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Sujet: Il est encore temps d'implorer le pardon de Melkor
Mardil

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Rechercher dans: La Ville Haute   Tag tagid sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Il est encore temps d'implorer le pardon de Melkor    Tag tagid sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 21 Juin 2015 - 11:48
Tag tagid sur Bienvenue à Minas Tirith ! Tagif_10

L’intérieur de la demeure des Ursal était des plus coquet. Partout où son regard se posait, Tagif ne voyait que tapis de qualité et meubles qui témoignaient d’un goût exquis sans pour autant être ostentatoire. La famille faisait parti des riches marchands d’Albyor même si leurs rentrées d’argent ne venaient pas du commerce des esclaves mais de celui des chevaux. Le patriarche de la famille était marginalisé car il avait passé plusieurs années au Rohan et qu’il avait même épousé une étrangère. Cependant leurs chevaux étaient les meilleurs de la région, voire même de Rhûn. Ils avaient croisé les destriers qu’ils avaient ramenés du Rohan avec la race que l’on trouvait habituellement à Albyor. Le résultat était plus que prometteur et les plus fortunés étaient prêts à débourser beaucoup d’argent pour obtenir l’un de leurs chevaux.

Fjara, leur fille et l’une des meilleures amies de Tagif, était d’ailleurs née au Rohan. Tagif savait bien que Oreg, son époux, désapprouvait ses visites à Fjara mais elle n’en avait cure. Cela faisait longtemps qu’elle n’éprouvait plus pour lui qu’une profonde lassitude pas totalement exempte d’une certaine tendresse. Il était un homme doux et gentil (certaines mauvaises langues auraient dit un peu simple) mais la seule chose qui l’intéressait vraiment (et pour laquelle il avait du talent) était l’administration des mines d’or dont il avait la charge.

Enfin, elle devrait s’estimer satisfaite. Il était aussi un bon père et il lui laissait beaucoup de libertés. Comme elle avait tendance à s’ennuyer dans leur propriété et qu’Oreg ne pouvait pas s’absenter bien longtemps (étant le chef du clan), elle avait la possibilité de se rendre régulièrement à Albyor, qui n’était qu’à deux jours de leur domaine. Elle en profitait, non seulement pour voir ses amies telle Fjara mais aussi pour rendre visite à son grand-père, qui n’était autre que le gouverneur de la cité. Ses propres parents étaient morts alors qu’elle était encore jeune et le vieil homme l’avait pratiquement élevée. Elle avait beaucoup de tendresse pour lui et tenait à lui rendre visite aussi souvent qu’elle le pouvait (et lui amener ses arrières petits enfants par la même occasion).

Cette fois-ci, seuls son mari et elle avaient fait le déplacement, laissant leurs deux enfants à leurs précepteurs et sous la surveillance de leur oncle, Phidrû, le frère cadet d’Oreg qui gérait aussi les affaires courantes du clan au nom de son frère. Oreg devait négocier un gros contrat dans la cité et Tagif avait décidé d’aller rendre visite à sa vieille amie. Une légère odeur d’encens flottait dans l’air, provenant d’un autel situé dans un angle de la pièce. Elle ne reconnut pas la divinité dont la statuette ornait l’autel. Ce n’était pas lié à un culte régional, de cela elle était sure. Et, bien entendu, il ne s’agissait pas non plus du culte melkorite.

Repérant son regard en coin, Fjara décida d’éclairer sa lanterne.

- C’est Yavanna, la déesse de toutes les choses vivantes. J’espère pouvoir concevoir un enfant bientôt.

- Et tu penses que tes prières vont te rendre plus fertile ?


Tagif ne faisait pas mystère de son incrédulité. Si, en public, elle se conformait aux rites mekorites d’usage, elle ne pensait pas qu’une quelconque divinité existât. Pour elle, ce n’était qu’une façon qu’avaient les gens de se dédouaner lorsque les choses ne se passaient pas comme ils le voulaient. Il était plus facile de prier que de faire en sorte de s’en sortir par soi-même. Elle partageait en cela l’avis de sa belle-mère, même si elle préférait éviter les faces à faces avec cette dernière… comme tout un chacun d’ailleurs.

Elle n’avait reçu aucune nouvelle d’Esiria depuis qu’elle s’était rendue au nouvel avant-poste dans le nord du pays. Tagif ne se sentait jamais vraiment rassurée en sa présence mais elle avait une grande admiration pour elle. Elle ne savait pas même si elle l’appréciait mais elle avait confiance en son jugement. Tagif avait toujours été respectée à Albyor, du fait des fonctions qu’occupait son grand-père mais, depuis qu’elle avait épousé Oreg, les gens faisaient tout pour éviter de la contredire. Esiria était bien plus crainte que ne le serait jamais son grand-père, et ce probablement à juste titre. Tagif ne souhaitait pas se mêler de politique et n’avait à cœur que la sécurité et le bien-être de ses enfants. De ce point de vue, en tous cas, son mariage était une réussite.

Elle se rendît compte que son esprit s’était égaré et qu’elle n’avait pas entendu la réponse de son amie. Elle relança la conversation de façon à ce que cette dernière ne remarque rien.

- Et que pense ton mari de cela ?

- Il n’en pense rien comme à son habitude. Ses obligations militaires font qu’il est absent la majeure partie de l’année. Il me reproche de n’avoir toujours pas conçu mais on dirait qu’il ne se rend même pas compte de sa responsabilité dans l’affaire. Comment faire un enfant avec un homme en permanence aux quatre coins du pays ?


Tagif s’apprêtait à répondre lorsque des coups sonores et impatients retentirent contre la porte. Fjara se leva, inquiète devant tant d’impatience, pendant qu’un serviteur se chargeait d’aller ouvrir. Des éclats de voix se firent entendre et, très rapidement, des hommes armés firent irruption dans la pièce. Malgré les protestations des deux femmes, elles furent forcées de se mettre à genoux pendant que la pièce était mise sans dessus dessous. Un homme s’empara de la statue de Yavanna et l’emballa soigneusement, sourd aux insultes que lui lançait Fjara (un langage ne convenant absolument pas à une fille de bonne famille soit dit en passant).

C’est alors qu’un autre homme fît son apparition. Contrairement aux autres, il n’était pas armé mais il portait sur son visage une série de scarifications qui partait de son menton jusqu’au coin de son œil droit. Tagif avait beau n’avoir aucune idée de leur signification, elle n’avait aucun doute sur le fait que l’homme ne pouvait être qu’un prêtre de Melkor. Ce dernier lâcha un bref coup d’œil dans leur direction puis, d’une voix dans laquelle ne transparaissait aucune émotion, déclara :

- Fjara Ursal, vous être condamnée à vous présenter devant la justice de Melkor, Loué soit-Il. Nous, Ogdâr-Sahn, déciderons du sort qu’il vous sera réservé pour avoir renié la seule véritable religion de Rhûn et avoir adoré de fausses idoles. Puissiez-vous trouver grâce auprès du Noir Ennemi.

Fjara était terrorisée et incapable de toute réaction mais Tagif sentit la colère monter en elle devant tant d’inepties.

- Et de quel droit vous croyez-vous autorisé à prendre de telles mesures ? Seule la justice de la Reine et de son représentant, le gouverneur, ont une quelconque valeur à Albyor.

- Et qui croyez-vous être pour me parler de la sorte ?

- Je suis Tagif Sukhbakaara et je vous ordonne de me lâcher immédiatement.


Elle vit tout de suite dans le regard de son interlocuteur qu’il savait qui elle était et son attitude perdit un peu de sa superbe. De toute évidence il était là pour arrêter la fille d’un bourgeois et non une représentante de la plus haute aristocratie du pays. Elle sentit que l’homme qui la retenait au sol lâcha son emprise et elle se remit debout, essayant de paraître plus sure d’elle qu’elle ne l’était en réalité.

- J’accomplis la volonté divine, ma dame. Auriez-vous l’affront de proclamer que la justice des hommes est supérieure à celle de Melkor, Loué soit-Il ?

Tagif sentit soudain que le rapport de force n’était pas à son avantage. Si elle tenait tête à cet homme, elle avait toutes les chances de finir emprisonnée à son tour. Il était plus sage de ne rien faire pour le moment et de faire appel par la suite à son mari et à son grand-père. Le prêtre de Melkor tiendrait sûrement un autre discours en face d’eux. Aussi elle décida de se soumettre, ne serait-ce que provisoirement.

- Loué soit-Il en effet. Puis-je vous demander le châtiment que vous réservez à Fjara Ursal ?

- Seul notre Dieu a le pouvoir de décider du châtiment adéquat. Elle sera présentée devant l’Ogdâr dans une semaine et aura droit à un procès afin de déterminer la sentence la plus adaptée à son impiété.


Tagif aurait encore eu de nombreuses questions à poser mais l’homme fît demi-tour et Fjara fût escortée hors de la luxueuse demeure des Ursal sous le regard impuissant de son amie.

!!!!!!!!!!!!!!

- C’est tout ce que tu as à dire ?

Tagif se retenait pour ne pas sauter à la gorge de son mari. Son manque de réaction la mettait hors d’elle.

- Et que voudrais-tu que je fasse ?

- Un peu de soutien de la part de mon époux ne serait pas de refus pour commencer. Nous ne pouvons pas laisser Fjara être exécutée.

- Tu m’as dit qu’ils prévoyaient un procès, non ?

- Il s’agit des melkorites. Je n’ai que peu de doutes quant à la nature de la sentence qu’ils entendent prononcer. Tu sais aussi bien que moi que ce procès ne sera qu’une mascarade.

- Je t’avais bien dit que tu ne devais pas la fréquenter. Ses opinions religieuses sont presque de notoriété publique. Ce n’est pas bon pour l’image de la famille que tu sois mêlée à tout cela.


Tagif avait bien compris qu’Oreg ne lèverait pas le petit doigt pour aider Fjara et elle suspectait qu’il ne serait pas le seul à agir de la sorte aussi elle opta pour une autre stratégie.

- J’ai été plaquée contre le sol. Ils ont osé lever la main sur ta femme et tu ne comptes même pas laver cet affront ?

- Tu vas bien, non ? Tu n’es pas blessée alors inutile d’en faire toute une histoire. C’est seulement cet illuminé de Jawaharlal qui veut faire son intéressant. On ne parlera plus de cette histoire dans un mois, fais-moi confiance.


C’était dans des instants comme celui-ci que sa patience envers son mari était mise à rude épreuve. Elle l’avait dérangé pendant qu’il faisait les comptes des mines et il ne désirait rien d’autre que de se remettre à son ouvrage. Plus elle le regardait et plus elle voyait un marchand, honnête et prospère soit, mais pas un chef de clan. Une telle insulte aurait due être lavée dans le sang. Tagif n’avait pas le moindre doute quant au fait que si sa belle-mère s’était trouvée à la place de son mari, elle aurait déjà pris des mesures adéquates. Comment était-il possible qu’une telle lionne ait mis au monde un chaton comme Oreg ?

Elle décrocha sa cape du porte manteau et tourna les talons.

- Et où penses-tu donc aller ?

- Je vais rendre visite à mon grand-père si tu n’y vois pas d’inconvénient. Ne m’attends pas pour le diner ce soir.

- Très bien. Pourrais-tu être discrète quand tu rentreras ? Je dois me lever de très bonne heure demain matin.


Tagif se retînt de ne pas le gifler. Elle n’avait de toute façon aucune intention de passer la nuit dans le lit familial ce soir. Elle n’avait pas été si en colère contre lui depuis longtemps. Elle prît donc le chemin de la résidence du gouverneur, espérant que son grand-père se montrerait plus compréhensif que son époux.

#Tagid #Oreg #Fjara
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