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Sujet: Un lieu de rencontres
Ryad Assad

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Rechercher dans: Vieille-Tombe   Tag firaz sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Un lieu de rencontres    Tag firaz sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 23 Aoû 2011 - 1:26
Tag firaz sur Bienvenue à Minas Tirith ! Ayaassad

Aya marchait dans les rues cruellement malmenées par le vent mordant qui soufflait en tempête. Les larmes qui naissaient au coin de ses yeux étaient chassées instantanément, et quiconque l’aurait croisée aurait pensé qu’elle aurait mieux fait de prendre un épais manteau à capuche, pour préserver son visage rougi, et ses cheveux qui fouettaient l’air derrière elle. Personne n’aurait deviné qu’elle pleurait - s’il y avait eu quelqu’un dehors par ce temps. Et elle avait de bonnes raisons de pleurer. Elle s’était encore disputée avec son père. Toujours à propos du même problème. Cela faisait la sixième fois ce mois-ci. Sauf que cette fois, c’était particulier. Encore une fois, son père s’était opposé de toutes ses forces à son choix de vie, au moment où il n’était plus possible de prendre le temps de réfléchir. Tandis qu’elle marchait sans but, à la recherche d’un abri où ruminer sa colère, ses compagnons aspirants-soldats partaient pour leur premier entraînement en dehors des murs de la cité. Au cours de la semaine qu’ils allaient passer sous les ordres des instructeurs les plus sévères et les plus sadiques, ils sauraient vraiment s’ils étaient faits pour le métier des armes, ou si leur rôle se cantonnerait à celui d’écuyers. Mais Aya n’avait même pas cette chance. Elle avait pourtant tout prévu. Elle avait préparé son équipement, ramassé ses armes de prédilection avec lesquelles elle pourrait faire la démonstration de ses compétences, sellé son cheval, préparé des provisions, et fait ses adieux à sa mère. Mais son père s’était érigé comme un rempart infranchissable entre elle et son destin. Ils s’étaient violemment disputés, à grands renforts de cris et de larmes. Et Aya avait perdu. De rage, elle avait jeté sa convocation aux pieds de son père, avait grimpé sur son cheval, et avait galopé aussi loin qu’elle l’avait pu.

En vérité, elle n’avait pas cent mètres qu’elle fut obligée de mettre pied à terre. Le vent qui s’engouffrait dans les rues était si violent qu’il menaçait de la désarçonner. C’est alors qu’elle se rendit compte qu’elle avait oublié son manteau. Tant pis ! Elle ne retournerait pas le chercher. Pas tout de suite, du moins. Tenant son cheval par la bride, baissant la tête pour protéger son cou dénudé, elle s’était lancée à l’assaut des pavés, en quête d’une auberge ouverte, pour y trouver un peu de chaleur et de réconfort. Mais visiblement, la colère lui avait fait perdre la notion de l’espace, car elle s’était dirigée sottement vers la caserne. Bien entendu, lorsqu’elle y allait pour s’entraîner, personne ne lui disait rien. Mais pour ce qui y était d’y trouver un repas chaud et un abri contre le froid, il lui faudrait repasser. On acceptait là que ceux qui portaient l’uniforme, et qui avaient officiellement intégré le service actif. Les aspirants vivaient chez leurs parents, et ils ne se préoccupaient pas de savoir où ils allaient manger. Honteuse et furieuse envers elle-même, elle fit demi-tour, et mit le cap vers une auberge qu’elle savait proche. Enfin...ses souvenirs la voyaient plus proche.

En poussant la porte, elle fut accueillie non pas par la douce chaleur d’un bon feu de bois qu’elle attendait, mais par une ambiance glaciale. Enfin, elle la jugea glaciale par rapport à ses propres critères. Ses parents habitaient dans une maison, et avaient une situation correcte qui leur permettait de manger de la viande plusieurs fois par semaine, et de se chauffer dignement. Mais la petite auberge n’avait qu’une seule cheminée, qui satisfaisait uniquement ceux qui se trouvaient sur les tables avoisinantes. Tables qui, soit dit en passant, étaient toutes occupées par des marchands. Marchands qui, bien entendu, avaient pensé à prendre d’épais manteaux de fourrure, pour se protéger du froid. Froid qui, comme hasard, régnait dans les seuls coins libres de la pièce. La jeune fille grelottante alla prendre place sur une chaise, relativement à l’écart des marchands qui n’aimaient pas trop qu’on vienne les coller sans raisons. Ses cheveux étaient complètement décoiffés, et elle décida d’y mettre de l’ordre, ne serait-ce que pour s’occuper les doigts...et les réchauffer un peu. Elle passa commande d’une bière et d’une portion de coq au vin. On lui servit une soupe de légumes et un lait chaud. L’influence de son père s’étendait même jusque là. Elle grommela un remerciement au serveur, et commença à manger avec appétit.

Ce faisant, elle ne vit pas la porte s’ouvrir, pour laisser passer un homme venant apparemment de loin, qui semblait avoir arpenté les rues sous ce vent mordant pendant encore plus longtemps qu’elle. Elle leva les yeux alors qu’il commandait une chambre, mais ne vit de lui que son dos massif recouvert par un vêtement épais. Encore un qui avait pensé à prendre ses précautions avant d’affronter ce rude climat. Au comble de l’ennui, l’attention d’Aya fut attirée par le fait qu’il n’avait pas enlevé sa capuche, même après être rentré dans l’établissement. C’était souvent le cas lorsque les gens cherchaient à cacher leur identité, se souvint-elle. Elle avait lu plusieurs histoires parlant de voyageurs mystérieux. A chaque fois, cela impliquait des aventures épiques, parsemées de dangers mais aussi de fabuleuses découvertes. En se rappelant qu’elle avait été privée par son père du droit de participer à cet exercice en dehors de Vieille-Tombe, la jeune fille sentit sa colère revenir. Cependant, ses tremblements, n’étaient pas le fait de la colère, mais bien du froid qui ne l’avait pas encore quitté. Elle s’empressa de porter son lait chaud à ses lèvres tout en suivant l’homme étrange du regard, avec un air qu’elle se voulait mystérieux mais discret.

Elle plissa les yeux pour mieux voir, tandis qu’il se délestait de ses épaisses fourrures histoire d’être plus à l’aise pour manger. C’est alors qu’elle le vit. Un autre aurait pu s’y tromper, croire qu’il avait mal vu, mais pas elle. Pas Aya Assad, fille de Hamid. Sa famille était dans l’armée de Rhûn depuis des années, et elle-même était particulièrement déterminée à servir la Couronne par l’épée. L’homme assis seul à cette table portait un uniforme de l’armée régulière. C’était un soldat ! Mais que pouvait-il bien faire là ? En dehors de la caserne, il aurait dû être accompagné par au moins un de ses compagnons. Et puis il aurait dû porter son uniforme complet bien en évidence. Même par ce temps. Tout cela sentait l’intrigue à plein nez...pour le plus grand plaisir de la jeune fille. Elle l’observa un instant, tandis qu’il attendait son repas, en se posant une seule question : “dois-je aller le voir ?”. Il ne lui fallut pas longtemps pour peser le pour et le contre, et pour prendre sa décision.

Elle se leva brusquement, attirant sur elle une bonne partie des regards de la salle, et mit le cap sur la table du soldat. Ses cheveux étaient de nouveau bien coiffés, son allure était assurée, et malgré ses joues rosies par le vent, elle se sentait parfaitement présentable.

- Bonsoir monsieur, puis-je m’asseoir ?

Sans attendre de réponse, elle prit place en face de lui, avant d’ajouter :

- J’ai vu votre uniforme, vous êtes un soldat ? Vous avez l’air de venir de loin, et pourtant vous êtes seul. Vous savez...vous pouvez aller à la caserne...vous n’aurez à payer pour la nuit, et...oh ! Je suis désolée. J’ai oublié de me présenter : je m’appelle Aya. Aya Assad. Et j’essaie de rentrer dans l’armée. Et vous-même ?

Avec un franc sourire sur le visage, elle termina sa tirade, but une gorgée de son lait chaud qu’elle avait emmené avec elle, avant de reposer la tasse sur la table, dans l’attente d’une réponse de son interlocuteur.

#Aya #Firaz
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