Dernière balade

Jasmine avançait tranquillement, repoussant les branches des arbres de ses longs bras blancs. Sa chevelure blonde virevoltait dans les airs tandis qu'elle courait, riant avec son chien. Cette jeune femme était bourée de charme. Elle se baissa et ramassa un bâton à la hâte qu'elle lança à son chien qui disparut aussitôt dans l'amas de branches et de troncs.

Jasmine s'arrêta un instant pour respirer. Chaque matin, elle venait se promener ici, en forêt. Cette femme aimait la nature et respirait la joie de vivre. Sa longue robe rose était déchirée en quelques endroits mais elle ne s'en souciait guère. Tout à coup, au loin, son chien se mit à aboyer férocement et les oiseaux quittèrent le sommets des arbres où ils se reposaient auparavant. Ensuite, aucun bruit ne se fit plus entendre. Jasmine s'inquiéta. Où était donc passé sa brave bête ? Il ne s'éloignait jamais bien loin, d'habitude.

Elle avança parmi le branchage mais quelque chose n'allait pas. Il faisait trop calme, et l'air était trop lourd. Jasmine se sentait épiée de toute part. Arrivant près d'un grand chêne, elle ne put que constater que son chien avait été sauvagement égorgé. Elle se raidit, perdant tout contrôle de ses nerfs. Des larmes commençaient à couler le long des ses joues. Serait-ce une bête des bois ? Non, c'était impossible.

Ne sachant que faire, la jeune fille se retourna et se sauva vivement à travers bois en essayant de regagner la lisière le plus rapidement possible. Les branches lui coupaient le visage, elle courait le plus vite possible. Soudain, ses pieds se prirent dans une racine invisible et elle s'étalla de tout son corps dans une flaque. Son coeur fit un horrible bond dans sa poitrine, deux hommes venaient de surgir de derrière un arbre. Ils étaient grand, très grand et un rictus malsain figurait sur leurs lèvres. Ils étaient chauves. Le plus grand des deux la releva brutalement d'une main et l'autre se mit à rire grossièrement.

La vision de Jasmine se brouilla, tout s'assombrissait aux alentours et elle perdit connaissance. la dernière que la pauvre femme vit était l'étrange amulette que portait les deux hommes, pendues à leurs cous.
Elle chuta sur le sol humide.

On ne la revit jamais plus.