Bave de Troll

La grande bibliothèque d’Esgaroth est connue de tout en long des Terres du Milieu comme étant la seule ayant des archives dépassants le Premier Age, du moins, parmi les ressources humaines. Une telle bâtisse demande un constant entretien, et attire les savants et chercheurs de tous les royaumes. Son propriétaire est un jeune entrepreneur de provenance de Dale, qui crut bon construire tel monument au centre de la ville portuaire, et d’y loger la collection de livres et grimoires qu’il collecta de son grenier. Bien sur, la collection fut renouvelée avec l’aide des meilleurs scribes du Royaume Unifié et d’artisans du coin. La bibliothèque comprend désormais plus de 10,000 livres, une bonne cinquantaine d’encyclopédies, et de nombreux parchemins des quatre coins du monde.

Bref, une archive comme celle la demande un directeur compétant, et surtout éduqué et sage, c’est pour cela que son propriétaire employa le vieil Hamod.

Ancien peintre, Hamod voyagea toute sa vie, s’aventurant en Pays de Rhun, Khand et Harad, visitant de nombreuse forteresse naine comme celle de Tronjheim, et tomba amoureux des citadelles Elfes, cachées dans la forêt. Ainsi, l’artiste y appris une multitude de dialectes, et devint une vraie encyclopédie vivante. Dans ses trentaines, il décida d’écrire un index, nommant et dessinant la grande majorité des bêtes des Terres du Milieu. Plus tard, il eut envie d’adrénaline, et tenu un journal sur sa vie parmi les pirates d’Umbar.

Bien que vieillissant à vue d’œil, il commença à prendre des cours de médecine classique, et s’engagea comme aide soigneur durant la Bataille Final, ce qui fut sans doute la chose la plus irréfléchie de toute sa vie.

Empoisonné de par les drogues Melkoriennes, Hamod perdit la main droite en an 295 du Quatrième Age. Cette amputation sembla être la fin de la maladie, mais nombreux savent le contraire ; après avoir été rapatrié et offert le poste de directeur de la bibliothèque d’Esgaroth, la condition du doyen devint quelque peu compliqué pour de simples guérisseurs humains.

En 299, la maladie pris possession de tout son corps, et on ne donna pas longtemps au vieil Hamod. Cependant, un jeune docteur Oriental du nom de Orten diagnostique le doyen d’Esgaroth, et semble convaincu que le remède du virus Melkorien, se trouve dans le la bave de trolls des collines, une race bien plus intelligente que tout autre créature maléfique, et capable de parole.

Clouté au lit, Hamod ne prononça qu’un seul nom quand on lui parla de chasse aux trolls ; « Yzentar ».

Un messager d’Esgaroth galopa jusqu’en pays de Carrock pour annoncer au Beornide la requête du vieux doyen, et se fut bien sans hésiter, que l’héritier des Ours s’empressa de partir pour la cité du Lac.

La traversée de Mirkwood ne fut pas si longue ; un médiocre quatre heures, mais le poney qu’avait emprunté Yzen sentait fortement la masse du géant sur son dos, et fut plus qu’heureux une fois arrivé en ville.

Esgaroth était une ville charmante, dont l’architecture mixte de trois cultures complètement différentes marquait les édifices, de la Porte Ouest jusqu'à la Porte Est. Parfois taillé dans la roc, parfois sculpté dans le bois, chaque maison semblait avoir sa propre petite histoire et origine, et aucune ne ressemblait à sa voisine.

La bibliothèque, elle, percée le ciel de sa splendeur et hauteur. Faites dans un marbre des plus sombres, elle surplombe Esgaroth de ses quelques deux-cents mètres, et certain puisse la prendre pour une église, tel son dôme fut armé d’un cloché, qui vint sonner l’heure de quinze heure.

On mena le Beornide jusqu'à la chambre du doyen, qui fut surpris de voir son vieil ami dans tel état. Bien sur, ses médecins étaient toujours à son chevet, mais qu’un seul semblait vraiment travaillé. Celui-ci avait la peau mate, et les cheveux crépus. Il était bien plus jeune que ses compères guérisseurs, mais tout aussi bien éduqué, si même pas plus. Dans la chambre, on put aussi apercevoir Wallace Combridge, le fondateur de l’établissement, vêtu de belle soie, un peu trop étroites pour ses formes rondes.

« Ah, le voila, dit le propriétaire de la bibliothèque, notre sauveur est arrivé !

-On m’a appelé beaucoup de chose, mais jamais cela, répliqua le géant. Qu’est il arrivé ici à mon ami Hamod ?

-Hélas, nous pensons qu’il fut empoisonné par une drogue Melkorienne, dit le jeune docteur, dans un accent fort méconnaissable du grand de Carrock.

-Voici Orten, un guérisseur de Rhun, et fidele serviteur au bien fait d’Hamod. »

Wallace s’arrêta quelques instants, et murmura quelque chose dans sa barbe, qui ressembla à « tant que ma bourse ne soit pas troué ». Le gros messire s’empressa de claper des mains, et la chambre remplie de docteur, se vida aussitôt. Il ne resta plus qu’Orten, le vieil Hamod, Yzentar, Wallace, et un sombre personnage, dans le coin le moins éclairé de la pièce.

« Et lui, qui est-ce ?, demanda Yzen.

-Il vous accompagnera dans votre périple en pays d’Etten, au delà de la montagne. On le surnomme… »

- Il vous accompagnera dans votre périple en pays d’Etten, au delà de la montagne. On le surnomme Nimawë, vive-flèche.
- Vous m'appelerez Nima.

L'homme caché dans l'ombre s'avança, dévoilant son visage blanc. Il n'était pas vieux, mais les cicatrices sur sa figure témoignait un passé douloureux. En réalité, il n'avait même pas atteint la trentaine d'hivers. Ses cheveux étaient coupés courts, d'une façon laissant paraitre un certain délaissement de la partie esthétique de lui-même. Son corps, quant à lui, n'était pas réellement impressionant, comparé au Beornide qui se tenait face à lui. Il était presqu'aussi grand que lui, mais beaucoup moins musclé en apparence. Sa force n'était pas pure, mais résidait dans l'endurance et la précision des mouvements, ce qui faisait que ses mollets étaient musclés bien davantage que ses bras.

- Ce sera plus simple pour tous. Ne vous attardez pas sur les cicatrices, ce ne sont que quelques vestiges de rencontres brutales. Les hommes n'étant pas les seuls responsables. Autant que je me présente dès maintenant. Comme l'a dit Wallace, je me prénomme Nimawë. Je ne suis qu'un humble serviteur des seigneurs les plus offrants. Hamod me connait depuis que j'ai dix ans. A l'époque, je venais de voir mes parents mourir sous les coups de marteau d'une brute épaisse, tout au Nord des ces terres. Un soldat m'a recueilli avec sa permission. Quelques années plus tard, je suis devenu à mon tour soldat. Eclaireur, pour être plus exact. Mon travail, c'était de tendre de pièges, comme la plupart des avant-gardes, et d'assurer le bon voyage des troupes lors des missions diverses, en devançant ces troupes. Bref, j'imagine que vous connaissez le travail d'un éclaireur. Ce pourquoi je suis ici, c'est que je connais mieux que quiconque les régions voisines, et qu'au combat, je vous serai d'une aide précieuse. Moi, et mes amies.

En disant ces derniers mots, il ramassa ses affaires, posées contre le mur. Il s'agissait d'un arc long, magnifique, robuste, et de deux grands carquois contenant chacun une cinquentaine de flèche. Nima n'était pas quelqu'un d'habituel. Un arc entre les mains, c'était une véritable machine à tuer, un bourreau sans pitié. Sa rapidité et sa précision en faisait donc l'un des meilleurs éléments pour cette chasse au Troll. Projet certes fou, mais largement réalisable.

- C'est de là que me vient mon surnom. Vive-flèche, pour ma rapidité à bander un arc et à tirer. J'ai remporté de nombreux tournois. Mais enfin, je ne suis pas là pour vous étaler mes prix. Je vous accompagnerai dans cette chasse. Il nous faudra être rapides et endurants. Nous dormirons peu, nous chasserons la nuit. J'espère que vous êtes habitué à la lumière de la lune. Et inutile de vous dire que Hamod a besoin de cette... bave... le plus rapidement possible. Maintenant, sauf si vous avez quelque chose d'autre à ajouter, je vous prierai de me suivre. Nous passerons par les cuisines - il faut bien nourrir les érudits et autres bibliothécaires - et remplirons nos sacs à provisions. Pas de monture, cela nous empècherait de nous déplacer aisément, même si nous gagnerions peut être en rapidité. Nous emprunterons des chemins escarpés, à flanc de falaise, j'espère que vous n'avez pas le vertige. Enfin, j'imagine que non, étant donné votre réputation. Allons-y.

D'un geste de tête et de main, il annonça son départ aux hommes présents. Comme prévu, une fois sorti de la salle, il se dirigea vers les cuisines. Là, il remplit son sac à provision, sans attendre Yzen, attrapa deux gourdes bien étanches prévues pour les baves de Trolls, et sortit du bâtiment. Une fois là, il sortit de la ville d'un pas rapide. Dès que le Beornide l'eut rejoint, il annonça:

- Le nord des monts brumeux me semble t-être l'endroit le plus approprié. Auriez vous une suggestion ?



[ Désolé j'ai pas beaucoup de temps, réponse brodée ! Je ferai mieux à la prochaine Si quelque chose ne va pas, n'hésite pas à changer ]