Mauvaises nouvelles

Sombre-chêne, tandis qu'il marchait dans la grande allée qui menait au trône de Méphisto, ne put qu'être impressionné. Les statues de pierre le fixaient avec froideur, épées posées devant elles. Le dallage noir et blanc résonnaient sous les pieds de l'ambassadeur, simple son, mais impressionant dans le silence qui régnait.

Une fois arrivé devant le trône, l'elfe posa humblement un genou sur le sol froid et tout en baissant la tête dit :

Monseigneur...

Après un silence, Sombre-chêne releva lentement la tête et reprit non sans une certaine hésitation -c'était la première fois qu'il discutait avec le Roy, et surtout dans ces conditions :

Je suis Sombre-chêne, ambassadeur elfe du prince Erumelgos. Je ne viens pas pour vous parler de la situation de mon peuple, mon souverain l'a déjà fait et je ne sais rien de plus. J'étais en Rhûn pour une visite diplomatique qui avait pour but premier de gagner l'amitié et la confiance du Roi de Blankânimad, mais aussi pour récupérer d'éventuelles informations, et ce pour cela que je viens vous parler.

L'ambassadeur s'arrêta et attendit gravement la réaction du Premier Homme du Gondor.

Le Roi regarda l'ambassadeur elfe pour la première fois, et ce dernier put voir combien le regard du souverain des Hommes avait un immense pouvoir de pénétration. D'un geste de la main, il chassa les valets qui circulaient dans la salle du trône et se reconcentra sur celui qui venait le voir.
C'est d'une voix limpide qu'il répondit:

"Bienvenue au Palais Blanc, Seigneur Elfe ! Ceci est notre premier entretien, et pourtant j'en sais assez long sur vous, et je savais que vos pas vous mèneraient ici même, sous mon toit.. "

Remettant une de ses mèches blondes en place d'un geste gracieux, il invita l'elfe à prendre place sur un siège non loin du trône, certes moins imposant, mais tout aussi confortable.

"Je suppose donc que je dois vous écouter durant un instant, n'est ce pas ?", fit-il d'un large sourire ironique. Ses yeux bleus brillaient d'intelligence. Inclinant la tête, et le ton plus grave, il reprit, et le contraste avec ses paroles plus douces d'auparavant fut saisissant.

"Aller y, Maître. Faites comme chez vous, et ne me priver pas du moindre détail."

Sombre-chêne fut un instant interdit. Comment le Roy pouvait-il le connaître sans l'avoir jamais vu? Il s'assit et se détendit. Après tout, il pouvait y avoir mille raisons : la venue de Rustor, les précédentes visites de l'elfe... L'ambassadeur s'installa le plus confortablement possible et commença :

Merci de votre accueil, roy Méphisto. En effet, je risque de parler pendant un certain temps, mais ce que j'ai à dire doit être dit dit, quelque soit le temps que cela demande. Ce sont de mauvaises nouvelles en grande partie.

Sombre-chêne toussota pour s'éclaircir la gorge, tout en profitant de l'effet qu'avait eu ses paroles. Il lui fut toutefois impossible de discrner les émotions du roi. L'elfe continua :

J'étais donc au palais de Blankânimad, en Rhûn, pour rencontrer son roi, et c'est par l'entretien que ma visite commença, j'étais dans une grande salle où une statue de Melkor trônait. J'ai demandé à l'assemblée de l'aide, puis leur ai exposé tous les avantages qu'ils pourraient tirer de l'alliance, essor économique, reconnaissance, et tout le baratin si vous me permettez ce mot. Toutefois ce baratin était vrai. Si mon interlocuteur n'était pas tout à fait convaincu à la fin de notre discussion, ma visite n'aura pas été inutile sur ce point là. En effet Rhûn se trouve tiraillé entre les deux camps : celui des alliés de Melkor et le nôtre. Ainsi ma visite aura permis à votre homologue oriental de réfléchir aux différentes possibilités. Nous pouvons donc désormais espérer l'aide de Rhûn, ou a moins sa neutralité. Mais je ne puis qu'insister sur la difficulté de sa position, en effet l'autre camp exerce une pression importante. Je suis donc sorti, sans réponse précise, seulement l'espoir d'avoir bien parlé.

Sombre-chêne s'arrêta. Il allait désormais parler de la partie la plus importante à sa vue. Il reprit :

Mais Blankânimad est un dédale incroyable de couloirs, si bien que j'ai longtemps marché pour retrouver la sortie, et durant cette marche j'ai fait plusieurs... rencontres. La première fut celle avec une elfe enfermée depuis des générations. Je vous laisse deviner sa fonction, aussi peu noble soit-elle. Assouvissant les désirs des souverains depuis une éternité, elle m'a confiée que la situation semblait inquiéter le roi actuel plus que jamais, et nous allons voir qu'il y a de quoi. Elle me révéla également un autre moyen de pression exercé par nos adversaires : la femme du roi n'est autre que la sœur d'un de nos ennemis, mais je ne sais qui. Avant que je parte, elle me proposa son aide par le biais d'un meurtre, ce que j'ai refusé. Si cette elfe est peut-être insignifiante, je me souviendrais d'elle et c'est pourquoi je vous en parle, mais je comprendrais que vous ne lui accordiez pas la même attention.

Ma deuxième rencontre fut celle d'un noble soul, et son ivresse me permit d'obtenir quelque renseignements. Il dit que Rhûn possédait encore une armée, et que le roi voulait des richesses. Même si cela peut être propre à tous souverain, il m'a semblé prudent de m'en souvenir. J'appris également qu'un autre ambassadeur à la "sale tête" était venu, et qu'il prétendait que les siens avaient ressusciter Morgoth. J'avais entendu durant mon entretien avec le roi qu'ils seraient entrés en contact avec lui, mais cette révélation là était autrement plus grave. Je vous laisse en mesurer les conséquences.

Malheureusement ce n'est pas tout. mes pas me dirigèrent vers les cachots, et là un prisonnier détenu depuis des lustres m'annonça que la Bouche de Sauron, nouvellement Amouth Asauron n'était pas mort et qu'il préparait de mauvais coups. Pléonasme me direz-vous. Il aurait établi sa demeure en Harad, amsi est également monté dans le Nord. Le lien avec Morgoth semble inévitable. Mais ce n'est pas tout : y aurait-il un rapport entre les barbares du Nord qui ont aidé les rénégats et la messager Noir?

Mes pas m'ont ensuite mené près de la chambre d'un ambassadeur orque qui confirma mes doutes : Amouth avait bien ramené Morgth. De plus, tous les orc lui avaient prêté allégeance, mais pas le roi de Rhûn, ce qui attisait la colère de l'ambassadeur. En outre, le fait qu'il ait été chassé pour me laisser parler au roi le rendait encore plus furieux ce qui, vous n'en doutez pas, me réjouissait. Mais ma confiance fut mise à l'épreuve lorsqu'un garde, alors que je sortais, me révéla que tous les ambassadeurs avaient été conviés à une réunion dans la Grande Salle où la statue de Melkor bougerait les yeux et crierait. Et je n'y étais pas invité, de quoi créer le doute. Et je suis parti pour venir à Minas Tirith. Ne sachant pas où était le prince Erumelgos, la Cité Blanche me semblait être la meilleure destination.

L'elfe se tut et s'humecta ses lèvres, asséchées par son monologue avant de reprendre :

De tout ce que j'ai dit, les trois-quarts sont peut-être inutiles, mais vous vouliez entendre chaque détail. Votre envie a été je pense satisfaite, mais vous avez dut en payer le prix par la durée de mes paroles.

Sombre-chêne sourit tout en inclinant légèrement la tête, puis la releva et attendit.

Le Roi avait le visage grave et concentré tandis qu'il écoutait le discours de son homologue elfe. Alors qu'il apprenait toutes ces nouvelles, il les analysait sereinement, et il ne tressaillit que lorsqu'il entendit le nom d'Amouth Asauron, anciennement appelé Bouche de Sauron.
A la fin du récit de l'elfe, le Souverain se leva et alla contempler le coucher de Soleil par une large fenêtre, il l'ouvrit et invita l'ambassadeur à le rejoindre sur le balcon. Un vent frais s'était levé ce soir et il balayaitles cheveux blonds de Méphisto.
Celui-ci tourna son attentiion vers Sombre-Chêne, debout à sa droite, et il dit d'une voix pâteuse :

"J'en connais peu qui serait entré de cette façon à Blankânimad. Cet endroit a une sale réputation .. Votre courage doit être au niveau de votre récit, Maître Elfe. "

Ils se regardèrent dans les yeux un moment, avant que le Roi poursuivre, un ton plus bas, leurs ombres se reflètant dans les eaux claires de la fontaine, en contrebas dans la cour.

"Je me doutais que Rhûn ne serait pas épargné dans ce futur combat.. Depuis trop longtemps maintenant les chemins de nos deux peuples ne cessent de se croiser. S'il faut dégainer l'épée contre eux, une fois de plus, nous le ferons. Les ennemis de Gondor sont nombreux, mais j'ai toujours veiller au bien-être de sa population .."

Soudain, il se raidit et un rictus passa un bref instant sur son visage tendu et sévère. Il n'était pas sûr que l'Ambassadeur l'ait remarqué. Il se pencha sur le balcon et pencha la tête vers son hôte. Son regard était profond, mais ses yeux bleus dégageait une aura de doute, de mystère. Il parla alors d'une voix douce, et il dit à l'elfe se qu'il redoutait depuis plusieurs mois maintenant.

"Maître Elfe .. Ne vous voilons pas la face, je suis persuadé que vous ressentez la même chose que moi, ce doute si profond dans l'avenir, ce creux dans votre ventre qui vous serre quand vous pensez à ce qui va arriver .. Nos ennemis se rassemblent. Les espions parcourent nos terres, ils sont partout. Notre confiance ne doit pas être ébranlée .. Une aire de sang et de lames brisées s'étend devant nous .. La paix que nous connaissons actuellement n'est que temporaire. Les orques se multiplient, les Barbares du Nord sont de nouveaux actifs .. Mon neveu Aldarion aura fort à faire, en Arnor alors qu'il est encore jeune. L'Intendant de Minas Tirith est parti vers le Mordor mais je n'ai aucune nouvelle de leur compagnie. Je le sais, je le sens .. Une grande guerre se prépare, et cette guerre sera la nôtre !"

Sombre-chêne ne répondit pas immédiatement. Tout sourire qu'il avait pu afficher tantôt pour la forme avait disparu. Il avait recouvert son visage impassible qu'il arborait la plupart du temps et se laissait bercer par la brise fraiche qui s'était levée en cette fin d'après midi. Le soleil, au Sud-Ouest déclinait lentement, et l'ombre de Minas Tirith s'étendait loin au Nord, mais le roi et l'ambassadeur se tenait face à lueur déclinante du jour et pouvait bénéficier d'un peu de chaleur malgré le froid.

L'elfe ne pouvait que se sentir fier et troublé de discuter ainsi avec le Roy de Gondor, mais malgré les terrible nouvelles qu'il avait apporté, il se sentait serein, l'esprit clair. Il tourna la tête vers l'Anduin qui brillait de mille feux, avant de poser à nouveau son regard vers Méphisto. Il répondit finalement d'une voix posée :

Malheureusement, je crains que cette fois le Mal qui se lève ne vise pas uniquement le Gondor, mais aussi tous ses alliés, et même ceux qui resteront neutres. Si Rhûn choisit de rester à l'écart du conflit, il n'en sera pas pour le moins épargné par nos adversaires en la personne d'Amouth.

Sombre-chêne s'arrêta, et après un coup d'oeil pour l'Arbre Blanc planté par Aragorn, il reprit :

Si votre Intendant est parti en Mordor, il ne fait presque aucun doute qu'il a affronté ou affronte en ce moment même des forces obscures certainement liées au Messager Noir et peut-être Morgoth, même si j'espère que sa résurrection n'est qu'une rumeur. Impossible d'en dire autant pour votre neuveu, même si la coïncidence des événements est troublante.

Pendant un moment, on put seulement entendre les cris des enfants et des commerçants plus bas dans la Cité. La vie continuait son cours, insouciante de ce qui se passait à l'Est et au Nord. C'était peut-être mieux.

Oui, je sens le Mal gronder. Il ronge nos frontières, s'insinuant chaque fois un peu plus. Mais ce n'est pas ce qui m'affole le plus. Vous et moi, nous avons souvent combattu contre des ennemis de tout horizon pour sauver nos frères, même si il semble que ce qui se prépare soit plus dangereux que tout ce que nous ayons pu voir jusqu'alors depuis longtemps. Chaque fois que nous avons fait couler le sang, nous savions quel sang c'était, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Notre ennemi reste voilé, ses buts profonds sont inconnus, ses alliés se cachent dans l'ombre, le seul que nous connaissons est Amouth, et il n'est sûrement pas seul. Avant de nous lancer dans une quête héroïque, nous devons comprendre ce mal, son origine, ses motivations, cerner l'ombre qui plane au-dessus de nous depuis trop longtemps. Par exemple, le roi de Blankânimad n'est sûrement pas le seul chez qui sont venus des ambassadeurs. D'autres, dans toute laTerre du Milieu, ont dû recevoir des messagers. Auriez-vous à votre connaissance des faits jusqu'alors inexpliqués qui pourraient avoir un rapport avec notre affaire?

L'ambassadeur se tut ete à peine eut-il posé sa question qu'une autre lui vint à l'esprit.

Au fait, savez-vous où se trouve actuellement le prince Erumelgos?

Le Roi écouta la réponse de l'Ambassadeur, le regard plongé en contrebas, d'où provenait le bruit des cris des enfants qui jouaient dans les ruelles de la Cité, où tout semblait paisible. Le fait que la population ne sache pas quels malheurs se préparent, vaut peut-être mieux, avait songé le Souverain, et seuls ses principaux bras-droits étaient bien au courant.
L'elfe à ses côtés, lui, l'était et le Roi sut que c'était une personne de bonne foi, prêt à défendre ses propres croyances et les peuples libres.

Il haussa les épaules, comme pour dire qu'ainsi allait la vie, qu'à chaque fois, de nouveaux ennemis réapparaitraient et se lanceraient dans le but d'écraser Gondor et ses alliés. Le Roi tressaillit suite à un courant d'air frais et enleva son regard des eaux de la fontaine. Il dit d'un air assuré:

"Non, je n'ai aucune nouvelle du Prince Erumelgos, malheureusement. Peut-être est-il sur son trône à gar Thulion ? Une chose est sûr, c'est que sa présence nous sera primordiale .."

Il s'arrêta un court instant et regarda le valet qui venait de pénétrer dans la salle. Il ne les vit pas tout de suite, mais vint proposer au Roi de souper, frissonnant sur le balcon trop exposé au froid à son goût.

"Des faits, des faits.. Je pense qu'il y en a eu beaucoup, mais que nous n'ayons eut connaissance que d'une infime partie. Par exemple, Isengard fut mis à sac par des Dûnlendings avides de sang. Ma garnison ne fut pas épargnée et lorsque les renforts arrivèrent ils tombèrent sur les barbares morts, tous sans exception, leur chef pourissait même dans Orthanc .. Et ce Cavalier Noir, beaucoup l'ont vu, mais très peu savent ce qu'il représente. Un messager de mauvaise augure, un vieux démon ? Nos routes se croiseront encore, je le sais, maître.
Qu'aller vous faire maintenant ? Avez-vous le temps de dîner avec moi, ou désirez-vous quelque chose d'autres ? Dites-moi."

Sombre tenta de lier ce que venait de lui apprendre le roi avec ce qu'il savait déjà, mais vain, du moins pour l'instant. Il répondit après un instant de réflexion :

Inutile de partir à la recherche du prince si nous ignorons où il est. Il se manifestera au bon moment. Par conséquent, je pense rester jusqu'au retour, si retour il y a, ce que j'espère, du groupe de votre Intendant. et de toute façon, comme vous l'avez dit, les destinées des hommes est des elfes sont à nouveau liée, et je ne suis pas sûr de repartir avant un certain temps. En outre, il me serrait agréable de revoir Mithrandir, un ami de longue date que je n'ai pas pu revoir depuis un certain temps. C'est donc avec plaisir que j'accepte votre invitation qui m'honore, soyez en sûr.

L'ambassadeur regarda le soleil juste avant qu'il ne disparaisse à l'horizon. La nuit ne saurait plus tarder, même s'il était encore tôt. les jours se feraient bientôt plus longs, mais pour l'instant l'hiver régnait.

Mais accepteriez-vous de me prêter les services d'un de vos servants pour une course qui me tiens à coeur depuis un certain temps déjà. Rassurez-vous, il n'aura pas à quitter les Murs de la Cité.

C'est alors qu'un Aigle entra par l'une des hautes fenêtres du Palais. Celui-ci tournoya lentement en se rapprochant du sol... Il portait un parchemin, surement annonciateur de nouvelles, bonnes ou mauvaises, là était la question... Thorongil, car c'était lui, continua sa course et se posa sur l'épaule de l'ambassadeur Elfe en tendant la patte... Sombre-Chêne put saisir le parchemin et il put y lire.

Citation :

Sombre-Chêne,

Si ce que je pense est exact vous êtes en ce moment devant le Roy Méphisto, aussi je pense que ma lettre tombe fort à propos... En effet je vous apporte des nouvelles de Mordor. Je pense que vous avez du discuter de votre visite diplomatique à Blankânimad et des ses conséquences dans ce qui s'annonce... Soyez donc heureux d'apprendre que Silindë Celebrindal, Ghildmaître des Ombres est sauvé et que Melkor, ressucité par le biais son corps et par Amouth, Bouche de Sauron, est délivré... Aussi Melkor n'est plus en Terre du Milieu et il en va de même pour Bouche de Sauron. Sachez aussi qu'une troupe reste sur place pour détruire un camp ennemi, le reste retourne à Minas Tirith emportant blessé et morts valeureux au combat contre les engeances de Melkor... Je dirigerais ce retour vers la Cité, esperons qu'il se fasse sans encombre...

Amicalement Mithrandir

Il souriait dans son coin. Il avait tout entendu... Sombre-chêne était de taille.Il avait bien choisit son successeur.

- Le Prince Erumelgos est las... Gar Thulion est son repaire..son lieu de résidence...

Mephisto lui sourit. Il était au courant de son plan. Mais Sombre-chêne devait être mis au courant.

- Je suis fatigué de voir mes amis se faire tuer...Je ne prendrai plus la tête de nos soldats. Vous en êtes amplement capable.

Le prince s'avanca de derrière la colonne ou il se cachait.

- Ceci sera la version officielle...

Il fit un clin d'oeil.

- Nous craignons nos ennemis... leurs généraux sont terribles et légendaires... Il nous faut à notre tour forger une légende.

Rustor écarta les pans de sa cape.Dévoilant une armure magnifique.

- Le cavalier de la Lune sera leur pire crainte ! Je deviendrai une légende, un guerrier introuvable... un champion pour notre cause...

Rustor était content de revoir son ambassadeur... Il aurait tant voulu pouvoir lui en parler.. Mais Mephisto s'était révelé un bon auditeur, un sage ami.

Cilindë Celebrindal... Sombre-chêne se souvenait l'avoir vu lors de la bataille sur les Champs du Pelennor. C'était donc son enlèvement la cause de cet étrange attaque, pour que son corps puisse accueuillir Melkor. Ce que le roi et l'elfe avaient préconisé se révélait donc exact : Amouth avait voulu réscuciter le Seigneur Noir, mais heureusement on l'en avait empêché, et il avait trouvé la mort durant le combat. Tout en réfléchissant aux conséquences que cela pourrait avoir, l'ambassadeur plongea son regard dans celui, sévère, de Thorongil. Un magnifique animal, en réalité.

Alors qu'il tendait le parchemin à Méphisto et s'apprêtait à lui expliquer la situation, tout en cherchant du regard de quoi répondre au mage, une voix qu'il connaissait bien le figea sur place. Il se tourna lentement pour voir Rustor Erumelgos, que quelques secondes à peine plus tôt il croyait dans un coin reculé de la Terre du Milieu. L'ambassadeur écouta attentivement son prince, et d'une voix rendue mal assurée par la surprise lui dit :

Mon seigneur... C'est une joie de vous revoir.

Si cette affirmation était tout à fait vrai, cette même surprise la faisait sonner faux. Sombre-chêne s'en rendit compte, et se ressaissant, continua, tandis qu'une foule de questions grouillait dans sa tête. :

Votre présence ici est une bien agréable surprise. Mais, si vous me permettez, pourquoi ne vous êtes vous pas manifesté plus tôt?

Il y eut un silence durant lequel l'elfe réfléchit aux paroles de Rustor, sans être sûr de bien les comprendre. :

Vous voulez vous retirer de la scène, las des combats... Mais si cela n'est que la version officielle, quelle est la vraie?

les pensées de Sombre-chêne se bousculaient dans son esprit, il n'était pas sûr de bien comprendre les intentions du prince Erumelgos.

Mephisto sourit en voyant la façon dont le prince elfe avait fait irription, caché derrière un des ses pilliers de marbre blanc. Il se retrouva alors en compagnie de deux anciens elfes, des êtres à la sagesse inouïe. Debout, entre les deux, il lut rapidement la lettre du Mage et se rendit compte qu'un mal terrible venait de disparaitre des Terres du Milieu. Amouth Asauron n'était plus, et cela emplile coeur du Roi d'un profond soulagement. Il se tourna alors vers ses alliés et leur dit :

"Je vous propose de me suivre dans la Grande Salle. On a servi le dîner, et je serais honoré de le partager en votre compagnie. Veillezme suivre, Maîtres Elfes .."

Il parcoururent plusieurs couloirs où étaient dressées d'antiques statues de chevaliers, fieres et nobles, veillant sur la sûreté du palais. Il arrivèrent enfin près d'une longue table où un vaste buffet avait été disposé. Déjà, quelques nobles étaient assis et ils se levèrent tous et s'inclinèrent devant les trois Seigneurs. Ceux-ci prirent place et le Roi lâcha à Rustor, amusé:

"Il faudrait que je songe à revoir ma Garnison. Aucun de mes hommes ne s'est-il aperçu de votre présence ? Vous êtes fort, Rustor Gelmiron. Mais peut-être avez d'autres choses à nous dire ? Votre ambassadeur et moi-même sommes très inquiets dans le déroulement futur qui se prépare à l'horizon .."

" Disons que je les ai assuré de votre accord... Quand on est noble et bien vétu on passe bien plus facilement à travers les obstacles."

Il sourit...

" Je ne connais pas l'ampleur des puissances qui s'amassent contre nous... Mais elles font peur. Trop peur..."

Les trois seigneurs étaient arrivés dans la grande salle.Et s'asseyaient.

" Il est nécessaire de rassembler nos alliés... Votre neveu est jeune, il aura le courage de sa jeunesse. Firion répondra présent. Les elfes aussi. Les nains joueront peut être un faible role... Il faut rassembler les mercennaires sous notre bannière. Le Gondor est à nouveau riche. A quoi servira cette richesse si Minas Tirith tombe ?"

Rustor parlait vite. Il avait foi en ce qu'il disait. Il y avait toujours de l'espoir.

" Je me chargerai de combattre la peur. Qui mieux qu'un héros légendaire et intouchable pourrait combattre le Mal? "

Il fixait désormais le roi dans les yeux. Il se tourna vers Sombre-Chêne.

" Le peuple vous suivra vous et Gelmir. Je disparaitrais... et le prince de la lune apparaitra. Une nouvelle légende de l'Ouest...Et il ira au combat pour la lutte finale..."

Tandis que tous trois quittaient la salle du trône, Sombre-chêne s'approcha d'un serviteur et lui glissa quelques mots tous en lui donnant un bout de parchemin. L'autre écouta attentivement, hocha la tête et s'éloigna tandis que l'ambassadeur rejoignait ses deux comparses à travers les longs couloirs.

Une fois attablés, la discussion s'orienta vers les dispositions à prendre pour lutter contre l'ennemi. L'ambassadeur écouta le prince attentivement, tout en se servant de petites portions des plats devant lui. Il but toutefois goulûment une gorgée d'eau, et répondit, les sourcils légèrement froncé :

En effet, les forces qui se lèvent pour s'opposer à nous sont grandes, trop grandes pour une armée seule, même avec la chute conjuguée de Melkor et Amouth.

Tandis qu'il y pensait, l'elfe se souvint qu'il n'avait pas répondu à Mithrandir. Thorongil était reparti sans que personne ne s'en aperçoive, il saurait informer son maître que sa lettre était bien arrivée. Sombre-chêne enchaîna :

Oui, nous devons unir nos forces. Mais je ne puis que demander : et après? Avec de la chance, nous obtiendrons une armée où chaque peuple allié au Gondor sera représenté. Mais où enverrons-nous tous ces hommes? Nous ne savons même pas qui est notre adversaire.

"Nous ne savons même pas qui est notre adversaire"

La phrase de l'Ambassadeur suscita un long frisson qui fit tressaillir le Roi. Le hobbit arrivant, il se permit un sourire en songeant que son valet n'était sans doute pas un manchot, mais un petit homme plein de courage et de témérité. Il lui dit de s'occuper de ses hôtes, et se retourna, le visage concentré et sévère vers Rustor Gelmiron et Sombre Chêne, les deux elfes.

"Nous le saurons bientôt. Ils sont plus proches que vous ne pensez .. Peut-être même certains se cachent-ils ici même, en Cité Blanche. Nous devons être vigileants et guetter leur moindre signe de faiblesse, comme ils le font sans doute pour nous également. Amouth est tombé, c'est sans doute une pièce maitresse dans leur échequier qui est partie.. mais s'il n'était qu'un pion parmi tant d'autres ? Il est probable que nous ayons à combattre des ennemis redoutables, que nous n'imaginions pas .."

Pendant que les Hauts chefs dialoguaient, un faucon blanc arriva sur le rebord de la fenêtre, transportant un message pour le Roy Méphisto apparemment:

Citation :

Mon Roy, je suis Galathor, fils de Maelëthor. Peut être avez vous entendu parler de moi. Réellement, j'en doute. Je me trouve aujourd'hui non loin du Dringalph. Vos ennemis ne sont pas seulement les Hommes de Harad. Peut être avez vous entendu parler de la révolte et de la prise de puvoir qui s'est passée à Dol Amroth. Le Duc de Dol Amroth, compte enrayer Minas Tirith, aidé des soldats de Dol Amroth, déloyaux, ces Hommes qui se rangent du côté des plus forts. Toutefois, des Corsaires et des Haradrims aident cet homme tyrannique à assouvir ses noirs desseins. Un étrange mal se profile sur le Gondor, des hautes trahisons, des meurtres. Je compte essayer de reprendre les rênes de Dol Amroth, mais il n'y a pas assez de soldats je pense. Je resterai en ces terres jusqu'a ce que le bien soit fait.
Le mal qui se lève n'est guère rassurant. Soyez prudent Mon Seigneur.
Je vous envoie cette lettre par le biais d'un oiseau voyageur, un faucon blanc. Je ne sais quand cette lettre parviendras au Palais mais quoi qu'il en soit faites attention à vous, et à vos frontières, car l'ennemi attaque de l'extérieur mais aussi de l'intérieur. Il est fort probable que le Duc de Dol Amroth ait engagé des Mercenaires au sein de la Cité Blanche. Il est possible que ces hommes eurent été engagé dans le but de vous tuer, vous ou un haut-personnage.
Envoyez-moi une réponse aussi vite que possible, par le biais du faucon. Il sait où aller ne vous inquiétez point.
Votre dévoué serviteur Galathor.

Sombre-chêne resta interdit après avoir réussi à lire quelqes bribes de phrases de la lettre. Lors de sa dernière visite dans la Cité Blanche, une des premières choses qui l'avait accueilli était l'annonce de la mort du Prince Berund. Cela avait été une bien triste nouvelle... Mais il était agréable d'apprendre que certains luttaient pour reprendre le contrôle de Dol Amroth, même si le prix qu'ils avaient à payer était bien lourd.

Il n'avait rien à répondre à Méphisto, car il n'y avait rien à répondre. Tout était dit, et rien de plus ne pouvait être annoncer. ils devaient attendre, faire attention à tout ce qui les entourait, réfléchir.

L'ambassadeur posa son regard sur le hobbit qui s'activait autour d'eux. Il lui rappela l'ancestrale Pippin qui avait servi lui aussi le dernier Intendant, puis le Roy Aragorn. Il lui demenda :

Quelles sont les nouvelles de la Comté, maître hobbit?

//Comme on bloque un epu, que il y a plein de monde qui veut voir Meph' (quel succès!), j'abrège le dîner. Si vous avez besoin de moi en rp, je reste (normalement) à votre disposition...//

Sombre-chêne baissa les yeux. Même les recoins les plus reculés de la terre du Milieu avait été touchés par le Mal. Même la Comté, connue pour être un havre de paix, était sujette au Mal. L'ambassadeur se redressa, but une gorgée d'eau fraiche et prit la parole.

Oui, nous allons devoir agir. Reste à déterminer la façon dont nous allons contrer nos adversaires. Mais il n'est plus l'heure d'un tel débat. Je vais donc prendre congé, excusez-m'en. Je suis fatigué par le long voyage qui m'a mené ici, et du repos ne serait pas de refus. Si vous avez besoin de moi, je serai à la Tour de Mithrandir, j'ai promis de disctuer avec son secrétaire.

Du coin de l'oeil , Sombre-chêne put voir de l'agitation près de la porte. Apparament, les serviteurs tentaient désespérément de retenir des visiteurs. L'elfe se leva s'inclina devant le Roi du Gondor, le prince Erumelgos et les autres Seigneurs, puis dit :

Que les Valars soient avec vous.

Sombre-chêne se retourna et d'un pas vif se dirigea vers la sortie. tandis qu'il quittait le palais, il put voir Jonak et Eaque, mais ne les connaissant pas, il passa devant eux en les saluant d'un simple hochement de tête.

//Rustor tu peux m'y rejoindre pour notre assassinat //

Rustor salua également Mephisto.

- Je dois partir... La légende doit être forgée..

Il sourit et salua à nouveau.
Il sortit du palais suivant Sombre-Chène. Il avait lui aussi envie de discuter quelques mots avec Mithrandir. Après ca il quitterait la ville avec quelques uns de ses meilleurs soldats. La guerre d'usure allait commencer.