Sépultures, faucon et armes empoisonnées

Les compagnies des elfes de la mer stationnaient aux côtés des elfes de Gar Thulion. Les grandes tentes blanches étaient réunies par groupes et seule, une bannière représentant l'emblème de chaque maison pouvait les différencier.
Laurelin, accompagné de cinq cavalier d'Elostirion, armés d'arc et au carquois bien rempli, avait traversé le campement pour finalement mettre pied à terre devant la tente où la bannière de la maison de l'Arbre voletait paresseusement dans le vent frais.
Il avait décidé de s'entretenir avec le capitaine des gardes de Silivrien et c'est la mine défaite qu'il l'avait fait entrer sous la tente. Les autres membres de L'Arbre présent affichait des mines tout aussi sinistres.
Le morale de la compagnie était visiblement atteint. Fort appréciée par tout ses rangers, Des nouvelles contradictoires couraient sur Silivrien, leur l'Elnaith, et son absence constituait trouble et agitation au sein des troupes.
Après que Laurelin eut exposé ce qu'il en était vraiment, mettant un terme aux rumeurs les plus fantaisistes, le capitaine de l'Arbre décida d'envoyer cinq de ses rangers sur place :

- Il s'agit de nos frères, seigneur Laurelin. C'est notre devoir que de vous accompagner !


- Qu'il en soit ainsi, capitaine ! Nous partons immédiatement ...

Tout les rangers étaient volontaires pour y aller et le capitaine désigna cinq d'entres eux puis, lorsque tout fût prêt, Laurelin prit la tête d'une dizaine d'elfes. Cinq portaient les couleurs vertes et brunes de l'Arbre, les cinq autres le bleu océan d'Elostirion. Au dessus de la petite troupe voletait Daegal, l'oiseau de Nidnama.
Ils allaient grand train, ne perdant pas une minute. Il fallait retrouver rapidement la cuvette peu profonde où Silivrien et ses rangers s'étaient fait surprendre par l'ennemi ...

Daegal poussa un hululement de contentement en voyant Laurelin s’activer… Enfin… Voletant calmement au dessus de lui, elle le suivit jusqu’au campement de l’arbre… Ou il prit d’autres deux-pates-cloués-au-sol avec lui… Ceci fait, ils partirent vers l’endroit voulu… Enfin…

Daegal ne tarda pas à prendre de l’altitude pour repérer l’endroit voulu puis, d’un battement d’aile pris la bonne direction. Elle savait que Laurelin la suivrait… En tout cas elle l’espérait : il ne semblait pas totalement imbécile…

Citation :

il ne semblait pas totalement imbécile…

// Lau' est très touché, trop sympa ton volatile Nidy' :P //

Il neigait à nouveau à gros flocons. Toutes les traces du passage de la mission de harcèlement et du retour de Laurelin avec Silivrien avaient été recouverte et le paysage qui s'étalait devant la compagnie d'elfes était uniforme et lisse comme si personne n'était jamais passé par là.
Fort heureusement, l'ami à plume de Nidnama voletait au dessus de Laurelin, lui indiquant le chemin à suivre pour retrouver la cuvette où devaient se trouver les corps des elfes de l'Arbre, les armes ennemies enduites de l'étrange poison mais aussi, Maegethir, le faucon du guérisseur qui n''était pas revenu depuis la veille.
Au fur et à mesure de la progression, les chutes de neiges avaient redoublées d'intensité et l'on y voyait presque plus rien. Le vent faisait tournoyer les flocons en tout sens et c'est une véritable tempête qui se levait.
Laurelin suivi de ses frères força encore le train. Daegal disparaissait quelques instant dans les nuages de flocons de neige pour réapparaître plusieurs mètres plus loin puis il venait se replaçer au dessus de la compagnie pour repartir de plus belle. Il commmençait à éprouver des difficultés à se maintenir en altitude, le vent se faisant plus violent.
Brusquement, la troupe tomba sur une dénivelation importante. Daegal se posa sur l'épaule du seigneur d'Elostitrion et lui donna quelques coups de becs amicaux. Ils étaient arrivé
Toute la troupe s'engagea dans la descente avec prudence et une fois en bas, elle se regroupa au centre de la cuvette ou un grand arbre ployait sous les rafales de vent ...

La compagnie des elfes dût attendre que la tempête se calme avant d'entamer les recherches. Sur les indications de Laurelin, les rangers de l'Arbre localisèrent assez rapidement leurs frères tombés. Ils se mirent au travail immédiatement. Après avoir rassemblé les corps, ils avaient pensés élever un tumulus mais cela s'avéra impossible. La terre était complètement gelée et c'était peine perdue. Ils ramassèrent donc des pierres pour confectionner un cairn.
Laurelin, de son côté avait suivi Daegal qui l'emmena près de Maegethir. L'elfe s'agenouilla au pied de l'arbre et prit le faucon de Nidnama dans ses mains. Il s'était réfugié sous une grande racine qui lui avait servi d'abri et permis de survivre. Il l'emmena rapidement vers sa monture. Le volatile avait une patte cassée et c'est avec d'infini précautions qu'il le plaça dans une sacoche que le guérisseur lui avait confié avant son départ. Elle était emplie d'une sorte de coton moelleux.
L'elfe avait ensuite entamé la recherche des armes ennemies. La tâche n'était pas si facile et il demanda à deux de ses elfes de l'aider, les autres restant avec ceux de l'Arbre pour le cairn.
Après une demie heure, ils avaient réussi à trouver deux épées. Malheureusement, elles étaient des plus banales et rien n'indiquait qu'elles aient pu être empoisonnées.
Finalement, un elfe appela Laurelin. Il tenait dans sa main un cimeterre courbe. En s'approchant, le seigneur d'Elostirion remarqua que le fil de la lame était teintés de reflets bleuâtres qui brillaient de façon inhabituel.
C'était ce qu'ils cherchaient.
Tous s'approchèrent alors tristement du monticule de pierre pour se recueillir quelques instants, chantant doucement, adressant des prières aux valar.
Un ranger de l'Arbre murmura :

- Hélas, trois fois hélas. Ici git Alahë ! J'avais promis à son frère, Almarë de Lorien de veiller sur lui, mais j'ai failli ...

Laurelin, juste à côté, avait saisi les paroles de l'elfe et posa sa main sur son épaule sans rien trouver à dire ...

L'opération avait duré une bonne partie de la journée et il commençait à se faire tard. La tempête de la matinée laissait place à un temps plus tranquille. Les nuages se dispersaient lentement et quelques éclaircies apparaissaient par endroit, réchauffant légèrement l'atmosphère.
Laurelin fût le premier à rompre le silence qui s'était installé :

- Nous ne pouvons nous attarder plus avant, la nuit tombe rapidement par ici, allons mettons nous en route ...

Les elfes se dirigèrent tristement vers leurs montures. Tous savaient que d'autres moments pénibles arriveraient prochainement. Que la guerre ne faisait que commencer ...

Juste avant le départ, ils jetèrent un dernier coup d'oeil en arrière pour un dernier adieu. Un rayon de soleil perça les nuages au dessus du cairn, illuminant d'une lumière dorée, les grandes pierres plates qu'ils avaient rassemblées. Le monticule était comme une étoile au milieu d'un ciel blanc.
Laurelin avait pensé :

* Un signe d'espoir ... Peut être ... *

Puis il avait lancé son cheval au galop, suivi de ses frères elfes, direction, le camp de l'armée unifiée ...

Aucun incident ne vint contrarier le voyage de retour. Même le temps s'était remis au beau fixe et le franc soleil qui réchauffait les immensités neigeuses rendait presque l'endroit agréable. Laurelin jetait des regards soucieux sur le faucon de Nidnama. Il ne semblait pas aller pour le mieux. Derrière lui, un elfe d'Elostirion portait les armes récupérées sur le lieu du combat, emballées dans une grande étoffe noire.
Après une heure de chevauchées, des bannières multicolores étaient visible au loin ... La troupe était en vue de l'armée unifiée.
Laurelin, très inquiet, se demandait dans quel état pouvait se trouver Silivrien après cette journée. IlPriai sans cesset les Valar qu'il soit encore temps de déterminer la nature du poison sur les armes qu'il ramenait.
Voronwë avait levé un voile sur l'étendu de ses pouvoirs avec la femme du village brulé, Nidnama était un maître dans l'art de la médecine, peut être, à eux deux ...
Enfin, ils étaient de retour. Laurelin mit pied à terre et se saisit du sac où se trouvait Maegethir puis demanda à un elfe de l'accompagner avec le précieux paquet d'étoffe noire ... Il n'y avait plus de temps à perdre !

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