tenait assise à l’avant du grand chariot couvert, les rênes d’un lourd cheval de trait en main. Ses longs cheveux blonds s’agitaient ça et là, portés par les violentes rafales. A l’arrière, sans selle, étaient attachés un étalon noir et une jument baie cerise qui suivaient la marche d’un pas lent. Sous la bâche se tenaient deux jeunes garçons qui discutaient avec entrain. Une épée en bois clair magnifiquement sculptée était passée à leur ceinture, cadeau d’un artisan elfe durant leur séjour au fief d’Isilo, le Seigneur de Limeclair.

« Mais non, Eofyr ! Si aucun Rohirrim ne faisait partit de la Compagnie des Neuf Marcheurs c’était parce qu’ils n’y en avait pas au Conseil d’Elrond tout simplement. » expliqua patiemment celui qui avait l’air le plus calme des deux enfants.

« Et pourquoi ça ?! » répondit hargneusement l’autre.

« Bah parce que le roi Théoden était sous l’influence de Langue-de-serpent… Grima je crois bien qu’il s’appelait… J’suis pas très sûr. Et puis, ce gars, il était avec l’ennemi alors un Maître Elfe n’aurait pas invité un représentant d’un pays potentiellement dangereux et passé à l’ennemi… »

« Le Riddermark n’est jamais passé à l’ennemi ! » s’exclama Eofyr, mauvais.

Les deux frères se jetèrent un regard noir, chacun cherchant à argumenter en sa faveur. Aelyn se retourna en entendant les éclats de voix de ses fils. Elle afficha un air mécontent qui coupa net la conversation. Mais, au fond, elle s’amusait de voir que d’aussi vieilles histoires pouvaient autant passionner les enfants. Elle savait aussi que dans une heure tout au plus ses garçons seraient réconciliés. Cependant, pour sa tranquillité et celle des chevaux, il fallait que la dispute cesse.

« Eogast ! Eofyr ! Par Eorl ! On doit vous entendre jusqu’aux rives de l’Entalluve ! Si vous tenez vraiment à régler cette question, attendez que nous rendions visite à Grand-père Windhelm. Je suis sûre qu’il sera ravi de vous répondre mais pour l’instant arrêtez un peu de vous disputer ! On arrivera avant la fin de la journée, je vous le promets, alors tenez-vous tranquille le temps de rentrer à la maison, d’accord ? »

« Oui Maman… » promirent en cœur les petits rohirrims, l’air penaud.

La jeune mère allait ajouter quelque chose lorsque Mægen fut pris d’un coup de folie, partant au grand galop. Le chariot tangua violement, projetant Aelyn sur le côté. Le véhicule fit un tour à 45° et bascula sur le flanc. Les chevaux cabrèrent, ruèrent, sans parvenir à se détacher. La jeune femme roula deux mètres plus loin tandis que l’hongre continuait encore quelques secondes à traîner son fardeau renversé avant de s’immobiliser. Elle se releva d’un bond.

« Les enfants ! Vous allez bien ? » appela-t-elle, la voix teintée d’inquiétude.

Il y eut des bruits étouffés, quelques jurons en rohirric et une tête blonde émergea de sous la toile. Eogast sauta sur ses jambes, très vite suivit par son frère qui continuait à jurer en shootant dans une planche de bois.

Qu’avait-il bien pu se passer alors qu’elle avait quitté le paysage des yeux ? Pourquoi son cheval, pourtant si calme, s’était-il emballé de la sorte ? Telles étaient les questions qui traversaient la tête de la jeune femme, encore sonnée.

#Aelyn
Sujet: Une auberge avant la pluie...
Aelyn

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Rechercher dans: Le Royaume de Gondor   Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Une auberge avant la pluie...    Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 17 Avr 2011 - 16:54
Aelyn mit pied à terre d’un bond, flattant l’encolure d’Heolstor. Ses jambes tremblèrent un instant à se retrouver debout de nouveau mais cela passa vite. L’idée de pouvoir se reposer un temps après tout ce chemin lui mettait un peu de baume au cœur. Elle confia les rênes de l’étalon à un palefrenier quelque peu dépassé par le nombre de bêtes que la compagnie laissait à sa charge. Elle lui glissa discrètement une pièce d’or dans la paume de sa main afin de s’assurer que le cheval de son époux soit traité du mieux qu’il soit.

Plus ou moins dissimulée parmi les elfes massés devant la porte de l’auberge, la jeune femme observa son ami discuter avec les propriétaires des lieux. Cachant du mieux possible son sourire devant les attitudes incrédules des aubergistes, elle entra dans la pièce principale. La douce chaleur du feu qui ronronnait dans l’âtre, les conversations animées des voyageurs de passages et l’odeur épicée de viande rôtie lui saturèrent les sens. Un plat rempli d’une bonne soupe chaude lui passa sous le nez. Elle le suivit du regard jusqu’à ce que la serveuse le dépose délicatement en face d’un client. Son estomac n’allait pas tarder à la rappeler à l’ordre si elle ne quittait pas cette atmosphère surchargée de fumets alléchants.

Cependant, à sa grande surprise, les propriétaires ne mirent pas plus d’une vingtaine de minutes à s’organiser face à cette arrivée massive. Bientôt chacun reçu un lieu où dormir. Alors qu’elle allait suivre le reste du groupe, elle ressentit le poids d’un regard sur sa nuque. Surprise, la jeune guérisseuse se retourna. La jeune femme qui leur avait ouvert la porte un peu plus tôt la détaillait ouvertement. Sitôt qu’elle comprit que son manège avait été repéré elle détourna les yeux en rougissant, se hâtant d’aller débarrasser quelques chopes vides abandonnées sur le coin d’une table. En un sens Aelyn comprenait très bien sa réaction. Sans doute n’arrivait-elle pas à se décider qui, des Elfes ou de la jeune Humaine qui voyageait en si noble compagnie, était le plus étrange. Elle-même, si on lui avait dit qu’un jour elle cheminerait seule humaine aux côtés des elfes, elle n’en aurait pas cru un mot. Elle se détourna et se laissa mener à l’une des chambres.

C’était une pièce lumineuse située à l’étage du bâtiment. Une grande fenêtre était découpée dans le mur, laissant entrevoir le soleil couchant, et une petite cheminée, dans un angle, chauffait toute la surface. Pour avoir connu des auberges miteuses, elle jugea avec satisfaction que celle-ci n’avait rien à voir. Les lits avaient été fait avec grand soin et les draps, fraîchement lavés. Aelyn se demanda vaguement si toutes les chambres étaient ainsi ou si un effort particulier avait été fait à cause de la race d’Isilo. Mais elle eut tôt fait de décréter que cela n’avait aucune espèce d’importance et, qu’après tout, tant qu’elle avait un lit et un toit pour la nuit tout irait pour le mieux.

Elle posa sur son lit toutes les affaires qui l’encombraient et alla regarder par la fenêtre l’orage qui s’était approché plus vite que prévu. Le ciel était devenu noir, dissimulant les lueurs du crépuscule. Les premières gouttes martelaient déjà le verre et, en quelques secondes, il lui sembla que les Chutes de Rauros s’écoulaient sur les terres nord du Gondor. Le grondement sourd du tonnerre faisait trembler les murs solides de la bâtisse.

« Nous sommes arrivés juste à temps… » ne pu s’empêcher de constater la jeune femme à voix haute.

Cette nuit, il serait impossible de voir les étoiles. Ne restait plus qu’à espérer pour les voyageurs que ce temps exécrable ne se prolongerait pas au-delà du matin. Elle soupira de nouveau, laissant une trace de buée ronde sur la vitre glacée. Elle jouait machinalement avec l’émeraude qui pendait à son cou, faisant glisser la pierre entre ses doigts, plongée dans ses pensées. Puis, émergeant de ses souvenirs, elle porta la gemme à sa bouche, l’embrassa et la dissimula de nouveau sous ses vêtements.

#Aelyn #Isilo
Sujet: Devant les murailles d'Assabia...
Isilo

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Rechercher dans: Khand   Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Devant les murailles d'Assabia...    Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 26 Mai 2010 - 3:00
La chaleur, le vent, la sécheresse. Trois mots qui résumaient la description de l'endroit ou Isilo et ses hommes se trouvaient. Il n'avait rien autour d'eux. Rien mis à part du sable et des cailloux. La végétation était moindre ici. Seulement des petits arbustes dépouillés de leur parure et des racines de végétaux étranges. Le saule géant de Lime-Claire semblait si loin...

Les troupes elfiques étaient à bout de fatigue. Elles devaient se reposer. Le voyage avait été plus long que prévu et n'avait pas été sans embuches. Encore une fois, heureusement qu'Aelyn avait été là pour calmer les destriers énervés et apeurés.

Une fois la grande majorité du campement gondorien établi, Isilo ordonna l'installation de leurs propres tentes. Ces dernières étaient de couleur verte et beaucoup plus esthétiques que celles de leurs compatriotes humains. Par contre, elles mettaient plus de temps à mettre debout, c'est pourquoi Isilo mit main à la pâte.

Une fois leurs abris en place, Isilo se réfugia plutôt rapidement à l'intérieur. Le soleil le dardait de ses rayons et sa chaleur devenait plus qu'invivable, surtout pour un Elfe. À l'intérieur de celle-ci, il y installa une couchette de fortune et y déposa ses affaires et son épée.

La tente d'Aelyn était juste en face de la sienne. De plus, elle s'avérait être plus spacieuse. Néanmoins, le jeune Elfe n'était pas très confortable avec l'idée que son amie dorme seule. Il y avait dans le campement beaucoup d'hommes et beaucoup d'entre eux étaient célibataires et peut-être dangereux même. Aussi, beaucoup de femmes de joie squattaient parmi eux et un homme maladroit et ivre pourrait très bien se montrer indigne et manquer de savoir vivre.

Le problème était qu'Isilo ne savait pas vraiment comment faire part de son inquiétude à la guérisseuse. Il tenait beaucoup à Aelyn et ses deux garçons aussi, mais il ne voulait pas se montrer protecteur ou snobe, ce n'était pas lui du tout.

#Isilo #Aelyn
Sujet: Retour chez soi (Aelyn)
Aelyn

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Rechercher dans: Chez les Elfes   Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Retour chez soi (Aelyn)    Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 11 Mai 2010 - 23:48
Dès leur arrivée sur le domaine un elfe pris en charge leurs chevaux et leurs affaires. Les enfants et Aelyn mirent pied à terre et regardèrent, émerveillés, tout ce qui les entourait. Les deux garçons se rapprochèrent de leur mère et se serrèrent contre ses jambes. Ils étaient complètement intimidés. Ils n’étaient jamais sortit du Rohan et les fiefs elfiques de leur imagination ne ressemblaient en rien à ce qu’ils avaient devant eux. Aelyn ferma les yeux et se laissa envahir par la douceur ambiante. Une agréable odeur emplissait les lieux. L’endroit irradiait la paix et le calme.
Au moment où elle rouvrit ses paupières, la jeune mère avait les iris brillants de surprise et d’émotion. Elle-même n’avait jamais eu l’occasion de visiter une pareille demeure. Ainsi resta-t-elle sans voix une bonne partie de la visite.

Petit à petit, Eofyr et Eogast reprirent de l’assurance malgré l’environnement peu familier et commençaient même à chahuter dans les couloirs, passant d’une pièce à l’autre comme s’ils risquaient de manquer quelque chose à la visite, furetant dans chaque coin. Peut-être cherchaient-ils un trésor elfique, comme dans les histoires de coin du feu.

Aelyn, elle, écoutait les explications de leur hôte tout en admirant la beauté qui l’entourait. De temps en temps elle rappelait à l’ordre les deux garçons afin qu’ils ne bousculent rien ni personne dans leur excitation. Elle ne savait plus trop où porter son regard.

Au niveau des cuisines, le seigneur elfe se pencha vers les deux enfants un peu calmés.

'' Vous pouvez venir y manger tout ce qui vous plaît quand vous avez faim. Vous n'avez qu'à dire aux cuisiniers que vous êtes invités spéciaux ''

Aelyn grimaça discrètement. Gourmands comme ils étaient, ils allaient passés beaucoup de temps à cet endroit et elle n’était pas spécialement sûre que ce serait très bon pour leur santé… mais c’était tellement gentil de la part d’Isilo qu’elle ne dit rien.
Puis ce fut au tour des bains. L’elfe leur assura qu’ils pourraient en profiter autant qu’il leur plaira puis il incita le petit groupe à le suivre. La visite se poursuivit.

Ils traversèrent des couloirs couverts de vieux tableaux. De temps en temps Eogast s’arrêtait devant l’un d’eux avec un air de concentration extrême. Parfois il présentait un air joyeux, d’autre fois l’air déçu de quelqu’un qui n’a pas trouvé ce qu’il cherchait. Puis il courrait rattraper les autres pour stopper quelques secondes plus tard. Jusqu’à ce qu’enfin ils arrivent aux chambres.

La pièce était presque aussi grande que la maison d’Aelyn à Aldburg. Deux grands lits finement ouvragés occupaient la salle ainsi que quelques meubles de même facture. Le tout était magnifique, elfique en fait. Derrière une porte, au fond de la chambre, se trouvait celle du seigneur.
 
'' Alors, s'il y a quoi que se soit, vous n'avez qu'à passer par cette porte. ''

Aelyn avait déjà pris la décision de ne jamais utiliser cet accès dès qu’il leur avait montré. Comment pourrait-elle osée, elle, fille du Rohan sans noblesse, pénétrer dans les appartements d’un seigneur ? Un seigneur elfe de surcroît ! C’était tout simplement impensable. Ça allait à l’encontre de l’ensemble de son éducation. D’ailleurs elle adressa à peine un rapide regard à la pièce derrière la porte.

Isilo demanda au majordome de mener les enfants dans des lieux plus adaptés à leur âge et à l’heure de la journée. Eogast suivit sans rechigner, et même avec entrain, après un regard vers sa mère qui hocha la tête pour marquer son assentiment. Eofyr, lui, traîna un peu plus. Il avait un air farouche sur le visage et semblait refuser de laisser sa mère seule avec l’elfe. La jeune femme leva les yeux au ciel avant de lui lancer un « Files rejoindre ton frère ! » maternel mais ferme. Le garçon obéit immédiatement bien que légèrement à contrecœur.

'' Voilà, je crois que nous avons fait le tour. J'espère vraiment que ça va vous plaire. Vous êtes maintenant membres de notre grande famille, c'est ici chez vous, si vous le voulez bien. ''

Aelyn se sentit un peu mal à l’aise, dépareillée dans ce décor inhabituel et magnifique. Elle attrapa sa manche déchirée en tentant de la faire tenir en place. Son geste recouvrit les marques des doigts de son agresseur qui avaient déjà pris une couleur violacée sur sa peau pâle. De l’autre main elle repassa une mèche rebelle derrière son oreille, tête baissée.
Parallèlement à ce sentiment, elle était très flattée d’être si facilement adoptée, d’une certaine manière, par son sauveur et hôte. En remerciement elle finit par relever le visage et lui offrit son plus beau sourire.

« Votre fief est magnifique… Ce lieu est bien supérieur en beauté à tous les endroits que j’ai eut l’occasion de voir… Je ne saurais jamais comment vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour nous… »

Elle se sentait légère, comme si elle pouvait laisser toutes ses responsabilités pour quelques instants. Ses enfants étaient entre bonnes mains, elle n’avait à s’occuper d’aucun patient, ni repas, ni aucun travaux domestiques. Au moins pour la fin de cette journée et la nuit à venir, elle allait pouvoir faire une pause. Une pause comme elle n’avait jamais eu l’occasion de faire depuis 5 ans. Ce sentiment l’envahit peu à peu comme la chaleur des flammes une soirée d’hiver, réchauffant ses membres et son cœur. Son visage s’éclaira doucement sans, pourtant, qu’on puisse noter le moindre changement dans son expression. Elle dégageait simplement une aura de sérénité.

La jeune Rohirrim profita de la conversation pour observer plus en détail Isilo. Et dire que les elfes avaient tous faillit quitter la Terre du Milieu au début de cet âge… En observant le visage de celui qui se tenait en face d’elle, Aelyn commençait à comprendre ce qu’aurait été l’ampleur de cette perte.

#Aelyn #Isilo
Sujet: Sous le soleil de la plaine...
Isilo

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Rechercher dans: Les Prairies   Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Sous le soleil de la plaine...    Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 25 Avr 2010 - 14:59
Isilo en avait marre de marcher. De plus, son postérieur lui faisait affreusement mal, sa selle n'étant pas confortable du tout et le voyage ayant été long. Aussi, les chevaux, ce n'était pas vraiment son truc à lui. Et puis à quoi bon se plaindre, il était déjà arrivé à destination.

Le ciel était bleu et l'air était sec. Du moins, beaucoup plus sec qu'à Lime-Claire. La température ici était agressante même. Tout autour de lui manquait de vie. De petits arbustes et des cailloux, mais rien d'autres. Comment faisait-on pour vivre parmi tout ce tas de poussière?

Au moment ou l'ennui commençait à l'emporter sur la douleur physique, Isilo remarqua une silhouette qui se dressait au loin. Probablement un Rohirrim bien ordinaire. Le jeune homme détourna alors son attention vers autre chose et ignora le ''mirage''.

Mais à l'instant ou Isilo commençait à perdre le fil de sa longue et interminable traversée, un bruit de fond surprit ses oreilles. Un galop. Non, DES galops. Il y avait beaucoup de cavaliers aux alentours, pourtant Isilo ne les voyait pas du tout. Dans un éclair, ils apparurent enfin. Ils venaient dans le même sens que la silhouette mystérieuse s'en allait. Ensuite, inconsciemment, le seigneur accéléra. Il savait que quelque chose allait se passer.

Étrangement, le jeune homme avait vu juste. Un des hommes qui galopait en sa direction prit un bout de bois qu'il avait sous sa cape et assomma cruellement le frêle voyageur au passage. Isilo ne pouvait pas rester ici à rien faire pendant que cette personne se faisait martyriser ainsi. C'est pourquoi il n'hésita pas une seconde et chargea à sa rescousse.

Un des brigands vit l'Elfe arriver et cria à ses amis, de sa voix rauque et tourmentée:

'' He les gars, on a de la compagnie. Bon Mathias tu prends la fille et moi et l'autre on s'occupe de ce guignol...''

Isilo savait maintenant que le voyageur était une femme...et il savait aussi qu'il était dans le pétrin. Il repensa à tout l'entraînement qu'il avait reçu. C'était aujourd'hui qu'il allait devoir faire ses preuves...malgré lui.

Isilo mit pied à terre pour affronter ses assaillants noblement. D'une façon lente et chorégraphiée, il apposa doucement ses mains sur le manche de son épée. L'Elfe restait immobile, puis il se décida à bouger lorsqu'il vit que la femme se faisait embarquer par l'autre délinquant. En un mouvement rapide et élégant, Isilo dégaina puis trancha les jambes de son opposant, le forçant à s'écrouler par terre dans un cri de douleur. Quant à l'autre, il le désarma et le somma de quitter cet endroit et de ne jamais y remettre les pieds.

Ces hommes n'étaient pas des ennemis de taille, par contre ils étaient assez rapides pour ce qui était d'enlèvement. La capuche descendue de la jeune femme révélait maintenant une chevelure blonde dorée et... un couteau sous la gorge. Isilo fit un rapide pas en avant mais le malade le fit subitement changer d'idée:

'' Avance et je la fais crever ici, juste pour toi!''

L'homme était beaucoup trop costaud pour que la femme ne fasse quoi que se soit. C'était à Isilo de penser sagement et de réagir au bon moment.

'' Qu'est-ce que tu veux? De l'argent, c'est de l'argent que tu veux? J'en ai plein, tiens je te donne toute ma bourse et tu la laisse tranquille.''

Isilo déposa toutes les pièces qu'il avait sur lui sur le sol, devant le destrier du fou furieux. Il recula et attendit la réaction du voleur. Le bandit jeta la femme par terre et Isilo vint à sa rescousse. Tendrement, il l'aida à se relever. Le jeune homme tenait la fille contre soi, comme un enfant qu'il voulait protéger.

Ça avait marché. L'homme avait prit les pièces et avait déguerpit aussitôt en les insultants. Mais ça importait peu maintenant qu'une vie avait été sauvée. Isilo était probablement tout aussi traumatisé que la jeune femme et les mots lui manquaient, mais il se devait de la rassurer.

'' Tout va bien aller mademoiselle, je vais vous aider...c'est terminé maintenant''

#Isilo #Aelyn
Sujet: Tant de blessures à panser…
Aelyn

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Rechercher dans: Aldburg   Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Tant de blessures à panser…    Tag aelyn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 22 Fév 2010 - 22:36
Le soleil se levait à peine sur la forteresse meurtrie d’Eomer. L’astre du jour colorait l’horizon d’un rouge flamboyant, éclairant par les fenêtres la grande salle où se tenait Aelyn. La tempête avait ravagée la cité sous la forme de soldats portant la couronne pour emblème, laissant après son passage ruines et désolation.

Elle se souvenait de l’attaque, de la peur et des cris. Au commencement, elle avait hurlé le nom de ses fils, les avait attrapé par le bras et s’était réfugiée à l’abri derrière la lourde porte de leur maison. Cachée dans l’ombre, dissimulant les garçons derrière son corps, elle avait espéré que les guerriers ne s’attarderaient pas, que les secours arriveraient à temps. Elle ne voulait pas mourir, elle ne voulait pas voir la vie quitter ses enfants. Puis le silence s’était fait… Quand enfin elle était ressortie, les morts jonchaient le sol et la moitié d’Aldburg était en feu. Les pleurs et la tristesse avaient envahis les rues. Eofyr et Eogast se serraient derrière elle, choqués par tant de violence et de morts. Elle les avait renvoyés à l’intérieur pour leur éviter la vue du sang, des corps déchirés et démembrés que l’on trouvait gisant à chaque coin, dans chaque ruelle.

Une fois la panique passée, les secours s’étaient organisés grâce aux guérisseurs et aux officiers revenus d’Edoras. Les quelques postes de guérisons que comptaient la cité ne pouvaient suffire à accueillir l’afflux des blessés. Une grande salle avait été libérée spécialement à cet usage. Il y en avait tant… et si peu de monde pour en prendre soin. Lits ou simples paillasses à même le sol s’alignaient en trois rangées, occupant tout l’espace. Aelyn avait répondu à l’appelle et s’affairait depuis des jours, du matin au soir, veillant même parfois la nuit entière auprès de ses patients.

La fatigue avait marqué les traits de la jeune femme alors qu’elle allait et venait, offrant à boire à certains, changeant les pansements et les cataplasmes, cherchant à apaiser les douleurs trop grandes. Dans un coin de la pièce, un homme gémit, rongé par la fièvre. Son flanc avait été déchiré par un violent coup d’épée ayant percé l’armure, la peau et la chair jusqu’à l’os avant de casser deux côtes. La plaie s’était envenimée malgré les soins prodigués. Il était dans un état critique. Aussitôt la jeune rohirrim fut à son chevet. Sa voix murmura quelques paroles douces et apaisantes pour calmer les délires du cavalier. Elle posa sa main sur le front du soldat, les yeux inquiets. Si la température ne baissait pas, il allait y rester. Il avait besoin de force pour guérir. Aelyn en profita pour jeter un coup d'oeil à la plaie. L'horrible odeur qui s'en dégageait quelques heures plus tôt semblait atténuée. C'était, au moins, une bonne nouvelle. Aussitôt son diagnostique fait, la guérisseuse se leva et alla chercher dans sa besace de quoi le soulager.

« Qu’est-ce qui serait le plus raisonnable dans son état… du tilleul ou de la fleur de sureau ? En infusion forcément, cela l’obligera à boire et le réhydratera... Je devrais également y ajouter un peu d'athelas séchée pour apaiser la douleur... mais j'en ai si peu... jamais il n'y en aura suffisement pour tout le monde... »

#Aelyn #Farma
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