Deux Voyageurs au pied des Montagnes...

Gilgamesh n'avait plus dit mot depuis qu'il avait constaté que Erco Skaline avait accepté de le suivre sans faire d'histoire. Ils étaient tous deux calemement passé devant les gardes de la prison, tous affalés sur leurs tables ou par terre, dans un profond sommeil qui n'avait rien de naturel. Le vieux maître des services secrets avait en effet quelques connaissances non négligeables dans l'art des herbes et des potions.
Ils étaient sortis silencieusement par la porte que Gilgamesh referma à clef, car de par sa position, il en avait évidemment un double. Ils s'étaient alors dirigés vers le bas de la ville et arrivés près des murailles, le vieil homme s'était retourné sans crier gare pour jeter une poudre blanche au visage du Comte. Les souvenirs d'Erco s'arrêtèrent brusquement, et ce qui c'était passé pendant qu'il était dans un état second ne lui serait jamais connu. Mais il est plus que probable que Gilgamesh l'ait, ainsi étourdi, entraîné dans un passage secret menant hors de la Cité Blanche tout en évitant de devoir révéler son emplacement à son compagnon intrigué.

Lorsqu'Erco Skaline repris conscience de ses faits et gestes, il était assis par terre, avec en face de lui le vieil homme intriguant qui ne semblait attendre que son retour à un état normal. Il pouvait aussi voir deux chevaux et la Cité Blanche dans le lointain, à environ un mile. Gilgamesh se releva aussitôt et se dirigeant vers les chevaux, il déclara :

"En avant, nous n'avons que trop attendu. Cependant je répondrai à vos questions, à partir de maintenant. Mais d'abord, savez-vous qui je suis ?"

#Gilgamesh #Erco #Skaline

Erco reprit conscience à plusieurs kilomètres de la cité blanche. Il se souvenait aisément de l'apparition du vielle homme, mais après ça tout était flou. Il voyait une image ou une odeur, mais rien de bien utile. Il était évident qu'on avait tout fait pour qu'il ne sache pas par ou il était sortis. Des centaines que questions se bousculaient dans sa tête. Pourquoi, comment et surtout qui avait bien put ordonner que l'on le libère?...Il avait certes accomplis par le passé des actes de valeurs, et son nom était connu de beaucoup d'homme, tous des soldats ou gradés, mais de là à se faire libérer de prison sans rien avoir demander c'était incompréhensible. Il n'avait pas de réel pouvoir politique, et ses forces armées étaient bien faible. Ce ne devait donc pas être pour ce qu'il possède mais bien pour ce qu'il sert ou ses qualités. Qui après? Le Gondor pouvait y être mêlé, mais n'était pas le commanditaire, autrement on ne l'aurait pas fait emprisonner, quoique c'était peut-être une mie en scène. L'Arnor aussi peu probable. En faite il y avait tellement de possibilité et tellement de raisons pour l'avoir fait ou ne pas l'avoir fait qu'il était impossible d'avoir la moindre hypothèse valable.
Le vieillard le regardait, malgré son âge, il semblait être en forme. sa longue barbe blanche faisait penser à un de ces bibliothécaire ou à un magicien.
Il semblait presser. Sa disparition devait déjà avoir été signalée depuis une dizaine de minutes et il était probable que sa route serait encore longue. Il se leva, dégourdissant ses membres et attrapa les rênes de son animal. Il répondit à la question, le visage pensif:

-Je ne pense pas, pourtant votre visage ne m'est pas inconnu, vous me faites pensez à un ami, un érudits, un certains Meneldir.... Je pourrais tenter plusieurs hypothèses sur votre identité, il semble logique que vous , et donc moi aussi, pressez et donc évitons de perdre trop de temps....

Il monta sur sa selle avec aisance, et caressa l'animal, toute en murmurant ses paroles tranquillisante dans un elfique approximatif, mais compréhensible. Puis il demanda le ton soudain bien plus sérieux:

-J'ai mille questions et encore j'en aurais encore, mais allons à l'essentiel qui peut vouloir ma libération au point de me faire libérer à l'intérieure même des cachots? Et surtout pourquoi? Il y a beaucoup d'hommes plus puissants, sages, et tout ce que vous voudrez dehors....Pourquoi temps de mal pour m'avoir moi?

Sa monture ne valait pas Vent, mais elle était plus jeune et le contraste avec son propre cheval fut foudroyant. Le sien était plus calme, assuré par la vieillesse et l'habitude des charges. Celui qu'il montait était fougueux et impatient, il ne devait jamais avoir charger....Le rappel de son cheval, lui fit penser à ses armes. elle devait encore être dans la cité blanche. Son aire s'assombrit, mais il ne dit rien, des choses plus importantes passaient avant ses affaires.

Gilgamesh acquiessa quand Erco proposa de se mettre immédiatement en route. Il avait certes pris des dipositions très claires pour freiner au maximum la justice classique et avoriser un abandon rapide de l'enquête, mais on n'était jamais trop prudent et ils avaient une longue route pendant laquelle ils pourraient amplement discuter.
Le vieillard écouta attentivement les questions de l'homme qu'il avait fait évader et prépara soigneusement ses réponses, décidé à ne pas lui révéler plus qu'il n'en devait savoir tout s'assurant de gagner sa confiance.

"Hum, il est dommage que vous ne puissiez mettre un nom sur mon visage, cela aurait augmenté votre confiance en moi, je crois. Pourtant, je suis sorti de plus en plus de mon trou à rat dans les sous-sols ces dernières années. Je suis Gilgamesh, chef des Services de Renseignement de l'Arbre Blanc. Notez cependant que je ne suis pas ici en mission officielle..."

Le vieil homme regarda avec amusement la récation d'Erco. En effet, lui annoncer que c'était un des plus hauts dignitaires du Royaume l'ayant fait emprisonner qui venait de le faire évader était une chose, mais que de plus il le fasse de son propre chef en était encore une autre.

"Voilà qui n'est pas pour vous éclairer, n'est-ce pas ? Rassurez-vous, ce n'est pas une machination pour charger votre cahier d'accusations. Ce sont de très bonnes questions. Il se trouve qu'après apparition de l'Ordre à cause de qi vous êtes en prison, il est certaines personnes qui ont décidé de réveiller une ancienne société secrète non-gouvernementale pour veiller dans l'ombre. Nous cherchons des gens pour créer des sous-parties de notre société et sommes arrivés à la conclusion que vous avez le profil idéal. Le fait d'être condamné à vivre dans le secret dans la moitié du monde comme c'est le cas pour vous est un avantage dans ce cas. De plus nous savons que vous possédez vos propres informateurs et de plus, votre évasion pourrait laisser présager d'une brouille avec Gondor. Vous pourriez de ce fait être considéré traître aux peuples libres, ce qui pourrait se révéler un avantage pour des opérations plus...dangereuses. Vous ne l'avez pas demandé, mais je pense que notre destination finale pourrait vous intéresser : Tharbad. D'autres questions ?"

Erco en resta bouche bée. Il avait tout bien écouté, pourtant certain élément lui paraissait bizarre. Il lâcha par pur politesse:

-Ravis de vous rencontrez, je connais de nom l'Arbre Blanc, et je respecte beaucoup ce service.

On l'avait donc fait évader, faisant de lui un fugitif cherché par le Gondor, et donc un traître des peuples libres, pour qu'il prenne le commandement d'une sections d'une société secrète. Il sourit en repensant à sa jeunesse. Combien de fois avait-il envisagé de mener une vie de prisonnier en fuite.Mais aujourd'hui que cela lui arrivait, il n'avait pas envie de rire et d'être content. Ayant servit toute sa vie les peuples libres, il se retrouvait à présent vu comme un traître. D'ici quelques jours sa tête serait sans doute mise à prix. Il pensa à Esgaroth, qu'est-ce qu'il arrivera à sa ville? Là il avait une réponse. Jicla et Len prendront le relais. La première saurait mener la ville avec le soutien des Ménestrels et celui des Espions. Len lui continuerait de servir comme il l'a toujours fait, mais endosserait un rôle de plus: conseiller. Avec le temps, il pourra sans doute revenir sur le devant de la scène, s'il ne mourrait pas avant.
Il sombra dans un silence durant une dizaine de minutes, après lequel il prit la paroles:

-Thabard est assez loin, la chevauchée sera rude.

Il avait parlé sur le ton de la déclaration avant d'en prendre un autre, plus interrogateur:

-Puis-je savoir le nom de votre société secrète, et qu'avez-vous à m'en dire. car si je dois la servir, j'aimerais autant en savoir le plus possible....je doute que l'on va m'offrir un cour historique au vue des précédents événements. Il semble que l'Ordre soit en pleine expansion

Une dernière question lui brûlait les lèvres, mais il préféra se retenir. Elle était juste due à la curiosité qui anime chaque homme. La gardant bien en mémoire, il attendit la réponse de Gilgamesh.

"Tharbad est loin, en effet, mais c'est là une ville indépendante, coincée entre les deux Royaumes Unifiés sans en appartenir. Vous y serez en sûreté, de même que le Gondor n'a aucun pouvoir sur votre ville d'Esgaroth."

Gilgamesh sentait l'inquiétude de son compagnon d'échapée. D'ailleurs, comment pourrait-il en être autrement. En agissant ainsi, le vieil homme était bien conscient que les conséquences n'étaient pas à prendre à la légère. Mais il lui semblait d'autre part qu'il était préférable d'avoir un hors-la-loi à la tête de la ville du nord plutôt que de laisser la porte ouverte à des qurelles de successions qui auraient pu favoriser l'Ordre, au cas où le comte Skaline était condamné.

"Il était jadis à Tharbad une société secrète qui avait pour nom la Loge des Passeurs d'Etoiles. Elle s'employait à garder vivant les souvenirs de Numenor, car les Dunedains abandonnaient alors le sud d'Eriador pour se masser dans les deux Royaumes Frères. C'était un grand endroit de convergence, car sur la route entre Gondor et Arnor et c'était devenu bientôt un lieu de savoir, ayant à la fois trait au passé et au présent, car les voyageurs partageaient moult nouvelles de leurs pays d'origine. Aujourd'hui, on la nomme plus souvent la Grande Loge car c'est un comité restreint qui gère des Loges plus locales. Souvent, même les maîtres de ces Loges réduites ne connaissant pas tous les membres de la Grande. Etes-vous prêt à en prendre une en charge ?"

Plus il en apprenait sur cette société, plus il se rendait compte dans quoi il s'était fait engager. Il savait qu'on ne l'avait pas choisis pour rien, son passé en était la cause. Un passé qu'il craignait autant que son avenir. Les deux étaient sombres, l'un le hantait encore, et l'autre n'allait pas tarder à le hanter.
Gilgamesh était un homme étonnant, il avait réussis à cerner Erco assez vite, il était assez probable qu'avant de venir le libérer on avait enquêté sur lui. C'était même sûr, car le vieil homme avait parler des Ménestrels et des Espions. Deux services secrets que peut connaissait vraiment.
Le fait que son guide lui affirme qu'Esgaroth était hors du pouvoir du Gondor rassura un peu le Comte Skaline. Mais au fond de lui, il savait très bien que si le Gondor désirait s'attaquer à la ville du lac, il le ferrait, peut-être pas avec des armées, mais avec des forces secrètes comme l'Arbre Blanc. Il savait que déjà par le passé le Gondor était intervenu sur ses terres causant une dizaine de mort, n'importe quel seigneur aurait poursuivis le Royaume de l'Ouest, mais pas Erco. Il avait compris qu'on ne pouvait rien faire sans prendre des risques et causer la mort d'autrui. Et entamer une guerre juridique avec l'une des plus grande nations n'était pas la meilleur chose à faire et ne ferait en aucun cas revenir ces morts.
Inspirant une grande bouffé d'air, sachant que sa réponse serait déterminante.

-Oui, je serais votre homme...Il y a des rôles qu'il faut endosser...

Refuser serait stupide. De toute manière, il était persuadé que s'il déclinait cette invitation, on le retrouverait soit mort soit inconscient. Sa fuite alourdirait son jugement et la mort en sera sûrement le prix. Il n'avait pas vraiment le choix, mais il acceptait avec joie cette charge. Depuis des années il luttait pour préserver la paix et la liberté, il allait enfin pouvoir avoir un rôle digne d'intérêt. Il ne serait plus le soldat, mais bien le capitaine.
Il sourit, un large sourire.

Le vieil homme avait sourit lorsque Erco avait répondu favorablement à sa dernière et cruciale question. Il avait depuis continué le voyage en silence. Nos deux voyageurs ressemblant davantage à des fugitifs ne prirent aucun repos jusqu'à ce qu'ils aient passé les frontières du Gondor. Simple précaution, mais de toutes façons, leur voyage ne fut aucunement troublé. Le jour succéda à la nuit et la nuit au jour, et ainsi de suite, dans une ressemblance frappante dans le fait qu'il n'y eu pas la moindre perturbation.
C'est donc finalement sans encombre que les deux voyageurs arrièvrent dans la ville de leur destination, Tharbad.

Mais Gilgamesh ne fit pas prénétrer Erco dans la ville. Ils se dirigèrent vers un petit chateau situé au bord d'un lac. Le vieil homme signifia à son compagnon qu'ils étaient finalement arrivés et il descendit de cheval. Quand il frappa trois coups sonores à la porte, les deux arrivants furent accueillis par des hommes vêtus de capes brunes. Le chef des espions de Gondor murmurra quelques mots à l'oreille d'un d'entre eux puis fit signe à Erco de le suivre dans un dédale de couloirs. Il retrouva le chemin de la pièce où il voulait aller sans aucune hésitation. Il ouvrit la porte pour présenter une chambre, meublée sobrement mais à l'apparence confortable. Une unique fenêtre laissait entrevoir une vue plaisante, et à côté d'une bassine d'eau était posé un plateau garni de quelque victuailles.

"Voici votre chambre maître Skaline. Vous y serez à l'aise. Je vous prie de vous y reposez un moment, jusqu'à ce qu'il soit temps que vous rencontriez le Renard."

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