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Sujet: Des jours avec et des jours sans...
Ryad Assad

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Rechercher dans: Les Maisons de Guérison   Tag molosse sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Des jours avec et des jours sans...    Tag molosse sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 21 Mar 2015 - 0:20
Il y eut un fracas assourdissant lorsque le géant s'écroula sur le sol, pulvérisant sous son poids un lit vidé de son occupant, qui avait eu la bonne idée de rouler sur le côté pour s'éloigner du combat acharné qui se déroulait à quelques mètres. Un nuage de poussière s'échappa du sommier ancestral, désormais fendu en deux comme s'il ne s'était agi que d'une brindille rompue entre les mains d'un enfant. L'assassin porta les deux mains à son visage, et en les retirant constata qu'elles étaient couvertes de sang. Son sang. En donnant le spectaculaire coup de tête qui avait propulsé son adversaire improvisé au sol, hors combat, il s'était ouvert l'arcade et s'était écrasé le nez. Ouvrant grand la bouche pour prendre une respiration qui n'aurait pas un goût métallique, il se retourna en chancelant sur ses pieds, et chercha du regard sa cible. La compagne du Vice-Roi. Ses yeux furent attirés tout d'abord par le second duel qui se livrait, et qui opposait son compagnon à cet étrange garde du corps qui était sorti de nulle part, et qui paraissait constituer un adversaire plus redoutable que les deux gardes. S'il l'avait voulu, il aurait pu venir prêter main-forte à son compagnon, qui se déchaînait sur l'autre lutteur, mais la mission passait avant tout. Avant tout. Il balaya la pièce du regard, s'attendant presque à la voir fuir au loin, escortée par des serviteurs empressés de la faire disparaître dans les couloirs de la Maison de Guérison, où ils pourraient la cacher suffisamment longtemps, assez pour que les gardes arrivassent et missent un terme à l'échauffourée. Mais elle n'était pas là. Elle n'était pas non plus parmi les pathétiques civils terrorisés, recroquevillés contre les murs de la pièce, comme si en se tenant le plus loin possible de la mêlée, ils pouvaient espérer y échapper. Il finit par la découvrir, penchée sur le corps ensanglanté de son soldat qui cherchait à lui dire quelque chose. Rapidement, il s'évanouit entre ses bras, et elle se dépêcha de bloquer l'hémorragie qui risquait de l'emporter. Ainsi affairée, elle ne le voyait pas venir, lui qui se déplaçait silencieusement, pile dans son angle mort.

Avec la sournoiserie d'un serpent s'enroulant autour de sa proie, et la violence d'un grand duc refermant ses serres sur une musaraigne, il se saisit du cou gracile d'Aelyn entre ses deux mains couvertes de sang, et commença à serrer de toutes ses forces. Il la sentit se raidir immédiatement, et il appuya de toutes ses forces pour la forcer à demeurer à genoux, l'empêcher de se relever pour se débattre plus efficacement. Elle tendit ses doigts pour essayer de le forcer à desserrer son étreinte létale, mais le sang poisseux rendait sa prise intenable, sa lutte inutile, et sa mort inévitable. Il voyait son visage, convaincu que son étourdissement réduisait assez son champ de vision pour qu'elle ne fût pas en mesure de l'observer en retour. Il se délectait de voir ses traits bleuir à vue d'œil, et il imaginait déjà la trace de strangulation odieuse que ses mains laisseraient sur son cadavre lorsqu'il la lâcherait enfin, lorsqu'elle retomberait comme une carcasse inerte et sans vie. Nul cri, nulle supplique ne franchirait les lèvres, même s'il était évident que rien de toute cela n'aurait pu la sauver de toute manière. Il lui aurait fallu une réaction prodigieusement inattendue, ou une aide inespérée, pour se sortir de ce mauvais pas. Probablement née sous la bénédiction des Valar, Aelyn bénéficia des deux.

L'assassin esquiva maladroitement une attaque de la jeune femme, qui passa à quelques centimètres seulement de son œil. Il vit distinctement le clou passer, comme au ralenti, devant son visage. Cet instant de déconcentration ne lui permit pas de voir venir le second danger. La bête. Un bras puissant, aussi large que ses cuisses, s'abattit sur ses avant-bras tendus à l'extrême. Ses os ne se brisèrent pas sous l'impact, mais la violence de l'assaut lui fit lâcher prise immédiatement, alors qu'il tournait la tête pour identifier cette nouvelle menace. Tout ce qu'il vit fut une masse de cheveux blancs, avant qu'un front dur comme la pierre vînt s'abattre sur son nez déjà meurtri. Craquement il y eût cette fois, et le tueur s'écroula sur le sol, les bras vidés de force, les doigts recroquevillés comme les pattes d'une araignée décédée. Il roula sur le côté, bavant et saignant comme jamais, essayant de ramper pour se mettre hors de portée, tendant les mains pour trouver à tâtons de quoi se défendre. Bientôt, une main se referma sur sa nuque, une autre le saisit par la ceinture, avant qu'une force stupéfiante le soulevât du sol. Avec un ahanement bestial, le sauveur providentiel d'Aelyn hissa son adversaire à deux mètres cinquante du sol, avant de le projeter en travers de la pièce, comme un vulgaire sac de grain. Le malandrin percuta le sol avec un bruit sourd, rebondit plusieurs fois, avant de passer la porte des Maisons de Guérison. Son corps, glissant sur le sol parfaitement lisse, se mit à dévaler les marches, échappant à la vue de tous les spectateurs du pugilat qui ne purent connaître son sort.

Aelyn était là, agenouillée par terre, terrorisée et tétanisée. Femme du Rohan, elle avait connu des temps difficiles, mais probablement qu'elle n'avait jamais été confrontée à une telle sauvagerie. Pas contre sa personne tout du moins. Passée à deux doigts de la mort, elle n'avait fait que troquer un bourreau pour un autre. En effet, son sauveur providentiel, qui pendant une brève seconde avait gardé un œil sur la porte pour s'assurer que le tueur ne remonterait pas, se retourna vers elle avec dans le regard une lueur inquiétante. Il n'était pas là pour prendre soin d'elle, ni même pour s'assurer qu'elle irait bien. Il était simplement là pour être sûr d'être celui qui porterait le coup fatal, quitte à devoir casser en deux ses concurrents, broyer ses rivaux, balayer ses ennemis. Ayant brillamment réussi cette étape, il s'estimait désormais en droit de récolter la vie de la jeune femme, qui était après tout la seule raison de sa présence en ces lieux. Elle ne le regardait pas, elle était trop occupée à reprendre son souffle et ses esprits. D'ici, il pouvait entendre sa respiration sifflante, percevoir les rougeurs sur le côté de son cou là où le misérable l'avait serrée. Lui avait décidé de lui accorder une mort plus rapide. Il lui briserait la nuque proprement, sobrement, sans faire de zèle. Son objectif était tout autre, et cette fille n'était qu'un moyen d'y parvenir… Il ne prendrait aucun plaisir à la tuer, il le faisait parce qu'il le devait.

Alors qu'il observait pensivement sa future victime, s'accordant une seconde de réflexion pour analyser la situation, le chevalier qui se chargeait de sa protection rapprochée arriva en trombe pour s'enquérir de son état de santé. Elle était surtout choquée, même si l'agression physique laisserait des traces visibles pendant encor e un bon moment. L'homme aux cheveux bruns, qui paraissait ne pas être un vulgaire soldat du peuple, mais bien un homme d'un certain rang, apparut immédiatement comme un militaire davantage que comme un gentilhomme. En effet, au lieu de faire appeler des guérisseurs, il avait préféré relever Aelyn – sans se soucier des menus détails, de sa faiblesse ou de sa crainte – pour penser immédiatement à la mettre à l'abri. Cette décision était-elle motivée par une logique affûtée, ou par un instinct redoutable ? Impossible à dire. Toutefois, quand son regard se porta autour de lui, et qu'il plongea dans les yeux du titan, il comprit que l'affrontement ne faisait que commencer. Son cri fit sursauter tout le monde, comme si la foudre s'était soudainement abattue au milieu d'eux. Seuls les deux guerriers s'observaient intensément, comprenant que l'heure du duel était arrivée…

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Molosse fit un pas en avant, et la terre se mit à trembler. Sa mâchoire carrée dissimulée derrière son immense barbe blanche se serra à l'approche du combat à venir. Sa musculature saillante était tout bonnement prodigieuse, et nul n'aurait voulu être son ennemi et se trouver à moins de cinq mètres de lui. Erco Skaline ne pouvait plus souhaiter cela désormais que son adversaire venait de rompre la distance. S'ils avaient chacun eu une épée, le duel aurait pu être beaucoup plus équitable. L'ancien Comte d'Esgaroth, désormais Ambassadeur, était un homme de guerre, habitué aux champs de bataille. Il aurait facilement pu tenir tête à un homme deux fois plus grand, s'il avait eu la certitude que le moindre de ses coups allait se montrer décisif. A n'en pas douter, son expérience faisait de lui un bretteur efficace, et il aurait probablement pu relever le défi qui lui était proposé. Toutefois, avec ses seuls poings comme toute défense, il ne pouvait pas espérer grand-chose. Il avait déjà donné beaucoup d'énergie pour venir à bout du premier adversaire, et celui qui se présentait désormais paraissait être bien plus dangereux encore.

Sans prévenir, Molosse s'élança en courant droit vers Aelyn, à qui il rendait sans doute près de deux cent livres. Nul doute que s'il arrivait jusqu'à elle, il l'écraserait sous sa botte sans même y prêter gare. Erco s'interposa, poussant la femme qu'il devait protéger sur le côté. Toutefois, le géant ne s'arrêta pas, conscient que l'opportunité qui s'offrait à lui ne se représenterait pas de sitôt. Rugissant comme une bête, il plongea en direction du chevalier et le percuta de tout son poids, l'emportant avec lui dans sa chute. Le bruit du choc attesta de la violence de l'impact, et les deux adversaire roulèrent sur le pavé des Maisons de Guérison, quelque peu sonnés. Se redressant le premier, Molosse brandit ses poings massifs, et les balança sans grande cohérence, mais avec une brutalité sans nom. Il écrasait littéralement Erco, trouvant peu à peu la faille dans sa défense. L'ancien Comte, plus petit et plus agile, évita un crochet du gauche qui lui aurait sans doute arraché la tête des épaules, et plaqua Molosse à la taille, essayant de le faire reculer. Ce dernier, surpris par la manœuvre, lança un violent coup de coude dans le dos du chevalier, manquant sa nuque de quelques centimètres, avant de lui balancer un coup de genou en pleine poitrine.

Cette estocade donna l'avantage au monstrueux lutteur. Plus grand, plus fort, plus lourd, plus endurant et plus efficace, il avait pour lui tous les avantages. Dans ce combat de chiens, il était le plus gâté par la nature, et le déséquilibre était flagrant. Plié en deux, Erco essayait de reprendre son souffle, peut-être déjà conscient qu'il ne gagnerait pas ce combat. Pourtant, il était toujours là, au lieu de fuir pour sa vie. Molosse comprit trop tard pourquoi, lorsqu'il entendit derrière lui des appels, des hurlements, des bruits métalliques qui venaient dans sa direction. Les gardes de Minas Tirith étaient arrivés, et ils passeraient par le fil de l'épée quiconque leur résisterait. Le mastodonte n'avait que quelques secondes pour réfléchir, et prendre une décision. Aelyn était hors de portée, désormais, et il n'aurait jamais le temps de l'éliminer et ensuite de s'échapper. Son adversaire du moment, bien qu'affaibli, se montrerait encore un adversaire valeureux, et il n'avait aucune chance de pouvoir se débarrasser de lui rapidement. Il n'avait pas beaucoup de solutions, sinon prendre la fuite et considérer qu'il avait fait de son mieux. Les deux hommes se firent face à nouveau, comme pour graver leurs visages respectifs dans leur mémoire, avant que le tueur prît la fuite par une issue de l'autre côté du bâtiment, là où ne se trouvaient pas les gardes. En quelques secondes, il disparut, alors que l'arrivée des militaires dans la pièce plongeait les Maisons de Guérison dans un état d'affolement et de panique difficile à décrire…

C'était la fin de ce duel, et le début des interrogations. Qui n'avait pas de questions après ce qu'il venait de se passer ?

#Molosse
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