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 Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent

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Nathanael
Espion de l'Arbre Blanc
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Nathanael

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Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent EmptyDim 21 Fév 2021 - 23:55

C’était toujours lui qui était de corvées de bois mort. De corvée d’eau aussi. Et de foin. Et de pots de chambre au petit matin. Il était de corvées pour tout. Il avait bon dos, de répondre à toutes les jérémiades de son seigneur. Est-ce qu’il se rendait seulement compte, Daeron, de tout ce qu’il lui demandait ? Alors que Baudouin, lui, était juste chargé de réparer le toit. Ha oui, il était de corvée de clous aussi, et de ramassage d’outils qui tombaient depuis la charpente, et de balayage de copeaux et de sciure et de…

Le craquement d’une branche rompit les plaintes silencieuses de Miston. Il leva le menton de l’humus sec et chercha du regard quelle grosse bête avait bien pu faire un bruit pareil. Ce n’était pas la jument, il l’avait mis à l’enclot le matin même pour éviter qu’elle ne parcourt tout le Riddemark avec son petit air bredin de vieille carne. Miston posa son fagot au sol, se saisit d’une pierre et chercha à tâtons une branche suffisamment longue et large pour servir de gourdin. Les sangliers qui descendaient des montagnes avaient des défenses aiguisées comme des dagues et il n’avait pas envie de finir tailladé par un de ces cochons sauvages. Daeron lui avait suffisamment rabâché ses conseils de bûcherons d’Edoras à propos des bêtes fauves et de tout ce qui allait sur quatre pattes, museaux et gueules au vent, entre les Montagnes Blanches et l’Entalluve.

La terre trembla sous un coup de pied sourd. Si c’était un sanglier, il était sacrément gros pour agiter pareillement le sol. À quelques mètres, trois ou quatre silhouettes sombres émergèrent des broussailles et des ronces. Elles tenaient derrière elles une créature difforme et noire, que Miston ne connaissait pas et dont personne ne lui avait jamais dit mot. Sous la surprise, il recula, se prit les pieds dans une racine traîtresse et tomba sur le dos en arrachant aux arbres des craquements de branches plaintives. Il se remit aussi vite qu’il le put sur ses jambes et se roula dans le creux d’une vieille souche pourrie. Le bruit de sa chute avait attiré l’attention des étrangers et il espérait, qu’Eorl l’entende, qu’ils ne chercheraient pas à lui mettre la main dessus.

Miston trembla bien malgré lui, saisi par la peur et des questions si nombreuses qu’il ne parvenait pas à les ranger dans l’ordre. Est-ce qu’il s’agissait d’orcs ? Les orcs ne traînaient pas derrière eux de si hautes vaches noires aux cornes d’ébène. Les orcs n’élevaient pas de vaches. S’il s’agissait seulement d’une vache. Est-ce qu’ils s’étaient couvert le corps de charbon pour mieux se dissimuler sous le couvert des arbres ? Mais pourquoi se peinturlurer pareillement le visage en plein jour ? C’était stupide. Malgré la peur, Miston se contorsionna avec une lenteur extrême pour tenter de jeter un nouveau coup d’œil à ce qu’il avait vu.

Ils étaient noirs. Comme le charbon de bois, comme une nuit sans étoile, comme l’encre qu’utilisait Daeron pour écrire. Mais ils avaient visage d’hommes. Miston relâcha son attention, une douleur lancinante lui enserrant la nuque à force de se tortiller dans sa souche. Et il cria, il cria malgré lui, quand il se retrouva nez à nez avec une de ces faces sombres qui le toisaient, un long couteau dans la main. L’étranger le saisit par les cheveux et le tira hors de sa cache en marmonnant dans une langue inconnue. Miston rua et cogna de toutes ses forces dans ce qui lui semblait être un nez. Il voulut crier, mais aucun son ne voulut franchir ses lèvres. Saloperie de trouille qui lui nouait la gorge ! Il partit en courant à toutes jambes, pas assez vite cependant, pour échapper à ses poursuivants. De longues griffes s’agrippèrent à sa tunique et le saisirent fermement. L’un des étrangers gronda quelque chose en se tenant le visage. Ça saigne, pensa Miston, sans savoir pourquoi l’idée était si importante à son esprit. Avant qu’il ne se demande qui lui viendrait en aide, si loin de la demeure de son seigneur. Il ouvrit une nouvelle fois la bouche pour hurler, mais une main ferme lui bourra un gros paquet de mousse rêche dans le bec qui lui griffa le palais. Il manqua de peu de s’étouffer. Un bras musculeux lui enserra la gorge et des étoiles de lumière noire papillotèrent devant ses yeux. Il sombra dans un monde de vide, de silence et d’oubli.


***


Baudouin, perché sur la panne faîtière du toit, scrutait les alentours, la main en visière pour se protéger de la morsure lumineuse du soleil. Miston était parti depuis près d’une heure chercher un peu de bois. Il lui en faut bien du temps pour trouver une poignée de brindilles et quelques feuilles sèches ! Son ventre gronda. Baudouin avait faim. Le gamin devait ramener juste assez de combustible pour relancer le feu sous la marmite. Le Rohirrim fronça les sourcils, une pointe d’inquiétude logée dans le cœur. Ce n’était pas normal. Le gosse était finaud, un peu retord, mais pas fainéant. Traîner autant ne lui ressemblait pas. Il sauta de son perchoir et dégringola du toit en faisant trembler l’échafaudage à chacun de ses pas. Il rejoignit son seigneur sous sa toile de tente qui diffusait une ombre protectrice.

– Miston n’est pas rentré ? questionna Daeron.
– Non.

Ils échangèrent un regard inquiet et Baudouin vit danser dans les yeux de son maître les dernières rumeurs venues du sud.

– Je vais le chercher, dit le gigantesque Rohirrim.
– Et si le colporteur disait vrai ?
— Alors je vais le chercher rapidement
, répéta Baudouin.

Il délaissa ses outils et se saisit d’un large marteau à tête rectangulaire. Il vérifia que son couteau était bien ajusté à sa ceinture et prit la direction du bois. Il ne lui fallut pas plus de quelques minutes pour atteindre le bosquet de hêtres gris et de chênes rouvres qui dominaient la colline basse à l’est du domaine. Il retrouva le fagot laissé par l’enfant et des traces de lutte. L’étau qui menaçait son cœur l’étreignit subitement.

Il sursauta quand une ombre apparut dans son champ de vision et il leva haut son arme pour l’abattre sur l’animal qui se trouvait devant lui. Il n’avait jamais vu de chat aussi gros et aussi long. Même les êtres sylvestres qui arpentaient le piémont des Montagnes Blanches n’étaient pas aussi larges et aucun d’eux n’aurait été capable d’enlever un enfant dans sa gueule. Mais la créature qui se tenait là était aussi grosse qu’un bélier et armée de dents pointues et saillantes plantées dans une mâchoire capable de briser un crâne.

– Je vais te crever, sale bête.

Il savait, par expérience, qu’il ne sortirait pas indemne du combat qui s’initiait. Mais Baudouin était prêt à tout pour retrouver Miston, mort ou vif, et pour venger l’offense qu’on venait de leur faire sur leurs propres terres.
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Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent EmptyMer 24 Fév 2021 - 19:42
Niphredil grommela. Plusieurs jours avaient passé depuis son arrivée dans ce qui avait été les Verte Plaines du Calenardhon. Elle n’y était venue que brièvement dans sa jeunesse avant…
Un petit miaulement émis pas sa panthère la tira brusquement de ses réflexions. D’humeur morose, elle lui gratouilla distraitement l’arrière des oreilles avant de commencer à entretenir sn équipement. C’était un rituel qu’elle suivait scrupuleusement chaque soir, sauf en cas de forces majeures.

Jusqu’à présent elle devait avouer qu’elle n’avait pas grande opinion du Rohan. Il y avait eu des orages torrentiels et soudains régulièrement, laissant ainsi les routes boueuses. Le seul avantage à ces pluies était que peu de personnes ne se souciaient de qui voyageaient de par les routes avec ce temps.

Essayant de se protéger du vent, Niphredil resserra sa cape autour d’elle et s’installa pour prendre le premier tour de garde, tandis qu’Ombre, sa panthère, s’assit pour faire sa toilette.
Ce fut une longue nuit. Elle alterna, comme à son habitude les tours de gardes avec Ombre. Rien ne se passa cette nuit-là, hormis du vent, résultat des changements de température dus aux orages ravageant les plaines.

Le lendemain révéla un ciel bleu et pur avec de petits nuages délavés. Niphredil et sa panthère se mirent en route le cœur léger. Jusqu’à ce qu’ils arrivèrent à un endroit bien précis. Quoique…

Cet endroit en soi n’avait rien d’extraordinaire. Seulement, une piste croisait la route principale perpendiculairement. Des traces de pas. Quatre hommes. Dont deux avaient des bottes, dépareillées vu les traces. Ils étaient également accompagnés d’une sorte d’animal à sabot, une vache probablement. Des paysans qui amenaient une vache au pâturage.

Malgré sa raison qui criait l’évidence, ses cheveux se hérissaient sur sa tête. Elle se trompait. Ce n’était que des bouseux, après tout le Rohan en regorgeait. Elle resta donc penchée sur les traces, dans le doute. Jusqu’à ce qu’elle avise enfin du coin de l’oeuil Ombre. Les poils de son cou étaient tout hérissés et un grognement sourd émanait du fond de sa gorge. Cette attitude confirmait ses doutes. Si son instinct à elle pouvait la tromper, pas celui d’une panthère.
Niphredil se releva et se mit en chasse. Qui que soient ces hommes, elle découvrirait leurs intentions et agirait en conséquence.

Quelques heures plus tard, suivant toujours la piste, Niphredil arriva en vue d’un boisé. Son avance sur les poursuivants avait été beaucoup plus rapide que prévue.

Elle entra donc prudemment dans le boisé, l’épée au clair, craignant une embuscade. Se déplaçant aussi furtivement que sa panthère, ils n’avaient l’air que de deux ombres parmi les ombres de la forêt.
Soudain elle s’arrêta net. Il y avait une autre piste parallèle mais en sens inverse puis qui obliquait brusquement vers la droite environ à sa hauteur. Puis, un peu plus loin, un petit objet. Un flutiau d’enfant…

Niphredil ramassa le petit objet et l’examina. Une flute pas plus grosse et épaisse qu’un doigt de bonne facture mais de toute évidence faite à main. En bois. Elle se releva et continua à suivre la première piste.
Elle arriva enfin en vue d’une petite clairière, au sommet d’un bosquet, tout entourée de ronces et de broussailles. Niphredil se figea brusquement alors qu’elle vit une silhouette massive entrer à son tour dans l’espace presque dépourvu d’arbres. Trop tard. Ombre, craignant une menace, avait déjà sauté sur l’homme, car c’en était un, toutes griffes dehors. Niphredil jura et sauta par-dessus un buisson. Au même moment elle entendit :

-Je vais te crever, sale bête.
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Nathanael
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Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent EmptyDim 28 Fév 2021 - 9:35
Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent Baudoi10

Baudouin tenait haut son marteau pour fracasser le crâne de la panthère devant lui. Qu’elle approche, qu’elle ne fasse qu’un pas et il lui il briserait le crâne en mille esquisses d’os. Il avait assez de rage en lui pour risquer de rater son coup. Il abattit son arme verticalement sur la bête noire, mais cette dernière esquiva le fer d’un saut leste sur le côté. Sa large patte griffue répondit et déchira l’avant-bras du Rohirrim qui hurla de colère et de douleur. Baudouin examina les plaies d’un coup d’œil. Elles étaient peu profondes et sans gravité, le plus grand risque étant qu’elles s’infectent par la suite. Si cette bête était comme les loups et les wargs, elle avait du poison dans la gueule et du venin dans les pattes. Il se saisit de son couteau. Sa prise était malhabile, le sang lui coulait sur la main et rendait ses doigts poisseux. Le Rohirrim s’apprêta à attaquer une nouvelle fois, mais quelque chose attira son attention.

Quelqu’un se tenait là, derrière la panthère. Une haute silhouette qui ne semblait pas craindre l’animal. Sa chevelure avait la couleur des feuilles de chêne à l’automne, mais son regard était aussi clair que l’herbe au printemps. Baudouin recula, pris d’une soudaine crainte. Une elfe ! Cette race n’avait apporté que le malheur sur leurs terres depuis l’année précédente et Baudouin s’était persuadé que leur venue était un signe de mauvais présage. Sa colère gonfla dans sa poitrine.

— Où est l’enfant ? rugit-il. Est-ce que votre bête l’a dévoré ? Où est Miston ?

Il recula encore d’un pas, méfiant, ne voulant pas quitter la panthère des yeux. Sa noirceur ne pouvait être que la manifestation de sa corruption par le mal et le Rohirrim redoutait quelques perfidies à son encontre. Était-elle seulement réelle cette créature ? Les elfes étaient réputés pour savoir jouer de magie. Était-ce un charme pour le distraire ? L’elfe lui sauterait-elle dessus pendant qu’il se débattait avec une chimère ? Pour s’assurer de ce qu’il voyait, Baudouin toucha sa plaie du bout des doigts et goûta le liquide chaud qui sourdait de son bras. C’était bien du sang. La douleur pulsait sous sa peau, elle était bien réelle. Il se déplaça de quelques pas supplémentaires pour placer entre la panthère et lui un buisson d’épineux et de ronces.

— Qu’avez-vous fait de Miston ? demanda-t-il une nouvelle fois.

Il lui fallait gagner du temps. Sous le couvert des arbres, il examina l’étrangère du mieux qu’il le put. Elle était vêtue à la mode masculine et portait ce qui ressemblait à une armure couleur de rouille et de feuille morte. Baudouin acquit progressivement la certitude qu’elle n’appartenait pas au peuple d’elfes qui occupait encore les forêts au nord du Rohan. À bien la regarder, il se demanda même, un bref instant, s’il s’agissait vraiment d’une elfe. Elle ne ressemblait guère aux êtres qu’ils avaient rencontrés en début d’année et qui les avaient aidés à se défendre contre leurs mauvais voisins. Qu’il était sot de s’être laissé berner par sa peur ! Il força son cœur à se calmer. Qui que fût cette étrangère, elle était apparue au moment où Miston, lui, s’évanouissait dans la nature et Baudouin exigerait d’elle des réponses.
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Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent EmptyDim 28 Fév 2021 - 18:08
Tandis que Niphredil sautait souplement dans la clairière, elle vit Ombre déchirer le bras de l’homme qui avait crié. Habituée au sang et aux tueries, elle resta impassible. D’autant plus que la panthère n’avait de toute évidence pas l’intention de tuer l’homme qui se tenait là.

Ce dernier allait tenter de frapper le grand félin une seconde fois, au mépris du danger que ça représentait lorsqu’il se figea soudainement. Il venait seulement de l’apercevoir. Elle le vit reculer pris d’une crainte soudaine, visible dans ses yeux.

Niphredil n’avança pas plus. Mais elle put voir les émotions danser sur son visage. De la crainte, de la méfiance, de la peur, de la superstition… et s’embrasant soudainement, une grande colère.

— Où est l’enfant ? rugit-il. Est-ce que votre bête l’a dévoré ? Où est Miston ?

Miston… Niphredil entrouvrit légèrement la main qui ne tenait pas son épée pour regarder le petit flutiau de bois. Un flutiau d’enfant. Miston devait être son nom. Et d’après la mine de l’homme qui se tenant devant elle, ce dernier devait porter une réelle affection au garçon.

Niphredil ne répondit cependant rien. Elle le vit reculer encore un peu, la crainte et la méfiance dans ces yeux. Puis il redemanda :
— Qu’avez-vous fait de Miston ?

Il continuait à la détailler suspicieusement. Puis soudain, la peur dans son regard s’effaça. Niphredil ne savait pas ce qui l’avait fait disparaître mais elle espérait ne pas avoir à la regretter. Parfois la peur pouvait jouer en sa faveur, surtout en cas d’infériorité numérique. Mais ce temps et cette occasion étaient déjà passés.

C’est pourquoi elle desserra la main complètement pour lui tendre le flutiau, qu’il ne fit aucun geste pour reprendre, et répondit froidement :
- Je ne sais pas encore qui a enlevé cet enfant, Homme du Rohan. J’ai trouvé ce jouet d’enfant près d’une piste quittant cette clairière. Ma panthère et moi l’avons suivie dans le but de découvrir ce qui s’était passé et, peut-être apporter notre aide.

Et elle s’inclina légèrement, les bras légèrement écartés, l’épée toujours tirée, peut-être un brin moqueuse. Il devait comprendre qu’elle allait l’aider mais de son propre chef et à sa façon.
Niphredil Sarnelis n’avait jamais suivi des ordres et ce n’était pas là qu’elle allait commencer.
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Nathanael
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Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent EmptyLun 1 Mar 2021 - 15:05
Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent Baudoi10

Son cœur se remit à faire trembler toute son immense carcasse quand il découvrit le flûtiau de Miston entre les mains de l’elfe. Il avait taillé l’instrument pour le gosse quelques années plus tôt et le lui avait offert un soir de printemps. Miston n’avait pas le droit de parler à l’extérieur du manse de Daeron, et après une violente dispute avec leur seigneur, Baudouin s’était échiné à trouver la meilleure solution pour redonner le sourire au petit. Miston s’était vengé de longues journées en les assommant avec ses litanies répétitives et ses mauvaises notes criardes.

Le Rohirrim n’écouta l’elfe que d’une oreille, trop attentif à ne pas se faire ensorceler par quelques charmes secrets. Il gardait un œil sur la panthère pour ne pas perdre d’autres lambeaux de peau. Piétinant dans la terre fraîche sous les frondaisons des arbres, la créature laissait des empreintes larges et peu profondes qui ressemblaient à celles des félins sylvestres.

— Quelle piste ? demanda Baudouin.

Son regard avait été attiré par des traces plus marquées en forme de croissants de lune. Il lui était difficile de se concentrer, partagé entre la nécessité de retrouver Miston et celle de surveiller l’étrangère et sa créature. Il quitta le sol des yeux, s’empara brusquement du flûtiau de Miston et le glissa dans la besace accrochée à sa ceinture.

— Avez-vous vu ce genre de traces sur votre route ?

Il désigna de son marteau les empreintes qui marquaient lourdement l’humus.

— Elles ont dû être laissées par une vache. Une foutre grosse vache.

Il n’avait pas encore décidé s’il pouvait en dire davantage à l’elfe, s’il pouvait lui confier quoi que ce soit sans avoir à s’en mordre aussitôt les doigts. Il se pencha pour étudier les empreintes. Elles étaient un peu plus longues que ses immenses mains de géant. Les rumeurs étaient vraies. Cette conviction se glissa en lui en laissant derrière elle un désagréable frisson. Des traces de pieds s’entremêlaient et dessinaient d’étranges motifs entre les empreintes bovines.

— Il devait simplement nous ramener du bois, murmura Baudouin dans un soupir.

Il s’en voulait d’avoir laissé le gosse partir tout seul. Il lui avait laissé de plus en plus d’autonomie ces derniers mois et Miston prenait un malin plaisir à partir de plus en plus loin quand il le pouvait. Baudouin se mordit le poing de rage. S’il mettait la main sur les enfoirés qui avaient pris le gosse, il les rosserait jusqu’à la mort.

— Mon seigneur ne pourra vous apporter aucune rémunération, si c’est ce que vous voulez.

Il avait beau feindre l’indifférence, il était difficile de ne pas voir toute l’arrogance qui émanait de l’étrangère. Maudits soient les elfes et leur suffisance ! Ils étaient pétris d’orgueil comme un mauvais pain de seigle : sous leur épaisse croûte pleine de promesses, on ne trouvait souvent qu’une mauvaise mie pleine de trous, d’air et de vent. Baudouin se rembrunit. Il n’aimait pas qu’on le prenne de haut.

— Mais pendant que nous parlons, les Dwimmen emportent Miston toujours plus loin de son foyer. Et Eorl seul sait ce qu’ils pourraient lui faire. On dit qu’ils sont apparentés aux orcs. Et leur mauvais peuple envahit notre royaume depuis le sud. Les rumeurs prétendent qu’ils se nourrissent de chair humaine. Mon garçon ne mérite pas de finir ainsi.

Il fit un effort qui lui coûta un pan de sa fierté. Il rangea son lourd marteau à sa ceinture et rengaina son couteau comme un signe d’apaisement. Ils perdaient du temps. Et Miston s’éloignait un peu plus d’eux à chaque seconde qu’ils passaient à se regarder en chien de faïence. Baudouin repoussa les images sombres qui lui envahissaient l’esprit sans parvenir, toutefois, à chasser l’image de l’enfant, le cœur dévoré par les spectres noirs.
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Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent EmptyLun 1 Mar 2021 - 18:11
L’homme devant elle n’était de toute évidence pas dans son état normal. Mais pouvait-elle le lui reprocher? Absolument pas. Elle avait beau ne pas le montrer la disparition d’un enfant l’affectait toujours. Et elle ne connaissait même pas celui à qui le flutiau avait appartenu. Elle ne pouvait qu’imaginer la douleur de l’homme.

Elle l’avait vu fixer le flutiau mais sans oser le prendre. Avait-il peur qu’elle l’ensorcelle? Niphredil n’en savais que trop rien. C’était la première fois depuis longtemps qu’elle se retrouvait avec un humain autre que du ceux du Sud. Elle avait cependant entendu parler des relations tendues entre Elfes et Humain. La Semi-Elfe devait dire que les Elfes autant que les Humains ne facilitaient pas les choses. Et son statut de Semi-Elfe faisait qu’elle avait très peu de relations. Dans les deux camps.

En attendant, elle voyait l’homme piétiner sur place, hésiter, ramenant toujours son regard sur elle ou sa panthère qui se tenait non loin de là, sa queue battant ses flancs. Il demanda alors brusquement, comme s’il venait juste d’entendre ce qu’elle avait dit :

— Quelle piste ?

Son regard divergea pour suivre la piste qu’il n’avait pas vue avant, tout occupé qu’il était à les surveiller.

— Avez-vous vu ce genre de traces sur votre route ?

Comme elle acquiesçait, il poursuivit :

— Elles ont dû être laissées par une vache. Une foutre grosse vache.

Il ne semblait la détester encore plus mais au moins elle voyait dans ses yeux qu’il allait peut-être la croire. Si elle n’avait pas menti pour la piste pourquoi mentirait-elle pour autre chose? Un doute planait toujours dans ses yeux. Niphredil recula d’un pas et décida de ne pas utiliser ce moment de doute à son avantage.

Elle l’entendit ensuite murmurer quelque chose. Niphredil supposa que ça s’adressait à l’enfant, malgré son absence. Peut-être était-ce son fils. Elle eut de la peine pour l’homme qui s’était précipité ici ne voyant pas l’enfant revenir. Pour finalement voir la plupart de ses espoirs piétinés par une piste.

Se redressant soudain, l’homme déclara d’une voix forte, plutôt déconcertant après le murmure plein de larmes :

— Mon seigneur ne pourra vous apporter aucune rémunération, si c’est ce que vous voulez.

Niphredil cligna des yeux.
Bien sûr quelle idiote elle faisait! Décidément, il y avait maintenant trop longtemps qu’elle avait quitté le monde des hommes, oubliant cette pratique et du même coup le fait qu’elle aurait bientôt besoin d’argent.
L’homme devant elle semblait se rembrunir, se méprenant sans doute sur la raison de son silence.

C’est pourquoi Niphredil finit par répondre :

- La guerre est une affaire d’adultes. Les enfants n’ont absolument rien à faire là-dedans et c’est pourquoi je l’aiderai même sans rémunération.

Le silence persistait. L’homme regardait alternativement la piste puis sa panthère. De toute évidence, il jugeait que de eux deux, c’était Ombre le plus dangereux, constata Niphredil, non sans un certain amusement. Il avait raison. Une panthère est bien plus dangereuse.

Comme le silence s’éternisait, chacun perdu dans ses pensées l’homme déclara soudain :

— Mais pendant que nous parlons, les Dwimmen emportent Miston toujours plus loin de son foyer. Et Eorl seul sait ce qu’ils pourraient lui faire. On dit qu’ils sont apparentés aux orcs. Et leur mauvais peuple envahit notre royaume depuis le sud. Les rumeurs prétendent qu’ils se nourrissent de chair humaine. Mon garçon ne mérite pas de finir ainsi.

Puis il rengaina son couteau et son marteau. Après un bref regard en coin, Niphredil accepta ce signe de paix et mit son épée dans son fourreau.
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Nathanael
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Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent EmptyLun 1 Mar 2021 - 20:35
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Le vent du sud agita les ramures sèches des arbres au-dessus d’eux. Baudouin leva le nez vers le ciel et fit la moue. Les feuilles s’agitaient, frémissaient, comme impatientes de goûter aux prochaines pluies. Les nuages, gonflés des effluves de Belegaer, roulaient leurs ventres rebondis au-dessus du Gondor. Il pleuvrait avant que le soleil ne se couche par-delà les montagnes. Déjà, au-dessus des cimes éternellement blanches s’amassaient de longues colonnes blanches.

— L’orage vient, dit simplement Baudouin. Il ne nous faut pas tarder. Je vous laisse me montrer le chemin.

Du bout des doigts, il s’assura que le flûtiau était bel et bien dans sa besace. Il laissa l’elfe passer devant lui, puis la panthère, et les suivit. Daeron comprendrait que quelque chose s’était passé. Cyrielle s’inquiéterait, comme de coutume, mais son petit seigneur malingre prendrait les choses en main, en quelque sorte. Il espérait simplement que rien ne se passerait pendant son absence. Ainsi seuls, Daeron et sa dame étaient des plus démunis et des plus exposés. Il n’aimait pas ça. Savoir ses proches vulnérables le rendait fébrile. Perdu dans ses pensées, il ne regarda guère où il mettait les pieds et il reçut plusieurs fois des branches en pleine figure. Il finit par garder ses distances avec l’elfe, en se demandant si elle ne faisait pas exprès de ployer les rameaux bas pour les lui jeter à la face.

— Atchiiia.

Il fit sursauter tout le monde en éternuant violemment alors qu’ils quittaient le petit bois. Même la panthère tressaillit. Il s’essuya la bouche et le nez d’un revers de manche, sans comprendre ce soudain cahot intérieur. Il fit signe à l’elfe de poursuivre sa marche. Baudouin profita du soleil des plaines pour étudier un peu plus ses plaies. Pourvu que ça ne s’infecte pas. Il connaissait un ruisseau, plus loin entre les collines, mais il n’était pas certain qu’il coulât encore avec cette maudite sécheresse. Devant lui, à un mille ou presque du bosquet, l’elfe s’arrêta.

— Est-ce là que leur piste quitte la route principale ?

Malgré ses observations régulières, le terrain dans les plaines était tellement sec qu’aucune empreinte n’était visible. Seules quelques herbes piétinées pouvaient signaler le souvenir d’un passage, encore fallait-il avoir le nez dessus ou presque. Baudouin suivait l’elfe en aveugle bien obligé de lui faire confiance pour suivre les traces des Dwimmens et de leur vache.

— C’est étrange… leurs traces vont au nord. Beaucoup trop au nord je veux dire. Les dernières informations que nous avons eues faisaient état de troupes Dwimmen beaucoup plus loin au sud, vers l’Entalluve.

Un mauvais pressentiment lui écrasa les entrailles. Une main retorse semblait vouloir lui tirer les tripes dans un vide abyssal. Brièvement, il fut pris de vertiges.

— Atchiiaaaa. Bon sang l’emporte !

Il se pinça les narines. Pourquoi fallait-il que des petits doigts invisibles lui chatouillassent autant le fond du nez ? Il évita le regard de l’elfe. Baudouin n’avait nulle envie de passer pour une bête étrange. Il se moucha du bout des doigts pour essayer de chasser les démangeaisons qui couraient dans les profondeurs du pif. Que Sauron emporte les bonnes manières, c’était trop insupportable. Il s’essuya les mains dans l’herbe pour en ôter le restant de morve et de poussière.

— Combien sont-ils, d’après vous ? Combien faut-il de lâches pour s’en prendre à un gosse ?

Une colère sourde bouillonnait toujours en lui, tapie sous sa peau, prête à gonfler subitement et à l’emporter.

— Et où l’emmènent-ils bon sang ? Et pour quoi faire ?

S’occuper l’esprit en posant des questions sans réponse ne menait à rien, mais à défaut, cela lui évitait de penser au pire. Il rajusta sa ceinture et son pantalon et attendit les réponses de l’elfe. Il n’était pas bon pisteur. Il était même plutôt mauvais chasseur. Son goût pour la sédentarité l’avait toujours tenu éloigné des longues chevauchées à la poursuite des cerfs ou des sangliers. Pourquoi s’épuiser à la tâche, quand quelques pièges suffisaient à vous remplir le ventre ?
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Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent EmptyLun 1 Mar 2021 - 23:18
Niphredil leva la tête au même moment que l’homme. Encore de la pluie qui s’annonçait! Décidément, il ne manquait plus que ça. Faire une expédition avec un inconnu dans la flotte. Sans compter que la piste allait s’effacer. Elle ne pouvait qu’imaginer l’enfant, et espérait qu’il était encore vivant.

— L’orage vient, dit simplement l'homme. Il ne nous faut pas tarder. Je vous laisse me montrer le chemin.

Elle passa donc devant pour suivre la piste. Elle était quand même contente d’avoir quelqu’un avec elle pour une mission aussi délicate. S’ ils retrouvaient l’enfant elle aurait besoin de quelqu’un qui le connaisse.

Niphredil constata également qu’Ombre avait pris le parti d’ignorer l’homme, puisqu’il ne représentait pas de menace immédiate. Ça valait mieux pour ce dernier. Il allait d’ailleurs porter les cicatrices de leur rencontre toute sa vie. Des cicatrices… Elle se détourna vivement de ses pensées moroses. Ce n’était pas le temps de ruminer des souvenirs.

Traversant les fourrés et passant entre les arbres aux branches basses, elle écartait ces dernières au fur à mesure. Puis elle entendit un juron marmonné précédé d’un bruit d’un gifle.

Niphredil haussa les sourcils. Elle pensait que l’homme la suivait de plus proche. Cette dernière ne fit cependant aucun commentaire et le laissa suivre à la distance qu’il voulait, quitte à manger toutes les feuilles des branches qu’il recevrait. Économie de vivres.

Elle allait entamer la discussion en lui demandant son nom lorsqu’un bruit soudain la fit sauter.

— Atchiiia.

Elle avait déjà dégainé son épée et scrutait les sous-bois maintenant derrière eux avant de se rendre compte que ce n’était que l’homme qui avait éternué. Même Ombre avait tressailli violemment. Ce dernier découvrit les dents à l'adresse pour se détourner. Niphredil remit sa lame au fourreau sèchement et tourna les talons sans un mot.

— Atchiiaaaa. Bon sang l’emporte !

L’homme avait éternué de nouveau. Et plutôt bruyamment, sans souci aucun de la discrétion. Niphredil le regarda sombrement en réprimant un soupir agacé.

Elle n’allait tout de même pas traverser les plaines du Rohan avec quelqu’un qui éternuait à chaque trois pas. Surtout pas avec la pluie qui s’annonçait.

Elle lui avait déjà tourné le dos lorsqu’il lui demanda :

— Combien sont-ils, d’après vous ? Combien faut-il de lâches pour s’en prendre à un gosse ?

-Ils étaient quatre. Avec une sorte d’animal. De type bovin.

Niphredil vit la colère danser dans ses yeux alors qu’elle se retourna pour le regarder. Il tenait vraiment à l’enfant. Il allait poursuivre les ravisseurs de Miston jusqu’à ce qu’il les trouve ou qu’il tombe, mort. Elle le sut avec certitude qu’à ce moment-là. Ce qui impliquait qu’il allait la suivre. Même s’il ne le voulait pas. Avoir été couvert de chaînes aurait eut exactement le même résultat.

— Et où l’emmènent-ils bon sang ? Et pour quoi faire ?, continua brusquement l’homme.

-Je n’en sais rien à vrai dire. Je n’avais jamais encore croisé ces hommes que vous appelez Dwimmen. Je ne sais même pas quelle est leur apparence. Mais je les trouverai, finit Niphredil.

Ils n’avaient pas le choix. Elle et l’homme devaient faire cause commune s’ils voulaient vraiment trouver l’enfant. Mais avant de choisir la direction à prendre et de continuer leur quête, elle devait en apprendre plus sur lui. Ou ils ne seraient jamais d’accords.

-Quel est votre nom? finit-elle par demander en s’asseyant sur l’herbe.

Elle vit les mâchoires de l’homme se crisper. Pas à cause de sa question mais bien parce que cette pause leur ferait perdre du temps. Mais poser des questions restait jusqu’à preuve du contraire la meilleure façon d’avoir des renseignements.
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Nathanael
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Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent EmptyDim 14 Mar 2021 - 17:46
Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent Baudoi10

— Je vous expliquerai en route, râla Baudoin, nous n’avons pas le temps de baguenauder ici.

Si l’étrangère n’avait pas eu sa panthère, il l’aurait volontiers soulevée par le col pour lui montrer comment il entendait poursuivre ceux qui avaient enlevé Miston. Le seigneur Daeron lui avait expliqué que cette race avait une notion des saisons bien à elle. Mais ce n’était pas le moment ni de s’asseoir ni de discourir.

— Je me nomme Baudouin, consentit-il à dire pour inciter l’elfe à se remettre en marche.

Il prit une direction qui lui semblait la bonne. L’herbe était piétinée ici et là. Quelques pas plus loin, il découvrit une bouse encore fraîche.

— Au moins ils laissent des traces, dit-il. Les racontars disent que les Dwimmen possèdent une magie spectrale qui leur permet de se déplacer comme des ombres. Ils sont arrivés par le sud il y a plusieurs jours de cela. Personne ne sait d’où ils viennent ni pourquoi ils ont pénétré au Rohan. Un colporteur venu d’Aldburg nous a raconté de drôles de choses à leurs sujets. Mais allez savoir ce qui est vrai et ce qui relève de la folie ! Tout ce que l’on sait de sûr, c’est qu’ils ont été précédés par des orcs, et que même ces créatures des ténèbres les craignaient.

Il prit une poignée de bouse et l’écrasa dans sa main. Elle était encore tiède en son cœur et le soleil n’en avait pas asséché les bords.

— Une vache, ça ne court pas longtemps. Ils ont à peine une heure d’avance sur nous.

À défaut d’avoir de solides notions de chasse, il avait longtemps gardé les troupeaux quand il était gamin et toutes les nuances animales lui étaient familières. Il s’essuya la main dans l’herbe, juste assez vite pour ne pas s’éclabousser la tunique, saisi par un nouvel éternuement.

— Atchiiia !

Il fronça les sourcils, rageur contre lui-même et son corps qui le trahissait de la sorte. Il connaissait des enfants et des femmes qui éternuaient au printemps, quand les nouveaux pollens prenaient leur envol et couvraient les plaines de leurs semences. Se pouvait-il que l’elfe lui provoque ce genre de réactions ? C’était improbable, il avait déjà rencontré d’autres femmes aux longues oreilles sans éprouver de désagréments. À moins que… Il gronda en vrillant le gros animal noir du regard. La panthère aurait bien pu être la cause de ses éternuements intempestifs. Le devant de sa tunique était couvert de poils.

— Par Eorl, rugit-il, votre créature sombre m’a jeté quelques sortilèges ! Tenez-la loin de moi !

Il ôta aussi vite qu’il le pût le lin qui lui couvrait les épaules et le jeta par terre, découvrant ses épaules musculeuses et son large torse de buffle. Il regarda son vêtement au sol comme s’il risquait de le mordre et s’en éloigna autant qu’il lui était possible. Le vent tiède venu du sud lui chatouilla la peau, puis Baudouin se mit brusquement à rougir, se rendant compte soudain qu’il était à moitié dévêtu devant une dame. Étrangère ou non, elfe ou non, il en ressentit une profonde gêne d’adolescent. Il se détourna pour dissimuler son malaise et poursuivit les traces bouseuses laissées par l’animal.

Ils marchèrent ainsi deux ou trois heures sans trouver de nouvelles traces évidentes. Baudouin laissait souvent l’elfe passer devant lui pour choisir la meilleure piste à suivre. Ils s’étaient avancés ainsi dans les plaines jusqu’au point du soir. La pluie martelait déjà la surface d’acier de l’Entalluve à l’est et un vent plus frais, humide, leur fouetta le visage.

Ils n’avaient rencontré personne sur leur route. Les brebis et les bergers s’étaient réfugiés chez les nains, loin au nord, pour paître une herbe plus fraîche, quand les ressources étaient venues à manquer dans le Riddermarck. Quel accord, quelles compensations, avaient demandé les longues barbes contre cet alpage salvateur ? Même le seigneur Daeron n’avait pas réussi à le savoir. Mais le vieux Rohirrim flairait l’entourloupe à plein nez. « Il n’y a rien, chez un nain, disait-il, qui le porte à l’offrande et au présent. Tout ce qu’ils proposent a un prix. Ne serre jamais la main à un nain, ta vit dût-elle en dépendre, ce serait comme serrer la main du Nécromancien ».

Un groupe de cavaliers était passé loin au sud, laissant derrière lui un épais nuage de poussière, pressé par quelques urgences inconnues. L’urgence, Baudouin la ressentait à chaque pas. Il pestait souvent de ne pas trouver de nouvel indice, de nouvelles traces fraîches et nettes.

— Leur vache chie donc uniquement de l’air ? avait-il fini par cracher au bout de plusieurs milles parcourus sans rien trouver.

Il redoutait de s’être perdu et d’avoir raté quelques intersections dans la poursuite des Dwimmen. La panthère, pourtant, avait flairé quelque chose devant eux. Elle leva le nez et huma une odeur imperceptible pour Baudouin. Elle quitta le fond du talweg pour atteindre le sommet d’une des basses collines rocheuses qui les entouraient. L’herbe jaunie et sèche craquait sous leurs pas tandis que Baudouin et l’elfe gravissaient la pente derrière l’animal. Arrivés en haut de l’éminence, ils découvrirent le campement des ravisseurs de Miston.

Les quatre Dwimmen et leur vache avaient rejoint un petit groupe de personnes dans un chariot tiré par une paire de bœufs, eux aussi noirs. Ils s’étaient regroupés autour d’une mare boueuse qui sourdait entre deux roches grises parmi les collines. Baudouin chercha Miston des yeux sans parvenir à le voir, alors que le soleil était englouti par les montagnes et que la lumière était aspirée avec lui.

— Ils sont trop nombreux, souffla Baudouin. Nous ne pourrons pas les attaquer de front à deux.

Il s’était tapi sur le sol pour dissimuler sa longue silhouette à leurs opposants. Il avait beau s’imaginer tout un tas de plans pour prendre l’ennemi par surprise, il ne parvenait pas à en trouver un seul qui puisse bien tourner. Il était pourtant hors de question d’abandonner Miston là. Il était prêt à écraser autant de cervelles que nécessaire pour sauver le garçon.

— Ho non, pas ça, gémit-il…

Autant de cervelles que possible. Mais pas celles des deux petites filles qui venaient de bondir du chariot, chacune une poupée de chiffons dans la main.
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Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent EmptyJeu 18 Mar 2021 - 21:39
Le Rohirrim renâcla:

— Je vous expliquerai en route, nous n’avons pas le temps de baguenauder ici.

Niphredil resta sur place. Comme l’homme ne disait rien, elle s’assit calmement sur ses talons, attendant une réponse. Elle fut aussitôt imitée par sa panthère qui commença à se lécher la patte, tout en surveillant du coin de l’oeuil le forgeron. Elle allait se lever, faute de réponse quand elle entendit:

— Je me nomme Baudouin.


-Enchantée, Beaudoin, fit-elle en espérant avoir bien entendu la réponse que l’homme avait marmonnée. Je me nomme Niphredil Sarnelis.


Perdue dans ses pensées Niphredil se releva et suivit le Rohirrim, Beaudoin comme il avait dit s’appeler, qui avait déjà pris les devants. Elle émergea juste à temps pour entendre la fin de sa dernière phrase.

-… Ils ont à peine une heure d’avance sur nous.

-Nous devrions les rattraper au plus tard demain dans ce cas, répondit Niphredil, encore hantée par ses souvenirs, les mêmes qui revenaient toujours.

Puis aussi soudainement que les fois précédentes, Beaudoin fut repris de ces éternuements assourdissants:

— Atchiiia !


Niphredil pinça les lèvres, agacée. Tout compte fait, il était peut-être une bonne chose que les Dwimmen aient un tant soit peu d’avance. Elle préférait ne pas imaginer ce qui arriverait à l’enfant s’ils étaient repérés.

Elle allait déjà se mettre en route lorsque les imprécations de Beaudoin s’élevèrent:

— Par Eorl, rugit-il, votre créature sombre m’a jeté quelques sortilèges ! Tenez-la loin de moi !

Elle se retourna juste à temps dans sa direction pour voir sa chemise par terre et celui à qui elle appartenait la regarder comme s’il s’agissait d’Eru sait quoi.

Malgré la situation, Niphredil faillit éclater de rire. Cet homme perdait-il autant de temps à regarder sa chemise comme si elle était la cause de son malheur alors que seulement peu de temps auparavant, il l’admonestait pour avancer plus vite? Décidément, elle avait du mal à comprendre cet homme. Tous étaient-ils comme lui?

Il dut voir son amusement parce qu’il se détourna brusquement, sans doute sous le coup de la colère.

D’un commun accord, ils décidèrent finalement de reprendre leur route à la recherche de Miston, la panthère toujours sur leurs talons. Si ce n’est que Beaudoin regardait cette dernière avec méfiance et s’en tenait le plus loin possible. D’ailleurs Ombre le lui rendait bien.

Ils continuèrent donc à marcher inlassablement, plusieurs heures, s’arrêtant parfois pour consulter les indices laissés sur la piste, qui devenaient d’ailleurs de plus en plus rares. Les deux étaient plongés dans leurs pensées.

Niphredil sursauta brusquement lorsque le Rohirrim prit la parole après quelques heures.

— Leur vache chie donc uniquement de l’air ?

La semi-Elfe se demandait que répondre lorsqu’Ombre se figea. Elle connaissait bien cette posture; il avait flairé quelque chose.

Elle observa la panthère gravir la colline silencieusement, les oreilles couchées vers l’arrière et la queue battant les flancs. Niphredil la suivit aux côtés de Beaudoin, qui marchait plutôt silencieusement pour un homme de cette corpulence.

Et soudainement, au sommet de la petite colline, la vue du campement s’offrit à eux. Mais quelque chose n’allait pas. Il y a avait une charrette et plusieurs autres personnes avaient rejoints les quatre hommes du début.

Les peaux des ravisseurs de Miston était très foncée, aussi foncée que la nuit qui commençait à tomber.

— Ils sont trop nombreux,
souffla Baudouin. Nous ne pourrons pas les attaquer de front à deux.

Il avait raison. Niphredil baissa légèrement la tête pour desserrer la sangle de son épée mais ne pû achever son geste. Un brusque mouvement et quelques éclats de rires attirèrent son attention.

— Ho non, pas ça...

C’est alors que la jeune semi-elfe vit les causes de ce son, incongru en pareil endroit. Deux petites filles couraient parmi les autres formes, plus grandes, des adultes.

C’était ce qui avait provoqué le marmonnement du Rohirrim. Malgré ses airs bourrus, il ne ferait rien aux enfants.

Sans préavis, Ombre émit un feulement et s’élança vers le campement.

Un cri de terreur, émis par une voix d’enfant, s’éleva dans la nuit. Garçon ou fille? On ne saurait le dire...
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Nathanael
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Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent EmptySam 17 Avr 2021 - 7:47
Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent Baudoi10

– Par les couilles de Nivacrin !

Le juron de Baudoin poursuivit la panthère jusqu’à ce qu’elle disparût dans un repli de terrain. Le Rohirrim serra ses doigts autour d’une poignée d’herbes rêches et posa son front rageur contre la terre. Le regard qu’il jeta à l’elfe en disait long sur ses pensées à propos de l’animal qui avait bondi devant eux. Il se redressa lentement pour essayer de mettre des images sur les cris qui leur parvenaient. Sur son avant-bras, la peau s’étira sur de cuisants souvenirs. Il espérait que le fauve ne blesserait pas d’autres mémoires.

***

Shakti soupira devant les braises, la main crispée sur l’outre pleine d’eau qu’elle cherchait à fixer au sommet d’un long bâton pour qu’aucune bête ne le leur vole durant la nuit. Un quart de croissant de lune plus tôt, un goupil ou un blaireau assoiffé avait crevé leurs réserves laissées au sol. Ils avaient souffert de la soif deux longues journées avant de revoir le scintillement liquide du long fleuve. Ils s’étaient rués comme des bêtes sur la berge pour tremper leurs lèvres brûlées par le soleil dans le baume gris que leur offraient les eaux. Il lui avait semblé alors que rien ne pouvait être plus délicieux que l’eau fraîche. Shakti avait eu envie de plonger tout entière dans l’immensité tumultueuse pour oublier la soif et la douleur, sa peine et son désespoir.

Ils étaient partis pour trouver mieux. Les Sœurs devaient les guider vers d’autres terres. Plus fertiles, plus productives. Moins ténébreuses, moins dangereuses. Mais tout ce que Shakti avait vu depuis leur départ n’avait pas trouvé grâce à ses yeux. Les forêts verdoyantes au-delà des rocs noirs des vieilles montagnes, les grandes étendues herbeuses jusqu’au fleuve, les longs champs et les hameaux sur leur route. Tout cela lui avait fait envie jusqu’au creux de ses tripes. Elle avait férocement jalousé tout ce qu’elle avait vu, en invoquant les esprits pour leur demander pourquoi elle n’était pas née sur ces terres d’abondance. Mais la fatigue, mais la lassitude, mais la peur lui avaient fait reconsidérer toutes les belles paroles de leurs chefs de clan et de leurs guides spirituels. Ils avaient déjà tant perdu.

Elle parvint enfin à hisser leur outre d’eau au sommet du grand bâton fixé sur leur chariot. Elle lia les brins d’une cordelette de chanvre pour faire un nœud. Mais le cri strident de la petite Hisha lui fit lâcher prise et leur réserve d’eau, difficilement puisée, lentement filtrée, s’écrasa à ses pieds. Elle se rua vers les hurlements de sa nièce et découvrit devant elle une ombre noire aux poils luisants sous la lune, les crocs découverts. La queue agitée, l’once s’avança devant les enfants et flaira leur visage.

– Raug Môr ! hurla Shakti.

Deux Dwimmen s’étaient saisis de pique en bois, deux autres essayaient de calmer les bœufs, rendus nerveux par l’arrivée du félin. La peur leur faisait rouler des yeux blancs sous leurs lourdes paupières d’ébène. Les animaux piétinaient la terre sous leurs pieds pour repousser le prédateur. Dans la carriole, une bâche s’agita, la tête de Miston émergea de sous une toile trouée et en piteux état. Dans la lueur pâle qui suit la chute du soleil, Baudouin et Niphredil purent voir qu’il était nu, pieds et poings liés, et que sa peau avait été badigeonnée de brun et d’ocre en d’étonnantes arabesques.

Dans le camp, un homme plus grand et plus large d’épaules se saisit d’une corde. Baudouin reconnut dans sa silhouette un homme de guerre, l’esprit affûté par le sang et la colère. Le guerrier Dwimmen s’interposa entre les deux fillettes et la panthère, la corde solidement nouée entre ses mains. Des cicatrices lui nouaient les bras et le torse comme des lianes rosâtres qui se seraient étendues sur sa peau. Les deux autres Dwimmen, avec leurs piques, contournèrent l’animal.

Baudouin, sur son perchoir, comprit assez vite ce qu’ils espéraient faire.

– Ils vont capturer votre bête, lâcha-t-il.

Il n’observait que d’un œil la scène, tendu et concentré sur le corps de Miston qui se débattait dans le chariot. Il cherchait une opportunité pour dévaler la pente en courant et se saisir de l’enfant sans avoir à se battre. Mais plus il observait les étrangers venus d’on ne savait où, plus il voyait ses chances s’amenuiser. Ils étaient mal armés, mais leur camp était construit de façon circulaire, de telle sorte que personne ne puisse s’approcher d’eux sans être vu.

– Ils vont la capturer et lui ouvrir le cœur pour s’en emparer et le bouffer. Ils feront la même chose à Miston ensuite si nous ne faisons rien.

La peur lui rongeait les tripes. Il n’y avait pas de bonne solution. Il lui sembla qu’il n’y en avait jamais quand il fallait se battre et faire la guerre. Il prit une impulsion soudaine et se mit sur ses jambes, s’arma du marteau qu’il portait à sa ceinture et se rua au pied de la colline pour affronter les Dwimmen, les spectres noirs, prêt à s’assurer de leur nature et à vérifier par le fer s’ils étaient faits d’ombres ou bien de chairs.
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Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent EmptySam 24 Avr 2021 - 16:55
– Par les couilles de Nivacrin !

Niphredil releva la tête, surprise par la soudaineté de la réaction du Rohirrim … leur maison dans le village, les enfnants qui jouaient au centre de celui ci ... puis se réprimanda intérieurement: ce n’était pas le temps de rêvasser, à cause d’elle et de sa panthère deux enfants étaient en danger. Quelle ironie… en mettrait-elle deux en danger pour en sauver un ? Tout était de sa faute, … sa mère qui pleure, essayant de le lui cacher, un médaillon dans la main … elle aurait dû faire plus attention à sa panthère… sa première rencontre avec Ombre, ses dents près de sa gorge, à deux doigt de la déchiqueter, puis du noir ...

Essayant … la fois où elle avait reçu sa première épée, le soleil du midi sur sa lame…  de surmonter le flot de souvenirs et de sentiments qui s'imposait à elle, la semi elfe s'efforça de revenir à la réalité. La main crispée sur son épée et les yeux étroitement fermés elle essayait de se cramponner à la réalité. … elle-même petite penchée au-dessus de sa mère mourante… Elle sentait Baudoin qui ne cessait de trépigner sur place … son serment de ne jamais ignorer un enfant dans le besoin…jusqu’à  ce qu’il finisse par parler:

– Ils vont capturer votre bête.

Elle ouvrit alors brusquement les yeux, fixant le campement sans vraiment le voir. À l’entendre, la seule raison pour laquelle… plus vieille, errant dans les terres inconnues, sous la lumière des étoiles, cruelle et froide ... il se préoccupait du sort d’Ombre était que la force d’une panthère de cette taille n’était pas à négliger. Elle … dans les geôles des Hommes du Harad, la noirceur humide…  pouvait faire pencher la balance en leur faveur.

Niphredil suffoquait.  Sa mère, ses compagnons de voyage, et maintenant sa panthère… Si l’enfant nommé Miston mourrait aussi alors elle aurait décidément tout échoué. … son retour en Terre du Milieu, juste une femme parmi tant d’autres… Chancelante, la jeune semi elfe … la contrée dévastée… se leva tant bien que mal et suivit le regard du Rohirrim qui se tenait à ses côtés.  

C’est alors qu’elle vit Miston. ... courant dans la forêt avec Ombre…  Ce ne pouvait qu’être lui, jeune, les traits fins, les cheveux … Ombre faisant face à une bande de malandrins pour les dissuader d’approcher, les babines retroussées … bruns en bataille. Il avait l’air presque comme usé, usé par sa captivité.

Niphredil peinait à aligner deux pensées.

Baudoin continuait à parler d’une voix atone, comme s’il catapultait les mots qu'avec efficacité, sans les ressentir.
– Ils vont la capturer et lui ouvrir le cœur pour s’en emparer et le bouffer. Ils feront la même chose à Miston ensuite si nous ne faisons rien.


Sur ces mots, le Rohirrim tira le marteau de sa ceinture, et s’élança vers le campement.
La jeune semi-elfe prit pour parti de la suivre, comme une somnambule.
L’herbe encore mouillée pas la rosée sous ses pieds, … ses entraînements d’épées avec les compagnons de voyages de son enfance… , la vigilance méfiante des Dwimmens cherchant à capturer Ombre, … Ombre gambadant dans des formations rocheuses, disparaissant dans les ombres par instants… , le regard de Miston quand il vit Beaudoin descendre la pente, … sa main sur le front d’Ombre quand elle lui avait donné son nom ... , les feulements de sa panthère qui tenaient à peine les Dwimmens à distance.

Qui sortirait de cette aventure ? Ombre serait-il sacrifié pour la vie des deux petites filles et celle de Miston ? Ou les perdrait-elle tous avec un échec en prime ?

Beaudoin courait toujours vers la charrette où était tenu captif Miston. Il allait le sauver, le Rohirrim n’avait d’autres buts, d’autres préoccupations.

La nuit tomba tout à fait. Le soleil disparut derrière la colline, tout n’était qu’ombres.

                … Ombre dans le clair de lune argenté…
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Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent EmptyDim 24 Oct 2021 - 23:32


Vétéran de la campagne de 291, Baudouin n'était pas un blanc-bec, et la vue d'un géant armé d'un marteau de guerre dévalant la pente dut remplir les cœurs des Dwimmen de terreur. D’abord un fauve noir gigantesque, et maintenant un guerrier étrange, dans la silhouette paraissait d’autant plus mystérieuse et imposante parmi les ombres du crépuscule.

Malheureusement pour Baudoin, ce n'était pas son jour de chance. L'herbe était mouillée et glissante et la pente raide. Mais ce qui l’acheva, triste ironie du sort, c’était la bouse qu’un des boeufs qui accompagnaient le groupe des Dwimmen. Il glissa et perdit l’équilibre. Pendant un court instant vertigineux il se retrouva complètement en l'air avant de retomber lourdement sur son dos. L'impact ne suffit pas pour arrêter sa descente et le malheureux rohirrim glissa dans la boue pendant quelques secondes avant de freiner en se servant de son marteau comme d'un piolet improvisé.

Arrivé presque en bas de la pente, il se trouvait à quelques pas seulement des chariots Dwimmen. En levant les yeux, il put apercevoir la silhouette pâle du jeune Miston. Leurs regards se croisèrent pendant un court instant et Baudoin commença à se relever, en ignorant la douleur brûlante dans son dos et ses coudes. Pourtant, lorsqu'il essaya de soulever son marteau il n'y arriva pas, comme si l'arme était faite de plomb. A moitié sonné, il tourna la tête vers le côté et put voir un pied posé sur la tête du marteau. En levant les yeux, il put encore apercevoir le visage sombre de son adversaire, et le blanc de ses yeux grands ouverts. Puis, rien. Il reçut un violent coup de bâton dans la tête et sombra dans les ténèbres.

Tout cela se déroula sous le regard incrédule de Niphredil. La voyageuse avait le pas bien plus léger que le géant rohirrim, et ne fut pas victime du terrain miné par les boeufs des Dwimmen. Elle réussit à arriver jusqu'en bas de la pente en se dirigeant vers sa panthère, mais il était déjà trop tard.

La panthère, entourée et déboussolée par le nombre d'humains ainsi que par l'arrivée rocambolesque de Baudoin, ne put éviter un coup de pique en bois qui lui toucha douloureusement le flanc. Elle se retourna prête à sauter sur son assaillant, et l'opportunité fut saisie par le guerrier à la corde qui s'élança vers l'animal.

Ce fut terminé en quelques secondes. Les griffes d'Ombre laissèrent des traces rouges sur la peau de l'homme; des nouvelles cicatrices gagnées en défendant son peuple. Mais ce n'était clairement pas la première fois que le guerrier affrontait une bête sauvage. Epaulé par ses compagnons, il réussit à prendre le dessus et resserrer la corde autour de la gueule du fauve, telle une muselière improvisée. Une femme s'empressa de rapporter une autre corde afin d'immobiliser les puissantes pattes de l'animal alors que deux hommes l'écrasaient de leur poids.

C'est à ce moment là qu'arriva Niphredil.

Le troisième des hommes qui n'était pas aux prises avec la panthère fut alerté à l'arrivée de la vagabonde par le cri d'une des fillettes et se tourna vers elle, tenant sa pique en bois devant lui. Contrairement à l'homme aux cicatrices, ce Dwimmen n'avait pas l'air d'un guerrier, même si sa peau sombre et sa tenue étrange lui donnaient un air menaçant.  

La sueur perlant sur son front, il s'adressa à la demi-elfe. Elle fut surprise d'entendre les paroles prononcées en Westron, la langue commune, bien qu'avec un accent étrange:

-Rends toi! Bas les armes!

Les paroles de l'homme l'incitèrent à observer la scène autour d'elle. Sa panthère se débattait encore en vain, à présent immobilisée par plusieurs cordes solides. Une femme avait attrapé les deux fillettes par les bras et les tirait vers les chariots qui offraient une sécurité relative. Le corps colossal de Baudoin gisait sur le sol un peu plus loin, inconscient ou mort. Un homme à la peau sombre s'était emparé de son marteau et s'approchait de la scène de l'affrontement. Et sur la gauche, un gamin Dwimmen qui ne devait pas avoir vu plus de douze printemps, mais qui faisait tournoyer la poche d'une fronde au dessus de sa tête avec un sifflement sinistre. Une arme qui pouvait s'avérer aussi fatale qu'un arc elfique...

Le combat était-il vraiment une option? Elle pouvait se rendre et rejoindre les deux Rohirrims ainsi qu'Ombre dans la captivité...ou bien essayer de fuir, en espérant de trouver abri dans la nuit...



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Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent EmptyMar 26 Oct 2021 - 1:33
L'air frais de la nuit balayait les hautes herbes, faisant naître des chuchotements et des bruissements. Le calme régnait sur les plaines vertes du Rohan.
Enfin, sur presque toute la plaine. Quelquepart vers l'Est, s'entendaient des bruits diffus : feulements, voix d’hommes. Puis le silence. Une alouette solitaire fit entendre son chant par trois fois, puis se tût.

La nuit était presque parfaitement claire, les étoiles brillaient, parfois entrecoupées de voiles légers de nuages, mais tout n’était que brouillard pour Niphredil. Elle ne voyait rien, tout ce qu’elle entendait était une bouillie de sons, comme venant de très loin, un galimatia embrouillé.

La seule fenêtre dans ce brouillard était Ombre. Elle voyait clairement son compagnon, entouré de guerriers à la peau si sombre qu’ils se confondaient, pour des yeux humains, dans la nuit avec la panthère.

Mais la jeune femme n’était pas humaine. Plutôt une semi-elfe endurcie par la solitude qui n’avait eu pour compagne que cette panthère. Ombre … Il apparaîssait clairement que son ami avait besoin d’aide.
Beaudoin chargea soudainement, plus pour sauver Miston, l’objectif de cette quête plutôt qu’Ombre, douta Niphredil.

À grand peine l’elfe se remit sur ses pieds pour descendre la colline en courant, plus vive que l’air, et aussi silencieuse. Son esprit, auparavant si embrouillé, était devenu parfaitement clair excluant toute autre chose que la silhouette argentée de la panthère.Elle évitait avec aisance les trous de la pente filant vers le bas. Elle perçut Beaudoin glissant et tombant, mais ne s’en rendit pas vraiment compte, comme absente. Fixée sur son objectif. Son cerveau ne laissait plus place à d’autres choses, elle était comme un jouet mécanique.

Puis tout à coup, elle vit Beaudoin, vers la gauche près des chariots. Elle, était presque arrivée en bas, plus qu’à quelques mètres des Dwimmen, mais toujours non repérée.

Ce qu’elle avait tou d’abord pris pour la silhouette de Beaudoin découpée par la lune, si pleine, sur la paroi du chariot bougeait. Mais indépendamment des mouvement du solide Rohirrim. C’était un autre homme.

Elle avait l’impression que le temps se télescopait,pour ne finalement plus s’écouler. Sa mèche de cheveux du côté gauche de son visage suspendue dans les airs, Ombre faisant volte-face au ralenti, la pique d’un Dwimmen dangereusement près de son flanc, une massue au-dessus de Beaudoin. L’air était presque palpable, et s’étirait.

Puis quelque chose brisa, se rompit brusquement.

La branche pointue s’enfonça dans le flanc de la panthère, qui feula. Une corde se serra autour de son museau.
Le bâton s’abatit sur le crâne de Beaudoin, qui n’arriva pas à esquiver.

Une voix d’enfant cria en même temps que la semi-elfe. L’enfant avait crié dans le dialecte des Dwimmen pour avertir de la présence de Niphredil, jusque là insoupçonnée. L’elfe n’avait crié qu’un seul mot, si bref.

Non.

Elle ne savait même plus pourquoi.

-Rends toi! Bas les armes!

Elle parvint tout de même à regarder la silhouette qui avait émis cet ordre, médusée. Incapable d’interpréter le sens de ces paroles, même si elles avaient été prononcées en Westron. Elle était plantée là, regardant autour d’elle, n’enregistrant aucun détail, drainée par la force que lui avait pris ce simple non. Une ultime révolte envers son destin, envers son monde qui s’écroulait.
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Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent EmptyLun 1 Nov 2021 - 2:36
Les Dwimmen ne perdirent pas de temps et profitèrent de la stupeur de l'elfe pour la désarmer. Elle fut rapidement entourée et attrapée par des bras forts qui s'emparèrent d'abord de son épée, puis la ligotèrent. Si Baudouin avait été encore conscient, il aurait pu penser que sa compagne d'infortune était victime de la magie spectrale que maîtrisaient les étranges guerriers à la peau sombre d'après les dires du colporteur...Peut-être que c'était vrai. Cela expliquerait l'échec cuisant que les aventuriers venaient de subir.

Niphredil ne garda que très peu de souvenirs de la nuit qui s'ensuivit. C'était comme un rêve, ou plutôt un cauchemar. Les cordes serrées autour de ses poignets, les visages sombres de ses ravisseurs s'effaçant parmi les ombres, leurs voix échangeant des paroles dans un dialecte inconnu. Elle finit par céder à la fatigue et sombrer dans un sommeil troublé.

C'est seulement au matin qu'elle put mieux comprendre la situation dans laquelle ils se trouvaient. Les quatre prisonniers étranges, c'est-à-dire elle, Miston, Baudoin et Ombre, se trouvaient dans l'un des deux chariots Dwimmen, sous une bâche trouée. Tous étaient ligotés d'une manière qui empêchait la plupart des mouvements. Leurs poings et pieds étaient ligotés, et la gueule de la panthère était serrée par une muselière improvisée. Qui plus est, tous leurs liens étaient rattachés à une même longue corde. La fuite ne semblait pas être une possibilité réelle, du moins pour l'instant.

Baudouin, encore légèrement sous les effets du coup qu'il avait reçu la veille, semblait vaciller entre le soulagement et le désespoir. Il avait trouvé le jeune Miston et ce dernier était toujours en vie, mais la mission de sauvetage avait échoué lamentablement. Ils étaient à présent impuissants, aux mains des mystérieux Dwimmen. Il s'adressa au garçon:

-Comment est-ce qu'ils se sont emparés de toi?! Ils ne t'ont pas fait de mal?

Le gamin ne réagit pas, comme s'il ne l'avait pas entendu. Baudouin se ressaisit et donna un très léger coup de pied au garçon, pour attirer son attention. Lorsque ce dernier tourna son regard dans sa direction, le rohirrim fit quelques gestes simples avec ses doigts. Heureusement, leurs mains étaient ligotées sur le devant, ce qui leur permettait au moins de faire des gestes limités. Miston 'répondit' en gesticulant, sous le regard étonné de Niphredil.

-Le gamin est sourd et muet...depuis que je le connais. Il dit qu'ils l'ont surpris dans la forêt, mais qu'ils ne lui ont pas fait trop de mal jusqu'à là. Il n'a pas su m'expliquer pourquoi ils lui ont peint la peau comme avec leurs foutus symboles de sorcier!

Il s'arrêta de parler lorsqu'ils entendirent quelqu'un monter sur l'avant du chariot. Quelques instants après, ils se mirent en route. Le petit campement était levé, et les Dwimmen se dirigeaient vers une destination inconnue. Baudoin murmura à Niphredil:

-Notre meilleur espoir à présent est de tomber sur une éored. Les cavaliers du roi Fendor sont capables de parcourir des distances énormes très rapidement en patrouillant le royaume. Je ne comprends d'ailleurs toujours pas comment les Dwimmen aient pu s'aventurer aussi loin vers le nord...soyez prête à saisir l'opportunité si elle se présente.

Il éternua violemment. La panthère était dans le chariot avec eux, ce qui n'arrangeait pas son état.

Ils s'arrêtèrent au bout de plusieurs heures de route. On ne leur donna pas à manger, juste une louche d'eau boueuse chacun. Un bout de la toile fut relevé, sans doute pour que les gardes puissent garder un oeil sur les prisonniers pendant l'escale.

Si elle n'y avait pas prêté attention la veille, Niphredil put alors apercevoir plusieurs signes de pénurie dans le groupe des Dwimmens. Leurs réserves d'eau semblaient faibles; pas étonnant avec cette satanée sécheresse. Les adultes tout comme les enfants étaient maigres bien que musclés. Seuls deux lapins de petite taille cuisaient au dessus du feu.

Son regard fut attiré par une des fillettes qu'Ombre avait failli attaquer la veille. Les enfants revenaient des bois, ils avaient sans doute eu pour mission de récolter quelques fruits, champignons ou racines comestibles. La semi-elfe reconnut les baies noires dans la main de la fillette. Il ne s'agissait pas de myrtilles, mais de la belladone, la cerise du diable. Les baies étaient toxiques, et pouvaient très facilement s'avérer mortelles.

Cela représentait une certaine opportunité...si les Dwimmen s'intoxiquaient, cela leur permettrait peut-être de fuir. Niphredil devait-elle rester silencieuse? La fillette montra fièrement le petit tas des baies à une des adultes...



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Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent EmptyDim 7 Nov 2021 - 13:16
Niphredil ne resta pas exactement plantée là très longtemps. Voyant son état, les Dwimmen lui enlevèrent ses armes: son épée puis ses poignards cachés un peu partout dans les doublures de ses vêtements. Ils avaient les gestes sûrs et précis, sans être exessivement brutaux, de guerriers rompus par l’habitude.

Du coin de l’oeuil, la jeune semi-elfe voyait Beaudoin, manifestement évanoui ou même pire. Il semblait presque dormir si l’on ne regardait pas ses blessures, la tête ballante. Ce fut d’aileurs la dernière image qu’elle vit clairement.

Toute la nuit durant, elle sombrait puis refaisait surface. Rien n’était net. Elle ne parvenait pas à voir Ombre, qui était pourtant tout près de ses pieds, et tout n’était que taches floues mouvantes. Les bruits des voix étaient distordus, comme venant tantôt de loin, tantôt de proche.
Ce n’est qu’avec le lever du soleil et le retour de la lumière qu’elle se réveilla pour de bon, la tête douloureuse.

-Comment est-ce qu'ils se sont emparés de toi?! Ils ne t'ont pas fait de mal?

iNiphredil ne releva même pas la tête. Elle savait bien que Beaudoin ne s’addressait pas à elle, même s’il ne l’avait pas vu se faire capturer. La jeune femme n’était pas dupe, le Rohirrim n’avait aucun sympathie pour elle.

Comme le silence s’éternisait, elle leva le regard, intriguée. Le jeune garçon qu’ils étaient venus secourir n’avait même pas tourné la tête, même s’il était manifestement réveillé. Comme s’il n’avait même pas reconnu la voix de Beaudoin. Elle en profita pour le détailler, même s’il lui tournait dos. Cheveux bruns, plutôt petit. Il n’avait rien d’exceptionnel, un môme tout à fait normal.

Après plusieurs minutes, il finit cependant par regarder dans leur direction. Enfin, dans celle de Beaudoin. Celui-ci commença à gesticuler autant que le lui permettaient ses liens.

-Le gamin est sourd et muet...depuis que je le connais. Il dit qu'ils l'ont surpris dans la forêt, mais qu'ils ne lui ont pas fait trop de mal jusqu'à là. Il n'a pas su m'expliquer pourquoi ils lui ont peint la peau comme avec leurs foutus symboles de sorcier!

Niphredil perçut une légère hésitation, presque inconsciemment. Ne relevant pas, elle dit, dans le style laconique qui était le sien :

-Maintenant quoi ?


La réponse mit quelques temps à venir. Les Dwimmen démontaient le campement et revenaient vers les chariots, où ils étaient attachés.

-Notre meilleur espoir à présent est de tomber sur une éored. Les cavaliers du roi Fendor sont capables de parcourir des distances énormes très rapidement en patrouillant le royaume. Je ne comprends d'ailleurs toujours pas comment les Dwimmen aient pu s'aventurer aussi loin vers le nord...soyez prête à saisir l'opportunité si elle se présente.

La jeune semi-elfe réprima la légère inquiétude qui perça dans ses yeux. Il y avait si longtemps qu’elle n’avait pas fréquenté la civilisation … Les Elfes étaient-ils toujours aussi bien considérés ? Mais s’ils l’étaient, ne risquerait-elle pas d’en croiser ? Elle ne serait certainement pas la bienvenue parmi eux, ni au Rohan d’ailleurs. Étrangère partout.

Elle revint à la réalité brusquement, sursautant à l’éternuement de Beaudoin, qui n’avait toujours pas eu le teps de s’habituer à la panthère. À ces pieds, cette dernière ne bougeait pas, écrasée dans le fond du chariot, seuls ses flancs se soulevant de façon irrégulière.

Le voyage continua, le soleil tapait de plus en plus fort dans les plaines. Les prisonniers, toujours attachés aux chariots sentaient leurs os se secouer à chaque cahot.
Après ce qui sembla une éternité, seule une louche d’eau leur fut accordée, les vivres, rares, étaient pour les Dwimmens. Le soleil, haut dans le ciel, blessait leurs yeux.

Son regard fut attiré par un mouvement à l’orée d’un des sous-bois de la région. Plusieurs enfants en sortirent, et l’elfe reconnut une petite fille. Celle qui avait crié l’autre soir. Celle qui avait faillit être tuée par Ombre. Elle tenait dans ses petites menottes un tas de baies noires.

De la belladone. Une plante souvent mortelle aux effets quasi-immédiats. Avec entrain, elle courut jusqu’à un groupe de femmes qui cuisinaient les maigres produits de la chasse. La jeune fille montra fièrement le contenu des ses mains en coupe à une des adultes … qui mit la récolte de côté, puis ébouriffa tendrement les cheveux de l’enfant.
Comment ne reconnaissaient-ils pas cette plante, que presque tous les enfants apprenaient à différencier des autres en bas âge ?

La réponse claire surgit dans l’esprit de Niphredil. Les Dwimmen ne venaient pas d’ici des Plaines du Rohan, el la végétation du Sud était très différente. D’ailleurs l’elfe elle-même avait failli y faire plusieurs erreurs fatales, lorsqu’elle y était.

Que devait elle faire ? Parier sur leurs fuite si les Dwimmens s’empoisonnaient ? Ou … peut-être qu’ils la libéreraient si elle leur sauvait la vie de cette manière. Or pas Beaudoin, et sûrement pas Miston, et c’était pour ce dernier qu’elle était venue. Elle ne savait que faire. Coulant un regard vers le Rohirrim qui était son compagnon de voyage, elle vit une légère crispation de ses machoîres,ses yeux étaient fixés sur la jeune fillette.
Beaudoin de son côté assista à la même scène que la semi-elfe. Il savait qu’elle avait vu et indentifié les baies. Il pouvait l’entrapercevoir de profil dans la lumière crue du midi. Elle ne devait sans doute pas savoir qu’il l’observait à ce moment, son visage était crispé et elle se mordait la lèvre.

Soudainement un éclat d'argent dans le soleil du midi. Une larme roulait silencieusement sur la joue de la semi-elfe.
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Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent EmptyLun 15 Nov 2021 - 22:50
Le gargouillement du ventre de Baudoin résonna comme un grondement de tonnerre; même Ombre qui semblait pour l'instant amorphe et résignée à son sort ouvrit un oeil et agita ses oreilles en l'entendant. Oui, ils avaient faim. Même avant leur emprisonnement, Niphredil et Baudoin n'avaient pas vraiment eu le temps ni l'opportunité de se sustenter. Cela devait faire presque deux jours pratiquement sans nourriture...et même l'eau était rationnée par leurs étranges géôliers. Si Niphredil avait faim, que devait ressentir le rohirrim géant? Il en fallait des calories pour le nourrir.

La faim posait d'ailleurs un autre problème. Ombre était amorphe pour l'instant mais lorsqu'elle deviendrait affamée, ses instincts de chasse se réveilleraient sans doute. Ils étaient enfermés dans l'équivalent d'une cage avec un animal sauvage, dont la loyauté à Niphredil avait sans doute aussi des limites qu'elle ne préférait jamais découvrir. La bête commencerait probablement par le jeune Miston...si les cordes qui l'empêchaient d'ouvrir en grand son museau et agiter ses puissantes pattes venaient à lâcher.

La vue des baies empoisonnées dans les mains de la gamine fit temporairement oublier la faim à la semi-elfe. Elle décida de ne pas réagir lorsque la fillette donna les cerises du diable à la femme...

Lorsqu’il vit la larme couler sur sa joue, Baudoin dit d’une voix rauque :

-Vous devriez pas vous déshydrater comme ça...seul Eorl sait quand est-ce qu’ils vont nous donner à boire à nouveau.

Il se racla la gorge, soudainement gêné en s’aperçevant que ses paroles étaient plus dures que prévu.

-Je...ne vous en faites pas...je ne laisserai rien arriver au gamin et vu qu'on est tous dans le même bateau, ou plutôt chariot, je ne les laisserai pas vous faire du mal non plus.

C'était la premiere fois depuis leur rencontre que le rohirrim faisait signe d'un quelconque attachement à la semi-elfe; l'union face à l'adversité…

Mais si Niphredil n'était pas trop perdue dans ses pensées pour s'en apercevoir, elle pourrait déduire quelque chose de plus surprenant encore dans le bref discours du géant. S'il pensait que ses larmes étaient causées par la peur et par les contraintes de leur emprisonnement, c'est qu'il n'avait pas compris le choix dififcle qu'elle venait de faire. Et par conséquent, qu'il n'avait pas reconnu la belladone dans les mains de la gamine. Le choix du silence était donc entièrement celui de l'aventuriere, et c'est elle qui devrait assumer son poids.

De toute façon, il était trop tard à présent. Les baies avaient déjà fait leur chemin jusqu'à la cuisine improvisée des Dwimmen, et les rations étaient déjà en train d'être distribuées.

Les premiers effets apparurent quelques heures plus tard, alors que le soleil se couchait déjà. Les prisonniers s'étaient assoupis, lorsque soudainement ils furent réveillés par le bruit de voix agitées, de vomissements et de sanglots.

La cerise du diable faisait son effet...mais pas entièrement de la manière prevue par Niphredil. Elle put découvrir avec horreur que seules les femmes et les enfants semblaient être affectés par le mal terrible. En effet, en vue de la faible quantité de nourriture, les hommes avaient fait le choix noble de se priver  laisser les femmes et les mineurs se sustenter... l'ironie du sort cruel avait brutalement déformé ce geste honorable.

Deux des hommes échangeaient des paroles agitées non loin de leur chariot. Étonnement, ils parlaient tous les deux dans la Langue Commune, ce qui laissait supposer qu'ils venaient de deux tribus ou régions différentes et n’avaient donc pas de dialecte commun.

-Ce sont ces prisonniers. D'abord le félin démoniaque, et maintenant un mal mystèrieux qui s'abat sur nous. L'elfe doit être une sorcière je te dis.


-Ce n'est pas de la sorcellerie, mais ces satanées plantes. On s'est déplacés ici pour trouver l'abondance et les terres fertiles, mais cet endroit n'est pas mieux que notre patrie ! Ici aussi la terre est sèche comme le sable, et ses fruits empoisonnés comme ceux de la vallée de Morgul! C'était une erreur de venir ici. Maudit soit le chef Kaara, Threvedir, et tous les autres qui nous ont menés ici !


-Ca suffit. Tu pourras leur dire ça en face à face quand nous arriverons au grand campement...pour l’instant nous devons agir. Quatre d’entre nous et deux brancards pour la femme et la fille qui sont le plus malades...nous arriverons peut-être à les emmener jusqu’aux guérisseurs à temps. Tout ce qui nous ralentit devra être laissé derrière.

-Et le chariot ? Les prisonniers ?

C’était les dernières paroles que Niphredil et Baudoin purent entendre, car déjà, les deux hommes s’éloignaient dans la direction des tentes Dwimmen. Quelques instants plus tard, ils purent voir deux corps secoués par des convulsions chargés sur des brancards et emportés par des hommes.

Baudoin se tourna vers Niphredil ; tous ses muscles étaient tendus, ses yeux grand ouverts.

-Je ne sais pas si c’est la sorcellerie ou le destin qui ont causé ca, mais c’est le moment ou jamais d’agir. Si vous avez un quelconque tour de magie dans votre sac, c’est le moment de le sortir !

Il la regarda droit dans les yeux, et elle put voir la sueur qui perlait son front.

-Niphredil...ils vont nous tuer.


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Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent EmptyMer 16 Mar 2022 - 0:34
Tandis que la larme creusait une sillon humide sur les joues pâles de la jeune elfe, celle-ci regrettait déjà d’avoir gardé silence devant la méconnaissance botanique des Dwimmens, venus d’un pays aux températures plus clémentes.

-Vous devriez pas vous déshydrater comme ça...seul Eorl sait quand est-ce qu’ils vont nous donner à boire à nouveau.

La voix rauque du Rohirrim qui l’accompagnait la fit soudainement sursauter, en parfaite syntonie avec sa panthère qui elle, sursautait pour la deuxième fois en moins d’une minute. Le félin en fut bien évidemment très irrité et découvrit silencieusement les dents, dans une mimique menaçante.

Intimidé par Ombre, ou embarrassé de ses propres paroles, l’homme se racla la gorge et bafouilla rapidement:
-Je...ne vous en faites pas...je ne laisserai rien arriver au gamin et vu qu'on est tous dans le même bateau, ou plutôt chariot, je ne les laisserai pas vous faire du mal non plus.

Si la semi-elfe avait été dans son état normal, elle aurait probablement haussé un sourcil, impeccable et implacable personnification de l’ironie la plus pure. Niphredil n’entendit cependant même pas ses dernières paroles. Comme sur le point de tomber, le sol s’effritant sous ses pieds dans une descente inexorable, elle doutait.

Elle avait cru que, comme elle, Beaudoin avait vu la petite fille donner les baies, et qu’il les avait reconnues pour ce qu’elles étaient : de la Belladone. Maintenant, elle doutait.

Elle doutait parce que malgré la brutalité du colosse, il semblait étrangement tendre lorsqu’il s’agissait d’enfants. Elle ne l’imaginait même plus capable de faire mal à un enfant, Dwimmen ou pas. D’ailleurs, il était impensable que cette petite fille eu été responsable de la capture et de Miston … Non. Plus elle y pensait, plus elle était sûre que Beaudoin n’avait pas vu la belladone. Ce qui allait advenir des enfants serait de sa seule responsabilité.

Lorsqu’elle releva les yeux, sûre de ne plus avoir une larme dans les yeux, elle vit la femme à qui l’enfant avait donné les baies. Faisant la tournée de tous les petits feux, elle distribuait la ration quotidienne. Un mélange de la maigre viande, de racines rachitiques trouvées au hasard … et des baies.

Se refusant avec force de penser à l’état prochain des femmes et des enfants déjà plutôt affaiblis par les rationnements, elle se força à penser aux opportunités de fuites que cela pourrait représenter pour elle, Beaudoin, Miston et Ombre.

Elle passa ainsi plusieurs minutes dans cet état de prostration, sa conscience la ramenant sans cesse à quoi elle ne voulait pas penser. Beaudoin pendant ce temps, inconscient des états d’âme de sa camarade de voyage, continuait de temps à autre à “parler” à Miston, qui lui répondait de la même façon.

Lorsque s’élevèrent des gémissements du camp, Beaudoin et Miston cessèrent brusquement leur manège, le grand rohirrim regardant aux alentours, sourcils froncés.
Niphredil, elle, avait fermé étroitement les yeux, et ne souhaitait rien de plus que de pouvoir se boucher les oreilles pour ignorer les voix des mourants qui semblaient l’accuser.

Elle pouvait les entendre crier son nom, même s’ils ne le criaient pas. Elle pouvait les voir devant elle, mains tendues et masques grimaçants, même s’ils n’y étaient pas.

Soudainement, le son de deux voix masculines retentit près de leur chariot. L’horreur et le désarroi qu’elle ressentit à ce moment lui fit ouvrir grand les yeux et la bouche, figée sur un cri silencieux.
Le rebord du précipice s’était bel et bien émietté peu à peu, la précipitant dans les affres de la culpabilité.

Les hommes n’avaient pas ingéré leurs rations. Ils les avaient données aux femmes et enfants, qui maintenant subissaient de plein fouet les effets de la belladone.

Ce que les Dwimmens disaient n’arriva pas vraiment à Niphredil, bien qu’elle comprenne leurs dialectes. Sa tête pulsait sous les battements de son cœur qui se déchaînait comme le bruit de cent chevaux au galop. Elle était prise de vertige et serait tombée face contre terre si elle n’avait pas été retenue par les cordes.

Elle releva les yeux, et vit que Beaudoin lui parlait, les yeux plantés dans les siens. Il parlait mais elle n’entendait pas. Il la regardait mais elle le voyait comme à travers un brouillard.
Il parlait mais l’elfe ne voyait que ses lèvres bouger.

-Niphredil...ils vont nous tuer.

Elle n’entendait pas un son, mais un écho parvenait quand même à elle.
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Théodell
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Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent EmptyMar 22 Mar 2022 - 20:00
Le Rohan était sur le pied de guerre, cela faisait depuis quelques année que Théodell n’avait pas parcourus les vertes plaines du Riddermark sous la bannière des seigneur des chevaux. Leur troupe était partie depuis deux jour d’Aldburg, le jeune cavalier avait à peine eu le temps de faire ses adieux à Daéna ainsi qu’à la douce infirmière, Daline. Le léger bouquet de fleur de la petite était accroché contre son torse, sûrement en guise de porte bonheur. Quant a la fleur de Daline, elle était entouré bien précieusement dans sa besace, à l’abri des intempéries.

Thedras n’avait laissé qu’une bien maigre garnison à Aldburg, et Théodell craignait pour la sûreté des habitants… Il priait de tout son cœur pour revoir Daéna saine et sauve à son retour.

Les routes étaient pleine de paysans en fuite face au mystérieux envahisseur. Les chevaux étaient chargés de leurs maigres possessions, et les mules, vaches, porcs et volaille suivait leurs maître, dans une marche bruyante et désordonnée Malgré cela, chaque homme, adolescent ou vieillard, arborait à son coté une armes quelconque, que ce soit un simple bâton, une pique, une cognée ou l’antique épée familiale. Ces familles avaient souvent connues la guerre et les trouble, et chacun de ces hommes valais bien un Dwimmen au combats se dit Théodell. Les visage dans la foule de marcheurs montraient une multitude d’expressions, mais la détermination dominait sur les traits de la majorité des rohirrims
Ces gens ne se laisserais pas faire ou soumettre par des étrangers belliqueux. Et encore moins par ces barbares de Dwimmens.


Théodell et un autre homme de leur éored avaient était désigné comme éclaireurs, et ils patrouillait en devant la compagnie. Cela faisait deux heures qu’ils avançaient, longeant les montagnes blanches sur leur flanc droit et l’Entalluve sur leurs gauche… quand soudain ils entendirent des cris en provenance d’une petite colline non loin. En s’approchant un peu plus, ils purent distingué deux chariot, d’une construction similaire à ceux que le garde royale avait vus au campement Dwimmen quelques jours plus tôt. Ils entendaient  maintenant nettement des sanglots de femme et des râles d’agonie se mêler au cris enfantin, au dessus d’eux, des silhouettes noires chargées de brancard descendait sur la face opposé de la colline, et elles disparurent bientôt au loin.
Sur la motte, seule restait un chariot, chargé de prisonnier, détail que Théodell venait a peine de remarquer quand deux Dwimmens s’approchèrent de la charrette en parlant tout bas. Car c’était bien des Dwimmens, leurs peaux couleurs du charbon les désignant comme tel au premier coup deuil. La lueur d’une torche se reflétait sur le sabre tiré d’un des deux Dwimmens, qui se dirigeait vers les captifs…

Théodell, sans perdre de temps, se décida à agir. Les captifs ne pouvait être que des rohirrims, et plus jamais il ne laisserais de Dwimmens assassiner impunément ses frère et sœur du Rohan. Sa respiration ralentit, prenant déjà le rythme du combat. Il dit a son compagnon d’un ton ferme :

« Fais le tour de la colline, monte la garde, sort ton arc et préviens moi si d’autre de ces monstres arrivent. Et surtout reste discret. Je vais m’occuper de ces deux la, si tu entend une chouette siffler, ce sera le signal que j’ai sécurisé le sommet...sinon… cavale prévenir Thedras qu’il vas falloir plus que deux homme pour prendre d’assaut cette colline. »


Son compagnon acquiesçât sans mot dire, sortis un court arc d’if blanc , et partis au petit trop faire le tour de la colline, couché sur l’encolure de sa monture.

Le plan de Théodell était clair, il n’avait aucun temps a perdre, les captif allaient visiblement se faire occire si il ne chargeais pas dans les plus bref délais.

Le jeune cavalier enfourchât Mithrin, pris sa lance bien en mains, et fit partir son fière destrier au galop. La colline n’était qu’une une vingtaine de mètres, et quelques secondes plus tard, le premier soldat Dwimmens tournât la tête, alertait par un bruit de pas rapide à l’est de la colline. Il n’eu pas le temps de réaliser ce qui se passait que la lance de Théodell le touchait en plein torse, brisant sa cage thoracique et perforant son poumon droit. Le faible râle d’agonie se perdit dans la nuit tandis que Théodell faisait volte face et lançait sa lance droit dans le crane du deuxième Dwimmen. Celui ci tentât de se décaler en faisant un pas de coté mais la lance se fichât dans son épaule et le traversa, allant clouer le guerrier contre le bois du chariot. Théodell descendit prestement de Mithrin pour aller achever le guerrier, sortant son épée.
Le Dwimmens poussât un cris étouffé et se décolla du chariot, arrachant la lance fiché dans ton épaule, regardant Théodell en tentant de tenir son sabre dans sa main tremblante. Contre toute attente, l’ennemi fus  plus rapide et pris Théodell d’assaut, portant un coup verticale de son grand sabre… Théodell maudit intérieurement la rapidité de son adversaire et pensa fugacement que si d’autre Dwimmens étaient restés sur la colline, il allais se trouver en bien mauvais posture..
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Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent EmptySam 30 Avr 2022 - 23:46
Le Dwimmen se battait comme si la blessure profonde laissée dans son épaule par la lance de Théodell n'existait pas. Equipé de manière bien plus légère que le Rohirrim, il profitait de sa rapidité pour forcer le garde royal à se défendre tout en cherchant une ouverture qui lui permettrait d'abattre l'homme qui venait de tuer son compagnon.

L'affrontement aurait pu mal se passer pour Théodell, mais alors que les deux combattants s'affrontaient devant le chariot, une silhouette massive se dégagea de la bâche. C'était Baudoin qui, malgré ses mains et pieds liés, avait réussi à se redresser et s'approcher du bord du chariot. Il donna un puissant coup de ses deux mains liées au Dwimmen et bien que la frappe manquait de précision, elle toucha le guerrier et le fit vaciller. Cette distraction permit au garde royal d'achever son adversaire.

-Merci cavalier! Vous êtes arrivé au dernier moment...aidez-nous à défaire nos liens!

En montant sur le chariot, Théodell put découvrir trois prisonniers: le colosse qui l'avait aidé, un jeune garçon qui restait silencieux, ainsi qu'une femme elfe. Mais ce qui était plus étonnant encore que les longues oreilles de la prisonnière était l'énorme félin qui gisait à ses pieds, ligoté également. Libérer cette créature n'était probablement pas la meilleure idée, du moins avant d'en apprendre plus...

Le colosse se frotta les poignets endoloris et serra l'enfant fort dans ses bras avant de se tourner vers le garde royal:

-Nous avons une dette entre vous, sir...? Je suis Baudoin.

Il sourit à moitié en se tournant vers Niphredil:

-Vous voyez, je vous avais dit que notre meilleur espoir était de tomber sur une éored! D'ailleurs, sir, elle est où votre éored...? Ne me dites pas que vous êtes...seul?

Théodell n'était pas seul. Du moins...pas entièrement. Lorsqu'il imita un sifflement de chouette, un deuxième cavalier émergea de l'ombre. Éadgel, car tel était le nom du deuxième éclaireur, descendit de sa selle avec grâce et s'approcha du garde royal et des prisonniers libérés.

-Bon travail. Les autres Dwimmen ont disparu, ils ont du s'enfuir en entendant le combat, ou bien ils ont suivi ceux qui portaient le brancard...S'élancer à leur poursuite pendant la nuit serait une folie de toute façon. Nous devrions ramener ces gens au capitaine Thedras.

Niphredil devait tout d'abord s'occuper de son félin; elle eut aussi l'opportunité de suivre Baudoin qui était parti dans les tentes abandonnées des Dwimmen pour essayer de retrouver leur équipement; malheureusement pour lui, son marteau ne faisait pas partie des affaires qui s'y trouvaient; le guerrier qui les avait capturés avait du le garder sur lui... Lorsqu'ils revinrent vers les cavaliers, Baudoin demanda d'une voix assez timide, ce qui put surprendre ses interlocuteurs:

-Vous n'auriez pas à boire et à manger...? On nous a que très peu nourri, d'ailleurs nos géôliers semblaient être en manque de nourriture également...


:HRP: Niphredil, n'hésites pas à prendre quelques libertés dans ton post et faire avancer un peu les événements :HRP:


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Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent EmptyDim 1 Mai 2022 - 20:35
Le Dwimmen arracha la lance de Théodell qui le plaquait au latte du chariot derrière lui et empoigna son court cimeterre. Son adversaire se déplaçait plus rapidement que Théodell, alourdis par son armure et sa monture carapaçonné, et le Rohirims sentait que le combat tournait en sa défaveur. Tandis qu’il parait les assauts incessants du Dwimmen, sans pouvoir riposter, La bâche du chariot de prisonnier se souleva et un colosse au cheveux blond en sortis. Malgré ses poignets liés, la silhouette massive portât un grand coup de poing dans la nuque de l’homme sombre.
Le Dwimmen, déstabilisé, n’eu même pas le temps de voir la lame de Théodell lui ouvrir la jugulaire. Tandis que le garde royal se baissait pour essuyer son épée dans les chiffes délavées de son ennemis, le colosse lui adressa la parole

-"Merci cavalier ! Vous êtes arrivé au dernier moment...aidez-nous à défaire nos liens!"

Sans un mot Théodell trancha les cordes qui retenaient le colosse et il s’approcha de la roulotte. Au fond de celle-ci se trouver un enfant, blond lui aussi, ainsi qu’une femme elfe. Qu’est ce qu’elle pouvait bien faire dans cette partie du Riddermark ? Comment une elfe avait pu atterrir ici, en compagnie de deux Rohirims ? Mais le plus étonnant, ou effrayant, l’attendait dans l’ombre du fond du chariot, un énorme félin au yeux jaune brillant comme des braséros. Mieux vaudrait s’en méfier, surtout qu’il appartient surement à l’étrange femme elfe se dit calmement Théodell… Peut être devrait il ne point la libérer avant d’en savoir plus.
Le grand rohirimms se pressa d’aller chercher l’enfant qui regarder Théodell avec des yeux farouches, tandis que la femme elfe restait en arrière, caressant son félin pour le calmer.

« -Nous avons une dette entre vous, sir...? Je suis Baudoin.»
Demanda le colosse.

-« Théodell, je me prénomme Théodell, garde royale de sa majesté Fendor, en mission de reconnaissance pour le capitaine Thedras. Mais les présentations n’importent peu, nous aurons tout le temps de les faire quand nous seront loin de cette maudite colline. »

L’autre homme poursuivis, comme si il n’avait pas entendus les parole de Théodell . « -Vous voyez, je vous avais dit que notre meilleur espoir était de tomber sur une éored ! D'ailleurs, sir, elle est où votre éored...? Ne me dites pas que vous êtes...seul ? »

-« Ne vous faite pas de soucis, je ne suis pas seul ». Le garde portât alors ses doigts à sa bouche et produisit un son strident comme celui d’une chouette. Alors, Edgael sortit des buissons ou il était tapi et vint de tenir a côté de son compagnon. « Notre éored se trouve à quelques kilomètres d’ici, nous avons étais envoyé par notre capitaine comme éclaireurs. »

-« Bon travail. Les autres Dwimmen ont disparu, ils ont du s'enfuir en entendant le combat, ou bien ils ont suivi ceux qui portaient le brancard...S'élancer à leur poursuite pendant la nuit serait une folie de toute façon. Nous devrions ramener ces gens au capitaine Thedras. » Dit Edgael en rangeant son court arc d’if.

Pendant que les captifs libérés chercher leurs bardas dans les tentes abandonnées des Dwimmens, Théodell détaillât la plus intrigante créature qu’il n’est jamais pus voir de près, ou plutôt les deux.
L’elfes paraissait plutôt jeune, mais son allure laissait percevoir une vie rude et solitaire, loin des siens et de la civilisation, préférant la compagnie des bêtes et des arbres à celle de ses congénères. Ses vêtements étaient aux couleurs de le foret, et son armure était d’un métal cuivré, encore brillant malgré le lustre des ans. Un de ses traits les plus remarquable était ses cheveux roux pale, presque éthérés, qui lui descendaient jusqu’à au milieu du dos.
Sa panthère, quant à elle, inspirait à Théodell une impression de danger et de froide agressivité, ses yeux jaunes le perturbait grandement, et il se mis a serrer la poignée de sa lance quand il croisât son regard. Par réflexe primal.

Le cavalier s’approcha alors de la rodeuse, et lui demandant d’une voix retenue :

-« Ma Dame ? Je ne vous ai toujours pas adresser la parole, comment vous nommez vous et que comment êtes-vous atterrit ici en plein cœur du Riddermark ? »
Théodell attendit sa réponse avant de lui demander des informations à propos de son compagnon, ou sa compagne à quatre pattes, sans pour autant desserrer les mains de sa lance. Leur conversation fut écourtée par le colosse qui arrivait vers eux, demandant d’une voix timide :

-« Vous n'auriez pas à boire et à manger...? On nous a que très peu nourri, d'ailleurs nos géôliers semblaient être en manque de nourriture également... »


-« Pardonnez mon manque de civilité, j’aurais du me douter que vous êtes affamés, tenez voici du pain et du fromage que je garde en ration, tachez de vous le partager. Mais d’ailleurs, qui êtes vous ? Un Rohirims je présume. Maintenant, retournons vers les montures, qui ne sont malheureusement pas assez nombreuses pour tous nous porter. Sur le chemin vous aurai l’occasion de me raconter votre histoire et vous présenter ! » Théodell rajoutât à l’adresse de Edgael :
Tu laisseras cet enfant monter sur mon cheval, il ne doit surement pas très bien se porter, et si l’un d’entre vous se sent trop faible, qu’il prenne le destrier d’Edgael !
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Niphredil Sarnelis
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Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent EmptySam 25 Fév 2023 - 19:28
Niphredil était toujours prostrée, attachée dans le chariot et perdue dans les affres de la culpabilité.
Elle était maintenant responsable de la mort d’êtres humains qui n’étaient pas engagés dans une quelconque bataille. Leur seul faute avait été de vivre, de vouloir trouver de meilleures terres plus propices à leur survie puis de mal connaître la flore desdites terres.

À ses yeux, tuer quelqu’un sur un champ de bataille était une chose. Ce qu’elle venait de faire, une autre.
Non pas qu’elle aimait tuer des gens d’une quelconque façon d’ailleurs, et ce dans n’importe quel contexte. N’empêche que trancher la gorge d’un individu qui tient lui aussi une arme restait très différent d’empoisonner sournoisement une tribu.

La jeune semi elfe était si perdue dans ses pensées moroses qu’elle entendît à peine le lointain bruit de chevaux lancés au galop, même amplifié par son ouïe surhumaine. Elle ne l’entendait toujours pas alors que même le Rohirrim lui faisant face commença à s’agiter, ses yeux cherchant frénétiquement l’origine du bruit. Niphredil remuait encore de sombres pensées lorsqu’il réussit à se dégager pour se ruer sur l’un des côtés du chariot, puis asséner un coup phénoménal à un ennemi invisible.

C’est pourquoi elle sursauta violemment en syntonie avec Ombre, entre-temps réveillé, lorsque Beaudoin parla.

- Merci cavalier! Vous êtes arrivé au dernier moment...aidez-nous à défaire nos liens!

Elle refit brusquement surface et tout à coup, tout la frappa : les gémissements des Dwimmen blessés, l’odeur du sang, les hennissements de quelques chevaux, des voix étrangères discourant dans le langage du territoire et presque nez à nez avec elle , un homme aux cheveux d’un blond terne, presque aussi grand que Beaudoin.

Sans doute l’homme que son compagnon d’infortune venait de remercier.

Se maudissant intérieurement pour sa distraction, Niphredil le dévisagea d'un regard inexpressif. Avant qu’elle n’ait pu cligner des yeux, le chevalier détourna les siens rapidement, alerté par un mouvement quelque part dans le fond du chariot. Elle le vit déglutir lorsqu’il repéra les yeux brillants de sa panthère et remarqua avec satisfaction la méfiance s'amonceler derrière ses yeux alors qu’il détaillait l’immense forme sombre de la panthère.

Maintenant complètement ressaisie et les Dwimmens morts déjà bien loins dans son esprit, elle coula un rapide regard en direction de Beaudoin qui tenait toujours l’enfant dans ses bras, sans s’occuper de ce qui se passait autour. Ses sourcils remontèrent sous ses mèches tombant sur son front; la mission était finie, on dirait bien.

Comme s’il sentait que l’attention de tous les occupants du chariot, incluant celle de la panthère, s’était tournée vers lui, Beaudoin releva la tête et sembla se rappeler de l’endroit où il se trouvait.

«-Nous avons une dette entre vous, sir...? Je suis Baudoin, fit le colosse.

Le soldat mit quelques instants à répondre à la question, son attention désormais revenue sur le félin noir, qui avait commencé à ronger ses liens.

- Théodell, je me prénomme Théodell, garde royale de sa Majesté Fendor, en mission de reconnaissance pour le capitaine Thedras. Mais les présentations importent peu, nous aurons tout le temps de les faire quand nous serons loin de cette maudite colline. »
- Vous voyez, je vous avais dit que notre meilleur espoir était de tomber sur une éored, poursuivit Beaudoin d’un ton surexcité, ce qui ne fit qu’augmenter la nervosité du garde, qui tentait à la fois de surveiller l’elfe qui tentait d’attraper un couteau tombé à proximité de ses pieds pendant l’affrontement et sa panthère, qui s’approchait de plus plus de sa liberté, la corde devenant plus mince à chaque coup de dent.

- D'ailleurs, sir, elle est où votre éored...? Ne me dites pas que vous êtes...seul ? finit par demander le bûcheron, qui venait de se rappeler qu’il n’avait pas entendu qu’un seul cheval.
- Ne vous faites pas de soucis, je ne suis pas seul. Notre éored se trouve à quelques kilomètres d’ici, nous avons été envoyés par notre capitaine comme éclaireurs.

Renonçant finalement à empêcher Ombre de se libérer par la seule force de son regard, le soldat disant de prénommer Theodell siffla quelques notes aiguës, auxquelles un autre cavalier répondit.

Pendant que le nouvel arrivant détaillait la situation à son capitaine, Niphredil se tortilla tant bien que mal puis finit par poser le pied sur le couteau.
Puis elle se figea.
Maintenant quoi ? Elle avait été attachée debout, et à moins que ses pieds n’aient soudainement développé la capacité d’utiliser des objets coupants, il n’y avait plus rien à faire.

Elle serra les dents, rageuse, puis se démena de plus belle, sans pour autant attirer le regard des chevaliers, ou même celui de Beaudoin, qui venait d’obtenir un peu de nourriture. Il n’y avait que Miston, si elle avait bien compris son nom, qui la regardait fixement, ses deux grands yeux sombres et brillant soutenant le regard de la jeune elfe sans ciller.
Celle-ci serra les dents et fronça des sourcils en jurant à mi-voix, elle était sûre d’avoir vu le coin de sa bouche se relever.

Au même moment, Ombre arriva enfin à se libérer de ses liens puis se leva brusquement, pressentant la mauvaise humeur de son amie, la fourrure hérissée, ses dents à deux doigts du visage de l’enfant.
Theodell releva brusquement la tête, alerté, puis se figea lorsqu’il réalisa qu’un seul geste et l’enfant pouvait être compté comme mort.

Puis à la surprise de tous, vif comme un éclair, le jeune garçon fit un pas sur le côté en prenant le couteau sous le pied de l’elfe, qui bouche bée, ne pouvait le quitter. Il avait été si rapide que même Ombre n’avait pu réagir à temps et Beaudoin n’avait pu le retenir.

En un clin d’œil, les cordes aux poignets de Niphredil furent elles aussi sur le plancher du chariot et Ombre, qui s’approchait de l’enfant, les dents découvertes, s’arrêta brusquement en clignant des yeux. L’elfe considéra gravement Miston une seconde, puis s’inclina légèrement devant lui, sans aucun sarcasme cette fois-ci.

Sans plus attendre, suivie de sa panthère, elle sauta à bas du chariot puis s’éloigna le temps de récupérer ses armes dans l’un des autres chariots, ignorant les autres personnages.


Ils la virent sortir de leur champ de vision, proche mais seulement cachée par un chariot, puis se regardèrent, indécis.


Pour les autres joueurs: Niphredil est encore dans le camp, maintenant elle peut retourner dans la nature ou continuer à les accompagner. Il est aussi possible de la perdre quelques instants pour la retrouver un peu plus tard, c’est à vous de voir Smile Smile


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Théodell
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Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent EmptySam 4 Mar 2023 - 23:18
Il fallait agir vite, les autres membres de la tribu ne tarderaient pas à revenir au campement…Théodell, après sa conversation avec Baudoin, se tournât en direction de l’étrange créature ligotée dans l’ombre. Celle-ci jetait des regards alarmés vers l’énorme félin qu’elle tentait visiblement de réfréner, sans grands succès.

Alors qu’il s’apprêtait à aller aider la dame à se défaire de ses liens, le monstre rompu sa laisse de cuire à coup de crocs, ses yeux assassins firent alors le tour de la troupe. Elle aurait eu l’occasion de bondir sur l’un d’entre deux à tout moment, sa nervosité augmentée par la mauvaise humeur de la femme. Les muscles du cavalier se figèrent ainsi en voyant la proximité alarmante du félin avec Miston.

Mais avant que le garde ou la femme n’est pu ne serait-ce que prononcer une mise en garde, l’enfant avait saisi une lame au sol et foncé sur la femme pour ciller ses liens.

«Et bien jeune homme, quelle galanterie, mais prend garde face à cette bêtes, un seul coup de griffe de sa part te serait fatal, maintenant reviens là. »
Théodell n’appréciait pas vraiment que l’enfant s’approche de ce…cette… ce qui servait d’animal de compagnie à la dame…

« Madame, revenez, nos montures sont par ici et j’ai pour devoir de vous emmener avec moi, et je suis sur que vous ne seriez pas ravie par ce qui vous attend si vous restez ici. » ordonna Théodell à la femme qui s’était éloignée de quelque pas dans les chariots, surement à la recherche de ses armes. Laissant la réponse de celle-ci flotter dans les aires, Le jeune homme pris la tête de la petite troupe sans plus de discussion, leurs intimant le silence le plus totale jusqu’en bas de la colline.  Il prit soin de récupérer sa lance encore fichée dans le cadavre du Dwimmen avant de quitter le camp.

Baudoin affichai un aire déterminé qui plus à Théodell, le petit miston essayant tant bien que mal d’imité cet air de baroudeur de son mieux. Le garde monta sur son destrier, prenant le petit devant lui. Décidément, Mithrin avait été monté par plus d’enfants au cours des derniers jours que jamais auparavant !

« Désolé pour le manque de présentations et de civilités, mais il nous faut filer comme le vent, rapide et sans bruits si nous voulons atteindre notre éored, marchez d’un bon pas et nous y serons au matin. Oh et d’ailleurs voici des rations pour chacun d’entre vous, rien de tel que le pain de chez nous pour vous requinquer haha ! » Ainsi dit, il distribua du pain et du fromage sec à chacun des membres de la troupe sans faire attention à l’expression étrange de la femme quand elle reçut ce maigre présent. Edgael enfourcha sa monture et le groupe se mit en marche d’un par déterminé.

Arrivé à une distance raisonnable du campement, Théodell rompit le silence.

« Alors qu’est ce que vous fichiez dans les cages de ces sauvages ?"
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Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent EmptySam 11 Mar 2023 - 0:18








Le gamin ne réagit pas vraiment aux paroles de Théodell. Il le regarda dans les yeux, calme, mais ne dit rien. C'était comme s'il était sourd.

Cependant, l'épisode entre Miston et le félin avait pris Baudouin par surprise, et il n'y avait pas besoin d'être un observateur attentif pour constater l'attachement que le géant avait pour le jeune garçon. Son front était recouvert de sueur et son coeur battait la chamade lorsqu'il prit le garçon par le bras en s'éloignant un peu du reste du groupe. Ils le virent gesticuler de manière agîtée, avant de lui ébouriffer les cheveux avec maladresse.

Il finit néanmoins par vite oublier cet événement et retrouver la bonne humeur. Ils avaient été sauvés par des cavaliers du Rohan! Il accepta volontiers la ration, en s'assurant d'abord que son jeune protégé avait récupéré la sienne. Le pain et le fromage disparurent presque immédiatement ; ils n'avaient pas mangé pendant plus de deux jours. Baudoin savait que les Rohirrims n'avaient pas d'autres rations à partager et il tenta de cacher avec maladresse qu'il avait encore faim.

Il refusa l'offre de monter sur le cheval d'Edgael d'un geste de la main et dit :

-Pour le coup, marcher m'arrange bien. Je vous avoue que j'aime pas trop monter à cheval...

Le petit groupe s'était mis en route avec l'elfe contrainte à les accompagner. De toute façon, qu'aurait-elle fait seule et sans provisions dans ces terres hostiles ? Au début, ils étaient bien contents de se dégourdir les jambes après des journées entières de captivité. Mais le contentement finit par laisser place à la fatigue, et l'euphorie d'être sauvés à la résignation. Baudouin finit par répondre à Théodell :

-Oui, oui, je suis bien Rohirrim. Ces satanés Dwimmen, ils ont enlevé Miston, le gamin. L'elfe, elle a essayé d'aider mais nous avons fini par être capturés nous aussi. Nous voilà à plusieurs jours de route de la démeure de maître Daeron. Il doit être dans tous ses états d'ailleurs, et je sais pas comment il se débrouille seul sans nous, à son âge. Vous pensez que vous pourrez envoyer un messager pour l'avertir de notre situation ? En plus, dans tout ça, j'ai perdu mon marteau...

Il soupira en regardant le sol. Son discours avait été bref, et probablement pas asez détaillé ni cohérent pour les cavaliers rohirrims. Ils devaient compter sur Niphredil pour leur apporter les détails manquants.

Alors que la nuit noire laissait place à la grisaille annonçant le lever imminent du jour au dessus de l'Entalluv, les plus perspicaces d'entre eux purent aperçevoir qu'ils n'étaient pas seuls. La silhouette d'un cavalier solitaire les accompaignait de loin.

Heureusement pour eux, Théodell put reconnaître qu'il s'agissait d'un des Rohirrims de la troupe du capitaine Thedras. Une sentinelle veillant à la sécurité du campement, ce qui voulait dire qu'ils s'en approchaient.
Effectivement, alors que les premiers rayons timides commençaient à apparaître à l'horizon, ils arrivèrent au campement. Pour Niphredil, Baudouin et Miston la vue était vraiment impressionnante. Cinq Eored, ou près de six-cent cavaliers s'étaient arrêtés dans la petite vallée. Les chevaux broutaient, surveillés par plusieurs grands hommes en cottes de maille, armés de lances brillantes. Les rangées de tentes blanches ou vertes s'étendaient devant eux.

Théodell savait que malgré la fatigue, la première chose à faire serait de faire un rapport au capitaine Thedras. Il serait sans doute curieux de rencontrer les prisonniers arrachés aux griffes des Dwimmen...


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Niphredil Sarnelis
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Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent EmptyMer 3 Mai 2023 - 16:35

Niphredil marcha quelques mètres sur la petite pente, ses mains caressant le haut des longues herbes parsemant les vertes plaines du Caledharnon. Elle pouvait ententre le bruissement musical des graminées qui accompagnait Ombre, juste derrière elle.

La semi-elfe se sentait étrangement vide. La « mission » était finalement terminée, et comme toujours elle avait peine à laisser partir l‘aventure même si elle savait qu’elles se retrouveraient bientôt à nouveau, comme les vieilles amies qu’elles étaient.
Au loin vers l’est Niphredil pouvait voir les faibles lueurs de l’aube apparaître doucement au dessus des Plaines, le jour se levait déjà.

Quatre jours. C’était la durée de cette petite aventure. Un laps de temps relativement court si elle le comparait à certaines suites d’événements qui s’étaient étendues sur des mois, voire des années.
Autour de la semi-elfe, les herbes bruissaient de plus belle sous la douce brise, et, accroupie sur ses talons, sa main caressait distraitement le pelage d’Ombre, couché à ses pieds.
Elle ferma les yeux quelques instants pour mieux profiter et-

La voix d’un homme la tira brusquement de ses rêvasseries.

- Madame, revenez, nos montures sont par ici et j’ai pour devoir de vous emmener avec moi. Je suis sûr que vous ne seriez pas ravie de ce qui vous attends si vous restez ici.

D’un seul mouvement, la tête de Niphredil et celle de sa panthère se tournèrent vers l’homme en question.
Celui-ci avait l’aspect d’un jeune chevalier en armure essayant de se tenir avec beaucoup plus d’assurance qu’il n’en avait réellement. Devant lui, sur le cheval, se trouvait l’enfant tout juste secouru, et à côté Beaudoin, l’air renfrogné comme jamais.

Niphredil soupira bruyamment, de concert avec Ombre.
Toute une équipée. Et si elle en croyait les paroles qui venaient de lui être lancées, il lui faudrait encore les accompagner pendant un moment. Elle n’était pas sûre d’avoir le choix de ne pas venir, la phrase avait été dite comme un ordre.
Au reste, Théodell était quand même un cavalier du Rohan, et donc représentant de son autorité. Si celui-ci lui ordonnait de le suivre, elle devait obtempérer. Ne flâne pas celui qui veut en terres souveraines.

Niphredil pesta en son fort intérieur; si seulement elle n’avait jamais croisé ce Beaudoin pour commencer …

Sans même se donner la peine de répondre, elle se leva puis se dirigea vers l’un des chariots maintenant déserts, dans l’espoir de trouver ses armes.
Ombre la suivit, tournant dédaigneusement dos aux autres voyageurs qui observaient l’elfe, attendant qu’elle veuille bien les suivre.

Quelques minutes plus tard, elle les rejoignit, toujours aussi silencieuse. Elle ne dit toujours rien lorsque la petite compagnie s’ébranla en direction du camp des Rohirrims.

Le silence s’étirait depuis plusieurs minutes : Niphredil perdue dans ses pensées, Ombre ne parlant pas (comme d’habitude), Beaudoin essayant de rester le plus près de Miston sans se mettre en dessous du cheval et les cavaliers balayant du regard la campagne environnante.
Seul le dénommé Théodell semblait s’agiter sur sa selle, tantôt essayant de se donner un air calme et composé, tantôt regardant l’elfe et la panthère avec une expression ouvertement angoissée.
Il finit par rompre le silence, ne tenant manifestement plus sur place.

- Désolé pour le manque de présentations et de civilités, mais il nous faut filer comme le vent, rapides et sans bruit, si nous voulons atteindre notre Éored. Marchez d’un bon pas et nous y serons au matin. Oh et d’ailleurs voici des rations pour chacun d’entre vous, rien de tel que le pain de chez nous pour vous requinquer.

Niphredil sursauta presque. Il y avait donc une Éored dans les environs. Elle était cependant soulagée de constater qu’elle ne serait pas directement traînée à Edoras. Sauf si leur camp était à Edoras. Quoique … non, ils étaient à une trop grande distance de la cité pour qu’il soit réaliste de l’atteindre en si peu de temps avec des marcheurs.

Elle sursauta de nouveau lorsque l’un des cavaliers lui mit sous le nez une petite portion de pain et de fromage. La semi-elfe fronça légèrement le nez à la vue du quignon.
« Rien de tel que le pain de chez nous » Pfff.. tu parles. Des lembas auraient mieux convenu, en plus d’avoir l’avantage de prendre moins de place.
Elle prit toutefois le pain sans plus rechigner, son cœur se serrant en songeant qu’une grande partie de la population du Rohan ne pouvait même pas avoir ce pain.
Les cavaliers avaient le privilège d’avoir accès à des ration garanties, fournies par le palais, mais il n’en était pas de même pour tous, bien au contraire

Niphredil mâchonna donc son pain en silence, comme le restant de la compagnie.
- Alors qu’est-ce que vous fichiez dans les cages de ses sauvages ? fit Théodell au bout d’un moment, en lançant un regard significatif en direction de Miston, occupé à caresser distraitement la crinière du cheval.

La semi-elfe grimaça légèrement à l’appellation « sauvages ». D’accord, les Dwimmens causaient des ravages dans les campagnes du Rohan, tuant des familles et brûlant des fermes, mais elle était certaine que les Rohirrims en faisaient autant en terres étrangères.
D’autant plus que les Hommes du Sud venaient ici dans l’espoir de trouver de meilleures terres, où leurs enfants arrêteraient de mourir de soif et de faim.

Puisqu’elle ne semblait pas vouloir répondre, Beaudoin fit :
- Oui oui, je suis bien Rohirrim. Ces satanés Dwimmens, ils ont enlevé Miston, le gamin. L’elfe, elle a essayé d’aider mais nous avons fini par être capturés nous aussi. Nous voilà à plusieurs jours de route de la demeure de maître Daeron. Il doit être dans tous ses états d’ailleurs, et je ne sais pas comment il se débrouille seul sans nous, à son âge. Vous pensez que vous pourrez envoyer un messager pour l’avertir de notre situation ? En plus, dans tout ça, j’ai perdu mon marteau …

Niphredil devait convenir que, même plutôt décousu, ce petit récit résumait assez bien la situation dans laquelle ils s’étaient mis et elle n’y aurait pas rajouté grand-chose en ce qui la concernait.
Il y eut un petit moment de silence que Théodell rompit encore une fois en se retournant cette fois vers la semi-elfe :
- Elle vous suit depuis combien de temps, votre panthère ? Et puis surtout comment ? Excusez-moi si cette dernière question me fait paraître un peu ignorant mais on dirait presque de la magie, si vous voyez ce que je veux dire… Non pas que j’y crois d’ailleurs mais vous voyez –
Niphredil esquissa un léger sourire en coin, l’air moqueur, qui se transforma bientôt en songeur.
De la magie … ce chevalier était loin d’être le premier à avoir évoqué cette éventualité. Elle devrait vraiment faire plus attention; il y avait des régions de ce monde où la Magie n’était pas tolérée et être soupçonné d’en faire usage pouvait mener à de regrettables extrémités.

- Non, ce n’est pas de la Magie, chevalier. Ombre me suit de son plein gré depuis quelques années déjà. Nous sommes compagnons de voyages pourrais-je dire; c’est plutôt pratique pour les tours de garde. Le jour où il voudra s’en aller, il le pourra, ce n’est pas mon familier ni mon cheval de guerre. Il est libre.

Elle vit le dénommé Théodell tressaillir légèrement à la mention du nom de la panthère. Ou du moins c’est ce qu’elle crut. La semi-elfe fut vite détrompée par ce qui suivit aussitôt :

- Vous vous êtes méprise sur ma question. Je voulais savoir si elle…il.. enfin cette panthère était réelle ou invoquée à l’aide de je ne sais trop quel sortilège.
- Ah ! Non, elle est aussi réelle que votre canasson, fit l’elfe d’un ton sarcastique. Je l’ai rencontrée lors d’un de mes voyages dans le Sud.


Elle sentit le malaise provoqué par ses paroles. Pour tous ceux présents, le Sud ne signifiait pas un endroit comme un autre, avec des êtres humains qui y vivent, élèvent leurs enfants puis meurent. C’était une terre peuplée de démons où les créatures qui y habitaient avaient de plein gré vendu leur âme à Sauron pendant la Guerre de l’Anneau. Des êtres entièrement faits de mal, complètement incapables de sentiments autres que la haine.

Le fait que Niphredil aie été dans le Sud changeait beaucoup. Était-elle réellement qui elle prétendait être ou n’était-ce qu’un autre de ces démons cette fois déguisé pour mieux les leurrer ?

Même Beaudoin, qui avait finit par s’habituer à et même à apprécier de façon relative sa présence, fit un écart en la regardant d’un air soupçonneux. La semi-elfe préféra ne pas continuer. Elle ne pensait pas qu’expliquer la réalité des habitants du Sud convaincrait les chevaliers et ses autres compagnons.

Les images d’enfants enlevés, de granges brûlées et de villages saccagés étaient encore trop fraîches dans leur mémoire pour qu’ils puissent considérer autre chose que la barbarie des Dwimmens, barbaries qu’eux-mêmes commettaient ailleurs sans arrière pensée.

La misère des Dwimmens n’était que trop réelle. Elle guettait tous les peuples, même les Rohirrims. Une fois que la famine avait trop duré, que les terres cessaient de produire en quantité suffisante, des actions désespérées étaient entreprises. L’instinct de survie.

Ombre la regarda à ce moment et elle vit dans ses yeux le reflet de terres arides, balayées par la poussière, où de petites silhouettes tentaient de survivre. La lumière allant en décroissant, Niphredil ne sut pas si c’était les terres du Sud qu’elle revoyait ou une image déformée des plaines du Rohan.


… Les longues herbes qui se balançaient sous un vent tiède, les nuages de poussières poussés par le vent tiède sur des terres d’argile rouge …
… Les silhouettes de leur compagnies, si petites dans l’immensité et celle des humains des yeux d’Ombre, disparaissant presque dans le paysage si grand …


« Les plaines partout pareilles, se reflétant de la même façon dans l’ambre poli des yeux de la panthère qui allait, toujours infatigable, aux côtés d’une silhouette en armure elfique »


Note: Il n’y a pas tant de documentation sur les pays du Sud, du coup je fais au mieux de mes connaissances et je sauce un peu … S’il y a quoique ce soit qui ne fonctionne pas trop, dites-le.
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