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Sujet: Selon la bête, la clochette
Nathanael

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Rechercher dans: Fornost   Tag turlin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Selon la bête, la clochette    Tag turlin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 22 Nov 2010 - 21:08
Tag turlin sur Bienvenue à Minas Tirith ! Garbanav

Il n’était guère conciliant. Qui l’aurait été dans une situation pareille ? Le capitaine Garban fulminait. Les jeunes recrues n’étaient toujours pas rentrées de leur tour de garde. Incompétents ! Jeunes prétentieux à la mine farouche qui avaient plus de mérite à se trouver dans une taverne que dans une compagnie militaire. Ca sentait l’esbroufe. La sale affaire. Si cette maudite bête n’était pas dans les parages la situation aurait pu être moins difficile à gérer. Vaille que vaille – c’était Melkor qui lui tombait dessus.
De rage il renversa son bureau. Le lieutenant qui se tenait devant lui recula de quelques pas – il était temps d’instaurer une distance de sécurité. La nouvelle n’avait pas été bonne. Les nouvelles n’étaient jamais bonnes ces derniers temps.

- Elle a encore attaqué capitaine. Elle est toujours là. Deux vaches et trois moutons. Les paysans sont furieux. Il y a un vent de révolte qui gronde dans les chaumines…

Le lieutenant n’avait pas continué plus avant. La lueur furieuse de Garban était un avertissement suffisant. Le calme avant la tempête. Puis la vague de colère avait submergé la table de chêne massif. « Elle ». Plus personne ne prenait la peine de prononcer le nom de la chose qui était arrivée quelques semaines auparavant. Parfois l’on osait encore prononcer « La Bête ». Mais les regards devenaient fuyants, et le frisson qui parcourait l’échine des interlocuteurs faisait vibrer l’air d’une peur palpable.

Le capitaine Garban se ressaisit mais ses tempes battaient encore d’une rage récente. Il n’était pas homme à se laisser dépasser par des situations difficiles. Mais celle-ci lui échappait complètement. Aucun de ses soldats ne souhaitait pénétrer dans la grotte de Caerbannog. Un paysan plus fortuné et moins craintif que les autres eut l’orgueil de s’enfoncer dans les profondeurs de la Terre. « Sottises de bonnes femmes » disait-il. Il ne revit jamais la sienne. Le cri qui traversa la nuit ne fut ni celui de la bête, ni d’aucun autre animal. Le riche paysan ne reparut jamais à la lumière du jour. Bénédiction peut-être, un jeune garçon peu loquace de coutume laissa poindre son jugement : « Au moins aucune bête n’est morte cette nuit ». Une vérité difficile à accepter. Fallait-il sacrifier quotidiennement un homme pour sauver quelques têtes de bétail ? Le mouvement de contestation des paysans s’agitait fébrilement. L’absence d’action concrète du capitaine Garban était remise en cause. On frôlait le soulèvement populaire.

* * * * *

Ciel nuageux. La lune se prélassait derrière de larges cumulonimbus. Témoins muets de l’agitation terrienne. Les portes étaient solidement fermées. Les volets ne laissaient poindre ni lumière ni son. Un silence funèbre enveloppait le village d’Antioch. Dans les chaumières hommes, femmes et enfants partageaient une paillasse commune. Plus personne ne demeurait seul après la tombée du jour.

Sous le couvert de la nuit, la communauté villageoise oubliait ses basses querelles et se tournait vers un espoir commun. Que cessent les hurlements. Que cessent les crimes et la peur.

#Garban #Turlin
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