Épilogue : La Fin

C'était plongé dans ses pensées que Nârwel avait entamé le voyage. Ils s'étaient mis en route. Nârwel à ses côtés, Maïrwen chevauchait avec lui devant la charrette de Daren qui était devenu plus une infirmerie ambulante qu'un char de logistique. D'ailleurs, le jeune homme ne tenait pas les rênes. C'était un colosse à l'air brutal et au rire profond qui guidait doucement les chevaux d'attelage. Daren, adossé au fond de la charrette semblait fixer un point éloigné. Il avait vu trop de mort pour un homme de son âge. Mais sa lame souillée du sang noir l'avait endurci, et il n'avait plus besoin de retenir ses larmes.

Nârwel et Maïrwen l'avait vu sourire quand ils avaient traverser bourgs et village. Et même quand Annuminas se fit plus proche, la seul chose qu'il fut capable de dire était qu'il avait hâte de retrouver Minas Tirith et Gondor.

Maïrwen s'installa finalement aux côté du cocher qui avait réussi à lui faire une place sur la banquette de la charrette. Nârwel n'y était pas pour rien. Il trouvait sa femme beaucoup trop fatiguée, et quand bien même il se fichait de souffrir pour lever un bras, la mine de sa bien-aimée l'inquiétait. Mais sans doute le temps l'avait-il changé. Lui non plus ne devait plus vraiment ressemblé à l'homme qu'elle avait quitté.

Nârwel n'avait pas encore parler à sa femme de sa conversation avec l'Intendant Radamanthe. Il ne savait comment s'y prendre. De plus il avait certaine question à posé qu'il s'était interdit de poser plus tôt. Celles-ci concernait leurs enfant. Celui qu'il n'avait jamais pu connaître.

//'Lut Ado' content de te revoir par ici //

Les hautes flammes des feux de camps, jalonnant le formidable convoi de l'armée unifiée, illuminaient d'une lumière orangée le ciel d'Arnor. La douce chaleur qu'elles diffusaient réchauffaient les corps et les âmes des combattants victorieux. Le boire et le manger, la musique, les chants et les danses, tout contribuaient à donner un air de fêtes à l'arrivée prochaine des troupes aux portes d'Annuminas. Bien des lieues séparaient à présent les survivants des froides plaines du Forodwaith, théâtre d'une bataille qui marquera à jamais l'histoire de la terre du milieu.

Assis sur l'herbe fraiche, les jambes en tailleur, Laurelin appréciait ce moment de répit. Il ne se lassait pas d'admirer les brillantes étoiles brillantes qui constellaient la voute du ciel. Il se sentait détendu. Pour la première fois depuis bien des jours, il était calme et serein. Il s'amusaient de voir les humains chanter à tue tête, improvisant quelques pas de danses, tournant autour du feu, en entrainant avec eux dans une remuante farandole tout ceux qui se trouvaient à proximités. D'autres humains bien sur, mais aussi des elfes et des nains ...

Avant d'arriver au feu, Silivrien lui avait longuement exposé ce qu'elle ressentait depuis qu'elle était entrée en possession d'une des lames soeurs. Le pouvoir particulier que conférait ces épées légendaires, le lien qui l'unissait à Nidnama. L'elfe de la mer lui avait alors déclaré :

- Je suis heureux que ce soit l'Elnaith de la Harpe qui possède une des lames soeurs, Silivrien. C'est rassurant pour moi de savoir que tu partages ce pouvoir avec un elfe tel que lui. Le point que tu soulève au sujet de la troisième lame et de son possible acquéreur pose un réel problème. Il nous faudra certainement en reparler mais comme tu le dis si bien, pas le ventre vide ! ...

A présent, il regardait la belle Elnaith. Elle riait et semblait, elle aussi apprécier ce moment de détente. Le rougeoiement des flammes donnaient à ses yeux un étrange éclat violine, transformants ses pupilles émeraudes en nouveaux joyaux. Deux améthystes flamboyantes.

Un nain (certain auront reconnu Klang de Tronjheim) et une guérisseuse humaine arrivèrent en trombe mettant fin à leur rêverie. Ils venaient de se détacher de la ronde qui tournait autour du feu. Ils empoignèrent chacun la main d'un des elfes et les entrainèrent avec eux vers la farandole ...

Laurelin tenta bien de résister mais finit par se laisser entrainer alors qu'à quelques pas de là, une autre humaine, visiblement une Gondorienne, venait à son tour de saisir la main de Nidnama l'attirant lui aussi vers la ronde infernale des danseurs tournoyant autour des hautes flammes ...

Que faire d’autre que suivre les deux autres ? Que répondre à Silivrien ? Elle avait parfaitement raison et il le savait… Nidnama suivit donc les deux autres a travers le campement… Un peu en retrait il restait perdu dans ses sombres pensées et ne prit pas gare à la courte discussion qui se déroula devant lui…

Un peu plus tard, assis non loin du feu il regardait les danseurs, le ventre plein… Il ne pouvait s’empêcher d’envier ces personnes qui avaient trouvé dans leur vie le temps d’apprendre ce genre de choses… Il faudrait peut-être qu’il le trouve un jour… mais au cours de 167 petites années… Il avait apprit un nombre incroyable de choses… Il en savait plus sur l’art de guérir que bien des elfes ayant plusieurs millénaires de plus que lui… Mais il n’avait pas consacré beaucoup de temps dans sa vie à autre chose que son art…

A quelques pas de lui Silivrien et Laurelin se firent entrainés dans la danse… Si la cavalière du second n’avait rien de particulier, le cavalier de Silivrien avait une taille… prêtant a sourire… Ainsi donc les nains aussi pouvaient-ils être sensibles à la beauté de l’Elnaith de la harpe… Nidnama adressa une pensée aux Valars, espérant voir en cela le signe que les deux races se rapprochaient…

C’est avec un étonnement non feint qu’il sentit sa main se faire happer par une douce main… Il leva les yeux vers ceux de celle qui l’invitait à danser… Une belle humaine… Qu’avait-il donc pour attirer l’attention de telles personnes ? Il ne méritait pas cela… mais se défiler serait impoli… Aussi plaqua-t-il un sourire sur son visage et se leva en murmurant :

- Je mentirais si je prétendait savoir danser… Mais si vous souhaitez réellement prendre le risque je ne peut refuser…

C’est ainsi que l’elnaith se retrouva embarqué dans la dance infernale… Trébuchant sans cesse, il ne parvenait pas à suivre la dance… Et bientôt, malgré le rire de sa partenaire devant sa maladresse, il s’esquiva… la laissant trouver un meilleur danseur…

Enfin sortit de la dance, Nidnama perçut une voix vaguement familière dans son dos… Un elfe demandait, sans doute pour la énième fois, si quelqu’un savait où était l’elnaith de l’arbre… Le propriétaire de la voix lui rappelait quelqu’un mais il ne parvenait pas à se souvenir qui il était…

- Elle dance avec un nain chevaucheur de dragons de l’autre côté du feu…

Klang s'amusait comme jamais autour du feu. Il n'avait laissé aucune chance à la belle Silivrien de refuser de rejoindre la ronde sous les yeux effarés de son compagnon elfe, Laurelin, qui finit par rire aux éclats de la voir en si étrange compagnie ...

Le nain de Tronjheim lui, n'avait cure des regards stupéfaits qui accompagnaient le passage de l'étrange couple qu'il formait avec l'Elnaith de la Maison de l'Arbre. Il faut dire qu'après la trentaine de bières qu'il avait descendu dans la demie heure précédente, il n'avait plus cure de grand chose ...

Au contraire tenant fermement la dame elfique par les hanches, ne prenant aucune précautions alors qu'il labourait les pieds de la belle de ses godillots de marche, il chantait à tue tête, de sa voix rauque et totalement fausse comme à son habitude, suivant les paroles des humains qui reprenaient une ancienne chanson Arnorienne, d'abord hésitant puis ensuite très sur de lui :

- Sur le poooooooont d'Aldarioooooooon, on y danse, on y danse.
Sur le poooooooont d'Aldariooooooooon, on y danse, tous en rooooooooond.

Puis Klang, de s'adresser à sa cavalière avec son haleine houblonnesque à faire pâlir le plus enrhumé des Mûmakil, remarquant que les autres danseuses à leurs côtés s'étaient misent à tourner :

- Allez !!!! Ô Dame des elfes, tourneeeez .... !!!

Et Klang de faire une courbette pour saluer les dames qui tournoyaient sur elles mêmes à l'image des cavaliers ... Et de reprendre :

- Les Gondorien font coooooomme çaaaaaa ....
Les Arnorien font coooooomme çaaaaa ....
Les dames elfiques font cooooooomme çaaaaa ...

Les feux, les chants, les danses. La joie pour oublier la peine.

Nains, elfes et humains se mêlaient, parlaient, buvaient ensemble. Pour l'espace de quelques soirs, les différences étaient oubliées. Les elfes se prêtaient aux jeux de beuverie des nains, les nains arbitraient plus ou moins partialement les duels amicales des humains, et les humains accompagnaient les chants lyriques des elfes, tapant des mains, secouant un tambourin. C'était cette unité qui avait permis la victoire, restait à espérer qu'elle perdurât.

Les rires fusaient vers le ciel, imitées par les flammes des brasiers. Tout semblait aller bien.

Voronwë partageait ce sentiment général. Un sourire flottait sur ses lèvres alors que, immobile contre une charrette, il écoutait un nain et un elfe qui s'étaient lancés dans une joute orale qui n'épargnait aucun des deux peuples. L'air grognon du petit être cachait mal son plaisir, et il finit par rejoindre l’air moqueur de son adversaire d’un grand éclat de rire..

"Seigneur..."

Le Gardien des Havres se retourna. Un elfe à la chevelure de neige et au teint cireux se tenait devant lui. Ses vêtements étaient souillés, et la grâce qu'on trouve d'habitude à la gente elfique ne semblait pas le concerner. Il avait fait un long voyage, et Voronwë n'eut aucun mal à deviner le point de départ. Mithlond.



Malgré la terre qui maculait tout le corps du voyageur, il l'avait reconnu. Un messager des Havres. Il voulut parler mais le Maître des clefs l'en empêcha d'un geste de la main. Il apostropha l'elfe qui avait poursuivi sa conversation avec le guerrier nain.

Allez chercher le Seigneur Laurelin.

Sans plus lui prêter d'attention, Voronwë saisit par l'épaule l'émissaire et le conduisit dans sa tente, à quelques mètres de là. Il l’allongea sur la paillasse et lui porta une coupe d’eau. A peine avait-il bu une gorgée qu’il fit à nouveau mine de prendre la parler. Le Seigneur elfe le devança avec sa flegme habituelle :

Je sais, les Havres sont menacés. Pourquoi seriez-vous venu sinon avec cet air si désespéré ? attendez simplement que le Seigneur Laurelin soit là pour en dire plus. Il est autant concerné que moi. En attendant, reposez-vous.

Ecoutez cette musique en boucle en même temps que vous lisez le RP.
Sicillienne Op.78, Gabriel Fauré


Le seigneur elfe noir était au milieu de tellement de gens.
Cela était presque etouffant l'odeur de la mort était beaucoup plus prononcée en dehors des glaces, et le mélange avec les odeurs des fermes alentours rajoutées à celle de choses tellement diverse, l'elfe n'avait plus l'habitude, cela faisait prés de dix siècles qu'il n'était pas venu en Endor.

Il regardait sans cesse les seigneurs elfes, nouveaux alliés des Avari du Nord des Nords, il se demandait ce qui les préoccupaient à cette heure là, lui éssayait de se reposer un peu plus que d'habitude, il avait encore mal un peu partout.

Dans sa tête passaient des images de la bataille, les bléssures, les peines.

Puis il se souvint, nostalgique...

"Son foyer, prés du feu avec ses enfants sa femme, la naissance de sa fille cherie, partit loin de lui pour sauver un elfe noir qu'ils ne connaissaient même pas, mais quand sa fille avait des images dans la tête mieux vallait les suivres, même si il s'inquiétait beaucoup.
Le parquet foncé de cyprés et de méllez, les aprés-midi ensoleillées passer avec sa famille, ses amis..."

Son Capitaine lui manquait, mais il se persuadait qu'il était mieux avec les Valar, son coeur était flétri de toute ses douleurs de sa longue vie.

Il avait remarqué des elfes plus agés que lui, cela l'avait étonné, lui qui était l'ainé de son clan, certain comme Voronwë ou même Laurelin était vraiment plus agé que lui!
Le dernier plus vieil elfe qu'il avait vu était Cirdàn le Charpentier de navire il y avait de cela fort longtemps juste avant la Chute de Atalentë.

"Une bataille de neige de ses enfants.
Lui, le regard sevère surveillait que rien ne se passe.
Une boule dans le visage...la chute...un sourire cristalin d'un petit garçon intelligent et plein de bon sens, fort, agile, le parfait succésseur de son père... Un cri, un garde courant vers eux en hurlant "au 'Geleur' "...
Lui se relevant paniqué, personne! Personne n'avait vu ou combattu de dragon depuis des siecles même les petits, réstants dans le nord.
Les soldats sortirent armés jusqu'au dents... un mort...il n'y eu qu'un mort...un seul cri strident, percant son coeur de milles aiguilles de glaces..."

-Monseigneur? Monseigneur! Mangez quelque chose!

-Mhhh?? Oui, excusez moi j'était dans mes pensées, merci.

-Vous êtes sur que ça va Seigneur?

-Oui tout va bien!

Le guerrier noldor lui avait apporté du lambas, et avait bien vu les yeux du Roi Noir...pleins de larmes.
Même la musique enjouée des soldats victorieux ne faisait quelques choses au coeur du sombre elfe.

"...Aucun père ne devrait avoir à enterrer son enfant, les paroles de Théoden était si profondes et réalistes.
Moribrimbor était l'un de ces nombreux pères qui vécurent plus longtemps que l'un de leur enfants, le sien avait à peine neuf printemps, "Yhaldar", "Givre Matinal", fut son nom.
Il était né un matin ou il avait plu, ce qui était rare là où son clan vivait, et les gouttes d'eau avaient gelées sur les goutières de bois, ce qui fit des stalactites et du givre tout autour ainsi que sur les fenètres...
C'était son premier fils... il eu 2 enfants quelques siècles plus tard, Yuwilen était sa cadette.
Le dragon des glaces fut tué sans trop de difficultés, il était jeune et ses écailles peu solides, une dent fut arrachée et mise dans la tombe de Yhaldar...
Depuis Moribrimbor a peur de perdre un autre enfants."

Après avoir partagé quelques pas de danse avec l'humaine qui l'avait emmené dans la ronde, Laurelin, piètre danseur, s'éclipsa discrètement pour aller rejoindre sa place. Il eut alors tout loisir d'admirer Silivrien qui s'était lancée dans une gracieuse chorégraphie, faisant onduler son corps avec une extrême délicatesse.
Beaucoup des participants s'étaient arrêtés de danser pour s'émerveiller devant l'élégance et la beauté de la jeune elfe.

La fête battait son plein. L'elfe d'Elostirion profitait de ce moment de détente. Un moment rare où les peuples libres, après avoir endurés tant de souffrance, cherchaient à oublier ensemble pour un temps, les affres de la bataille. Il se réjouissait de voir les survivants des elfes de la mer participer à la fête.

Il fût brusquement interrompu de sa contemplation lorsqu'un elfe des Havres Gris se présenta à lui. Un messager ... Voronwë demandait à le voir et cela semblait urgent ...

Laurelin abandonna la souche sur lequel il s'était assis pour attendre le retour de sa bien aimée. Il eut juste le temps d'adresser un petit signe à l'Elnaith afin de la prévenir, alors qu'elle en terminait de trinquer avec son improbable partenaire nain. Il avait tenté de ne rien laisser paraître de son inquiétude à Silivrien mais à présent qu'il s'éclipsait, il fronçait les sourcils, soucieux du ton et de l'air empressé du messager.

Les échos des rires et des chants en provenance du feu de camp se firent un peu plus lointain alors qu'ils arrivaient à hauteur de la tente du Maitre des clefs. Il en ouvrit un pan et s'inclina :

- Seigneur Voronwë ...

Voronwë rendit son salut à Laurelin et l'incita à approcher d'un hochement de tête. Il se retourna vers le messager.



Celui-ci se redressa, et le visage sombre et agité, entama son récit. Sa voix tremblait sous l'émotion.

"Mes seigneurs, Mithlond est menacé. La menace pirate subsiste toujours, nous n'avions fait que l'écarter pour un moment. Des éclaireurs ont repéré de l'activité près des côtes. Ils ont été formels : une flotte s'apprête à lever l'encre pour partir en guerre. Ils ont du être aperçu, ce n'est plus qu'une question de temps avant que nos guetteurs n'aperçoivent leurs voiles. Nous pouvons compter sur la flotte humaine qui est à nos quais, ils viennent de finir les réparations de leurs navires. Ce ne sera peut-être pas suffisant."

Il avait peu parlé. Assez pour le Maître des Havres. Il resta interdit plusieurs longues secondes, ses yeux pâles perdus dans les plis de la tente. Son silence ne dura pas plus longtemps. L'heure n'était pas au doute. Il se leva et déclara :

Alors nous ne pouvons plus nous attarder davantage. Laurelin, pourriez-vous rassembler les elfes de la Mer au plus vite? Nous marcherons de nuit. Cela nous fera gagner du temps et éviter l'agitation qui ne manquera pas de régner autour d'Annuminas demain. Je vais pour ma part dépêcher un coursier pour annoncer notre venue.

Sans attendre de réponse, il quitta la tente. Comme à son habitude, il semblait impassible. Seuls ceux qui lui étaient proches, tel le seigneur d'Elostirion, pouvaient percevoir son inquiétude. Sa crainte. Sa maison et ceux qu'il était censé protéger étaient en danger. Il n'était pas là pour eux.

La décision de partir, il l'avait prise sans s'entretenir avec les autres Seigneurs. Inutile. D'une part, c'était un choix évident, et d'autre part... qui aurait osé lui dire que ce qu'il faisait était inconsidéré? Seulement un poignée d'individus en Terre du milieu auraient été en mesure de lui donner une leçon. Non, Voronwë savait parfaitement ce qu'il faisait. Les risques qu'il prenait comme les probables complications qui surviendraient.

Il avait pris sa décision, et rien ne pourrait l'en dissuader.

//Tous les elfes qui veulent se joindre aux elfes de la mer le peuvent : Nidnama, Silivrien, Adonor, Ardanaël et les autres si j'en oublie.//

Le camp avait été replié et les chevaux scellés. Sur une charette à l'arrière, on avait récupéré les derniers effets personnels de tout les soldats morts au combat pour le cygne.

On les avait tous enterrés avec leurs armes sur le champ de bataille avec tout les honneurs possibles mais la guerre était la guerre. Nombreux étaient les disparus parmi les soldats du jeune seigneur Gebir. Parmi l'étendue des morts , la puanteur des morts et du sang qui collait aux bottes, on avait beaucoup de mal à ne pas paniquer.

Il restait encore vingt six chevaliers dans les rangs du cygne. Moins d'un tiers de tout ce qui était venu. On avait laissé Meneldir au soin de l'armée de l'Arnor car il n'était toujours pas remis de la bataille et ses plaies semblaient s'infectés. Gebir, lui, avait encore un bandage rougeatre sur sa tête qui l'empechaient de remettre son casque altier.

Il n'y avait aucune gloire à tirer de cette victoire car les pertes étaient éffarentes et les bléssés ne se comptaient plus. On avait vu des guerisseurs tomber de fatigue devant le travail harrassant qu'ils avaient.

Gebir allait partir suivi de ses hommes droit vers les Havres, ne sachant que trouver là bas.

Derrière eux, viendraient de nombreux destriers privés de cavaliers. De toutes les races qu'il avait rencontré ici, la plus fabuleuse était les nains car ils étaient comme lui, des seigneurs de guerre, fiers et fidèles.

Un messager arrivat peu avant leur départ.
Il ne savait qui il était hormis un serviteur de Eaque.
Sans un mot et sans descendre de son cheval, il sortit d'un sac les restes d'une hallebarde et deux lettres.
Ulfred était donc mort là bas. Une arme à la main comme un vrai chevalier.
Il ne savait laquelle ouvrir. La première portait l'écriture de l'Amiral ainsi que du blason de l'amiral du gondor mais aucun signe de celui de Brethil.

La deuxième portait une écriture plus fine et avec bien plus de caractère.
On pouvait y lire une détermination sans faille........mais il ne connaissait pas cette écriture.

Ce fut cet élément qui le fit choisir cette lettre.


[ pas fini mais déjà bien depuis tant de temps HRP]

Les nouvelles préoccupantes en provenance des Havres s'étaient propagées rapidement à travers le campement mettant fin prématurément aux espoirs de paix et aux réjouissances qui les accompagnaient.
Les compagnies de la mer se rassemblaient à l'écart des feux et se préparaient pour la longue marche vers les ports du Mithlond. Les chants s'étaient tu, remplacés par les ordres qui fusaient à nouveau. Les rires disparus, laissaient place à l'inquiétude.

Les elfes du Mithlond s'apprêtaient à s'élancer pour une course contre la montre …

A l'avant, Laurelin, la mine sombre, regardait les derniers rangs se mettre en place. Dans quelques minutes, tout serait prêt, l'ordre du départ donné.

Il soupira puis tourna les yeux vers l'ouest, fixant l'horizon … Même avec toute la célérité des elfes, il faudrait un certain temps pour arriver au terme du voyage. La grande majorité des forces des elfes de la mer avaient participé à la bataille du grand nord et se trouvaient ici aux portes d'Annuminas. Nombres de ses combattants étaient tombés … Il en restait bien peu actuellement aux Havres. Ceux ci ne tiendraient pas longtemps ... Qu'allaient-ils trouver en arrivant enfin aux ports ?

Et qu'en serait-il des elfes de Gar Thulion, combien suivraient leurs frères de la mer ? Des Elnaith les accompagneraient-ils ? Le Seigneur Voronwë s'occupait certainement de cela ...

Trop occupé à organiser le départ, il n'avait pas revu Silivrien. Aurait-elle la possibilité de rejoindre les Havres ? Nidnama ?

Un elfe se présenta, interrompant Laurelin dans ses réflexions :

- Seigneur, les compagnies sont maintenant rassemblées et en ordre de marche ...

Il opina de la tête et indiqua :

- Que l'on informe le Seigneur Voronwë que nous sommes prêt à nous mettre en route …

Non loin de là, Laurelin venait de recevoir un message... Et, au vu de sa réaction, il fut aisé à l'elnaith de la maison de la harpe de deviner qu'il n'était pas attendu... Il se passait quelque chose... Nidnama hésita quelques instants :

* Mais que se passe-t-il ? Le rapport d'un éclaireur ? Probablement pas... Aucun ne viendrait déranger son seigneur pour rapporter que rien ne se passe... Et je ne crois pas que nous soyons menacés... Ce messager doit donc être porteur d'une nouvelle venue de loin... et d'une nouvelle importante... Que faire ? Le suivre ? Il n'a probablement pas besoin de moi.. Et quand bien même... M'informer... Cela fait partie de mon devoir... Si je ne parviens même plus à assumer les rôles qui me sont assignés... Je faillis déjà trop souvent à mes obligations de guérisseur... Je ne peux me laisser aller à faire de même avec celles qui me sont données en tant qu'elnaith de la harpe... trop de gens reposent sur moi... ils me font confiance... à tort... mais c'est ainsi... allons y...

Nidnama releva les yeux vers son interlocuteur qui n'avait pas encore parlé... Il désigna vaguement Laurelin et s'excusa :

- Le seigneur Laurelin semble avoir reçu des nouvelles... Je vais m'informer...

Le maitre guérisseur allait tourner les talons lorsque de petites griffes crochetèrent sa robe. Il baissa les yeux sur Aladon qui s'empressa d'escalader son maître pour venir se blottir dans son coup, son museau humide et chaud pressé contre la joue de l'elfe. Comme souvent lorsque les poils de l'écureuils lui titillaient le cou Nidnama éclata de rire...

Il reprit son chemin un petit sourire flottant sur les lèvres... Aladon avait vraiment un don pour lui remonter le moral : comment ne pas sourire lorsque de petits coups de langue râpeux vous réchauffaient la joue ? Comment ne pas sourire lorsque sa queue venait vous chatouiller le cou... D'autant qui si Nidnama savait plus ou moins en faire fi lorsque le besoin s'en fessait sentir il n'en était pas moins chatouilleux... heureusement pour lui, Aladon savait pertinemment qu'il ne fallait pas le faire rire lorsqu'il officiait...

Nidnama arriva à portée de voix de Laurelin et du maître des clefs au moment ou le messager délivrait son message... La discision des deux seigneurs fut rapide... Nidnama n'était pas arrivé jusqu'à eux que déjà ils tournaient les talons... L'elnaith ne chercha pas à en apprendre plus : ce qu'il avait entendu était suffisant... Pour l'instant, il devait mettre la main sur Megor*...

Lorsque l'elnaith mit enfin la main sur son général, il donna rapidement ses ordres :

- J'autorise la dispersion des troupes... Néanmoins, tous ceux le souhaitant sont invités à se rendre aux Havres au plus vite. Il semblerait que la menace pirate plane toujours...

Megor inclina la tête sur le côté un instant, grimaça et déclama comme à son habitude :

- Les oiseaux harpistes donc se disperseront.
Et tous ceux qui le veulent et tous ceux qui le souhaitent
Que ce soit demain ou ce soir la rout' prendront
Pour voler jusqu'aux havres qu'ils ne soient point menacés.

Nidnama était toujours à la fois amusé et exaspéré par la manie qu'avait ce ménestrel de ne parler que par alexandrins... Même si, dans ces moments d'improvisations, il ne parvenait pas toujours à trouver ses rimes (ce qui avait sans aucun doute valu cette petite grimace), mais en toute circonstance ses vers parvenaient à être harmonieux lorsque cette voix claire et fluide les énonçaient...

L'elnaith hocha la tête en signe d'assentiment puis reprit la parole :

- Ceci est un service plus personnel que j'ai à demander... Comme vous le savez Eleisyll, l'une de mes épées a été brisée pendant la bataille... Sauriez vous si l'un de nous pourrait la confier a quelqu'un qui la fera réparer ?

- Rustor notre grand prince est un grand forgeron
Sans doute saura-t-il, à Eleisyll rendre
L'éclat qui avant de vous sauver fut le sien.
Devant moi-même rallier ma si belle contrée,
A Gar Thurion je retourne ; laissez-moi la lui porter.
Car loin de ses forges il ne pourra rien faire.

- Merci du fond du cœur… Venez donc avec moi un instant…

Nidnama guida le ménestrel jusqu'à sa tente et en sortit Eleisyll et son fourreau... La brisure était due à l'utilisation de la totalité de la magie de l'arme et de son fourreau... Les deux étaient brisés en leur centre... La réparation aurait pu être effectuée par n'importe quel forgeron si Nidnama n'avais pas souhaité voir l'arme recouvrer sa magie...

- Votre lame je porterais à Gar Thurion
Que là-bas, par notre prince, elle soit réparée.
Puis je la ferais porter ou la porterait.
Fraiche et ravivée jusqu'à vous, Elnaith

- Parfait. Pour ce qui est de l'éventuel financement pas besoin de s'inquiéter...

Le général hocha la tête puisqu'aucun vers assez long ne lui venait à l'esprit... Il salua rapidement et repartit avec l'arme brisée... Il allait donner des ordres... Nidnama saurait bientôt combien des siens suivraient aux havres...

* Une bonne chose de faite... Maintenant je dois retrouver Laurelin...

Le maître guérisseur entreprit donc de retrouver son ami...


* HRP//Ce nom désigne le général de la Harpe soit mon plus haut gradé, je n’ai pas encore tout à fait finit de le faire donc il faudra attendre demain pour une description digne de ce nom ^¨^//HRP

Les elfes de la mer s'étaient mis en route dans la nuit, sous les étoiles, sous la lune. Silencieux. Soucieux. Les soldats à pieds avançaient aussi rapidement que leur équipement le permettaient, et les cavaliers regrettaient de devoir attendre. A leur tête, un Noldor rallié à la cause des ancestraux Falathrim. Le visage tiré, le regard fixe. La colonne s'étirait dans l'obscurité, et tandis que la tête disparaissait dans l'ombre, les capes immaculées des derniers marcheurs laissaient flotter derrière eux une empreinte opaline vite avalée par les ténèbres.

Les elfes de la mer partaient, accompagnés de quelques volontaires d'ailleurs, qui s'ils ne pouvaient partager pleinement la peur de leurs frère de l'Ouest, la comprenaient. Le départ des Orientaux avait suivi peu de temps après. Cela avait néanmoins été prévu longtemps auparavant et était parfaitement logique. Si ils avaient enduré la même souffrance et payer la même dette que leurs cousins de l'Ouest, les nain ou les elfes, ils n'en restaient pas moins des alliés depuis peu. Trop peu pour se risquer à l'intérieur de la capitale d'un royaume qu'ils avaient longtemps combattu. Ils repartaient donc dans leur terres mystérieuses dès cette nuit.

Mais pas seuls. Alors qu'ils partaient, on pouvait voir, avançant au côté du roi de Blankânimad, un silhouette enroulé dans un manteau sombre, juchée sur une jument de jais. Sombre-chêne, capuche rabattue sur son visage dévasté, accompagnait les Orientaux. Outre un intérêt politique indéniable pour les Peuples de l'Ouest, sa présence serait peut-être utile à l'armée pour franchir la montagne... par en-dessous.

N'obtenant aucune réponse des soldats présents autour du feu, Adonor redemanda une fois de plus où se trouvait l'elnaith de la maison de l'arbre. Encore une fois, personne ne daigna lui répondre. Il allait reposer sa question lorsqu'un elfe (de haute importance d'après le regard respectueux que lui portaient certains elfes) lui répondit qu'elle se trouvait de l'autre côté du feu, à danser avec un nain. Le ranger décida d'attendre qu'elle s'arrête, ne voulant pas gâcher son plaisir. Comme il ne connaissait personne, ou seulement quelques soldats dont il avait déjà vu le visage, Adonor ne discutait pas beaucoup. Il décida donc de s'éloigner pour aller observer les étoiles et le ciel clair sous la lumière argentée de la lune. Il s'étendit dans l'herbe fraiche et observa le ciel lumineux de cette nuit calme.

Après un moment, il remarqua que les soldats de l'armée commençaient à s'agiter. Il se leva et retourna près du feu pour voir ce qui s'y passait. Dès qu'il arriva, il entendit de nombreuses conversations sur ce même sujet. En mêlant tout ce qu'il entendit, il comprit qu'il y avait toujours un ennemi et qu'une partie de l'armée devait aller les repousser. Comme le ranger avait manqué toutes les batailles jusqu'à maintenant, il se dit que ce serait une occasion de faire sa part envers son peuple et tout les autres peuples libres. Il rejoignit donc son elnaith, Silivrien. Il fit une révérence et dit:

-Dame Slilivrien. Pouvez-vous m'expliquer plus clairement les nouvelles que les seigneurs ont reçus, si bien sur vous en savez plus long que moi? Parmi les rumeurs qui se propagent dans l'armée, j'ai entendu parler d'ennemis et qu'une partie de l'armée s'en allait combattre. En faisons-nous parti, elfes de la maison de l'Arbre?

Tout allait si vite... Et malgré tout si lentement... Mais enfin tout fut prêt... Nidnama avait fait un tri dans sa charrette... laissant beaucoup de simples sur place pour les blessés... même si il gardait ce dont il avait besoin... La bataille avait porté un coup monumental à ses réserves... Mais le guérisseur comptait sur son trajet jusqu'au pays de sa jeunesse pour réapprovisionner ses stocks... Mais aussi sur les dons d'Aranwë... Avec un peu de chance ce dernier pourrait faire germer des simples qu'ils ne trouveraient pas dans ces régions...

Heureusement que l'horticulteur avait décidé de le suivre, laissant sa femme au côtés des blessés... Ils se retrouveraient au plus vite mais allaient tous deux là où ils seraient le plus utiles...

Des autres Membres de la harpe rares furent ceux qui se présentèrent à Nidnama pour effectuer le voyage avec lui... cinq ou six tout au plus... La plupart de ceux qui voulaient apporter leur aide le feraient... mais voyageraient seuls... ou en petits groupes... Aucun doute qu'une cinquantaine d'elfes de la harpe attendraient aux havres lorsque les autres arriveraient...

***

L'heure du départ était venue... Nidnama rejoint Silivrien et Laurelin qui étaient déjà côtes à côtes... Du haut de la charrette qu'il conduisait en se disant qu'il devrait (un jour, peut-être) la rénover il les héla :

- Vous joindriez vous à moi ? Pas que ce soit beaucoup plus confortable mais il sera plus facile de parler... et quelqu'un doit bien conduire...

Le soleil était bas, Moribrimbor avait repris quelque peu ses forces, même si il n'était pas vraiment prés à faire deux jours supplémentaire de combat intensif.

Il regardait un peu les autres, il se demandait bien comment il pourrait aider tout le monde pour faire bien voir son peuple plus qu'il ne l'avait déjà fait, ses capacités de forge était minime, il ne savait pas taner, il savait faire la cuisine, laver le linge...

Des taches habituelles rien d'éxéptionel, il savait se battre cela il l'avait montré, donner un discours cela pouvait aller, commander et protéger aussi, diplomatiquement ce n'était pas son grand point fort mais il savait parler un peu tout de même...

Quand il entendit les autres parler du Lindon, des Havres Gris, des pirates et de la flotte humaine il demanda :

-Que ce passe t-il donc? Y a t-il encore des problème avec vos ennemis?

Un elfe lui répondit :

-Oui seigneur, Mithlond est attaqué et il n'y a que la flotte humaine pour la protégé en ce moment, la situation est donc critique!

Tout cela tourna à une vitesse incroyable dans la tête de l'elfe noir et il savait ce qu'il allait faire, il alla voir Laurelin, qui était accompagné de Silivrien et Nidnama et il lanca:

-J'irai combattre à vos côter, et le port ne sera pas pris temps que je serai debout et que ma lame et ma faux ne seront pas brisées!!!