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Sujet: L'influence et ses limites
Learamn

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Rechercher dans: Minas Tirith - Le Haut de la Cité   Tag iweçain sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'influence et ses limites    Tag iweçain sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 19 Mar 2024 - 12:41



Les rayons du soleil matinal illuminaient les rues de la cité depuis plusieurs heures déjà mais, ainsi filtrées par les minces rideaux rouges, ils baignaient la chambre d’une lumière apaisante. Zehev avait émergé paisiblement de son sommeil et, le regard fixé sur le mur qui lui faisait face, caressait langoureusement la frêle épaule de sa partenaire qui s’était blottie contre lui.  Il plongea son nez dans ses cheveux bruns, légèrement ébouriffés après leur nuit passée au lit, humant les parfums de lavande et d’amande qui s’en échappait. L’espace de quelques minutes, tous ses tourments semblaient disparaître face à ces moments passés en si agréable compagnie. Au moment où il voulut relever la main, la jeune femme remua légèrement en poussant un petit gémissement de protestation, poussant l’officier à reprendre ses délicats massages. Quelques minutes supplémentaires passées au lit ne seraient pas du luxe.

Elle s’approcha de lui et lui murmura langoureusement à l’oreille :

“Mon preux capitaine, ne désirez-vous pas démarrer cette nouvelle journée de la meilleure des manières.”

Zehev sourit ; il devait l’avouer, elle savait se montrer convaincante, et sans utiliser beaucoup de mots. Il chercha à adopter son ton le plus charmeur.

“Voilà une proposition bien prometteuse. Il faudra faire vite cependant, des affaires de la plus haute importance nécessitent ma présence aujourd’hui.”

La belle gloussa légèrement et laissa glisser ses doigts sur le torse musculeux du soldat.

“N’ayez crainte mon fier héros, je ferais en sorte que vous ne soyez point en retard.”

Il frissonna légèrement et ferma les yeux d’un air satisfait, laissant sa partenaire prendre les devants. Il appréciait sa douceur, sa répartie et surtout ses compétences certaines ; avant de partir, il devrait sans doute trouver un moyen de lui faire répéter son prénom qu’elle lui avait révélé la veille. L’alcool jouait de mauvais tour à sa jeune mémoire.

Mais alors qu’elle n’avait qu’entamé son labeur, il sentit la pointe métallique d’une lame se poser sur sa glotte. Les yeux toujours fermés, il émit un petit rire.

“Voyons voyons… je n’ai jamais demandé ce genre de services.
-Ce genre de services ?
Répéta une voix familière d'un ton moqueur.

Alerté, Zehev rouvrit les yeux et voulut se redresser brusquement avant de se raviser promptement en voyant l’épée qui le pointait.  Sa partenaire, s’était réfugiée dans un coin de la pièce, visiblement en état de choc mais indemne. Devant le lit, tenant l’arme, une autre silhouette féminine, bien plus menaçante.

Le soldat, complètement estomaqué, bafouilla quelques paroles inaudibles avant de retrouver un semblant de contenance.

“Neige ? Mais qu’est-ce que tu fais là ?
-Je pourrais clairement te retourner la question. Le Général Cartogan n’avait-il pas fait fermer ce genre d’établissements ? Visiblement certains ont échappé à sa vigilance.”


Nu comme un ver, seulement couvert par les draps blancs et quasiment transparents de l’hôtel, le jeune homme se trouvait à la fois impuissant et humilié face à la plus brillante des agents de l’Arbre Blanc. Neige, de con côté nullement gênée, se tourna vers la jeune femme qui se prostrait toujours, immobile, dans un coin.

“Ne t’en fais pas ma belle, je ne te ferais rien. Tu peux te vêtir et t’en aller.”

Pour agrémenter ses paroles, elle lança vers elle une bourse de pièces d’or bien garnie qu’elle avait récupérée au chevet du lit.

“Tout travail mérite salaire. De toute évidence le vôtre a été bien fait.”

La belle courtisane récupéra l’argent, sa nuisette et quitta la chambre sans demander son reste sous le regard agacé de Zehev.

“Il y avait bien plus dans cette bourse que ce que je lui dois !”
Chercha-t-il à protester.

Neige esquissa un sourire.

“Crois-moi, cette bourse sera bien le cadet de tes soucis si je choisis de parler de tes petites activités nocturnes au commandement.”

Il grogna mais ne répondit pas, signe que le message était passé.

“Je peux au moins enfiler un caleçon ou tu veux pousser l’humiliation jusqu’au bout ?”

Le visage du capitaine de la Garde d’ordinaire si fier et hautain était désormais rouge comme une pivoine. Il en fallait si peu pour briser la fierté de ce genre d’hommes, elle ne le savait que trop bien.  D’un signe de tête elle indiqua à son interlocuteur qu’elle ne l’embrocherait pas s’il se levait de son lit pour s’habiller mais elle ne détourna pas le regard pour autant. De Siznoff restait un agent de l’Arbre Blanc et un redoutable adversaire, baisser sa garde, ne serait-ce que quelques secondes pouvaient représenter une erreur fatale.

“Qu’est-ce que tu veux Neige? Tu n’es déjà pas assez occupé à laver ton honneur avec les déserteurs ?”
Demanda l’homme en enfilant son pantalon, retrouvant un semblant d’assurance au fur et à mesure qu’il s’habillait.

“Mon honneur se porte parfaitement bien. Je compte simplement rétablir la vérité.”


Ils échangèrent un regard défiant mais dénué de haine. Tant de choses séparaient ces deux serviteurs de la couronne, dans leurs histoires personnelles comme dans leurs caractères. Pourtant, ils servaient ensemble la même cause depuis de nombreuses années. Ensemble ils avaient tant sacrifié pour les valeurs qu’ils défendaient et ce simple fait établissait une certaine forme de respect entre les deux officiers. Les qualificatifs qui venaient à son esprit pour désigner son vis-à-vis ne manquaient pas : prétentieux, mesquin, ambitieux, et bien d’autres. Pourtant, il restait un frère d’armes et, contrairement à Rhydon ou d’autres, elle n’avait jamais pu se résoudre à le haïr véritablement.

“Zehev…La lettre…
-De quoi tu parles ?”
Fit-il d’un air innocent.

Elle pencha légèrement la tête sur le côté, voyant clair dans son jeu.

“Ne te moque pas de moi. Tu sais très bien de quoi je parle. La lettre de démission signée par Nârwel et Daren n’incriminait pas que Rhydon mais quelqu’un l’a censurée.”


Zehev passa sa main dans ses cheveux sombres. Un toc qu’il faisait régulièrement quand sa nervosité prenait le pas et que Neige avait repéré depuis bien longtemps.

“Ce n’est pas moi qui l’ai fait Neige, je peux te le jurer. Je n’ai jamais vu cette lettre. Seuls le Commandant de Vigo et l’archiviste de l’Arbre ont pu y voir accès.
-Peu importe qui l’a fait. Nous savons tous deux qui était visé…”


Le capitaine poussa un long soupir, visiblement de plus en plus mécontent de la tournure que prenait la conversation.

“Et je te répète que ce ne sont que des rumeurs infondées.
-Je ne le crois pas. La faussair a été claire.
-Une originale qui a disparu dans la nature juste après les émeutes. Tu me permettras de douter de ses racontars.”


Zehev se redressa comme un ressort pour se mettre à sa hauteur. Son air embarrassé avait disparu, laissant place à un visage où pouvait se lire la colère et l’indignation.

“Et qu’est-ce que tu comptes faire ? Remettre en cause le maigre équilibre que la Reine a permis de retrouver ? Tout ça en se basant sur de simples rumeurs.”


Elle voulut répliquer immédiatement mais se retint. Inutile de s’éterniser dans un autre débat sur le sujet avec un homme qu’elle ne pourrait convaincre.

“Non. Ma mission est d’entériner la culpabilité de Rhydon et c’est ce sur quoi je vais me concentrer ; cependant je compte bien mettre la lumière sur cette affaire.
-Cet homme est innocent Neige ! Un héros de notre royaume ! Je peux le prouver.
-Dans ce cas là…bonne chance...mon preux capitaine.


Sur ces mots, elle tourna les talons et s’éloigna dans le couloir de la maison de joie, laissant un Zehev, encore à moitié nu, et rendu bien perplexe par cette discussion matinale.


#Neige


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Face au refus initial de Floria, l’homme ne s’était pas laissé démonter et avait insisté pour qu’elle lui ouvre la porte. Bien lui en avait la pris, car la curiosité de la jeune femme finit par prendre le dessus. S’approchant du judas, il donna quelques explications :

“Je suis Ginhu mais mon nom ne revêt que bien peu d’importance. J’ai longtemps travaillé avec Judia, nous collaborons dans le domaine de la restauration depuis de nombreuses années. Sa fameuse Baraque à Frites commençait à devenir bien célèbre dans certains cercles, je faisais le lien entre elle et les organisateurs de différents évènements à travers la cité. On m’a récemment informé de sa tragique disparition et je comptais passer par ici pour déposer une gerbe de fleurs. J’ai entendu du bruit à l’intérieur et je me suis dis que c’était peut-être un de ses proches.”

Il marqua une petite pause et agita le bouquet qu’il tenait à la main face à l’ouverture de l’œil-de-bœuf. Quand enfin la porte s’ouvrit, il salua son hôte d’un air poli et lui répéta ses condoléances.

“Vous êtes bien de sa famille ? Sa sœur, sûrement, la ressemblance est frappante.”

Il s’installa sur un tabouret à l’intérieur de la maison. Aucun signe inquiétant ou agressif venant de sa part, de toute évidence il n’avait pas rusé pour pénétrer dans la demeure et cambrioler les biens qui y restaient.

Ils discutèrent un peu autour d’un thé, évoquant leurs souvenirs respectifs au côté de la regrettée Morbise. Après un bon quart d’heure, l’étranger reposa sa tasse et remercia son hôte avant de reprendre.

“Il y a autre chose dont je voulais vous parler. Peu avant sa disparition, Judia et moi avions négocié un contrat avec l’un des plus hauts dignitaires du royaume. Celui-ci fête son anniversaire et j’avais réussi à le convaincre d’engager votre sœur pour se charger d’une partie du buffet qui y serait servi. Je suis bien navré de parler affaires au milieu de votre deuil mais c’est un contrat important mais l’argent ne sera sans doute pas de trop pour éponger les dettes qu’elle avait contractée et organiser des funérailles dignes d’elle. Nous pourrions honorer ce dernier contrat pour elle.”

Il se pencha légèrement en avant en affichant un sourire compatissant à son interlocutrice.

“Ce n’est pas votre métier mais je peux vous assister et je m’engage à renoncer à ma part pour que tout revienne à votre famille.”


L’homme leva sa tasse.

“En souvenir de Judia.”



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Postés au coin de la rue, et engagés dans une discussion qui n’avait à priori bien peu de rapport avec l’objectif de leur mission, Syp et Orline durent attendre près d’une heure avant que la porte de la boutique du tailleur de luxe ne s’ouvre à nouveau. Angelus Munthor, visiblement satisfait de sa visite, en sortit d’un air satisfait. Un autre homme, de très haute taille et à la silhouette longiligne l’avait accompagné jusqu’au palier. Leur conversation parvint aux oreilles des deux espions en herbe.

“Votre costume sera prêt pour samedi matin monsieur.
-Vous avez intérêt ! Je fête mon anniversaire samedi soir et il faut que tout soit parfait pour l’occasion. Tout le gratin de la capitale y sera ! Alors sans retard Iweçain, sans retard ; sinon gare!”


Le commerçant jaugea les deux brutes qui accompagnaient le haut-fonctionnaire mais ne trembla pas. Il se faisait bien assez confiance pour savoir qu’il délivrerait sa commande à temps. Ils se serrèrent la main et déjà le commissaire s’éloignait avec ses gardes.

#Angelus #Iweçain
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