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Sujet: Il est encore temps d'implorer le pardon de Melkor
Ryad Assad

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Rechercher dans: La Ville Haute   Tag krin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Il est encore temps d'implorer le pardon de Melkor    Tag krin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 7 Aoû 2015 - 15:48
Kirin pleurait à chaudes larmes. Il ne pouvait tout simplement pas se contenir. Son émotion laissait des traces humides qui creusaient de profonds sillons dans la terre et la crasse qui s'accumulait sur ses joues. Il ne paraissait pas s'en rendre compte, et ses mains tendues caressaient le visage qu'il venait de retrouver après l'avoir cru perdu pendant si longtemps. Tant d'années étaient passées, sans la moindre nouvelle. Tant d'années durant lesquelles il l'avait cru morte, durant lesquelles il s'était résolu à abandonner tout espoir. Et maintenant, elle réapparaissait devant lui, si semblable à celle qu'elle était auparavant, et en même temps si différente. Il aurait voulu la prendre dans ses bras, la serrer contre lui pour s'assurer qu'elle était bien réelle, qu'il ne rêvait pas, qu'il n'était pas en train d'halluciner alors que son corps physique se trouvait aux portes du royaume de Melkor. Il l'aurait fait, si de solides barreaux de fer ne l'en avaient pas empêché. Il devait se contenter de peu, si peu. Un frêle contact alors qu'il ne pouvait pas passer plus que l'avant-bras entre ces tiges métalliques si solides. Ses sanglots étaient d'une sincérité rare, à la hauteur de l'affection et de l'admiration qu'il lui portait. Elle ferma les yeux un instant, incapable de pleurer. Elle avait versé trop de larmes pour en avoir encore, même pour les gens qui comptaient réellement pour elle. On l'avait brisée. Kirin ne paraissait pas s'en apercevoir, et il lui murmura :

- Tu es vivante… Ciel, tu es vivante… Comment est-ce possible ?

Elle prit posa une main sur la sienne. Elle appréciait le contact de sa paume, chaude et protectrice, contre sa joue. Elle appréciait de le savoir si proche, même s'il était paradoxalement très loin, dans un univers où elle ne pouvait le rejoindre. Franchir ces barreaux lui était impossible. D'une voix apaisante, elle lui souffla :

- C'est une très longue histoire… J'ignore même comment je me suis retrouvée ici, et comment il est possible que nos chemins se soient recroisés. C'est insensé.

- Raconte-moi…

Il s'était approché des barreaux si près que son corps tout entier faisait pression sur eux, comme s'il voulait passer au travers pour la rejoindre. Il était absorbé par sa silhouette, et paraissait incapable de détacher les yeux de la jeune femme. Ce n'était pas un regard insistant, ni même un regard intéressé. Ils étaient au-delà de tout cela. C'était le regard d'un homme voulant graver dans sa mémoire quelque chose. Pas le corps d'une femme, dont les courbes et le visage auraient pu le séduire. Il souhaitait se remémorer ce qu'elle était à l'intérieur, et ce qu'elle dégageait. Une aura brillante, étincelante. Son âme pulsait d'une énergie qu'il ressentait à chacun de ses battements de cœur. Elle le fascinait.

- Je ne peux rien te dire. Pas pour l'instant. Mais sache que je vais bien et…

Ils se turent tous deux, en entendant des gens approcher. Ils se baissèrent instinctivement, et observèrent silencieusement les environs, craignant de voir des gardes débouler inopinément. Ce n'étaient que des passants, toutefois, qui parlaient fort. Il faisait déjà nuit sur la cité noire, mais il y avait encore quelques civils qui déambulaient en ville. Aucun risque. Kirin attrapa la main de la jeune femme, et la serra entre ses doigts :

- Je reviendrai. Ici même. Dès qu'il me sera possible de venir. D'accord ?

Elle hocha la tête, et se redressa. Elle recula de quelques pas, incapable de détacher son regard de cet homme qui appartenait à cet autre monde. Les barreaux les séparaient inexorablement, mais lorsqu'elle se retourna, c'était vers la liberté qu'elle marchait, tandis que Kirin retournerait à la condition d'esclave qu'il n'avait jamais quittée. Elle était sur le point de filer, mais il l'appela doucement :

- Nevä ?

- Oui ? Dit-elle en se retournant.

- Sois très prudente.

Elle ne répondit rien. Elle ne pouvait pas faire une promesse qu'elle ne pouvait pas tenir…


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Nevä déposa son manteau à capuchon sur un coffre, et prit place sur une chaise en bois. Elle s'y affala lourdement, soupirant largement. Ses doigts passèrent machinalement dans ses cheveux, s'attardant sur la partie de son crâne où ils étaient rasés. Elle était épuisée, et cette visite n'était pas des plus sûres, mais elle était nécessaire. Kirin était quelqu'un de particulier, et elle ne pouvait pas passer par Albyor sans s'assurer qu'il était en vie et en bonne santé. Il avait toujours été costaud, et elle ne doutait pas qu'il s'en sortirait mieux que beaucoup d'autres esclaves. Il travaillait dans les mines, ce qui était le poste le plus difficile, et le plus dangereux. Des centaines d'hommes mouraient chaque année dans des conditions inhumaines. Elle avait eu le fol espoir qu'il aurait survécu à cinq années dans ces sombres galeries, et elle ne s'était pas trompée. Il était décidément immortel. Elle-même avait échappé à bien des choses, et elle se félicitait d'être encore en vie, même si sa récente libération tenait du scénario le plus improbable qu'elle eût pu concevoir. Même dans ses rêves les plus fous, elle n'aurait pas pu songer à pareil dénouement. Elle ferma les yeux, pour mieux réfléchir, et laissa ses pensées vagabonder. Tout cela ne tenait pas debout. Lyra ne pouvait décemment pas lui faire confiance, et s'attacher ses services ? Elle-même ne pouvait pas accepter de travailler pour la Reine du Rhûn, celle-là même qui l'avait fait emprisonner ? Et pourtant, c'était bien le cas. Elle revit le visage de la souveraine, revécut leur conversation dans les geôles de Blankânimad. Ce n'était tout simplement pas possible…

- Dame Nevä ?

Elle ouvrit les yeux brusquement, sans se rendre compte qu'elle s'était endormie. En dépit de l'inconfort de cette simple chaise, elle avait réussi à s'assoupir. Ce n'était pas un vrai sommeil réparateur, mais bien un de ceux où l'esprit est le plus actif, et où on émerge en jurant qu'on n'avait fait que fermer les yeux quelques instants. Elle épargna cette excuse à son interlocuteur, et se contenta de glisser :

- Pardon, je ne t'avais pas entendu rentrer. Et appelle-moi Nevä, s'il-te-plaît.

Le jeune homme sourit paisiblement. Ses fossettes se creusèrent, étirant légèrement les symboles tatoués à même sa joue. Il en avait quatre. Quatre marques, qui signifiaient qu'il avait appartenu à quatre propriétaires différents au cours de sa jeune vie. Et maintenant, il était libre. L'affranchissement était une chose assez rare à Albyor, mais elle pouvait arriver. Soit un esclave était libéré par la bonté de son maître, mais Nevä n'en avait jamais rencontré aucun, soit il gagnait sa liberté en rendant un service exceptionnel, généralement à portée militaire. C'était une pratique encore moins courante que la première alternative, étant donné que les armées du Rhûn n'avaient pas besoin d'engager d'auxiliaires esclaves dans les guerres qu'elle menait contre les rebelles – et de toute façon, la présence de non-libres dans les rangs était en général mal vue par les autres corps d'armée. Celui-ci avait été affranchi dans le premier cas, car son maître en avait décidé ainsi. En vérité, cela répondait à un calcul très habile, et le maître en question avait accordé sa liberté à son esclave le plus intelligent, pour lui confier une partie de la gestion de ses affaires courantes. En l'associant à son travail, et en gardant ce rapport de domination qui devenait celui d'employeur tout puissant à employé démuni, il ne perdait pas trop au change. La principale différence était qu'il lui payait un salaire, et que l'esclave en question avait une habitation à part. Habitation dans laquelle il avait accueilli Nevä.

La jeune femme n'avait pas eu beaucoup de mal à le localiser, et à entrer en contact avec lui. Les affranchis n'étaient pas nombreux à Albyor – la plupart préférant fuir la région, et habiter soit à l'étranger, soit dans des coins du Rhûn qui avaient une conception de l'esclavage moins brutale que dans la Cité Noire. Il avait été assez simple d'en faire une liste, et elle n'avait eu qu'à choisir celui qui lui paraissait être le plus à même de l'aider. Kumkun, car c'était son nom, avait donc reçu un beau matin une lettre mystérieuse lui demandant de se rendre à l'extérieur de la ville pour y rencontrer secrètement quelqu'un. Il s'était d'abord méfié, et il n'avait pas voulu faire d'histoires, mais il savait que des réseaux d'anciens esclaves existaient, et qu'ils essayaient de soutenir les leurs qui parvenaient à s'échapper, ou bien ceux qui retrouvaient la liberté légalement, mais qui devaient repartir de zéro. Il y avait une forme de solidarité, que tous ne respectaient pas, bien évidemment, mais que beaucoup s'efforçaient de faire valoir. Par reconnaissance envers ceux qui avaient pu les aider, le cas échéant, ou parce qu'ils se sentaient coupables d'être libres et de vivre confortablement, alors que tant d'autres vivaient dans la misère et l'asservissement. Kumkun s'était rendu sur place, et avait alors fait la rencontre de Nevä. Il ne pouvait pas ne pas la connaître, naturellement. Alors qu'elle était perdue dans ses pensées, à se remémorer le moment de leur rencontre, et son visage lorsqu'il avait compris qui elle était en réalité, il se dirigea vers la cuisine en répondant distraitement :

- Je ne pourrai jamais vous tutoyer, Dame Nevä. Ni vous appeler simplement par votre nom. Je veux dire… Vous êtes tout de même…

- Je sais qui je suis, Kumkun, dit-elle en agitant négligemment la main. Je préférerais ne pas avoir à ce qu'on me le rappelle sans arrêt, c'est tout.

Il ne se formalisa pas de son ton un peu sec – il connaissait bien pire sous l'égide de son maître actuel, qu'il devait appeler « employeur » pour faire bien – et s'empressa de lui servir un bon repas chaud. Elle mourait de faim, très honnêtement, et cela l'apaisa quelque peu de sentir la bonne odeur s'échappant de la marmite, puis du plat qu'il lui tendit. Elle avait l'habitude qu'on lui servît ses repas, mais généralement c'étaient des gardes en uniforme qui venaient lui apporter une bouillie infecte et très nourrissante. Être servie par un homme qui y consentait de son plein gré, et qui en plus lui cuisinait quelque chose qui avait du goût… c'était tout à fait nouveau. Elle avait insisté longtemps pour l'aider, pour participer d'une quelconque manière, mais il s'était montré catégorique et inflexible :

- J'aimerais pouvoir être libre de mes choix, Dame Nevä, avait-il dit. Et mon choix, que je fais en toute liberté, est de vous traiter comme mon invitée tant qu'il vous plaira. Je vous en prie, ne m'ôtez pas ce privilège.

Elle avait été contrainte de céder à ses arguments, davantage persuadée par ses intentions pures que convaincue par la logique de son raisonnement. Elle ne souhaitait pas être mise sur un piédestal, et elle se sentait incroyablement mal à l'aise. Mais lui était heureux de la servir, et il avait l'impression d'avoir fait un choix crucial et décisif dans sa vie. Pour la première fois de son existence – il était en effet né sous cette condition – il pouvait décider librement d'offrir ses services à quelqu'un. Elle aurait voulu qu'il vît les choses comme elle, mais il n'en était pas encore à ce stade, et il lui faudrait encore du temps avant de franchir le palier supérieur. Celui où il serait son propre maître. Mais en attendant, elle devait ronger son frein, et le laisser être aux petits soins avec elle, ce qu'il avait l'air de prendre comme le plus grand de tous les honneurs. Il répondit légèrement :

- Bien sûr, bien sûr, vous savez qui vous êtes. Mais personne ne doit oublier ce que vous avez fait. Tenez, voici du pain. Il est un peu sec.

Elle haussa les épaules. Du pain sec, elle en avait connu dans sa vie, et elle n'allait pas s'emporter pour si peu. Elle s'était si longtemps contentée de survivre plutôt que de vivre qu'elle n'était même plus en mesure de se montrer exigeante. Pas même pour des fondamentaux. Se fendant d'un « merci » qu'elle essaya vainement de rendre chaleureux, elle commença à manger avec appétit, devant le regard admiratif de l'affranchi qui prit place à sa droite. Il ne mangeait pas, et pendant un instant elle suspecta qu'il se privât pour qu'elle prît des forces. Sa cuillère interrompit son voyage entre le plat et sa bouche, et elle lui jeta un regard si éloquent et si intense qu'il leva les mains, s'excusant presque :

- Je n'ai pas faim, je vous assure.

Elle laissa une seconde passer, comme pour s'assurer qu'il disait la vérité, mais elle ne lut que la vérité dans son regard. Nevä savait qu'il ne pouvait pas lui mentir, pas à elle. Elle se remit donc à manger, fermant les yeux en savourant l'extase de sentir sur sa langue quelque chose qu'elle ne pouvait qualifier autrement que de délicieux. Plutôt que de se ruer sur chaque bouchée avec empressement, elle prenait son temps, se délectant, mesurant son envie pour mieux prolonger son bonheur. Ces petits rien lui avaient terriblement manqué, maintenant qu'elle s'en rendait compte, et l'idée même de retourner derrière les barreaux lui était insupportable. Elle préférait encore mourir. Elle ouvrit les yeux, et la première chose qu'elle vit fut le sourire de l'affranchi, qui la dévisageait toujours :

- Quoi ? Lâcha-t-elle.

- Je suis désolé, madame. C'est simplement que vous avez l'air d'apprécier ce modeste repas. J'en suis honoré.

Elle grogna quelque chose, et changea de sujet. Elle venait à peine d'arriver, mais Kumkun avait déjà appris une chose importante auprès de la femme qu'il hébergeait : il ne fallait pas parler de sa mission sauf lorsqu'elle même abordait le sujet. Elle était souvent absorbée dans ses réflexions, le regard dans le vide, absolument immobile. La moindre question, la moindre réflexion, pouvait bouleverser considérablement le plan qu'elle devait être en train de concocter, ou jeter à terre l'idée qu'elle était en train d'édifier. Elle l'avait repris quelquefois, au début, et il avait bien compris la leçon. Désormais, il attendait patiemment qu'elle ouvrit la conversation pour rebondir dessus. Ce qu'elle fit, comme pour chasser les étoiles qui brillaient dans ses yeux quand il la regardait :

- Ce n'est que moi, Kumkun… Mais parlons d'autre chose. Est-ce que tu as pu obtenir les renseignements qu'il me fallait ?

Le jeune homme sourit :

- Oui, Dame Nevä, j'ai trouvé le temps de me renseigner sans éveiller l'attention. Le grand procès de Melkor a beaucoup troublé la population, mais personne n'a pris de mesures pour s'opposer à lui. Ni le gouverneur, ni les nobles de la ville. J'ai eu beau demander, personne ne m'a parlé d'une seule rumeur. Chacun essaie de faire profil bas, on dirait…

Quand elle réfléchissait, elle avait l'habitude de mordiller son pouce, et elle demeura un instant dans cette position, analysant ce qu'elle venait d'entendre. Elle essayait de se faire un schéma précis de la situation dans sa tête, incorporant ces nouvelles données pour l'enrichir de nouveaux détails. Albyor était donc entièrement sous contrôle, et ses habitants, sans doute plus terrifiés que réellement convaincus par les motifs du Grand Prêtre, ne faisaient rien pour l'en empêcher. Quand elle avait entendu parler du procès de l'Ogdar, Nevä avait compris pourquoi la Reine était si préoccupée par la question. D'ordinaire, les Melkorites se contentaient de faire couler le sang des esclaves pour contenter leur sombre maître. S'ils décidaient maintenant de faire couler celui des hommes et femmes libres, leur soif inextinguible ne trouverait de fin que lorsque Jawaharlal aurait posé son postérieur sacré sur le trône, et assuré sa domination sur l'ensemble du Rhûn. Son ambition à peine cachée, que Lyra ne devait que deviner de là où elle se trouvait, appelait les ennemis d'hier à s'allier aujourd'hui pour contrer cette nouvelle menace.

- Personne ne veut se retrouver sur la prochaine liste de condamnés, c'est certain. J'aurais tout de même aimé trouver des gens qui soient en désaccord avec tout ça…

- Il y a des désaccords, Dame Nevä. Peu, et peu actifs. On m'a raconté que certains nobles avaient quitté la ville, ou bien projetaient de le faire. Mais personne n'a voulu me donner de nom.

Elle hocha la tête, très intéressée par cette information :

- De toute évidence, les rats quittent le navire. Ceux qui peuvent supporter les crimes des hommes de Melkor, ou ceux qui y trouvent leur compte, restent à Albyor pour préserver leurs intérêts. Les autres fuient et gagnent du temps. Aucun d'entre eux n'est prêt à se battre…

Elle parlait presque pour elle-même, et dans son ton on lisait un certain mépris. Oui, elle méprisait ces hommes qui se paraient de vertus nobles, du courage et de l'honneur, mais qui en définitive se laissaient marcher dessus par un fanatique au corps en décomposition, simplement parce qu'il les menaçait. Ils avaient beaucoup à perdre dans l'histoire, certes, mais cela valait-il plus que la vie ? Dans ces conditions n'étaient-ils pas tous dans le même radeau ? Esclaves, hommes libres, nobles… tout s'arrêtait à leur dernier soupir, et cela quelle que fût la façon dont il advenait. Elle aurait aimé pouvoir compter sur un peu de soutien de leur part, même si elle savait que celui-ci serait difficile à obtenir. Elle aurait aimé ne pas être seule dans cette entreprise. Seule avec si peu de moyens, et si peu d'alliés. Le seul sur lequel elle pouvait compter pour l'instant, toutefois, était toujours là, et il attendait ses prochaines directives, convaincu qu'elle avait un plan génial. Elle aurait aimé pouvoir le rassurer, mais se contenta de faire illusion. C'était tout ce qu'elle pouvait faire :

- Nous sommes seuls, mais nous pouvons toujours agir. Kumkun, je veux que tu creuses cette histoire de nobles qui sont en désaccord avec sa politique. Ils attendent peut-être un signe pour se rallier. Essaie de me trouver quelques noms, quelques informations intéressantes. Il y a peut-être une personne qui pourra nous aider. Pour le reste, as-tu réussi à trouver un homme disposé à me faire entrer ?

Kumkun acquiesça :

- Il est d'accord. C'est un esclave également, et il craignait beaucoup pour sa vie, mais j'ai réussi à le convaincre de ne pas nous trahir. Je crois qu'il tiendra parole. Mais êtes-vous sûre que ce soit une bonne idée, madame ?

Elle posa une main sur son épaule, et il put sentir par ce simple geste à quel point elle était déterminée. Elle se rapprocha de lui, comme pour lui glisser sur le ton de la confidence :

- Nous ne pouvons compter sur personne pour l'heure, mais cet esclave est notre meilleur espoir. Je prendrai toutes les dispositions, et je serai très prudente. Crois-moi, je ne retournerai pas de nouveau dans une cage.

Ses lèvres s'étirèrent, mais il ne parvint pas vraiment à sourire. C'était un rictus effrayé, comme celui que l'on adresse à un proche qui s'apprête à partir à la guerre, et dont les derniers mots se veulent rassurants. Il essaie de maintenir l'illusion lui aussi, de lui montrer qu'il croit en elle et en ses chances de réussir. A dire vrai, ce n'est pas d'elle qu'il doute. Il est plutôt inquiet par ce qu'elle envisage de faire : entrer dans le Temple Sharaman…

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