Chez Etelion l'aventurier.

Un hobbit dépenaillé entra dans la demeure d'Etelion. Sa chemise déchirée laissait voir un torse velu er ses cheveux de jais qui avaient du être coiffés n'ataient à présent que des noeuds ou apparaissaient des brindilles. La respiration du hobbit était saccadée et il semblait effrayé. Ses gestes étaient confus et il ne cessait de passer sa main dans sa chevelure. Il dit finalement après quelques minutes de silence:

"Y a... Y a-t-il qualu'un? J'ai besoin d'aide... vite!"

Il regrda derrière lui comme s'il menaçait qu'on l'épie. Le temps pressait!

Le breuvage chaud eut un effet flagrant sur le hobbit. Il retrouva peu à peu son calme, sa respiration se calma et il fut en état pour raconter le but de sa venue ici. En fait, maistenant que ses pensées étaient redevenues un peu ordonnées, il pouvait se rendre compte que sa venue ici était peut-être dénuée de sens. Cependant ce regard qu'il avait vu... Quelque chose d'important se tramait. Il parla donc, et fur et à mesure qu'il parlait, sa voix se faisait plus assurée:

°Je me promenais du côté des hauts blancs. j'aime bien cet endroit. Je contemplais l'immensité de notre territoire mais aussi vers l'ouest dans l'espoir de voir l'océan. Chaque fois je me dis que je vais y arriver, et chaque fois je ne vois que l'herbe verte. Toujours est-il que je vis, venant de l'Est, un cavalier approcher. Son allure était rapide et prenant peur, je me cachai. Le cavalier se rapprocha assez pour que je puiss voir que c'était une cavalière. Vous imaginez mon étonement. Mais il fut encore plus grand lorsque je me rendis compte que c'était une elfe. Elle s'arrêta quelques instants et regarda elle aussi vers l'Ouest, peut-être dans le même désir que moi. La curiosité étant trop grande, je fis mine de me lever? Mais une chose m'en empêcha. Ce que je vis était presque horrible. L'elfe était triste, très triste. Le contraste entre sa beauté et sa ristesse était frappant, et j'étais trop choqué pour continuer mon mouvement. Puis elle repartit à grande allure vers je ne sais où. Plusieurs minutes je restai ébahi, puis je repris mes esprits. Que pouvait-il bien se passer? Je pensai immédiatement qu'un événement très grave s'était produit, et c'est pourquoi je suis venu précipitemment à vous dans l'état de panique dans lequel vous m'avez trouvé.°

L'enterrement du défunt Roi du Rohan fut un évènement étrange, presqu'illogique. Alors qu'un moment de ce genre devrait être, d'aprés la normale, triste et calme, ce fut un moment de violence et de conflit. Nulle tristesse ne flottait lorsque les fleurs blanches furent déposées sur le corps sans vie du Roi. Ou en tout cas, elle ne s'était pas montré.

Le retour avait été on-ne-peut-plus calme. La grande route allant vers l'ouest puis vers le Nord était vide de monde, et le Chemin Vert, aprés Tharbad, était trés peu peuplé. Etelion y avait croisé une dizaine de personnes, majoritairement humaines. Les hobbits, même pour les échanges commerciaux, ne se déplacent que trés rarement en dehors de leurs terres. Aller jusqu'à Tharbad est déjà une chose rare parmis le petit-peuple. Ce qui n'était pas le cas de l'aventurier, fort heureusement d'ailleurs. Qu'aurait-il pu faire en tant qu'aventurier, en restant à l'intérieur de sa Comté natale ? Bref.

Lors du passage sur le pont du Brandevin, gardé par une compagnie de Rodeurs qu'Etelion avait déjà rencontré plus tôt - en venant au Rohan -, aucun mot ne fut prononcé. Peut-être avaient-ils gardé en mémoire le visage du curieux hobbit qui était passé par là quelques semaines avant, seul, pieds nus - à l'habitude des hobbits, ce qui étonne souvent les peuples humains.

L'arrivée dans Hobbitebourg du semi-homme fut discrète, malgré sa charette et sa nouvelle monture, Estel. Une brave bête, et étonnament intelligente pour un cheval. Enfin. Les rues froides de la ville hobbite étaient vidées d'âme qui vive. Dans un sens, il faisait nuit quand Etelion était arrivé, et les kuduks restent chez eux lorsque le jour s'en va, ou alors ils vont à l'auberge ...

Etelion arriva enfin devant son chez lui. Premier problème qui se posa: que faire de la charette ? Elle ne rentrerait pas dans le petit jardin devant les murs du semi-homme. Et que faire d'Estel ? Elle, pourrait rester dans le jardin. Mais n'aurait-elle pas froid ? Non, surement pas, ses poils épais étaient l'une des caractéristiques des chevaux de Khand. Aprés avoir vidé la charette du foin et des herbes déstinés à nourir la jument et les avoir déposé dans un coin, Etelion emmena ses affaires à l'intérieur. Rien n'avait changé, heureusement d'ailleurs. La derniere fois qu'il était revenu chez lui aprés une longue absence, tout avait été saccagé par des petits animaux.

Son lit l'attendait, maintenant, et il était décidé d'en profiter. Il alla souhaiter une bonne nuit à la jument qui était déjà allongée sur le sol, et s'en retourna chez lui.

Le cavalier était parti très tôt la veille. Il lui fallait arriver en Comté le plus vite possible, par les temps qui courrent, chaque journée de perdue était préjudiciable. La mission du jeune Senta n'avait rien de très compliqué en réalité : retrouver un semi-homme. Mais malgré cette apparente facilité, l'Agent avait tenu à emmener tout son équipement, épée, dagues, cotte de mailles et bien d'autres choses. La seconde partie du voyage serait peut-être moins aisée.

Il arriva bientôt à Hobbitebourg, ville principale de la Comté. Tous les hobbits dans les rues tournèrent leurs yeux étonnés vers ce grand homme. Pourquoi venait-il ici ? Encore un qui allait ramener ses problèmes chez eux... Mais Senta se moquait bien de ce qu'ils pouvaient bien penser, il se contentait de les regarder avec un petit sourire.
L'Agent s'arrêta alors devant un semi-homme qui balayait son devant de porte. Il lui demanda s'il connaissait un certain Etelion Fierpied, l'intéressé pointa alors du doigt un smial un peu plus haut sur une colline surplombant le centre-ville de Hobbitebourg. Satisfait, l'Arnoréen le remercia d'un signe de tête et partit au trot soutenu vers l'endroit indiqué.

Après quelques minutes, Senta arriva finalement devant la porte de la maisonnette. Il descendit de selle, attacha sa jument grise à la clôture et s'avança jusque devant la petite porte ronde. Il frappa trois coups.

"Suis-je bien chez Etelion ?" dit-il à haute voix tout en patientant.

Le jeune Piedvert qui habitait dans un smial à la sortie de Hobbitebourg n'était pas habitué à se lever de bon matin et, ce, depuis qu'il était revenu dans sa ville natale, ça faisait déjà plusieurs mois de cela. Depuis, il n'avait rien fait de bien intéressant. Il s'entrainait plusieurs fois par semaines à la maitrise de la dague, contait ses quelques histoires aux enfants qui le lui demandaient, et dépensait ses réserves d'or en diners à l'auberge du Dragon Vert.

Grande fut sa surprise lorsqu'il entendit quelqu'un frapper à sa porte, alors que la mi-journée n'était pas encore passée. Il se tira des draps chauds de son lit à contre-coeur, souleva sa couette et s'habilla en vitesse. Il était fatigué, à cause de la soirée qu'il avait passé la veille ... Un des Bophin avait fêté la naissance de jumeaux. L'alcool a coulé à flot à l'auberge. Bref, rien n'arrangeait les affaires de l'aventurier, qui avait la tête bien lourde en cette matinée ensoleillée.

Avant qu'il n'eut ouvert la porte, il entendit une voix forte dire quelque chose du genre:

- Suis-je bien chez Etelion ?

Il ouvrit la porte, les paupières lourdes, et tomba sur un homme qui avait encore la main levée et dirigée vers la porte. Sans un mot, il le regarda de haut en bas, de long en large, et remarqua son allure peu commune. Il répondit alors.

- Ahem, oui.... Etelion Piedvert, c'est moi ... Je peux quelque chose pour vous, monsieur ..?

Avant que l'homme réponde à son tour, Etelion retourna chez lui en laissant la porte ouverte derrière lui. D'un geste, il invita l'étranger à rentrer dans le smial. Puis il alluma un feu de bois dans sa cheminée principale, dans la plus grande pièce de l'habitation.

- Asseyez-vous ... dit-il à l'homme en se dirigeant vers la cuisine. Je vais me prendre quelque chose à manger. Vous voulez quelque chose ? Ou une infusion de plantes, peut-être ? Je crois que j'en ai à la violette, à la menthe... Ah, il m'en reste à la fleur d'oranger !

[Fierpied, Piedvert... j'suis paumé dans les noms d'hobbits ! ]

Senta rentra volontiers mais non sans mal dans la demeure du hobbit. Il n'avait pas l'habitude de pénétrer dans une habitation si... petite. L'Agent suivit son hôte jusque dans la pièce à vivre où il alluma un feu de cheminée afin de réchauffer l'atmosphère. Il remercia le semi-homme de son hospitalité et lui répondit finalement.

"Non merci, je ne veux rien. Je suis ici de la part de l'Arnor, Ibn-Lahad lui-même m'envoie ici."

Il s'arrêta alors que son vis-à-vis préparait son petit déjeuner. Senta aurait dû en effet être là bien plus tôt, Sirion l'avait chargé de cette mission avant son départ en Rohan. Il avait ommis de le préciser à Etelion, dire qu'il avait été retardé par trois femmes aurait paru assez grotesque. Le jeune gladiateur se décida à continuer.

"Il aimerait que vous nous rejoignez dans les Services Secrets d'Arnor. Cela ne changera en rien votre position vis-à-vis de Tar-Aldarion, mais nous aimerions avoir un nouvel atout dans notre manche, un semi-homme pour être exact et vous êtes la personne idéale."

Voilà, Senta avait énoncé la première partie de sa liste à Etelion. Sans attendre qu'il lui donne une réponse, il continua sur sa lancée.

"Si vous acceptez, il y aurait une mission qu'il nous faudrait -vous et moi- accomplir au plus vite."

Parler lui avait donné soif et il revînt sur sa décision.

"Tout compte fait, je veux bien un verre de lait. Avez-vous entendu parler des Masques de la Pierrelune, Etelion ?"

La grande personne accepta l'invitation et rentra donc dans le smial. Et, comme c'était un smial, relativement bas par rapport à la normal d'ailleurs puisqu'Etelion touchait le plafond en sautant dans la plupart des pièces - excepté dans la salle de séjour -, le déplacement n'était pas aisé pour quelqu'un dépassant les 150 centimètres.
L'homme arriva dans la plus haute salle de l'habitation, et continua à parler, rejetant poliment la proposition que le hobbit lui avait fait de manger ou de boire quelque chose et mentionnant le nom de Sirion, un des pairs du Royaume d'Arnor, aussi appelé le "fantome".

- "Il aimerait que vous nous rejoignez dans les Services Secrets d'Arnor. Cela ne changera en rien votre position vis-à-vis de Tar-Aldarion, mais nous aimerions avoir un nouvel atout dans notre manche, un semi-homme pour être exact et vous êtes la personne idéale. Si vous acceptez, il y aurait une mission qu'il nous faudrait -vous et moi- accomplir au plus vite. Tout compte fait, je veux bien un verre de lait. Avez-vous entendu parler des Masques de la Pierrelune, Etelion ?""
- Ah, et bien ... Vous me prenez un peu au dépourvu, je n'm'y attendais pas du tout ! Ca ne m'étonne pas de lui, j'ai su à notre première rencontre qu'il serait imprévisible. Tant mieux. J'accepte bien sûr d'aider Sirion Ibn-Lahad. En quoi consisterait donc cette mission ? Attendez, je finis de me faire mon casse-croute et j'arrive. Asseyez-vous, je vous en prie. J'apporte le lait. Je n'ai que du lait de brebis, je suis désolé. Je m'approvisionnais en lait de vache chez les Fierpied, mais il y a eu un problème avec leurs cinq vaches apparement ... M'enfin.

En arrivant dans la salle de séjour, Etelion s'assit aprés avoir donné son verre de lait à son invité. Tout en machant son sandwitch, un peu trop large pour croquer dedans d'ailleurs, le hobbit continua de parler.

- Les masques de la pierre quoi ? Enfin, nan, ça me dit rien du tout. Crhmach. Pas mauvais ce jambon, j'en reprendrai. Pour le voyage, au moins ... Bref, j'attends donc que vous m'expliquiez en quoi consiste votre mission. Sauf si vous préférez me raconter ça en chemin, si c'est vraiment une question de temps ... Qu'en dites-vous ?

"Nous ne sommes pas à une heure près, non. Je vais vous en dire plus, puisque je vois que ça vous intéresse. Tant mieux."

Senta but alors une longue gorgée de lait, le lait de vache avait toujours été son pêché mignon. Il devait avoué que celui de son futur coéquipier était excellent. L'Agent reposa finalement son verre presque vide sur la table. Il reprit un air plus sérieux.

"Pour faire court, ces Masques de la Pierrelune forment une sorte de guilde itinérante constituée de mercenaires expérimentés et doués dans l'art du combat. On peut dire que ceux sont des touche-à-tout dans le métier, si vous voyez ce que je veux dire."

Le hobbit semblait attentif à ses mots, acquieçant de temps à autre tout en mâchant goulument son sandwitch apétissant.

"Maintenant à propos de la mission, elle est plutôt ... simple. Nous sommes chargés de retrouver ces Masques et de les convaincre de devenir nos alliés. Depuis l'enlèvement de l'héritier de Gondor, nous savons que les coupables sont regroupés au sein d'un ordre, Saemon Havarian en a parlé au Fantôme et aux Gondoriens présents lors du Chemin aux Dames. Mais rien de plus."

Puis tout d'un coup, le visage de Senta s'assombrit.

"Nous avions chargé trois des nôtres d'enquêter sur cet ordre mais nous n'avons plus de nouvelles d'eux depuis plusieurs semaines. Personnellement, je doute qu'ils aient survécu. Cet ordre semble avoir le bras long. Enfin bref, nous cherchons les Masques de la Pierrelune pour en savoir plus. Grâce à leur nombre, nous pourrions avoir un plus grand rayon d'action et nos frappes pourraient être plus efficaces."

Senta termina son verre de lait et se leva.

"Dès que vous serez prêt, nous partirons. Pour débuter nos recherches, je pencherais pour le Val d'Anduin. Des informateurs nous ont rapporté qu'ils avaient entendu parler des Masques par là, il y a peu de temps. Nous irons donc chez les Beornides en premier lieu."

#Senta #Etelion

"Votre charette sera idéale en effet. Si l'on nous questionne, vous n'aurez qu'à dire que vous êtes mon écuyer ou quelque chose du genre à moins que ça vous dérange. Nous devrons être discrets, l'Ennemi a de nombreux espions sans aucun doute. Il est possible que même en Comté nous ne soyons pas en sécurité..."

Senta s'engouffra par la petite entrée, suivi de près par Etelion. L'homme aida son ami hobbit à transporter ses affaires à l'arrière de la charette. Le semi-homme, lui, attelait sa jument à l'avant.

"D'après ce que je sais, les Masques se déplacent en convoi de chariots. Une fois avec eux, nous passerons inaperçus, un chariot de plus ou de moins..."

L'Agent se dirigea vers son hongre encore attaché à une clôture devant le smial. Une fois détaché, Senta monta en selle et revînt près de la charette que Etelion avait presque fini de charger. Cela lui faisait drôle, exécuter une mission avec un hobbit, c'était plutôt rare. Sirion l'avait très vite rassuré lorsqu'ils s'étaient croisés non loin de Tharbad.

"Cette moitié d'homme en vaut beaucoup d'entiers, que le Fantôme avait dit. Il me paraît malin et sa taille pourrait être utile en mission, fais-lui confiance comme à moi, je m'en porte garant Senta."

Bien évidemment, Senta n'avait pas pu dire non. Et si Ibn-Lahad lui-même portait une telle confiance en Etelion, c'est qu'il devait la méritait.

"Bien. Nous partons quand vous le voulez, sir Etelion."

Alors que le semi-homme se plaçait sur le chariot et prenait les rennes d'Estel, Senta eut soudain un doute. Les montures commençaient à avancer.

"Savez-vous vous battre Maître hobbit ?"

Etelion sembla apprécier l'idée d'être son écuyer, Senta acquieça.

"Bien alors c'est décidé."

Le hobbit répondit ensuite à Senta concernant ses talents martiaux.

"Pourquoi ? Juste pour savoir s'il fallait vous enseigner quelques rudiments de combat ou non. Mais si vous vous débrouillez alors c'est parfait nous gagnerons du temps. Une fois sortis d'Hobbitebourg, nous continuerons jusqu'à Fornost puis nous irons droit vers les Monts Brumeux à l'Est."

L'ex-gladiateur laissa alors sa phrase en suspens. Il pensait ainsi faire nâitre dans l'esprit d'Etelion de nombreuses questions. Il laissa un court silence dans la conversation afin que le semi-homme imagine par où ils devraient passer.

"Et ensuite nous passerons par les Mines de la Moria. Contourner par le Sud serait trop long, gravir les cols enneigés de Caradhras ou même de Zirak-zigil serait impossible en charette. Mais je dois admettre que je ne pensais pas que vous seriez autant chargé."

La question de la traversé de Khazad-dûm était problématique : comment faire traverser une charette et sa monture ? Mission impossible ou presque. Pour son hongre, Senta avait déjà pensé la question. Il le laisserait à Fornost au passage et aurait continuer à pied, ou à l'arrière de la charrette puisque l'occasion se présentait.

"Enfin. Nous aviserons une fois à la Porte Ouest, à moins que vous suggériez quelque chose d'ingénieux, maître Hobbit ? Mais peut-être que les Nains auront amélioré leurs couloirs et ponts, qui sait un miracle est toujours possible."

Hobbitebourg n'était à présent plus qu'une masse éloignée derrière eux.

"Tiens d'ailleurs, êtes-vous déjà allé en Moria, Etelion ?"


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