A l'orée de la Lothlorien

Le soleil tapait. Mais la nuit allait tomber. Ils avaient longtemps marché.Maintenant, ils n'aspiraient qu'au repos. Mais l'endroit était dangereux. Les orques et les gobelins avaient de tout temps fréquenté la région. Ce n'était pas sur par ici. Il fallait trouver un refuge pour attendre. La Chasse reprendrait après. Il huma l'air. Il sentait que ce qu'il cherchait était proche. Il devait s'arrêter par ici.

" Cherchons par ici s'il vous plait."

Ils acquiéscèrent. Ils n'avaient pas envie de le contredire. Mais la région n'était pas fournie en cachette. Que pouvaient ils faire ?

" Nous pourrions trouvez une caverne, une grotte, un endroit caverneux..."

Sa voix était apeurée. Il lui faisait peur.

" Non. Les gobelins sont très connus pour être cavernicoles."

Il parlait bien. Ils en avaient presque les larmes aux yeux. Sa voix était douce. Pourtant, elle n'était pas amicale.

" Dans les arbres pourrions nous ?"

Il faisait des efforts pour parler aussi bien que le chef.

" Non, les gobelins sont agiles."

Quelques uns se mirent à pleurnicher. Pourquoi voulait il s'arrêter ici ? Il pointa alors un doigt vers le fleuve.

" Nous devons trouver une île, un ilot caillouteux qui donnera de l'apréhension aux gobelins cavernicoles et agiles par la présence de l'élément liquide."

Les pleurnicheries cessèrent. Il parlait vraiment bien. Ils arrivèrent devant l'endroit. Il dut aider les plus maladroit à passer. Mais une fois installés, ils allumèrent un feu. La joie les avait gagnés à nouveau. Par pour longtemps malheureusement.
Il se leva et mit son capuchon.

" Je dois y aller. C'est tout proche maintenant..."

Les cris et les pleurs reprirent. Ils ne voulaient pas passer la nuit sans lui.

" Prend nous avec toi."
" Cela, je ne le peux."



Il avait beaucoup marché. Mais pas plus d'une heure. Il s'était approché de la forêt. Il croyait que c'était la Lorien. Il avançait maintenant, toujours plus loin. Il attendait que quelqu'un l'arrête. Sinon, il marcherait jusqu'à Caras Caladhorn.

Un personnage encapuchonné avançait dans la forêt… Il avançait, seul… Ou du moins le croyait-il. Les temps étaient a la paix… Il n’y avait donc pas de surveillance particulièrement resserrée… Mais surveillance il y avait tout de même… L’intendant avait été très clair sur ce point. Il comptait sur les sentinelles pour alléger le travail des dames de l’eau.

Décevoir l’intendant était rarement une bonne idée… Par car il menaçait d’une quelconque punition ceux qui le décevaient… Non. Il se contenait de les désapprouver. Rien de grave. Mais être désapprouvé par un homme a qui vous deviez la vie ou celle d’un de vos proches n’est jamais agréable… Et l’est encore moins quand cet homme, cet elfe, qui se trouve être votre supérieur hiérarchique s’escrime a se comporter plus comme votre serviteur que comme votre intendant…

Décevoir un souverain universellement aimé était aussi un bon moyen d’être mal vu… Bref… En l’absence de l’intendant la surveillance était particulièrement efficace. Plus même qu’en sa présence…

Le marcheur ne mis donc pas longtemps a être repéré par l’une des sentinelles qui le laissa évidemment passer… Quelques minutes plus tard le chant d’un rossignol s’élevait… Indiscernable de celui des autres rossignols qui chantaient de temps a autre… Pourtant cela suffit apparemment pour que deux elfes se dressent sur le chemin du voyageur… Enveloppés dans des capes grises il aurais été impossible de les repérer s’il ne s’étaient pas avancés… Parlant dans un commun chantant l’un d’eux s’adressa au voyageur :

- Salutation étranger… Soyez le bienvenu en Lòrien… Pouvons nous vous demander ce qui vous amène ?

L'étranger s'inclina. Il fit une sorte de salut. Il était agile mais pas bien éduqué. Cela avait un côté ridicule. Il enleva sa capuche. C'était vraiment très laid. Ses oreilles étaient coupées. Il la remit. Il voulait juste montrer pourquoi il cachait ça.

" Je voudrais s'il est possible de le faire et ce dans de bref délais, m'entretenir avec le responsable de l'intendance dans cette belle et chaleureuse citée des elfes des bois."

Son but était simple. Il ne voulait pas voir des elfes. Il ne voulait pas voir un seigneur. Il voulait voir le Seigneur Nidnama. Son pouvoir de guérisseur était légendaire. Il en avait fort besoin.Il ne se souvenait plus de qui lui avait glissé ce nom. Il ne se souvenait plus depuis quand il était malade.

" Je suis Faroth. Je suis d'un sang mêlé entre le noble sang elfique et le sang beaucoup moins noble des hommes. Je suis fort malade et j'ai besoin du Seigneur Nidnama."

Il espérait recevoir une réponse favorable. Il avait beaucoup attendu. Il avait marché beaucoup. Il s'était éloigné de ses pièges. Il avait quitté sa maison. Mais tout ça il ne le regrettait pas. Car au bout du chemin il y avait la santé.

Celui des trois qui avait parlé eu un temps d’hésitation en entendant les premières paroles du voyageur… Mais de qui diable pouvait-il parler ? Responsable de l’intendance… Mais depuis quand allait-on en voyage pour rencontrer un trésorier ? Tout s’éclaircit quelques instant plus tard comme le voyageur expliquait qu’il avait besoin de soins… Cet ahurit parlait de Nidnama comme du "responsable de l’intendance" ? L’éclaireur songea qu’il aurais bien aimer voire la tête que le maître guérisseur aurait tiré en entendant un titre pareil… Après quelques instants il se rectifia : la voire n’était surement pas une bonne idée.

- Pour ce qui est de Nidnama… Je vous déconseille plus que vivement de jamais lui parler en ces termes… Il fait une allergie aux titres pompeux et tolère tout juste qu’on l’appelle "seigneur" ou "intendant" car c’est relativement court et qu’il ne pouvait demander a tout le monde de l’appeler par son nom sans provoquer un tollé.

Il ôta sa capuche pour révéler un visage plus ou moins amusé par la perspective de voire la rencontre entre Nidnama et ce voyageur…

- Je me nome Nalim. Eclaireur. L’intendant n’est pas sur ses terres… Il a du partir honorer la mort du roi théodor du Rohan… Si votre affaire est réellement pressée et que lui seul peut vous secourir… Nous pourrions vous guider jusqu'à lui. Je ne l’ai jamais vu refuser un patient… Même s’il lui hérissait le poil.

Rattraper le cortège ne serait pas simple… Trouver l’intendant le serait encore moins… Le guérisseur ne perdait pas de temps lorsqu’il voyageait… et passait donc peu de temps au milieu de l’escorte d’apparat qui, a ses yeux, ne servait strictement a rien. Il était plus généralement seul a ramasser des plantes dans la forêt en compagnie de ses animaux… Et il entendait maintenir le rythme maximum pour son escorte. Par ailleurs il avait pris la route quelques trois jours plus tôt… Et le connaissant il trouverais bien une raison de ne pas rentrer chez lui plus tôt que le stricte nécessaire tout en s’appliquant a ne pas rester en place…

C'était facheux. Il n'avait pas prévu cela. L'intendant était trop nomade. On ne lui avait pas dit. Il n'aurait pas du payer pour l'information. Elle était mauvaise. Il cacha sa colère. Il voulait montrer un beau visage. Mais il n'était pas beau.

" Excusez mon langage... Quelle déception je connais en ce moment. Ainsi le nomadisme gagne le coeur du noble Nidnama."

C'était difficile de l'appeler ainsi. Mais il devait faire un effort pour plaire. Il devait plaire pour être guéri.

" Je remercie votre ame bienveillante. Mais si Faroth veut dire chasseur dans la langue des nobles elfes, c'est que je suis vif et rapide à la marche. J'irais seul à Edoras et je trouverais le noble Nidnama au coeur nomade."

Il salua. Il allait partir. Son chemin serait encore long.