Entre Histoire et histoire.

Le vieil homme prit quelques minutes pour traverser la fabuleuse bibliothèque, saluant quelque confrères il continua sur sa lancée jusqu'a atteindre le mur Nord de l'immense salle. Une petite porte de bois donnait sur des escaliers aussi étroits que raides.

Se préparant à l'effort et remontant légèrement les pans de son vêtement il s'engagea dans une sucession de marches. Alors qu'il montait il aurait put compter les deux cents vingt cinq marches qui constituaient ce calvaire.

Poussant une porte en tout point jumelle à celle d'en bas, le viel homme arriva dans une salle qui bien que grande était nettement plus petite que celle qu'il avait quitté dix minutes plus tôt. Epongeant la légère couche de sueur qui faisait luire son front il passa devant un guichet. Il salua d'un sourire amical le secretaire qui était bien plus imposant que la frêle apprentie qui attendait à l'entrée de la bibliothèque. En effet c'était un ancien soldat qui occupait le poste. Et cette bibliothèque était sous la garde d'une petite dizaine de garde de la Citadelle. Car en vérité, la salle n'était pas très loin du palais et elle contenait quelques chef d'oeuvre, mais beaucoup de récit anonymes et de bien piètre qualité y étaient repertoriés pour les informations qu'ils contenaient. L'Histoire du Gondor et de bien d'autres peuples était enfermée entre ces quatres murs.

"Erestor!!"

L'homme était plus jeune que lui, d'une petite dizaine d'année en vérité, mais l'on aurait pu croire qu'il était son fils car son frère avait l'air juvénile de leur père. Erestor serra dans les bras son frère et s'assit à côté de lui dans l'un des somptueux fauteuils de la salle. Sur la table devant eux était posé un petit carnet usé par le temps et les éléments.

"Alors frérot qu'avons nous là?" demanda Erestor en jettant un regard curieux au petit livre.

"C'est un recueil de lettres, selon quelques sources on ne peut plus fiables, il date de la disparition de la 23° Otharrimon..."

Erestor resta un moment interdit. Son petit fils en faisait parti, et il avait disparu avec nombre de ses frères d'arme. Erestor retroussa ses manches et se tourna vers son frère avec un sourire forcé.

"Voyons ça!"

Ses yeux petillaient de curiosité mais son coeur battait à tout rompre.

Cela faisait plus d' une heure qu' Irvine attendait son frère Erestor dans une des nombreuses salles d' étude de la majestueuse bibliothèque. Il attendait confortablement installé dans un grand fauteuil tout près d' une petite table où était ouvert un petit livre dont la couverture était jaunies et partiellement déchirée.
Il avait trouvé le petit recueil par hasard dans l' un des immense rayonnages alors qu' il était à la recherche de tout autre chose. Son regard avait été attiré par une pile de manuscrit qui était répertoriés sous le nom de '' Otharrimon ''. En première place du tas de documents se trouvait un petit livret qui portait la simple mention : 23°.
Redescendu de la petite échelle qui permettait d' accéder aux livres les plus en hauteur l' ouvrage à la main, il avait soufflé sur la couverture déchirée pour la libérer de la couche de poussière qui s' était accumulée au cours du temps.
Il avait fait appeler son frère qui venait d' enfin faire son apparition. Il était sur de son petit effet et attendait, un petit sourire aux lèvres, la réaction d' Erestor alors qu' il posait ses yeux sur la couverture jaunie et déchirée.

- Je t' ai fait appeler car j' étais certain que cette correspondance t' interesserait mon frère ... Ton petit fils faisait bien partie de cette compagnie n' est ce pas ?

Sans attendre la réponse, il approcha une grosse bougie pour faire un peu plus de lumière et sorti une première lettre qu' il déposa sous le halo lumineux devant les yeux d' Erestor.

- Fais bien attention, certaine de ces lettres sont en mauvais état et les textes sont partiellement éffacé par endroit ... Alors voici :

Citation :

J'espère que tout va bien, ton frère doit avoir rentré pas mal de bois. Tel que je les connais il discutera la taille de mes bras, mais que veut tu, l'épée ne se manie pas comme une hache. Nos discussions me manque dit lui de ma part.

Je vais peut être avoir une promotion. Comme le Lieutenant Olion agrandit les effectifs le Sergent Valdel me recommandera pour le grade de Sergent. Cela nous apporterai un peu plus de confort, et Hiren cessera ses beuveries croit moi. Le pauvre bougre n'est plus fait pour l'armée, il a la bedaine aussi grosse qu'un tonneau!

Il fait vraiment froid! Beaucoup plus froid que n'importe quel hiver que nous avons connu. Nous marchons dans la neige, nos bottes tiennent le coups mais la morsure du vent nous retarde dans notre marche. Nous sommes à la poursuite de je ne sais quelle tribu d'Orcs, le Lieutenant pense qu'il vont se regrouper bientôt. Et avec l'aide des Elfes et des Nains l'Ered Mithrim devrait bientot être pacifier, ce qui ramenera à Minas Tirith. Ce qui me ramenera dans tes bras.

En rentrant je parlerai à ton père. Et l'hiver prochain nous entrerons dans notre maison. Je sais qu'il prefererait nous voir enmenager dans Minas Tirith mais depuis la mort de mon père tu sais que j'ai du mal à rester en place. L'Anduin me manque. Tout cela est si loin. Tu es si loin de moi. Mais ne t'inquiète pas je compte bien t'épous ..........................

- Ha, dommage, la suite est illisible et les signature sont tellement souillées qu' on n' y voit plus rien !

Citation :

Je t'aime ...rw....rw...fils de N..........

"Cet homme connaissait Valdel, il le cite. Là. Valdel était Sergent."

Irvine acquisca doucement de la tête. Erestor regarda son frère et eut un sourire.

"On a une nouvelle piste. Faisons connaissance avec notre mysterieux homme."

Désormais aussi calme et serieux que si il lisait un livre au coin du feu Erestor se laissa corps et âme à la reflexion. Il saurait ce qui était arrivé à son petit fils. Il l'avait juré à sa fille, la malheureuse était morte de chagrin après avoir appris la nouvelle de la disparition de son garçon. Valdel, fils d'Aed, fils d'Erestor.

Citation :

Le soleil s'est couché, tu doit préparer le repas du soir avec ta mère et ton père ..ntre de Mi... ...ith. Tu me manque. Nous ....ons à l'abri des montagnes. La combe . ..... être ..... ...nne garde, je suis tendu. Le bruiss..ent du vent nous améne les cris rau..es des Orcs et autres Uruk. Nous ne dormons que d'un oeil.

Je t'écris à la lueur d'un feu, tu excusera mes lignes de travers et mes petites fautes d'écriture. Je ne sais que dire à part que je pense à toi. Te cherissant toujours autant en mon coeur. Je me languit de .. ....che, et les couvertures me ...... ..... .... .. ...nt le dos. Et ce n'est pas tout, au froid vient s'ajouter un ratio....ent. La viande ne circule pl.. ..... .. ..... . Et les officiers partagent de moins en moins le vin. Mais nous ne sommes pas tant à plaindre que ça.

Quaren, ce bougre de cheval déniche ...... .. foin quelque part, depuis qu’il t’a quitté il se fait de plus en plus chapardeur. Sa maîtresse lui manque. Il s'est montrer bie...

"C'est illisible, le sang noir recouvre le reste de la page. Mais apperement, l'auteur s'en est rendu compte, et a continuer d'écrire là où il était sûr de pouvoir être lu. Mais quand même, pourquoi ce bougre écrivait t-il aussi mal ?"

"Un soldat n'a pas forcement de table pour écrire Erestor mon frère."

"Mmmh"

Erestor se replongea dans sa lecture.

Citation :

...Nous avons essuyé un rude assault, une troupe d'Orcs et d'U.... .. . ..... ..elques Warg, ces immenses bête ressemblants d. ..ès loin à des loups. Je n'ai rien. Et nous n'avo... ... perdu trop d'hommes. Cepandant, Quaren s'est blessé. Grav...nt. J'espère pouvoir le remettre sur pied .... .. .. ..... suivre. Valdel m'a conseillé de l'achever afin d'abreger ses souffrances. Je t'aime. Je ferais tout pour te ramener ton ami.

Tu me manque horriblement. Je m'en...rs pour te ......uver.

Je t'..... ....... Nâr... fi.. d. ....or.

Erestor releva la tête vers son frère.

"Valdel celà doit se passer il y a cinq ans. Valdel m'a beaucoup parlé de l'Ered Mithrum et des nuit ou ils dormaient tous à demi."

Les deux hommes ne voyaient pas le temps passer plongés qu' ils étaitent dans la lecture de la correspondance du soldat de la 23° Otharrimon. Irvine dut se relever pour aller chercher une autre bougie. La première s' était presque éteinte et certaine lettre étaient tellement souillées qu' une bonne lumière n' était pas du luxe pour déchiffrer certain passage. Erestor venait de sortir une autre lettre mais elle était si abimée qu' il décida, à contre coeur, de la jeter au panier.
Il déposa alors la suivante sur la petite table de bois noir :

Citation :

Mon amour,

C' est aujourd' hui que tout se joue pour ma promotion. Comme je le pensais dans une de mes dernières lettre, Valdel est passé me voir ..........ppuyerais ma candidature. Je t' avoue que je suis prêt à assumer ces nouvelles responsabilité et je sais ............. tu seras fière de moi. ..........la bonne nouvelle ...
J' en ai une Malheureusement moins rejouissante à t' annoncer. J' ai dut abréger les souffra... de Quaren. J' en suis sincèrement navré, crois moi mais la pauvre ........... sérieusement touchée. J' imagine le chagrin qui doit être le tiens en lisant ces lignes car je sais combien tu tenais à ce cheval. Il en est de même pour moi, je m' étais fort attaché .......... soir, je suis très tri ..............
......... Mon amour, je suis convoqué .......... taine, je te laisse pour l' instant ...

***

Me voilà de retour. C' est fait, je suis confirmé au poste de serg......devrais bien se ......... ne pourrais t' écrire pendant quelques jours car nous préparons une sortie pour en finir une bonne fois pour toute avec cette troupe d' orcs qui nous empêche ................. remière mission en tant que sergent, j' ai la confiance des hommes, beaucoup sont venu pour me ...........abilités me convi .....bien qu' elles me cause beaucoup plus de soucis dans ....... quelques hommes dont j' ai la charge sont tous père de famille ! Il sont fort et fier , ils ne se plaignent pas bien que cette campagne traine en longueur mais ils sont épuis ........ Ma garde se termine et comme d' habitude j' aurais passé ces trois heures de ronde à penser à toi. Tant de projets ............... tête pour nous deux. Quelques fois, mes pensées sont tellement tournées vers toi que j' ai l' impression que tu es là, .............. même sentir ton parfum. Ton odeur alors m' enivre, oui, c' est cela, je suis ivre de joie, ivre d' amour ... Tu me manques mais je sais .................... fort dans mes bras, c' est ce qui me fait tenir ...
Prend bien soin de ........ ées vont vers toi, toujours ... Je t' a ............

Nârwel, Fi.. .e N..or.

Irvine fit la moue en direction de son frère avant d' indiquer :

- Mmhhh, la sortie qu' ils s' apprêtent à faire est bien connue ... Cela ne se passera pas si bien ...
Nârwel ... Nârwel ... Je ne connais pas ce sergent Nârwel. Ce nom te dis quelques chose Erestor ?

"Mmmmh je me rappelle aussi de cette date. La bataille durera des jours entiers. Valdel nous en a beaucoup parler lors de son retour. Il y avait perdu nombre de bon hommes."

Erestor ne dit plus rien, laissant ses pensées vagabonder. A côté de lui son frère parcourait le petit journal, parfois s'attardant un peu plus sur une page ou au contraire en jetant un petit regard sur les écritures illisibles

"Non, jamais entendu parler d'un Nârwel. Quoique, je... Et si... Mais bon..."

Devant le regard interrogateur de son frère, Erestor s'empressa d'ajouter.

"Quoiqu'il en soit nous avons un nom petit frère, retournons voir le Sergent Hamfolth."

Souriant, Erestor se leva et alors qu'il partait déjà vers l'escalier sinueux, il se retourna vers son frère qui rangeait consciencieusement le plan de travail. Erestor s'impatienta.

"Allez..."

Mais Irvine n'en demorderait pas, sans doute cela faisait-il parti de ses bonnes habitudes qu'Erestor n'aurait jamais. Quelques minutes plus tard, Erestor descendait d'un pas rapide vers les Grandes Portes, suivi de près par son frère.

//Suite : Aux Portes de l'histoire//

Erestor était arrivé de bonne heure, et le jour se levait à l'Est perçant l'obscurité de la salle. D'un geste Erestor étouffa la flamme de la chadelle qu'il avait apporté avec lui. Désormais il avait assez de lumière pour lire correctement. Car il s'était jusque là concentré sur une relecture attentive de ce que lui et Irvine, son frère, avait pu déchiffrer le jour précèdent.

Alors qu'au loin le vieillard pu entendre le bruit de pas, le carnet lui délivra une nouvelle lettre de celui qui fut le Sergent Nârwel.

Citation :

Celà fait trois jou.. ... ..... .ous battons, trois jours que ma lame ne s'est pas glissé dans son fourreau. Je suis aussi exténué que mes hommes. Nous subissons de lourdes pertes, .....rd'hui j'ai vu nos effectifs réduit de moitié par l'arrivée des r....rts ennemi. Ils sont sortis de la montagne et nous ont pris à revers. ... ..... ...t introuvables et aucune tra... des Nains. Nous nous sommes retranché dans les contreforts de l'Ered Mithrium où nous avions rend..-...s avec nos alliés. Nous sommes pris en tenaille. Demain matin nous t.n...ont une sortie en pl... ..urs. La lumière éta.. .. .oint faible de ces créatures nous im....ont les Valars d'e.f....r les nuages qui co...ent le ciel.

Je t'aim.. ....... ... .. .âr..., .... ....ior.

Erestor relut plusieurs fois de suite le texte qui était taché de goute de sang rouge et noir. Il en déduit que Nârwel avait été blessé, ou du moins qu'écrire ne lui laissait pas le temps de laver le sang qu'il avait sur les mains. Et la lecture attentive de cette lettre apporta un élément décisif à Erestor. Chacun de ces textes aurait pu être le dernier. Dans cette missives, le Sergent Nârwel n'écrivait plus seulement à sa bien aimée. Mais il témoingnait de ce qui avait été son présent. Erestor eut un demi sourire quand il comprit.

"Ce Nârwel est quelqu'un de rusé..." murmura t-il pour lui même, sans faire attention aux pas qui se rapprochaient.

Alors qu'il pénétrait dans la grande salle, Irvine sourit en apercevant son frère déjà installé dans son fauteuil à étudier les lettres du sergent Nârwel. Il était si concentré sur celle qu'il avait en main qu'il ne l' entendit même pas arriver. Irvine en profita pour se rapprocher doucement d'Erestor et lorsqu'il ne fût plus qu'à quelques centimètres de lui il lança d'une voix forte :

- Belle journée n' est-il pas ?

Erestor fit un tel bond que son genou vint heurter la petite table de bois qui manqua de se renverser et Irvine eut juste le temps de rattraper la lettre que son frère venait de lâcher en poussant un petit cri de surprise. Un franc sourire aux lèvres, il se mit à lire la missive avant de dire comme si de rien n'était :

- Bien qu'avons nous là .... Mmmmh ...... Oui ...... Intéressant ...

Il tourna soudain les talons et s' éloigna doucement en gardant les yeux rivés sur la lettre. Il savait que s'il apercevait ne serait qu'un instant l'expression furieuse d'Erestor, il éclaterait de rire. Après quelques pas, il indiqua simplement :

- Je vais nous chercher du thé. J' ai un de ses mal de tête ... Je crois bien que j'ai un peu abusé de la délicieuse biere de notre cher Hamfolt hier soir.

Puis, juste avant d'être hors de vue d'Erestor, il terminat en lui précisant :

- Je vais te ramener une infusion mon frère, une de celle qui calme ...... Tu me semble fort sur les nerfs pour le moment. Tu devrais éviter les émotions fortes !

Il éclata de rire et sans attendre la réponse d'Erestor, il disparu derrière les rayons. Quelques minutes plus tard, il revint les bras chargé d' un plateau où se trouvaient deux tasse fumantes ainsi que quelques gâteaux secs qu'il déposa sur la petite table. Il s'assit dans le fauteuil en face d'Erestor et sorti la lettre d'un pli de sa cape avant de la rendre à son frère en demandant :

- Bien, quelle sont tes conclusions par rapport à ce sergent Nârwel et à cette nouvelle lettre ?

Quand Irvine fut revenu avec les victuailles d'un petit déjeuner bourgeois, Erestor lui jeta un regard noir, qui se mua très vite en un remarquable sourire.

"Toi, toi, toi... Je t'assure qu'un jour je t'aurai."

Irvine salua cette gentille menace d'un sourire, cela faisait 104 ans qu'il lui répètait ça, depuis qu'Erestor était tombé dans la première farce d'Irvine, alors agé de 3 ans.
Ils se servirent du thé et grignotèrent les délicieux gateaux qui accompagnait cette matinée.

"Eh bien, mes conclusions. Je me dit que ce Nârwel à toutes les chances de revenir à Minas Tirith."

Il tendit la dernière lettre à son frère qui se mit à la lire.

"Cette lettre aurait aussi bien pu être destiné à ses supèrieurs. Si ce n'était pas un homme, je dirais qu'il sait faire deux choses à la fois."

Dans sa lecture Irvine approuva du regard, alors il tourna la page.

"Je n'ai pas encore lu la suivante, lit la à haute voix, pour ton vieux frère. Ce vieillard qui se fait encore avoir par un chenapan comme toi."

La lettre n'était pas en très bon état et c'est avec de grande précaution qu'Irvine l'approcha de ses yeux vieillissant. Il se cala dans le fond du grand fauteuil et commença la lecture à haute voix comme lui avait demandé Erestor. Ils étaient seul pour l'instant dans la salle, ils ne dérangeraient personne. Toutefois, avant de commencer, Irvine indiqua :

- Tu as raison Erestor, les lettres de Nârwel ressemblent de plus en plus à des sortes de rapports ... Celle-ci est assez longue et en plusieurs parties. Tu nous liras la seconde si tu le veux bien ... Ha tiens, ce feuillet a été préservé, il n'est pratiquement pas souillé ...

Après avoir but une gorgée de thé il entama la lecture :

Citation :

L'aube ne viendra pas. Le ciel est noir. Les nuages chargés et menacant laissent échapper de grosses gouttes de pluie. Le terrain se transforme doucement en un gigantesque bourbier. Le tonnerre gronde et semble rire de nous. Il accompagne la seule lumière qu'il nous sera donné de voir aujourd'hui, Les flashs fugitifs des éclairs qui lézardent les cieux. Mauvaise augure ...
Nous sommes sur zone. La compagnie s'est déployée et chacun attend l'ordre, l'assaut est imminent. Les orcs se sont rassemblés nombreux et se sont rapprochés de nous sous le couvert de la nuit de sorte que nous ne pouvons plus attendre. Les renforts esperés ne sont pas venus, l'espoir s'ammenuise d'heure en heure de les voir enfin arrivés.
Je t'écris d'une tranchée. Mes deux compag.... et moi avons creusés une partie de la nuit pour qu' elle soit suffisement profonde et ainsi, nous cacher à la vue de ceux qui nous font face. Avec toute cette pluie qui s'abbat sans discontinuer depuis hier, elle se remplie d'eau et je patauge dans trente centim ..... eau. Mes bottes sont pleines d'une boue noire et collante. Je te prie de m'excuser pour cette écriture hésitante mais pour tout dire, j'ai froid.
Mes doigts sont engourdis mais je me force à terminer cette lettre car cela me fait du bien de t'écrire. Mes pensées voyagent vers toi, j'oublie ma condition de soldat et ton visage, qu'il me semble apercevoir dans la grisaille de ce matin de ténèbres, me sourit et soudain mon coeur est apaisé.
L'attente est insuppor ...... D'ici, nous entendons les cris des créatures de l'ombres. Ils nous hèlent, nous défient, et semblent sur de leur victoire prochaine. Ils sont si nombreux ...
La peur m'étreint. Ce serait mentir que de dire le contraire et pourtant, il me tarde à présent d'empoigner mon épée, de sortir de ce trou qui ressemble à une tombe et de courir enfin vers l'épilogue de cette longue campagne.
L'ordre pour la charge finale, l'assaut, l'offensive ... Nous attendons, qu'il arrive vite et alors, advienne que pourras ...

- Notre ami n'est pas dans une position très confortable, c'est le moins que l'on puisse dire ... Allons Erestor, veut-tu bien lire le feuillet suivant ?

Erestor reposa la tasse à laquelle il avait bu en écoutant son frère. Accompagnant le petit bruit de la porcelaine à un grognemant affirmatif le vieil homme s'empara avec précaution du carnet que lui tendait délicatement son frère.

Eloignant les écritures puis les rapprochants de son nez, Erestor finit par faire la mise au point. Et sa voix résona dans la bibliothèque déserte, même le bruit des cuirasses semblait tel un murmure face au récit d'Erestor.

Citation :

Nous ...mes toujours là, nos pert.. ..nt élevées mais l. ...e a été évité. Alors q.. ..us nous lançions à .' ..saut, car c'est la force des hommes qui à sonner la charge. Mais l'ennemi était bien préparé, et nous aurions été décimé si les Elfe. .. ..s Nains n'étaient pas arrivé à ce moment là.

Au milieu du carnage, j'ai vu les Orcs tomber comme des mouches, décimés par les traits mortels des Elfes. Et mes hommes et moi sommes un moment resté ébahis devant la danse macabre des nains. Pris à la gorge l'ennemi à été anéanti. Et seul l'odeur implacable de leurs dépouilles hante encore l'Ered Mithrium.

Au moment où j'écris, les messagers doivent déjà porter la nouvelle de notre victoire à la Cité Blanche. Et bientot le Capitaine clamera l'ordre de marche. Je reviens vers toi.

"Il n'as pas signé ce texte. Etrange. Par contre rien qu'au trace de sang sur la page, l'on discerne bien qu'il a écrit ça sur le vif, juste après la bataille. Nârwel devait encore avoir du sang sur les mains. Et celui de ces hommes devait être mélangés à celui de l'ennemi. Valdel m'a beaucoup parlé des carnages de l'Ered Mithrium, passons à autre choses."

Erestor tourna quelques pages, puis en sauta carrément une dizaine. Il parcouru un instant les lignes et fit passer le carnet à Irvine.

"Tiens lit ça, c'est la campagne qui a mené la 23° aux frontières de Rhûn, ce fut la dernière étoile avant les ténèbres dans lesquelles sombra la compagnie dans le Harad lointain, il y a de ça 4 ans."

L' après midi touchait déjà à sa fin et le soleil, qui entamait sa descente, dardait des rayons rougissant à travers une haute fenêtre, donnant une atmosphère des plus étrange à la pièce. Les deux historiens avaient travaillés toutes la journée sur le recueil de lettres de Nârwel Rusc-Iar. Il ne restait plus beaucoup de feuillets et l'histoire de la 23° Otharrimon se terminait ...

Bien calé dans son fauteuil, tenant presque religieusement la lettre qu'il avait entre les mains, Irvine entama la lecture et sa voix s'éleva à nouveau résonnant le long des rayons de livres de la grande bibliothèque.

Citation :

Mon amour,


Le temps s'est rétabli au beau fixe depuis ma dernière lettre et c'est un soleil radieux qui a accompagné la dernière étape de notre longue marche vers l'est. Nous avons bien progressé cette dernière semaine et nous voici enfin sur zone. Nous venons tout juste de terminer d'établir notre campement et je profite du calme qui règne pour l'instant pour t'écrire.
Les différents rapports qui nous sont parvenus sont très clairs. Des orientaux longeraient actuellement les monts cendrés et progresse en direction de Minas Tirith. Bien que les intentions de ces troupes ne nous soient pas encore connue, c'est revêtu d'armure et armé jusqu' au dent qu'elles s'avancent. le rassemblement qui nous a été signalé a été qualifié d' ''important'' et la décision a été prise d'envoyer la 23° sur place. A charge pour nous de les localiser précisément et si possible de les obliger à rebrousser chemin.
C'est la première fois que je m'aventure aussi loin dans les terres sauvages et les montagnes qui bordent la terre noire de Mordor n'ont rien de très rassurantes. La nuit venu, des bruits étranges qui ressembleraient presque à des cris, comme de longues plaintes lugubres, résonnent et vous glacent le sang. Du coup, il m' est difficile de trouver le sommeil et je n'ai que peu fermé l'oeil depuis plusieurs jour déjà.
Un groupe d' éclaireurs est parti ce matin et nous attendons leur retour pour connaitre la position des orientaux. Il nous sera alors possible de savoir précisement à quel moment ils effectuerons la jonction avec notre compagnie. nous sommes cachés en contre bas d'une petite colline et pensons les attaquer au moment où ils arriveront à notre hauteur. L'effet de surprise devrais jouer à plein et nous donner un avantage certain. En tout cas, c'est là que réside notre espoir ...
Plus que jamais, tu me manques ... qu'il me tarde

Le texte s'arretait net et Irvine indiqua :

- Ce sera tout pour cette lettre, le bas du feuillet est déchiré, dommage ...

Il se leva pour aller chercher une bougie. La nuit était finalement tombée et les deux frères étaient les derniers à demeurer dans la bibliothèque ...

Erestor avait pris quelques notes alors que son frère continuait de lire, et la soirée commençait quand il ramena un frugal dîner et une bouteille d'un bon vin.

"Rien de tel pour une soirée de travail!" dit il en se laissant tombé sur sa chaise qui grinça dans le silence de la bibliothèque.

Irvine acquiesça d'un geste de la tête et avec un grognement intrigué il tendit le carnet à son grand frère, en échange celui-ci lui passa un morceau de pain et un verre de vin.

Erestor reprit donc la lecture de son frère.

Citation :

Ma femme!

Je t'aime, je sais que j'ai déjà dût te le dire une bonne centaine de fois mais ce fut le plus beau jour de ma vie. Et savoir que tu porte notre enfant m'enchante. Ma vie est heureuse, tellement que j'oublie les problème quotidien que notre mission nous infliges. Ton bijou ne quitte pas mon cou et il ne peut être plus proche de mon coeur. Vers toi je reviendrai, vers notre enfant, vers notre amour. J'en fais le serment et ma volonté qui guide mon coeur est encore plus dure que celle qui manie ma lame. Je suis dévoué à Gondor et au Roi, mais je n'appartiens qu'a toi et ce jusqu'au dernier des chants.

Nous avons rejoins les immenses troupes des Haradrims. Et quelle surprise. Le Capitaine Toltrim à frôler l'incident diplomatique. Je ne sais pas vraiment ce que cela signifie, mais c'est ce qui se dit. En effet les hommes du Sud ont levés une armée afin d'écraser une poche de résistance. C'est un conflit interne au Harad, mais nous avons remplis notre mission. Le premier rempart de Gondor ne tombera pas.

"La suite est totalement illisible, mais quelques mots en ressortent, il ne parle que de son retour et des rations qui pourraient venir à manquer."

Erestor tourna quelques pages au moment où une lourde porte s'ouvrait laissant place au claquement des lourdes bottes des soldats. La relève sans doute.

"Voyons voir ça, cette page semble intacte, et l'écriture est plus posée. Nârwel devait avoir une table à sa disposition."

Erestor repris sa lecture à voix haute.

Citation :

J'ai parlé avec Valdel et le Lieutenant Olion, il m'ont soutenu dans ces moments difficiles. Mais le pire est en moi. Et même le sourire compatissant de Valdel ne peut appaiser la douleur qui serre mon coeur. Aujourd'hui un messager est arrivé. Et tout c'est effondré.

Osgiliath semble avoir de nouveau fait les frais de la rage des Orcs et des ténèbres. Mais la cité était bien défendue. C'est sur des villages comme le tiens, comme le notre, que leur rage se déchaîne. Tu es morte mon amour. Jamais je ne verrais notre enfant, jamais je ne reverrais l'éclat qui brille dans tes yeux, jamais plus je ne sentirais ton coeur battre contre le mien. Pourtant le souvenir m'habite encore. Mes larmes se sont taries, et quand ma tristesse saurat laisser place à la vengeance, aucunes de ces créatures ne goutera pas le fer de mon épée.

Je t'aime tellement.

Soudain une voix rude et pourtant témointe d'une douceur étrange s'éleva derrière les deux historiens.

"Nârwel était détruit. La mort de sa femme l'a rendu fou. Et cela sonna le glas de tous."

Erestor se retourna en même temps que son frère. Encadré par deux Gardes de la Fontaine un homme en armure se tenait devant eux, le bras en écharpe, le visage vieillissant, c'était à coup sûr un ancien combattant.

Aussi larges que Irvine et Erestor réunit les trois hommes se détachaient sur la lumière pâle du coucher de soleil. Sur les épaules de celui qui avait parlé Erestor reconnu les insignes d'un Capitaine. Ce dernier s'avança d'un pas et tendit la main.

"Je suis le Capitaine Olion."

Olion avait le visage buriné par le soleil de ceux qui avaient connu maintes campagnes dans des lieux exotiques, ou qui avaient passé des années à garder l'extérieur d'un endroit isolé.
Dans son cas, c'était les deux.
Il n'avait certes pas l'âge des deux vieillards, mais déjà ses favoris, qui lui donnait l'air d'avoir une crinière de lion, devenaient grisonnants, et son visage grave, marqué de rides, confirmait cette hypothèse.

Mais à vrai dire, le visage d'Olion était autant marqué par le tourment que par l'âge. C'était pourquoi il était là.
Les deux vieillards l'avaient-il reconnu ? Sûrement pas, mais ils devaient avoir déjà entendu parler de lui.

"J'ai entendu dire que vous vous intéressiez à la 23°..."

Silence pesant, il semblait hésiter.

"J'ai été son capitaine, jadis..."

Immédiatement, il enchaîna, cette fois, comme si ses responsabilités, il ne voulait pas en parler.

"Et le sergent Nârwel est en vie, envers et contre tout... Je l'ai rencontré, quand jétais de garnison en Isengard... Pourquoi vous intéressez-vous à lui ?"

"Vous... Vous avez été Capitaine de la 23°?"

Eresotr se refugia un moment dans ses pensées, ce Nârwel avait écrit le "Lieutenant" mais c'était il y a bien longtemps. Et lorsqu'une compagnie disparraissait dans des circonstances aussi pénible, le grade supérieur était généralement offert au vétèran. Mais un poste aussi important que Capitaine, le viellard lisait dans les yeux de cet homme qu'il avait l'étoffe d'un meneur d'homme, ou du moins il l'avait eut.

"Je... Cet à dire que nous aurions tellement de questions..."

Erestor jeta un coup d'oeil à son frère qui lui rendit le même regard pressé. Il leur fallu quelques secondes pour assimiler le bon en avant qu'Olion leur ferait faire.

Erestor invita le Capitaine à s'asseoir. Quand les trois hommes se furent assient, les deux Gardes de la Fontaine s'en allèrent dans un tintamarre métallique. Les deux frères avec tout ce temps passé dans la Grande bibliothèque avaient l'ouïe très affutée.

Erestor se racla la gorge et se lança.

"Connaissiez vous Valdel? Quel était les liens entre ce Nârwel et mon petit fils? Pourquoi dites vous "envers et contre tout" ? Vous n'avez pas l'air de le porter dans votre coeur..."

Le capitaine avait une certaine prestance et se tenait très droit dans son fauteuil, signe, sans doute d'une grande integrité. Il semblait hésitant à répondre aux questions diverses d'erestor et Irvine se leva d'un bond et lui demanda en faisant un coup d'oeil discret à son frère :

- Peut être voulez vous boire quelque chose avant que l'on vous assomme de questions ...

Sans attendre la réponse, il avait déjà ramassé les tasses vides qui trainaient sur la table et s'éloigna en disant :

- Un thé, cela nous fera du bien ...

il revint aussitôt, chargé d'un plateau avec trois nouvelles tasses fumantes et quelques gâteaux secs. Il le déposa sur la table. Puis il se saisit du petit recueil et le posa devant le capitaine Olion en indiquant :

- Voilà sur quoi nous travaillons, mon frère et moi depuis plusieurs jours. Vraiment intéressante cette correspondance ... Ce sergent Nârwel. A un moment donné, force est de constaté qu'il ne s'agit plus de simple lettres mais de véritables rapports et sur la fin cela ressemblerait presque à un ... Testament ...

Irvine fixait du regard le capitaine Olion. Son visage semblait s'être ridé un peu plus au mot ''testament'' et il lui sembla qu'il avait légèrement blêmi. De toute évidence, il savait des choses et pourrait leur en apprendre plus ... Irvine regarda son frère qui attendait les réponses à ses questions ...

Olion n'était plus tout jeune, bien que son âge ne fut sans doute rien par rapport à celui de ses interlocuteurs. Mais il avait beaucoup servi, il avait connu maints désilusions et de tristes hécatombes, et des années de service l'avait usé et lui avait fait ressasser tous ces souvenirs qu'il aurait voulu laisser ailleurs, enfouis sous le sable du désert d'Haradwaith, peut-être...

A ce moment précis, il était las, comme s'il avait vécu davantage encore que ces deux vieillards, comme s'il avait vécu plusieurs vies, même. Ce n'était pas faux. Il y avait l'avant, et l'après...

"Valdel... Oui, c'était un brave... Il était sergent, comme Nârwel. Mais lui le méritait. Je pense qu'ils étaient amis... Je ne sais plus, je ne veux plus savoir... Mauvaise fréquentation..."

Le capitaine accepta le thé, et il resta un moment à contempler le breuvage doré tournoyer dans sa tasse, sans mot dire.
Lorsqu'il recomença à parler, on aurait pu croire qu'il avait complètement changé de sujet.

"Vous savez, messieurs, je n'écoute jamais les troubadours. Je déteste les bardes. Ils n'ont que des histoires d'actions aussi héroïques que suicidaires, qu'on ose encore qualifier de hauts faits, ou des ballades à faire chialer les morts sur des amours impossibles ou révolues qui frôlent toujours la Grande Faucheuse qui nous emmène par delà la grande mer..."

Olion avait un regard noir à présent. Il soulageait son coeur par la haine à mesure qu'il arrachait les pages de ses souvenirs écrites avec une encre de sang. Irvine semblait s'être absenté un instant du côté des rayons de la bibliothèques... Le Capitaine continuait, lui.

"Il a dû y avoir des deux dans Nârwel... Il les a tous mené à leurs pertes... A notre perte... Et de ceux revenus de sa folie, il n'y eu que lui..."

[Désolé du retard...]

Irvine était parti depuis une petite heure désormais, laissant Erestor seul avec le Capitaine. Ensemble ils avaient relus presque toute les lettres de Nârwel. Et Erestor en avait appris un peu plus sur son petit fils et l'homme qu'il était, et malgré la complicité qu'il avait noué avec son petit fils, Erestor découvrait encore certaines choses.

Laissant un moment le carnet à Olion Erestor se servit une grande tasse de thé et y trempa un petit biscuit qu'il crocqua doucement. Reposant son regard sur le Capitaine, le viel homme se redressa.

"Capitaine, vous avez esquivé ma question."

Au fond Erestor ne savait plus si Olion l'avait vraiment fait, mais sa haine de ce Nârwel avait poussé l'historien à la prudence.

"Que c'est il passé, à la toute fin?"

Olion releva lentement la tête à l'intervention d'Erestor, avant d'acquiesser lentement, sans mot dire, en se contenant de hocher de la tête.
C'était sans nul doute le moment le plus pénible de son histoire, de sa carrière aussi, et cela risquait d'être douloureux aussi pour son interlocuteur.
Le capitaine mesurait-il la portée que ses paroles allaient avoir ? Rien n'est moins sûr, car il semblait enfoncé dans ses pensées, perdus dans ses souvenirs, le regard morne, presque hermétique à toute manifestation extérieure.

"C'était au Harad, reprit-il doucement. Le désert, ce qu'il y a de plus pénible... Notre compagnie est tombée dans un piège, une embuscade, tendue par une tribu locale, sans doute.
Il s'est avéré que la 23° se retrouva coupée en deux... Seule notre avant-garde s'était retrouvée encerclée et dans la gueule du loup..."

Il revoyait les flèches qui soudain avait sifflé de tous les côtéspour se planter dans leurs corps. Il entendait à nouveau les cris de tout côtés pendant que de cruels hommes vêtu de rouge apparaissaient de partout, il les revoyait submerger ses éclaireurs dans une frénésie meurtrière...

"Par chance, ou par malchance, j'étais dans la deuxième partie des troupes. J'ai ordonné la retraite... Il n'y avait aucun espoir, mon devoir était de protéger le gros de mes hommes...
Mais Nârwel ne le voyait pas de cette manière, il ne pouvait comprendre notre motivation à préserver des vies...
Il a chargé, exhortant ses compagnons... Votre neveu, son ami, le suivi..."

Olion n'avait plus cet air anémique, à présent. Dans ses yeux, dans chaque ride de son visage, on pouvait sentir la colère et la rage. La haine.

"C'est ainsi que disparu la majorité de la 23°... Et Nârwel, envers et contre tout, survécu."

Erestor fit répèter aux Capitaine ce qu'il avait vu quand il était Lieutenant, et après avoir longuement discuté de Valdel avant de revenir sur l'attaque massives des orcs et le choix de mort de Nârwel.

"Vous me dites donc que cet homme est responsable de la mort de mon neveu? Et qu'il vit toujours!"

Bien qu'ayant fait le service minimum après la guerre de l'anneau Erestor n'avait qu'une minuscule experience de militaire, de ce point de vue là, il restait un amateur, la vie des soldats lui semblait lointaine et c'est pour cette raison précise que lire ce journal le passionait, et qu'il parlait autant avec son neveu. Lui grand historien de la Cité Blanche, ne pouvait pas forcement comprendre ce qui avait poussé Nârwel à sacrifier ses hommes, ses amis. Et la version d'Olion était rationelle et implacable.

Devant le silence reflexif du Capitaine, Erestor regretta que son frère ne soit pas là pour tempèrer les choses. Car un vieux radoteur usait doucement les nerfs et les souvenirs d'un grand militaire de carrière.

En serrant les points il rajouta une questions aux précèdentes, qui en vérité n'en formaient qu'une seule.

"Que c'est il passé en Isengard? Pourquoi se bras en écharpe Capitaine?"

Cette dernière question n'avait rien à voir dans le sujet initial, sauf si le Capitaine souhaitait encore lui parler de Nârwel, ce maudit sergent qui méritait plus le titre de paria.

Olion, perdu dans ses pensées, se contenta d'acquiesser d'un bref hochement de tête à la question de son interlocuteur, qui finalement n'en était pas vraiment une, vu qu'il se contentait de lui demander de répéter ce qu'il avait très bien compris, mais, évidemment, il y a parfois des choses qu'il faut entendre deux fois, souvent parce qu'on ne peut pas les accepter. Ou qu'on ne veut pas les accepter.

Lors du bref instant de silence qui suivit, le capitaine ne dit pas le moindre mot, laissant l'homme en face de lui réfléchir à ces paroles. Il regretta un instant que l'autre historien ait quitté la pièce à ce moment, mais de toute façon, il n'avait pas l'intention de répéter une nouvelle fois cette histoire, non, revivre une fois cette horrible journée qui avait vu sa compagnie disparaître lui était suffisante, pas question de la raconter une deuxième fois. Si l'autre vieillard s'y intéressait aussi, ce serait au premier de lui, répondre, lui, Olion, avait décidé de tracer définitivement une croix sur son passé, sur ce passé qui le hantait toujours parfois.

D'ailleurs, le vétéran fut soulagé d'entendre son interlocuteur changer de sujet. Et encore, même là-bas, loin en Isengard, Nârwel était venu le narguer dans osn malheur encore une fois.

"Cela faisait six mois que nous gardions l'Isengard, sans jamais avoir été relevés. Installés dans le cercle brisé d'Orthanc, sans pouvoir entrer dans la tour... Une position intéressante qu'ils disaient, avec des restes de fortifications et personne pou nous attaquer... Mais les hommes de Dun se sont remis à effectuer des raids, à cette époque... J'ai vu mes hommes tomber un à un, comme... comme jadis... Ceux qui restaient étaient blessés et exténués. Et il est venu, lui. Bonnes nouvelles, vous allez être relevés... J'aurais peut-être préféré rester là-bas et y crever que le revoir..."