Pister, harceler, tuer...

Tous continuaient à avancer péniblement sur les lieues sans fin du Grand Nord. Ou plutôt était-ce pour les montures que la tâche était ardue: le soleil s'était caché derrière les nuages en ce milieu d'après-midi, et l'athmosphère en était vite devenue plus froide, plus glaciale... Une fine neige faisait de nouveau son apparition, et le vent avait repris de plus belle. Le sol dur et givré, glissant et traître, se faisait douleureusement sentir sous les sabots des chevaux fatigués, tout suants malgré la température. Des gouttes perlaient sur eux mais gelaient bien vite.

Le moral du Capitaine avait certes baissé avec ce nouveau tour du climat... Il allait en tête, vent sur le visage, courbant la tête, l'air abbatu. Sur sa cape et ses habits, une fine pellicule avait été formée par les flocons tombés du ciel.

* Un mal pour un bien, pensa l'homme d'Arnor, car nous pourrons plus facilement pister ceux que nous cherchons, mais leurs éclaireurs peuvent nous trouver également. *

En fait, la neige ne facilitait rien, quoi qu'Halbarad puisse en penser. Car un Rôdeur ne saurait rater les traces de centaines, voire de milliers de pieds marchant côte à côte, même sans manteau neigeux.

"Baissons la cadence, ordonna-t-il enfin. Ce serait plus prudent."

C'est ce qu'ils firent. Car l'après-midi tirait à sa fin, et cela faisait déjà quelques heure qu'Erco Skaline lui avait proposé cette baisse de vitesse.

"Puissent ces nuages de malheur disparaître avant le fin du jour, car alors nous pourrions continuer de nuit pendant bien des heures, à chercher d'éventuelles traces à la clarté de la lune. Dans le cas contraire, nous devrions nous arrêter et ne pas prendre le risque de les louper. Hélas pour une telle perte de temps."

De tout ce jour, le groupe n'avait encore rien vu qui puisse les mettre sur le chemin d'une trouvaille, mais Halbarad Dunàdan ne désespérait pas.

Erco n'était pas habitué à ces situations de froid intense et ses compagnons du règne animal non plus. Flèche avait recroquevillé ses ailes le plus contre son corps pour faire une sorte de couverture. Arka marchait lentement pour ne pas glisser, des gouttes de sueur avait glacé au bout de certaine de ses moustaches. Erco avait froid, mal grès sa cape et sa tunique qu'il portait sous armure. Il se demandait s'il arrivera à dormir, s'il s'arrête... Il sentait le vent lui fouetter le visage et tout son corps. Une buée sortait de sa bouche, comme pour tout les membres de la mission. Il s'efforçait de garder le sourire mais avec ce froid et ce vent ses lèvres furent très vite fendue. Il murmura:

-Maudit vent, maudit froid.

Il entendait le bruit des sabots crisser sur cette fine couche de neige, mais aussi la respiration rauque des montures. Il n'aimerai pas être son cheval en cette instant. Une seul chose le faisait peur: la nuit car la température, qui est déjà basse, va encore baisser, le vent va peut-être se coucher, mais il le doutait. Il savait que les prochaines nuit allaient être les pires de ses nuits qu'il aille vécu. Il dit à Halbarad:

-Espérons que ces nuages partent. Mais aussi que ce vent baisse et que ce froid ne persiste pas. Car ce maudit froid risque de celé nos épées dans leur fourreau et de rendre moins flexible nos arcs les rendant plus cassant et réduisant leur portée. Quand au vent, s'il augmente, nos flèches seront détournées de leur cible. Espérons que tout cela cesse et que le soleil revienne vite éclairé nos pas.

Le fait de baisser l'allure rendait le froid moins mordant et l'air moins oppressant. Les chevaux se portaient un peu mieux, sans pour autant que le soleil n'ait fait son apparition.

"Il ne viendra plus aujourd'hui, assura Halbarad. Voyez! L'obscurité grandit, la nuit approche. Malédiction! Les nues semblaient se morceler et faire place au soleil, mais voilà qu'il vient de se coucher à l'Ouest, bien loin des malheurs de ce temps. Mais il y a une note d'espoir: nous pourrons continuer notre avancée cette nuit... Cela n'a rien d'un réconfort, mais le temps qui peut se gagner nous est plus que précieux."

Certains, dans ses compagnons, avaient une mine légèrement déconfite à l'annonce du Capitaine. D'autres, par contre avaient accepté la nouvelle sans ciller. Et pour tous il déclara:

"Nous nous reposerons quelques heures après la minuit, durant lesquelles nous tâcherons de trouver le sommeil malgré le froid mordant. Pour l'instant, nous continuons!"

L'armée unifiée se trouvait à présent dans le lointain au Sud: dans ces terres désertiques, le groupe se sentait absolument seul. Nul autre son ne venait à leurs oreilles que le sifflement du vent, le bruit des sabots et le craquement, ça et là, d'une branche morte tombant d'un arbre.

Tout ce pays paraissait vraiment sinistre, coupé du monde, presque oublié, pour ainsi dire. Et même la lueur de la lune n'arrangeait rien à cela. Personne n'avait signalé ou aperçu d'empreintes de pas dans la neige, hors mis, une fois, des traces de quelue animal sauvage qui rôdait par là. Rien de bien important, en tout cas.

La nuit était interminable.

Le petit groupe avançait moins rapidement peut-être à cause de la fatigue des chevaux, peut-être parce que le faite est de ralentir l'allure donnait l'impression de la température s'était élevée d'un degrés. Erco Skaline ne savait pas pourquoi, mais il ne s'en plaignait pas. Il avait le regard braqué devant lui, pour diriger sa monture. Tout ses sens étaient en alerte, chaque bruit le faisait sursauté. Une tentions s'était abattue sur le groupe commando. Seul la respiration des membres et le bruit des sabots sur la neige troublait cette nuit. De temps en temps un cris d'oiseau se faisait entendre au loin.

Lorsque Halbarad dit qu'il allait chevaucher encore jusqu'à minuit, il sourit, il préférait avancer que rester sur place à geler sur place. Et en plus, ils ne pourront pas faire de feu, sans quoi ils éveilleraient l'ennemi qui pouvait se trouver aussi bien à cent mètres d'eux, bien qu'on les aurait déjà vu ou à des kilomètres de leur point actuel. En faite, Erco craignait plus les éclaireurs que l'armée, car cette dernière ne peut que difficilement se déplacer sans bruit et sans feu. Mais les éclaireurs peuvent très bien les avoir déjà repéré, même si Erco en doutait ou ou plutôt espérait.

Il avait l'impression que le temps passait au ralentit, dans le noir tout paraissait identique. Il leva les yeux au ciel et vit la lune brillant d'une lumière pâle. Il enleva son casque et le rangea dans une sacoche qui pendait de côté. Il mit à la place son capuchon qui lui tiendrai toujours plus chaud qu'un casque en mitrhil. Il était plus à son aise maintenant.

La nuit s'avançait, mais, dans le ciel du Nord, la Lune poursuivait par miracle son cours, sans être obstruée par aucun nuage. Sa lumière leur était salutaire de par la vision relative qu'elle offrait au groupe, mais la sensation de froid ne baissait pas. Elle avait même plutôt augmenté depuis que le soleil s'était couché, et cela continuerait jusqu'à l'aube. L'heure froide précédant celle-ci mériterait bien son nom, à n'en point douter.

La Dame Silivrien n'avait guère été bavarde durant cette première partie du voyage, mais elle vint à présent se placer, elle et sa monture, tout près du cheval d'Halbarad, lui demandant s'il avait quelque idée d'un endroit où établir une sorte de poste avancé de fortune d'où ils pourraient lancer les opérations de harcèlement. Le Capitaine n'avait pas encore l'intentiuon d'en trouver un, pour le moment tout du moins:

"Il nous faut d'abord localiser leur armée, ou l'une de leurs armées, s'il s'agit d'un coalition. Après seulement nous pourrons chercher un endroit à la fois sûr et caché, ni trop proche ni trop éloigné de nos ennemis, afin de nous replier s'il y a lieu et de servir de base pour nous actions."

Le fils d'Aglarest se sentait un peu gêné... visiblement, ses compagnons d'aventure le considéraient comme le chef de cette mission, avec peut-être l'Elnaith de l'Arbre. Mais si le groupe s'attendait à ce que le Rôdeur ait une parfaite connaissance des lieux, ils se donnaient de faux espoirs...

"Jamais mon expérience ne m'a mené si loin au Nord de mon propre pays, et ces lieux désertiques me sont tout à fait inconnus."

Même les cinq Rangers qu'il avait emmené avec lui n'avaient jamais foulé ces contrées. En réfléchissant aux paroles d'Erco, qu'il avait pris à la légère et en riant, le groupe devait, tout compte fait, être composé de plus de dix membre... plutôt d'une vingtaine.

Car outre Halbarad et ses cinq Hommes, Erco, Narwêl et la femme qui l'accompagnait, Silivrien... il fallait aussi prendre en compte les Elfes de cette dernière.

Erco vit un elfe les rattraper. Il ne la connaissait pas, enfin oui de vu. Il l'avait vu au palais d'Aldarion. Enfin, il lui semblait. Il écouta ces paroles adressé à Halbarad, mais vu qu'Erco était à côté du capitaine, il entendit tout. Il écouta aussi la réponse du Dunedain. Cette idée de poste avancé ne lui plaisait guère. Et c'est pour ça qu'il dit:

-Un poste d'observation, je ne pense pas que cela soit utile, car à mon avis, on ne devrai pas passer deux nuits au même endroit, à moins que cela ne soit nécessaire. Une fois un raid lancer, l'ennemi va envoyer des hommes à notre poursuite, donc ce poste ne nous servira à rien à moins que l'on ne veuille en faire une place forte ou l'on attendrait que l'ennemi se rapplique. Mais par contre on pourrait faire des postes provisoires. Ou l'on mène un raid depuis là, puis on change de poste, ainsi de suite.

Il se tut, et se rendit compte qu'il ne s'était pas présenté à l'elfe, alors il lui dit avec un sourire quelque peu cassé par la froid:

-Mais je crois qu'on a pas été présenté. Je me nomme Erco Skaline, chevalier du Gondor. A qui ai-je l'honneur?

Il avait tourner son regard vers la Silivrien et put constater qu'elle montait un superbe étalon elfique, elle portait une cape de son peuple. Elle semblait savoir se battre, enfin c'était évident autrement elle ne serait pas là.

-Enchanté répondit Erco puis se tut pour entendre les arguments de Silivrien. Il lui répondit lorsqu'elle eut finit:

-Je comprend mieux la mission maintenant, je pensait à une mission un peu plus courte. Donc je vous accorde qu'un endroit ou l'on pourra se réchauffer tranquillement, loin des yeux de l'ennemi mais assez prêt de lui serait idéal. Mais je doute que nous trouvions une cascade en ces lieux froids et désertique. Mais une grotte devrai être trouvable.

Il reprit son souffle pui reprit la parole et dit à Silivrien:

-Vos souvenir sont exacts, mais ce n'est pas mon compatriote, je viens du Rohan, fils de paysan et je suis récemment venu au Gondor pour devenir cavalier, puis chevalier.

Il refit une pause pour regarder brièvement la route devant lui, avant de reprendre:

-Et je me réjouit de vous voir à l'œuvre. Errer est certes une condamnation dans ces contrée froid et traître. Mais je peux vous assurer que errer au Rohan, au Gondor ou dans un environnement plus chaud et un régal. J'ai erré toute ma vie, et je erre toujours.

C'était vrais Erco avait erré sans but durant toute sa vie, enfin, depuis la mort de ses parents. Il erre à la recherche du danger, c'était pour cette raison qu'il s'était engager dans cette mission que la plus part personne nommerai d'insensée, mais dans la guerre, il faut de "fou" pour faire le travaille que les "saints d'esprits" refuse.

La minuit approchait, et le groupe n'avait pas trouvé âme qui vive dans toute cette désolation, non plus que la moindre trace utile dans la neige qui était tombée dans l'après-midi. Le silence des lieux n'était guère rassurant et faisait même froid dans le dos.

"Prenons quelques heures de repos, proposa le Dunàdan lorsque le chevalier Skaline eut achevé son dialogue avec Silivrien. Trois ou quatre heure, je pense... peut-être à peine plus, mais il nous faudra de toute façon repartir avant l'aube. Et plus nous nous attarderons à dormir, plus il sera difficile de se remettre en route, car le froid est un ennemi dangereux pendant le sommeil."

Ils chevauchèrent encore un peu, recherchant un lieu propice au repos, et surtout à l'abri des regards. Ce fut plus vite trouvé que ce que le Capitaine aurait imaginé: quelques rochers et un ou deux arbres chétifs, de forme tordue.

"Ca fera l'affaire, déclara-t-il. Mais je suis contre le fait de produire un feu... Pas tant que le choix se résumera entre les flammes ou la mort."

Tous descendirent de leurs monturent, et Halbarad s'assit contre un tronc.

"Nous devons établir un tour de garde. Il ne sera pas long, étant donné que nous sommes une vingtaine par quelques heures seulement. Je ne puis fermer l'oeil, je vais donc m'y employer en premier."

Il garda ses sens en éveil et se paupières relevées, se parlant à mi-voix pour lui-même.

"Nos ennemis doivent se trouver plus au Nord que je l'imaginait... Mais il faut dire que ces étendues sauvages sont vastes, et nous n'avons aucune indication sur leurs mouvements, sauf les vagues explications de ce Foros, si tant est qu'on puisse appeler cela des explications. 'Baragouinements' serait plus juste."

Erco Skaline fut néant moins content lorsque Halbarad donna l'ordre de la pause. Il avait sentit plusieurs fois sa tête passer en avant. Il toucha le sol froid avec ses bottes de cavalier. Il enleva les rennes de son cheval, il savait qu'il ne fuirai pas. Car depuis bien des années, Erco enlevait toujours les rennes à son cheval et il n'était jamais partit. Il lui donna un peu d'avoine qu'il avait toujours sur lui, puis sortit une gourde et un petit paquet de tissu. Il se retourna et alla vers le groupe. le chevalier s'assit sur un pan de sa cape pour se protégé du froid et bu une gorgée de son eau qui était glacial. Il mangea un peu puis ramena tout ça dans sa besace. Une fois fait, il dit à Halbarad:

-Je prend le deuxième tour de garde. Tu me réveilles lorsque c'est à moi.

Puis il se coucha sur le sol dur et froid, sa cape appaissait un peu cela. Il regarda le ciel étoilé, ses mains derrière la tête en guise de coussin. Environ une heure après Halbarad alla le chercher pour son tour, il lui souhaita bonne nuit.
Puis Erco accompagné de son renard qui s'assit à côté de lui, commença à fredonner un chant de sa patrie tout en regardant devant lui, le regard perdu dans le noir:

-"Où se trouvent alors cavalier et jument ?
Et le cor qui sonnait ?
Où se trouve le flot des cheveux flamboyants ?
Le heaume et le haubert ?
Où se trouvent les braises du feu rougeoyant ?
La harpe qui jouait ?
Où sont donc la moisson des grains et le printemps ?
Et les pousses altières ?
Telle la pluie sur les cimes et le vent dans les prés
Ils sont passés véloces
Les jours partis à l'Ouest au-delà des sommets
Dedans l'ombre féroce.
Qui devrait recueillir les fumées échappées
Du brasier des bois morts,
Ou pouvoir contempler le retour des années
De la Mer qui s'endort ?"

Enmitouflé dans sa cape, comme ses compagnons de fortune Nârwel avait su résister au froid et à la pénombre. Peut être avait t-il dormit quelques heures. Mais remuer dans sa couche de campagne ne lui disait vraiment rien. Il se leva, et récupèrant sa cape étendue sur le sol, il tenta de faire le moins de bruit possible et d'enjamber les corps endormis jusqu'à celui qui montait la garde et son rouquin de familier.

Le Renard lui jeta un petit regard de travers, puis détourna le regard du Gondorien. Doucement il posa sa main sur l'épaule du chevalier.

"Puis-je m'asseoir à vos côtés? Trouver le sommeil m'est impposible ce soir. Trop de pensées dansent dans mon esprit, et peu son lumineuses."

Sans attendre la réponse de l'homme, Nârwel poussa sur le pommeau de son épée pour mieux s'asseoir. A la lumière de la lune les étoiles révèlées par Namad Lèd brillèrent doucement. Mais bientôt l'arme et le corps de Nârwel se réfugièrent de nouveau derrière l'épais tissu qui composait le manteau de l'éclaireur.

"Le Capitaine se repose?"

Erco venait de finir une chanson qui datait de plus de trois cents ans. Lorsqu'il sentit une main se poser sur son épaule, sa propre main se porta instinctivement sur la garde de Amdir, son épée. Il pensa à cette instant à la signification de son épée dans le langage courant: espoir. Elle portait bien son nom. Et c'était dans ces moments sombres et glacials que l'espoir et le plus loin. Mais il ne faut pas l'abandonner sans quoi on sombrer dans le désespoir. Il acquiesça d'un signe de la tête. Le nouveau venu s'assit à ses côtés et lui demanda si le capitaine se reposait. Le chevalier répondit après un moment de réflexion:

-Oui, je l'ai relevé, il y a guère plus de dix minutes.

Il se tut, et après quelques minutes de silence il reprit parole:

-Le sommeil est dur à trouver lorsque nos pensés son portée sur des événements sombres et ce maudit froid ne facilite pas la tâche. Mais je ne vous connais pas, il me semble.

Le chevalier tourna la tête vers le Gondorien et se présenta:

-Erco Skaline, chevalier au service du Gondor.

Il se dit que c'était le jour de toute les rencontres. Il lui sourit, sachant qu'un sourire peut aider à reprendre espoir surtout dans ces contrée désertique au proie du froid.

Erco sursauta une nouvelle fois, cette fois accompagner de Nârwel. Il amena par pur réflexe sa main à la garde d'Amdir se découvrant. Il senti le froid s'engouffrer et il ramena rapidement le pan de sa cape. Il regarda Silivrien avant de dire avec ironie:

-Entre vous deux, je vais faire une crise cardiaque.

Il se tut, puis dit:

-Bien sur que tu peux te joindre à nous. Je vois qu'il n y a pas que moi qui ne parvient pas à trouver le sommeil. Sa me rassure un peu. Si ça continue toute la troupe sera de garde.

Un sourire s'esquissa sur le visage congeler par le froid d'Erco Skaline. Il resserra sa cape autour de lui, il ne s'attendait pas à ce genre de froid. En faite, au début il n'était même pas censer aller à Annuminas, il était partit pour Dol Amroth et finissait dans le Nord à se geler. La vie était pleine de rebondissement, mais sans ça, la vie serait monotone. Il attendait toujours le nom du Gondrien qui n'avait pas encore eut le temps de lui répondre avec l'arrivée de Silivrien.

Halbarad entendait les conversations des ses compagnons éveillés sans y prêter vraiment attention...

Une étrange sensation s'empara alors de lui, comme une sorte de pressentiment de malheur. En vérité, il se sentait épié et incroyablement seul malgré la présence, non loin de lui, de ses acolytes d'aventure.

Puis toute voix se tut, le lilence devint total... Il tourna la tête pour apercevoir les deux Gondoriens et l'Elfe, face contre terre.

"Assoupis? Ou morts, s'alarma Halbarad."

Alors vint un son comme d'un vent puissant se riant de lui; il sentit une étoffe lui recouvrir le visage, d'innombrables mains se saisir de lui dans la demi-obscurité du clair de lune.

Et puis plus rien...

"Si ça continue toute la troupe sera de garde."

Il reconnut soudain la voix qui avait prononcé ces paroles... et se réveilla.

Ce n'était qu'un rêve, finalement. Ses compagnons conversaient toujours et n'étaient point morts, nul intru ne se trouvait en ce lieu.

Halbarad Dunàdan s'emmitouffla de nouveau dans sa cape pour tenter de retrouver le sommeil. Mais ce cauchemar avait refroidi son ardeur.

Erco essaya de percer l'obscurité, mais n'y parvient pas, il n'avait pas une vu d'elfe. Mais il était étonné que les elfes puissent faire dans le noir. Il se dit que cela devait être quelque sortilèges ou blague de la dame Siliviren. Il lui répondit calmement:

-Si, j'avais votre vue, je partirai à la chasse. Mais fort malheureusement, ma vue est quelque peu limitée la nuit, comme de jour du reste. J'attendrai donc ici. En les attendant en tailleur.

Il se tut, puis se mit à écouter, mais il n'entendit que le vent souffler dans son oreille des paroles froides. Et de plus comme l'avait dit Silivrien, les loups étaient à contre vent, donc tout les bruits sont emporter loin derrière les loups et non porté vers Erco et ses compagnons. Le chevalier regarda Arka qui semblait parfaitement tranquille, enfin, il savait que son renard pouvait être tout à fait calme juste avant une bataille, donc ça prouvait rien.
Il changea un peu sa position pour être un peu plus à l'aise.

Ne réussissant pas à retrouver le sommeil, Halbarad écoutait d'une oreille distraite les discussion de Silivrien et de Skaline, mais son intérêt se trouva éveillé lorsque le sujet du dialogue porta sur les loups, que l'Elfe avait semble-t-il vu, ou du moins ressenti la présence non loin d'eux...

Le Capitaine se dégagea un peu de sa couverture de fortune et rassura ses compagnons:

"Ils n'approcherons pas davantage de nous. Pas tant que je resterai à vos côtés."

Il se mit sur son séant et sourit en distinguant le visage de ses compagnons... "Quel prétentieux." devaient-ils penser. Mais si Halbarad disait cela, ce n'était nullement par une trop grande estimation de sa force ni une volonté de se rendre important.

En vérité, le pouvoir de tenir les loups à distance ne venait pas de sa propre personne, mais de l'Anneau qu'il portait. Il leva sa main gauche au ciel, et tous purent voir briller, à son index, un petit anneau argenté à la lueur de la Lune...

"Voyez l'Anneau-Loup, reprit-il avec assurance. Grâce à lui, une certaine emprise sur ces créatures m'est offerte. Ils ne nous importunerons pas cette nuit, ni la prochaine, ni les suivantes, tant que je l'aurai au doigt. Car il provient du Donjon de Carn-Dûm, un lieu maléfique infesté de loups et autres créatures, où je l'ai acquit avec peine..."

Il abaissa la main, la vision passa, l'anneau disparut, mais il conservait son aura.

Erco Skaline fut soulagé des dire d'Halbarad, puis encore plus de ceux de Silivrien. Il n'aimait pas les loups, car ils chassent en meute de dix en général et lorsqu'il attaque, il en vient de tout les côtés. Rare sont ceux qui survivent, bien que cela soit possible. La fuite est interdite face aux loups car de toute façon, il te rattraperont, donc seul l'affrontement directe est envisageable. Le chevalier avait apprit de son père que si le loup sentait ta peur, il attaquera plus facilement que si tu le fixe sans avoir peur, ça va de même pour tout les chiens. Informations qui peut s'avérer utile en pleine nature. Il entendu le nom de Carn-Dûm, il avait déjà entendu parler de ça. C'était un nom nain, un lieu maudit à ce qu'il avait entendu. Il avait apprit l'existence ce Carn-Dûm lors de la réunion à Annuminas, mais n'en savait pas plus. Il dit alors:

-Anneau utile dans bien des cas. Et je pense pouvoir dire sans me tromper que votre anneau vous sera très utile dans cette mission.

IL se tut, puis enchaîna:

-Moi, je n'ai pas grand chose qui a une grande valeur à par mon épée, Amdir, qui n'a rien de magique. Carn-Dûm, c'est un nom nain, non?Eclairez-moi un peu

Il se tut pour entendre la réponse à sa question. Erco ne connaissait pas très bien les terres autre que celle qu'il avait visité lors de ses "0promenades de santé" ou trancher de l'orque revenait souvent comme seul hobby.

Décidément, les anneaux étaient fort utiles au groupe, et lorsque Silivrien dévoilà à tous celle qu'elle détenait ainsi que le pouvoir qu'il offrait, bien des choses devinrent claires dans l'esprit du Capitaine Dunàdan. Car il avait tout d'abord cru que les capacités naturelles de l'Elfe étaient les seules raisons de son aisance dans la nuit...

"Pourquoi diable espérer le clair de Lune pour cheminer de nuit si nous avons avec nous une personne qui y voit comme en plein jour. N'auriez-vous pas pu le dire un peu plus... tôt?"

Et il se mit à rira intérieurement.

"Enfin qu'importe, maintenant nous le savons, et je serai plus rassuré dans les ténèbres quand vous serez à nos côtés. On ne saurait sous-estimer la magie Elfique."

Puis l'Elnaith lui posa une question qui le gêna fort, car il ne pouvait tout simplement en donner la réponse, il ne la connaissait pas...

"Non, gente Dame, je ne connais pas les véritables origines de l'Anneau-Loup, car dans la précipitation et les affres de la peur dans le donjon de Carn-Dûm, le seul moyen de le savoir aurait été de demander gentiment à ces si aimables créatures que sont les Gobelins ou les Castellans de la Forteresse, mais cela me déplut quelque peu...
Je pense tout de même qu'il s'agit là-aussi de magie Elfique, car seuls les Elfes pourraient tracer des ornements aussi fins sur l'argent. Enfin ce n'est que ma supposition.
Mais vous semblez, Silivrien, avoir une certaine emprise, ou du moins une certaine connaissance des objets magiques qui vous entourent; peut-être pouvez-vous révéler les secrets de ses origines..."

Enfin, à la dernière interrogation de Erco, il répondit:

"Je ne suis pas un grand connaisseur du language secret des Nains, mais je pense que 'Carn-Dûm' vient de ce dialecte. C'est trop proche de 'Khazad-Dûm' pour ne pas appartenir à la même langue."

Hélas, il n'y avait que peu d'espoir que Silivrien puisse percevoir l'origine de l'objet si précieux au Capitaine, et cet espoir se révéla vain...

* A quoi bon pouvoir détecter une source de magie si on ne peut en révéler la nature, maugréa en soi-même Halbarad. *

Cette réaction pouvait s'expliquer par la déception de l'Homme d'Arnor, qui aurait certainement apprécié de connaître le lieu où l'anneau fut forgé, par quel genre d'être... et par qui en particulier... pourquoi lui avoir déversé ce pouvoir si caractéristique.

Mais ces questions resteraient sans doute sans réponse, à jamais.

"Je n'avais pas l'intention de l'utiliser..." déclara le Capitaine d'une voix fort indistincte au sujet de l'autre bague, celle de l'Elnaith, comme pour critiquer ce qu'il voyait comme un manque de confiance de l'Elfe envers le reste du groupe.

"Ce que vous nous avez donné comme informations me suffit amplement, encore que j'en aurais voulu d'autres, que visiblement vous ne pouvez me révéler. Mais qu'importe de savoir quelles sont les origines de l'Anneau-Loup, diront certains, le tout est qu'il soit bien utile. Et utile, il l'est certes."

Halbarad Dunàdan ne souhaitait pas poursuivre cette discussion plus avant. Et la "faculté" de Silivrien l'avait décidé à repartir plus tôt que prévu le lendemain matin... enfin le jour même à l'aube, puisqueminuit était passée.

"J'ai besoin de repos... Faites comme vous l'entendez."

Et de s'envelopper de nouveau dans l'étoffe de sa cape.