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Sujet: A la recherche d'une réponse.
Nathanael

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Rechercher dans: Le Harad   Tag eärodan sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: A la recherche d'une réponse.    Tag eärodan sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 27 Avr 2012 - 21:19
Fugacité du rêve … Eärodan sentit un espoir centenaire mourir en lui. Près d’un demi-siècle durant il avait foulé les terres des hommes et de ses pairs pour retrouver, enfin, son fils. Mais le jeune elfe qui lui faisait face était un étranger. Son regard s’assombrit et une ombre grandit dans son cœur. La lueur des étoiles lui parut moins brillante, comme si les forces obscures de cette terre souillée avaient terni les cieux. Le désert devant lui s’étendait sans fin, stérile. L’horizon devint une menace. Il se sentait condamné et son fils devenait son bourreau.

Il sentit la douceur des cheveux de Sigvald dans sa paume. Un souvenir fugace lui apparut. Sous le couvert des arbres, l’ombre des branches les protégeaient de la morsure de la Soleil. Ils chassaient. Une piste les avait mené jusqu’à un point d’eau où deux chevreuils s’abreuvaient. Ils les avaient contemplés longuement avant que Sigvald ne bande son arc. Mais sa flèche acérée ne mordit jamais la chair de l’animal. Il abaissa son bras, avouant à son père qu’il préférait contempler toujours la vie plutôt que l’anéantir.

Il referma ses longs doigts fins sur le présent de son fils et son souvenir lui échappa. Plusieurs centaines d’années s’étaient écoulées comme les jours d’un homme. Mais aujourd’hui il ressentait le poids du temps peser sur son âme. Et l’avenir, dont il ne s’était jamais soucié, lui parut trop court pour être certain de retrouver son fils tel qu’il l’avait quitté. Le regret imprégnait sa voix mais il parlait avec la douceur d’un père qui cherche à rassurer son fils, quand bien même le danger est imminent.

- La volonté ne suffit pas à chasser l’amertume et la douleur Sigvald. Les terres du Sud et de l’Est portent encore en leur sein les souffrances des hommes et la douleur des guerres passées. Nos forêts sont plus douces pour l’esprit fatigué et meurtri. Mais je ne puis t’obliger à retrouver ta terre natale malgré toi. Je suis las à présent. Et je ne souhaite pas quitter mon fils en de mauvais termes. Mais la peur inquiète mon esprit.

Eärodan regardait à présent son fils dans les yeux. Une certaine quiétude était perceptible dans son regard, mais son visage était grave et fermé. Sigvald devait prendre une décision, mais savait-il, en agissant ainsi, qu’il forçait son père à en prendre une lui aussi, non moins terrible ? Ils partageaient à présent un secret inavouable. Et Sigvald lui laissait à tribu la lourde tâche de le révéler ou de l’étouffer à jamais. Et, déjà, ce secret s’insinuait dans l’esprit d’Eärodan comme un poison.

- La Soleil brûle le monde plus qu’il ne l’éclaire ici-bas. Veille à ce que le doute n’assombrisse pas ton esprit et n’éteigne pas la lumière de notre peuple en toi. Souvient-toi que Morgoth était le plus grand des Ainurs avant d’étendre son ombre sur Arda. Sa puissance l’a confondue et il a été dupé par son orgueil, aveuglé par la soif de pouvoir et de reconnaissance. Il ne nous a rien transmis de beau ou de bon, et son œuvre est détruite à présent. Les seuls vestiges de cette puissance sont des temples pillés et brûlés … et des âmes déchirées. Mais je ne peux faire de choix à ta place. Tu ne veux emprunter la voie que je te montre. Je prierai les Valari pour que le chemin que tu emprunteras ne soit pas trop tortueux…

Il avait parlé sincèrement. Sa voix était plus maîtrisée et son ton plus calme, plus résigné aussi. Avait-il le choix ? Il ne laisse pas son fils parler.

- Il suffit maintenant. Je souhaiterai marcher simplement quelques temps avec toi ce matin, avant de regagner les forêts de Thranduil.

Et, joignant le geste à la parole, il prit soin de descendre les marches englouties par le sable et le temps. Il fit quelques pas, puis s’arrêta. Devant lui se trouvaient trois hommes, vêtus de noir. Ils portaient des dessins finement tatoués sur leurs bras et leur visage. L’un tenait un sceptre noir, les deux autres tenaient des poignards. Eärodan ne connaissait pas ces humains, mais ils portaient les marques intemporelles de Morgoth sur leurs vêtements. Les Melkorites s’avancèrent, le regard sévère, déterminés. Venaient-ils secrètement préparer une cérémonie pour la nuit prochaine ? S’annoncer ainsi en plein jour, devant des elfes, était une insulte aux yeux d’Eärodan. Il se tourna vers son fils mais il ne paraissait pas aussi interdit.

L’homme qui tenait le sceptre parla, il avait un fort accent Suderon.

- Belles sont vos paroles, seigneur elfe. Mais terrible est la vengeance de Melkor contre les infidèles.

Le plus grand des deux Melkorites qui tenait un poignard s’avança d’un air menaçant. Eärodan ne possédait ni arme, ni armure. Il tenait fermement dans sa main la mèche de cheveux de son fils, comme si cet acte pouvait le protéger. Mais Sigvald le protégerait-il vraiment ?
#Eärodan
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