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-Un autre moyen de paiement vous dites...je sers le peuple des enfants d’Aulë et je ne divulgue jamais des informations qui pourraient nuire à son bien-être. C’est pour ça que je préfère fournir des renseignements à ceux qui disposent d’une Amitié Naine. D’un symbole qui prouve qu’ils sont considérés comme dignes de confiance par un des grands Seigneurs Nains. Une pierre runique du roi Thorik, fils de Krohr. Une croix de fer de Hadhod, Seigneur de la Moria. La tablette de fer de Zulg-Ai-Gathol ou une chevalière en ambre de Toner Ghomenar, seigneur de Tronjheim. Mais vous ne disposez d’aucun de ces objets précieux, n’est-ce pas maître éclaireur ?


Olain regarda Daramir pendant un long instant. Non, malheureusement pour lui, l’éclaireur ne pouvait pas se vanter d’être dans les bonnes grâces d’un des grands seigneurs des royaumes nains, malgré ses actes de bravoure.

-Mais nous sommes en guerre, contre des ennemis qui ne désirent qu’une chose ; semer la destruction et éradiquer le peuple des naugrims. Ce n’est pas le moment de dissimuler des informations, surtout celles qui pourraient aider notre cause.  Je vous donnerai des renseignements, mais en échange, vous me devrez une faveur. Un jour, dans une semaine, un mois ou dix ans, quelqu’un viendra vous chercher et vous montrera cette rune. Retenez-la bien.


Maître Olain dessina un symbole dans la terre éclairée par les flammes du feu de camp.



-Il vous donnera une mission à effectuer et vous l’effectuerez, sans poser des questions, sans hésitation. Ne me regardez pas comme ça. Je suis un serviteur du royaume des nains, et aucune des actions que je vous demanderai de faire ne nuira à notre peuple.


Daramir n’avait pas vraiment d’autre choix que d’accepter ; il n’avait aucune autre monnaie d’échange qui pourrait intéresser son interlocuteur. Une fois le marché conclu, Olain se pencha au dessus des flammes et dit à l’éclaireur :

-Vous voulez savoir ce qui se trame dans le royaume...la guerre dure depuis plusieurs mois et les gobelins se sont avérés plus tenaces qu’on aurait pu croire. Dans d’autres circonstances, ce serait peut-être le moment pour un cessez-le-feu, car nous avons réussi à reprendre plus de territoires qu’on en avait avant le début des hostilités. Mais dans cette guerre, il ne s’agit pas juste de gagner du terrain...pendant les années de coma du roi Krohr, le père de Thorik, le royaume a perdu de son importance, et les différentes cités naines sont devenues quasi-indépendantes. Cette reconquête nous réunit à nouveau sous une autre bannière. Si Thorik réussit à vaincre Baltog et ses gobelins, en dirigeant une coalition des peuples du Rhovanion et des nains venus de toutes nos cités, cela fera de lui un des monarques les plus importants de la Terre du Milieu. Après tout, le roi Gudmund, notre allié proche, est le beau-père du roi Aldarion d’Arnor...La guerre doit donc continuer, même si elle est coûteuse. Pour rétablir la gloire de notre peuple. Ce n’est pas non plus le moment de montrer la faiblesse...Thorik a beaucoup de partisans, mais il a aussi ses ennemis. Les Monts de Fer tiennent à leur autonomie et vont jusqu’à commercer avec les marchands du royaume oriental de Rhûn. Tandis que la capture ou mort du seigneur Hadhod Croix-de-Fer a privé le roi d’un de ses plus fidèles généraux et conseillers. Il y a d’autres seigneurs influents en Moria qui ne sont pas satisfaits de la décision de Thorik de faire d’Erebor sa capitale...Le roi est à la croisée des chemins ; l’un mène vers la gloire, l’autre vers les abysses. Il lui faut des alliés fidèles pour l’épauler dans cette épreuve.


Olain regarda Daramir dans les yeux pendant un long moment avant de continuer :

-Quant à des informations utiles pour un éclaireur...nous nous rapprochons du front, et vous pouvez être certain que Baltog est informé de chacun de nos mouvements, ce qui représente un réel problème. Les gobelins sont peut-être défavorisés en journée, mais la nuit leur appartient, et ils ont apprivoisé l’obscurité beaucoup mieux que notre peuple. Empêcher les éclaireurs de Baltog d’espionner nos mouvements serait d’une grande aide pour la coalition, mais ce ne sera pas chose facile...je pense que Baltog a envoyé sa meilleure unité pour cette tâche. Ils sont surnommés...les Renifleurs. Presque aveugles, ils n’ont besoin d’aucune lumière pour se déplacer, et disposent d’un excellent sens de perception. Ils seront capables d’estimer la taille de notre armée, la vitesse de notre déplacement et bien d’autres choses encore...Les Renifleurs sont très difficiles à débusquer, mais ils agissent principalement pendant les nuits sans lune, comme celle qui arrivera demain...

Le nain qui se trouvait à l'extérieur de l'auberge improvisée observait les silhouettes sombres des montagnes se dressant sous la voûte céleste étoilée. Dans sa main, il tenait une coupe de vin dalite. La solitude ne semblait pas le déranger, ce qui n'empêcha pas Daramir de venir l'interpeller.

Il observa l'éclaireur pendant un long moment, sans rien dire. Daramir, qui avait l'habitude de passer inaperçu, dut sans doute se sentir mal à l'aise en étant observé de la sorte, comme si son interlocuteur jugeait chacun des trous dans sa tunique en cuir. Finalement, le naugrim répondit:

-Oui, je suis Olain, fils d'Oni.

Difficile à dire si c'était la formule de politesse utilisée par Daramir ou bien quelque chose dans ses yeux perçants, mais il semblait avoir passé le premier test; Olain était prêt à lui parler.

-Oui, ce n'est pas le meilleur endroit pour ce genre de conversation. Le vin fait surnager les secrets.

Sur ces mots, Olain déversa le contenu restant de sa coupe sur le sol.

-Suivez-moi.

Les deux nains traversèrent le campement, s'éloignant de son centre bruyant et des tentes colorées des guerriers de Dale. Ils marchaient à présent dans l'obscurité quasi-totale, seuls quelques feux de camp allumés éclairaient de temps à autre les silhouettes des deux naugrim. Ils finirent par s'arrêter devant une tente ovale de bonne qualité, mais discrète en comparaison à celles des hommes du roi Gudmund.

Olain utilisa une branche pour remuer les cendres du petit feu qui se trouvait devant la tente, ravivant ainsi quelques braises. Après quelques instants, des flammes timides se mirent à danser sur le bois. Le nain s'assit par terre, les jambes croisées, et invita son compagnon à faire pareil.

-Avant toute chose, dites-moi votre nom, guerrier.

Une fois les présentations faites, il rajouta:

-Alors, vous souhaitez parler information. Voulez-vous en donner, échanger, acquérir? Dites-moi qu'est-ce qui vous amène ici.

Zone d'influence :Territoire nains

Monnaie d'échange : Amitié naine

Olaìn fils d'Oni est un nain atypique. Issu d'une famille plus ou moins noble et plus ou moins riche, il est à l'abri du besoin. L'usage voudrait qu'un nain dans sa situation se passionne de guerre, de hache, de bière ou de minage. Cependant, Olaìn n'aime aucun de ces passe-temps usuel pour les gens de sa race.

Feu Oni, son vieux père, tenta désespérément de briser l'ennui profond dans lequel s'enfonçait son jeune fils.Malheureusement il ne digérait pas la bière ( ce qui lui provoquait des flatulences monstrueuses), se montrait assez maladroit une hache à la main et détestait l'humidité des galeries de la mine.

Olaìn possédait néanmoins un intérêt marqué pour la politique et plus particulièrement pour une chose qui parvenait à allumer une étincelle dans ses yeux : les secrets. Ce qui n'était au départ qu'un hobby devint une véritable passion avant de se transformer en métier.

Avec la bénédiction des Seigneurs Nains, il parcourt les différentes colonies de son peuple à l'écoute du moindre ragot, de la moindre bribe d'information. Armé de celles-ci, il les troque contre d'autres infos qu'il fini par vendre au nain le plus offrant.

Si Olaìn est un nain étrange, regardé avec méfiance par ses congénères, il n'en reste pas moins terriblement loyal à son peuple. Jamais il ne lui portera préjudice en divulguant des secrets qui auraient du rester ignorés.

Néanmoins (qui n'est pas le PJ nain de Calion), si vous arrivez à le convaincre de la confiance que le peuple nain vous accorde ou de l'intérêt de ce que pourriez faire en échange d'une information, il pourrait vous abandonner quelques secrets mineurs. Un seul conseil : ne tentez pas de le séduire avec une bière.