Dans ce lieu, aucune trace de tout ce qui pouvait se passer ailleurs dans Arda. Les bourgeons des arbres pointaient sur les branches, les animaux se remuaient dans leur terriers, quelques fleurs avaient déjà percé le manteau de feuilles mortes. le cycle de la vie reprenait. Mais en serait-il ainsi indéfiniment?
Paradoxalement, on ne voyait pas âme qui vive dans les maisons perchées dans les arbres, aucun elfe qui vagabondait dans la forêt. Toutefois, un chant s'envolait dans les airs, les mots glissaient entre les buissons et vous ne pouviez que l'entendre, où que vous soyez. Derrière, une harpe jouait.
Un martellement de sabots vint briser ce calme idyllique, sans pour autant interrompre le chanteur (s'il en était un). Un destrier blanc apparut, soulevant des mottes d'humus, monté par un elfe vêtu de la même couleur, si bien que cheval et cavalier se fondaient presque parfaitement l'un dans l'autre. Ils s'arrêtèrent et l'inconnu descendit lestement de sa monture pour se diriger à grand pas vers le plus grand des arbres dont il commença l'ascension. Quelques minutes plus tard, tout en haut du mallorn, il saluait deux elfes magnifiques, un homme et un femme.
"Mes seigneurs, les terres du Milieux sont ébranlées. Les hommes partent vers le Nord pour aider leurs frères d'Arnor. Un conseil doit se tenir à Fondcombe, il regroupera tous les représentants des peuples. Certains des nôtres y vont déjà : ils sont passés par la Moria.
-Je sais tout cela, dit la Dame, je l'ai vu.
-Dans ce cas, reprit l'autre, vous ne pouvez rester impassibles. le Mal finira par se répandre jusqu'ici, vous le savez. Notre seule chance est d'aller au devant, d'unir nos forces. Venez à Fondcombe avec moi."
Il attendit la réponse qui ne fut pas immédiate. Finalement, Meglin, le Conseiller d'Earwen, répondit :
"C'est grâce au pouvoir de ma reine que cette forêt est encore à l'abri du Mal. La quitter la condamnerait à mourir. Elle ne peut partir."
A nouveau un silence, interrompu par la Dame :
"Meglin dit vrai. Cette forêt est l'un des derniers refuge de notre peuple, si par ma faute il se transformait en un souvenir, un lieu que les elfes ne pourraient visiter que par les chants, jamais je ne me le pardonnerait. Mais quelqu'un en qui j'ai une absolue confiance se joindra à vous. Elle saura parler en mon nom."
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Une heure plus tard, le messager repartait, au pas cette fois, suivi de l'envoyée d'Earwen et d'une cinquantaine d'elfes vêtus de leur armure, leur arc dans le dos et leur épée au côté.
Quand le dernier eut disparu, le calme revint.
//Post édité le 01/09/08 pour cause d'erreur de fluff//