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Sujet: Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent
Forlong

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Rechercher dans: Les Prairies   Tag baudouin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent    Tag baudouin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 11 Mar 2023, 00:18








Le gamin ne réagit pas vraiment aux paroles de Théodell. Il le regarda dans les yeux, calme, mais ne dit rien. C'était comme s'il était sourd.

Cependant, l'épisode entre Miston et le félin avait pris Baudouin par surprise, et il n'y avait pas besoin d'être un observateur attentif pour constater l'attachement que le géant avait pour le jeune garçon. Son front était recouvert de sueur et son coeur battait la chamade lorsqu'il prit le garçon par le bras en s'éloignant un peu du reste du groupe. Ils le virent gesticuler de manière agîtée, avant de lui ébouriffer les cheveux avec maladresse.

Il finit néanmoins par vite oublier cet événement et retrouver la bonne humeur. Ils avaient été sauvés par des cavaliers du Rohan! Il accepta volontiers la ration, en s'assurant d'abord que son jeune protégé avait récupéré la sienne. Le pain et le fromage disparurent presque immédiatement ; ils n'avaient pas mangé pendant plus de deux jours. Baudoin savait que les Rohirrims n'avaient pas d'autres rations à partager et il tenta de cacher avec maladresse qu'il avait encore faim.

Il refusa l'offre de monter sur le cheval d'Edgael d'un geste de la main et dit :

-Pour le coup, marcher m'arrange bien. Je vous avoue que j'aime pas trop monter à cheval...

Le petit groupe s'était mis en route avec l'elfe contrainte à les accompagner. De toute façon, qu'aurait-elle fait seule et sans provisions dans ces terres hostiles ? Au début, ils étaient bien contents de se dégourdir les jambes après des journées entières de captivité. Mais le contentement finit par laisser place à la fatigue, et l'euphorie d'être sauvés à la résignation. Baudouin finit par répondre à Théodell :

-Oui, oui, je suis bien Rohirrim. Ces satanés Dwimmen, ils ont enlevé Miston, le gamin. L'elfe, elle a essayé d'aider mais nous avons fini par être capturés nous aussi. Nous voilà à plusieurs jours de route de la démeure de maître Daeron. Il doit être dans tous ses états d'ailleurs, et je sais pas comment il se débrouille seul sans nous, à son âge. Vous pensez que vous pourrez envoyer un messager pour l'avertir de notre situation ? En plus, dans tout ça, j'ai perdu mon marteau...

Il soupira en regardant le sol. Son discours avait été bref, et probablement pas asez détaillé ni cohérent pour les cavaliers rohirrims. Ils devaient compter sur Niphredil pour leur apporter les détails manquants.

Alors que la nuit noire laissait place à la grisaille annonçant le lever imminent du jour au dessus de l'Entalluv, les plus perspicaces d'entre eux purent aperçevoir qu'ils n'étaient pas seuls. La silhouette d'un cavalier solitaire les accompaignait de loin.

Heureusement pour eux, Théodell put reconnaître qu'il s'agissait d'un des Rohirrims de la troupe du capitaine Thedras. Une sentinelle veillant à la sécurité du campement, ce qui voulait dire qu'ils s'en approchaient.
Effectivement, alors que les premiers rayons timides commençaient à apparaître à l'horizon, ils arrivèrent au campement. Pour Niphredil, Baudouin et Miston la vue était vraiment impressionnante. Cinq Eored, ou près de six-cent cavaliers s'étaient arrêtés dans la petite vallée. Les chevaux broutaient, surveillés par plusieurs grands hommes en cottes de maille, armés de lances brillantes. Les rangées de tentes blanches ou vertes s'étendaient devant eux.

Théodell savait que malgré la fatigue, la première chose à faire serait de faire un rapport au capitaine Thedras. Il serait sans doute curieux de rencontrer les prisonniers arrachés aux griffes des Dwimmen...
Sujet: Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent
Forlong

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Rechercher dans: Les Prairies   Tag baudouin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent    Tag baudouin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 24 Oct 2021, 23:32


Vétéran de la campagne de 291, Baudouin n'était pas un blanc-bec, et la vue d'un géant armé d'un marteau de guerre dévalant la pente dut remplir les cœurs des Dwimmen de terreur. D’abord un fauve noir gigantesque, et maintenant un guerrier étrange, dans la silhouette paraissait d’autant plus mystérieuse et imposante parmi les ombres du crépuscule.

Malheureusement pour Baudoin, ce n'était pas son jour de chance. L'herbe était mouillée et glissante et la pente raide. Mais ce qui l’acheva, triste ironie du sort, c’était la bouse qu’un des boeufs qui accompagnaient le groupe des Dwimmen. Il glissa et perdit l’équilibre. Pendant un court instant vertigineux il se retrouva complètement en l'air avant de retomber lourdement sur son dos. L'impact ne suffit pas pour arrêter sa descente et le malheureux rohirrim glissa dans la boue pendant quelques secondes avant de freiner en se servant de son marteau comme d'un piolet improvisé.

Arrivé presque en bas de la pente, il se trouvait à quelques pas seulement des chariots Dwimmen. En levant les yeux, il put apercevoir la silhouette pâle du jeune Miston. Leurs regards se croisèrent pendant un court instant et Baudoin commença à se relever, en ignorant la douleur brûlante dans son dos et ses coudes. Pourtant, lorsqu'il essaya de soulever son marteau il n'y arriva pas, comme si l'arme était faite de plomb. A moitié sonné, il tourna la tête vers le côté et put voir un pied posé sur la tête du marteau. En levant les yeux, il put encore apercevoir le visage sombre de son adversaire, et le blanc de ses yeux grands ouverts. Puis, rien. Il reçut un violent coup de bâton dans la tête et sombra dans les ténèbres.

Tout cela se déroula sous le regard incrédule de Niphredil. La voyageuse avait le pas bien plus léger que le géant rohirrim, et ne fut pas victime du terrain miné par les boeufs des Dwimmen. Elle réussit à arriver jusqu'en bas de la pente en se dirigeant vers sa panthère, mais il était déjà trop tard.

La panthère, entourée et déboussolée par le nombre d'humains ainsi que par l'arrivée rocambolesque de Baudoin, ne put éviter un coup de pique en bois qui lui toucha douloureusement le flanc. Elle se retourna prête à sauter sur son assaillant, et l'opportunité fut saisie par le guerrier à la corde qui s'élança vers l'animal.

Ce fut terminé en quelques secondes. Les griffes d'Ombre laissèrent des traces rouges sur la peau de l'homme; des nouvelles cicatrices gagnées en défendant son peuple. Mais ce n'était clairement pas la première fois que le guerrier affrontait une bête sauvage. Epaulé par ses compagnons, il réussit à prendre le dessus et resserrer la corde autour de la gueule du fauve, telle une muselière improvisée. Une femme s'empressa de rapporter une autre corde afin d'immobiliser les puissantes pattes de l'animal alors que deux hommes l'écrasaient de leur poids.

C'est à ce moment là qu'arriva Niphredil.

Le troisième des hommes qui n'était pas aux prises avec la panthère fut alerté à l'arrivée de la vagabonde par le cri d'une des fillettes et se tourna vers elle, tenant sa pique en bois devant lui. Contrairement à l'homme aux cicatrices, ce Dwimmen n'avait pas l'air d'un guerrier, même si sa peau sombre et sa tenue étrange lui donnaient un air menaçant.  

La sueur perlant sur son front, il s'adressa à la demi-elfe. Elle fut surprise d'entendre les paroles prononcées en Westron, la langue commune, bien qu'avec un accent étrange:

-Rends toi! Bas les armes!

Les paroles de l'homme l'incitèrent à observer la scène autour d'elle. Sa panthère se débattait encore en vain, à présent immobilisée par plusieurs cordes solides. Une femme avait attrapé les deux fillettes par les bras et les tirait vers les chariots qui offraient une sécurité relative. Le corps colossal de Baudoin gisait sur le sol un peu plus loin, inconscient ou mort. Un homme à la peau sombre s'était emparé de son marteau et s'approchait de la scène de l'affrontement. Et sur la gauche, un gamin Dwimmen qui ne devait pas avoir vu plus de douze printemps, mais qui faisait tournoyer la poche d'une fronde au dessus de sa tête avec un sifflement sinistre. Une arme qui pouvait s'avérer aussi fatale qu'un arc elfique...

Le combat était-il vraiment une option? Elle pouvait se rendre et rejoindre les deux Rohirrims ainsi qu'Ombre dans la captivité...ou bien essayer de fuir, en espérant de trouver abri dans la nuit...

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Nathanael

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Rechercher dans: Les Prairies   Tag baudouin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent    Tag baudouin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 21 Fév 2021, 23:55

C’était toujours lui qui était de corvées de bois mort. De corvée d’eau aussi. Et de foin. Et de pots de chambre au petit matin. Il était de corvées pour tout. Il avait bon dos, de répondre à toutes les jérémiades de son seigneur. Est-ce qu’il se rendait seulement compte, Daeron, de tout ce qu’il lui demandait ? Alors que Baudouin, lui, était juste chargé de réparer le toit. Ha oui, il était de corvée de clous aussi, et de ramassage d’outils qui tombaient depuis la charpente, et de balayage de copeaux et de sciure et de…

Le craquement d’une branche rompit les plaintes silencieuses de Miston. Il leva le menton de l’humus sec et chercha du regard quelle grosse bête avait bien pu faire un bruit pareil. Ce n’était pas la jument, il l’avait mis à l’enclot le matin même pour éviter qu’elle ne parcourt tout le Riddemark avec son petit air bredin de vieille carne. Miston posa son fagot au sol, se saisit d’une pierre et chercha à tâtons une branche suffisamment longue et large pour servir de gourdin. Les sangliers qui descendaient des montagnes avaient des défenses aiguisées comme des dagues et il n’avait pas envie de finir tailladé par un de ces cochons sauvages. Daeron lui avait suffisamment rabâché ses conseils de bûcherons d’Edoras à propos des bêtes fauves et de tout ce qui allait sur quatre pattes, museaux et gueules au vent, entre les Montagnes Blanches et l’Entalluve.

La terre trembla sous un coup de pied sourd. Si c’était un sanglier, il était sacrément gros pour agiter pareillement le sol. À quelques mètres, trois ou quatre silhouettes sombres émergèrent des broussailles et des ronces. Elles tenaient derrière elles une créature difforme et noire, que Miston ne connaissait pas et dont personne ne lui avait jamais dit mot. Sous la surprise, il recula, se prit les pieds dans une racine traîtresse et tomba sur le dos en arrachant aux arbres des craquements de branches plaintives. Il se remit aussi vite qu’il le put sur ses jambes et se roula dans le creux d’une vieille souche pourrie. Le bruit de sa chute avait attiré l’attention des étrangers et il espérait, qu’Eorl l’entende, qu’ils ne chercheraient pas à lui mettre la main dessus.

Miston trembla bien malgré lui, saisi par la peur et des questions si nombreuses qu’il ne parvenait pas à les ranger dans l’ordre. Est-ce qu’il s’agissait d’orcs ? Les orcs ne traînaient pas derrière eux de si hautes vaches noires aux cornes d’ébène. Les orcs n’élevaient pas de vaches. S’il s’agissait seulement d’une vache. Est-ce qu’ils s’étaient couvert le corps de charbon pour mieux se dissimuler sous le couvert des arbres ? Mais pourquoi se peinturlurer pareillement le visage en plein jour ? C’était stupide. Malgré la peur, Miston se contorsionna avec une lenteur extrême pour tenter de jeter un nouveau coup d’œil à ce qu’il avait vu.

Ils étaient noirs. Comme le charbon de bois, comme une nuit sans étoile, comme l’encre qu’utilisait Daeron pour écrire. Mais ils avaient visage d’hommes. Miston relâcha son attention, une douleur lancinante lui enserrant la nuque à force de se tortiller dans sa souche. Et il cria, il cria malgré lui, quand il se retrouva nez à nez avec une de ces faces sombres qui le toisaient, un long couteau dans la main. L’étranger le saisit par les cheveux et le tira hors de sa cache en marmonnant dans une langue inconnue. Miston rua et cogna de toutes ses forces dans ce qui lui semblait être un nez. Il voulut crier, mais aucun son ne voulut franchir ses lèvres. Saloperie de trouille qui lui nouait la gorge ! Il partit en courant à toutes jambes, pas assez vite cependant, pour échapper à ses poursuivants. De longues griffes s’agrippèrent à sa tunique et le saisirent fermement. L’un des étrangers gronda quelque chose en se tenant le visage. Ça saigne, pensa Miston, sans savoir pourquoi l’idée était si importante à son esprit. Avant qu’il ne se demande qui lui viendrait en aide, si loin de la demeure de son seigneur. Il ouvrit une nouvelle fois la bouche pour hurler, mais une main ferme lui bourra un gros paquet de mousse rêche dans le bec qui lui griffa le palais. Il manqua de peu de s’étouffer. Un bras musculeux lui enserra la gorge et des étoiles de lumière noire papillotèrent devant ses yeux. Il sombra dans un monde de vide, de silence et d’oubli.


***


Baudouin, perché sur la panne faîtière du toit, scrutait les alentours, la main en visière pour se protéger de la morsure lumineuse du soleil. Miston était parti depuis près d’une heure chercher un peu de bois. Il lui en faut bien du temps pour trouver une poignée de brindilles et quelques feuilles sèches ! Son ventre gronda. Baudouin avait faim. Le gamin devait ramener juste assez de combustible pour relancer le feu sous la marmite. Le Rohirrim fronça les sourcils, une pointe d’inquiétude logée dans le cœur. Ce n’était pas normal. Le gosse était finaud, un peu retord, mais pas fainéant. Traîner autant ne lui ressemblait pas. Il sauta de son perchoir et dégringola du toit en faisant trembler l’échafaudage à chacun de ses pas. Il rejoignit son seigneur sous sa toile de tente qui diffusait une ombre protectrice.

– Miston n’est pas rentré ? questionna Daeron.
– Non.

Ils échangèrent un regard inquiet et Baudouin vit danser dans les yeux de son maître les dernières rumeurs venues du sud.

– Je vais le chercher, dit le gigantesque Rohirrim.
– Et si le colporteur disait vrai ?
— Alors je vais le chercher rapidement
, répéta Baudouin.

Il délaissa ses outils et se saisit d’un large marteau à tête rectangulaire. Il vérifia que son couteau était bien ajusté à sa ceinture et prit la direction du bois. Il ne lui fallut pas plus de quelques minutes pour atteindre le bosquet de hêtres gris et de chênes rouvres qui dominaient la colline basse à l’est du domaine. Il retrouva le fagot laissé par l’enfant et des traces de lutte. L’étau qui menaçait son cœur l’étreignit subitement.

Il sursauta quand une ombre apparut dans son champ de vision et il leva haut son arme pour l’abattre sur l’animal qui se trouvait devant lui. Il n’avait jamais vu de chat aussi gros et aussi long. Même les êtres sylvestres qui arpentaient le piémont des Montagnes Blanches n’étaient pas aussi larges et aucun d’eux n’aurait été capable d’enlever un enfant dans sa gueule. Mais la créature qui se tenait là était aussi grosse qu’un bélier et armée de dents pointues et saillantes plantées dans une mâchoire capable de briser un crâne.

– Je vais te crever, sale bête.

Il savait, par expérience, qu’il ne sortirait pas indemne du combat qui s’initiait. Mais Baudouin était prêt à tout pour retrouver Miston, mort ou vif, et pour venger l’offense qu’on venait de leur faire sur leurs propres terres.
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