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Sujet: L'Assemblée des Rois
Ryad Assad

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Rechercher dans: Les Basses-terres de Dun   Tag dairine sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'Assemblée des Rois    Tag dairine sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 8 Avr 2024 - 17:23
Le ciel nocturne était frais.

Quelques Crébain s’étaient nichés nonchalamment sur les branches des arbres, observant à bonne distance le spectacle sous leurs yeux, pour le conter sans doute à des maîtres venus de loin… Sous les yeux des esprits, nul ne pouvait mentir ou tromper son prochain.

Ainsi allait la vie dans le Dunland.

La vérité et la sincérité étaient des notions chères aux habitants de ces terres hostiles, qui n’en demeuraient pas moins secrets et jaloux. S’afficher trop ouvertement au mauvais moment pouvait paraître déplacé, quand la réserve l’emportait fréquemment sur la furie. Pourtant, le sang des rudes habitants des contreforts et des collines bouillonnait d’une énergie implacable, d’un désir ardent de s’enflammer pour une noble cause.

Trouver l’équilibre, au milieu d’une assemblée aussi prestigieuse, n’était pas aisé.

Garder le silence, à ce stade, était la stratégie préférée par la plupart des rois, qui attendaient de voir de quel côté tournait le vent, et de gonfler les voiles de leurs ambitions de la brise ou de la tempête qui soufflerait vers le port le plus hospitalier. Faolan avait ouvert les hostilités, parlant fort, et tranchant de sa langue acérée le cérémonial et les politesses… Ils n’étaient pas là pour rien. Aiden n’avait pas convoqué cette assemblée, exceptionnelle à plus d’un titre, pour régler les menus désaccords entre les chefs dunlendings…

Non.

Son ambition était toute autre, et le vent qu’il cherchait était, à n’en pas douter, un ouragan.

Alors il avait fallu discipliner les Kralls les plus jeunes, et les plus hardis. La rebuffade de Talam avait été sèche, et n’avait pas manqué de tirer un sourire aux autres rois rassemblés là, qui se délectaient toujours de ce petit jeu. Certains osaient parfois prendre la parole, essayant de se tailler une place au soleil… mais tous marchaient dans les ténèbres, à la lueur des flammes vacillantes. Gare à qui, se croyant au zénith, verrait dans son ombre immense le reflet de sa propre puissance. Les apparences pouvaient jouer des tours, ici. Les apparences, et les paroles en l’air. Faolan fronça les sourcils en regardant Wulfhilde retrouver sa place… Il se refusait catégoriquement à l’appeler « krall », un titre qui ne convenait ni à une femme, ni à une étrangère… Qu’est-ce qui avait bien pu passer par la tête des gens de Tunum d’accepter une telle domination étrangère, et de remettre en cause les siècles de tradition… Ce n’était pas la place du sexe faible que de commander aux hommes et de faire la guerre, car quoique le désir des femelles de gouverner fût grand – et il en savait quelque chose, dans sa propre maison –, il devait échoir à un mâle de diriger et de tempérer les ardeurs et les humeurs féminines. Wulfhilde, toute sa colère, venait d’ajouter de l’eau au moulin de ses détracteurs, dont Faolan faisait partie.

- Nos ancêtres avaient du bon sens… Certaines traditions sont faites pour être respectées, lâcha-t-il en jetant un regard appuyé non pas à la roitelette, mais bien à la veuve de son propre frère.

Celle-ci soutint son regard avec une fermeté tout à fait exceptionnelle, et ceux qui captèrent cet échange ne purent manquer de constater la tension palpable qui existait entre les deux. De toute évidence, la mort du grand guerrier Nuall avait provoqué une fracture importante au sein des Landes Tourmentées qui n’avaient jamais aussi bien porté leur nom. Si la position de Faolan était claire, celle de sa belle-sœur, Niamh, demeurait encore un mystère pour tous dans l’assistance… Il aurait été fort inconvenant de faire la part belle aux dissensions internes à un royaume devant une telle assistance, et la veuve de Nuall choisit la seule option viable qui s’offrait à elle. Respectant les coutumes et tenant son rang, elle serra les mâchoires, garda le silence, et se contenta d’accompagner la druwidan Dairine vers le cercle extérieur où se réunissaient les Druwidan et les observateurs. Son déplaisir resterait silencieux, pour l’heure.

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#Dairine               #Niamh

- Installez-vous avec moi, souffla Dairine sans élever la voix, pour ne pas déranger les hommes qui parlementaient.

- Vous êtes sûre… ?

Pour toute réponse, la druwidan tapota le sol à ses côtés, gardant les yeux rivés vers l’assistance. Niamh et elle avaient noué une certaine amitié depuis qu’elles avaient passé quelques temps ensemble, sous la protection de Faolan. Une amitié dans le sens le plus étrange et le plus mystique qui fût, car nul ne pouvait se targuer d’être véritable ami avec un drughu… Leur connexion aux esprits, à l’Après-Vie et aux forces invisibles les éloignait immanquablement des mortels, et rendait leur approche très difficile. Pourtant, dans le deuil partagé de Nuall, elles avaient appris à se comprendre, et à s’apprécier. Niamh avait choisi de poursuivre le travail de son défunt époux, et de protéger de son mieux cette drughu pour laquelle il avait donné sa vie.

- Le discours de Faolan… Commença Dairine. Vous vous y attendiez ?

Elle parlait à voix très basse, et Niamh était obligée de se pencher vers elle pour l’entendre distinctement. Elle répondit sur le même ton :

- Non. Depuis que Nuall est… Les mots restèrent coincés dans sa gorge. Il est devenu différent. Plus sombre. Plus belliqueux. Quitte à se rallier sans vergogne à Aiden… Et cette roitelette de Tunum qui lui apporte son soutien dans la foulée… Ils veulent conduire les Dunlendings à la ruine.

Les propos de Niamh dénotaient une très bonne connaissance des affaires politiques, qu’elle tenait en grande partie de son mari. Nuall était assez singulier parmi les siens, et il avait vécu toute sa vie hors des convenances, loin des cadres et des traditions, se plaisant uniquement à guerroyer et à contester l’autorité des puissants : à commencer par son propre frère. Là où Nuall était aventureux et zélé, Faolan avait toujours été plus mesuré et plus calculateur, ce qui expliquait pourquoi l’un était devenu roi et l’autre avait passé sa vie entière sur les routes. Cela expliquait aussi pourquoi, quand l’heure était venue de prendre épouse, Nuall et Faolan s’étaient disputés la même femme…

La veuve jeta un regard en coin à Faolan, qui écoutait avec attention les propos d’Aiden.

Cette dispute avait marqué une rupture nette dans les relations entre les deux frères, sans toutefois faire disparaître l’amour profond qu’ils ressentaient l’un pour l’autre. Aujourd’hui, le chagrin du survivant semblait avoir fait perdre la tête à Faolan, qui ne parlait plus que de vengeance et de faire payer dans le sang au roi Fendor la mort de celui qu’il appelait encore affectueusement « le meilleur des deux ». Le parti de la guerre semblait l’emporter progressivement, en s’appuyant sur l’indignation et l’émoi des Dunlendings face au sort de Nuall, mais bientôt une voix nouvelle se fit entendre parmi l’assistance.

- De qui s’agit-il ? Demanda Niamh.

- Le Krall Duvassa. Il y a fort longtemps qu’il n’a pas pris la parole lors d’une telle assemblée. Sa présence n’est pas un hasard.

Comme souvent, Dairine parlait de manière sibylline, supposant peut-être que tout le monde lisait dans les secrets du monde. La veuve, qui n’avait pas tout compris, hocha la tête néanmoins et prêta une grande attention au discours de cet homme énigmatique. Les autres Kralls et les observateurs de l’Assemblée murmuraient entre eux, surpris de constater que Duvassa – et non Wulf, comme beaucoup l’auraient soupçonné – semblait tenir tête frontalement à Aiden. Les lignes étaient peut-être claires, mais quant à savoir qui dansait de quel côté…

L’intervention de Duvassa s’acheva brusquement, et laissa une partie des Dunlendings plongés dans une profonde réflexion. Ceux qui ne s’étaient pas encore positionnés, comme le Krall Talam, semblaient peser le pour et le contre parmi les arguments de chaque partie. Ceux qui avaient déjà marqué leur allégeance à un camp, comme Faolan et Wulfhilde, se devaient de répondre. Niamh capta le très léger signe de tête qu’Aiden adressa au premier, et leva les yeux au ciel… Par tous les Crébain du pays de Dun, Faolan n’avait jamais été le laquais de quiconque… Pourquoi s’abaissait-il aujourd’hui à faire les basses besognes d’un Aiden qui n’avait jamais rien fait pour les Landes Tourmentées ?


- Krall Duvassa… Votre présence parmi nous est un honneur. Je suis heureux que le sort de tout le peuple dunlending, la guerre à nos portes et la mort de mon frère aient trouvé suffisamment grâce à vos yeux, pour que vous daigniez nous gratifier de votre venue.

L’ironie était glaciale, mais Faolan savait ne prendre aucun risque ce faisant. L’appui d’Aiden le protégeait, et une grande partie des rois ne manquerait pas d’abonder dans son sens. Duvassa avait pris pour habitude de se faire rare, et de ne pas se laisser voir facilement : quelle légitimité avait-il aujourd’hui à vouloir s’opposer à ceux qui s’étaient fait un nom parmi les Dunlendings, au cours de ces assemblées rituelles ? Toutefois, la morsure de Faolan pouvait se faire venimeuse, mêlant la raison et la passion dans un discours qui montrait toute la complexité des relations entre les habitants de ces terres si diverses :

- « Les Contreforts résistent et résisteront », ai-je entendu. Et je n’ai aucune raison de croire que cela ne serait pas le cas. Qui sait combien d’hommes de guerre défendent jalousement les montagnes et les passages obscurs qui constituent les remparts naturels à la mort à cheval qui sévit à nos frontières ? Qui sait quelles richesses et quelles merveilles renferment les monts coiffés de brumes et de nuages ? De l’or ? Des diamants ? Des pierres précieuses ? Ou je-ne-sais-quel mystère que porte la terre et que les Hommes-qui-vivent-longtemps achèteraient à n’importe quel prix ? Alors oui, vous résisterez, et c’est tout à votre honneur, à celui de vos braves gens, nobles de cœurs… mais qu’en est-il de nous ? Qu’en est-il des Basses-Terres ? De la Vallée ?

Faolan embrassa l’assistance du regard. Duvassa avait raison sur un point. L’absence de Seorsa et d’Arzhel était notable, à la fois en raison de leur grande influence, mais également parce que, parmi les rois présents et susceptibles d’avoir une voix audible durant l’Assemblée, le déséquilibre penchait nettement en faveur des représentants des Basses-Terres. Ceux qui, par leur proximité avec le Rohan, subissaient continuellement les affronts des Têtes-de-Paille, leurs patrouilles incessantes, leurs humiliations quotidiennes, leurs pillages éhontés. Les détracteurs d’Aiden y verraient un choix délibéré, pour éliminer en partie l’opposition et s’imposer plus facilement… Ses partisans, dont Faolan faisait clairement partie, avaient une autre lecture de la situation.

- J’ai parfois entendu dire que les habitants des Contreforts, trop occupés à penser à leur propre sécurité, en oubliaient parfois la souffrance de ceux d’en-bas. Faudrait-il y voir là, plutôt, la raison de l’absence du Krall Seorsa et du Krall Arzhel ? Vous-mêmes, Krall Duvassa, avez su trouver le chemin de l’Assemblée… alors même que vos terres sont pour l’heure à l’abri… Mais quand viendra le danger, que ferez-vous ? Accueillerez-vous les miens, quand les Forgoil, pressés à l’Est, chercheront refuge sur les terres infertiles qu’ils nous ont laissé ? Prêterez-vous assistance à tout un peuple agonisant lorsque la guerre cessera de s’arrêter sur les rives orientales de l’Isen, et qu’elle déferlera sur nos villages isolés, sur des innocents ? Votre présence parmi nous est un honneur, je l’ai dit… mais serez-vous là, lors de la prochaine Assemblée, lorsque nous parlerons non pas d’un seul frère tombé au combat pour sauver notre précieuse druwidan, mais bien de centaines de frères et de fils massacrés, et autant de nos sages capturés ?

Sa voix se fit sombre et basse, comme une supplique :

- Ne nous oubliez pas, Krall Duvassa. N’oubliez pas vos frères des collines. Ces étrangers se feront la guerre, mais elle viendra bientôt à nos portes également. Elle s’y trouve déjà. Les incursions des Forgoil sont de plus en plus profondes et meurtrières. Leur audace renouvelée par notre inaction. N’oubliez pas vos frères des collines, car avant la montagne, nous sommes le rempart face à la furie de nos voisins… C’est notre sang qui assouvit la soif de conquête de Fendor le Pleutre. C’est la chair de nos femmes dont se repaissent les vils cavaliers de la Marche des Violeurs. Regardez-moi dans les yeux, et dites-moi que mon frère a eu tort de donner sa vie pour sauver celle de Dairine… Regardez-moi dans les yeux, et dites-moi qu’il a eu tort de se dresser face à notre ennemi commun, non pas au nom de tel ou tel Krall, mais au nom de tous les Dunlendings…

Un silence pesant s’installa, personne n’osant vraiment répondre. Même si l’on différait sur la solution à apporter, tout le monde s’accordait sur le fait que la mort d’un vaillant guerrier aux mains des Rohirrim était une tragédie.

- Contreforts, Basses-Terres… Cela importe-t-il ? C’est en tant que Dunlendings que nous devons penser aujourd’hui, à l’heure où notre silence est complaisance, et notre noblesse est faiblesse. Face à une telle menace, et devant une telle opportunité, quelle valeur aura la parole d’un Krall qui ne pense qu’à son propre peuple ? Même une étrangère, femme de surcroît, comprend la nécessité de nous rallier sous une seule bannière… Si même une femme est capable d’aboutir seule à cette conclusion évidente, pourquoi ne le pouvez-vous pas ?

Dans la nuit qui enveloppait les Krall, une silhouette se leva brusquement, quitta le cercle avec fureur, et s’éloigna à grandes enjambées sans que quiconque n’osât la retenir. Dairine avait senti Niamh se tendre perceptiblement tout au long du discours de son beau-frère, mais ses dernières paroles avaient été de trop, et elle s’était éclipsée avec fracas, refusant de déshonorer sa famille en prenant la parole à ce moment précis pour lui dire ses quatre vérités. La druwidan n’avait pas cherché à la retenir. Elle ne lui avait même pas adressé un regard, toute entière focalisée sur la joute qui se déroulait devant ses yeux.

- La guerre, murmura-t-elle pour elle seule. La guerre approche… Qui a trahi trahira.

Elle leva les yeux un bref instant vers le ciel étoilé.

Fronça les sourcils.

Quelque chose lui échappait.
Sujet: L'Assemblée des Rois
Ryad Assad

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Rechercher dans: Les Basses-terres de Dun   Tag dairine sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'Assemblée des Rois    Tag dairine sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 22 Mar 2024 - 10:40
Musiques et chants et danses.

Mouvements sous la voûte céleste perlée d’étoiles circonspectes, qui observaient depuis les cieux l’étrange ballet des Hommes. Curieuses créatures qui, alors que leurs jours étaient comptés, savouraient le temps d’une fraîche soirée, le plaisir de se retrouver ensemble. On riait à gorgée déployée, on s’embrassait entre proches qu’on n’avait pas revus depuis fort longtemps. On se donnait des nouvelles d’ici, d’ailleurs… Surtout d’ailleurs.

Le ciel était parfois troublé.

Les présages, sibyllins, avaient rendu les Drughu perplexes.

On s’interrogeait, à voix basse, dans les chaumières et les masures… Certains disaient que le Rude Hiver et le fol été annonçaient la chute, la mort prochaine des Dunlendings. D’autres au contraire y voyaient un signe favorable de la part des ancêtres. Le signe que l’heure était enfin venue de réaliser ce que certains appelaient une prophétie, et que d’autres appelaient une lubie. Le Retour, tant fantasmé, tant espéré.

L’Assemblée convoquée par Aiden était exceptionnelle à bien des égards, et l’homme avait réussi le tour de force de réunir bien plus de Kralls qu’on aurait pu l’imaginer… Tous étaient venus avec leur suite, avec leurs guerriers, leurs courtisans, leurs familles, leurs serviteurs. On voyait de tout ici, têtes blondes réduites en esclavage, têtes brunes hautes et fières… Les barbes hirsutes des vigoureux pillards de la Route du Sud, qui cultivaient l’esthétique de la guerre et de la violence. La grande beauté de certaines filles qu’on attendait de marier, et qui s’affichaient publiquement en espérant capter l’attention d’un époux à la hauteur.

Politique et festivités se mélangeaient, sous le regard des esprits.

Les rires étaient parfois forcés. Les embrassades fugaces. Les nouvelles, rarement heureuses.

On parlait aussi de ceux qui étaient tombés, de ceux qui étaient partis, rappelés par les esprits, dévorés par le mal, ou enlevés par le temps. On pleurait ici ou là. On méditait sur le sens des choses, sur le prix d’une vie dans les collines ou les contreforts des montagnes…

Quelques enfants allaient de ci de là, tirant quelques sourires amusés aux anciens qui connaissaient la valeur de la vie, et aux matriarches qui savaient mieux que personne les douleurs de l’accouchement, et le privilège de voir la vie fleurir dans des corps aussi chétifs.

Bientôt toutefois, l’agitation se déporta vers une zone précise vers où se mirent à marcher de nombreuses silhouettes. Les Kralls étaient appelés à remplir leur rôle. Les Druwidan les encadraient, bien plus nombreux, aussi différents les uns des autres qu’il était possible de l’imaginer. Certains semblaient avoir connu tous les âges de ce monde, et ils allaient aidés par des plus jeunes, des apprentis qui les soutenaient gracieusement. D’autres semblaient dans la force de l’âge, gambadant avec légèreté. On y voyait des hommes et des femmes, quelques adolescents qui avaient déjà ce regard profond et triste. Ils représentaient la mémoire et le patrimoine des Dunlendings. Les voir rassemblés ainsi avait quelque chose d’émouvant.

Ils prirent tous place autour d’Aiden, qui seul resta debout pour leur parler.

La noblesse de ses traits et la force de son discours soulevèrent les cœurs les plus enthousiastes. Il y avait chez cet homme une aura que nul ne pouvait ignorer, et que nul n’osait défier… pour le moment. Quelques regards glissèrent vers Wulf, qui était assis dans l’assistance, et qui observait avec attention. Tous comprenaient le jeu qui se mettait en place. Tous ressentaient la tension entre les deux hommes, entre leurs ambitions redoutables, et leurs destins pourtant opposés.

Qui souhaiterait se découvrir en premier ?

Aiden invita ses comparses à prendre la parole, en s’efforçant de respecter scrupuleusement la tradition, seule garante de sa légitimité et de son autorité ici. Beaucoup se regardèrent avec prudence. Il n’était pas toujours évident de prendre la parole en premier, et de faire avancer ses pions. Les Dunlendings étaient fiers et n’oubliaient pas facilement les affronts. Se tromper, ici, pouvait signifier ouvrir un conflit appelé à durer des décennies. Cependant, certains étaient venus à l’Assemblée spécifiquement pour prendre la parole, et porter un message.

Faolan appartenait à cette catégorie.


- Moi ! Fit-il d’une voix tonitruante, en levant la main.

Il se leva.

- Moi, Faolan Muirchertach Ua Clairingnech, roi des Landes Tourmentées, je souhaite m’adresser à l’Assemblée.

Il y eut quelques murmures. On ne pouvait pas dire que Faolan était particulièrement connu, mais son nom de famille, lui, l’était. Les exploits guerriers d’un certain Nuall, qui n’était pas un héros mais qui en avait sans doute le charisme, avaient traversé les frontières. Après y avoir été invité, il se plaça au centre de l’assistance, et reprit :

- Mes amis, je viens vous porter une sombre nouvelle. Mon frère Nuall, que vous connaissez peut-être, a trouvé la mort il y a de ça plusieurs mois. Il est tombé, frappé par les Forgoil

Le mot, craché avec dégoût, provoqua la réaction attendue dans l’assistance. Les « têtes de paille », ou plus simplement les Rohirrim, étaient les ennemis ancestraux des Dunlendings qui leur vouaient dans l’ensemble une haine féroce. Apprendre qu’un de leurs meilleurs guerriers était mort aux mains de leurs voisins honnis eut le don de suspendre toute l’assistance aux lèvres de Faolan.

- Il est mort l’arme à la main, accompagné d’une vingtaine de braves compagnons… On raconte qu’ils auraient résisté vaillamment, et tué plusieurs centaines de Rohirrim ! Ha ! Que devrions-nous ressentir alors ? Tristesse ? Fierté ? Colère ? Hm ?

Il ménagea une pause théâtrale, avant de reprendre.

- C’est la colère qui m’anime, et qui doit vous animer aussi, car vous devez connaître la vérité. Nuall est tombé devant les remparts de la grande forteresse de l’Isen, où se dresse la Tùr Dorcha, la Tour Sombre. Tombé non pour l’or, ou les femmes, non pour faire couler le sang de nos ennemis sans raison, non ! Il est tombé pour sauver une des nôtres…

Avec prestance, il tendit la main vers sa droite et dans un bel ensemble, fendant l’assistance, deux femmes s’avancèrent. La première semblait être une aristocrate dunlending, une femme aux traits sombres mais beaux, dont les épaules étaient drapées du voile du deuil. La veuve de Nuall. Elle tenait la main d’une femme à la silhouette frêle, que beaucoup dans l’assistance reconnurent sans mal. Son nom fut murmuré à plusieurs reprises, avant que Faolan ne confirmât ce que tout le monde soupçonnait :

- La Drughu Dairine, enlevée par les Forgoil, et sauvée par mon propre frère qui a donné sa vie et celle de ses compagnons pour l’arracher aux griffes de ses ravisseurs…

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Il s’inclina respectueusement devant cette représentante d’un pouvoir sacré qu’il ne comprenait pas. L’Assemblée du jour était consacrée aux seuls rois, et les deux femmes respectèrent cette tradition en conservant le silence. Faolan souhaitait désormais conclure, sa démonstration de force étant désormais faite.

- Krall Aiden, je place Dairine sous votre noble protection. Qui serait meilleur que vous pour protéger notre Druwidan, à l’heure où nos ennemis cherchent à lui faire du mal ? Qui d’autre que vous pour incarner la juste colère que nous devrions tous ressentir ? Mes amis, saluons le retour de Dairine parmi les siens, et prenons quelques instants pour demander aux ancêtres de bénir le passage de ceux qui l’ont sauvée vers l’Après-Vie.

Faolan retourna s’asseoir à sa place, laissant un silence pesant s’abattre sur l’assistance. Son ralliement à Aiden n’échappa à personne, de même que la première ligne de fracture qui allait diviser les Dunlendings et nourrir d’intenses discussions. Les hommes des collines continuaient à s’observer… Qui oserait prendre la parole ?
Sujet: Zoom sur l'Enedwaith
Ryad Assad

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Rechercher dans: Zooms   Tag dairine sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Zoom sur l'Enedwaith    Tag dairine sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 25 Juil 2020 - 23:51
Zoom sur le Pays de Dun

Géographie

Au Nord-Ouest du Rohan, au-delà de la Trouée, dans les vastes plaines de l'Enedwaith, s'étend un territoire mal défini que les Rohirrim appellent Pays de Dun, ou Dunland. Le nom fait référence au relief particulier de cette région, faite de collines innombrables qui s'élèvent peu à peu à mesure que l'on se rapproche des contreforts des Monts Brumeux. Au Rohan, Dunland a aussi pris le sens de « Terres Brunes », et il n'est pas rare d'entendre les habitants du Riddermark appeler ainsi ces territoires hostiles, mal maîtrisés et peuplés par les sinistres Dunlendings.

Le Pays de Dun est délimité à l'Est par les Monts Brumeux, et au Nord par la rivière Glanduin. Au Sud et à l'Ouest, les frontières sont mouvantes, et dépendent des incursions que réalisent les habitants du Dunland, ainsi que des efforts réalisés par les deux puissances locales – l'Arnor et le Rohan – pour maintenir les maraudeurs à distance. On considère en général que le Pays de Dun s'achève là où commence la vieille route du Sud.

Les terres du Dunland sont assez peu fertiles, ce qui rend difficile le développement de l'agriculture et de l'élevage. L'herbe y est relativement rare, de même que les arbres et les forêts qui poussent avec une excessive lenteur. Les contreforts rocailleux des montagnes n'offrent qu'une végétation éparse, et seules les rives de la Glanduin permettent d'alimenter les quelques champs aux alentours.

Globalement, il est possible de diviser le Pays de Dun en quatre grands espaces :

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- Les Contreforts -


Ces terres peu fertiles sont difficilement exploitables, et les populations qui y vivent sont généralement isolées. Bien protégées grâce au relief naturel qu'elles maîtrisent à la perfection, elles n'hésitent pas à se retrancher dans les montagnes en cas de danger, et ont développé une certaine habileté dans la survie que tous les Dunlendings ne partagent pas. Curieusement, du fait de leur réclusion, ce sont des peuples généralement ouverts aux étrangers, au commerce et à la nouveauté. Ils aiment les beaux objets, et l'artisanat qu'ils pratiquent avec application. Ils sont connus pour leurs sculptures en pierre, et leur travail du métal que l'on dit inspirés des Nains.

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- Les Hautes-terres de Dun -


Les Hautes-terres sont les collines les plus élevées après les contreforts. Elles sont peuplées de petits éleveurs relativement pacifiques, qui pratiquent la transhumance afin de trouver de nouvelles terres fertiles pour faire paître leur bétail. Ils survivent péniblement, et sont connus pour être plutôt détachés de la terre en elle-même, mais pour être viscéralement liés à leurs troupeaux et à leur élevage. Leur mode de vie semi-nomade, exigeant et difficile, crée des sociétés très réglementées et assez peu libres. Ils nourrissent pour la plupart l'ambition de retourner plus au Sud, dans les terres fertiles de l'Enedwaith, là où leurs ancêtres s'étaient établis avant d'être chassés.

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- La Vallée de la Glanduin -


La Vallée de la Glanduin, ou plus simplement la Vallée, est un espace assez fertile sur lequel s'est développée une agriculture réduite mais qui permet aux habitants de survivre avec plus d'aisance que leurs comparses Dunlendings. Les gens de cette région se sont distanciés de leurs cousins, et se rapprochent bien davantage des Dúnedain avec qui ils entretiennent un commerce régulier par voie fluviale. Ils maintiennent cependant une forme d'autonomie, et sont soucieux de préserver leurs tradition face à l'influence arnorienne, qui se traduit en particulier par l'existence de villages fortifiés par de solides palissades. En cela, ils se distinguent des autres Dunlendings qui vivent dans des hameaux peu protégés. En dépit de leur relative fermeture, ils sont très ouverts au commerce avec les Nains, qui leur achètent des denrées agricoles en échange de produits de l'artisanat qui se vendent à prix d'or.

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- Les Basses-terres de Dun -


Les Basses-terres sont les territoires situés aux alentours immédiats de la vieille route du Sud. Il s'agit d'un espace très peu fertile, et les Dunlendings de cette région sont généralement considérés comme les plus hostiles et les plus violents. Pour survivre, ceux des Basses-terres en sont réduits au pillage et aux maraudes, ce qui a érigé la guerre en mode de vie privilégié. Les familles vivent en général dans de petits villages isolés, peu développés afin d'éviter les représailles de leurs victimes. Ces terres sont parcourues par des bandes armées plus ou moins nombreuses, qui se livrent parfois à de sanglants affrontements entre elles quand les caravanes viennent à manquer. Les gens des Basses-terres sont ceux qui ont le plus de contact avec l'extérieur, et ils contribuent à renforcer l'image négative des Dunlendings. Cependant, beaucoup des habitants de la région ont une approche assez pacifique et pratiquent le troc avec les rares marchands qui osent s'aventurer dans ces terres.


La société dunlending


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Les peuples du Dunland sont largement divisés en une multitude de micro-sociétés qui peuvent parfois coopérer, ou entrer dans des compétitions farouches. Ceux des Basses-terres sont aussi bien une menace pour les étrangers que pour les autres Dunlendings, pourtant il arrive que sous l'impulsion d'un chef charismatique, tous les habitants du Dunland se rassemblent sous une seule et même bannière.

L'unité de la région passe avant tout par le partage d'une langue commune, distincte de toutes les autres langues de la Terre du Milieu, même s'il semblerait qu'elle détienne des racines communes avec certaines langues des hommes. Elle demeure cependant inintelligible pour les étrangers, et les Dunlendings l'utilisent comme un marqueur d'appartenance. Celui qui s'exprime dans la langue locale est considéré de facto comme un Dunlending, alors que celui qui ne saurait pas parler la langue sera considéré comme un étranger.

Chez les habitants du Pays de Dun, on retrouve également deux grandes organisations qui semblent communes à toutes les sociétés : une organisation sociale tripartite en trois grandes catégories, et une unité dans les pratiques religieuses :


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- Les Drughu ou Druwidan -


Le terme Drughu désigne à l'origine ceux que les Hommes de l'Ouest appellent les Drúedain, ces hommes des bois semi-légendaires dont l'existence est surtout rapportée dans les légendes. Les Dunlendings semblent avoir emprunté ce terme, et la déformation du mot Drúedain en Druwidan pour désigner la caste la plus élevée de leur société. Aujourd'hui, pour les habitants du Pays de Dun, les Drúedain ne sont plus que des esprits des bois mythiques, facétieux et souvent bienveillants.

Les Druwidan sont les êtres doués d'une sensibilité exacerbée, que l'on dit capables d'entrer en communication avec la nature. Leur rôle est essentiel dans la société, puisqu'ils organisent les sacrifices rituels, servent d'oracles, et participent à toutes les cérémonies sociales essentielles à la vie de la communauté : rites de naissance, de reconnaissance, de passage, ou encore rites funéraires. Les Druwidan peuvent aussi bien être des hommes que des femmes, jeunes ou vieux. Ils sont en général reconnus par les autres Drughu, et soumis à une épreuve rituelle qui permet de confirmer leur lien avec le monde des vivants et des morts.

Ils ne font pas figure de chefs, cependant, et jouent plutôt le rôle d'autorité morale. Ils ne sont pas amenés à commander les hommes, ni à faire la guerre, bien qu'ils soient parfois formés au combat. Ils encadrent la pratique du pouvoir en veillant au respect des traditions, mais ils peuvent aussi être abjurés par leur communauté si leur vision s'avère faussée. L'exemple le plus célèbre demeure le Drughu Sharkey (aussi appelé Sharcoux), qui mena les Dunlendings à la guerre contre le Rohan au Troisième Âge. Il fut abjuré par la plupart des gens du Pays de Dun avant la fin de la guerre, et son nom fut maudit par les autres Druwidan.

Parmi les Druwidan, certains se spécialisent dans le maintien de la mémoire du peuple dunlending, à travers des chants sacrés et des récitations rituelles qui permettent de conserver la mémoire des différents souverains, des guerres, des alliés et des ennemis historiques. Ils forment un sous-groupe bien particulier, assez nombreux et très mobile puisqu'ils se déplacement généralement dans tout le Pays de Dun. De par leur statut et grâce à leurs talents, il obtiennent partout le gîte et le couvert, aussi bien chez les paysans les plus humbles que chez les souverains les plus puissants. Ces bardes itinérants au rôle élargi - puisqu'ils sont aussi en charge des rituels - se livrent fréquemment à des concours de récitation, de poésie et de chant. Ceux-ci peuvent être organisés de manière formelle lors de grandes fêtes rituelles, ou bien être improvisés quand plusieurs bardes se rencontrent au même endroit et veulent faire la démonstration de leurs talents.

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- Les Héros -


Le Westron retranscrit mal les réalités locales, mais le terme « héros » est le plus adapté pour décrire ce groupe très particulier que les Dunlendings semblent presque aduler. Les Héros sont tous des hommes, et ils constituent l'élite de la société guerrière, ceux parmi les combattants qui se sont particulièrement illustrés sur le champ de bataille, et qui semblent dotés de capacités qui dépassent celles du commun des mortels. Les Héros appartiennent généralement à de grandes familles, et la guerre est leur profession de prédilection, tant et si bien qu'ils n'ont pas nécessairement besoin de travailler la terre eux-mêmes. Ces guerriers professionnels, qui vivent par l'épée, peuvent être attachés par serment à un clan particulier, ou bien vendre leurs services au plus offrant. Quand les Dunlendings se font la guerre entre eux, ils peuvent être amenés à s'affronter individuellement dans des combats ritualisés pour éviter les bains de sang inutiles.

Les Héros s'associent parfois entre eux pour former de redoutables bandes armées, dont l'importance dépend de l'influence de celui qui, parmi les Héros qui la composent, se montre le plus charismatique. Les grands champions, tels Wulf, ont été capables d'unir sous leur bannière des dizaines de Héros, qui composaient leur garde personnelle. Ces guerriers d'exception jouent un rôle social important, puisqu'ils peuvent régler les litiges, rendre la justice ou encore exercer le rôle de représentant. Ils peuvent, moyennant finance, représenter un homme ou une communauté, et défendre leurs intérêts devant qui de droit. Au service d'un chef, ils peuvent recevoir des charges variées, allant de fonctions de commandement militaires à celle de précepteur, en passant par les postes d'ambassadeur, de héraut, etc. Ils peuvent occuper un ensemble de rôles civils et militaires, qu'ils redorent de leur prestige particulier.

Devenir Héros implique d'accomplir un certain nombre de hauts-faits militaires reconnus par tous, et d'être placé sous le patronage d'un des Gardiens des Bois, un des deux grands esprits protecteurs des Dunlendings. C'est au cours d'une cérémonie rituelle que les Druwidan réunis en assemblée confirment le patronage ou non.

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- Les Hommes Libres -


Parmi les Hommes Libres, se trouve la très grande majorité du peuple dunlending. Ils occupent une grande variété de fonctions, plus ou moins reconnues socialement. Plusieurs catégories se distinguent :

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Les Krall


Par mimétisme vis-à-vis de leurs voisins, les principaux chefs Dunlendings se font appeler rois - Krall, dans leur langue. Leur nombre est difficile à estimer, mais on compte une quarantaine de rois majeurs dans le pays de Dun, et sans doute beaucoup plus de « roitelets » qui ne règnent que sur quelques âmes. La notion de royauté ne revêt pas le sens classique, et désigne plutôt une autorité politique et morale sur autrui.

Parmi la quarantaine de Krall, une demi-douzaine peuvent véritablement être considérés comme des hommes forts dotés d'une influence supérieure au reste. Les rois se réunissent de manière irrégulière pour décider des grandes affaires concernant le peuple des Dunlendings, pour renforcer les liens d'amitié, ou bien décider de manière collégiale de faire la guerre à un ennemi extérieur. Ces réunions sont l'occasion de renforcer le prestige de chaque souverain, mais aussi de sceller des alliances matrimoniales.

Les Krall peuvent décider de confier temporairement le pouvoir suprême à l'un des leurs, si sa vision remporte l'adhésion de tous. Ce chef exceptionnel est alors appelé Roi des Dunlendings, ou Kralladun, et il dispose de pouvoirs exceptionnels durant une brève période. De mémoire d'homme, seul Wulf fut pressenti pour recevoir le titre de Roi des Dunlendings, mais il refusa de l'endosser, arguant qu'il était d'abord et avant tout Roi du Rohan.

Les Chefs

Inféodés aux Rois, les Chefs exercent une autorité à plus petite échelle, souvent sur un village ou un hameau. Ils n'ont qu'un pouvoir politique limité, et se contentent de veiller à l'organisation de la société. Leur rôle principal consiste à assurer l'entretien des granges, des maisons communes, et à assurer la défense contre les étrangers. Ils veillent à ce que les hameaux soient surveillés, et ce sont eux qui négocient au nom de la communauté, par exemple pour engager un Héros. Tous les chefs sont des hommes, choisis par la collectivité et soutenus par elle. Ils peuvent être remplacés à tout moment, contrairement aux Rois, et sont tenus de rendre des comptes régulièrement.

Leur influence s'est accrue après le Rude Hiver, au détriment de celle des Rois les plus faibles qui se sont avérés incapables de protéger leur peuple. Les chefs ont fait preuve d'ingéniosité et de débrouillardise pour garantir la survie des communautés, et ont gagné un grand respect.

Les Artistes

Le terme d'artiste renvoie au développement de compétences spécifiques qui impliquent une maîtrise experte de certains savoirs et de certaines techniques intimement liées au corps, au geste ou à la pratique. Cela les oppose aux Druwidan qui sont en lien avec la nature et qui tirent leur statut d'une connexion intime et profonde, et non d'un apprentissage que chacun peut acquérir. Les Artistes sont les plus talentueux parmi ceux que les Peuples Libres appelleraient « artisans », à savoir les forgerons, les tanneurs, les orfèvres, mais le groupe incorpore aussi les musiciens, les chanteurs et les dessinateurs. Ces derniers ont un rôle essentiel dans la transmission des connaissances, puisque les Dunlendings rejettent l'écriture.


Les Femmes

Groupe à part dans la société dunlending, assez patriarcale, les femmes jouent un rôle social important, mais demeurent effacées politiquement. A tous les niveaux de la société, leurs principales fonctions sont de deux ordres : assurer une descendance à leur mari, et nouer des alliances matrimoniales avantageuses pour leur famille.

La valeur d'une femme est fonction de sa beauté, qui peut servir de facteur d'ascension sociale pour une famille. Leur éducation étant le plus souvent basique, elles ne peuvent guère espérer atteindre un rang prestigieux par ce biais, et la plupart des fonctions élevées (chef, roi, héros) leur demeurent interdites. Elles peuvent s'illustrer comme Artistes, notamment dans les domaines du chant et de la danse, mais aussi pour une petite poignée d'entre elles, en devenant Drughu.

Malgré leur effacement, elles jouent parfois le rôle d'ambassadrices, et les Dunlendings ont bien compris que les charmes féminins peuvent être la solution à de nombreux conflits et situations de crise. Les femmes des familles royales sont fréquemment offertes en mariage à d'autres rois, ou à des seigneurs étrangers – du Rohan, mais plus fréquemment de l'Arnor – pour sceller l'existence de partenariats commerciaux ou pour garantir la paix.

En règle générale, les femmes dunlendings n'apprennent pas à se battre, mais elles disposent de solides connaissances de leur milieu, sont débrouillardes et savent survivre dans des conditions difficiles. Elles font des épouses fidèles, obéissantes, mais souvent têtues et revêches. Les Rohirrim les méprisent beaucoup, et colportent des rumeurs désobligeantes à leur sujet, moquant leur supposé manque d'hygiène et d'élégance. On leur prête également des pouvoirs surnaturels, et elles ont une réputation persistante d'empoisonneuses.


Les Esclaves

Largement minoritaires dans la société dunlending, les esclaves jouent cependant un rôle important, à la fois du point de vue social et politique. La plupart des non-libres ne vivent ce statut que de manière temporaire, lorsque par exemple ils commettent un délit ou qu'ils s'endettent auprès des autres Dunlendings. L'esclavage est un moyen social de gérer la délinquance, puisque les crimes sont souvent punis de peines beaucoup plus lourdes et plus sanglantes. Pour beaucoup de miséreux, l'esclavage constitue aussi un excellent moyen de subsistance, et certains abandonnent temporairement leur liberté lors des hivers les plus difficiles, pour se placer sous la protection d'un chef ou d'un krall.

Parmi les esclaves, certains jouissent d'un statut particulier et sont considérés comme les otages des Krall. Ce sont souvent les fils et filles d'ennemis vaincus, qui sont enlevés de force et associés à l'entourage du roi. Ces enfants sont prélevés dans des familles royales, et ils reçoivent une excellente éducation, notamment à la guerre et à la diplomatie pour les garçons. Leur rôle est double : marquer la suprématie d'un Krall sur un autre, mais aussi renforcer les liens de proximité et garantir la paix sociale. En grandissant, ces enfants peuvent être amenés à jouer un rôle politique important dans leur nouvelle famille, en tant qu'ambassadeurs, hérauts ou relais du pouvoir royal auprès d'un village.



Des pratiques religieuses communes

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La société dunlending est très marquée par des croyances ancestrales, réactivées quotidiennement par des rites et des pratiques superstitieuses qui distinguent les peuples du Dunland de leurs voisins. Chez les Dunlendings, chaque individu est placé sous le patronage d'un animal, selon une hiérarchie très précise. C'est par ses actes tout au long de sa vie qu'un individu découvre quel est son patron, et cette révélation lui est faite par les Druwidan qui interprètent ses actes et déterminent quel animal est lié à chaque individu.

- Les animaux mineurs -

Ils sont au nombre de quatre : le cheval, le bœuf, le bouc et le renard. Ces quatre animaux disposent de qualités qui leur sont propres, mais dont l'interprétation est laissée aux Druwidan qui sont les seuls à communiquer avec la nature. Ainsi, le renard peut tout à la fois signifier la ruse, l'intelligence, et la vivacité d'esprit, que la roublardise, la traîtrise et le mensonge.

Le cheval est considéré par les Dunlendings comme un animal de trait, un animal de labour, et non comme un animal noble comme il peut l'être par les Rohirrim. Il s'agit d'une différence culturelle majeure, puisque dans les rites du Pays de Dun, il est de coutume de sacrifier des animaux mineurs pour en appeler à la clémence des animaux majeurs. Les chevaux pris aux Rohirrim sont donc souvent offerts en sacrifice à l'issue des batailles, ce qui alimente l'inimitié entre les deux peuples.

- Les animaux majeurs -

Ces animaux sont au nombre de quatre : le créban, le serpent, le cerf et le sanglier. Ces quatre animaux sont considérés comme particulièrement puissants, et en croiser un est généralement signe d'un présage qu'il convient d'interpréter. Leur mort est soumise à une série de rituels et de pratiques qui visent à apaiser l'esprit qui vient de perdre la vie. La consommation de la viande d'un tel animal doit être approuvée par un Druwidan, sous peine d'être néfaste.

Le créban est le messager par excellence, et dans l'esprit des Dunlendings il représente la connaissance, le savoir, avec tout le danger qui y est associé. C'est un animal intelligent, avec lequel les plus sages parviennent à communiquer. Il incarne le Pays de Dun, et il n'est pas rare d'en voir des représentations sur différents supports, décoratifs ou sacrés.

Le serpent est un animal protecteur ambivalent, puisqu'il protège aussi bien celui qui l'arbore que la nature en elle-même. Il est insondable, difficile à cerner, mais pour les Drughu il représente dans tous les cas l'immortalité, le cercle de la vie. Il est aussi symbole de transformation, et joue un rôle central dans les rites de passage.

Le cerf est l'animal le plus mystérieux, puisqu'il fait le lien entre le monde des vivants et le monde des morts. Des quatre, il est le plus rare des patrons, et ne se manifeste qu'aux êtres d'exception. Ses bois sont considérés comme des objets presque sacrés chez les Dunlendings, qui les réservent à leurs Druwidan. Le cerf renvoie ainsi au temps, à la fois le passé, le présent et l'avenir, dans une dimension cyclique.

Enfin, le sanglier représente le foyer et la protection. Il est l'animal que l'on convoque au moment de faire la guerre, et ses défenses sont souvent arborées par les combattants comme un symbole de protection. La colère du sanglier est crainte, mais ses raisons sont considérées comme toujours justes, et celui qui est blessé par un sanglier est souvent montré du doigt comme ayant commis une faute quelconque.

- Les Gardiens des Bois -

Deux esprits incarnent les protecteurs des bois, et sont considérés comme les plus dangereux de tous. Il s'agit du loup, et de l'ours. Seuls les Héros les plus vaillants et certains Krall particulièrement exceptionnels sont placés sous leur patronage, ce qui est en général le signe d'un destin unique. Ils accordent une force surhumaine à leur protégé, mais conservent une part mystérieuse et dangereuse. On raconte que ces prédateurs peuvent dévorer l'esprit des hommes qu'ils protègent, une fois leur destin accompli.

Être placé sous le patronage d'un Gardien des Bois est la condition unique et impérieuse pour appartenir à la caste des Héros.


Aspects culturels

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Parler de culture chez les Dunlendings est assez difficile, car ce peuple farouchement indépendant demeure secret, et n'est généralement connu qu'à travers le regard de ses voisins. Les Arnoriens les voient la plupart du temps comme des pillards sans discipline, tandis que les Rohirrim les perçoivent comme une menace diffuse sur leurs frontières. Les récits les dépeignent comme des barbares violents et sans organisation, des sauvages relégués aux marges des grands royaumes, qui n'auraient ni culture ni intérêt pour les choses de l'esprit. La réalité n'est pas aussi simple.

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- Une culture de l'oralité -


Les Dunlendings ne pratiquent pas l'écriture, et revendiquent fièrement leur culture orale, qui est selon eux la seule garante de la tradition. Le passé est modulé par la mémoire exceptionnelle des conteurs, chanteurs et poètes qui s'affrontent parfois devant des assemblées de bardes chargés de vérifier lequel se souvient le mieux des grands récits du passé. La culture des dunlendings évolue donc au gré des époques, et est considérablement influencée par ceux-là même qui la portent. L'histoire de ce peuple est donc mêlée de légendes et de récits fantastiques qui n'ont ni la précision historique des grandes généalogies des Peuples Libres, ni le caractère unifié des histoires copiées et recopiées avec soin dans les grandes bibliothèques du monde, mais qui conservent pourtant la même force historique. Le rejet épidermique des gens du Pays de Dun pour les choses de l'écrit est un marqueur de leur différence et, de leur point de vue, une marque de supériorité vis-à-vis des cultures de l'écrit qui abandonnent leur mémoire au profit du papier.

Dans ce contexte, la mémoire individuelle est particulièrement valorisée, car elle est la seule garante de l'identité de l'individu, de son groupe, et de son peuple. Les troubles de la mémoire, qu'ils viennent avec l'âge, à cause d'une maladie, ou bien à la suite d'un accident, sont généralement perçus avec crainte et effroi.

Il existe trois exceptions au principe du rejet de l'écrit, qu'il convient pourtant de noter. Les pierres tombales sont parfois couvertes de symboles difficiles à interpréter par les étrangers, et qui varient en général d'un village à l'autre. Il ne s'agit pas d'une écriture à proprement parler, mais d'un ensemble de signes qui permettent d'identifier les espaces funéraires, et de reconnaître les morts pour les rites qui doivent leur être rendus de manière régulière. Le second cas a trait à certaines pratiques de divination particulières, qui impliquent la lecture de symboles sacrés connus des Druwidan. Il s'agit ici d'entrecroisements de signes qui ne forment pas un système d'écriture cohérent, mais qui sont parfois recopiés tels quels pour être étudiés par la suite. La troisième exception concerne la pratique du tatouage, que l'on retrouve chez la plupart des Dunlendings. Ils peuvent être réalisés de deux manière : soit par insertion d'encre sous la peau, une méthode à la fois coûteuse et délicate qui est en général réservée à une certaine élite sociale. La seconde méthode consiste à appliquer un fer chaud sur la peau pour la marquer définitivement selon une pratique spécifique. Les signes ou symboles qui sont choisis, principalement par les guerriers avant de partir au combat, peuvent parfois avoir un sens particulier, et jouer un rôle de protection, de conjuration du mauvais sort.

- La culture du dessin -

Le rejet de l'écrit étant particulièrement fort dans la culture dunlending, la transmission des connaissances se fait principalement par l'utilisation du dessin, art dans lequel les gens du Pays de Dun ont développé un talent exceptionnel.

La principale fonction sociale du dessin est tout d'abord artistique, ce qui permet aux dunlendings d'afficher leur prestige. Les grands rois en commandent de très réalistes, figurant des scènes de chasse, des batailles héroïques, ou parfois des portraits. Ceux-ci sont en général entreposés dans les principales demeures, et utilisés pour enseigner l'histoire des ancêtres aux enfants. Les dessins peuvent être réalisés sur des tentures de grandes dimensions, ou sur des supports de petite taille, voire gravés ou peints sur des supports pérennes tels la pierre ou le métal.

Les Druwidan font appel aux connaissances des dessinateurs les plus talentueux pour enrichir les ouvrages qu'ils emportent parfois avec eux. Ceux-ci représentent les animaux de la forêt, les plantes, les champignons, mais aussi les différentes formes des rivières et des fleuves, les différents rochers, et les multiples formes des nuages. Autant d'informations utiles pour survivre dans la nature. Puisque ces pages ne sont pas accompagnées de textes, il faut la présence d'un Drughu pour fournir l'explication, ce qui conforte également le statut particulier de Druwidan dans la société.

Le dernier intérêt du dessin dans la société dunlending est la cartographie, qui ne se fait pas à la manière des cartes des Peuples Libres, mais qui s'opère « par le bas ». Les Dunlendings sont en effet très doués pour représenter le réel, et à partir d'un point élevé, ils peuvent dessiner l'espace autour d'eux pour avoir un aperçu du relief, des formes végétales ou minérales, mais aussi des points de vue et des espaces stratégiques à maîtriser. Grâce à ces cartes, les Dunlendings disposent d'une maîtrise exceptionnelle de leur environnement qui leur permet de défendre leur pays avec efficacité. Les rares incursions du Rohan dans ces espaces se sont souvent soldées par de terribles déroutes, les gens du Pays de Dun choisissant parfaitement le lieu le plus propice pour affronter leur ennemi.


Des célébrations et rites communs


- Les Assemblées des Rois -

En temps de paix comme en temps de guerre, les rois dunlendings se rassemblent pour délibérer sur les affaires les plus importantes de leur peuple, au cours d'une réunion irrégulière mais très formelle que l'on appelle l'Assemblée des Rois. Elles sont en général convoquées par l'un des principaux grands rois, puisque tous sont libres d'y participer ou non, et que seuls les grands rois ont l'aura suffisante pour déplacer les dizaines de souverains qui se rassemblent lors de ces occasions.

En règle générale, les Assemblées sont convoquées pour des affaires d'importance, au moins une fois tous les deux ans, même s'il arrive que des Assemblées soient convoquées plusieurs fois par an. Chaque Assemblée dure au minimum trois jours, qui sont parfaitement ritualisés. Le premier est consacré à l'accueil des souverains, qui s'installent à même le sol, dans un immense champ, pour délibérer. Ils évoquent les questions politiques les plus pressantes, et décident des mesures à prendre pour rétablir l'équilibre entre les différents royaumes. Ces délibérations peuvent durer un certain temps, et donnent lieu à des débats parfois enflammés qui, s'ils ne se règlent pas pacifiquement, se concluent par des duels ritualisés. Il n'est pas rare de voir des rois mourir lors de tels affrontements.

Le deuxième jour – qui peut se tenir longtemps après le premier, selon la durée des négociations – est consacré aux rites. Il est animé par les Druwidan, qui réalisent un grand nombre de sacrifices sur le Tertre et dans les alentours. A cette occasion, les souverains amènent fréquemment leurs enfants nouveaux-nés pour obtenir des protections et, pour les plus téméraires, une prédiction quant à leur avenir. A cette occasion, les Druwidan entendent aussi les patrons des combattants les plus valeureux, pour savoir s'ils sont ou non dignes d'être considérés comme des Héros. Le soir, des combats amicaux ont lieu pour éprouver la force des guerriers, et exalter la valeur martiale de ceux-ci. Des récompenses sont offertes aux champions qui s'illustrent, comme un symbole de prestige.

Le troisième jour, enfin, est consacré aux noces. Les femmes sont échangées après de longues tractations, pour sceller des partenariats, des alliances et des accords en tout genre. Ces moments partagés contribuent à rapprocher les Dunlendings et à renforcer le sentiment d'appartenance qui les unit les uns aux autres.

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- Les Fêtes de la Longue Nuit -


Chaque année, les Druwidan se rassemblent et interrogent la nature pour savoir quel jour sera célébrée la Fête de la Longue Nuit. La date connue, chaque village, chaque hameau, chaque habitant se prépare à affronter ce moment ritualisé au cours duquel les Dunlendings combattent le sommeil pour accueillir les esprits qui se rassemblent.

Les expressions de ces Fêtes de la Longue Nuit sont variées, mais on peut dégager deux grandes tendances. La première est plutôt pacifique, et les habitants se rassemblent à la nuit tombée pour allumer de grandes torches, et veiller collectivement sur le village. Ils luttent contre les esprits néfastes, qui pourraient sinon s'emparer des enfants, et offrent des sacrifices aux esprits qui les protègent pour les remercier de leur présence. Chez certains, cependant, la Fête de la Longue Nuit se manifeste de manière extrêmement violente. Quelques hommes se retrouvent possédés par les esprits, et se déchaînent de manière brutale contre leurs voisins, leurs amis ou leur famille. D'autres, plus maîtrisés, déferlent sur des villages proches, dunlendings ou non, pour massacrer quiconque se trouverait sur leur passage et collecter un butin qui sera ensuite sacrifié aux esprits.

Ces célébrations sont donc à la fois un moment de crainte et de joie quand, le soleil revenu, les Dunlendings se laissent aller à des célébrations d'allégresse.

Des traditions dunlendings

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Les gens du Pays de Dun se considèrent comme un peuple à part, descendant fièrement des premiers Hommes à avoir habité ces lieux, bien avant l'arrivée des Dúnedain et des Rohirrim. Ils veillent à maintenir leur culture vivace à travers des rituels réactivés fréquemment, et les Druwidan jouent un rôle capital en ce qu'ils encadrent et préservent la mémoire collective par le geste et la parole.

Cependant, une tension profonde existe entre le maintien de cette culture ancienne, et les influences nouvelles qui se font ressentir. L'influence du Royaume Réunifié, que les Dunlendings assimilent au Gondor, se manifeste en particulier par la corruption à l'or, matériau à la fois inutile pour la survie dans le Pays de Dun, et pourtant convoité par tous. Les plus traditionalistes se méfient de ces monnaies étrangères sur lesquelles figurent généralement des caractères écrits que les Hommes de ces terres méprisent. Les peuples des Basses-terres, qui sont les plus proches des routes et des caravanes, ont tendance à privilégier le troc et les échanges en nature, plutôt que de stocker de l'or. Ils l'échangent volontiers contre des armes, des vivres ou autres matériaux de première nécessité. L'or est pourtant beaucoup plus accepté au Nord, dans la région de la Vallée, qui entretient un commerce fructueux avec ses voisins. Il en est de même dans les Contreforts, où l'or est soigneusement fondu et travaillé pour en faire des bijoux et autres éléments décoratifs.

L'influence du Rohan se fait principalement sentir par la présence du cheval, animal considéré comme inférieur par les Dunlendings, et digne d'être sacrifié pour en appeler à l'esprit d'un animal majeur. La domination militaire des Rohirrim s'est construite en grande partie sur l'avantage que leur procure la cavalerie, à la fois en termes de mobilité pure, mais aussi en termes de puissance à l'impact. Les Dunlendings, conscients de cet avantage, se refusent pourtant dans leur immense majorité à adopter le symbole de leurs ennemis comme le leur, et ils privilégient en règle générale des tactiques qui leur permettent de rééquilibrer les forces. Ils combattent sur des terrains boueux, marécageux, escarpés ou glissants, là où les chevaux des Rohirrim se révèlent être un inconvénient plutôt qu'un avantage. Pour autant, des Dunlendings comme Wulf III ont choisi de s'appuyer sur la cavalerie comme arme de choix dans la bataille, ce qui interpelle les plus rétifs au changement. Ils voient dans ce choix une trahison de l'esprit des gens du Pays de Dun, et une forme d'allégeance au Rohan.

Enfin, la proximité avec l'Arnor se manifeste par l'influence de l'écrit, qui est omniprésent dans le vieux royaume des Hommes. Du fait de l'importance du texte – dans les contrats écrits, les accords commerciaux, les listes, les autorisations et autres documents officiels –, les peuples de la Vallée qui négocient fréquemment avec l'Arnor s'ouvrent de plus en plus à l'écriture, malgré la résistance farouche des Druwidan. Ceux-ci arguent que l'écrit tue la pensée, et qu'il emprisonne la parole vive. Les gens de la Vallée sont à ce sujet les plus divisés, entre une majorité largement hostile à l'écrit, et une minorité de plus en plus ouverte aux échanges avec l'Arnor.


L'organisation sociale et politique



- Les six rois majeurs -

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#Aiden, roi des Collines Brunes, de la lignée de Ciaran

Aiden est probablement le roi dunlending le plus charismatique et le plus connu. Son influence sur les Basses-terres est sans pareille, et il s'est particulièrement illustré durant le Rude Hiver en menant des attaques particulièrement violentes contre les rares caravanes qui faisaient le trajet entre l'Arnor et le Rohan. C'est grâce à son zèle et à sa témérité que les siens ont survécu à cette triste période.

Combattant accompli, stratège hors-pair, homme d'honneur et de principes, Aiden est à la fois Roi et Héros, ce qui lui confère un statut tout à fait particulier au sein du peuple dunlending. Les Druwidan ont prophétisé que son existence serait placée sous le signe de la guerre et de la victoire, ce qui ne fait que nourrir son ambition dévorante. Déterminé à unir les Dunlendings sous une seule couronne – la sienne –, il entend bien convaincre l'Assemblée des Rois de lui accorder sa confiance pour mener son peuple vers un glorieux avenir.

Il a épousé Nivyss, la fille de Wulf, ce qui a cimenté les liens d'amitié entre deux royaumes jadis rivaux. Une telle alliance pourrait permettre à Aiden d'étendre sa domination sur les Dunlendings.

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#Seorsa, roi des Terres enneigées, de la lignée des enfants d'Eira


Jeune et dynamique, Seorsa est un souverain dont la sagesse et la tempérance peuvent surprendre chez un homme de seulement une vingtaine d'années. Formé dès sa tendre enfance à la diplomatie et à la guerre, il représente l'idéal des gens des Contreforts. Sûr de lui, maîtrisé, mais paradoxalement énergique et audacieux, il a su mener son peuple avec adresse depuis la mort prématurée et suspecte de son père.

Considéré comme un dirigeant prudent et soucieux de son peuple, Seorsa entend bien développer l'ancien réseau de cavernes qui a longtemps protégé les siens de maints dangers. Une entreprise titanesque qui l'a conduit à demander l'aide des Nains en échange des maigres bien dont disposent les artisans des Contreforts. L'objectif pour lui est de transformer la montagne en une forteresse imprenable à partir de laquelle il pourra assurer la défense de son royaume, et nourrir ses rêves de cohabitation pacifique.

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#Wulf III, roi du Rohan, père de Nivyss, de la lignée de Wulf


Wulf, troisième du nom, est un personnage particulier au sein de la société dunlending, puisqu'on lui prête des origines rohirrim, et un attachement particulier à cette région que beaucoup considèrent comme peuplée par leurs ennemis ancestraux. Lui-même, comme tous ses ancêtres, se revendique comme « Roi du Rohan », un titre éphémère détenu par le grand Wulf, plusieurs siècles auparavant. Mégalomane, colérique, mais pour autant redoutable, Wulf III est un homme dangereux que les Rohirrim ont appris à craindre. Il nourrit une haine féroce pour la lignée des rois du Rohan, mais une affection certaine pour leurs coutumes et leurs traditions. Parmi les Dunlendings, il est un des rares à entretenir des chevaux qui ne servent ni pour le trait ni comme bétail, mais bien pour la guerre. Sa cavalerie, la seule parmi son peuple, peut être considérée à l'égal des meilleurs cavaliers du Rohan. Hélas, il ne dispose que d'une trentaine d'hommes, à peine de quoi mener de violentes incursions au-delà de l'Isen.

Le caractère de Wulf recèle une face plus sombre, et plus sournoise. Fin politicien, il a marié sa fille unique à Aiden dont il espère utiliser l'influence pour mener la guerre au Rohan. Ses alliances souvent risquées ont pour objectif de rétablir le pouvoir de sa famille, au détriment peut-être du peuple dunlending. C'est du moins ce dont on l'accuse, même s'il se garde bien de présenter les choses ainsi.

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#Neven, roi des Champs dorés, de la lignée de Jova


Principal roi de la Vallée, Neven jouit d'une réputation de fin négociateur, mais aussi de marchand impitoyable. Farouchement indépendant, qu'il s'agisse d'échapper à l'influence grandissante de l'Arnor, de la Compagnie du Sud, ou encore de ses compatriotes dunlendings, il rejette toute allégeance et négocie avec ceux qui lui proposent le meilleur accord. Les terres relativement fertiles de la Vallée lui ont permis de construire un puissant réseau de villages qui gravitent autour des canaux d'irrigation que creusent inlassablement les plus pauvres et les plus miséreux. Ceux-ci assurent la subsistance au gens de la Vallée, mais au prix parfois de vies humaines perdues dans des conditions difficiles.

L'indépendance de Neven est construite sur deux atouts principaux : premièrement, l'absence de structure fixe sur laquelle s'appuyer. L'homme est en effet à la tête d'une cour itinérante qui se déplace en permanence, souvent très rapidement et en silence, ce qui lui permet d'être insaisissable. Secondement, sa suite est composée de guerriers et de pisteurs redoutables qui feraient de merveilleux pillards tant ils sont doués pour aller et venir sans être vus. On les appelle les Frères de Sang, et il se raconte au coin du feu qu'ils mènent des attaques en-dehors des frontières de la Vallée. Les disparitions inexplicables leur sont d'ailleurs souvent attribuées.

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#Arzhel, roi du Tertre, de la lignée de Nemed


Niché dans les Hautes-terres, le royaume d'Arzhel se distingue des autres grâce à son emplacement particulier. En effet, il règne sur la région du Tertre, une zone désolée sur laquelle est bâti un imposant tumulus, considéré par les Dunlendings comme abritant la dépouille de leurs plus grands héros des temps passés et, pour certains, celle du premier de leur rois, dont le nom fut perdu dans la mémoire collective. Le Tertre est un endroit sacré, hautement stratégique, puisqu'il est le lieu où s'organise l'Assemblée des Rois, mais aussi le site de nombreuses fêtes rituelles organisées par les Druwidan. Le contrôle et la défense du Tertre sont donc des missions de première importance pour les Dunlendings, et Arzhel est aidé en cela par de nombreux combattants venus de tous les royaumes, et par le soutien indéfectible de nombreux Druwidan qui lui prêtent assistance.

En raison de cette mission sacrée, Arzhel est considéré comme un grand érudit, et certains affirment qu'il serait même Drughu au fond, tant sa connaissance de la nature semble claire et précise. Cependant, sa charge de roi prime sur tout le reste, et il s'arrange pour laisser les rites à la place qu'il estime la meilleure – celle qui conforte le mieux son autorité. Les Druwidan et lui se renforcent mutuellement, et dominent la société de manière concertée, même si le dernier mot revient toujours au roi. Avisé, pieux mais aussi particulièrement austère pour les Dunlendings, Arzhel est connu pour son tempérament taciturne qui peut soudainement se transformer en une colère flamboyante.

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#Ivin, roi des Bois aux oiseaux, de la lignée de Tarann


Implanté loin au Nord du Pays de Dun, Ivin règne sur une région des Contreforts particulièrement hostile, recouverte de grands arbres de pierre. On dit que jadis il s'agissait d'une immense forêt, mais que celle-ci fut figée par quelque maléfice. Ces arbres, soigneusement entretenus par les Druwidan, accueillent de nombreux crebain qui viennent s'y réfugier. Le Bois aux oiseaux est donc considéré comme une terre mystérieuse, où les messagers naturels viennent s'entretenir avec les mortels.

C'est dans ce Bois que se réunissent les Druwidan pour leurs congrégations, et c'est là qu'ils échangent sur les malheurs du monde. Les absents sont généralement informés grâce aux crebain des différentes décisions. En temps de guerre, le Bois au oiseaux représente un lieu tout à fait stratégique, puisque les Druwidan s'en servent pour coordonner les actions des multiples composantes des armées Dunlendings. Il est dit que c'est dans cet espace que se trouverait le trône du roi des Dunlendings, à partir duquel il pourrait gouverner l'ensemble de son peuple, simplement en recevant les messages de ses crebain. Hélas, personne n'a jamais trouvé ce trône, qui demeure pour beaucoup une simple légende.


- Les principaux rois mineurs -

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#Dech, roi des Routes du Sud et #Uli, Drughu


Brute épaisse avec bien peu de cervelle, le roi des Routes du Sud est considéré par ses pairs comme un idiot fini, que la nature a doté d'un corps de géant. Immense, large comme un taureau et au moins aussi fort, Dech a hérité la bêtise de son père et la laideur de sa mère. Une combinaison rare qui le rapproche davantage du troll que de l'humain. Cependant, il est extrêmement bien entouré, puisque son oreille est acquise à une Drughu d'exception, Uli. Son intelligence politique redoutable ainsi que sa longue expérience au service des rois des Routes du Sud font d'elle une figure incontournable du royaume. Son influence est si grande qu'elle suscite un certain malaise, puisque les Druwidan sont censés ne pas gouverner les hommes. Or Uli se comporte comme un général, un conseiller, voire une souveraine parfois.

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#Ferin, roi sans terre dans les Hautes-terres


D'après les légendes et les contes des Dunlendings, la famille de Ferin occupait jadis un grand royaume qui s'étendait sur toute la partie Sud de l'Enedwaith. Puis vinrent les Hommes de l'Ouest, sur leurs grands navires, et bientôt les Rohirrim sur leurs chevaux. Les terres de la famille de Ferin furent ravagées, volées ou tout simplement rendues inhabitables, ce qui força tout un peuple à l'exil. Aujourd'hui, il ne reste du peuple sans terre qu'une poignée de membres réunis autour d'un souverain à moitié fou. Depuis quelques années, Ferin a perdu l'esprit, et il a été pris de visions. Un retour promis vers l'Enedwaith, un rétablissement des anciennes lois, et des anciens rites. Cútien son dernier Drughu, au moins aussi fou que lui, lui a promis qu'un signe viendrait bientôt pour le guider. Depuis, ils l'attendent.

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#Duvassa, roi de la Cascade Obscure


S'il est un roi particulièrement mystérieux chez le peuple dunlending, c'est bien Duvassa. Nul ne sait exactement où s'étend son royaume, que l'on dit niché dans les Contreforts. Nul ne sait combien d'hommes lui rendent hommage, ni quelles sont ses véritables intentions. Il peut disparaître pendant plusieurs années, et réapparaître soudainement à l'Assemblée des Rois et réclamer le droit de parole. La légende raconte qu'il se serait attribué le titre de Drughu et de roi, ce qui va à l'encontre des lois des Dunlendings. D'autres disent qu'il se serait enfoncé si loin dans les montagnes qu'il aurait pactisé avec des forces obscures. D'autres encore affirment qu'il aurait traversé la Glanduin pour explorer les grandes ruines du Nord, dans les anciennes cités perdues des Elfes.

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#Amagein, le roi poète de la Vallée


Souverain excentrique parmi les siens, Amagein s'est affublé du titre de « roi poète » car il se plaît à entretenir une petite cour artistique à l'image des grands seigneurs de l'Arnor. Imbu de lui-même, il se considère comme le plus grand chanteur dunlending, et il n'est pas rare de le voir animer lui-même les soirées du village qu'il dirige. Seulement une demi-douzaine d'artistes transitent par sa cour, mais ils contribuent à maintenir vivaces les traditions du peuple dunlending, et Amagein est considéré comme une source sûre quand il convient de régler un litige quelconque.


- Les bandes de Héros -

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La Troupe d' #Ossian


Rares sont les groupes de Héros à marauder dans les terres hostiles du Dunland, tant les avantages sont nombreux à se placer sous la protection d'un roi. Pourtant, Ossian et ses quinze compagnons ont choisi de vivre en dehors de toute autorité, librement, et de ne répondre que devant leur chef charismatique, et les Druwidan.

La Troupe se distingue à la fois par son nombre conséquent, par leurs compétences exceptionnelles – Ossian étant considéré comme un des meilleurs guerriers chez les Dunlendings – mais aussi par ses valeurs particulières. Les Héros d'Ossian sont en effet connus pour prêter main-forte aux petits royaumes, et aux communautés désargentés quand ils estiment la cause juste. Ils ne sont guère appréciés par les souverains les plus puissants, qui les voient fréquemment comme un contre-pouvoir difficile à contrôler.


- Les Druwidan -

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#Keiran le Parleur


Vénérable parmi les vénérables, Keiran est le Drughu le plus influent de toutes les terres Dunlendings, en raison de ses prédictions à la fois rares et très justes. L'homme vit seul le plus souvent, entouré d'animaux ou escorté par quelques jeunes Druwidan qui souhaitent se former à ses côtés. Considéré comme une personne sacrée, il est accueilli partout avec chaleur et amitié, car tous savent qu'il est le pont entre le nature et le monde des Hommes. En dépit de son âge avancé, quoique indéterminé, il garde l'esprit vif et le pied leste, ainsi qu'une âme espiègle. Il aime plaisanter, les jeux d'esprit, et la musique.

Son aura considérable le place pratiquement au même rang que les héros, même s'il est placé sous le patronage du Creban. On dit de ces derniers qu'ils se confient beaucoup à lui, et qu'ils lui révèlent les secrets et les mystères du monde au-delà des frontières du Pays de Dun. Pour cette raison, Keiran est fréquemment consulté comme oracle par les rois du Dunland, en particulier quand ils souhaitent partir en guerre.

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#Dairine aux Bois d'Airain

Même au sein des Druwidan, Dairine demeure une énigme. Placée sous le signe éminent du Cerf, elle semble appartenir à la fois au monde des vivants et des morts, comme si son esprit s'était perdu dans l'entre-deux mondes. Tantôt affichant la candeur et la douceur de la jeune femme qu'elle est en apparence, tantôt endossant la rudesse et la froideur d'une femme ayant vu tous les âges du monde, elle oscille en permanence entre deux extrêmes qui sont particulièrement dérangeants.

Son histoire complexe est entourée de mystère, puisqu'elle fut la disciple de Leno le Sombre, un ancien Drughu particulièrement porté sur les arts occultes. Repérée très jeune par ce dernier, Dairine disparut pendant de nombreuses années, avant de retourner au Pays de Dun, seule et totalement transformée. Glaciale la plupart du temps, elle parle peu, et consolide cette aura mystique grâce à sa faculté presque effrayante à se détacher de son propre corps.


Les relations avec l'extérieur

Du fait de leurs nombreuses divisions internes, et de la politique autonome de chaque Krall, il est difficile de dégager une logique particulière dans les relations qu'entretiennent les Dunlendings avec leurs voisins. Il n'est toutefois pas possible de résumer leurs rapports avec le monde extérieur aux seules activités de pillage, comme le font leurs détracteurs.

L'Arnor constitue à l'heure actuelle le premier partenaire commercial du Dunland, en particulier de la Vallée de la Glanduin. Les échanges s'y développent de plus en plus, et favorisent l'enrichissement de cette région. Les Krall locaux sont plutôt favorables au négoce, et quoiqu'ils défendent jalousement l'indépendance et la culture de leur peuple, ils se montrent relativement ouverts aux étrangers, et disposés à respecter les lois commerciales. Ils garantissent la sécurité des marchands qui traversent leurs terres - en échange d'une taxe - et à l'inverse, de nombreux Dunlendings ont migré vers l'Arnor en quête de travail et d'opportunités. Ces communautés bien implantées dans le vieux royaume des Hommes se trouvent principalement au Rhudaur : elles entretiennent des liens familiaux intenses avec leurs villages d'origine, qui ne contribuent pas toujours à un rapprochement culturel entre l'Arnor et le Pays de Dun. En effet, cette diaspora s'efforce de préserver ses traditions face aux influences de la société arnorienne, et encourage l'autonomie des Dunlendings, malgré le rapport de force inégal.

Le Rohan, à l'inverse, constitue le principal adversaire des habitants de la région, qui n'entretiennent pratiquement aucune relation commerciale, à l'exception de quelques marchands isolés qui s'efforcent de nouer des liens particuliers avec les Krall des Basses-terres. Les échanges sont d'autant plus difficiles que les pillages et les attaques de caravanes sont nombreuses dans ces régions. Il n'existe aucune diplomatie entre le Rohan et le Pays de Dun, aucun ambassadeur, et les négociations sont souvent violentes et réglées au fil de l'épée. Les Dunlendings se montrent cependant de plus en plus hardis, et réclament le respect de leurs frontières qu'ils estiment trop souvent franchies par les Rohirrim. En retour, ils souffrent des menaces du Rohan, qui s'efforce de protéger les convois qui prennent la Vieille Route du Sud en direction de l'Arnor. Ces tensions culminent parfois lors de représailles sanglantes menées par un camp ou l'autre, qui ne contribuent pas à apaiser la situation.

Lond Daer, quant à elle, est dans une situation ambiguë vis-à-vis des Dunlendings. Ceux-ci sont globalement bien intégrés dans la cité portuaire, et une forte communauté y vit sans difficulté, mais en conservant finalement assez peu d'attaches avec le Pays de Dun. Ces habitants, que les Dunlendings appellent volontiers les Cousins du Delta, favorisent l'existence d'un commerce par voie de terre, et des échanges économiques intéressants. Cependant, la faiblesse des liens culturels et familiaux ne protège pas les caravanes contre les attaques des Dunlendings des Basses-terres, qui voient dans ces cibles mal protégées une opportunité facile de s'enrichir. En dépit de la supériorité militaire des gens du Pays de Dun, la cité de Lond Daer n'est pas directement menacée d'une attaque, à la fois en raison de la distance qu'il faudrait couvrir pour l'atteindre, mais aussi parce que les Dunlendings éprouvent une crainte ancienne et profonde pour les marécages. De nombreuses légendes courent à leur sujet, et alimentent les rumeurs les plus folles. De fait, beaucoup d'habitants du Dunland parmi les moins belliqueux ont décidé d'émigrer vers Lond Daer, où ils savaient qu'ils ne seraient pas pourchassés par leurs familles. Le Rude Hiver a accéléré ce processus, en poussant beaucoup des habitants des Basses-terres qui ne pouvaient plus survivre à chercher refuge dans la cité voisine, ou bien à ouvrir des relations plus amicales avec les peuples de pêcheurs qui habitent le long de la côte. Ceux-ci ont contribué à la survie de bien des hameaux, et ont poussé certains Dunlendings à reconsidérer leurs liens avec eux, et à ouvrir des partenariats commerciaux.
Sujet: Redditions
Ryad Assad

Réponses: 31
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Rechercher dans: Isengard   Tag dairine sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Redditions    Tag dairine sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 13 Aoû 2019 - 13:34

Eadric n'avait pas apprécié que le capitaine se moquât ouvertement de lui, de ses croyances superstitieuses, et de sa crainte déraisonnable pour leur prisonnière. A dire vrai, il n'appréciait pas vraiment la hiérarchie, et il se montrait souvent insolent, têtu et rancunier. Mais c'était un excellent soldat, qui avait besoin d'apprendre la discipline. Il commandait une troupe de fortes têtes comme lui, et il arrivait à les faire marcher droit grâce à un savant mélange d'exemplarité et de coups de poings. Ce n'était pas une brute pour autant, mais il avait une manière bien à lui de se faire respecter. Restait à son supérieur direct, en l'occurrence La Lice, à l'encadrer fermement pour s'assurer que le travail serait fait, et il aurait sous ses ordres un des sous-officiers les plus efficaces d'Isengard.

Ce fut donc à contre-cœur qu'Eadric relâcha la nuque de la prisonnière, non sans laisser une empreinte rougie sur sa peau. Elle n'émit pas un son, comme si conserver le silence était le meilleur moyen pour elle de sauver sa vie. La stratégie pouvait cependant se révéler contre-productive, surtout face à des militaires qui n'étaient pas connus pour leur patience et leur tempérance. Ils répondaient à toute menace non-identifiée par la plus extrême des violences, et même leurs officiers supérieurs pouvaient céder à une furie barbare.

Le regard glacé de la femme embrassa les deux hommes qui avaient choisi de rester avec elle, probablement pour l'interroger. Elle n'avait aucune idée de leurs intentions, ou de leurs méthodes, mais elle pouvait d'ores et déjà déceler les différences entre les deux. Le premier était un homme de guerre, rompu aux combats et aux exercices martiaux, comme en témoignait sa carrure impressionnante, sa barbe épaisse et sa mine sévère. Le second, en revanche, semblait être tout l'opposé. Un homme d'esprit, dont la tenue civile était plus soignée que la moyenne. Un homme respectable, qui avait peut-être des valeurs à défendre, et qui s'interposerait peut-être entre la femme agenouillée et le premier coup de poing.

Tout du moins l'espérait-elle.

Son calme impérial lui permettait de dominer la situation, et elle observait l'officier avec une forme de mépris teinté d'indifférence qui avait de toute évidence le don de l'énerver. Comme elle l'avait prédit, il ne fit pas preuve d'une quelconque patience avec elle, et constatant qu'elle se refusait à ouvrir la bouche, il s'emporta comme un bœuf agacé d'être piqué par un bâton. Sauf que le bœuf était toujours plus large et plus fort que le bâton, si bien que lorsqu'il se mit à hurler, la petite prisonnière se recroquevilla sur elle-même, levant les mains pour se protéger de la gifle magistrale qu'elle s'attendait à recevoir.

- Pitié, non !

Des suppliques ?

Tout à coup la femme froide et mystérieuse devenait plus humaine. Trop humaine, même. Elle avait obtempéré, et avait baissé la tête, fixant le sol sans rien dire. Tremblait-elle ? Était-ce une simple illusion ? Une comédie ? Elle qui semblait si forte et si en contrôle quelques secondes auparavant, donnait l'impression tout à coup de n'être qu'une gamine perdue, victime d'hommes à qui elle n'avait pas la force de s'opposer.

Ce fut Rihils, sans doute du fait de son œil exercé, qui repéra en premier les marques violacées sur ses poignets. De toute évidence, sa capture ne s'était pas déroulée sans accrocs, et leur prisonnière semblait terrifiée à l'idée de subir un passage à tabac. Était-ce quelque chose qu'elle avait déjà expérimenté récemment ? Eadric et ses hommes avaient-ils eu du mal à contraindre leur prisonnière ? Dans tous les cas, la simple menace de violence physique avait suffi à la faire passer à table, ce qui était révélateur en soi. Elle avait compris que répondre aux questions qui lui étaient posées était la seule option qui lui permettrait de s'en sortir, et d'une voix timide elle confia :

- Je parle votre langue… un peu.

Les Dunlendings comprenaient en général assez bien le Commun, mais tout dépendait des sphères auxquelles ils appartenaient. Les castes les plus élevées l'apprenaient en parallèle de leur langue natale, et le maîtrisaient souvent très bien. Les marchands et les voyageurs de leur peuple le parlaient aussi couramment, afin de pouvoir échanger quelques denrées avec les voyageurs proches de Tharbad et de la Trouée du Rohan au-delà de laquelle ils ne s'aventuraient jamais. Les gens du peuple, eux, s'exprimaient avec difficulté, et pour certains ils refusaient de le parler avec les Rohirrim, préférant utiliser leur dialecte pour marquer nettement la différence. La réponse de cette femme ne permettait pas véritablement de la situer socialement, comme si elle n'appartenait pas à une de ces trois catégories.

- Je n'ai pas venu dans le Rohan, sire. J'ai être amenée ici.

Son Westron était certes approximatif, mais néanmoins compréhensible, assez pour pouvoir entretenir une conversation. Contrairement à ce qu'ils auraient pu penser, son accent n'était pas déplaisant à l'oreille, ce qui était probablement dû à sa jolie voix. Il n'aurait pas été surprenant qu'elle sût chanter, ou déclamer des poèmes. Elle avalait légèrement les r, et prononçait presque Wohan, ce qui avait en général le don de faire rire les hommes de la troupe qui se moquaient des barbares du Dunland. Cependant, rire n'était pas à l'ordre du jour pour Rihils et la Lice, qui écoutaient attentivement ses paroles, l'invitant à poursuivre :

- Les Forgoil ont venu, avec les grands chevaux. Venu piller le Dunland. Venu voler. J'ai être capturée.

Pour un militaire du Rohan, un tel récit ne tenait pas debout. Les hommes du Riddermark amenés à patrouiller le long de la frontière ne traversaient jamais la région qui séparait l'aire d'influence de l'Isengard et les collines dans lesquelles les Dunlendings subsistaient. Pour y quoi faire, de toute façon ? On racontait à qui voulait l'entendre que les gens du Pays de Dun étaient pauvres, et qu'ils n'avaient rien à offrir d'intéressant aux grands royaumes des Hommes. Ils échangeaient leurs maigres surplus contre quelques outils qu'ils ne produisaient pas, ou bien vendaient un peu de leur artisanat en échange de denrées alimentaires quand les mauvaises récoltes se succédaient. Avec l'hiver interminable qui venait de s'achever, ils étaient probablement dans le second cas, mendiant de la nourriture. Qu'est-ce que des cavaliers du Rohan servant sous les ordres du roi auraient été faire là-bas ?

La femme, pourtant, paraissait marquée par ce qu'elle décrivait comme une véritable agression. Pillages, raids et enlèvements étaient pourtant plus souvent associés aux Dunlendings qu'au Rohirrim. Elle reprit, en regardant Rihils droit dans les yeux. Elle avait toujours le même regard froid et implacable, un de ceux susceptibles de mettre mal à l'aise n'importe qui. Et pourtant, il y avait en elle une forme de courage. Le courage d'une femme seule au milieu de ses ennemis ancestraux, qui plaidait autant pour sa vie que pour la survie de son peuple, qu'elle dépeignait comme soumis injustement aux attaques des Rohirrim :

- Pitié… Pitié… Je dis au roi la vérité. Il… euh… doit… arrête attaquer le Dunland. Pitié.

Elle cherchait peut-être ses mots pour les tournures les plus compliquées, mais le message était clair et efficace. Le silence pensif des deux hommes sembla la déstabiliser légèrement, comme si elle attendait la sentence qui ne manquerait pas de s'abattre. Probablement que les deux hommes avaient besoin de davantage d'informations, et besoin de se concerter pour déterminer quoi faire. Mais une chose était certaine, cette femme avait été malmenée avant d'être amenée ici. Et si elle disait vrai, il y avait peut-être d'autres Dunlendings ayant subi un sort similaire.

L'heure était peut-être venue pour le Rohan de rendre des comptes à ses voisins.

#Eadric
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