Rath Dînen ou à la recherche du Grimoire perdu!

Le petit Hirlon avait suivit un peu en retrait. Comme ça si un adulte interpellait le groupe des gamin. Ce ne sera pas lui qui se fera  questionner. Enfin au début ça avait été son but mais lorsque Links avait sortit une dague à cause d'une personne qui leur balançait des petites pierres il avait eu peur. C'est vrais quoi si ce Link blessait quelqu'un?...Ils seraient dans de beau drap. Et en plus ce serait au revoir le grimoire.
Mais tout ce passa bien pour finir car ils arrivèrent tous sain et sauf à Rath Dinen. Annaëlle dit:

-On devrait peut être se partager pour trouver… plus vite non ? Enfin… bizarre de la nacre quand même… je sais pas trop c’est quoi mais le professeur a parlé de bijou et de perles… c’est un truc pour riches non ?

Hirlon qui avait rattraper la tête du groupe après un petit sprinte. Il réfléchit un moment et répondit à sa camarade:

-Ouais, la nacre est un truc d'riche, enfin j'crois. D'après ce que j'ai comprit c'est blanc et peut y avoir des reflets. Et c'est les riche qui ont des trucs qui brilles. Non?

Il se tut et répondit pour la première question d'Annaëlle:

-J'pense que c'est mieux qu'on reste en groupe...J'veux dire qu'on fouille Rath Dinen en ligne. Comme ça on couvre plus de terrain. Pensez quoi?

Hirlon se tut, il était assez fier de sa réponse. mais il fallait que ses amis acceptent. Il les regardait avec un regard interrogateur.

Kalista esquissa un petit sourire. Au moins, tous les garçons n'ont pas des idées bêtes, comme se balader avec une dague et la sortir à la moindre occasion, se dit-elle, sans pour autant prendre la peine d'exprimer sa pensée tout haut.

"C'est vrai, ça m'a l'air d'être une bonne idée. Comme ça on ne risquera pas de se perdre au moins, car faut avouer que c'est quand même vachement grand..."

Elle balaya les environs du regard tous en faisant une grimace. Des générations et des générations de Gondoriens... Même si beaucoup étaient ceux qui mourraient pendant les guerres et n'avaient d'autre sépulture qu'un bûcher, depuis le temps que Minas Tirith existait, ça en faisait du monde... Pas étonnant que ce soit si grand.

Et puis, elle devait avouer que cela rassurerait ceux qui étaient inquiétés par le fait d'être dans la cimetière, même si elle ne l'avait pas dit, de peur que cela les vexe.
Bien sûr, Kalista n'était pas aux nombres de ceux-là. Non, elle en avait vu d'autres et la grande fille du capitaine Nogard n'avait peur de rien, ou presque, comme son papa.

Ermergeant de ses pensées, elle retourna son attention sur ses camarades pour voir si quelqu'un avait une objection à faire, ou s'ils pouvaient commencer leurs recherches.

Après son intervention, tous les gosses eurent une réaction différente; Certain se mirent à crier, d'autre lui dirent juste que c'était dangereux, et encore d'autre n'y firent pas trop attention, peut-être trop dans la lune pour remarquer ce qui se passait. Mais il fit plus attention à la réaction de Kalista. Et en ronchonnant un peu, il se retrouva à cacher la dague dans les buissons. Ensuite il suivit le groupe, les mains dans les poches la mine boudeur, regardant ses pieds et donnant des coups dans de pieds dans des cailloux. Et avec stupeur il remarqua ce qu'il venait de faire, il venait de prouver à tout le monde qu'il obéissait à Kalista.

-Depuis quand j'obéis à une sacrée fille, se marmonna t-il, c'est la dernière fois qu'on mit prendra.

En plus sans dague, comment allait-il les protéger? Mais trop tard pour retourner au buisson.
Enfin ils arrivèrent devant le grand portail du cimetière. Link parcouru vite fait du regard toutes ces pierres tombales, qui le laissaient indifférent. Il souffla, et marmonna et grogna. Les gamins commencèrent à donner leurs idées pour retrouver l'objet. Et il en proposa une à son tour, enfin il la marmonna.

-Depuis le début, nous pensons que ce qu'on doit chercher c'est chez ces foutu riches. Mais il faut penser qu'une énigme est fait pour être sacrément difficile à trouver. Celui qui a écrit ses mots cherche peut-être à nous embrouiller, il parle peut-être en foutu image, ou il essaye de nous mettre sur une fausse piste. C'est peut-être chez les pauvres que nous devons chercher. Mais moi je dis ça, mais vous pouvez ne pas y faire attention. D'toute façon j'm'en fiche.

Mikhaïl regardait nonchalamment autour de lui. Oui, comme il s'en souvenait, bien que reposant et calme, ces longues rangées de tombes finissaient par être ennuyeuses. En outre, si on ne regardait pas les inscriptions, beaucoup étaient semblables. Bien sûr, certaines étaient plus grandes ou plus belles (certaines ressemblaient même à des petites maisons), mais généralement, il restait difficile au jeune Rhûnien de les différencier. La grande avait raison, il lui aurait été aisé de se perdre.

Et comme cette monotonie l'ennuyait et que l'air préoccupé de ses acolytes l'empêchait de penser à autre chose, il se prit pour la première fois à réfléchir à leur affaire. La nacre... ça lui disait quelque chose. Un vague souvenir en rapport avec sa mère. Ah oui, c'était cela : elle portait de temps à autre un collier de coquillages qui, disait-elle, venait de la Mer de Rhûn. Et au centre de ce collier, un coquillage tout blanc qui brillait légèrement. Ca concordait avec ce qu'avait dit le professeur tantôt.

Un dalle en coquillage?

Je pense qu'il a raison, la nacre c'est une image. Si la nacre c'est un coquillage, je vois mal comment on peut faire une dalle entière avec. Alors je sais pas... Peut-être que c'est juste pour dire qu'il faut chercher une dalle blanche? Parce que la nacre c'est blanc non? Et puis si je me souviens bien, dans le texte, "nacre" rime avec "sacre". C'est doit être pour cela que ce mot a été utilisé. Non?

Et il y avait autre chose, qui tarabustait Mikhaïl depuis quelques temps déjà, depuis qu'il avait été question d'aller dans un cimetière. D'un ton laconique, il poursuivit :

Et quand on aura trouvé cette dalle, on fait quoi après? Si c'est une tombe, vous comptez l'ouvrir? Enfin si elle comme les autres, je sais pas si on va pouvoir y arriver tous seuls. Moi j'ai pas envie d'en ouvrir une si ya quelqu'un à l'intérieur. Si j'étais mort, j'aurais pas envie qu'on vienne ouvrir ma tombe...

Il se tut et longea ses mains, pensif, au plus profond de ses poches.

//Dernier message avant au moins mercredi. Bon rp!//

Les enfants avançaient le long d'une large et silencieuse allée tout en cherchant la meilleure façon de localiser cette fameuse tombe de nacre. Marach n'avait pas prononcer un mot depuis qu'ils avaient pénétré dans le cimetière, luttant contre l'appréhension qui s'était emparée de lui.
Il avait un peu sursauté lorsqu'Annaëlle avait proposé de se séparer. Décidément, elle n'avait pas froid aux yeux la petite et le garçonnet la regardait avec une certaine admiration.
Il poussa un soupir de soulagement quand Hirlon proposa lui de rester ensemble et que l'idée de se séparer sembla être abandonnée ... Il aurait juré que Kalista avait jetée un coup d'oeil rapide dans sa direction et qu'elle avait remarqué le trouble qui s'était saisi de lui ...

Les enfants ne s'imaginaient pas que le cimetière puisse être aussi immense ... Des allées, des pierres, des allées, des pierres et puis de temps en temps une petite maison ... C'était surement les familles les plus riches qui possédaient ce genre de sépultures ...

Il se décida enfin à ouvrir la bouche lorsque mikhaïl parla d'ouvrir une tombe :

- Houaaah, hé, z'espére qui aura pas besoin de faire ça ... C'est vrai que c'est pas bien de déranzer les morts ... Beurk !!

Il refléchi un instant puis repris en écarquillant les yeux l'air encore plus accablé :

- Mikhaïl !! Z'y avais pas pensé mais ze crois que t'as p'tèt bien raison pasque, le truc y dit : Entre les doigts de la mort le grimoire repose !!!!! Houlalalalalala .....

Un frisson le parcouru et pour couper court à la peur panique qui s'insinuait en lui, il revint sur la nacre ...

- Blanc ? Ouais blanc et brillant la nacre .... On devrait trouver ça pasque les tombes blanches et qui brillent, y'en à pas des masses ... D'ailleurs, on en a pas encore vu une seule ...

il se retourna vers un de ses camarades :

- Link, ze dirais que c'est pas chez les pauvres ... Ze suis de l'avis d'Hirlon ... Ici les pierres, elles sont toutes petites et pis ben ... Elle sont zuste en pierre ... Et y'a plein d'herbes folles et les feuilles mortes, elles sont pas ramassées ... A mon avis, on y est chez les pauvres et pas de tombes blanches à l'horizon ...
Faudrait p'tèt se diriger vers une partie du cimetière mieux entretenue avec des tombes plus grandes ? Z'en dites quoi ?

Alors qu'il terminait sa phrase, il eut un brusque mouvement de recul et restait soudain figé à regarder au loin :

- Hé, z'avez vu ?? Z'aurais zuré voir un truc qu'a bouzé là bas !!! Z'avez Vu ???? Non ??? Un truc noir ... L'a traversé entre les deux tombes là bas ... Zé pas rêvé quand même ! .........................................Si ?

- Moi j'ai rien vu, t'es sûr que ça a bougé? Pfff ya rien. Pis les fantômes ça existe même pas.


Un sourire coquin envahit tout son visage au joues rebondies et roses

- Marach il a peur! Il a peur! Bouhhhhh la poule mouillée!!

Sentant que ça chauffait sévère pour ses couettes, au vue de la moue boudeuse et colérique, elle partit d'un éclat de rire, tandis qu'elle courrait vers le buisson coupable. C'est le moment que choisit Pépite pour fausser compagnie à sa jeune maitresse.

- Hé Pépite!! reviens!!

Il ne s'agissait plus d'échapper au petit garçon qui a vrai dire faisait la tête dans son coin, mais d'attraper le chaton farceur, qui se trouvait un malin plaisir à échapper aux menottes potelées de la fillette. La boule de poil, se glissait furtivement entre les tombes garnies de pousses folles, fondait sur l'herbe à chat qui se balançaient sous les vents, avant de courir un peu plus loin. Renverser un vase, jouer la savonnette, s'échapper de plus belle. L'air de rien, Annaëlle s'éloignait de plus en plus de la troupe de gamins. Bientôt, elle les perdit totalement de vue, s'enfonçant davantage dans les allées désertes du cimetière. Lorsqu'elle réussit enfin à attraper le félin, ce ne fut que pour se rendre compte qu'elle était totalement perdue. A droite, personne. A gauche, pas l'ombre d'une souris. Au centre... juste le bruissement inquiétant des arbres. Un frisson lui parcourut l'échine, provocant un léger tremblement de sa frêle silhouette. Elle serra son chaton contre son cœur, comme si sa seule présence pouvait suffire à chasser les monstres qu'elle sentait roder autour d'elle. Non c'était son imagination, les fantômes, n'existaient pas. C'est son Papa qui lui avait dis, et son Papa avait toujours raison.

- Marach? Bahrin? Mikhaïl?,,, KALISTAAAAAAAAAA?????

Elle se sentait de plus en plus seule, et de moins en moins rassurée.

Kalista Nogard, la fille du fameux Capitaine, s'apprêtait à répondre à Hirlon à propos de sa suggestion. Elle avait déjà une opinion très arrêtée sur la question, et venait d'avoir une pensée très peu flatteuse. C'était bien là un garçon, s'était-elle dit. Totalement stupide... ça menace les gens à coup de dague, ça cherche midi à quatorze heures.
Seulement, Marach intervint avant qu'elle n'ait pu dire quoi que ce soit. Il vallait mieux sans doute, même si la jeune fille n'aurait probablement pas exprimé tout haut cette pensée furtive, ça n'aurait pas été très gentil. Elle n'était pas comme ça Kalista.

En revanche, elle approuvait tout à fait Marach qui avait résumé la situation parfaitement. Aussi commença t-elle à dire :

"Oui, c'est une bonne id'... Quoi ?!?"

Le simple fait de voir l'expression du visage du jeune garçon lui avait fait compendre que quelquechose n'allait pas. Aussi se retourna t-elle immédiatement, inquiète, s'attendant presque à voir surgir Sauron ou Balthazar le Noir...
Mais non, d'après Marach, ce n'était qu'un "truc". Voilà qui en soit n'était guère plus rassurant, loin de là.

"Mais non, je ne vois rien... C'est une blague n'est-ce pas ?" Et elle rit à la remarque d'Annaelle. Mais elle voyait néanmoins que pour une fois le jeune garçon semblait sérieux. Bah, ce n'est peut-être qu'une chouette ou un chat...

Il lui suffit qu'elle pense à ça pour que le chaton d'Annaelle s'échappe des mains de sa propriétaire, entraînant cette dernière à sa poursuite, dans les ténèbres du cimetière.

"Non, attends !"

Déjà trop tard, et après cela il ne fallut pas bien longtemps pour qu'on entende au loin le cri de détresse de la gamine, vraisemblablement perdue.

"Zut !" s'écria Kalista, uniquement parce que son papa était à cheval sur la politesse. "Vite, il faut la retrouver..."

Et si Marach avait vraiment vu quelqu'un ? Elle s'engouffra dans les allées du cimetière, attendant à peine les autres.

Hirlon put constater au moins une chose, ils allaient devoir aller dans la partie du cimetière plus riche. Mikhaïl entrevit l'idée d'ouvrir une tombe et cela raffraichit vite l'atmosphère qui était déjà assez froide. Hirlon sentit une peur naître en lui, la peur de déranger un mort. Il essaya d'oublier cette perspective, mais elle ne voulait pas partir. Puis Marach dit qu'il lui avait semblé voir quelqu'un et quasiment en même temps le chat d'Annaëlle s'échappa des mains de sa maîtresse qui partit à poursuite.
Puis, Kalista suivit Annaëlle pour la rattraper.
Le petit Hirlon ne put s'empêcher de dire:

-Ben nous qui voulions rester ensemble, c'est raté. Pi Marach moi j'ai rien vu...Ça devait être un chat ou une belette.

Hirlon se tut et lança au autres enfant qui était resté:

-Si on commençait les recherche...

Hirlon était un peu insouciant car il pouvait très bien y avoir vraiment quelqu'un, mais il était petit et pour lui aller dans un cimetière est très rare. Et en plus Kalista était grande, elle saura sortir de ce lieu lugubre sans problème.

Quand Marach prit peur, Link se tourna vers le danger, avec les yeux pétillant, enfin quelque chose d'intéressant. Mais son bonheur ne fit pas long feu, car il n'y avait rien, même pas un chat, juste ses satanés tombes. Il regarda Marach leva les yeux au ciels, en secouant la tête de droite à gauche.
Une gamine en profita pour se moquer, ce qui était assez drôle, pour une plaisanterie de fille, ce qui le fit sourire, mais il effaça tout de suite ce dernier de son visage. Ouf personne n'avait dû le voir. Soulagé il laissa un soupir s'échapper .
Mais voilà que l'autre gamine maintenant commençais à fuir, comme... Ben comme une gamine quoi.
Déjà qu'il n'avait plus de dague pour protéger ses camarades, maintenant il fallait qu'ils se séparent. Vraiment, si ça continuait comme ça il ne pourra protéger personne. Et en une vitesse ahurissante, il conclu que la petite fille qui venait de partir aura plus besoin de lui que les autres gamins. Il parti en courant regardant derrière lui en disant:

-Ne bougez pas de cette foutue place, je reviens, je vais aller la sauver. Ne vous séparez surtout pas.

Il continua à leur crier des choses, mais ils devaient plus l'entendre depuis longtemps déjà.
Il continua à courir regardant par terre les traces de pas qui devait être celle d'une petite fille. Jusqu'à ce qu'il remarque des traces plus grandes, qui lui firent penser à ses chaussures. Qui avaient comme par hasard la même taille... Il en déduit donc dans une autre vitesse ahurissante qu'il tourné en rond.
Le jeune aventurier s'arrêta donc. Et laissa quelques jurons sortir de sa bouche. Et plus fort il crillia, d'une voie qui n'avait pas encore mué, qui allait parfois dans du aigu:

-Eh gamine! T'es où? C'est Link! Gamine!

Des gosses dans SON cimetière. Ici, chez LUI !!! Il cracha au sol, un bon molard bien jaune. Ca n'allait pas se passer comme ca.
Il rodait déjà depuis quelques minutes autour du petit groupe attendant l'occasion... Et elle finit par se présenter. Quand la gamine s'éloigna du groupe, il commenca à miauler tout doucement de sa voix cassée. C'était fort peur ressemblant, mais assez que pour attirer la petite vers lui.
Quand elle se retrouva nez à nez avec lui, elle voulu crier, mais déjà la main crasseuse de l'homme l'avait bailloné.

- Ta gueule la mioche...

Il plongea sa seconde main libre dans la poche de son long manteau gris et en sorti une boule de tissu répugnante. Sans aucune douceur il la fourga dans la bouche de la gamine, l'empéchant par la même occasion de crier..
Nergal attrapa un couteau accroché à sa ceinture et coupa les cheveux de la petite de manière désordonnée... Il ramassa une motte de terre qu'il humidifia avec les moyens du bord, et il macula le visage de la petite de cette boue nouvellement créée...

-T'es trop craquante la mioche, on dirait une gamine du harad !!

Il parti d'un rire gras et bruyant qui résonna dans tout le cimetière. Il attrapa la gamine et la hissa sur le toi d'une monument funéraire... Elle aurait bien du mal à descendre...
De sa démarche vive mais déglinguée, Nergal s'approcha de sa cabane.

- Maintenant on va rire...

Il ouvrit d'un geste la porte de la maison, libérant trois chiens à l'allure particulièrement agressive..

- JIL, STEVEN, KENT ! Chopez moi ces morveux...

La chasse était lancée.

La fillette entendit la voix rassurante de Link, puis le bruit d'un cailloux qu'on jette dans une allée et celui d'un vase qui se brise. Elle se retourna, les larmes au bords des yeux. Elle avait bien promis à son Papa qu'elle ne pleurait pas, mais la peur formait une boule dans son ventre.Soudain une main crasseuse s'écrasa sur sa bouche noyant ses cris. Elle se débattit , donnant des coups de pied chaussé de sabots. Mais la poigne de l'homme empêcha rapidement toutes tentatives de rébellion. Ses cheveux, ses beaux cheveux couleur de miel furent cisaillés grossièrement. Les mèches s'envolaient dans le vent, se coinçaient dans les gravillons des allées, dans les herbes folles des tombes. Puis se fut de la boue. Appliquée rudement sur son visage, maculant ses joues roses, lui rentrant dans le nez . Elle voulait hurler mais le bâillon absorbait ses cris.
Elle se retrouva rapidement en hauteur sur les tuiles d'ardoises d'une petite maison funéraire. Ses doigts s'accrochaient au intermices mousseuses pour ne pas dégringoler. Puis l'homme l'abandonna la. Elle remarqua sa robe mouillée, elle n'avait pas pu se retenir, d'ailleurs des grosses larmes coulait de ses yeux noisettes, dessinant dans la boue des trainées lisses et brillantes. Elle arracha le bâillon et hurla, déversant dans ce cri toute sa terreur

- HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA!!!

Accompagnant son hurlement les aboiements féroces des molosses qui s'élançaient dans le cimetière pour fondre en direction du petit groupe.

Mikhaïl regarda la fillette courrir à la poursuite de son chat. Du coup, ils étaient séparés, mais le garçon la comprenait. A sa place, il aurait sous doute fait la même chose, non seulement car il aimait lui aussi les chats, mais aussi s'il y avait l'éventualité d'une punition par la suite. Un jour, il avait entendu un de ses amis, ou du moins un enfant de son âge avec qui il jouait de temps à autre, lui dire qu'il fallait mieux une peur bleue qu'une punition. Cette affirmation avait laissé le p'tit d'homme pensif pendant de longues minutes, et plus tard dans son lit, de longs quarts d'heures. Et il n'avait toujours pas trouvé s'il était d'accord ou pas. "Tout dépend de la peur et de la punition", de disait-il. Et aujourd'hui, à bien y réfléchir, Mikhaïl se rendait compte que la peur d'être perdu seul dans un cimetière pouvait bien être un trop lourd tribu pour Annaëlle. Cela n'aurait pas dérangé le petit Rhûnien, au contraire, ça aurait pu être une expérience intéressante, mais il restait le problème que s'il s'était perdu, il serait sans doute rentré trop tard à la maison et aurait alors été puni. La question était de savoir si cette punition aurait été plus grave que celle qu'il voulait au départ éviter. Quelle était-elle déjà?

Cherchant une réponse autour de lui, le garçonnet s'aperçut qu'il était tout seul, les autres étant déjà partis à la suite de la grande. En soupirant, Mikhaïl les rattrapa en courant. Ce n'est pas qu'il était pressé, mais il s'était bien rendu compte que son nouveau retard ne serait pas bien perçu par les autres. Et puis même, il aimait bien courir. Tout comme il aimait prendre son temps pour regarder autour de lui, il aimait bien courir. Parfois le plus vite possible, parfois le plus longtemps possible. On lui disait qu'il courait bien. Si ça lui faisait plaisir de l'entendre, il ne comprenait pas vraiment. C'est comme si on lui avait dit qu'il marchait bien, ça n'a pas de sens.

Les cris de la fille s'étaient soudain interrompus. Le petit groupe s'était arrêté, surpris et inquiet. Le silence pesant fut brisé par des aboiements féroces. Des chiens, pensa Mikhaïl comme sans doute ses amis. D'habitude, il aimait bien les chiens, comme il aimait les chats, mais là... Même sans les voir, surtout sans les voir, ces chiens là lui glaçaient déjà les os. Inutile de parler de leur apparition. Inutile de préciser l'effet que fait l'apparition des trois molosses, gueules béantes, crocs dégoulinant de salive, griffes griffant sinistrement le sol dans leur course, à des enfants. En face d'eux.

Les enfants étaient cinq [désolé j'en oublie]. Les horribles animaux n'étaient que trois.

Sans réfléchir plus de quelques secondes qui lui permirent de comprendre que s'ils faisaient volte face pour courir, les chiens les rattraperaient en un rien de temps dans l'allée toute droite, le garçon se jeta entre deux tombes et courut comme il n'avais jamais couru. Il slalomait entre les caveaux, profitant de sa petitesse pour se glisser dans les plus petits recoins. Et tout cela sans jamais ralentir, ou presque. Une vraie flèche.

Sans vérifier qu'il était suivi ni par les chiens ni par ses compagnons, il continua à courir.

Kalista constata à la voix derrière elle que Link l'avait suivie. Au moins, cela voulait dire que même sans sa dague, ce n'était pas un vantard doublé d'un froussard incapable d'assumer ses bravades. Elle se surprit même à penser que, même si elle n'avait pas une haute opinion de lui, le trouvant fort bête et prétentieux - un parfait garçon adolescent - il devait sans doute avoir le même âge qu'elle sinon plus.
Peut-être pourrait-il faire de bonnes choses, après tout...

Mais son premier soucis, c'était de retrouver Annaelle. Ah, si ce maudit Marach n'avait pas signalé son ombre - d'ailleurs n'avait-il pas raconté des bêtises ? - juste avant, elle serait moins angoissée. Pas pour elle-même, bien sûr, mais pour la petite fille qui s'était lancée tête baissée à la recherche de son chaton. Enfin, peut-être un peu pour elle-même aussi, maintenant qu'elle y réfléchissait, mais il fallait ne pas le dire...

Elle remarqua à son cri que Link était parti d'un autre côté. Eh bien, il couvriraient plus de terrain, même si de fait elle ne pouvait plus compter sur l'aide de personne.
Puis elle entendit deux choses. D'abord le cri terrifié d'Annaelle, puis les aboiements des chiens... Eru merci, ils ne viennent pas par ici, dans un pensée égoïste furtive, avant de repenser aux autres, qui étaient sûrement dans ce coin là...
Elle continua donc d'avancer, dans la direction d'où elle avait cru entendre le cri...

Et puis elle vit la gamine, et l'expesson du visage de Kalista fit penser qu'elle allait jurer comme un charretier, mais si elle n'en fit rien.

"Annaelle !" se contenta t-elle de hurler d'une voix brisée. Et puis : "Qui.. qui a fait ça ..." fit-elle en s'avançant au pas de course, regardant nerveusement de tous les côtés, plus que sur ses gardes, même si elle ne voyait rien...

Le grand garçon continuait les recherche, même s'il était toujours perdu. Et s'avoua que cet endroit n'était pas... Très accueillant. Et ça ne s'arrangea pas quand il entendit des chiens grogner et aboyer. Il commença vraiment à avoir peur, mais surtout pour la fille.

-Gamine t'es où? Viens vite! Gamine.

Sa respiration devenait plus rapide, il pensait même que son cœur aller sortir de sa poitrine tellement il battait. A un carrefour il tourna malheureusement à droite, et son regard croisa celui d'un gros molosse, au babine dressées, et la bave dégoulinant de sa bouche. Link resta là, sans bouger, terrorisé, à fixer son regard droit dans celui du monstre.

-Surtout ne pas faire de mouvement brusque. Pas bouger... Ah si j'avais cette foutue dague.

Le gros molosse, recommença à grogner, et il baissa la tête, comme s'il se préparait à charger. Et Link ne l'attendit pas pour fuir. Il courut le plus vite qu'il ne l'avait jamais fait, poursuivit pas les aboiements incessant du chien. Sautant par dessus les obstacles, tournant à droite, à gauche, droite, gauche, gauche, droite, droite... Et là il se trouva en face de Kalista et de la gamine, enfin il croyait que c'était la gamine, elle était toute salle, avec les cheveux coupés. Mais pas le temps de lui demander ce qui lui était arrivé. Le jeune garçon, eu l'intelligence de retourner sur ses pas avant que le chien arrive, et il courut le plus loin possible des deux filles. Espérant que le chiens le suive.

-Même, euf, sans dague, euf, je les sauverais, euf!

Dit-il dans une voie déterminée.

Hirlon était pour finir partit à la suite des enfants car il avait eut un pressentiments que même lui n'avait pas sentit. Il était partit en courant et voilà. Et il avait bien eut raison car s'il avait attendu encore cinq minutes à cet endroit, les molosses l'auraient attrapé.
Il rejoint, non sans couper entre les tombes, Link. Hirlon entendait des aboiements sonore et dépourvu de sens. Il vit Link devant luis qui courant. Le gamin lui cria, sans avoir vu le chien:

-Les chiens sont ou?

C'est à la fin de sa phrase qu'il aperçu le molosse. Il lâcha un cris strident qui déchira l'aire lugubre du cimetière qui avait changé si vite devenu le terrain de jeu de cinq enfant poursuivit par trois chiens.
Hirlon porta ses deux mains à ses bougent comme si cela allait faire oublier le cris et dans ses yeux se lisaient une grosse honte d'avoir poussé un tel cri.
Il demanda à Link avec une voix tremblante tout en s'engagea à la suite de grand:

-Les filles, elles sont ou?

On pouvait décelé facilement dans la voix du petit Hirlon une grande peur. En tout cas cette nuit restera gravée dans sa mémoire.

Link continué à courir le plus vite possible, entendant le chien derrière lui, qui gagné de plus en plus de terrain, même avec les obstacle que le chien devait avoir du mal à traverser, il le rattrapait.
Il entendit des cris d'autres enfants affolés, et les aboiement de plusieurs autres chiens. Il remarqua un des gosses, après le cri de terreur qu'il avait lâché c'était évident qu'il l'avait entendu. Ce gamin n'avait rien trouvé de mieux que le suivre au lieu de partir dans un endroit sur. Il répondit tout de même à sa question:

-Elles sont loin, euf, derrière nous. Enfin je l'espère.

Link ralenti un peu se laissant doublé par le petit gamin. Il avait remarqué ces pots de fleurs déjà bien abimé, il en prit un dans chaque mains et les lança violemment à terre, espèrent qu'ils casses, et que les bouts deviennent coupant, pour qu'au moins il puisse blesser les pattes du monstres qui les poursuivait. Il cria essoufflé, essayant de pas terroriser le gamin, avec une voix effrayé:

-Dirige toi vers la sorti, euf, je t'y laisse aller tout seul, euf, je vais aller aider les autres.

Et sur ce il ce dirigea vers les cris qu'il avait entendu plus tôt.

Mais dans sa précipitation le gamin n'avait pas vu qu'il fonçait droit sur le fossoyeur.. Nergal en personne...
Le contact avec celui ci fut pour le moins désagréable... L'odeur de pas-propre, la rugosité des vêtements en grosse toile et surtout la peur.. Le vieux regarda très méchamment son vis à vis... Il saisit de sa main aux ongles longs et crasseux le visage du petit.. Puis d'un geste vif et jouissif il abattit sa lourde pelle sur le crane du garconnet.

" En vl'a un qui va plus me chier dans les bottes longtemps..."

En effet, il était dans les vappes... Et risquait bien d'y rester encore longtemps..
Nergal jetta un regard circulaires aux alentours. Là... un trou pas encore rempli... Ca ferait l'affaire...
Il saisit négligemment le pied du gamin et le traina sans aucune délicatesse vers son lit... Il n'avait pas le temps de l'ensevelir maintenant, mais ca viendrait.
Il entendit d'autres cris.. Et tomba nez à nez avec le petit Hirlon... Pas de méchanceté cette fois ci...

" Bonjour mon petit... Tu es perdu ?"

Il sourit, dévoilant ses chicots jaunatres.

" Suis moi donc... je vais te mettre en sécurité..."

Cela sonnait horriblement faux mais la main ferme de Nergal sur l'épaule d'Hirlon n'invitait pas à la discussion..
Le grand échalas emmena son nouveau compagnon dans une allée ou grandes cryptes se suivaient..
Il ouvrit le cadenas de l'une d'elle... et jetta Hirlon dedans.. dans le noir, seul au milieu des morts...
Cela fit beaucoup rire Nergal qui repartit derechef à la recherche de nouvelles victimes... Cette soirée était décidement plus amusante que prévue.

Le silence habituel du lieu laissait place à une cacophonie des plus étranges alors que les cris et les appels des enfants se répercutaient sur les pierres tombales alignées le long des allées du cimetière.
Marach courrait en tout sens, ne sachant vers où se diriger. Il n'avait cessé de bifurquer à gauche puis à droite, fuyant les aboiements sinistres, tant et si bien qu'après un moment, il avait perdu tout sens de l'orientation ...

Il s'arrêta soudain pour reprendre son souffle. Après quelques instants, il releva les yeux pour se rendre compte qu'il était totalement esseulé ...
Un vase renversé et cassé d'où dépassaient des fleurs fanées trônaient sur la tombe sur laquelle il était appuyé ...

Un frisson le parcouru soudain et il se frappa le front ... Bahrin !!

Il avait couru bien trop vite pour son jeune frère et avait fini par le semé en route ... Il pesta en marmonnant entre ses dents :

- Maudite ballade !!! Maudite devinette !!! Une tombe de nacre .... Pfffffh, nan mais z'te zure ...

Oubliant sa peur, il se remit en route le long d'une large allée en appelant :

- BAHRIN !! BAHRIIIIIIIIIIIIIIIIIIN !!!!!!!

Il lui fallait absolument retrouver son petit frère ...

- BABAAAAAAAAAAAAAAAAAAAR !!! C'EST MOI, MARACH !!!! PAR LE GRAND BOURZOUFFE, T'ES OÙ ????

Il regardait de tout côté, s'enfonçant toujours plus dans le cimetière. Il marcha un long moment, tantôt criant, tantôt gardant le silence ...
L'heure tournait et les rayons du soleil viraient au rouge, signe de l'arrivée prochaine du crépuscule.
Ses yeux se posèrent machinalement sur un vase renversé et cassé ...

- Ben zut alors !!! V'la qu' ze tourne en rond !!!! Z'en ai marre à la fin de ce cim'...

Il ne termina pas sa phrase et se figea ... Des bruits de pas se faisaient entendre dans l'allée voisine ...

Kalista avait failli crier tout en sursautant lorsqu'elle avait vu Link débouler d'une allée à toute vitesse. Elle l'avait presque pris pour celui qui avait terrorisé ainsi Annaelle. La petite fille qui semblait tranmatisée ne lui avait d'ailleurs toujours pas répondu à propos de ce qui s'était passé. Rien d'étonnant, d'ailleurs, mais à la vue du molosse à la suite de l'adolescent bagarreur, le réconfort devrait attendre, la priorité actuelle, c'était de se mettre en sécurité, de sortir d'ici...

La fille du capitaine Nogard s'étonna presque de l'attitude chevaleresque de Link. Elle se serait presque attendue à ce qu'il attire le chien sur les filles, ou qu'il se jette stupidemment à la rencontre de l'animal, armé de ses simples poings...
Mais tandis qu'elle soufflait de voir le chien s'éloigner, Kalista se dit qu'en fin de compte on pouvait clairement avoir confiance dans le jeune garçon. Son opinion à son propos remontait considérablement.

"Viens Annaelle..."

Elle reprit la main de la gamine pour se rediriger vers ce qu'elle pensait être l'allée principale, scrutant de tous les côtés de peur de voir arriver le responsable de ce chaos, sursautant au moindre bruit.
Soudain, il lui semblait percevoir une présence à sa gauche, un peu plus loin. Quelqu'un s'était arrêté en entendant ses propres pas et ceux de la jeune fille... Elle tourna la tête craintivement...

"Marach !"

Apparemment, à voir sa figure, le garçon avait lui aussi craint de se retrouver presque tout prêt de l'étrange personnage qui causait tout ce tort. Si la situation était moins grave, Kalista aurait pu rire de la mine angoissée de son ami, mais elle n'en avait pas le coeur.
Au moins ils étaient trois ensembles, maintenant...

Annaëlle n'en menait pas large du haut de son piédestal. Oubliées les vantardises, le courage et la motivation de l'énigme. Envolées ses envies de recherche, ses attitudes de grande fille. La fillette luttait pour rester en équilibre sur le toit pentu. Ses yeux remplis de larmes semblaient ne jamais pouvoir se sécher. Elles roulaient sur la boue de ses joues, traçant des petites lignes plus claires, presque roses comme sa peau. Ses cheveux coupés à la garçonne la coiffait horriblement et sa robe s'était mouillée d'urine sous la peur de cet homme. Elle sentait son odeur, savant mélange de crasse et d'alcool, sur ses habits, là ou il l'avait touchée. C'est ainsi que Kalista la trouva, prostrée, pleurnichant une litanie incompréhensible.

"- Ka..Kalista..." glissa la gamine entre deux hoquets de sanglots. "je... je.. sais .. pas qui c'est"

Les larmes reprirent de plus belle. Seule la gentillesse de son ainée, à l'aider à descendre lui donna un peu de réconfort. A vrai dire , elle se serait volontiers glisser dans les bras de sa sauveteuse, si celle-ci n'avait pas déjà pris sa main avant de la trainer à sa suite.

Elles avancèrent, Annaëlle n'avait ni conscience du où, en revanche , elle sentait la fille du capitaine tendue. Pour lui faire plaisir, elle renifla un bon coup, essuya du revers de sa manche, ses joues maculées de boues et de larmes, faisant une pierre deux coups. Elle continuèrent prudemment, la fillette suivant sagement Kalista, jusqu'à ce que Marach les rejoignent.


HRP: desolée pour le retard

Marach s'était précipité derrière une grosse pierre tombale lorsqu'il avait entendu les bruits de pas dans l'allée voisine. Son coeur s'était mis à cogner très fort dans sa poitrine. Il poussa un énorme ''ouf '' de soulagement quand il vit apparaître Kalista et Annaëlle au détour de sa cachette. Il sortit immédiatement et s'avança à la rencontre des deux filles :

- Pfffffffffffffffffffffffffffffffffh' ! Trop content d'vous voir !! L'cimetière l'est hanté !!! Y'a un terrorisateur ici ... Une forme noire, immense !!! Z'lai vu vous zure !!! L'est encore plus laid que l'grand Bourzouffe et z'ai vu des formes qui l'accompagnaient, z'crois qu'c'est des chi' ...

Marach ne termina pas sa phrase mais s'interrompit brutalement en fixant Annaëlle des yeux. Quelque chose avait changé chez la petite fille et il cherchait à déterminer quoi ... Il se frappa subitement le front en s'écriant :

- T'as coupé tes cheveux Annaëlle ??? Ca t'va très bien !!! Tu ressemble un peu à Bahrin z'trouve du coup ... Qu'est ce t'en dit toi Kali' hein ouais qu'on dirait Bahrin en fille ??

Sans attendre la réponse il enchaina :

- En parlant de Babar, z'l'ai perdu ... Zé couru, couru, pis l'a disparu ... Z'espère on va vite le retrouver ... Pourvu qui tombe pas sur l'autre Bourzouffe !!! Z'avez des nouvelles des z'autres ??? L'est où Link et Hirlon ??? Ho et pis le Mikhaïl l'est pas là non plus ? Zut n'est tous perdu alors ??? Faut absolument les retrouver ... En tout cas n'ayez plus peur les filles, ze suis là maintenant ...

Mikhaïl s'arrêta. Il ignorait combien de temps il avait couru, depuis combien de temps il avait quitté les autres. Tout ce qu'il avait pu constater, c'était que la vue des molosses lui avait donné des ailes que jusqu'alors il ne se connaissait pas. Oui, il pouvait dire qu'il avait bien couru, et vite. Mais pour aller où? Où ses pas l'avaient-ils conduit? Mystère. Impossible de trouver un quelconque repère dans ce dédale de caveaux tous aussi semblables les uns que les autres, entre ces pots de fleurs, sur ces allées de gravier parfois percés d'herbes folles.

Qui avait bien pu avoir idée de construire un cimetière si mal conçu? Déjà qu'il n'y avait rien d'agréable de venir dans un tel lieux pour venir pleurer des disparus, si en plus les visiteurs se perdaient... C'était son amie, Dune, qui lui avait raconté comment ça se passait quand elle venait au cimetière : sa grand-mère était morte il y avait peu. Et chaque fois que le garçon la voyait quand elle revenait des tombeaux, il voyait bien à ses yeux rougis qu'elle avait pleuré. S'être perdue n'aurait certainement rien arrangé pour elle. En plus...

Un bruit sourd tira le petit Rhûnien des ses réflexions, le ramenant à la difficile réalité. Les chiens. Les autres, disparus. Un râle suspect. Un cliquetis de mauvais augure, déjà entendu auparavant. Un grognement prolongé, de plus en plus fort. Ils l'avaient retrouvé. Il fallait à nouveau courir. Sans attendre de voir le museau de la bête, Mikhaïl déguerpit. Les aboiements qu'il entendit derrière lui, bien qu'effrayant, le rassurèrent quelque peu : il semblait que le ils tantôt utilisé ne soit en fait qu'au singulier.

Au détour d'une allée, le garçonnet aperçut un groupe qu'il reconnut aussitôt : la grande, la fille au chat qui était d'ailleurs toute salie, et le garçon qui s'était moqué de Vieille-Tombe. Sans s'accorder un instant de réflexion, il se précipita vers eux. Sans réfléchir à ce qu'il ferait alors, sans aucun élan d'héroïsme, sans continuer sa course ailleurs pour que le petit groupe puisse échapper au molosse, il se précipita vers eux.

Hirlon avait écouté Link avec attention et il commença à se dirigé vers la sortie. Lorsqu'il entendit un bruit sourd et vit Link qui tombait face contre terre. Le petit se stoppa net n'ayant pas encore aperçu le Nergal. Ce qui arriva trop vite et là Hirlon poussa un cris de peur. Il na'vait encore jamais vu un homme si moche, sale. Nergal se tourna vers le gamin qui ne bougea pas, tétanisé par la peur. Avant même que Hirlon aie put reprendre son souffle que la main du fossoyeur se posa sur son épaule. Il senti une odeur nauséabonde à faire relever un mort. C'est peut-être un mort pensa Hirlon qui se sentait entraîné malgré lui vers un lieu de sécurité d'après ce que venait de dire son agresseur.
Le gamin retint ses larmes. Il ne voulait pas montrer qu'il avait peur, mais cela se voyait bien rien qu'en regardant ses mains qui étaient crispées.
Puis Nergal balança Hirlon comme un sac de patate dans un crypte sombre et humide. Le petit prisonnier toucha le sol en poussant un cri. Il se releva, cette fois les larmes coulaient abondamment. Il murmurait entre ses dents:

-J'veux sortir d'ici, j'en ai marre des grimoires, du nacre de tout, veut retourner chez moi autour du feu.

Puis, une seconde après, il proféra ses menaces à Negral, toujours à voix basse:

-Une fois dehors, j'le tuerai, chai pas comment, mais j'le tuerai...Fois d'Hirlon.

Tout en disant ces menaces, il s'était recroquevillé contre une tombe croyant s'appuyer contre un mur.