C'est toujours un mystère

Il est, non loin de l'auberge du bas de la Cité, au détour d'une ruelle qu'on remarque à peine, un mur. Et il arrive, quand le capitaine de la milice se sent d'humeur superstitieuse, un soir, qu'il envoit de ses hommes garder se mur. D'ailleurs, la garde semble passer devant cette ruelle un peu plus souvent que les autres.

Pourtant ce mur est des plus banals, il n'est pas incrusté d'or ou de pierreries, mais simplement fait de briques pâles. Il n'a aucun attribut, ce n'est pas un héritage historique du passé. Non, ce mur a été construit récemment, et ce devant un autre mur.
Mais cet autre mur qu'on ne voyait plus avait un défaut. Il était percé d'une porte.
Et cette porte s'ouvrait sur la plus sombre histoire de ce nouvel âge, celle qui fit frémir toute cette génération à la simple vu d'un capuchon noir.

Là se trouvait le repaire de cette Secte vouant un Culte à la Mort. Ils restent de sinistre mémoire, par leur cruauté et leur fanatisme, le souvenir de tous ces pièges sur la route vers la salle principale de leur domaine souterain.
Et plus que tout, le souvenir de leur chef qui se présenta comme un allié jusqu'à ce qu'il se révèle être leur chef, refermant un piège terrible par sa trahison.
Son nom qui glace d'effroi par sa simple évocation, Balthazar, Noir avatar de la Mort, qui disparu dans une crevasse, de la main du Roy.
Or il s'avéra que cette crevasse lui ouvrit un passage.
Mais de part ses artifices explosifs, le tout est obstrué, à cause d'un grand éboulement.


Ce jour-là, deux miliciens se tenaient contre le mur, frémissant à l'idée des horreurs qui étaient sans doute restées là-bas sous terre.
Une patrouille de la milice passait et repassait devant la ruelle.

Quatre badauds marchaient dans la ruelle, manquant de perdre l’équilibre à tout instant. Passant devant les miliciens, ils purent sentir leur forte odeur de bière…

- Fichus ivrognes…

Comme en réponse à la réaction des miliciens, les quatre hommes se retournèrent contre eux avec une surprenante vitesse selon l’état auquel on se serait attendu qu’ils aient. Les deux hommes furent rapidement maitrisés, quelques coups de gourdins bien placés eurent tôt fait de les envoyés dans un profond sommeil.
Un des quatre hommes s’attaqua immédiatement sur la porte et la crocheta. Le groupe entra immédiatement après, emportant les deux miliciens inconscients. Une fois rentrée, ils immobilisèrent dans un coin les deux gardes à l’aide de cordes et de foulards pour s’assurer de leur silence quand ils reprendraient conscience. Deux des hommes enlevèrent leurs capes puant d’alcool et révélèrent un appart de milicien… Ils retournèrent dehors et assumèrent leur nouveau rôle. Il était tard dans la nuit et le manque de lumière suffirait surement à n’éveiller aucune suspicion quand à leur identité.

A l’intérieur, les deux hommes restants enlevèrent aussi leur cape pour dévoiler un équipement complexe et un habillement d’un gris de pierre sombre qui se fondait parfaitement avec les lieux. Ils prirent une torche trainant là depuis le dernier raid qui mit fin à la secte et explorèrent l’endroit…
Après un certain temps ils arrivèrent à une grande salle. Leur cheminement fut un peu lent étant donner le soin, bien que modeste venant d’amateurs, qu’avait fait la milice pour piéger l’endroit. Ils y découvrirent un puits. Pour tenter d’évaluer sa profondeur ils y jetèrent un caillou qui prit un certain temps avant de résonner un semblant de bruit d’impact à leurs oreilles. Suffisamment satisfait, ils vidèrent un tonneau de poudre qu’ils avaient amené avec eux, mais qui d’apparence ressemblait vraiment à un tonneau d’alcool…
Une fois ce dernier vide, ils le jetèrent aussi dans le fond. Ceci fait, ils préparèrent un petit mécanisme qui marchait un peu comme une horloge, avec des roues et des poids… Ils y mirent leur torche dans un endroit spécialement prévu à cet effet. S’assurant que l’artifice soit disposé sur le rebord du puits, ils actionnèrent ses poids… Puis ils prirent leurs jambes à leur cou. Arrivés à l’entrée, ils firent signe aux deux hommes feignant d’être des miliciens d’entrer. Là, ils reprirent leurs capes et assommèrent une nouvelle fois les miliciens avant de pouvoir délier les cordes sans risque de résistance. Ils les portèrent dehors et les posèrent à leur précédent poste. Ils sortirent plusieurs gourdes de bière et en vidèrent un peu dessus avant de leur en laisser respectivement une dans la main de chaque. A cet instant précis, une importante explosion secoua le sol.

Sans prendre le temps de soigner d’avantage leur disposition ils filèrent aussi tôt, espérant qu’autant de coups sur le crâne des gardes et les vapeurs d’alcool suffiraient pour brouiller leur mémoire sur ce qui venait de se passer…

Les quatre hommes disparurent dans les ombres, juste avant que les lanternes du voisinage s’allument et que la patrouille ne découvre les deux gardes...



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