Contre temps

Le bijoutier se pinça le nez, fixant intensément les pierres grossièrement taillés qu'il avait devant les yeux. Il avait une mine soucieuse qui trahissait une intense réflexion.
Un des deux hommes qui lui faisait face le coupa de sa rêverie en secouant sous son nez une bourse :

- Il en reste encore cinq autres dans cette bourse. Certe de petit gabarit mais vous conviendrez de la qualité.

Le bijoutier rajusta ses lunettes avant de répondre, choisissant avec soin ses prochains mots :

- En effet, cependant elles n'ont rien d'inhabituelles. Il m'arrive parfois d'en reçevoir de mes fournisseurs. Le fait qu'elles proviennent de la région réduit considérablement la demande. Mes clients cherchent plus exotiques...

Son interlocuteur coupa court son explication d'un signe d'arrêt de la main.

- Nous savons qu'elles pourront vous servir à l'avenir...

S'en suivit une explication à voix basse assez fastidieuse qui ne manqua pas de surprendre plusieurs fois le bijoutier.

- ... C'est pourquoi nous ne vous demandons aucun payement immédiat. Nul doute comprenez vous ce que vous avez à y gagner; je pars donc du principe que vous accepterez.

Le bijoutier n'avait pas réellement le choix. Le second homme dévoila le manche d'un poignard dissimulé dans une poche de sa veste.
Déglutissant difficilement, le misérable bijoutier acquiesça. Son interlocuteur en sourit.
Les deux hommes effectuèrent un bref salut de la tête et quittèrent l'endroit, laissant la bourse sur le comptoir du bijoutier médusé.

Tatlos entra dans la bijouterie d'un pas tranquille. Il avait troquer ses vêtements de mendiants contre ses habits de tout les jours. Des habits rouges tirant sur le brun. L'assassin ne portait que son habituel poignard à sa ceinture. Une bourse pendait, elle n'était ni grande, ni petite. Elle devait pouvoir contenir 50écus et encore.
L'Ombre dut attendre quelques minutes de le bijoutier finisse avec un client récalcitrant qui voulait à tout prit avoir une réduction sur une bague. Il tenta tout les arguments imaginable, enfin presque car il restait toujours celui des armes.
Pour finir Tatlos put s'approcher du comptoir. Le vendeur regarda l'assassin haut en bas comme s'il était indigne d'être ici. Cela donna une grosse envie au gondorien de foutre un gros poing à ce bijoutier. Il prit le temps de réfléchir à ses mots. Il y avait réfléchit dés son retour la veille. Il dit enfin avec une voix clame et assurée:

-Bonjour, je cherche une bague ma femme c'est son anniversaire. Elle adore la nuit, vous n'auriez pas quelques choses qui fasse penser à un reflet de lune?

Voilà, le code était dit, il ne restait plus qu'a espéré que ce maudit commerçant comprenne. Et si on lui demandait une explication, il n'avait qu'à répondre que son ami était paranoïaque et qu'il se croyait surveiller. Cela devrait suffire et si on en demandait plus, il faudra improviser. Tatlos attendit la réponse du joaillier.

Le gérant fut un instant paralysé par un frisson.

- O... Oui, bien sur... Je pense avoir ce que vous cherchez...

Le bijoutier scruta la salle de réception, guettant pour une oreille indiscrète. Une fois satisfait, il laissa son visiteur seul quelques instants, le temps de chercher son dut dans un coffre dissimulé hors de tout regard.

Après cette brève attente, le bijoutier revient vers Tatlos avec une bourse de cuir tintante d'un plusieurs centaines de pièces.

- Voilà... J'espère que vous êtes satisfaits... Je ne veux plus jamais avoir à faire à vous...

Visiblement, le bijoutier avait une certaine rancune envers Tatlos, bien que ce dernier savait qu'il n'avait surement aucune idée de son identité. Néanmoins, l'homme le fixa d'un regard de défi. Son insistance était telle qu'on aurait cru qu'il essayait presque de retenir l'image de ce visage.

Après une brève inspection de la bourse, Tatlos pu être satisfait de voir qu'il y avait là le contenu exact du reste d'argent pour son contrat d'assassinat.

Le bijoutier se détourna, visiblement dégouté par la vue de l'argent, et se concentra sur l'inspection d'une bague. A en croire par son attitude, il n'attendait aucun salut ni politesse de son interlocuteur et ne daignait même pas vouloir le voir partir, persuadé que celui ci n'était venu cherché rien d'autre.