Radamanthe avait traversé les prairies bordant la Cité Blanche, en direction du sud. Quinze ans qu'il n'avait plus fait ce trajet, et pourtant il s'en souvenait encore. Il arriva rapidemment à un petit village de paysans.
On l'y dévisageait comme on inspecte quelqu'un dont on à l'impression de le connaître sans retrouver de qui il sagit.
Pour tout dire, Radamanthe voyait lui-même des visages qu'il avait dû connaître jadis. Il ne s'en souciait pas. Toute ancienne connaissance n'avait d'importance par rapport à celle qu'il venait voir.
Il retrouva facilement la maison. De la fumée sortait de la cheminée.
*Au moins je n'ai pas fait cela pour rien, pensa t-il...Enfin, ça reste à voir.*Il mit pied à terre et attacha son cheval à un piquet. Personne ne chercherait à le dérober. Sur le devans de sa porte, une vieille venait finalement de le reconnaître. Elle ne dit rien. Au fond d'elle, elle se souvenait que si il était là, ce n'était sûrement pas par plaisir..
Il frappa deux coups à la porte. On entendit un hoquet de surprise et le raclement d'une chaise à l'intérieur. La porte s'ouvrit. Devant lui, se tenait une femme blonde plutôt jolie, mais à la mine fort triste.
Je suis venu.Sorente, la soeur du Bourreau, ne dit mot, et si une pointe de joie parut sur son visage, on y vit de la crainte aussi. Elle s'écarta pour le faire entrer, puis referma la porte, dans un claquement qui brisa le silence.
Devant lui, allongé sur un lit placé contre le mur, se tenait un vieil homme. Un sentiment de rage se lisait dans ses yeux.
Bonjour père.Euaque prit une expression fort indignée, et s'étouffa presque lorsqu'il rugit:
Un bon jour? Comment se jour pourrait-il être bon alors que tu te représente ici?Cela pourrait l'être. Il suffirait d'oublier le passé. Tu as eu quinze ans pour réfléchir. Moi aussi. Ce jour aurait dû arriver plus tôt.Vraiment? Il n'aurait jamais du arriver si tu m'avais écouté. Car tu passes toujours ton temps avec les mains dans le sang, et faire des choses immorales.Oui, si c'est ainsi que tu définis mon métier. Il faut de tout dans ce monde. Tu avais sans dout raison, je n'aurais peut-être pas du accepter...En tout cas, je n'aurais pas du partir ainsi. Et nous n'aurions pas du nous brouiller comme ça.Imbécile! Tueur. Comment voulais tu que j'accepte cela?Tu n'aurais pas pu. J'ai parfois dure à le faire aussi. Mais cela n'aurais rien dû y changer. Ton métier t'aura perdu. Tu serais bien portant si n'avais pas cotoyé les maladies aussi longtemps. Les repproches sont vains. il aurait fallu résoudre cette situation il y a quinze ans.Euaque poussa un profond soupir. Une larme perla au coin de son oeil. Une autre, et encore davantage.
Quel imbécile j'ai été...pourquoi ais-je fais ça...tout aurais pu être si simple. Borné par l'étique de la famille...J'ai eu tort, même si je ne te comprends toujours pas, je te demande ton pardon.Radamanthe s'approcha et lui toucha l'épaule, d'un geste lent.
Tu l'as, et j'espère avoir ton pardon aussi, car je pense que je dois te le demander...Euaque hocha positivement de la tête. Radamanthe sourit. Cela n'avait été si terrible finalement. Que Mändos qui éclaire les jugements soit remercié.
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