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 De curieuses affaires

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Taorin
Emir du Harondor Libre
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Taorin

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De curieuses affaires EmptyMar 3 Nov 2020 - 18:28
Un mince filet de fumée s’élevait de la pipe, serpentant tranquillement dans l’air chaud de ce milieu de matinée. L’air, immobile, sentait l’herbe chaude. Des libellules voletaient, quelques abeilles butinaient les fleurs parsemant les rives du Grand Fleuve. Le niveau de l’eau était bas pour la saison, en raison des fortes chaleurs de cet été caniculaire, et révélait le limon désormais sec. Seuls les derniers poteaux du petit ponton de bois trempaient dans l’eau. La barque était échouée sur la rive. Près du bout de la petite construction à moitié branlante, il y avait deux sceaux. L’un contenait deux ou trois poissons, encore vivants. L’autre quelques asticots et autres appâts. A leurs côtés, deux silhouettes voûtées, cannes à pêche en main, pipe à la bouche, restaient immobiles.

Ils n’avaient pas dit plus de trois mots depuis l’aube. A quoi bon, en même temps ? Ils se voyaient tous les jours, à la même heure, au même endroit, pour faire la même chose. Pêcher. Et passer le temps. L’un avait marié sa fille avec le fils de l’autre. Le jeune homme, après avoir leur avoir fait trois petit-enfants, avait été recruté par le seigneur local et s’était fait tuer quelque part. La famille vivait de la petite pension versée à la veuve, et de quelques vaches. Et des quelques poissons pêchés par les deux vieillards.

« Tiens, du passage… » fit l’un des vieux, rompant le silence. L’autre leva les yeux, et, voyant l’objet de la remarque – trois chaloupes remontant le courant à la force des avirons – grogna son assentiment. C’était les premiers depuis plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Il se passait sans doute des choses dans les grandes cités du Gondor, au nord et au sud, mais rien n’avait filtré jusqu’au petit hameau des deux ancêtres. Ce n’était pas comme si ce qui se passait à la capitale influençait vraiment leur vie, de toute façon.

La pêche n’étant pas très bonne, les deux vieux n’eurent rien de mieux à faire que de regarder les embarcations se livrer à leur, il est vrai, étrange manège. Les esquifs s’arrêtaient fréquemment, et, de ce que pouvait apercevoir les deux pêcheurs, les équipages mesuraient la profondeur du fleuve. Pourquoi ? Une lubie, sans doute. Qui sait, peut-être les grands seigneurs du pays souhaitaient construire un pont ? Mystère. Tant que ça ne perturbait pas trop les poissons, ils n’en avaient pas grand’chose à faire.

Le soleil était encore haut dans le ciel quand les deux vieillards se levèrent et partirent d’un pas lourd vers leur hameau, quelques poissons dans leur sceau. Ils auraient de quoi manger aujourd’hui, peut-être même demain. Et, avec un peu de vin et de leur tord-boyau artisanal, la chaude soirée d’été serait des plus agréables…

*** *** ***

Le hameau était désert. Abandonné. Les deux petits vieux étaient morts la semaine précédente. Un alcool mal distillé. Au moins, ils étaient morts ivres et repus. La fille était partie pour la ville, emmenant ses jeunes enfants avec elle. Avec la pension de son défunt mari, elle espérait pouvoir vivre comme lavandière ou femme de chambre.

Personne n’assista à l’étrange spectacle qui prit place en cette journée ensoleillée. Plusieurs gros navires, bas sur l’eau, avancèrent un peu au nord du ponton. Une centaine de mètres, tout au plus. Plusieurs barques leurs tournaient autour. Un autre navire, plus fin, plus racé, attendait derrière. Lentement, les lourds navires se mirent en position, bloquant presque totalement le fleuve. Ils étaient liés les uns aux autres par d’épaisses cordes, proue à poupe.

Tout à coup, des cris retentirent, suivis de coups sourds. Il y eu de l’agitation sur les ponts, puis des dizaines d’hommes descendirent rapidement des gros pachydermes flottants pour rejoindre les barques, qui, une fois pleines, s’éloignèrent rapidement et rejoignirent le navire noir patiemment amarré en aval. Comme une cane et ses petits, le fin navire largua les amarres, et redescendit le fleuve, vers la mer.

Pendant ce temps, les lourds bateaux sombraient. Invisible depuis les berges, ils affleureraient la surface au milieu du fleuve, bloquant ainsi le passage à tout bâtiment plus gros qu’une barque à fond plat…
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