Zehev vagabondait dans les rues dans la capitale sans réellement savoir où ses pas le menaient. Il leva les yeux; au-dessus de la frénésie qui animait la ville, le soleil entamait sa descente; ce qui marquerait la fin de la première journée de son enquête. Déjà la moitié du temps que le Commandant de Vigo lui avait accordé pour retrouver les déserteurs s’était écoulé ; et il n’était pas bien avancé. La visite à la morgue n’avait rien donné et la plupart de ses contacts dans les bas-fonds avaient subitement disparu de la circulation. Pendant un moment, il avait fortement hésité à retrouver Sined, son compère, pour partager une cervoise et lui demander conseil. Mais ce dernier s’était barricadé dans ses quartiers à la Caserne, peu enclin à une conversation amicale. Son ami avait particulièrement mal vécu le chaos des derniers jours et Zehev ne tenait pas à le brusquer. Il n’avait jamais été particulièrement doué pour apporter du réconfort à des compagnons blessés. Le jeune officier se décida finalement à prendre la direction du Chameau qui Tousse, il pourrait y manger un bon repas chaud et peut-être un des clients y aurait vu un des fugitifs repasser par là. Mais alors qu’il remontait lentement en direction du Deuxième Niveau de la Cité Blanche, son attention fut attirée par un petit attroupement autour d’un mur grisâtre. Il haussa les épaules et se décida à y aller jeter un coup d’œil. Ce n’était pas comme s’il avait grand-chose d’autre à faire de toute façon. En jouant des épaules, l’agent de l’Arbre se fraya un chemin jusqu’à la source de cette petite agitation: un parchemin tendu et cloué. L’écriture en encre noir qui y avait été inscrite était reconnaissable entre mille.
Zehev parcourut rapidement le texte, ne s’attardant pas plus que cela sur les nombreuses exagérations et contre-vérités formulées par son auteur. Ce dernier était d’ailleurs coutumier du fait. Hugin l’Avisé faisait partie de ces gens prêts à partir d’une semi-rumeur pour construire toute une affaire visant à soulever les foules. Il avait élevé cette pratique douteuse à un art qu’il maîtrisait à la perfection. A plusieurs reprises, il avait donné de sacrés maux de tête à l’Arbre Blanc; pourtant, il avait également su se montrer utile lors de certaines enquêtes. Sous ses airs de grand révolutionnaire, il collaborait parfois avec les agents de la loi. Ces derniers ne lui avaient pas forcément toujours laissé le choix mais cela restait un échange de bons procédés et d’informations importantes. Hugin était une source inépuisable, et bien qu’il fallût prendre toutes ses informations avec de grandes pincettes, il pouvait parfois être un atout. De plus, la fin de son placard indiquait que lui aussi avait eu vent d’anciens agents de l’Arbre qui auraient pris la poudre d’escampette après le fiasco de l’Hôtel Claymore. Il pouvait bien s’agir d’un nouveau coup de bluff mais cela restait la seule piste que Zehev avait pour le moment. L’officier bifurqua donc pour se rendre à l’établissement où le “lanceur d’alertes” avait ses habitudes.
Hugin était là, assis dans un coin sombre de l’auberge, un bol de soupe froide qu’il avait à peine touché était posé devant lui. Plume à la main, il était plongé dans la rédaction de ce qui semblait être le brouillon d’un pamphlet incendiaire. Incapable d’achever un maigre paragraphe en entier, il avait passé les dernières heures à raturer et recommencer, inlassablement, à la recherche de la formulation parfaite. Plongé dans son œuvre, il ne remarqua pas l’arrivée de Zehev qui dut se racler la gorge pour manifester sa présence. L’homme leva alors subitement la tête et lui adressa un chaleureux sourire.
“Aah De Siznoff! Quelle mauvaise surprise de vous voir ici! -Sentiment partagé mon cher.”
Le journaliste invita le nouvel arrivé à prendre place devant lui. Hugin semblait avoir vieilli de plusieurs années depuis leur dernière rencontre quelques mois auparavant. De profondes cernes s’étaient creusés sous ses yeux pleins de malice, ses tempes grisonnaient et son front de plus en plus dégarni. Les derniers mois n’avaient pas été agités que pour les hommes de l’Arbre Blanc.
“Que me vaut cet honneur?” Demanda Hugin d’un ton parfaitement innocent.
Zehev se pencha en avant, passablement frustré. Il n’appréciait guère ce petit jeu qui s’était installé entre ce fauteur de troubles et les autorités ; conversations pleines de faux-semblants et hypocrisie crasse, mais ils avaient chacun besoin de l’autre. “J’ai lu votre nouvelle petite annonce… -Ah oui. Je suis navré.” Le coupa le journaliste qui semblait tout sauf désolé. " Mais vous comprenez, il fallait bien que je réagisse au fiasco de l’autre jour. -Je n’en attendais pas moins de votre part.”
Zehev préférait ne pas s’épancher sur le désordre que son interlocuteur risquait encore de créer en propageant de telles informations; il n’était pas venu pour lui taper sur les doigts. Il avait une mission et le temps commençait cruellement à lui manquer.
“Vous mentionnez des déserteurs de l’Arbre Blanc. -Ah oui. C’est bien cela. -Vous avez conscience que ce sont de jeunes recrues probablement traumatisées? Et non des monstres assoiffés de sang désireux de se venger sur la population?”
Pour toute réponse il eut un haussement d’épaules de la part de Hugin qui semblait vouloir traduire une impuissance feinte. “Cette phrase? Vous l’avez sorti de votre imaginaire si créatif ou vous avez de réelles informations à ce sujet?”
Hugin esquissa un sourire qui se voulait mystérieux. Il avait pleinement conscience d’occuper la position avantageuse dans cette conversation et comptait bien en profiter.
“Vous êtes à leur recherche je suppose? -Ce ne sont pas vos affaires. Que savez-vous? -Je vous renvoie la remarque.”
Zehev serra le poing. Il commençait sérieusement à perdre patience et dut retenir toutes les fibres de ses bras pour ne pas envoyer valser la table et saisir cet énergumène par le collet.
“Il me reste une journée pour trouver les fugitifs. Que savez-vous? -J’ai eu vent que certains ont survécu au massacre de l’Hôtel Claymore et ont pris la fuite. -Vous avez leurs identités?”
Hugin se mit alors à rire sous le regard de plus en plus frustré du militaire.
“C’est amusant. -Qu’est-ce qu’il y a de si drôle? -Il est amusant de voir ainsi les services secrets du grand royaume du Gondor avancer si aveuglément. -Bon sang! Où voulez-vous en venir? -Le meurtrier de votre Directeur, Lord Rhydon, se balade tranquillement dans la ville et vous vous êtes là sans avoir la moindre idée de ce que vous cherchez. -Qu’est-ce que vous me racontez là? Le Capitaine Petrus a dû quitter la ville et…”
Zehev s’arrêta net, conscient d’en avoir trop dit. Il se maudit intérieurement alors que le visage de Hugin s’était soudainement fendu d’un large sourire. Ce dernier se mit à griffonner dans son carnet avec un air tout excité. “Ainsi le Capitaine Petrus est bien derrière cette sombre histoire. Et pourtant, le nouveau Commandant de l’Arbre l’a laissé échapper à la cour martiale…”
Quand Hugin allait sortir cette information, et il le ferait bien assez tôt, le courroux d’Esmer de Vigo serait terrible et si le nouveau Commandant apprenait comment cela avait fuité, Zehev était bon pour une réaffectation au Harondor. “Cependant je ne parlais pas de Petrus." Poursuivit le journaliste." Mais de celui qui a porté le coup fatal à votre supérieur. Un homme au nom un peu ridicule. Un colosse poilu, aux longs cheveux gras. -Syp? -Oui voilà. -Vous l’avez vu? -Oui -Vivant? -En mauvais état . Oui. -Vous savez vers où il allait? -Oui. -Vous comptez me le révéler? -Non.”
Le jeune homme poussa un profond soupir alors que les jointures de ses mains s’enfonçaient dans le bois ramolli de la table.
“Vous ne pensez pas sérieusement que j’allais vous donner cette information sans contrepartie? -Vous avez déjà eu votre révélation du jour. -Voyons, cela ne compte pas. Vous n’avez pas fait exprès. -Que voulez-vous?”
Hugin n’attendait que cette question pour sortir du revers de sa tunique un parchemin plié en quarte. Il le déplia et le tendit à l’espion. “C’est quoi ça? -Une garantie. Une immunité si vous le voulez. La promesse écrite que, quel que soit mon rôle dans les évènements à venir, je bénéficie d’une immunité comme source auxiliaire de l’Arbre Blanc. Vous signez ça et on peut commencer à discuter.”
Zehev remua sur son banc, visiblement inconfortable. Ce genre de contrats étaient rares et devaient généralement être approuvés par le haut commandement. Mais dehors, la nuit était déjà tombée et les heures défilaient inlassablement. Cette-fois ci, il ne retint pas son juron et saisit la plume que lui tendait le polémiste qui s’était bien joué de lui. “Parfait.” Commenta Hugin en récoltant soigneusement le papier signé. “Votre déserteur a été aperçu en sale état près du Centre de la Ville. Il était sans aucun doute à la recherche d’une aide amicale pour soigner ses blessures. Il se serait arrêté devant un bâtiment près duquel une curieuse roulotte de restauration est parquée. “
L’officier bondit sur son siège. Hugin l’avait peut-être manipulé mais ses informations semblaient cohérentes. Si Syp de Sora avait besoin de soins et de repos, il était logique qu’il se dirige vers la demeure de l’une des recrues dont il était le plus proche. “Judia Morbise.” Souffla Zehev.
Nom: Hugin Munaven dit “Hugin l’Avisé” Âge: 37 ans Sexe: Mâle Race: Humain Rôle: Proto-journaliste indépendant. Enquêteur pour le White City Herald. Frère de Munin l'Averti.
Statut: Vivant
Alignement: Chaotique Neutre
Description physique:
Hugin ne se distingue pas particulièrement par son apparence physique, qui se révèle être plutôt banale. Plutôt bel homme sans être un Apollon, son corps reste entretenu grâce au nombreux voyages qu’il entreprend au cours de ses nombreuses enquête. Il ne dispose pourtant pas de la musculature d’un guerrier entraîné; sa carrure et sa peau tannée le rapprochent plus d’un paysan passant ses journées à faucher les champs de blé. De taille relativement petite, son apparence passe-partout lui permet de se fondre discrètement au sein de populations humaines diverses. L’enquêteur s’habille également souvent de manière très simple, une autre façon pour ne pas se faire remarquer, du moins en personne. Malgré son âge encore jeune, il présente de nombreuses marques d’épuisement: yeux cernés, pattes d’oies ou front se dégarnissant lentement mais sûrement; tant de marques de son acharnement obsessionel au travail.
Description psychologique:
Si Hugin fait tout pour rester discret dans les rues, il adore pourtant se faire remarquer à travers ses écrits et avis qu’il placardise avec une joyeuse sournoiserie dans les ruelles de la Cité Blanche et sur lesquels la population des cercles les plus bas peuvent découvrir des informations plus ou moins vérifiées. L’homme trouve la consécration à travers les rumeurs et polémiques qu’il parvient à lancer, parfois fondées mais souvent exagérées, et il n’y a pour lui aucune gloire plus grande que d’entendre un tiers partager avec lui une histoire qu’il a lui même lancée. C’est un travailleur acharné mais pas forcément au sens où on l’entend; en effet s’il cherche tout de même à partir de faits réels, il ne fait pas toujours de grands efforts pour vérifier la fiabilités des ses sources ou prouver l’exactitude de ses dires. Cependant, il se fait un point d’honneur à ficeler une histoire parfaite pour ses lecteurs. La phrase qu’il aime tant dire “ Une nouvelle n’a pas à être vraie tant qu’elle peut le paraître” résume parfaitement sa méthode de travail. En cela, il est l'opposé totale de son frère Munin qui se distingue par sa rigueur mais un certain manque de panache dans sa plume selon Hugin.
Il peut passer ainsi des semaines entières sur sa table de travail à perfectionner ses écrits, en oubliant parfois de dormir ou même de se nourrir suffisamment. Durant les rares moments de répit qu’il se permet, Hugin aime passer son temps avec ses vieux amis de l’Université. Pour ceux qui le fréquentent, il est plutôt appréciable au quotidien, fin et plein d’humour bien que son cercle privé reste très restreint. Célibataire revendiqué ( la vie qu’il mène n’est pour lui pas compatible avec la charge d’une famille), il n’est pas réellement interessé par les femmes bien qu’il ait plus d’une fois usé de son verbe et de son charisme pour en séduire dans le cadre de certaines enquêtes. Il prend bien soin cependant à ne pas ébruiter son homosexualité; les milieux conservateurs de la Cité Blanche qu’il agace déjà énormément verrait là l’occasion parfaite de l’éloigner de la scène publique.
Histoire:
Fils d’une riche famille marchande d’Osgiliath, le jeune Hugin bénéficie d’une enfance très aisée. Ses parents, membres de la Compagnie du Sud, ont fait fortune dans la vente de céréales de Lossarnach auprès de la population. Leur fortune leur permet d’éduquer leurs trois enfants de manière priviliégiée et si les deux aînés ont fait le choix de rentrer dans l’entreprise familiale,le jeune Hugin décide de partir pour la capitale où l’argent familial lui permet d’obtenir une place sur les bancs de la prestigieuse université de Minas Tirith. Il s’y fait remarquer pour ses qualités d’écriture et sa finesse analytique; il se fera pourtant maintes fois reprochés ses applications souvent approximatives de la méthode académique et scientifique de recherche. Durant ses années comme étudiant, il se liera d’amitié avec plusieurs autres élèves issus de la noblesse et promis à des très grandes carrières politiques aux quatres coins du royaume, voire au-délà. Il ne savait pas encore à l’époque, mais il avait là trouvé ses premières sources pour ses futures articles.
Il se rapproche également du Professeur Nallus qui apprécie la vivacité d’esprit de son élève; sous sa tutelle le jeune Hugin s’abreuve d’histoire et de sciences; autant d’informations qui lui permettent de quitter l’Académie avec un bagage culturel assez solide pour donner du cachet à ses opinions et convaincre ses interlocuteurs en démontrant ses connaissances. Après tout un homme qui connaît tant de choses doit forcément dire la verité non? Après plus de sept ans passés au sein de la prestigieuse institution où il n’est plus vraiment en odeur de sainteté à cause de ses nombreux égards et travaux jugés non conformes à la norme; Hugin quitte cet endroit de son propre chef, déçu par ce qu’il se plaît à appeller “ l’étroitesse intellectuelle des universitaires”. Il se lance alors dans la rédaction d’avis informatifs qu’il cloue sur les murs de la ville et qu’il signe “Hugin l’Avisé”. Un surnom qui fera rapidement le tour de la population qui devient rapidement friande de ces “informations”. Si peu connaissent son visage mais son nom devient rapidement un incontournable. Ses accusations en tout genre font fulminer la noblesse de la Cité Blanche et ses diatribes sur les intellectuels de l’Université lui valent une interdiction d’entrée dans le bâtiment , une décision prise par Niklaas Makkiavel lui-même. Mais son succès fulgurant ne passe pas inaperçu et il se murmure qu’il s’était associé au White City Herald pour un tout nouveau projet….
Près de quatre ans sont passés depuis la publication du dernier numéro du White City Herald, la mémorable Edition n°10. Aujourd’hui, l’aventure du forum continue, la rencontre IRL des 15 ans et la promotion des nouveaux membres de l’Administration, Staff et Animation ayant apporté un souffle de fraîcheur dans la Cité Blanche. Les membres anciens se mêlent aux nouveaux qui découvrent l’univers de MT, tandis que l’activité sur les supports tels que notre serveur Discord et notre chaine Youtube vient épauler le RP sur le forum et apporte une nouvelle dimension à la communauté.
La richesse de l’univers de Tolkien et celui du forum, développé depuis des longues années, ainsi que la diversité qui fait la force de notre communauté nous donne envie de continuer de créer du contenu. Cependant, nous avons pris la décision de changer un peu de format en rentrant dans la nouvelle décennie ! A la place d’un numéro traditionnel du White City Herald, riche en contenu mais chronophage à créer et lire, nous vous proposons le nouveau format de la Gazette du White City Herald. Editée par le personnage étrange d' #Hugin Munaven dit “Hugin l’Avisé”, la Gazette sera une suite d’articles à thématique variée qui seront publiés de manière régulière au fil de l’année. Les lecteurs pourront donc découvrir les articles un à un, de manière plus fréquente que dans le cas des WCH traditionnels.
Nous espérons que ce nouveau format vous plaira, n’hésitez pas à nous donner vos avis et réactions ! Bien sûr, nous invitons aussi chaleureusement tous les membres à participer à la rédaction et proposer leurs idées d’articles, jeux, ou autres éléments de la Gazette à l’équipe des Colorés.
Bonne lecture !
Forlong et l’Equipe de la Gazette du White City Herald
C’était une belle matinée à Minas Tirith. Le soleil illuminait allègrement les rues écarlates de la capitale et, chose ô combien inhabituelle ces derniers temps, de nombreux sourires était clairement visibles sur le visage des passants. La politique sécuritaire du général Cartogan commençait à porter ses fruits et la nouvelle des récentes arrestations réalisées dans les Ruelles du Premières Cercle avaient était accueilli avec grande joie par les sujets du Haut-Roy. Certains se surprenaient même à glisser quelques mots d’encouragements aux gardes qu’ils croisaient, ces guerriers qui oeuvraient chaque jour pour préserver leur bien-être. Les autorités avaient finement joué leur coup en communiquant allègrement sur ces opérations contre les sombres organisations des bas-fonds; un succès retentissant pour l’armée qui retrouvait là une forme de légitimé aux yeux d’une population qui s’était longtemps inquiétée de l’inertie de leurs dirigeants. Ces derniers avaient ainsi parfaitement réussi leur coup…
Parfaitement?
Pas vraiment.
Dans leur campagne sécuritaire visant à étouffer les bruits courant sur les autres maux qui accablent la ville, les gens d’en haut avaient sous-estimé le pouvoir de nuisance dont pouvait disposer un électron libre armé d’un peu d’informations vérifiées et d’énormément de toupet. Il avait choisi l’anonymat relatif qu’offrait la nuit pour frapper son premier coup et, le petit matin venu, il fallait admettre qu’il avait plutôt réussi son coup. Déjà une petite foule s’amassait autour du placard qu’il avait cloué sur la Place des Artisans; ailleurs dans la cité, la même scène se produisait face aux dizaines d’autres d’affiches qu’il avait placé un peu partout dans la ville.
Les regards se faisaient de plus en plus inquiets et les rumeurs de plus en plus catastrophistes. Si ce que cet homme disait était vrai, alors la situation était bien plus critique que ce que tous pouvaient bien imaginer. La panique gagnerait bientôt chaque famille et tous les efforts d’apaisement de Cartogan seraient vains.
Marco Volo, le ménestrel le plus populaire de la Cité Blanche, monta sur l'estrade en retenant son souffle. Autour de lui, ils pouvaient voir les mines fatiguées et les expressions attristées de nombreux de ses concitoyens. Les derniers mois avaient été très compliqués à vivre pour les habitants de la capitale du Gondor, confinés par les hommes de l'autoritaire Cartogan et accablés par un Mal mystérieux. De plus, des placards d'informations était clandestinement affichées à travers toute la ville. Et leur auteur, un certain #Hugin l'Avisé, donnait de bien mauvaises nouvelles quant à la situation des Peuples Libres en général. Vous l'aurez compris, ces derniers temps, rares avaient été les occasions de sourire. Voir son peuple dans un tel état remplissait Marco Volo de tristesse. Cependant, ce dernier semblait bien décidé à leur faire oublier, le temps d'une mémorable soirée, le malheur qui pesait sur eux.
" Oyé! Oyé!
MTeuses et MTeux!
Votre attention s'il vous plaît!
Il y a quelques mois, au fort de l'hiver, les plus courageux d'entre nous se sont retrouvés dans une contrée voisine lors de la fameuse réunion dite de l'"IRL". Un moment convivial où entres les rires, animations et soirées arrosées; les participants ont surtout eu l'énième confirmation que Bienvenue à Minas Tirith c'était avant tout une famille. S'en était suivi une étonnante activité dans les rues de notre ville, pourtant bien calme jusqu'ici. Les rumeurs (infondées) ont commencé à aller bon train sur les mœurs de notre Roi ou encore sur la découverte de mystérieux artefacts.
Puis au printemps, des représentants de l'Arnor et du Gondor se sont lancé dans une folle course à travers tous le sniveaux de notre chère ville pour en atteindre le sommet. Les Teams Méphisto et Aldarion se sont livrés un combat épique en un lieu que l'on connaît tous: la fameuse Boîte du Chat. Entre duel de kicks, énigmes, jeux de pistes ( qui est toujours en cours), Taorin cadavre exquis et carnage de kicks du Divin Chauve; la soirée fut riche en émotion. La compétition s'était soldée sur un nul logique au vu de la composition parfaitement équilibrée des équipes.
Fort du succès de la dernière édition et pour fêter l'anniversaire de notre Forum bien aimé ( 16 ans tout de même; quand le forum sera majeur on fera une soirée pour adultes c'est promis ), le Comité des Divertissements a le plaisir de vous annoncer l'organisation d'une soirée Discord ! .
Oui vous avez bien, lu une soirée Discord. La Chatbox reste un lieu emblématique du forum où nombres d"anciens ont passés de nombreuses heures à délirer mais cette bonne vieille boîte à chat a fait son temps et tire désormais sa révérence pour faire place à son successeur: le Discord. Voilà plusieurs mois que la communauté MT a migré de la CB vers le salon Discord du forum, qui ouvre bien plus de possibilités. Cliquez ici pour y accéder si ce n'est pas déjà fait. La dernière soirée avait été un magnifique baroud d'honneur pour notre CB mais il désormais temps de faire officiellement notre transition.
Malheureusement suite au foutoir pas possible que les deux équipes ont mis dans les rues de Minas Tirith lors de notre dernier évènement, le général Cartogan a interdit toute organisation d'évènement au sein de la Capitale. Ne vous inquiétez pas, la soirée aura bien lieu mais loin des murs de la Cité Blanche. Les détails de votre mission sont encore confidentiels mais, si vous n'avez pas le pied marin, passez votre chemin!
Afin de pouvoir organiser au mieux cet évènement exccccccccceptionnel; veuillez je vous prie, indiquer dans le sondage ci dessus la date qui vous conviendrait le mieux pour cette soirée ( le début sera probablement lancé à 20 heures ou 20h30).
MTeuses, MTeux!
Merci de votre attention!"
Satisfait, Marco Volo descendit sous les hourras de son public. Il avait fait mouche.
Les deuxièmes et troisièmes Cercles de Minas Tirith sont familièrement appelés le « Bas de la Cité », bien qu'ils soient loin d'abriter une population malaisée. Traditionnellement, cette partie de la ville est fréquentée par des gens ayant acquis une stabilité financière, ou des marchands de quelque renom. Les petits bourgeois de la capitale y ont de belles demeures, quoique simples, et veillent à afficher ostensiblement leur statut. Les façades sont décorées avec goût, de même que les devantures des différentes échoppes que l'on peut trouver ici ou là. De jolies fontaines et quelques sculptures élégantes s'élèvent au milieu de quelques places ouvertes où il n'est pas rare de voir des jeunes gens se prélasser entre deux classes. L'activité artistique, intellectuelle et artisanale atteint ici son summum, du fait de la présence de quelques grandes institutions prestigieuses qui y ont élu domicile. Elles contribuent à donner une excellente réputation au Bas de la Cité, considéré par ailleurs comme un des endroits les plus agréables à vivre de Minas Tirith.
Fauteur de troubles pour les uns, héros du peuple pour d'autres; Hugin est une personnalité de la Cité Blanche qui divise. Si beaucoup connaissent son nom avec lequel il signe les nombreux placards affichés dans les rues de la ville, peu connaissent son visage. Passé maître dans l'art de la dissimulation et de la persuasion, il n'a pas son pareil pour recueillir des informations importantes. Il est ainsi à l'origine de nombreuses rumeurs et histoires, plus ou moins fondées, sur les puissants du Royaume. Ses intérêts sont toutefois flous et les plus érudits savent qu'ils faut prendre ses écrits avec grande précaution.
Alors que la capitale du Gondor traverse des temps compliqués, ses habitants peuvent toujours compter sur l'entrain de Marco Volo pour retrouver le sourire. Ménestrel le plus célèbre de la ville, il organise régulièrement activités et fêtes permettant aux uns et aux autres d'oublier, pour quelques heures, leurs soucis.